Cours GMP2 M.Maldonado Vibrations à 1 ddl Système vibratoire à un degré de liberté avec amortissement Système MBK 1 Notion d'amortissement visqueux La résultante des "eorts d'amortissement" (qui jouent le rôle de résistance au mouvement) est proportionnelle à la vitesse ẏ de déplacement du solide considéré : Fy = −b.ẏ(t) (1) Le facteur d'amortissement visqueux b a la dimension N.s.m−1 . Notons que cet amortissement peut-être visualisé par exemple en analysant le comportement d'un liquide comme l'eau : l'eau exerce une force (liée à sa viscosité) sur un corps en mouvement qui varie avec la vitesse de ce corps. Ainsi, prenons le cas d'une personne à la piscine : "à l'arrêt", la personne rentre sans souci dans l'eau ... mais si elle est lancée à une forte vitesse dans l'eau, par exemple d'un plongeoir, la force exercée par l'eau est bien diérente ! On peut aussi tenter une petite expérience avec un pot de miel : le doigt rentre facilement dedans à vitesse lente, par contre, si on lance rapidement son doigt dans le miel, celui-ci exerce une force bien plus importante, liée à la vitesse du doigt, et on risque même de se faire mal au doigt qui restera à l'extérieur du miel ! 2 Mise en équations du système MBK dans le cas des vibrations libres La mise en équation est très similaire au système MK. On rappelle que le système est en vibrations libres lorsqu'il n'est soumis à aucune force extérieure variable (avec le temps). Initialement, le ressort est libre d'eort, la masse n'y est pas accrochée. Puis on accroche celle-ci et on mesure l'allongement y0 , dû au poids (voir gure 1) : le repère choisi pour le mouvement comprend un axe ⃗y d'origine O, telle que y = 0 pour la position "ressort sans masse". Le premier théorème de Newton (principe de l'inertie) permet d'écrire, en projection sur l'axe ⃗y , l'équation scalaire décrivant l'équilibre de la masse isolée (voir gure 3) : M g − ky0 = 0 (2) Équilibre statique : Le scalaire y0 est appelé "déplacement statique". 1 2.1 Vibrations libres statique ressort libre mouvement oscillant y=0 y0 y(t) y Figure 1 paramètrage ressort libre, avec masse, en statique et en dynamique Si maintenant on écarte la masse d'une certaine élongation (petite devant la longueur maximale d'élongation du ressort), et ensuite on lache cette masse, cette dernière suit la loi dynamique (voir gure 2 pour le paramètrage) : le centre de masse G a une accélération verticale qui s'écrit ⃗γG (M/0) = ÿ.⃗y ⃗ d = M.ÿ.⃗y . Le principe fondamental de la dynamique d'où une résultante dynamique R donne l'expression du théorème de la résultante (deuxième loi de Newton) : Équilibre dynamique de la masse isolée M g − ky(t) − bẏ(t) = M.ÿ(t) (3) On pose souvent un autre paramètre Y (t), qui mesure la variation relative de position de la masse par rapport à l'équilibre statique : Y (t) = y(t) − y0 (4) Dans l'équation du mouvement nous avons : Y (t) + y0 = y(t) donc avec l'équation (2) : M g −k(Y (t)+y0 )−b(Ẏ (t)+ ẏ0 ) = M (Ÿ (t)+ ÿ0 ) et ẏ0 = ÿ0 = 0 ce qui donne : M g − ky0 = kY (t) + bẎ (t) + M Ÿ (t) dont le premier membre est nul, puisqu'il correspond à l'équation (2), ainsi on obtient l'équation du mouvement dénissant les oscillations autour du point d'équilibre statique : M Ÿ (t) + bẎ (t) + kY (t) = 0 (5) D'où le nom de système MBK. On a encore Ÿ (t) + k b .Y (t) + .Y (t) = 0 M M 2 (6) statique mouvement oscillant dans une position donnée −ky0 .⃗y −by0 .⃗y −ky0 .⃗y M g.⃗y −ky0 .⃗y −by0 .⃗y M g.⃗y ⃗ Rd M g.⃗y Figure 2 mise en équations cas statique (à gauche) et dynamique (à droite) On posera : √ ω0 = 2ω0 .ξ = b M k M pulsation propre du système non amorti ξ : coecient adimensionnel d'amortissement (7) (8) alors l'équation devient : Ÿ + (2ω0 .ξ) Ẏ + ω02 Y = 0 (9) On peut chercher une solution particulière Yp (t) de l'équation sous la forme r appartenant au corps des complexes ; r doit alors satisfaire classiquement l'équation caractéristique : Résolution de l'équation du mouvement ert , r2 + (2ω0 .ξ) r + ω02 = 0 D'où r1,2 = −ξ.ω0 ± ω0 √ ξ2 − 1 (10) (11) On distingue trois cas : 1. ξ > 1 : mouvement apériodique, cas rare ; il n'y a pas d'oscillation et alors Y (t) = e−ξ.ω0 t (A.chΩt + B.shΩt) √ Ω = ω0 ξ 2 − 1 3 (12) (13) 2. ξ = 1 : mouvement apériodique critique, l'équation caractéristique a une racine double ω0 et Y (t) = e−ξ.ω0 t (At + B) (14) 3. ξ < 1 : oscillations, la solution générale prend la forme Y (t) = e−ξ.ω0 t (A.cosΩt + B.sinΩt) (15) Y (t) = e−ξ.ω0 t C.cos (Ωt − φ) (16) avec la même représentation de Fresnel vu au premier chapitre : C 2 = A2 + B 2 et B tanφ = . A Y (t) directrice Y = ±C.e−ξ.ω0 .t t Figure 3 Allure des oscillations libres amorties On posera Ω = ω0 T = √ 1 − ξ2 2π Ω pseudo-pulsation propre en rad/s (17) pseudo-période propre en sec (Hz−1 ) (18) Le mouvement est sinusoïdal amorti de pseudo-période T et comme lim Y (t) = 0, t→∞ on dit que la position d'équilibre (Y=0) est asymptotiquement stable. Dans la pratique, l'amortissement réduit ξ est de l'ordre de 10−2 à 10−3 . 4 3 Exercices 1. Exercice 1 On considère un système dont l'observation de la réponse pseudo-périodique est donnée par la gure ci-après. Exprimer le coecient d'amortissement réduit en fonction de D1 et D2 . 2. Exercice 2 Une machine sur son assise isolante est modélisée par un système à un degré de liberté présenté gure 4. Une instrumentation a permi de mesurer la réponse libre du système. L'objet de cet exercice est d'identier ses caractéristiques vibratoires. Le déplacement libre de la structure est tracé gure 5 et zoomé pour les conditions initiales gure 6. On fera l'hypothèse que la structure est faiblement amortie. (a) Trouver la pulsation propre ω0 du système. (b) Mesurer le décrément logarithmique ; en déduire le facteur d"amortissement réduit. Vérier l'hypothèse d'amortissement faible en justiant votre réponse. (c) Trouver le déplacement initial de la masse x(t = 0) = x0 . (d) Mesurer la vitesse initiale de la masse ẋ(t = 0) = v0 . (e) Quelles mesures complémentaires, faudrait-il faire, pour identier complétement le système ? 5 Figure 4 Système à 1ddl à identier Figure 5 Réponse libre mesurée 6 Figure 6 Zoom sur les conditions initiales 7