L`éducation Thérapeutique du Patient Quels rationnels?

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L’éducation Thérapeutique
du Patient
Quels rationnels?
Serge Perrot
Hotel Dieu, Paris
L’éducation
2 racines latines
•  Educare: signifie nourrir des plantes, des
animaux ou des hommes
–  Processus exogène: apports extérieurs à
l’individu
•  Educere: veut dire tirer, conduire hors de,
faire sortir.
–  Processus endogène: faire émerger des
potentialités inhérentes à la personne.
La posture de soins: assis ou
debout?
Temps passé et temps perçu
Temps réel passé par les
médecins
Perceptions
Comment s’habiller quand on
est soignant?
Chung et al, Patient Education Counseling, 201
Le costume du médecin influence l’empathie
perçue dans la relation patient-médecin
•  Etude Coréenne - 143 patients consultant un médecin de
médecine coréenne traditionnelle, 37 ans en moyenne.
•  4 groupes de patients, pour 4 types de médecins vêtus
différemment:
– 
– 
– 
– 
Décontracté (casual)
Costume européen
Habit traditionnel coréen
Blouse blanche
•  Score d’empathie CARE (Consultation And Relational
Empathy)
•  5 questions posées aux patients à l’issue de la consultation:
– 
– 
– 
– 
– 
Compétence
Confiance
Sentiment agréable
Satisfaction après consultation
Avis sur vêtements
Résultats sur les qualités du
médecin et de la relation
Type de vêtement et impact sur
l’empathie perçue
Score CARE plus élevé si blouse
blanche
Blouse blanche: plus de
compétence, de confiance. Habit
préféré.
Costume traditionnel:
consultation plus agréable et plus
satisfaisante
Sensibiliser à l’activité physique :
C’est bien d’en faire ou c’est
mal de ne pas en faire?
Bassett-Gunter R, Health Psychol 2012
Comment sensibiliser à
l’activité physique?
•  Donner un message positif: ce que l’on
gagne en faisant de l’activité physique
•  Vs Message négatif: ce que l’on perd ou
risque en ne faisant pas d’activité physique
•  Exemples
–  Messages de « gain »:
•  Ex: en faisant du sport régulièrement, vous diminurez
vos douleurs
–  Messages de « perte »:
•  Ex: en ne faisant pas d’activité physique, vous perdez
une chance de soulager vos douleurs
Résultats sur les intentions
d’activité physique
Plus d’impact d’informations négatives que
positives: est-ce vrai à long terme?
•  Evaluer l’impact de consultations standardisées orientées
dans 3 directions vs prise en charge classique
–  Information sur l’arthrose et sa prise en charge
–  Information sur les exercices physiques
–  Information sur perte de poids
•  Inclusions: 198 rhumatologues, 2 patients consécutifs, 336
patients
–  154 consultations standardisées
–  182 consultations habituelles
14
ARTIST - Résultats sur clinique
(1)
Poids
Douleur
Arthrose
15
ARTIST - Résultats sur
connaissance (2)
Traitement
s
Marche
Poids
Satisfaction
NS
16
La santé: définitions
•  Avant 1945: c’est l’absence de maladie
•  OMS 1946 (prémbule)
–  La santé est un état de complet bien-être physique,
mental et social, et ne consiste pas en l’absence de
maladie ou d’infirmité
•  OMS 1986 (Charte d’Ottawa)
–  La santé c’est la mesure dans laquelle un groupe ou un individu
peut d’une part, réaliser ses ambitions et satisfaire ses besoins
et, d’autre part, évoluer avec le milieu ou s’adapter à celui-ci.
