part1-intro - CRPF Languedoc Roussillon

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GUIDE DES
STATIONS FORESTIÈRES
DU VALLESPIR
SOMMAIRE
1. Avant-propos
__________________________________________________________________
2. Le Vallespir, entre Espagne et Canigó
______________________________________
3. L’environnement en Vallespir : enjeux et réglementations
p. 04
______________
p. 08
______________________________________________________
p. 11
____________________________________________________________
p. 16
4. Les stations forestières
5. Quelques conseils
p. 02
6. Clé de détermination des groupes de stations
____________________________
7. Fiches des groupes de stations forestières du Vallespir
8. Mini guide de sylviculture
p. 22
________________
p. 38
____________________________________________________
p. 96
9. Itinéraires techniques :
- Le châtaignier ______________________________________________________________ p. 102
- Les peuplements feuillus d’altitude ____________________________________ p. 106
10. Mini-flore ______________________________________________________________________ p. 112
11. Glossaire
______________________________________________________________________
p. 122
1
AVANT-PROPOS
2
La responsabilité du propriétaire est de gérer sa forêt durablement, pour la mettre en valeur économiquement,
l’améliorer au fil du temps, au fur et à mesure des interventions de gestion, et léguer aux générations futures une forêt
plus belle et plus productive.
Ceci est d’autant plus vrai en Vallespir puisque cette vallée pyrénéenne est couverte par les arbres pour 70% de son
territoire. Autant dire que la forêt y est omniprésente et représente l’une des plus grandes richesses.
Des travaux importants ont été réalisés au cours des siècles : plantations de châtaignier aux 18ème et 19ème siècles,
boisements de grande ampleur pour maintenir les sols après l’Aïguat de 1940 et, plus récemment, création d’un
important réseau de pistes pour améliorer la desserte forestière et reboisements en douglas, cèdre et pin laricio de
Corse. Ces formidables investissements ont donné à la forêt vallespirienne une ressource que nous devons pérenniser
et améliorer.
De nombreux propriétaires sont désarmés devant la gestion de la forêt. Ils manquent de connaissances pour prendre
les bonnes décisions : que faire dans les peuplements ? Faut-il améliorer ou renouveler ? Quelles essences faut-il
privilégier ou planter ?
C’est pour cette raison qu’a été élaboré le guide des stations forestières du Vallespir. A partir des deux catalogues de
stations réalisés dans les années 1999 et 2002, d’abord par Louis Thouvenot puis par Hélène Chevallier et Laurent
Angel, et grâce aux financements de la Région Languedoc-Roussillon et du Conseil Général des Pyrénées-Orientales,
le Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF) a pu construire un véritable guide de sylviculture pour la forêt du
Vallespir.
Grâce à ce guide, le propriétaire forestier peut non seulement déterminer les différentes stations sur lesquelles se
trouve sa forêt et, ainsi, juger des potentialités prodiguées par la nature, mais aussi décider des objectifs possibles pour
ses peuplements et de la sylviculture à appliquer.
Tous les propriétaires pourront se familiariser avec son utilisation au cours des journées organisées régulièrement par
le CRPF ou mieux, au cours d’un stage de Formation à la Gestion Forestière (FOGEFOR).
Gageons que ce guide rencontrera un franc succès. Et si, après l’avoir utilisé, des questions subsistent, n’hésitez à
contacter un technicien qui pourra compléter par ses conseils les nombreuses et précieuses informations contenues
dans le guide.
Jean SPELLE
Vice Président du CRPF du Languedoc-Roussillon
Président du FOGEFOR des Pyrénées-Orientales
3
LE VALLESPIR :
ENTRE ESPAGNE ET CANIGÓ
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Le Vallespir (étymologiquement « vallée âpre ») correspond
aux bassins moyen et supérieur du Tech, fleuve qui traverse
cette vallée d’ouest en est pour aller se jeter dans la
Méditerranée. Située au sud du département des PyrénéesOrientales, c’est la vallée la plus méridionale de France
continentale. Encaissée entre des versants abrupts sur sa
plus grande partie, elle ne s’ouvre qu’en limite de la
frontière espagnole, au-dessus de Prats de Mollo et de
Saint-Laurent de Cerdans.
4
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Amélie-les-Bains,
station thermale
du Vallespir, dans
un écrin de
verdure.
Le Vallespir est limité :
• au sud, par la frontière avec l’Espagne,
• au nord-ouest, par la ligne de crêtes de la chaîne Puigmal-Canigou prolongée au nord-est par la ligne de crêtes
entre le Puig de l’Estelle et Saint-Marsal, puis par la rivière Ample,
• à l’est, par le ravin de Las Illas, entre le col du Perthus et le Roc de France.
