Sciences Economiques et Sociales Thème n°II ECONOMIE DU DEVELOPPEMENT DURABLE Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 1 Sensibilisation p. 3 Notions : Capital naturel, physique, humain, social et institutionnel, biens communs, soutenabilité, règlementation, taxation, marché de quotas d’émission. Acquis de première : externalités, droits de propriété, offre et demande, défaillances du marché. 1. La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ? (pp. 4-19) Indications complémentaires On expliquera pourquoi l’analyse économique du développement durable, qui se fonde sur la préservation des possibilités de développement pour les générations futures, s’intéresse au niveau et à l’évolution des stocks de chaque type de capital (accumulation et destruction) ainsi qu’à la question décisive du degré de substitution entre ces différents capitaux. On évoquera, à l’aide d’exemples, les limites écologiques auxquelles se heurte la croissance économique (épuisement des ressources énergétiques et des réserves halieutiques, déforestation, augmentation de la concentration des gaz à effet de serre, etc.). 1.1. L’environnement ; un bien commun en perdition… (pp. 4-9) Objectifs de savoir : définir un bien commun / nommer les limites écologiques auxquelles se heurte la croissance économique / nommer quelques causes des dégradations environnementales 1.2. Analyse économique du développement durable : une soutenabilité faible ou forte ? (pp. 10-19) Objectifs de savoir : définir le développement durable / nommer quelques indicateurs du développement durable / nommer les quatre capitaux sur lequel repose le développement durable / définir la soutenabilité et nommer ses trois dimensions / présenter exhaustivement et distinguer soutenabilité faible et forte / être capable d’expliquer la courbe environnementale de Kuznets 2. Quels instruments économiques pour la politique climatique ? (pp. 20-32) Indications complémentaires L’exemple de la politique climatique permettra d’analyser les instruments dont disposent les pouvoirs publics pour mener des politiques environnementales. En lien avec le programme de première sur les marchés et leurs défaillances, on montrera la complémentarité des trois types d’instruments que sont la réglementation, la taxation, les marchés de quotas d’émission. Objectifs de savoir : préciser pourquoi mettre en place une politique climatique / distinguer coût marginal privé et social / définir ce qu’est une politique climatique 2.1. Agir sur l’environnement par le biais de la contrainte : la règlementation (pp. 21-24) Objectifs de savoir : définir la règlementation / donner des exemples de règlementation / nommer ses avantages et inconvénients 2.2. Agir sur l’environnement par le biais des incitations : la taxation et les marchés de quotas d’émission (pp. 2432) Objectifs de savoir : définir la taxation / distinguer coût social et coût privé / donner des exemples de taxation / nommer ses avantages et inconvénients / définir le marché de quotas d’émission et présenter son mode de fonctionnement / nommer ses avantages et inconvénients FICHIER D’ACCOMPAGNEMENT – ENTRAÎNEMENT AU BAC 1. Sujets du bac possibles p. 32 1.1. Dissertation s’appuyant sur un dossier documentaire p. 32 1.2. Epreuve composée p. 32 2. Exercices d’entraînement pp. 33-35 Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 2 SENSIBILISATION Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, pour la première fois en visite à Monaco aujourd'hui, a estimé qu'il serait "bientôt trop tard" pour sauver la santé environnementale de la planète si on ne met pas en place un "instrument contraignant" d'ici à 2015. "Les paroles n'ont pas été suivies d'effets. Il sera bientôt trop tard. Nos modes de consommation sont incompatibles avec la santé de la planète. Notre empreinte écologique est démesurée", a asséné Ban Ki-moon, devant un parterre de personnalités. "Nous devons agir maintenant si nous voulons qu'en 2050, la planète soit vivable pour ses 9 milliards d'habitants", a-t-il plaidé. Sur quatre-vingt-dix objectifs adoptés d'un commun accord par la communauté internationale dans le domaine environnemental ces 20 dernières années, seuls quatre affichent des progrès notables, a déploré Ban Ki-moon. Le responsable a mis en exergue l'amoindrissement de la biodiversité, la diminution des stocks de poissons, la plus grande acidité des océans, ou encore l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre. "Il faut que la dynamique s'accélère. Nous devons développer ce que nous testons en éprouvette depuis 40 ans. Pour cela nous devons adopter des mesures d'incitation efficaces, et notamment mettre un prix sur les émissions de carbone", a-t-il dit. "Nous devons aussi adopter, d'ici à 2015, un instrument universel et juridiquement contraignant relatif au climat, afin que tous les pays prennent des mesures supplémentaires pour réduire les effets des changements climatiques et s'y adapter", a préconisé le secrétaire général des Nations unies. Source : le 03/04/2013, http://www.lefigaro.fr/ 1/ Quelles conséquences les activités humaines ont-elles sur notre environnement ? _____________________________________________________ _____________________________________________________ _____________________________________________________ _____________________________________________________ _____________________________________________________ _____________________________________________________ _____________________________________________________ _____________________________________________________ _____________________________________________________ 2/ Citez des mesures prises à l’échelle nationale ou internationale visant à limiter l’impact écologique des activités humaines. _____________________________________________________ _____________________________________________________ _____________________________________________________ _____________________________________________________ _____________________________________________________ _____________________________________________________ _____________________________________________________ _____________________________________________________ _____________________________________________________ Formulation d’une hypothèse D’après vous, la croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ? ____________________________________________________________________________________ ____________________________________________________________________________________ ____________________________________________________________________________________ ____________________________________________________________________________________ ____________________________________________________________________________________ ____________________________________________________________________________________ ____________________________________________________________________________________ Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 3 1. La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ? 1.1. L’environnement ; un bien commun en perdition… Objectifs de savoir : définir un bien commun / nommer les limites écologiques auxquelles se heurte la croissance économique / nommer quelques causes des dégradations environnementales - L’environnement est un bien commun Non excludable (non-exclusion) Excludable Non rival Biens collectifs purs (phare, défense nationale, l’air, etc.) Biens de club / biens collectifs impurs (programme TV crypté, autoroute à péage, etc.) Rival Biens en commun (pêche d’un banc de poisson par un chalutier) Biens privés (pomme, vêtement, etc.) Définition : Les biens communs sont des biens non excludables mais rivaux. On peut accéder librement à ces biens mais avec le risque que ces biens soient dégradés ou surexploités. Garrett Hardin est biologiste. Malthusien, il voit dans l'accroissement de la population un grand danger et estime que la liberté de procréer conduira inévitablement à la ruine. Dans « The Tragedy of commons », il montre comment l'usage collectif de terres communales aboutit, en l'absence de régulation, à la ruine des paysans. Chaque paysan a le droit de faire pâturer autant de vaches qu'il souhaite sur les terres communales. Individuellement, chaque paysan a donc intérêt à mettre le plus grand nombre d'animaux possibles sur les prés. Ce faisant, il contribue à ce que peu à peu les terres soient surchargées de vaches. Ainsi, chaque animal supplémentaire fait baisser le rendement laitier par tête, mais cette perte se fera aux dépens de l'ensemble des paysans. On peut bien entendu tirer deux conclusions de cette « tragédie ». La première consiste à montrer que ce scénario réfute les postulats classiques selon lesquels la somme des intérêts individuels conduit à l'intérêt général. En l'occurrence, la somme des intérêts individuels conduit à la ruine générale. On peut aussi démontrer que cette tragédie illustre comment l'absence de droits de propriété sur les biens environnementaux empêche la bonne allocation des ressources. C'est bien entendu cette deuxième interprétation que choisissent les auteurs partisans d'une privatisation des biens environnementaux. Pour ces derniers, le scénario de Garrett Hardin démontre que l'absence de droit de propriété sur les biens environnementaux conduit à la ruine de l'environnement. Source : Abdelmalki, et Mundler. Économie de l'environnement et du développement durable. De Boeck, 2010. Lorsque les droits de propriété n’existent pas, chacun a intérêt à se comporter en « passager clandestin », à surexploiter la ressource gratuite à son profit en négligeant l’impact de ses décisions sur des tiers ou sur la collectivité (externalités) ; c’est pourquoi les difficultés sont particulièrement fortes concernant les biens publics globaux comme le climat. Or des ponctions excessives sur les ressources peuvent porter atteinte de façon irréversible à la capacité de renouvellement naturel (si des seuils critiques sont dépassés) ou épuiser les ressources non renouvelables, ou à durée de renouvellement dépassant le temps historique (minéraux). Source : Guillaume Gaulier et Nina Kousnetzoff, L’économie mondiale 2007, Ed. La Découverte