–  La santé est donc perçue comme une ressource de la vie
quotidienne, et non comme le but de la vie; il s’agit d’un
concept positif mettant en valeur les ressources sociales et
individuelles, ainsi que les capacités physiques
La prévention
•  Prévention primaire: éviter l’apparition de la
maladie = actes destinés à diminuer l’incidence
d’une maladie (vaccination, actes éducatifs
(manger-bouger), actes législatifs (loi Evin))
•  Prévention secondaire: éviter le développement
de la maladie: réduire l’apparition de nouveaux
cas, en amont de la pathologie
•  Prévention tertiaire: éviter les comportements ou
les récidives de la maladie (apprentissage de la
prise de glycémie, éducation alimentaire chez le
diabétique)
•  Prévention quaternaire: accompagner la fin de
vie.
Maladies chroniques: le défi
du 21è siècle (OMS 2004)
•  Les plus coûteuses:
–  Temps médical
–  Traitements de plus en plus chers (biothérapies)
–  Examens complémentaires et suivi: coûts en augmentation
•  Nécessité de:
–  Réduire les coûts
–  Optimiser les traitements: médicamenteux et non
médicamenteux
•  Les plus rationnels
•  Avec la meilleure observance
Maladies chroniques:
nouvelles définitions
•  Maladies non transmissibles
–  Cancer
–  Diabète
–  HTA
–  Arthrose
•  Maladies transmissibles persistantes
(VIH,Tuberculose)
•  Troubles mentaux de longue durée
•  Handicaps physiques / de structure permanents
Maladies chroniques et
coût de santé
•  Progression majeure dans tous les pays (en
premier lieu: cardiopathies, accidents vasculaires
cérébraux, dépression et cancers)
« D’ici 2020, les maladies
chroniques, y compris les
traumatismes (par ex.,
accidents de la circulation
entraînant une incapacité
persistante) et les troubles
mentaux, seront
responsables de 78 % de la
charge de morbidité dans
l e s
p a y s
e n
développement » (rapport
OMS 2004)
Adhésion au traitement
Adhésion
Persistance
Observance
Combien de temps ?
Comment ?
Durée effective du traitement
(Courbes de survie)
Temps en jours jusqu’à une
différence majeure entre la
prescription initiale et la prescription
effective
Respect des modalités de prescription
Medication possession ratio
DEFINITIONS
• 
Compliance : XVII-XVIII ° siècles, terme utilisé en physique des matériaux :
capacité d’un fluide à se plier à un contenant rigide ; traduction anglaise «
compliance » prenant pour sens la prise adéquate et effective des
médicaments.
• 
Observance : acceptation de suivre une règle religieuse, et actuellement
traduction de « compliance » au sens précédent.
• 
Adhésion : (adhésion à un parti), engagement réfléchi et volontaire pour
adopter un comportement conforme à des objectifs acceptés. (= « adherence
» ou « adhérence »)
L’adhésion au traitement
Taux de non-adhésion (%)
—  Problème fréquent dans les pathologies
chroniques
—  Encore plus s’il s’agit d’une maladie
100
asymptomatique
80
60
40
20
0
Diabète
Adapted from:
Berg JS, et al. Ann Pharmacother. 1993;27:S5–19.
Sung J, et al. Am J Manag Care. 1998;4:1421–30.
Epilepsie
Hyperlipémie
Hypertension
Adhésion au traitement dans la
neuropathie diabétique
Etude de cohorte observationnelle prospective
comparant antidépresseurs et antiépileptiques
•  Période de 1 an, première année de
traitement: N=1817 patients (Assurance
privée californienne)
•  Compliance:
–  42,9% antidépresseurs
–  43,7% antiépileptique
•  Persistance:
–  21,2% sous antidépresseursGharibian, Clin J Pain 2013
Observance
Gharibian, Clin J Pain 2013
Persistance
Gharibian, Clin J Pain 2013
Raisons de mauvaise
adhésion au traitement
•  Liées aux patients:
–  oubli par inadvertance
–  Multiples priorités, polypathologie
–  Décision délibérée, dépression
–  besoin d’information, croyances erronée, attentes non prises
en compte
•  Liées aux soignants:
– 
traitements complexes
–  absence d’information sur les bénéfices, les effets
indésirables
–  Non prise en compte des habitudes de vie et des besoins du
patient
–  qualité médiocre de la relation médecin - malade
Osterberg L, Blaschke T. New Engl J Med. 2005;353:487–97.
