EQUILIBRE HYDRO ELECTROLYTIQUE U.E.2.7 S4 Défaillance organique et processus dégénératifs P.Kimberg IFSI Dijon 2013 INTRODUCTION homéostasie Stabilité du milieu intérieur équilibre hydrique équilibre électrolytique équilibre acido-basique Objectifs de ce cours … Connaître la physiologie de l’équilibre hydro électrolytique Le Contenu du corps en eau La Composition des compartiments liquidiens Les Mouvements d’ d’eau entre compartiments et les facteurs qui les régissent Connaî Connaître les principaux dé désordres hydrohydro-électrolytiques Extracellulaire : déshydratation et hyperhydratation Intracellulaire : déshydratation et hyperhydratation préambule La répartition de l’eau et des électrolytes est une constante Hiérarchie dans la régulation Volémie 2. Hydro-électrolytique 3. Acido-basique ainsi: On ne peut rééquilibrer un iono avant d’avoir corrigé la volémie 1. Organisation de recherche: 1. 2. 3. L’EAU LE SODIUM LE POTASSIUM 1. L’EAU Eau totale +/- 60% du poids corporel ( 2/3) du poids du corps chez l’homme Eau totale, répartie dans: Cette eau totale est la somme…… Compartiment intra-cellulaire ≈ 40% du poids du corps Compartiment extra-cellulaire 20% du poids du corps rôle infirmier….. Les variations de l'eau totale peuvent être appréciées dans la pratique clinique en suivant simplement l'évolution de la courbe de poids. La répartition Varie selon…………. L’ âge les organes, les tissus …L’ âge …. ( la quantité d’eau est constante chez un individu donné) Pour un adulte d'âge moyen, d'environ 70 kg, l'eau totale représente 60 % du poids du corps soit environ 42 litres . variations importantes aux différents âges de la vie( la quantité d'eau totale diminuant progressivement avec l'âge) . Nourrisson 75% ++ Adulte: homme(60%) femme(55%) Obèse: 50% Vieillard < 60% ….les organes, les tissus graisse ……………10% os ………………….22% Muscle …………….76% Les compartiments liquidiens Les compartiments liquidiens Le compartiment extracellulaire (1/3 PC(poids corporel) -12L) Le compartiment vasculaire Le compartiment interstitiel Le compartiment intracellulaire (2/3 PC(poids corporel) -24 L ) L’ensemble des cellules de l’organisme Secteur interstitiel 8. litres 15% Secteur plasmatique 3.litres 5% 1% Secteur Transcellulaire 1.litre Eau totale = 60% du poids du corps 40% Secteur intracellulaire 24 litres Distribution des compartiments hydriques (adulte de 70 kg) (les pourcentages sont des fractions du poids total du corps). eau plasmatique ≈ 5% (eau contenue à l’intérieur des vaisseaux) eau interstitielle ≈ 15% (au contact des membranes cellulaires, séparée de l’eau plasmatique par un endothélium) Mouvements d’eau et d’électrolytes L’eau totale reste constante grâce à un bilan équilibré entre : les sorties les entrées ….Mécanismes de régulation… Deux forces "passives" induisent des mouvements inter-compartimentaux les pressions hydrostatique et oncotique Elles régulent à l'échelon tissulaire les mouvements d'eau. L’eau diffuse librement entre les compartiments extra- et intra-cellulaires C’est la loi de l’osmose = transfert passif du compartiment à faible concentration d’osmoles vers celui à forte concentration d’osmoles par le potassium (K+) en intra-cellulaire par le sodium (Na+) en extra-cellulaire K+ rôle infirmier….. Evaluation clinique et biologique de l’état d’hydratation des compartiments liquidiens Secteur extracellulaire pression artérielle, pli cutané, poids, fréquence cardiaque hématocrite, protidémie Secteur intracellulaire état des muqueuses, poids, état neurologique P osmotique, natrémie Mécanismes de régulation des mouvements d'eau Les échanges d’eau et d’ions entre les secteurs membrane cellulaire Paroi capillaire membrane cellulaire la membrane qui sépare les compartiments: 1. Extracellulaire 2. Intracellulaire membrane cellulaire Très perméable à l’eau. imperméable aux ions. Paroi capillaire : ont la même composition Très perméable aux ions (Na+, K+) et glucose aux solutés. à l’eau 1. le compartiment vasculaire 2. le compartiment interstitiel Imperméable aux protéines 1.Le secteur extracellulaire et le secteur intracellulaire ont des compositions en ions très différentes Le secteur EC est un milieu - riche en Na+ et pauvre en K+ Le secteur IC est un milieu - riche en K+ et pauvre en Na+ En résumé… PERMEABILITE DES MEMBRANES Membrane capillaire : eau et ion Membrane cellulaire : eau seulement Les membranes sont imperméables aux grosses molécules (protéines) MOUVEMENT D’EAU ENTRE LES COMPARTIMENTS INTRA ET EXTRACELLULAIRES MOUVEMENT D’EAU….. INTRA ET EXTRACELLULAIRES Le transfert d’eau est régi par: les différences d’osmolalité entre les 2 compartiments. Les mouvements d’eau se produisent du secteur ou l’osmolalité est la plus faible vers le secteur ou l’osmolalité est la plus forte Il a pour conséquence d’égaliser l’osmolalité entre les 2 compartiments à l’équilibre. Mais qu’est-ce que l’osmolalité? L’osmolarité le nombre de molécules par litre de solution L’osmolalité: est le nombre de particules dans un Kilo de solvant. Qu’est-ce qu’une mole….suite? La mole est l’ unité de quantité de matière. Qu’est-ce qu’une mole? Pour compter un grand nombre d'objets, il est d'usage de les regrouper. ex: 24 œufs dans une boite Pour le chimiste, la boite correspond à la mole. L’eau se repartit donc de part et d’autre des membranes cellulaires elle maintien l’osmolarité égale dans les deux secteurs (nombre de moles de soluté par kilogramme de solvant) Osmolalité plasmatique = osmolalité intracellulaire Dans des conditions physiologiques…. Osmolalité plasmatique = osmolalité intracellulaire Toute modification de l’osmolalité extra-cellulaire va entraîner des mouvements d’eau pour rétablir l’équilibre hors des cellules quand l’Osm plasm augmente = déshydratation intra-cellulaire vers les cellules quand l’Osm plasm diminue= hyperhydratation intra-cellulaire L’EAU : bilan Entrée/Sortie Entrées : boissons et alimentation = 2000 ml / 24h eau endogène issue de l’oxydation des glucides/lipides/protides = 300 ml / 24h Sorties : digestive (fécès), pulmonaire (vapeur d’eau expirée), cutanée (perspiration, sudation) rénale (diurèse) : ajustable (phénomène de concentration ou dilution des urines), de façon à obtenir un bilan hydrique nul, assurant une osmolalité plasmatique constante L’EAU : régulation Entrée/Sortie Entrées : la soif Récepteurs sensibles à une augmentation de l’osmolalité plasmatique au niveau de l’hypothalamus L’EAU : régulation Entrée/Sortie Sorties : ADH l’hormone anti-diurétique (ou vasopressine) Produite par l’hypothalamus et sécrétée par la posthypophyse, en réponse À une augmentation de l’osmolalité plasmatique (mise en jeu d’osmorécepteurs hypothalamiques) À une diminution du volume plasmatique (mise en jeu de volorécepteurs de l’oreillette gauche) En présence d’ADH réabsorption de l’eau et concentration des urines En absence d’ADH excrétion d’eau et dilution des urines COMPOSITION IONIQUE DU SECTEUR PLASMATIQUE En clinique : accès à la composition du secteur extracellulaire ionogramme sanguin ++ il n’y a pas de moyen biologique simple permettant d’évaluer la composition du milieu intracellulaire Ionogramme sanguin mmoles/L Sodium (Na+) 142 mmoles/L Potassium (K+) 4,5 mmoles/L Chlore (Cl-) 105 mmoles/L Bicarbonates (HCO3-) 25 mmoles/L Calcium (Ca++) 2 mmoles/L Protéines 70 (g/L) LE SODIUM + (Na ) Principal cation du compartiment extracellulaire. Concentration plasmatique (natrémie) = 140 ± 5 mmol/L maintien de l’osmolalité plasmatique influe sur les phénomènes de contraction-inflation du volume cellulaire Si hyponatrémie hypo-osmolalité plasmatique le secteur interstitiel diffusion de l’eau vers œdème des tissus le secteur intra-cellulaire œdème cérébral = danger de mort ! OEDEME CEREBRAL Scanner normal œdème cérébral Bilan Entrée/Sortie du sodium Entrées : boissons et alimentation : variable selon les habitudes alimentaires Sorties : digestive (fécès), cutanée (sudation) rénale (natriurèse) : adaptable via l’excrétion de Na+ dans les urines de façon à obtenir un bilan sodé nul, assurant une osmolalité plasmatique constante Régulation Entrée/Sortie du Na+ Entrées : pas de régulation des entrées chez l’homme Sorties : 2 facteurs hormonaux règlent la natriurèse En la diminuant (qd hyponatrémie): l’aldostérone Hormone minéralocorticoïde sécrétée par la corticosurrénale Agit au niveau du rein