Coll. Repères, 2006 1/ Présentez la tragédie des biens communs de Hardin à l’aide des deux textes précédents (utilisez obligatoirement du vocabulaire technique tel que externalités, passager clandestin, bien commun, stratégie individuel, bien-être individuel et bien être collectif, droits de propriété, défaillance du marché, etc.). _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 4 _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ - Un environnement en danger ! On peut schématiquement identifier trois causes principales de la dégradation environnementale, dont l'importance respective varie selon les pays. Ces trois facteurs sont la taille de la population (P), le niveau individuel moyen de consommation (A) et la nature de la technologie (T). Le rôle de ces trois facteurs est résumé [...] par l'équation d'impact : « I=PAT ». Le premier facteur (P) est décisif pour les pays en développement, alors que les deux autres sont plus importants dans les pays industrialisés. L'augmentation de la population entraîne nécessairement une pression croissante sur l'exploitation des ressources ou l'occupation de l'espace et elle accroît sensiblement l'émission de déchets. Source : Philippe Bontems, Gilles Rotillon, L'Économie de l'environnement, La.Découverte,coll. « Repères », 2007 L’empreinte écologique est la pression qu’exerce l’homme sur la nature pour ses activités et satisfaire ses besoins. Pour la calculer, quelle surface productive de Terre est nécessaire pour obtenir les matières premières l’énergie et tout ce que nous consommons. L’empreinte écologique moyenne d’un français est de 56400m²/an i.e. qu’l faudrait 3,1 planètes pour subvenir aux besoins de la population mondiale si le monde entier consommait comme les français ! 2/ Calculez votre empreinte écologique et comparez-la à la moyenne française en allant sur : http://archives.universcience.fr/francais/ala_cite/expositions/developpement-durable/calcul-empreinte-ecologique/ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ Croissance économique et épuisement d'une ressource commune : les réserves halieutiques Au large des côtes sud-est du Canada, de riches fonds de pêche ont été exploités pendant des centaines d'années, depuis le XVII siècle, sur les traces d'un pêcheur qui s'était aventuré dans le Nord, jusqu'à la fin du xx° siècle, où l'on estime que 40000 personnes pêchaient et transformaient la morue dans l'industrie poissonnière de Terre-Neuve. La pêche a atteint son pic de rentabilité au cours des années 1990, avant de s'effondrer en 1992 pour des raisons que l'on n'explique pas encore tout à fait. Ce que l'on sait, en revanche, c'est que cet effondrement coûte plus de 250 millions de dollars canadiens par an en perte de revenus. Les résidents locaux [...] tentent désespérément de trouver d'autres emplois : la population de morues ne montre toujours aucun signe de rétablissement bien qu'un moratoire sur la pêche à la morue ait été promulgué en 1994. Avec la fin de la pêche à la morue, les gens ont commencé à pêcher des raies, auparavant considérées comme des « prises accessoires ». Des chiffres montrent maintenant que les stocks de raies sont eux aussi surexploités. Il est évident que cette solution n'est pas durable, et les communautés locales en paient le prix en perdant des revenus et des traditions : la population de Bonavista a diminué de 10 % au cours de la dernière décennie ; elle se tourne vers le tourisme, alors que ses pêcheurs attendent un miracle. À présent, ils mettent en garde les autres zones de pêche où les prises sont toujours très nombreuses. Source : Tracey Strange, Arme Bayley, Le Développement durable, Les essentiels de l'OCDE, 2008. Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 5 Croissance économique et épuisement des ressources énergétiques La vision d'une croissance continue des émissions porte en elle-même sa propre contradiction. En effet, elle signifie une «prospérité énergétique » qui, sur toute la durée du scénario (50-100 ans), ne s'est heurtée à aucune limite physique : ni crise de ressources, ni guerre, ni... changement climatique majeur qui empêcherait la poursuite de la croissance des émissions. Or, des limites à notre expansion, nous allons en trouver dès à présent pour le pétrole et bientôt pour le gaz. Il ne s'agit pas de la « fin du pétrole », mais de la fin de la croissance de la production de pétrole, suivie de son déclin, d'ici 5 à 15 ans. Comme il faut 100 à 1 000 millions d'années pour produire du pétrole ou du gaz à partir de plancton et de l'ordre de 300 millions d'années pour former du charbon à partir des fougères de carbonifère, nous pouvons considérer que les stocks de pétrole, de gaz et de charbon existants ont été donnés une fois pour toutes au début de la civilisation industrielle. Dès lors que le stock extractible possède une limite finie, il est facile d'admettre que nous ne pouvons ni extraire du pétrole en quantité indéfiniment croissante, ni même en quantité indéfiniment constante. Il y aura un maximum absolu, qui s'appelle souvent le « pic ». Cette conclusion s'applique au pétrole, au gaz, au charbon et à tout minerai métallique, puisque la dotation initiale a là aussi été déterminée une fois pour toutes. Source : J.-M. Jancovici, Changer le monde, tout un programme !, Calmann-Lévy, 2011. Pour l'Agence Internationale de l'Energie, le pic pétrolier serait plutôt un "plateau pétrolier", ayant cette forme: Croissance économique et déforestation Les forêts, sont des formations végétales indispensables à la vie sur Terre. Ce sont des sources de nourriture, de refuge, de combustibles, de vêtements et médicaments pour de nombreuses populations. Ainsi, selon la FAO (Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture), 60 millions de peuples indigènes dépendent presque entièrement des forêts ; 300 millions de personnes vivent dans ou aux alentours des forêts et plus de 1,6 milliard de personnes dépendent à divers degrés des forêts pour vivre ! De plus, les forêts abritent de nombreux "points chauds" de biodiversité et jouent un rôle prépondérant dans la fixation du CO2 que nous émettons massivement et qui perturbe dangereusement notre climat : 40% du carbone terrestre est stocké dans la végétation et les sols des forêts. […] Selon le World Resources Institute, 80% de la couverture forestière mondiale originelle à été abattue ou dégradée, essentiellement au cours des 30 dernières années. De 1990 à 2000, plus de 14,2 millions d'hectares de forêts ont disparu avec des conséquences quasi irréversibles à notre échelle. Cette tendance s'est alourdie puisque de 2000 à 2005, 15,2 millions d'hectares de forêt ont été détruits, soit l'équivalent de 40 terrains de football par minute (FAO, 12/2011). Heureusement, ces pertes sont en partie compensées par le reboisement. Ainsi, la perte nette de superficies boisées fut de 4,9 millions d'hectares par an de 1990 à 2000, contre 6,4 millions d'hectares par an dans les années 1990. Malheureusement le déclin s'accélère et la reforestation ne peut compenser, dans un temps court, les pertes d'espèces qui vivaient dans les forêts défrichées. De plus, le reboisement volontaire masque trop souvent la plantation d'espèces qui ne sont pas adaptées à leur milieu ou qui ne favorisent pas une biodiversité riche. La déforestation est une catastrophe aussi bien pour l'Homme que pour les autres espèces puisque on estime que 27 000 espèces animales et végétales disparaissent chaque année à cause d'elle. La déforestation touche toutes les forêts tropicales, en particulier en Amazonie, en Afrique équatoriale et en Asie du Sud-Est. […] L'expansion agricole est la principale cause de déboisement dans le monde : les plantations de palmiers à huile, le développement des cultures pour l'élevage industriel, l'exploitation minière de métaux et de minéraux précieux constituent des causes majeures de déboisement. Beaucoup de petits agriculteurs pauvres et itinérants, participent aussi à la déforestation : ils défrichent et brûlent la forêt pour ensemencer de petites parcelles de terres. […] La déforestation contribue à 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, c'est le troisième poste émetteur après l'approvisionnement énergétique et l'industrie. 70 % des émissions proviennent du Brésil et 80 % de l'Indonésie. Source : Christophe Magdelaine, http://www.notre-planete.info/ Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 6 Croissance économique et effet de serre La plus grande partie du rayonnement solaire traverse directement l’atmosphère pour réchauffer la surface du globe. La terre, à son tour, "renvoie" cette énergie dans l’espace sous forme de rayonnement infrarouge de grande longueur d’onde. La vapeur d’eau, le gaz carbonique, et d’autres gaz absorbent ce rayonnement renvoyé par la terre, empêchent l’énergie de passer directement de la surface du globe vers l’espace, et réchauffent ainsi l’atmosphère. La vapeur d’eau et les nuages qui retiennent la chaleur contribuent à l’effet de serre. Les principaux gaz à effet de serre émis par l’activité humaine sont : le gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (ou N20). […] Les modèles utilisés par les climatologues prévoient une augmentation de la température moyenne du globe de 2°C entre 1990 et 2100 en cas de doublement de la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Exemples d’incidences du réchauffement climatique : Élévation du niveau des mers La fonte d’une partie des glaces polaires et le réchauffement des océans pourraient entraîner une élévation du niveau des mers, que les hypothèses moyennes évaluent à 50 cm, menaçant 92 millions de personnes vivant dans les zones côtières. Selon certaines hypothèses, une perte de terres de 6 % pour les PAYS-BAS, de 17 % pour le BANGLADESCH serait à prévoir. En FRANCE, certaines régions côtières seraient affectées, notamment les espaces deltaïques (delta du Rhône). Famines, santé des populations Les risques de disette alimentaire et de famine peuvent s’accroître dans certaines régions de la planète : Asie du Sud, de l’Est, et du Sud-Est, régions tropicales d’Amérique Latine. Les vagues de chaleur seront plus intenses et plus longues : on