29
Cibler les malades!
trois niveaux d’intervention,
complémentaires!
•  L’éducation pour la santé du patient: en amont de la
maladie: recommandations, l’information,
prévention.
•  L’éducation du patient: la formation
comportements de santé liés à la maladie, au
traitement.
•  L’Education Thérapeutique du Patient permet
de réduire l’impact d’une maladie, améliorer
l’observance et l’efficacité des traitements.
Niveau 1
L’éducation pour la santé
un niveau d’information
•  Un premier niveau grand public
•  Une étape décisive de sensibilisation
•  Exemple:
–  Les Lundis de la santé de Brest
–  Brochures sur SIDA
–  Information sur alcool, tabac,
–  Médias grand public: télévision, affiches…
31
Niveau 1
L’éducation pour la santé (suite)
•  « L’éducation pour la santé a pour but que chaque citoyen
acquière tout au long de sa vie les compétences et les
moyens qui lui permettront de promouvoir sa santé et sa
qualité de vie ainsi que celles de la collectivité. »
•  « Elle s’adresse à la population dans toute sa diversité
avec le souci d’être accessible à chacun.
•  Elle informe et interpelle aussi tous ceux qui, par leur
profession ou leur mandat, exercent une influence sur la
santé de la population, à travers les décisions qu’ils
prennent ou les conduites qu’ils adoptent. »
Plan national d’éducation pour la santé
Février 2001
INPES
Exemple: Manger-bouger
32
Niveau 2
L’éducation du patient
•  « L’éducation du patient: améliorer les comportements des
patients et de leur entourage dans une maladie ou lors de
l’utilisation d’un médicament »
Exemple= les antibiotiques c’est pas automatique.
33
L’éducation pour la santé =
accompagnement de proximité
•  Aider les personnes à exprimer et à identifier leurs
préoccupations, leurs représentations et leurs
expériences.
•  Définir avec elles des objectifs d’apprentissage ou
de changement.
•  Aider les personnes (malades et non malades) à
atteindre ces objectifs par des allers-retours entre
–  ce qu’elles expérimentent dans leur vie,
–  les informations qu’elles recherchent auprès de
personnes ressources ou dans la documentation,
–  des échanges et des activités avec leurs pairs et les
professionnels qui les accompagnent.
CFES -> INPES 2002
La décision partagée
Modèles de décision thérapeutique
Modèle
paternaliste
Modèle de
Modèle
décision partagée d’information du
patient
Transfert
d’information
Sens descendant:
minimum
d’informations pour
consentement
Dans les deux
sens: le médecin
explique
Le patient donne
ses préférences et
ses informations
Le médecin donne
l’information,
transfert
d’information
Décision
médecin
Médecin et patient
(et proches
éventuellement)
Patient (et
proches)
HAS 2013
Niveau 3!
L’éducation Thérapeutique du Patient!
4 points de l’OMS!
1.Former le malade pour qu'il puisse acquérir un savoir-faire
adéquat, afin d'arriver à un équilibre entre sa vie et le contrôle
optimal de la maladie.
2. L'éducation thérapeutique du patient est un processus
continu qui fait partie intégrante des soins médicaux.
3. L'éducation thérapeutique du malade comprend la
sensibilisation, l'information, l'apprentissage, le support
psychosocial, tous liés à la maladie et au traitement.
4. La formation doit aussi permettre au malade et à sa famille de
mieux collaborer avec les soignants
D'après World Health Organization : Therapeutic patient
education. Continuing education programmes for health care
providers in the field of prevention of chronic diseases.36
Octobre 1998
Niveau 3!
L’éducation Thérapeutique du Patient (ETP)!
1.Former le malade pour qu'il puisse acquérir un savoir-faire
adéquat, afin d'arriver à un équilibre entre sa vie et le contrôle
optimal de la maladie.
2. L'éducation thérapeutique du patient est un processus continu
qui fait partie intégrante des soins médicaux.