en favorisant la réabsorption du Na+ vers le plasma (couplée à une sécrétion de K+ dans les urines) En l’augmentant (qd hynernatrémie) : le facteur natriurétique auriculaire (FNA) Hormone sécrétée par le cerveau et l’oreillette gauche Inhibe la sécrétion d’aldostérone et augmente le débit de filtration glomérulaire (et donc de la perte en Na+) DYSNATREMIES DYSNATREMIES HYPERNATREMIE Na+ > 145 mmol/l HYPONATREMIE Na+ < 135 mmol/l A.HYPERNATREMIE A. 1.HYPERNATREMIE Clinique : signes de déshydradation intra-cellulaire : soif, fièvre, perte de poids, sécheresse de la peau et des muqueuses, troubles de la conscience, coma, convulsions ± signes de déshydradation extra-cellulaire (DEC) : tachycardie, hypotension, veines plates, oligurie (sauf si la polyurie est responsable de la DEC), pli cutané 2.HYPERNATREMIE Signes de gravité : signes neurologiques (liés à la DIC), collapsus cardio-vasculaire (lié à la DEC) Réanimation 3.HYPERNATREMIE Etiologies et traitement : interprétation / eau Déficit d’apport en eau : vieillard, nourrissons, coma Tt : réhydratation G2,5 ou G5% Perte en eau > Na+ : diurèse osmotique (glycosurie…) Tt : ré-expansion volémique sodée + étiologique Perte en eau pure : Diabète insipide hypothalamo-hypophysaire ou néphrogénique Tt : réhydratation G2,5 ou G5% + étiologique Apport en Na+ > eau : perfusion excessive de sérum salé, alcalinisation massive (NaHCO3), ingestion d’eau de mer Tt : furosémide+ étiologique B.HYPONATREMIE 1.HYPONATREMIE Clinique : signes d’hyperhydratation intra-cellulaire : nausées, vomissement, dégoût de l’eau, ↑ poids, fièvre, troubles de la conscience, coma, convulsions (œdème cérébral) 2.HYPONATREMIE Signes de gravité : signes neurologiques, Na+ <120 mmol/l ou d’installation rapide Réanimation 3.HYPERNATREMIE Etiologies et traitement : interprétation / eau Hyponatrémie de dilution (trop d’eau) Gain en eau > Na+ : états œdèmateux : insuffisance cardiaque, cirrhose hépatique, insuffisance rénale, solutés hypotoniques Tt : restriction hydrosodée ± furosémide (si surcharge vasculaire) + tt étiologique Rétention d’eau pure : SIADH, potomanie, intoxication par l’eau Tt : restriction hydrique + tt étiologique 3.HYPERNATREMIE Etiologies et traitement : interprétation / eau Hyponatrémie de déplétion (pas assez de sel) Perte en Na+ > eau : pertes rénales (néphropathie avec perte de sel, salidiurétiques, insuffisance surrénale), pertes extra-rénales (vomissement, diarrhée, fistules, aspiration digestive, 3ème secteur, brûlures) Tt : apport de sel (0,9% ou 10% 0,5 à 1g/h) + tt étiologique LE POTASSIUM Le POTASSIUM (K+) Cation intracellulaire majoritaire → déterminant du pouvoir osmotique intra-cellulaire et donc du volume intra-cellulaire. Répartition : 98 % intracellulaire → Kalicytie = 100 – 150 mmol/l (muscle +++, foie, hématies) 2% extra-cellulaire : liquides interstitiels et plasma → Kaliémie = 3,5 – 5 mmol/l Dyskaliémie importante = Urgence vitale +++ rôle infirmier….. ! Prélèvement sanguin : pas de stase veineuse importante avec garrot, pas d’agitation brutale des tubes, sinon fausse hyperkaliémie DYSKALIEMIES HYPERKALIEMIE K+ > 5,5 mmol/l ACR imprévisible ! Scope et ECG +++ HYPERKALIEMIE Le plus souvent, découverte de laboratoire Rarement, signes cliniques : paresthésies Quelquefois, trouble grave du rythme cardiaque : TV/FV Toujours, urgence thérapeutique +++ si signe de gravité Signes de gravité HYPERKALIEMIE ( Réanimation ou USI) : K+ >7,5 mmol/l Rapidité d’apparition Hypocalcémie Tachycardie ventriculaire Anomalies ECG (depuis l’onde T ample, pointue et symétrique, jusqu’à la TV/FV et l’asystolie) Fibrillation ventriculaire HYPERKALIEMIE , Etiologies principales : Insuffisance rénale, acidose métabolique, syndrome de lyse cellulaire (crush syndrome, chimiothérapie…) HYPERKALIEMIE , TRAITEMENT: Supprimer les apports de K+ (perfusion) Antagonisation Protection myocardique gluconate de calcium 10% (10 ml en IVL 3 min, renouvelable) ↑ Transfert intra-cellulaire : Sérum Glucosé 10% 500 ml + 10 UI d’Actrapid (ou G30%+30 UI si VVC) en 1 heure. Bicarbonate de sodium 8,4% (≈ 50 à 100 ml) sur VVC (sinon 1,4%, 500 ml), en 15 min. ↑ Elimination du K+ : hyperhydratation