prévoit donc un accroissement consécutif des maladies cardio-vasculaires ; indirectement, un certain nombre de maladies se transmettront plus facilement (paludisme, dengue, fièvre jaune, encéphalites). Crues et sécheresses, précipitations Une augmentation est à prévoir de la fréquence et de la durée des grandes crues et des grandes sécheresses. En France, en cas d’augmentation de 2°C de la température moyenne, les précipitations d’hiver augmenteraient de 20 %, les précipitations d’été diminueraient de 15 %. Modification des courants marins Certains chercheurs envisagent la possibilité d’un ralentissement du " gulf stream " au niveau du nord de l’océan Atlantique, ce qui aurait pour conséquence un fort refroidissement de la température moyenne en Europe occidentale alors que le niveau de cette température aurait tendance à s’élever sur le reste du globe. Source : le 28 juillet 1999 (mis à jour le 10 mars 2011), http://www.developpement-durable.gouv.fr/ Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 7 3/ Synthèse : à l’aide des documents précédents et du film-documentaire Une vérité qui dérange d’Al Gore (2006), mettez en évidence les conséquences négatives de la croissance économique sur le bien commun qu’est l’environnement. _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 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_________________________________________________________________________________________________ Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 8 _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 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Objectifs de savoir : définir le développement durable / nommer quelques indicateurs du développement durable / nommer les quatre capitaux sur lequel repose le développement durable / définir la soutenabilité et nommer ses trois dimensions / présenter exhaustivement et distinguer soutenabilité faible et forte / être capable d’expliquer la courbe environnementale de Kuznets - Qu’est-ce que le développement durable ? Définition : le développement durable Depuis 1972 et la publication, sous l’égide du Club de Rome, du rapport « Halte à la croissance », dit rapport « Meadows », plusieurs événements ont favorisé la prise de conscience de l’existence de limites à la croissance économique. Les chocs pétroliers des années 1970 révèlent la fragilité de cette ressource naturelle. Il en va de même pour les craintes sur la diminution de la biodiversité, l’extinction de certaines espèces animales, la déforestation, etc. Des accidents industriels majeurs comme celui de l’usine de Tchernobyl en 1986 et de Fukushima en 2011, les nombreuses marées noires, montrent les dégâts d’une production intensive sur l’environnement. Les conséquences induites par le réchauffement climatique (fonte des glaces, progression des zones arides, etc.) semblent aller dans le même sens. A l’initiative du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) créé en 1972, la commission Brundtland a publié un rapport, titré Notre avenir à tous, appelant de ses vœux un développement durable ou soutenable (en anglais sustainable). Celui-ci y est défini comme répondant « aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». L’accent est mis sur « les besoins essentiels des plus démunis auxquels il convient de donner la plus grande priorité » et sur les « limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir ». Cette définition sera popularisée et fera l’objet de propositions d’actions pour les gouvernements dans l’ « Agenda 21 », adopté par les 178 pays participants au premier sommet de la terre à Rio en 1992. Ces propositions seront confirmées en 2000 par les Nations Unies sous la dénomination d’« Objectifs du millénaire pour le développement ». Proverbe africain cité dans "Terre des Hommes" de Saint-Exupéry (ouvrage paru en 1939) : "Nous n'héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants". La conceptualisation standard de la soutenabilité englobe trois dimensions principales, à savoir sociale, économique et environnementale : – un système socialement durable doit garantir l'équité dans la répartition et l'opportunité, la prestation adéquate des services sociaux comme la santé et l'éducation, l'égalité des sexes et les responsabilités et participation politiques ; – un système économiquement durable doit être en mesure de produire des biens et des services de manière continue, afin de maintenir des niveaux soutenables de dette publique et extérieure, et d'éviter des déséquilibres extrêmes entre les différents secteurs ; – un système durable sur le plan environnemental doit pouvoir maintenir une base de ressources stables, éviter la surexploitation des ressources renouvelables ou la production de déchets, et ne réduire les ressources non renouvelables que dans la mesure où des investissements sont réalisés dans des substituts adéquats. Cela comprend le maintien de la biodiversité, de la stabilité atmosphérique et d'autres fonctions d'écosystèmes qui ne sont d'ordinaire pas classifiées comme des ressources économiques. La satisfaction simultanée de ces trois conditions est fondamentale pour par venir à la soutenabilité du bien-être. Source : Rapport du Conseil d'analyse économique, Évaluer la performance économique, le bien-être et la soutenabilité, La Documentation française, 2011 Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 10 1/ Explicitez les trois dimensions de la soutenabilité. _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ Définition : La soutenabilité est une situation dans laquelle le niveau de bien-être actuel peut au moins être maintenu pour les générations futures, ce qui suppose de mesurer l'évolution quantitative et qualitative des stocks de patrimoine à la base de notre bien-être. - Quelques indicateurs du développement durable : L'épargne nette ajustée est [un indicateur de la Banque mondiale] calculé comme l'épargne brute (production moins consommation), tirée de la comptabilité nationale, moins la consommation de capital fixe (dépréciation du capital économique), plus les dépenses d'éducation (consommations requalifiées en investissement en capital humain), moins les dommages aux actifs naturels (dépréciation du capital naturel). [...] L'épargne nette ajustée est exprimée en pourcentage du revenu national brut. Plus l'indice est élevé, plus la capacité du pays à augmenter son patrimoine (entendu au sens large) est importante. Dans ce type d'approche, on considère que les ponctions opérées sur les ressources naturelles épuisables peuvent être compensées par un surcroît d'investissement en capital économique ou humain. Source : Gasnier et Le Laidier, «Où en est la statistique publique en matière de développement durable?» Insee, 2008. 2/ Après avoir présenté le tableau ci-dessus, vous montrerez la relativité des classements obtenus. _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 11 - Le développement durable repose sur quatre capitaux : Le milieu naturel remplit trois fonctions indispensables au maintien de la vie en général et des activités économiques en particulier : une fonction de réserve de ressources, une fonction de décharge (absorption des déchets par l’air, l’eau et la terre), et une fonction de services d’habitat dont certains sont indispensables à la survie (air, eau, couche d’ozone de la haute atmosphère…) tandis que d’autres (services d’agrément) affectent la qualité de la vie humaine (beauté des paysages, silence, variété de la faune et de la flore…). […] Les acteurs économiques ne découvrent la relation entre environnement et croissance qu’au fur et à mesure que les contraintes environnementales apparaissent. C’est seulement lorsque la rareté d’une ressource, la dégradation des fonctions de décharge ou des services d’habitat se traduisent par une perte pour le producteur ou le consommateur que l’on commence à y attacher un prix. Source : G. Gaulier et N. Kousnetzoff, L’économie mondiale 2007, Ed. La Découverte Coll. Repères, 2006 3/ Quelles sont les quatre fonctions du capital naturel ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ Définition : Le capital naturel correspond aux ressources naturelles, aux écosystèmes et à la biodiversité qui fournissent aux populations du bien-être matériel ou non. Il peut prendre la forme d'un stock de ressources renouvelables ou épuisables. En tant que réserve de ressources, de décharge (absorption des déchets), de service d’habitat (air, eau, couche d’ozone, etc.) et d’agrément (beauté des paysages), il est source directe de bien-être et occupe une place fondamentale dans le développement durable. Le capital physique est une source de création de richesse dont l'analyse est inévitable. Le nombre de machines et d'usines a évidemment une influence sur le niveau de la production. Directement tout d'abord : toutes choses égales par ailleurs, le niveau de production est d'autant plus élevé que celui du capital l'est. Indirectement aussi : l'accumulation du capital physique permet un progrès technique « incorporé » dans les machines. Le capital a un double rôle : économiser le travail et favoriser le progrès technique. Sur longue période, la quantité de capital par personne employée a crû fortement. Entre 1890 et 1992, elle a été multipliée par près de 75 au Japon (pays où en 1890 la productivité horaire du travail était la plus faible), et par 8 aux États-Unis (pays le plus développé en 1890). Source : D. Guellec, P. Ralle, Les Nouvelles théories de la croissance, La Découverte, 2003 Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 12 4/ Donnez quelques exemples de capital physique. Nommer son double rôle. _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ Définition : Le capital physique correspond au stock de biens durables à la disposition d'une collectivité qui sert à produire des biens et des services capables de satisfaire les besoins de la population et d'améliorer son bien-être. En économisant le travail et favorisant le progrès technique, il est source de bien-être et contribue à la mise en place de techniques productives, d’innovations susceptibles de favoriser un développement durable. Le capital humain englobe les connaissances, les