La politique sur la présence des familles de l’Hôpital d’Ottawa témoigne de son engagement à offrir des soins axés sur le patient et la famille À titre d’infirmière, Julie Sabourin comprend l’importance des visites de la famille pour le bien-être et l’expérience du patient et de son entourage. Lorsque son père, Robert, a été hospitalisé à l’hôpital où elle travaille, elle a pu mesurer l’importance de ces visites. À la suite d’une opération pour un cancer, Robert a séjourné à l’Hôpital d’Ottawa. En raison de son horaire de travail, Julie n’était pas en mesure de visiter son père pendant la période permise, soit de 15 h à 20 h. Grâce à la nouvelle politique sur la présence des familles, Julie disposait de la flexibilité nécessaire pour passer du temps avec Robert. « J’étais heureuse d’être avec mon père lorsque les médecins lui rendaient visite. Il lui arrivait souvent d’acquiescer même s’il n’avait pas tout saisi, confie Julie Sabourin. Les familles défendent les droits des patients et détiennent souvent d’importants renseignements médicaux. » Selon Robert Sabourin, la présence de sa fille et de sa femme a joué un rôle clé dans sa convalescence. « Leur présence me remontait le moral », se rappelle-t-il. Compte tenu des effets bénéfiques des visites, elles devraient être permises en tout temps. L’Hôpital d’Ottawa a reconnu cette nécessité. En septembre 2015 est entrée en vigueur une politique autorisant la présence des familles en tout temps, même la nuit. Partout au Canada, de plus en plus d’hôpitaux adoptent des politiques favorisant la présence des familles. La Fondation canadienne pour l’amélioration des services de santé (FCASS) a lancé la campagne Meilleurs ensemble afin d’encourager les hôpitaux et les organismes de service de santé à faire un pas dans cette direction. Comme le précise la FCASS, les politiques favorisant la présence des familles contribuent à l’amélioration de la coordination des soins, à la diminution des chutes et des erreurs de médication, à la réduction des réadmissions dans les 30 jours, en plus de diminuer l’anxiété des patients et cfhi-fcass.ca @CFHI_FCASS #PlusQueDesVisiteurs de leur famille. Le lancement de la campagne Meilleurs ensemble a eu lieu en novembre 2015. Depuis, 41 organismes ont souscrit à la campagne. De plus, la province de la Saskatchewan a adopté une politique sur la présence des familles. L’Hôpital multicampus d’Ottawa, l’un des plus importants hôpitaux de recherche au Canada, offre des soins spécialisés à la clientèle de l’Est de l’Ontario. Autrefois, il y avait des heures de visite limitées, mais elles n’étaient pas toujours respectées. En septembre 2015, l’hôpital a pris la décision d’accueillir les visiteurs jour et nuit afin d’assurer une meilleure cohérence et de répondre aux besoins des patients et de leur famille. « Cette décision dénote clairement notre engagement à offrir des soins axés sur le patient et la famille », souligne Dre Debra Bournes, Chef des soins infirmiers et viceprésidente des Programmes cliniques à l’Hôpital d’Ottawa. 1 La transition a exigé d’importants efforts de communication de la part des patients et du personnel. Il a fallu dissiper les inquiétudes et briser les mythes. Par exemple, comment l’hôpital arrivera-t-il à gérer les visiteurs et le besoin d’intimité du patient au moment des changements de quart à son chevet? Dans un modèle de soins axés sur le patient et la famille, les proches devraient être autorisés à rester au chevet du patient, voire y être encouragés. En ce qui a trait à l’intimité, le personnel infirmier peut demander aux visiteurs d’aller dans la salle d’attente au besoin. Il pourra aussi leur demander de sortir pendant que le patient reçoit des soins. À d’autres moments, au contraire, le personnel suggérera aux proches de rester afin qu’ils soient bien informés des soins à prodiguer au patient après son congé. cfhi-fcass.ca @CFHI_FCASS #PlusQueDesVisiteurs De plus, certaines inquiétudes se sont avérées être non fondées. Les études récentes n’ont établi aucun lien entre des heures de visites flexibles et une augmentation du nombre d’infections. Le personnel infirmier craignait aussi que la politique sur la présence des familles entraîne une ruée de visiteurs la nuit, mais ce n’est pas le cas. Depuis que la politique est en place, la rétroaction de toutes les parties impliquées est positive. « Les patients soutiennent que la présence de proches en qui ils ont confiance les apaise. Les membres de la famille sont quant à eux rassurés par le fait de pouvoir venir quand ils le veulent, explique Dre Bournes. Le personnel aime aussi voir que les familles sont liées et qu’elles désirent être présentes au chevet du patient. » 2 La Fondation canadienne pour l’amélioration des services de santé est un organisme sans but lucratif financé par Santé Canada. Les opinions exprimées dans cette publication ne reflètent pas nécessairement celles de Santé Canada.