UNE FORÊT MARQUÉE PAR LES ACTIVITÉS HUMAINES
Le Vallespir couvre 47 075 hectares, entre 160 mètres
d’altitude au Pont de Reynès à l’est et 2731 mètres au Puig
des Très Vents. Cette gradation altitudinale associée à
l’éloignement progressif de la mer Méditerranée provoque des
climats très différents (franchement méditerranéen à l’est et
nettement montagnard à l’ouest) et une végétation très
diverse.
A l’est, les forêts de Chêne vert, de Chêne pubescent et de
Chêne-liège sont omniprésentes. Quand on monte en altitude,
apparaissent le Châtaignier, le Pin sylvestre puis le Chêne
sessile et le Hêtre. Enfin, au-dessus de 1500 mètres, le Pin à
crochets vient se mélanger au Hêtre. Il subsiste très haut,
jusqu’à 2000 mètres, sous forme d’accrus naturels ou
formant des lambeaux de forêt.
La forêt vallespirienne a connu différentes fortunes au cours
de l’Histoire. Une forte influence humaine se fait sentir à partir
de 2000 avant Jésus-Christ : le développement de l’agriculture et de l’élevage pousse les hommes à défricher ; ceci
se poursuivra au cours des premiers siècles de notre ère. Les
épidémies et les famines provoquent de brutales chutes de
population, ce qui permet à la forêt de regagner du terrain
(notamment aux 10ème et 14ème siècles).
Pour assurer la sécurité des habitants menacés par les ours
et les loups, le roi d’Aragon prend des mesures favorisant la
déforestation : d’importantes concessions sont accordées pour
l’installation de « forges à la catalane » alimentées au charbon
de bois et fonctionnant grâce à l’abondance du minerai de fer
de bonne qualité du massif du Canigou. Jusqu’au 19ème siècle,
ces forges feront du Vallespir un grand centre industriel mais
ruineront sa forêt : « L’état des forêts était tel que l’on
charbonnait jusqu’aux racines de buis et de tremble »
(P. F. Dietrich, 1786). La métallurgie déclinera à la fin du
18ème siècle à cause d’une forte concurrence des marchés
nationaux et internationaux. Les dernières forges (Arles-surTech et Corsavy) fermeront entre 1885 et 1888.
Dès 1787, une vaste campagne de plantation de Châtaignier
débute pour reconstituer la ressource forestière de la vallée et
protéger les sols (voir encadré). Elle est à l’origine de la vaste
châtaigneraie du Vallespir. Au début du 20ème siècle,
l’économie de la vallée s’est restructurée grâce au développement du thermalisme (Amélie-les-Bains et Prats de
Mollo-La Preste), de l’industrie textile (tissus catalans) et de
l’agriculture. Mais les deux guerres mondiales auront pour
conséquence son déclin et sa ruine.
D’autant qu’en octobre 1940, un épisode de plusieurs jours de
très fortes pluies provoque un énorme glissement de terrain en
amont de la vallée, des crues et des inondations qui détruisent
plusieurs villages. Dans les années qui suivent, des expropriations ont lieu sur toute la rive gauche du Tech pour
permettre d’étendre un périmètre de Restauration des Terrains
en Montagne. Celui-ci a pour but la régularisation du cours
du Tech et le maintien des sols. D’importants reboisements
sont réalisés sur 3000 hectares à base de Pin à crochets, Pin
sylvestre, Mélèze d’Europe et Epicéa commun. Ils sont à
l’origine des forêts domaniales du Bas et du Haut-Vallespir.
Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.
5
UNE FORÊT OÙ BEAUCOUP
RESTE À FAIRE
Une forêt jeune, en grande
majorité composée de feuillus.
Aujourd’hui, l’économie de la vallée repose
essentiellement sur le thermalisme et un tourisme
résidentiel. Une agriculture subsiste : arboriculture
à l’est (cerise de Céret) et élevage bovin et ovin
extensif en zone de montagne. La population se
regroupe essentiellement dans les trois plus
grosses agglomérations : Céret, Amélie-les-Bains
et Arles-sur-Tech. Du fait du manque d’activités,
les jeunes ont tendance à partir alors que des
retraités, attirés par le climat et les paysages,
affluent de toute la France. Pour relancer l’activité,
aider les porteurs de projet et faire émerger des
idées nouvelles, les élus ont créé des structures :
le Pays Pyrénées Méditerranée, la Charte Forestière
de Territoire du Vallespir et le Pays d’Art et
d’Histoire.