qualifications et des caractéristiques personnelles telles que la persévérance. Pour les individus, l’investissement dans le capital humain procure un rendement économique en augmentant à la fois les taux d’emploi et les revenus du travail. Le capital humain semble améliorer la santé, le bien-être et l’encadrement des enfants par leurs parents. Le capital humain a aussi de multiples avantages non économiques. Ainsi, l’instruction : • tend à améliorer la santé (elle-même une forme de capital humain). Une année supplémentaire d’études réduit, selon les estimations, la consommation quotidienne de cigarettes de 1.6 pour les hommes et de 1.1 pour les femmes ; • semble accroître le bonheur ; • favorise l’instruction de la génération suivante. Les enfants dont les parents ont atteint le deuxième cycle de l’enseignement secondaire ont eux-mêmes plus de chance d’aller au bout de leurs études secondaires ; • est associée à une participation plus grande à la vie civique, à des activités bénévoles plus nombreuses, à l’octroi de dons plus importants à des œuvres de charité, et à un risque plus faible de délinquance Source : http://www.oecd.org/ Source : http://www.groupegedone.com/ 5/ Sur quoi repose le capital humain ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ Définition : Le capital humain correspond au savoir et savoir-faire propres à faire croître l’efficacité productive des individus. Il est possible d'y intégrer le niveau de santé. Il contribue au bien-être via l’amélioration de la santé, l’augmentation de la participation à la vie civique, l’augmentation du niveau d’instruction de la génération suivante, etc. Son importance facilite l’émergence d’innovations et de processus productifs susceptibles de favoriser un développement durable. Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 13 Le capital social est entendu de diverses façons selon les chercheurs mais dans le rapport, il représente les réseaux, les normes, les valeurs et les ententes qui facilitent la coopération au sein des groupes ou entre eux. Il faut le distinguer des dispositifs politiques, institutionnels et juridiques plus formels qui ont un rôle complémentaire dans ce processus. A l’instar du capital humain, le capital social semble également améliorer la santé, le bien-être et l’encadrement des enfants par leurs parents. Les recherches établissent un lien entre d’un côté le capital social et l'accès à ce capital, et de l’autre : • une amélioration de la santé - une étude montre que l'existence de liens sociaux est associée à une diminution du risque de développer la maladie d'Alzheimer ; • une meilleure prise en charge des enfants ; ainsi, les liens sociaux des mères réduiraient le risque de maltraitance des enfants ; • une diminution de la criminalité ; la confiance à l'égard du voisinage est associée à des taux de criminalité plus faibles ; • une amélioration de l'administration publique - les régions ou les états où le niveau de confiance et d'engagement est plus élevé ont en général une administration publique de meilleure qualité. Source : http://www.oecd.org/ 6/ Sur quoi repose le capital social ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ Définition : Le capital social et institutionnel est constitué de l’ensemble des réseaux sociaux, des normes, des valeurs et des institutions qui permettent d'accroitre la confiance entre les acteurs dans une société donnée. Ce surcroit de confiance rapproche intérêts individuels et intérêt collectif favorisant ainsi le bien-être des populations. De plus, le sentiment d’appartenance, la participation à la vie collective, l’existence d’institutions stables, le sentiment de sécurité, etc. contribuent au bien-être des individus. Une société où les individus se sentent liés les uns aux autres, ont des aspirations et des préoccupations communes et peuvent s’unir autour d’enjeux sociétaux par le biais d’institutions, favorise l’émergence d’idées et de comportements susceptibles d’impacter positivement le développement durable. - Croissance économique et développement durable : une soutenabilité faible ? L’approche écologique du développement durable se distingue de l’approche économique. La première considère que le système économique et le système social sont des sous-systèmes de l’environnement global : le développement durable doit préserver la « santé » de cet environnement, face aux pressions qui s’exercent sur lui. L’approche économique assimile la nature à un capital : un développement durable devra assurer, au minimum, le maintien de la richesse nationale par habitant, tout en conservant (ou remplaçant) les sources de cette richesse, c’est-à-dire le capital, naturel et produit. Au sein de l’approche économique, une distinction s’opère sur la question de la substituabilité entre capital naturel et capital produit : dans quelle mesure cette substitution est-elle souhaitable ? Dans quelle mesure est-elle techniquement possible ? Les tenants d’une « soutenabilité faible » retiennent l’idée d’une forte substituabilité entre les deux sortes de capital. Le courant néoclassique explore l’hypothèse d’une substituabilité parfaite : l’homme pourrait, à la limite, se passer de la nature, grâce au progrès technique. Il n’y aurait pas besoin de conserver le capital naturel : épuisé ou dégradé, il pourrait toujours être remplacé par des biens ou services fabriqués (la réalité virtuelle, par exemple, serait en mesure de remplacer Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 14 le « stock » de paysages forestiers). L’hypothèse d’une substituabilité très forte conduit à considérer que le coût des dégradations environnementales et de l’épuisement des ressources naturelles est uniquement le coût de leur remplacement, si celui-ci est nécessaire. Pour assurer cette « soutenabilité faible », il suffit que soit maintenu le revenu par tête, généré par le stock de capital total. La confiance dans le progrès technique qui sous-tend l’hypothèse de substituabilité forte laisse aussi penser que ce progrès permettra toujours d’économiser les ressources, d’optimiser leur exploitation (taux de récupération) ou de trouver des solutions alternatives (off-shore profond, pétroles synthétiques, séquestration du carbone, énergies renouvelables, etc.). Source : Guillaume Gaulier et Nina Kousnetzoff, L’économie mondiale 2007, Ed. La Découverte Coll. Repères, 2006 7/ Distinguez l’approche écologique et l’approche économique du développement durable. _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ Depuis la fin du XIXème siècle, la tradition néoclassique a pris l'habitude de considérer comme du capital tous les facteurs qui permettent de drainer des flux de services productifs. Les processus productifs ainsi visés englobent, outre le capital classique, la terre et le travail. Tous ces éléments sont considérés comme parfaitement substituables entre eux. Pour les théoriciens néoclassiques, c'est l'accroissement global du capital qui prime. On peut exprimer cette idée par une simple équation : K = Kh + Kt + Kr + Knr, où Kh est le capital humain vu comme un stock de connaissances, de talents et de santé, où Kt est le stock, reproductible, de capital technique comprenant machines, bâtiments et infrastructures et où Kr correspond au stock de ressources naturelles renouvelables (biomasse végétale et animale et tout ce qui peut être consommé sans dommage selon certaines limites), tandis que Knr est le stock de ressources épuisables. Ainsi, dans une hypothèse de durabilité dite « faible », le développement sera durable dès lors qu'une génération sera capable de transmettre à la suivante un stock au moins égal de capital, sachant que la diminution de l'un des termes de l'équation (par exemple Knr) peut être compensée par l'accroissement d'un autre (par exemple Kt). Pour les défenseurs d'une telle approche, la croissance économique élargit les possibilités de substitution et le changement technologique est en mesure d'élever la productivité du capital et/ou du travail d'une manière qui contrebalance la raréfaction ou la dégradation qualitative des ressources naturelles. Source : Lahsen Abdelmalki, Patrick Mundler, Économie de l'environnement et du développement durable, De Boeck Supérieur, Bruxelles, 2010 8/ A l’aide des deux textes précédents, présentez la thèse de la soutenabilité faible entre la croissance économique et le développement durable. _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ Définition : Les partisans de la soutenabilité faible estiment que la nature est un capital productif comme les autres. Par conséquent, la soutenabilité faible considère que les trois types de capitaux (capital matériel, capital humain et capital naturel) qui déterminent la croissance économique et le développement sont substituables. Dès lors, sous l'effet du mécanisme des prix, éventuellement modifié par l'intervention publique (fiscalité écologique, réglementation, incitations), la soutenabilité peut être assurée. De plus, le progrès technique peut pallier l'épuisement de certaines ressources naturelles, permettre une élimination plus efficace des déchets ou favoriser l'accroissement de l'efficience énergétique : il peut donc repousser les limites posées à la croissance économique. Les innovations ont donc un rôle fondamental dans l’obtention d’un développement durable. Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 15 Les investissements dans les énergies propres (éolien, solaire, etc.) ont bondi de 30% en 2010, atteignant 243 milliards de dollars au niveau mondial, avec la Chine en tête du peloton, selon un rapport de l'ONG américaine Pew Charitable Trust. Au cours des années 1990, plusieurs économistes constatent que la concentration de certains polluants diminue au-delà d'un certain niveau de richesse. Contrairement aux conclusions du rapport Meadows, ils font l'hypothèse que la croissance économique pourrait être le remède – et non la cause – des problèmes environnementaux. Les premières phases du développement s'accompagneraient d'une augmentation de la pollution, mais, passé un certain seuil de revenu, la tendance s'inverserait. La courbe reliant la richesse par habitant et la dégradation de l'environnement aurait donc la forme d'un « U inversé », tout comme celle de Simon Kuznets', reliant la richesse par habitant aux inégalités de répartition. Si plusieurs fondements théoriques permettent de donner du crédit à la « courbe environnementale de Kuznets » (CEK), les données empiriques ne la valident pas de façon tranchée : les résultats varient en effet considérablement selon le type de polluant considéré. Source : Olivia Montel-Dumont, « L'hypothèse de la courbe environnementale de Kuznets », Cahiers Français, n' 337, mars-avril 2007 "Le centre de gravité des énergies propres est en train de se déplacer de l'Occident (Europe et Etats-Unis) vers l'Orient (Chine, Inde et autres pays asiatiques)", souligne l'organisation. La Chine est le pays qui a attiré le plus d'investissements en énergies propres en 2010, avec 54,4 milliards de dollars, suivie de l'Allemagne (41,2 milliards), des Etats-Unis (34), de l'Italie (13,9) et du Brésil (7,6). La France est en 8e position avec 4 milliards de dollars. En pourcentage du produit intérieur brut (PIB), l'Allemagne est le pays qui a fourni le plus gros effort en faveur des énergies propres en 2010 (1,4% du PIB). La France n'a dépensé que 0,15% de son PIB dans ce secteur. Les investissements outre-Rhin ont été soutenus par "une hausse massive des petits projets de panneaux solaires sur toitures", selon Pew. Quant à la Chine, elle doit son statut de "superpuissance mondiale de l'énergie propre" à des objectifs agressifs et à "une claire ambition" de dominer le secteur. En 2010, Pékin a fourni presque la moitié des modules de panneaux solaires et des turbines éoliennes dans le monde. Le pays a aussi concentré 47% des investissements mondiaux dans l'énergie éolienne. A contrario, les Etats-Unis perdent du terrain dans la compétition mondiale, en raison de l'absence de politiques énergétiques "ambitieuses et prévisibles", estime Pew. La capacité de production des énergies propres s'élevait à 388 gigawatts (GW) en 2010, soit l'équivalent d'environ 400 réacteurs nucléaires. Les éoliennes en constituaient la plus grande part avec 193 GW, suivies de la petite hydraulique (80 GW), la biomasse (65 GW) et l'énergie solaire (43 GW). Source : AFP, le 29/03/2011 Définition : La courbe environnementale de Kuznets est une représentation de la relation entre le revenu par habitant d'un pays et le niveau de la pollution. Elle résulte des travaux de G. Grossman et A. Krueger (1994) qui mettaient en relation le revenu par tête et la quantité d'oxyde de soufre dans l'atmosphère. Par assimilation avec la courbe de Kuznets, les auteurs montrent que, lorsque le revenu par tête augmente la pollution augmente dans un premier temps puis passe par un maximum et diminue. Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 16 9/ A l’aide des documents de la page précédente, établir un lien entre courbe environnementale de Kuznets – innovations – préoccupations environnementales – niveau de vie – intervention publique. _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ - Croissance et développement durable : une soutenabilité forte ? Beaucoup plus exigeante est la notion de « soutenabilité forte » qui considère qu’il n’y a pas (ou peu) de substituabilité entre les différents types de capital : chacun, y compris le capital naturel, doit être préservé dans ses différentes composantes, car ils sont tous complémentaires et non commensurables. Le concept de soutenabilité forte rejoint, de ce point de vue, l’approche écologique du développement durable. Source : Guillaume Gaulier et Nina Kousnetzoff, L’économie mondiale 2007, Ed. La Découverte Coll. Repères, 2006 Certains auteurs hétérodoxes insistent sur la nécessité de différencier les différents types de capital. Cette distinction fonde le point de vue de la durabilité forte, pour lequel la nature et les ressources naturelles (mais également le capital humain) existent indépendamment de leur utilité économique et, à ce titre, méritent d'avoir un statut à part dans l'analyse économique. Ils ont tenté d'appréhender la problématique du développement durable dans une perspective de préservation du stock de capital naturel. […] Ils rappellent que le capital naturel représente principalement le cadre de vie des hommes et, à ce titre, assure des fonctions extra-économiques. […] En fin de compte, la substituabilité n'est pas possible entre les deux types de capitaux (NDLR : physique et naturel). En ce qui concerne le progrès technique, ces auteurs soulignent qu'il n'est pas du tout acquis que les techniques nouvelles soient moins dommageables pour l'environnement que les techniques plus anciennes, ni qu'elles soient plus économes en matière d'usage des ressources naturelles. Finalement, ce qui caractérise ces économistes, c'est la perception originale qu'ils ont de la croissance. Tout d'abord, l'efficacité économique n'est pas posée comme une fin en soi. Ce qui compte avant tout, c'est la pérennité du développement quelles que soient les générations, et ce, sans préjudices pour la durabilité du patrimoine naturel. La gestion des ressources naturelles devient également une problématique à part entière non exclusivement reliée à une logique économique d'efficacité productive ou d'utilisation optimale des ressources. Source : Abdelmalki, et Mundler, Économie de l'environnement et du développement durable, De Boeck, 2010. 10/ A l’aide des deux textes précédents, présentez la thèse de la soutenabilité forte entre la croissance économique et le développement durable. _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 17 Définition : La soutenabilité forte considère au contraire que les trois espèces de capitaux (physique, naturel et humain) ne sont pas substituables. Dès lors, l'épuisement des ressources naturelles, le réchauffement climatique, la remise en cause de la biodiversité, etc., sont des contraintes très lourdes que l'on ne pourra pas surmonter grâce à la technologie et aux incitations économiques. Les innovations technologiques seules ne peuvent donc pas repousser les limites de la croissance économique. Dans cette hypothèse, il ne peut suffire de maintenir le capital global constant : le capital naturel doit faire l’objet d’une conservation spécifique. Il faut en particulier réduire l'empreinte écologique de l'activité humaine. Certains partisans de la soutenabilité forte préconisent l'arrêt de la croissance, voire la décroissance. Pour les tenants de la durabilité forte, nos modes de vie menacent la planète. Plus de la moitié des écosystèmes sont dégradés (ONU, 2005), un quart des espèces de mammifères sont en voie d’extinction (UICN), les inégalités s’aggravent, la poursuite de la croissance économique elle-même est compromise, puisque la finance a pris le pas sur le secteur productif et que l’on voit désormais apparaître des phénomènes de croissance sans création d’emplois. Dans de nombreux domaines, nous avons déjà atteint le point de nonretour : épuisement des océans, dégradation des eaux de surface, accumulation dans l’atmosphère de substances toxiques et de gaz à effet de serre… Il est impératif d’instaurer une économie écologique où le taux d’exploitation des ressources naturelles cesse d’excéder leur capacité de régénération, où le taux d’émission des déchets soit égal ou inférieur aux capacités d’assimilation et de recyclage des milieux dans lesquels ces déchets sont rejetés, où l’exploitation des ressources naturelles non renouvelables se fasse à un rythme égal à celui de leur substitution par des ressources renouvelables. Source : Sylvie Brunel, Le développement durable, PUF, Que sais-je ? 2011 (4ème édition). 11/ Selon les tenants de la soutenabilité (durabilité) forte, que faut-il faire pour préserver l’environnement ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 12/ Mettez les points suivants dans la bonne case du tableau de synthèse. 1 Biocarburants, découverte de nouveaux gisements de pétrole, dépollution, réintroduction d’espèces animales, etc. 2 Investir dans la RD, le capital humain, mettre en place des incitations par le biais d’une politique publique adaptée, etc. 3 Le progrès technique permet de préserver l’environnement : technique de dépollution, économies d’énergies, techniques moins polluantes. 4 Les capitaux sont substituables. C’est la somme du capital naturel et du capital construit qui doit être maintenue constante d’une génération à une autre (= au cours du temps). 5 Courbe validée. 6 Détermination de seuils quantitatifs de prélèvement sur la nature (quotas de pêche) et de rejet dans l’environnement (réchauffement). Interdiction de certains rejets (CFC) ou de certains prélèvements (interdiction du commerce des Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 18 7 8 9 10 11 12 animaux sauvage, du commerce de l’ivoire, etc.). Les facteurs ne sont pas substituables, ils sont complémentaires. Déforestation (Amazonie), surexploitation des ressources halieutiques, hausse des déchets, etc. Le progrès technique ne permet pas de préserver l’environnement puisque les capitaux ne sont pas substituables. C’est un capital particulier qui doit être maintenu en l’état. C’est un capital au même titre que les autres. On raisonne plutôt en termes de capital global. Courbe remise en cause. Conception du capital naturel Substituabilité entre le capital naturel et le capital construit (capital physique, humain, social et institutionnel) Rôle du progrès technique dans la préservation de l’environnement Courbe environnementale de Kuznets Exemples confirmant chaque thèse Politiques à mettre en œuvre Soutenabilité faible _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ Soutenabilité forte _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ _______________________________ OBJECTIF OBJECTIF PLUTOT ATTEINT OBJECTIF PLUTOT PAS ATTEINT définir le développement durable définir la soutenabilité et nommer ses trois dimensions nommer quelques indicateurs du développement durable présenter exhaustivement et distinguer soutenabilité faible et forte être capable d’expliquer la courbe environnementale de Kuznets Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 19 2. Quels instruments pour la politique climatique ? Objectifs de savoir : préciser pourquoi mettre en place une politique climatique / distinguer coût marginal privé et social / définir ce qu’est une politique climatique / établir un lien entre politique climatique et stratégies étatiques non coopératives - Aux origines de la politique climatique : En l'absence de politiques spécifiques, les prix ne reflètent pas les dommages environnementaux que peuvent engendrer la consommation ou la production des biens et services fournis par ces marchés. Les agents économiques considèrent que les biens environnementaux sont gratuits et ont tendance à les surconsommer. En outre, ils ne prennent pas en compte les effets négatifs sur les autres agents économiques de la consommation ou de la production de certains biens et services comme les transports ou l'énergie par exemple, et ne tiennent donc pas compte des nuisances environnementales associées (notion d'effet externe). Autrement dit, le coût social lié à la consommation ou à la production de ces biens et services est supérieur au coût privé. En l'absence d'intervention publique, cette différence n'est pas prise en compte par les agents et conduit à une situation non optimale. Source : C. Wendling, « Les instruments économiques au service des politiques environnementales », Trésor-éco n°19, septembre 2007 Définitions : Le coût marginal privé est supporté directement par l’entreprise : c’est une dépense liée à son activité de production. Le coût marginal social représente l’ensemble des coûts générés par cette activité, indépendamment de l’agent qui les subit. En présence d’externalités négatives (exemple de la pollution), le coût marginal social est donc supérieur au coût marginal privé. Or les prix pratiqués par l’entreprise à l’origine des externalités négatives n’intègrent pas l’intégralité des coûts : c’est une défaillance du marché qui justifie l’intervention publique. 1/ En utilisant la tragédie des biens communs de Hardin, de la sous-partie 1.1. (pp. 4-8 du dossier), le document ainsi que les définitions ci-dessus, mettez en évidence la nécessité de l’intervention publique. _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ - La mise en place de la politique climatique : La protection de l'environnement constitue un enjeu majeur pour les décennies à venir. Qu'il s'agisse de la lutte contre le changement climatique, de la préservation de la biodiversité, de la réduction des pollutions de l'eau et de l'air, il est essentiel de développer dès à présent des politiques environnementales efficaces. Celles-ci doivent concilier un niveau élevé de protection, tout en réduisant les coûts de cet effort pour la société. […] Plusieurs pays, essentiellement européens, ont mis en place des réformes fiscales «vertes» importantes. Ces expériences démontrent l'efficacité et l'intérêt d'une telle approche. Les précurseurs ont été les pays scandinaves et les Pays-Bas au début des années 1990. Ces expériences positives couvrent des domaines environnementaux variés (pollution locale, effet de serre, déchets, Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 20 patrimoine naturel etc.), les agents concernés pouvant être soit des ménages, soit des entreprises, soit des collectivités locales avec par exemple : • le marché de quotas de d’émission d’oxydes d’azote (NOx) et de dioxyde de soufre (SO2) dans la région de Los Angeles ; • la taxation au kilomètre du transport routier de marchandises (Suisse, Autriche et Allemagne); • la taxation des apports en azote dans plusieurs pays d'Europe du Nord ; • la taxe irlandaise sur les sacs de caisse. Source : C. Wendling, Trésor-éco n°19, septembre 2007 Exprimée dès 1995 dans des plans d’actions, puis définie de manière intégrée dans le Programme National de Lutte contre le Changement Climatique (2000), la politique Climat de la France, reposant sur ses deux piliers que sont l’atténuation (réduction des émissions de gaz à effet de serre) et l’adaptation, s’inscrit dans la stratégie nationale de développement durable publiée en juin 2003 et actualisée en mars 2005. La politique Climat est traduite dans le « Plan Climat 2004-2012 », qui est le plan d’action de la France pour respecter ses engagements au titre du protocole de Kyoto. Ce plan climat est révisé tous les deux ans en application de l’article 2 de la loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique du 13 juillet 2005. Plusieurs politiques et mesures adoptées concernant le climat l’ont été de façon progressive en étant souvent intégrées au sein d’autres politiques. Ainsi, depuis la loi du 13 juillet 2005, la lutte contre le changement climatique est définie comme une priorité de la politique énergétique de la France. Cette loi de programme a également affirmé l’objectif de la France d’une réduction des émissions de GES de 3 % par an, soit une division par 4 d’ici 2050. Les politiques et mesures décidées et mises en place par la France doivent lui permettre de respecter ses engagements climatiques : . au titre du protocole de Kyoto, soit une stabilisation de ses émissions de gaz à effet de serre sur la période 2008-2012 au niveau des émissions de 1990 ; . au plan communautaire, notamment ceux négociés dans le cadre du paquet énergie-climat : la mise en œuvre de la révision de la directive 2003/87/CE relative au système communautaire d’échange de quotas d’émissions (SCEQE) et l’atteinte de l’objectif français de réduction de 14 % entre 2005 et 2020 des émissions des secteurs non soumis à cette directive. Source: site du ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, août 2012. 2/ A l’aide des deux textes précédents, précisez ce qu’est la politique climatique et comment elle se traduit dans les faits. _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ OBJECTIF OBJECTIF PLUTOT ATTEINT OBJECTIF PLUTOT PAS ATTEINT préciser pourquoi mettre en place une politique climatique distinguer coût marginal privé et social définir ce qu’est une politique climatique 2.1.Agir sur l’environnement par le biais de la contrainte : la règlementation Objectifs de savoir : définir la règlementation / donner des exemples de règlementation / nommer ses avantages et inconvénients - En quoi consiste la règlementation ? Définition : La règlementation consiste en l’imposition de normes (pollution par exemple) par les pouvoirs publics. Les externalités négatives de la croissance économique peuvent donc être combattues par la fixation de normes i.e. par la contrainte. La règlementation fixe donc les limites de pollution que les agents économiques peuvent émettre. La réglementation consiste à imposer des obligations de faire (installer un pot catalytique sur tous les véhicules neufs par exemple) ou de ne pas faire (ne pas dépasser un seuil quantitatif d'émission de substances polluantes par exemple). Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 21 - Exemples de règlementation 1/ En quoi l’exemple ci-dessus illustre-t-il le concept de règlementation ? Quelle limite est évoquée ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ La protection de la couche d'ozone de la Terre n'a cessé d'être un des grands défis des 30 dernières années, tant du point de vue de l'environnement que de celui du commerce, de la coopération internationale ou du développement durable. L'épuisement de la couche d'ozone menace la santé en provoquant des maladies comme le cancer de la peau, des cataractes et l'immunodéficience, elle touche la faune et la flore et influence le climat de la planète. Elle est causée par un certain nombre de substances chimiques, dont les plus connues sont les chlorofluorocarbones (CFC). En 1974, on a publié les résultats d'études établissant un lien entre l'appauvrissement de l'ozone stratosphérique et l'émission par les CFC d'ions de chlorure dans la stratosphère. Les substances menaçant l'ozone sont utilisées dans les réfrigérateurs, les climatiseurs, les aérosols, les mousses isolantes et mousses pour meubles et le matériel de lutte contre l'incendie ; leur production a connu son apogée à la fin des années 80, en même temps que la hausse de la demande. […] La communauté internationale a commencé à se mobiliser sérieusement en 1975, lorsque le Conseil d'administration du PNUE a convoqué une réunion en vue de coordonner les activités de protection de la couche d'ozone. Un comité de coordination a été constitué à cet effet en 1976 et chargé de réaliser chaque année une étude scientifique. En 1977, les États-Unis ont interdit l'utilisation de CFC dans des aérosols non indispensables. Le Canada, la Norvège et la Suède n'ont pas tardé à adopter des mesures de réglementation analogues. La Communauté européenne a gelé les capacités de production et entrepris de limiter l'utilisation des aérosols. […] Aujourd'hui, pratiquement toutes les parties au Protocole de Montréal ont pris des mesures visant à éliminer les substances menaçant l'ozone, si bien qu'en 2000 la consommation totale de celles-ci avait été réduite de 85 %. Production mondiale des principaux chlorofluorocarbones (tonnes / an) La production mondiale des trois principaux CFC a atteint son apogée vers 1988 pour retomber depuis lors à des valeurs extrêmement faibles. Source : AFEAS, 2001. Source du texte ci-contre : http://www.unep.org/geo/geo3/french/index.htm Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 22 2/ En quoi l’exemple de la page précédente illustre-t-il le concept de règlementation ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ - Avantages de la règlementation - Inconvénients de la règlementation Une possibilité consiste à définir des normes d'émissions de GES, par unité de production par exemple. Les normes constituent une solution très répandue pour la régulation des biens environnementaux. Les procédures de contrôle et de vérification de la conformité doivent être suffisantes pour permettre la prévention des infractions, qui donnent lieu en général à une amende pour les contrevenants. La première difficulté pour la mise en œuvre de normes d'émissions de GES est extrêmement variable d'un pays et d'un secteur à l'autre. Cette hétérogénéité signifie que la mise ne place des mêmes niveaux d'émission dans le monde entier risque d'engendrer des surcoûts et par conséquent, de compromettre l'efficacité économique du dispositif. Enfin, les normes ne permettent pas d'assurer un résultat environnemental donné, puisqu'il dépendra des volumes de production. Par ailleurs, aucune incitation n'est donnée pour abaisser les émissions sous la norme, ce qui laisse peu de place au développement d'initiatives innovantes de réduction des émissions. Source : A. Delbosc et Ch. De Perthuis, Les marchés du carbone expliqués, 2009. 