3. L'éducation thérapeutique du malade comprend la
sensibilisation, l'information, l'apprentissage, le support
psychosocial, tous liés à la maladie et au traitement.
4. La formation doit aussi permettre au malade et à sa famille de
mieux collaborer avec les soignants
4 points de l’OMS!
D'après World Health Organization : Therapeutic patient
education. Continuing education programmes for health care
providers in the field of prevention of chronic diseases.
Octobre 1998.
L’éducation thérapeutique : en théorie….
Définition OMS 1998
•  La définition :
“L’éducation thérapeutique est un ensemble de pratiques visant à
permettre au patient l’acquisition de compétences, afin de
pouvoir prendre en charge de manière active sa maladie, ses
soins et sa surveillance, en partenariat avec ses soignants."
•  L’objectif pour les professionnels de santé :
“Être capable d'aider les patients atteints d'affections
chroniques à acquérir la capacité de gérer leur traitement afin de
prévenir les complications résultant de leur propre maladie,
tout en conservant ou améliorant leur qualité de vie."
Quelques auteurs et
chercheurs importants
•  Belgique: Alain Deccache
•  Suisse: Alain Golay
•  Bobigny: Gagnayre, d’Ivernois……
ETP: des concepts idéologiques
-Projet pour le patient: bien-être
-Projet de société: autonomie, émancipation des
patients
Plusieurs niveaux, plusieurs ambitions
Compétences
des patients
Comprendre
la maladie
Place
acceptable
dans la vie
Se développer
malgré la maladie
Changer
S’adapter
ETP: de multiples champs
-Relation de soin: diagnostiquer, precrire,
informer
-Relation d’aide: empathie, soutien
-Relation pédagogique: motiver, mobiliser,
prendre en charge
Posture éducative:
-s’adapter à la vie du patient
-négocier avec le patient
-cheminer ensemble dans
l’apprentissage
Les concepts de
l’éducation thérapeutique
du patient
•  ouverture à l’autre (attitude)
•  prise en compte globale de l’individu
•  facteur temps (motivation, attentes,
acceptation)
•  chemin vers l’autonomie (« laisser
faire »)
•  pratiques éducatives (pédagogie /
didactique)
•  posture d’autoanalyse (remise en cause)
Trois niveaux d’ETP
• 
Un premier niveau " de survie, " comprend l’apprentissage des gestes
élémentaires d’auto-soin •  Un second niveau permet de développer une auto-prise en charge fine
dans les différents domaines (ex en diabéto de la diétéque aux soins du
pied);
•  Un troisième niveau, ayant pour objectif de répondre à des demandes des
patients encore plus personnalisées (notamment l’exploration des difficultés
spécifiques des patients en échec) est proposé à certains patients ayant
déjà acquis les deux premiers niveaux.
Il faut viser l’autonomisation du patient, dans le cas où celle-ci est acceptable
et bénéfique pour sa santé. Il est fondamental que cette autonomisation soit
progressive et respectueuse des désirs et des capacités de la personne et
de son environnement.
Une offre d’ETP peut être proposée
à tout stade de la maladie
Une offre d’ETP comprend :
–  Une séance individuelle d’élaboration du diagnostic éducatif ou
actualisation
–  des séances d’éducation thérapeutique collectives ou individuelles ou en
alternance pour l’acquisition des compétences d’auto-soins et
d’adaptation
–  une séance individuelle d’évaluation des compétences acquises, des
changements chez le patient et du déroulement du programme
–  une coordination autour du patient, des professionnels de santé impliqués
dans la prise en charge de la maladie chronique
Quelles maladies?
• 
• 
• 
• 
• 
• 
• 
• 
Diabète +++
Asthme
Anticoagulants
VIH
Tuberculose
Ostéoporose
Douleur…
ET TOUTES LES MALADIES CHRONIQUES
Les 4 axes de compétences
de l’éducateur
• intégration du vécu de « l’autre »
• aide à l’appropriation des compétences du
patient, définies par lui
• évaluation et suivi
• cohérence dans un système
Le patient: « Il écoute mais entend-t-il ?