La forêt occupe 32 700 hectares(1) soit 70% de la
superficie totale du Vallespir. La grande majorité
de cette surface (22 500 hectares soit 78%) est
composée de forêts privées qui se trouvent surtout
en rive droite du Tech. Le Vallespir est boisé pour
88% de feuillus (essentiellement Châtaignier,
Chêne vert et Hêtre) et 12% de résineux (surtout
Pin sylvestre). Ces essences peuvent produire tous
les types de bois (bois de feu, bois d’industrie et
bois d’œuvre), pour peu que les forêts soient
gérées et entretenues… Car le principal handicap
de cette vallée pour la mise en valeur de sa forêt
est la difficulté d’accès malgré l’effort sans
précédent des années 1980-90 où, grâce à des
aides financières de l’Etat, de la Région et de
l’Union européenne, des centaines de kilomètres
de pistes forestières ont été créés.
Il reste que le développement des activités
agricoles et forestières est indispensable car elles
seules garantissent un aménagement et un
entretien des espaces et des paysages
montagnards. Les nouvelles utilisations du bois qui
se mettent en place actuellement (notamment le
bois énergie sous forme de plaquettes) ne peuvent
que contribuer à relancer l’économie forestière.
Pour en savoir plus :
• Schéma Régional de Gestion Sylvicole du
Languedoc-Roussillon. Tome 2. « Forêts privées
du Vallespir. Orientations de gestion » ; CRPF du
Languedoc-Roussillon ; 2001
• Pays Pyrénées Méditerranée :
www.payspyreneesmediterranee.org
• Communauté de Communes du Haut et Moyen
Vallespir : www.haut-vallespir.fr
_____
(1) Les chiffres cités dans ce paragraphe sont ceux de l’Inventaire Forestier National de 1990
6
DES CHÂTAIGNIERS ET DES HOMMES
C’est vers 1750 que les plantations de Châtaignier ont
véritablement débuté en Vallespir. Les propriétaires sont
incités à planter cette essence choisie
Taillispour sa rapidité de
croissance : ils bénéficient
d’incitations
de Châtaigniersfinancières et de la
fourniture gratuite des plants. Près après
de 8300 hectares sont
reboisés dans l’arrondissement
de
Céret
entre 1787 et 1881.
dépressage.
La plupart des parcelles reboisées sont composées de bois
ruinés ou de landes situées à l’étage supraméditerranéen.
Mais ces reboisements peuvent aussi concerner les terrains
les plus favorables de l’étage méditerranéen ou d’anciennes
hêtraies de l’étage montagnard. Les plantations sont réalisées
à des densités variant de 800 à 1100 plants/ha (de 3 mètres
à 3,50 mètres entre les arbres) et sont entretenues pendant
les 5 ou 6 premières années par des cultures de pomme de
terre ou de céréales (seigle) entre les lignes de plants. Elles
sont ensuite éclaircies tous les 6 à 8 ans pour être exploitées
entre 15 et 17 ans pour le charbon de bois destiné aux forges.
Les forges fermées, le bois de Châtaignier trouve une nouvelle
utilisation à partir de 1890. A cette époque, la vigne connaît
son essor dans la Plaine du Roussillon. Or la sylviculture
appliquée au Châtaignier permet de fournir des produits pour
toute une gamme d’activités liées à la vigne et au vin : les
petits bois issus des dépressages à 6 ans fournissent des
cercles pour la tonnellerie, les bois de dimensions moyennes
exploités en éclaircie sont vendus comme piquets de vigne, et
les gros bois pour fabriquer des douelles de tonneaux. Vigne
et tonnellerie absorberont toute la production de Châtaignier
en Vallespir pendant la première moitié du 20ème siècle. En
1950, les derniers tonneliers du Roussillon ont disparu.
L’exportation des bois vers l’Algérie permet de maintenir
quelques scieries jusqu’en 1960.
Entre 1980 et 1990, sous l’impulsion du Syndicat des
propriétaires forestiers des Pyrénées-Orientales, la
Coopérative Forestière des Pyrénées-Roussillon relance la
sylviculture du Châtaignier : des coupes de taillis sont
exploitées pour l’exportation vers l’Espagne, l’Italie et le
Portugal et des dépressages sont réalisés dans quelques
jeunes taillis. Mais ceci reste assez sporadique et, à l’heure
actuelle, l’essentiel de la châtaigneraie n’est plus géré.