3/ Nommez les avantages et les inconvénients de la règlementation. _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 23 OBJECTIF OBJECTIF PLUTOT ATTEINT OBJECTIF PLUTOT PAS ATTEINT définir la règlementation donner des exemples de règlementation nommer ses avantages et inconvénients 2.2. Agir sur l’environnement par le biais des incitations : la taxation et les marchés de quotas d’émission Objectifs de savoir : définir la taxation / distinguer coût social et coût privé / donner des exemples de taxation / nommer ses avantages et inconvénients / définir le marché de quotas d’émission et présenter son mode de fonctionnement / nommer ses avantages et inconvénients - En quoi consiste la taxation ? Définition : La taxation est un prélèvement obligatoire effectué par les pouvoirs publics sur les activités polluantes. Elle puise ses origines dans la publication en 1920 par Arthur Cecil Pigou d’Economics of welfare : après s’être interrogé sur la question des externalités négatives, il propose l’établissement de taxes imputables au pollueur. On parle classiquement d’écotaxes et de principe « pollueur/payeur ». Imposées par les pouvoirs publics, ces taxes constituent pour le pollueur un coût supplémentaire qui s’ajoute au coût privé marchand, ce qui modifie son calcul de production optimale. C’est un système incitatif qui repose sur l’internalisation des effets externes. Le recours aux instruments économiques permet, en théorie, de minimiser le coût total supporté par la société pour atteindre un objectif environnemental donné. En répercutant le coût des dommages environnementaux dans les prix, il rétablit l'égalité entre coût social et coût privé, et il oblige tout agent à arbitrer entre le coût marginal attaché à la diminution d'une unité de pollution et le coût lié au paiement de la taxe ou à l'achat d'un permis d'émission pour cette même unité. Il pousse, ce faisant, l'agent à mettre en œuvre les mesures de dépollution dont le coût marginal est inférieur au taux de la taxe ou au prix des permis. Les entreprises pouvant mettre en œuvre une dépollution dont le coût marginal est inférieur au taux de la taxe, à la subvention ou au prix des permis réduiront leurs émissions. Celles pour lesquelles ces coûts sont trop élevés s'affranchiront de cet effort de réduction en payant la taxe, en renonçant à la subvention ou en achetant des permis. Les efforts d'abattement sont, par conséquent, dirigés là où ils sont les moins coûteux. A la différence de la réglementation, les instruments économiques incitent les entreprises à aller au-delà du respect de simples normes, puisque réduire davantage la pollution leur permet d'économiser le montant équivalent de la taxe ou du prix des permis. Cela stimule en conséquence aussi l'effort d'innovation et de recherche et permet d'abaisser à long terme les coûts de réduction des émissions. Contrairement à une réglementation fondée sur les meilleures technologies disponibles, les instruments économiques présentent même l'avantage de l'efficience dynamique. Source : C. Wendling, Trésor-éco n°19, septembre 2007 1/ Distinguez coût social et coût privé. _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 2/ Cochez la bonne réponse : Quand les coûts marginaux de dépollution sont inférieurs à la taxe alors l’enteprise va □dépolluer □ payer la taxe. Quand les coûts marginaux de dépollution sont supérieurs à la taxe alors l’enteprise va □dépolluer □ payer la taxe. 3/ Quel avantage essentiel présente la taxation ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 24 - Exemples de taxation L'Europe a décidé d'appliquer le principe de «pollueur payeur». Réunis vendredi à Luxembourg, les ministres des Transports des 27 se sont mis d'accord pour taxer le bruit et la pollution générés par les poids lourds. Le tarif de cet impôt, qui existe déjà dans certains pays, pourra augmenter de 0,03 à 0,04 euro/km (il se situe entre 0,15 et 0,25 euro/km pour le moment). […] Bruxelles espère que cette directive incitera le secteur à utiliser des véhicules plus écologiques et à privilégier le rail. Mais les professionnels redoutent des surcoûts très lourds. Source : Claire Gallen, le 16/10/2010, http://www.lefigaro.fr/ 4/ A l’aide du document ci-dessus et de la vidéo sur les poids lourds, montrez que les taxes instaurées correspondent au principe du pollueur-payeur. _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 5/ Qu’est-ce qu’un bonus / malus automobile ? Pourquoi instaurer un tel système ? ________________________________________ ________________________________________ ________________________________________ ________________________________________ ________________________________________ ________________________________________ ________________________________________ ________________________________________ ________________________________________ - Avantages de la taxation Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 25 - Inconvénients de la taxation Inscrite dans la loi de finances, l'écotaxe doit financer les infrastructures de transport. La taxe poids lourd prend du retard. […] Le dispositif ne devrait pas être opérationnel avant la fin 2012. Un système par satellite doit en effet permettre de prélever une taxe sur tous les camions de plus de 3,5 tonnes circulant sur 12.000 kilomètres de routes nationales et 2000 kilomètres de routes départementales. Il prévoit que tous les poids lourds circulant sur ce réseau soient équipés de puces. Ils devront s'acquitter d'une redevance de 8 à 14 centimes d'euros au kilomètre selon leur taille. […] Mais cette taxe, qui s'inscrit dans le Grenelle de l'environnement, est encore aujourd'hui loin de faire l'unanimité parmi les élus. […] Plusieurs sénateurs ont manifesté leur étonnement sur les frais de perception engloutis par le dispositif: il doit absorber 20 à 25% des recettes engrangées. Une phase de test devrait démarrer à l'été 2012 en Alsace. Source : Valérie Collet, le 17 février 2011, www.lefigaro.fr 6/ Nommez les avantages et les inconvénients de la taxation (utilisez également la question 3 p.24). _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ - En quoi consiste la création de marchés de quotas d’émission ? Définition : Un marché de quotas d’émission est une bourse d’échange de droits à polluer fonctionnant conformément à la loi de l’offre et de la demande. C’est un système incitatif qui repose sur l’internalisation des effets externes. Ce système découle des travaux de Ronald Coase en 1960 et plus spécifiquement de son ouvrage The problem of social cost. Pour lui, la redéfinition des droits de propriété privée, notamment par l’institution de droits d’émission et la création d’un marché de ces droits, peut se substituer avantageusement à l’établissement d’écotaxes. Le marché des quotas d’émission (droits à polluer) fonctionne de la manière suivante : le volume total d’émissions autorisées est fixé par les pouvoirs publics, qui distribuent ces quotas d’émission aux agents émetteurs (les entreprises polluantes), selon des modalités – gratuité ou vente aux enchères – qui n’ont aucune incidence sur les incitations. Ces quotas sont ensuite échangeables sur le marché ainsi créé, qui détermine un prix par simple confrontation de l’offre, dont le volume est fixé par les pouvoirs publics, et de la demande, émanant des émetteurs. L’émission polluante comporte donc ainsi un coût privé additionnel pour le producteur. Dans les faits, le pollueur va donc devoir faire un calcul en comparant les coûts générés par la dépollution et le fait d’acquérir des quotas : il optera pour la solution qui lui est la Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 26 moins coûteuse. L’évaluation du coût suppose que la réduction peut être obtenue de trois manières : - une amélioration des techniques existantes, - substitution parmi les techniques existantes des techniques les plus polluantes par des techniques moins polluantes, - incitation au basculement de la demande finale vers des produits moins polluants en jouant sur le prix ou le hors-prix. - Exemples de création de marchés de quotas d’émission Travail sur vidéo : la création d’un marché pour dépolluer. Le marché européen des quotas d’émission en est, à ce jour, le seul exemple. En 2010, l’Union Européenne représentait 80 % des échanges de quotas dans le monde. Les pays de l’Union ont mis en place ce nouveau marché en 2004. Dans un premier temps, de 2005 à 2007, des quotas d’émission ont été accordés gratuitement aux industriels concernés, qui ont eu ensuite la possibilité de les échanger sur ce « marché du carbone ». A partir de 2008 et d’une nouvelle allocation de quotas plus ambitieuse (réduction de 8 % en 2012 par rapport à 1990), il est devenu possible de transférer (procédure de « banking ») ces quotas d’une période à l’autre. De 2013 à 2020, les quotas seront attribués dans l’objectif d’une baisse de 20 % des émissions de gaz à effet de serre et une partie des quotas sera mise aux enchères, le reste continuant d’être distribué gratuitement. Source : eduscol.education.fr 7/ En quelle année et pour quelles raisons a-t-il été décidé de mettre en place un marché d’émission de CO2 dans l’UE ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 8/ Quels sont les objectifs recherchés ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 9/ L’émission de CO2 est –elle due au seul secteur industriel ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 10/ Quels sont les acteurs économiques directement concernés par ce marché ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 11/ Quelles sont les autres mesures alternatives à la mise en place d’un tel marché ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 12/ Quels sont les avantages