Il entend mais comprend-t-il ?
Il comprend mais applique-t-il ?
Il applique mais pour combien de temps ? »
Konrad Lorenz
TREPIED DE L’EDUCATION
THERAPEUTIQUE
•  Motivation
–  Motivation et conviction
Motivation
Capacités
Patient
Savoir
•  Capacités :
–  Minimum vital
–  S’exprimer
–  Prendre les traitements
•  Savoir :
–  Connaissances et
compétences
ACTEURS DE L’EDUCATION
THERAPEUTIQUE
•  Médecins
Motivation
•  Pharmaciens
•  Psychologue
•  Infirmiers
•  Assistants sociaux ...
P
•  Proches, famille
•  Firmes, Import
•  Autorités de Santé
Capacités
Savoir
•  Médias
•  Employeur
Les grandes lignes d’un
programme éducatif
1-diagnostic éducatif
2- contrat d’éducation
3-mise en place d’une évaluation pédagogique
4-mise en œuvre du contrat
5-évaluation proprement dite
6-suivi éducatif + reprises éducatives
Évaluation des
besoins
Évaluation
Objectifs pédagogiques
Programme éducatif
Stratégies éducatives
Recommandations de la HAS : guide
méthodologique
Demande des professionnels de santé, patients et
institutionnels (CNAMTS)
è Proposer un cadre méthodologique général et
transversal aux maladies chroniques pour favoriser le
développement de l’ETP, l’élaboration et
l’évaluation de programmes
Sur quoi s’appuie la
mise en œuvre de
l’ETP ?
Le médecin traitant est tenu
Connaître, appréhender
Formuler les
compétences à acquérir
informé à chacune de ces 4
étapes. Il peut, par ailleurs,
participer de manière active à la
Contenu, outils,
méthodes
démarche éducative s’il a été
formé à cet effet.
Faire le point
Le diagnostic éducatif
La démarche éducative s’appuie sur un diagnostic éducatif, culturel et social.
Ce diagnostic doit permettre au professionnel :
-identifier les représentations du patient, ses croyances, ses attitudes et ses
connaissances vis-à-vis de la maladie, de la physiologie concernée par la
maladie, et du traitement
-identifier le type de " gestion " ou " contrôle " que le patient de sa maladie (ceci
renvoie à la notion de Health Locus of Control) : soit un contrôle interne
permettant une attitude active, soit un contrôle externe amenant une attitude
passive. Ce type de gestion dépend fortement de certaines variables : homme
ou femme, niveau socioculturel, insertion sociale, entourage familial
-identifier son stade d’acceptation de la maladie
-identifier et comprendre ses priorités
La relation ne se limite pas au soignant et au patient, mais doit aussi intégrer autant que
possible l’entourage familial. L’interaction avec les familles est indispensable s’il s’agit
d’un enfant. Le support social revêt une importance majeure dans la gestion d’une
maladie chronique. Ce diagnostic permet également au patient de mieux se connaître et
de savoir ce qu’il peut attendre de l’éducateur.
Compétences à acquérir par le patient au terme d’un
programme d’éducation thérapeutique, quelle que soit la maladie, la
condition, ou le lieu d’exercice (1/4)
8 compétences de patients
1 Faire connaître ses besoins, informer son entourage
Exprimer ses besoins, ses valeurs, ses connaissances, ses projets, ses
attentes, ses émotions (diagnostic éducatif)
2 Comprendre, s’expliquer
Comprendre son corps, sa maladie, s’expliquer la physiopathologie, les
répercussions sociofamiliales de la maladie, s’expliquer les principes du
traitement
53
Compétences à acquérir par le patient au terme d’un
programme d’éducation thérapeutique, quelle que soit la maladie, la
condition, ou le lieu d’exercice (2/4)
3 Repérer, Analyser, Mesurer Compétences de sécurité
Repérer des signes d’alerte, des symptômes précoces, analyser une
situation à risque, des résultats d’examen, mesurer sa glycémie, sa T.A,
son débit respiratoire de pointe, etc.