et diurétiques de l’anse (en absence d’obstacle sur les voies excrétrices) : furosémide (Lasilix) 40 – 80 mg IVD résines échangeuses d’ions (Kayexalate) per-os, ou dans la sonde gastrique (30g) ou en lavement (60g). Délai d’action = 1 à 2 heures, épuration extra-rénale : efficace mais procédure longue et seulement en milieu spécialisé HYPOKALIEMIE K+ < 3,5 mmol/l ACR possible ! Scope et ECG +++ HYPOKALIEMIE Le plus souvent, découverte de laboratoire Rarement, signes cliniques : iléus paralytique, constipation, parésie voire paralysie Quelquefois, trouble de la conduction puis du rythme cardiaque (Onde U, ESV, ACFA, torsade de pointe, TV/FV possible) Toujours, urgence thérapeutique si signe de gravité HYPOKALIEMIE Signes de gravité ( Réanimation ou USI) : K+<2,5 mmol/l Tt digitalique Terrain de cardiopathie ischémique Anomalies ECG (↑de PR, aplatissement de l'onde T ou sousdécalage, apparition d'une onde U) Extrasystole ventriculaire arythmie complète par fibrillation auriculaire Torsade de pointe HYPOKALIEMIE : Etiologies principales carence d’apport, pertes digestives (diarrhée…), pertes rénales (diurétiques…), transfert intra-cellulaire du K+ (insuline, salbutamol IV…) TRAITEMENT Tt étiologique Hypokaliémie modérée : apport per os de KCl (sirop de gluconate de K+, Kalérorid®…) Hypokaliémie sévère : hospitalisation en USI et surveillance scopée. Apport de KCl par voie veineuse centrale : 1 à 1,5 g/h PSE Quelques exemples Hyperhydratation Extra Cellulaire apport excessif de soluté iso-osmotique en perfusion Signes cliniques : Augmentation de la Pression Artérielle Prise de poids, oedèmes interstitiels Signes Biologiques : Diminution de l’hématocrite Diminution de la protidémie Osmolalité et natrémie normales Déshydratation Extra Cellulaire hémorragie importante, défaut d’apport de boissons Signes cliniques : Diminution de la Pression Artérielle Augmentation de la fréquence cardiaque (tachycardie) Perte de poids Pli cutané Signes biologiques : Augmentation de l’hématocrite Augmentation de la protidémie Osmolalité et natrémie normales Hyperhydratation intracellulaire Signes cliniques : augmentation du poids, Troubles neurologiques, muqueuses humides diminution de la osmolalité et de la natrémie Déshydratation intracellulaire Signes cliniques : Perte de poids, muqueuses sèches, coma Augmentation de l'osmolalité et de la natrémie Conséquences ….Mécanismes de régulation… Les appareils rénal et circulatoire au centre des mouvements hydriques ( importance de régulation en per opératoires ). ….Mécanismes de régulation… variations hémodynamiques vont entraîner: modifications du débit cardiaque changements de la volémie avec secondairement baisse de la filtration rénale ….Mécanismes de régulation… Inversement, L’ insuffisance rénale va engendrer une….. modification des différents volumes hydriques. Le premier niveau de régulation est le contrôle de la vasomotricité au niveau des artères efférentes et afférentes du glomérule rénal, ainsi que le contrôle des résistances vasculaires systémiques du débit cardiaque. Les catécholamines et le système sympathique en sont les principaux déterminants. Le deuxième niveau de régulation est le contrôle de la filtration et des transports tubulaires, contrôle effectué essentiellement par le système rénineangiotensine-aldostérone, l'hormone antidiurétique (ADH) et le facteur natriurétique (FAN). L'aldostérone 1. 2. 3. L'aldostérone est sécrétée par les glandes surrénales essentiellement sous l'effet de l'angiotensine II, l'ACTH et de la kaliémie . L'aldostérone est responsable d'une augmentation de la réabsorption du sodium au niveau du tube distal rénal. En échange du sodium réabsorbé, une quantité identique de potassium est excrétée. Au total, l'aldostérone augmente le volume du compartiment extracellulaire. L'angiotensine II est régulée par la sécrétion de rénine au niveau de l'appareil juxta glomérulaire rénal. Il existe trois activateurs importants de la sécrétion de rénine : le système nerveux sympathique, la baisse de pression artérielle et la déplétion sodée . L'angiotensine II a un effet vasoconstricteur sur le rein et augmente la filtration glomérulaire.