et les inconvénients de ces autres mesures ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 27 _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 13/ Qu’est-ce qu’un quota ? Qui décide de son niveau ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 14/ Comment un tel marché fonctionne-t-il ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 15/ De quelle manière les quotas (et donc leurs prix) doivent-ils évoluer sur long terme ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 16/ Comment les industriels doivent-ils réagir à cette évolution ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 17/ Comment les prix se déterminent-ils sur le marché ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 18/ Qui sont les offreurs et les demandeurs ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 19/ Quel est l’effet d’une évolution de l’offre et de la demande sur le prix d’équilibre ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 20/ A quelle alternative les industriels sont-ils soumis ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 21/ Pour quelle raison le prix du carbone a-t-il fortement chuté à la mi-2006 ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 28 22/ Comment la Commission européenne a-t-elle réagi ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 23/ Quel est le déterminant du prix du quota ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 24/ Les entreprises sont-elles à égalité devant un marché de quotas d’émission ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ 25/ Quelles conditions sont nécessaires pour qu’un marché de quotas fonctionne de manière optimale ? _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ - Avantages de la création de marchés de quotas d’émission - Inconvénients de la création de marchés de quotas d’émission 26/ Nommez les avantages et les inconvénients des marchés de quotas d’émission. ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 29 ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ ____________________________________________ Source : A. Delbosc, Ch. De Perthuis, Les marchés du carbone ____________________________________________ expliqués, 2009 27/ Mettez les points suivants dans la bonne case du tableau de synthèse de la page suivante. 1 Imposer des normes portant sur les produits (exemple : CFC, normes de pollution dans l’automobile) 2 Difficile de fixer la quantité de permis (si distribution trop importante alors baisse des prix) 3 Coûts de transaction 4 Application uniforme sans équité 5 Moyen de prévention le plus sûr face à des effets irréversibles et face aux pollutions les plus dangereuses nécessitant des règlements sévères pouvant aller jusqu’à une interdiction totale 6 Efforts d’innover pour mettre au point des technologies moins polluantes 7 Risqué pour la compétitivité des entreprises surtout si stratégie non coopérative au niveau mondial 8 Véritable incitation à moins polluer 9 Efforts d’innover pour mettre au point des technologies moins polluantes 10 Dégagent un double dividende (réduction de la pollution + diminution du chômage) 11 Pas efficace si peu de pays participent (+ risque de fuite carbone) et si les pollueurs ne sont pas tous connus 12 Risque de spéculation et de volatilité des prix 13 Incitation à dépolluer 14 Introduire un impôt (positif ou négatif : bonus/malus, ex des automobiles) afin d’infléchir le comportement des agents économiques. Ils vont comparer le coût de la dépollution avec le niveau de la taxe : ils dépolluent tant que cela leur coûte moins cher que de payer la taxe. (exemple : taxe sur les poids lourds) 15 Pas applicable si origines très diverses de la pollution 16 Pas d’incitation à faire mieux que la norme 17 Lieu d’échanges entre les offreurs et les demandeurs de quotas d’émission. Les quotas sont émis par les pouvoirs publics en fonction d’un niveau global de pollution toléré. Ensuite les agents économiques s’échangent ces droits en fonction de leurs émissions. (exemple : émissions de CO2 dans UE) 18 Incertitude sur le niveau de pollution finale (on ne peut pas prévoir le comportement des entreprises : dépolluer ou payer la taxe). 19 Inégalités (ménages) 20 Difficile de fixer un niveau optimal 21 Difficile de fixer le niveau de la taxe 22 Coûts de contrôle 23 Risqué pour la compétitivité des entreprises surtout si stratégie non coopérative au niveau mondial Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 30 Définition et exemples _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ Instruments _________________________ réglementaires : _________________________ les _________________________ normes _________________________ environnementales _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ Avantages _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ Inconvénients - _______________________ _________________________ _________________________ - ________________________ _________________________ _________________________ - ________________________ _________________________ _________________________ - ________________________ _________________________ _________________________ - ________________________ _________________________ _________________________ - ________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ Instruments _________________________ économiques _________________________ reposant sur _________________________ l’internalisation de _________________________ l’effet externe : _________________________ les taxes _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ - ________________________ _________________________ _________________________ _________________________ - ________________________ _________________________ _________________________ _________________________ - ________________________ _________________________ _________________________ _________________________ - _______________________ _________________________ _________________________ - ________________________ _________________________ _________________________ - ________________________ _________________________ _________________________ - ________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ Instruments _________________________ économiques _________________________ reposant sur _________________________ l’internalisation de _________________________ l’effet externe : _________________________ les quotas _________________________ d’émission _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ - ________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ - ________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ - ________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ - ________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ - ________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ - ________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ _________________________ Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 31 28/ Mettez en évidence la complémentarité des trois types d’instruments de la politique économique. _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ OBJECTIF OBJECTIF PLUTOT ATTEINT OBJECTIF PLUTOT PAS ATTEINT définir la taxation distinguer coût social et coût privé donner des exemples de taxation nommer ses avantages et inconvénients définir le marché de quotas d’émission et présenter son mode de fonctionnement nommer ses avantages et inconvénients FICHIER D’ACCOMPAGNEMENT – ENTRAÎNEMENT AU BAC 1. Sujets du bac possibles 1.1. Dissertation s’appuyant sur un dossier documentaire - une croissance économique forte constitue-t-elle nécessairement un obstacle au développement durable ? - vous analyserez la nécessité de la mise en place d’une politique climatique. 1.2. Epreuve composée Exemples de sujets – partie 1 : - qu’est-ce que le développement durable ? - vous montrerez que le développement durable s’appuie sur quatre capitaux. - quelles sont les limites écologiques auxquelles se heurte la croissance économique ? - vous montrerez que l’environnement est un bien commun qu’il faut préserver. - vous présenterez la thèse de la soutenabilité faible. - vous présenterez la thèse de la soutenabilité forte. - pourquoi mettre en place une politique climatique ? - comment agir sur l’environnement par le biais de la contrainte ? - qu’est-ce qu’un marché de quotas d’émission ? - vous montrerez que la taxation constitue une incitation favorable à l’environnement. - vous nommerez les avantages et les inconvénients des différents instruments de la politique climatique. - vous montrerez la complémentarité des différents instruments de la politique climatique. Exemples de sujets – partie 3 : - vous vous interrogerez sur le degré de substitution entre les quatre capitaux qui influencent le développement durable. - quelles sont les limites écologiques auxquelles se heurte la croissance économique ? - quels sont les instruments de la politique climatique ? Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 32 2. Exercices d’entraînement Sujet type épreuve composée partie 1 : vous montrerez que le développement durable s’appuie sur le niveau et l’évolution des stocks de chaque type de capital. Eléments de réponse _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ Sujet type épreuve composée partie 1 : vous présenterez exhaustivement le marché des quotas d’émission. Eléments de réponse _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 33 _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ Sujet type épreuve composée partie 2 : après avoir présenté le document, vous mettrez en évidence la relation entre empreinte écologique et PIB par habitant. Eléments de réponse _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 34 _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ Sujet type épreuve composée partie 2 : après avoir présenté le document, vous montrerez que l’impact négatif de l’homme sur l’environnement est à relativiser. Eléments de réponse _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ _________________________________________________________________________________________________ Fichier réalisé par Souchon Richard, professeur de SES – copie non autorisée sans l’accord de l’auteur 35