4 Faire face, décider Compétence d’auto-soins
Connaître, appliquer la conduite à tenir face à une crise (hypoglycémie,
hyperglycémie, crise d’asthme…), décider dans l’urgence…
54
Compétences à acquérir par le patient au terme d’un
programme d’éducation thérapeutique, quelle que soit la maladie, la
condition, ou le lieu d’exercice (3/4)
5 Résoudre un problème de thérapeutique quotidienne, de
gestion de sa vie et de sa maladie, résoudre un problème de
prévention Compétence d’adaptation
Ajuster le traitement, adapter les doses d’insuline. Réaliser un
équilibre diététique sur la journée, la semaine. Prévenir les
accidents, les crises. Aménager un environnement, un mode de vie
favorables à sa santé (activité physique, gestion du stress…)
6 Pratiquer, faire Compétence d’auto-soins
Pratiquer les techniques (injection d’insuline, autocontrôle
glycémique, spray, chambre d’inhalation, peak flow). Pratiquer les
gestes (respiration, autoexamen des oedèmes, prise de pouls, etc.).
Pratiquer des gestes d’urgence
55
Compétences à acquérir par le patient au terme d’un
programme d’éducation thérapeutique, quelle que soit la maladie, la
condition, ou le lieu d’exercice (4/4)
7 Adapter, réajuster
Adapter sa thérapeutique à un autre contexte de vie (voyage, sport,
grossesse…). Réajuster un traitement, ou une diététique. Intégrer les
nouvelles technologies médicales dans la gestion de sa maladie
8 Utiliser les ressources du système de soins. Faire valoir ses
droits
Savoir où et quand consulter, qui appeler, rechercher l’information
utile. Faire valoir des droits (travail, école, assurances...). Participer à
la vie des associations de patients…
56
D’Ivernois JF, Gagnayre R. Mettre en oeuvre l’éducation thérapeutique.
Actualité et dossiers en santé publique. 2001 ; 36 : 11-3.
Améliorer l’observance ?
Suivi téléphonique
Soutien téléphonique, délivrance de conseils, explication
des facteurs de risques
Exemple du programme Sophia , programme de
l’assurance maladie :
• 
Accompagnements à distance de 510 000
diabétiques
06/02/15
Conférence sur les nouvelles technologies de l’observance
patients
57
Améliorer l’observance ou
l’efficacité ?
Suivi téléphonique
•  Etude randomisée, arthrose, N= 515
–  Self management dédié: matériel éducatif, 12 appels téléphoniques
mensuels
–  Education à la santé: matériel général, pas spécifique à l’arthrose, 12
appels généraux
–  Soins habituels
•  Résultats:
–  Efficacité sur douleur, sur self-efficacy
–  Différence entre éducation dédiée et générale
06/02/15
58
Allen Ann Intern Med 2010
06/02/15
59
Améliorer l’observance ?
Le SMS : Méthode simple et efficace
SMS de rappel
§  R a p p e l s d e
p r i s e s
médicamenteu
ses, rappels
de rendezvous
§  E x : L a
Timone 06/02/15
Anticoagulants
SMS de conseil
§  Délivrance de
c o n s e i l
hygiénodiététiques.
§  Conseils
adaptés au
60
patient
Améliorer l’observance ?
Le SMS : Méthode simple et efficace
•  Etude en cardiologie
•  Envoi de SMS de rappel de
prises à des patients post
chirurgie
§  Résultats : amélioration
significative de l’observance
dans le groupe SMS vs groupe
contrôle
§  Bénéfices patients : maintien du
lien avec l’équipe soignante
7,2%
2,8%
11,2%
5,2%
06/02/15
Quilici
J, et al, Effect ofmotivationalmobile phone shortmessage service on aspirin adherence after coronary stenting for acute coronary
syndrome, Int J Cardiol (2013), http://dx.doi.org/10.1016/j.ijcard.2013.01.252
61
Améliorer l’observance ?