Absence de gestion, vieillissement des souches, sécheresses
estivales pendant plusieurs années consécutives, tous ces
facteurs se conjuguent pour expliquer les dépérissements
généralisés dans la châtaigneraie vallespirienne. Le
renouvellement des souches de Châtaignier et la gestion
forestière dans les stations où l’essence est adaptée est
l’enjeu de ces prochaines années.
Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.
7
L’ENVIRONNEMENT EN
VALLESPIR : ENJEUX ET
RÉGLEMENTATIONS
Euprocte des Pyrénées.
Desman des Pyrénées (Rat trompette).
LES ENJEUX
Le Vallespir présente une richesse et une diversité
notables au niveau environnemental. Il abrite des
espèces animales et végétales rares ou
endémiques qu’il convient de conserver ainsi que
leurs habitats.
Les espèces animales
Les espaces montagnards sont très riches en
espèces d’oiseaux (rapaces, passereaux et galliformes). Ils abritent des espèces emblématiques
telles que l’Aigle royal, le Vautour fauve, le Grand
tétras et le Lagopède. Deux couples de Gypaète
barbu fréquentent également le Haut-Vallespir.
Celui-ci est situé sur un axe de migration important
pour le Vautour percnoptère, la Bondrée apivore,
les Milans et les Cigognes. Pour la préservation des
oiseaux, l’un des enjeux majeurs réside dans la
conservation des milieux ouverts (pâturages,
landes). Certaines pinèdes de l’étage montagnard
abritent le papillon « Isabelle » (Graellsia isabelae).
Les milieux humides et notamment les ruisseaux
et rivières hébergent des espèces rares de
mammifères (Desman des Pyrénées ou « rat
8
trompette », Loutre), d’amphibiens (Euprocte des
Pyrénées) et de poissons (Barbeau méridional). La
conservation de la bonne qualité de l’eau et des
habitats rivulaires (ripisylves à Aulne glutineux,
Saules et Frênes) est un enjeu environnemental
très fort en Vallespir.
Les espèces végétales
De la même façon, les espèces végétales rares ou
endémiques sont nombreuses, notamment sur
calcaire. Ainsi, les pelouses et les landes abritent
de nombreuses orchidées (Epipactis à larges
feuilles, Néottie nid d’oiseau, Epipactis à petites
feuilles, Epipactis pourpre noirâtre, Sabot de
Vénus…). La Ramonde, le Saxifrage à longues
feuilles sont également présents par place.
Certaines populations d’espèces considérées
comme banales ont été réduites à l’état de
« reliques » en Vallespir. C’est le cas par exemple
des sapinières. Ces populations isolées peuvent
avoir conservé un patrimoine génétique en partie
original qu’il est intéressant de préserver.
L’eau, premier
enjeu pour la
vallée.
L’eau
Le paysage
Elle représentera de plus en plus l’enjeu principal pour les
populations. En effet, d’après certaines prévisions, les
ressources en eau devraient diminuer à l’avenir du fait de la
baisse des précipitations annuelles. La présence de la forêt
permet de réguler le régime des eaux et d’en maintenir la
bonne qualité en agissant comme un filtre.
Lignes de crête rocheuses, tours à sigaux patrimoniales,
variété de la végétation, espaces ouverts occupés par les
pâturages, fonds de vallées encaissées contribuent à proposer
une diversité de paysages étonnante en fonction des saisons
dont la beauté installe les habitants de ce territoire dans un
écrin de verdure garant de son attractivité : en Vallespir, le
paysage est un enjeu fort. Comme dans toute région de
montagne, le relief met en évidence toute intervention sur le
milieu naturel. Cela ne doit pas empêcher les propriétaires de
mettre en œuvre une gestion des peuplements forestiers. Mais
quelques précautions de bon sens (voir page 99) peuvent
permettre de limiter l’impact des coupes sur le paysage et de
le mettre en valeur (ouverture de points de vue).
La protection des sols
En Vallespir où les pentes fortes ou très fortes sont fréquentes,
où les sols sont parfois très meubles (arène granitique
notamment) et où les épisodes pluvieux sont brefs mais
violents, la protection contre l’érosion est un enjeu majeur.
Celui-ci passe par la nécessité d’assurer une pérennité au
couvert forestier et donc la conservation des espèces et des
habitats. La protection des sols est également indispensable
pour maintenir la continuité écologique des cours d’eau.
La protection contre les incendies
Cet enjeu est très important en Bas-Vallespir où règne un
climat méditerranéen (longue période sèche en été, vents
forts) et où les formations végétales sont particulièrement
inflammables (landes, formations boisées avec une végétation
basse dense…). Il y a lieu d’appliquer les différents textes qui
réglementent les interventions dans les milieux sensibles aux
incendies.
