Au IWK d’Halifax, la politique sur la présence des familles permet de « recréer un semblant de normalité » Enceinte de son deuxième enfant, Catherine Gunn a passé neuf semaines au IWK Health Centre d’Halifax. Elle y a ensuite séjourné jour et nuit pendant que son bébé était à l’unité néonatale des soins intensifs (UNSI). Chaque jour, son mari leur rendait visite accompagné de leur premier enfant alors âgé de 20 mois. « Ils venaient quand ils voulaient. Ils ont même apporté un lit d’enfant portatif, et nous avons tous dormi là à plusieurs reprises. Nous voulions conserver un semblant de normalité et passer du temps ensemble», explique-t-elle. Catherine Gunn est bien placée pour mesurer l’effet positif des politiques sur la présence des familles. Dans son rôle de mère, elle en a subi les effets directs. À titre de coprésidente du Conseil de direction de la famille du IWK Health Centre, elle défend ardemment la politique d’ouverture de l’hôpital concernant les heures de visite. « Je crois que cette politique réduit le stress des patients et des familles, et qu’on obtient ainsi de meilleurs résultats », explique Mme Gunn. Pour encourager les hôpitaux à établir des politiques sur la présence des familles, la Fondation canadienne pour l’amélioration des services de santé (FCASS) a lancé en novembre 2015 sa campagne Meilleurs ensemble. La campagne souligne les avantages de permettre aux membres de la famille désignés de demeurer au chevet d’un patient en tout temps. cfhi-fcass.ca @CFHI_FCASS #PlusQueDesVisiteurs « Non seulement c’est excellent pour les patients et les familles, mais c’est également une initiative d’amélioration de la qualité, explique Jocelyn Vine, vice-présidente des soins aux patients et directrice des soins infirmiers au IWK Health Centre. Par exemple, plus les membres de la famille sont présents, mieux ils comprennent comment aider leurs proches à récupérer après avoir obtenu leur congé de l’hôpital. La famille est également plus confiante quant aux soins à apporter. » La FCASS soutient que les politiques sur la présence des familles permettent d’améliorer la coordination des soins de santé, de diminuer le nombre de chutes et d’erreurs de médication, et de réduire le taux de réadmission dans les 30 jours, en plus d’augmenter considérablement la 1 satisfaction des patients et des familles. Aujourd’hui, 41 organismes ont souscrit à la campagne. De plus, la province de la Saskatchewan a adopté une politique sur la présence des familles. La présence des familles est au cœur des préoccupations du IWK Health Centre, un important centre de recherche et de soins de santé des Maritimes qui se consacre au bien-être des femmes, des enfants, des jeunes et des familles. Catherine Gunn explique que pendant son séjour à l’hôpital, elle n’a jamais senti qu’elle et son mari empêchaient le personnel de travailler, ou que leur voix n’était pas entendue. « La sécurité et le bienêtre des patients sont toujours notre préoccupation première, ajoute Jocelyn Vine, mais la présence des familles ne fait qu’y contribuer. » « Nous essayons de traiter les patients et leur famille comme une seule entité, car c’est ce qu’ils sont », explique Mme Vine. cfhi-fcass.ca @CFHI_FCASS #PlusQueDesVisiteurs La présence de la famille évolue. Les familles ont toujours été les bienvenues à l’UNSI, mais cette philosophie s’est étendue aux autres services du IWK Health Centre. Mme Vine fait remarquer que la présence des familles va au-delà du dépassement des heures de visite. Par exemple, l’hôpital s’apprête à permettre aux familles d’être présentes lors des procédures d’intubation et d’induction. Selon elle, l’hôpital ne perçoit même plus la présence des familles comme un réel changement : « C’est ainsi que nous travaillons; c’est ancré dans les mœurs ici ». Aux yeux des dirigeants de la santé, les arguments éthiques et pratiques en faveur de la présence des familles sont clairs, explique madame Vine : « C’est non négociable, voire obligatoire ». Pour sa part, Mme Gunn espère que les autres hôpitaux suivront l’exemple en matière de présence des familles et de soins axés sur le patient et la famille. « Nous devons informer d’autres groupes sur les avantages évidents qui découlent de la présence des familles », déclare-t-elle. 2 La Fondation canadienne pour l’amélioration des services de santé est un organisme sans but lucratif financé par Santé Canada. Les opinions exprimées dans cette publication ne reflètent pas nécessairement celles de Santé Canada.