Les applications
Pour améliorer
le suivi des
patients
Ex :
ichemoDiary,
AVC Agir Vite …
06/02/15
Pour améliorer les
connaissances de
professionnels de
santé.
Ex : Vidal mobile,
Guide Zephir, Meda
Cardio …
62
Améliorer l’observance ?
Les serious games
Les serious games sont des logiciels qui combinent une
intention pédagogique, informative, communicationnelle,
marketing, idéologique ou d’entraînement avec un aspect
ludique.
Pour améliorer les
connaissances des
patients
Ex : Gluciweb : éducation
thérapeutique des patients
diabétiques
06/02/15
Pour améliorer le
diagnostic des médecins
Ex : « Jeux Olympiques
Intergalactiques » :
Evaluation de la douleur lors
de jeux
63
Questionnaire observance: Morisky et
Green
–  Q1- Vous est-il arrivé de ne pas prendre vos ARV ?
»  Depuis le début du traitement ?
OUI
NON
»  Au cours des trois derniers mois ? OUI
NON
–  Q2- Avez-vous déjà été moins attentif(ve), même pour une très courte
période, concernant la prise effective et régulière de vos ARV ?
»  Depuis le début du traitement ?
OUI
NON
»  Au cours des trois derniers mois ? OUI
NON
–  Q3- Vous est-il arrivé de ne pas prendre vos ARV lorsque vous vous
sentiez mieux ?
»  Depuis le début du traitement ?
»  Au cours des trois derniers mois ?
OUI
OUI
NON
NON
–  Q4- Vous est-il arrivé de ne pas prendre vos ARV parce que vous ne vous
sentiez pas bien physiquement ou moralement ?
»  Depuis le début du traitement ?
»  Au cours des trois derniers mois ?
OUI
OUI
NON
NON
la RECHERCHE ETP:
prouver son efficacité ?
Dans les rhumatismes inflammatoires chroniques
• 
Effet sur la douleur (EVA) : + 4% (0 à 9%)
• 
Effet sur la Handicap : + 10% (5 à 15%)
• 
Effet sur Nbre articulations atteintes : + 9% (1 à 16%)
• 
Effet sur Appréciation globale du patient : + 12% (3 à 22%)
• 
Effet sur Statut psychologique : + 5% (1 à 9%)
• 
Effet sur la Dépression : + 12% (4 à 19%)
Riensma, Cochrane Data Rev Fev 2003
La parole:
Eduquer dans l’arthrose
Eduquer dans
l’arthrose
•  Un programme pour
arthrose membres inf
et mains
•  5 sessions de 3 heures
Résultats
Evaluation ETP:
•  ETP: peu convaincant sur des paramètres
classiques: fonction, douleur, symptômes
•  Utiliser d’autres évaluations pour l’ETP:
–  Stratégies
–  Self efficacy
–  Recours aux soins
–  Utilisation des médicaments…
•  Cibler les patients, selon leurs objectifs, en
développant les compétences
•  L’ETP, ce n’est pas automatique
En conclusion (1):
L’ETP = des référentiels multiples
Pédagogie
Psychologie
Théories et stratégies
d’apprentissage
Compétences
Didactique
Les théories du soin
Médecine
Santé Publique
Sciences Infirmières
Les théories du care et de la
santé
Sociologie
Ethique
Analyses Coût-Efficacité
La dynamique des groupes
Organisations et Institutions
Populations
Positionnement et Dilemmes
éthiques
Déontologie …
Droits du patient
Conclusion (2)
ETP: une approche bouleversante
Bouleverse la relation soignant-malade
Bouleverse la relation entre soignants
Est un processus en perpétuel mouvement
Transversal
Transdisciplinaire
Une approche humaniste
Qui intègre les contraintes économiques
Centrée sur l’individu plus que sur le patient
Mais: Jusqu’où le patient peut se soigner lui-même?Jusqu’où le soignant peut-il
demander au patient de se soigner?
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