Le petit patrimoine vernaculaire
En Vallespir, le milieu naturel est depuis très longtemps le
théâtre d’activités humaines variées. Il est très fréquent de
trouver en forêt des traces ou des vestiges de celles-ci : restes
d’anciennes charbonnières, vestiges d’exploitation minière,
présence d’anciennes terrasses de culture et de murets de
pierres sèches… Ce petit patrimoine n’est pas répertorié ni
protégé règlementairement. Il est toutefois intéressant de le
préserver lors de la réalisation de travaux ou de coupes,
notamment dans le cadre de projets de tourisme en forêt.
Ramonde
(Ramunda
myconii).
Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.
9
LES PÉRIMÈTRES RÈGLEMENTÉS
La réserve naturelle de Prats de Mollo-La Preste
Elle a été créée en 1986 sur 2185 hectares. Elle s’étage de 1490 à 2507 mètres d’altitude au Roc Colom et
la forêt y est peu représentée. Elle est contiguë des réserves de Py et de Mantet en Conflent avec lesquelles
elle forme un vaste ensemble protégé dans le massif du Canigou. Son objectif est de préserver les milieux
montagnards peuplés d’une faune et d’une flore remarquables.
Le réseau Natura 2000
Il est constitué de sites à l’intérieur desquels est protégée la diversité des espèces (animales et végétales) et
des habitats naturels. Le Vallespir est concerné par deux d’entre eux :
• le site « Canigou-Conques de la Preste » est une zone de protection des habitats et des oiseaux de
20 224 hectares à cheval sur le Vallespir et le Conflent. En Vallespir, seule la commune de Prats de MolloLa Preste est concernée par ce site,
• le site « Les rives du Tech » concerne les milieux aquatiques et les habitats occupant les rives du Tech sur
70 km, depuis Prats de Mollo jusqu’à Argelès-sur-Mer et Elne. D’une superficie de 1460 hectares, son
objectif est de préserver les espèces emblématiques inféodées au milieu aquatique (Desman des Pyrénées,
Loutre, Barbeau méridional) et les ripisylves du Tech.
Le massif du Canigó
Il est classé au titre de la loi de 1930 sur les sites classés (protection des paysages). En Vallespir, les
communes de Prats de Mollo, du Tech et de Corsavy sont concernées. En outre, ce massif est également
classé au titre des « grands sites européens » et, plus récemment, au patrimoine mondial de l’UNESCO.
POUR EN SAVOIR PLUS :
• Syndicat intercommunal de gestion et d’aménagement du Tech : www.vallee-du-tech.com
• Réserve naturelle de Prats de Mollo : www.reservenaturelle.fr/reserves
• Réseau Natura 2000 : www.languedoc-roussillon.developpement-durable.gouv.fr
• Massif du Canigó : www.canigo-grandsite.fr
10
LES STATIONS
FORESTIÈRES
Une station est une étendue de terrain de superficie
variable homogène dans ses conditions de
topographie, de climat, de sol et donc de végétation.
TOPOGRAPHIE, CLIMAT ET SOLS
Climatiquement, le Vallespir appartient déjà au
versant sud des Pyrénées. A l’échelle de la vallée,
son climat varie selon la longitude et l’altitude. Quand
on s’éloigne de la Méditerranée, on passe
progressivement d’un secteur climatique typiquement méditerranéen à l’est à un climat
montagnard à l’ouest.
La limite du climat méditerranéen se situe à Amélieles-Bains à 270 mètres d’altitude. Au-delà, c’est un
climat de transition qui règne jusqu’à Prats de Mollo
(735 mètres). A l’ouest de Prats de Mollo, règne un
climat montagnard humide, sec en hiver (car protégé
des masses d’air atlantiques) et pluvieux en été
grâce à la condensation des masses d’air
méditerranéennes. Au niveau de la station, les effets
sur la végétation se font sentir à travers les bilans
hydrique et trophique (richesse en éléments
minéraux). C’est là qu’interviennent et se compensent
les mouvements d’eau (pluie, ruissellement,
évaporation), les apports d’énergie (ensoleillement,
température) et les capacités de stockage (sol,
topographie).
Globalement, d’est en ouest, la lame d’eau annuelle
augmente (de 800 à 1500 mm), les précipitations
sont mieux réparties, le déficit estival a tendance à
se combler et la température moyenne annuelle
diminue (de 15°C à 9°C). Les vents dominants sont
la tramontane, de secteur nord-nord ouest, sec et
froid, et le marin (ou marinade), de secteur sud-est,
apportant les masses d’air humides de la
Méditerranée.
A une échelle plus locale, l’exposition a une grande
influence sur les conditions climatiques. A altitude et
longitude égales, celles-ci sont totalement différentes
entre un versant exposé au nord (plus frais) et un
versant exposé au sud (plus chaud et sec). Ceci est
parfaitement illustré par la différence de végétation.
Enfin, à l’échelle du versant, sa forme et la situation
topographique sont très importantes. Un versant de
forme concave sera plus frais qu’un versant convexe.
Ceci est accentué par des positions topographiques
particulières (combes, bas de versant, vallon ou ravin)
qui seront plus favorables à la végétation qu’un
escarpement ou une forme saillante sur un versant.
D’autant que le relief a aussi une grande influence
sur la profondeur et la richesse des sols. En effet,
l’eau entraîne les éléments fins de la crête jusqu’au
bas des versants où ils s’amassent comme dans tous
les secteurs d’accumulation (combes, replats, etc.).
C’est pourquoi les versants à forte pente, les crêtes,
les hauts de versant, les saillants reposent
généralement sur des sols maigres et peu fertiles
alors que, dans les combes, sur les replats, en bas de
versant et sur les terrasses, les sols sont profonds et
riches. En outre, les versants exposés au sud ont subi
(et subissent encore) les incendies qui, alliés aux
déboisements intensifs et au surpâturage longtemps
pratiqué, ont favorisé l’érosion des sols.
Grâce à la combinaison des facteurs climatiques et de
sol, les stations les plus favorables à la végé-tation
forestière sont les secteurs abrités où la terre fine
peut s’accumuler. A l’inverse, les stations les moins
favorables sont les secteurs exposés où le sol a été
lessivé et appauvri.
Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.
11
C
F
ON
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LE
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Pic du Canigou
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Taulis
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Corsavy
Arles-sur-Tech
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Le Tech
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La Preste
Roc de
France
St-Laurentde-Cerdans
Prats-de-Mollo
Serralongue
Col d’Ares
E
Tech
Tec
Coustouges
Lamanère
S
P
A
G
N
E
h
Granite
Micaschistes de Balatg
Gneiss
Micaschistes
Bassins sédimentaires
(calcaire, marnes grès)
Calcaires métamorphiques,
roches feldspathiques
}
Source : “Le Vallespir - Caractères écologiques” Louis Thouvenot - 1994.
12
Série de
Canaveilles
LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES(1)
Depuis 30 ans (de 1971 à 2006), dans les PyrénéesOrientales, la température moyenne annuelle a augmenté de
1,5°C, notamment au printemps (de mars à juin). Les
précipitations et les périodes de sécheresse n’ont pas connu
d’évolution notable sur l’année mais on observe que les pluies
diminuent au printemps (notamment en juin) et augmentent en
automne (notamment en novembre).
Pour le futur, la prudence doit être de mise tant il est difficile
de savoir ce qu’il adviendra. Pourtant, certaines projections
indiquent que l’augmentation des températures devrait rester
stable jusqu’en 2030. Par la suite (jusqu’en 2060), elles
continueraient à augmenter mais seulement en été. Pour les
précipitations, les mêmes prévisions n’indiquent pas de
changements notables jusqu’en 2040. A partir de cette date,
elles diminueraient de 15% notamment en été. Parallèlement,
les ressources en eau auraient tendance à diminuer puisque
le débit du Tech serait plus faible de 20% entre mai et
septembre.
Les besoins en eau de la végétation devraient donc augmenter
donc à cause de la chaleur plus intense. Mais les arbres ne
pouvant compter que sur ce que le sol leur offre, il est possible
que certaines essences installées en situation limite par
rapport à leurs besoins laissent leur place à des espèces
moins exigeantes.
Le débit du Tech diminuerait de 20% dans le futur.
_____
(1) « Le changement climatique dans les Pyrénées-Orientales : impacts sur l’agriculture et stratégies d’adaptation » (atelier
réalisé dans le cadre du projet de recherche VULCAIN). Laure Maton (BRGM) avec la collaboration de Jean-Daniel Rinaudo et
Yvan Caballero (BRGM). Mars 2010
Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.
13
Gneiss.
Granite.
DES ROCHES ET DES SOLS
Les sols résultent de l’altération des roches. Pour
les arbres, ils jouent à la fois un rôle de support et
de garde-manger. Ils remplissent plus ou moins
bien ces deux rôles selon plusieurs facteurs.
La profondeur
Elle correspond à l’épaisseur des éléments fins
(« terre arable ») qui reposent sur la roche en place.
Toutefois, celle-ci peut être fissurée, ce qui permet
aux racines de pénétrer à l’intérieur. Elles prospectent ainsi plus de volume et peuvent tirer parti
des ressources hydriques profondes.
Plus un sol est profond plus les arbres peuvent
s’enraciner fortement et trouver la quantité d’eau et
d’éléments minéraux indispensables à leur
croissance. La hauteur des arbres à un âge donné
est un bon indicateur de la richesse du sol sur
lequel ils poussent : plus les arbres sont hauts, plus
le sol est fertile.
La texture
C’est la proportion des constituants élémentaires du
sol classés selon leur grosseur : argile (le plus fin),
limon (taille moyenne) et sable (le plus grossier).
• L’argile : constituant le plus fin, elle retient l’eau
et les éléments minéraux. Les sols du Vallespir
contiennent peu d’argile sauf certains d’entre eux
qui se développent sur calcaire.
>>> Pour la reconnaître : mouillée, l’argile colle
au doigt (consistance de pâte à modeler). Si vous
pouvez faire un boudin en roulant la terre entre les
doigts, il y a de l’argile dans le sol. Si vous pouvez
faire un anneau avec ce boudin, il y a une bonne
proportion d’argile (30%).
• Le limon : bien que plus grossier que l’argile
dont il ne possède pas les qualités, il fait aussi
partie des éléments fins. Il retient peu l’eau et les
14
éléments minéraux. S’il est présent en grande
quantité dans le sol, des phénomènes de
tassement peuvent se produire en cas de
passages répétés d’engins. Il est très présent
dans les sols du Vallespir.
>>> Pour le reconnaître : écrasé entre les doigts,
le limon est doux (consistance du talc) et laisse une
poussière sur les doigts.
• Le sable : même s’il existe des sables fins, c’est
le constituant le plus grossier du sol avant les
graviers et les cailloux. Ses grains ne sont pas
liés entre eux et leur taille peut atteindre 2 mm.
Il est très perméable ; les sols sableux sont donc
assez secs. En revanche, la présence de sable
aère le sol et facilite la pénétration des racines.
>>> Pour le reconnaître : les grains de sable
grattent sous les doigts et les plus gros sont
nettement visibles.
Un bon sol est composé de tous ces constituants
dans une proportion équilibrée. Il peut ainsi à la fois
retenir l’eau et les éléments minéraux, les mettre à
disposition de la végétation, laisser circuler l’air et
permettre la pénétration des racines. Un grand
nombre de combinaisons entre les différents
constituants est possible : c’est pourquoi on parle
de texture sablo-limoneuse, sablo-argileuse, etc.
La structure
C’est l’architecture géométrique que prennent les
différents éléments du sol entre eux. Cet agencement crée des agrégats de plus ou moins bonne
qualité : trop durs ils sont compacts, trop friables ils
ne permettent pas de retenir l’eau… L’idéal est
une structure grumeleuse qui ménage des vides
dans le sol. Ces vides permettent la circulation de
l’air et de l’eau : ce sont les artères vitales du sol.
Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.
Dolomie.
Calcaire marneux.
Calcaire fissuré.
Les roches dont ils sont issus
La répartition schématique des différentes roches en Vallespir
est donnée par la carte de la page 12. Vous pouvez l’utiliser
pour savoir sur quel socle repose votre propriété. Mais à
l’échelle de la parcelle ou de la station, il convient toujours de
vérifier la nature réelle de la roche et du sol. Pour plus de
précisions, on peut utiliser une carte géologique.
• Le granite : c’est une roche grenue qui peut être dure.
Dans ce cas, il s’altère très peu et les sols sont superficiels
avec des blocs rocheux affleurant sur les versants. Mais il
peut aussi se désagréger et donner une arène granitique
sableuse et filtrante qui a tendance à s’éroder. Enfin, selon
leur nature chimique et leur plus ou moins bonne
conservation, certains granites peuvent donner des sols
riches et frais.
• Le gneiss : présent surtout sur le versant sud du Canigou
et dans le Roc de France, c’est une roche plus ou moins
grossièrement feuilletée. Son altération est difficile ; c’est
ce qui explique que les versants gneissiques sont souvent
parsemés de blocs rocheux. Cette altération donne des sols
sablo-limoneux avec beaucoup de graviers. Leur qualité
dépend de leur profondeur qui est souvent irrégulière.
• Les micaschistes : c’est une roche qui se délite en
feuillets plus ou moins minces pour donner des sols riches
en limons et en sables. Parfois, les micaschistes sont durs
et difficilement altérables. La fertilité du sol dépend de sa
profondeur. Si le sens des feuillets est perpendiculaire à la
surface du sol, les racines peuvent pénétrer entre eux et
agrandir ainsi le volume de sol prospectable.
Micaschistes.
• Les filons calcaires dolomitiques : ces roches très dures
sont intercalées au niveau des micaschistes et apparaissent
souvent sous forme d’éperons dressés dans le paysage
(Tour de Cos par exemple). Elles peuvent modifier localement la nature des sols acides voisins. Peu altérées, elles
donnent des sols calcaires très superficiels.
• Les roches des bassins sédimentaires : ces bassins
correspondent à trois secteurs bien identifiés du Vallespir
(Amélie-les-Bains, Coustouges-La Muga et Lamanère). Les
roches que l’on y trouve peuvent être :
- des calcaires présents sous différents aspects :
massif, marneux (feuilletés et très argileux) ou composés
de cailloux altérés et resédimentés. Ces roches sont
carbonatées ; elles renferment du carbonate de calcium qui
leur donne la propriété de faire effervescence au contact de
l’acide chlorhydrique. Les sols issus de la décomposition du
calcaire renferment souvent une certaine proportion d’argile.
Leur richesse est fonction de leur profondeur.
Parfois, le calcium a été remplacé dans la roche par du
magnésium : la roche est alors appelée « dolomie ». Elle ne
fait plus effervescence à froid au contact de l’acide
chlorhydrique,
- des grès : roche rouge ou jaune doré composée de
cailloux cimentés par un liant qui peut être acide ou calcaire.
Les sols issus des grès sont souvent très pauvres,
- des pélites : roche rouge qui se délite en petits morceaux
anguleux.
Grès.
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QUELQUES
CONSEILS
Haut de versant
Versant à pente moyenne
Saillant de versant
Crête
Bas de versant
Replats
Versant à
pente forte
UTILISATION DU GUIDE
Ce document est utilisable seulement en Vallespir (voir limites en page 4 ).
16
Ravin ou
Talweg
Combe
(Rentrant de
versant)
Sommet
DANS LES FICHES DE STATION
« Choix des essences »
« Est-on sur la station ? »
• Localisation : la délimitation des secteurs figure sur la carte(1)
en page 21.
• Position topographique : la photo ci-contre situe les
différentes positions topographiques. Notez que la concavité
et la convexité des versants sont appréciées dans le sens de
la pente selon les schémas ci-dessous.
• Pentes : elles sont exprimées en pourcentage. En général,
elles sont dites faibles si elles sont inférieures à 20-25%,
moyennes si elles sont comprises entre 20-25% et
40-45%, et fortes si elles sont supérieures à 40-45%.
• Végétation la plus fréquente : les plantes notées sont celles
que l’on trouve le plus souvent. Elles ne sont pas obligatoirement caractéristiques. On ne les trouvera pas
forcément toutes au même endroit.
« Que faire sur cette station ? »
Les objectifs préconisés sont ceux qui paraissent incontournables mais ils ne sont pas exhaustifs et ne préjugent pas
des autres options que le propriétaire peut éventuellement
choisir, dans les limites imposées par la loi en matière de
conservation, de protection et de mise en valeur des forêts.
Convexe.
Concave.
Dans le paragraphe « Peuplement en place », les essences
objectifs sont celles qui assureront principalement la
production de bois. Les essences d’accompagnement
permettent de composer un mélange dans le peuplement qui
est toujours favorable à son bon équilibre et peuvent aussi,
pour certaines d’entre elles, produire du bois de valeur.
Les essences figurant en caractères verts sont celles pour
lesquelles il n’existe pas de risque connu et qui ne demandent
donc pas d’attention particulière. Les essences figurant en
caractères oranges sont celles qui demandent un suivi régulier
car les conditions de station risquent, à l’avenir, de ne plus
leur convenir, notamment en raison des changements
climatiques. Les essences figurant en caractères rouges ne
sont pas adaptées à la station.
Bien évidemment, les essences conseillées pour le
renouvellement des peuplements sont toutes adaptées à la
station.
_____
(1) Extraite de la préétude « Le Vallespir. Caractères
écologiques ». L. Thouvenot. 1994
Neutre.
Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.
17
UTILISATION DE LA CLÉ DE DÉTERMINATION DES GROUPES DE STATION
La clé a été construite avec les critères les plus
simples possibles pour pouvoir être utilisée par des
non spécialistes. C’est pour cette raison qu’elle est
longue ; mais, s’ils l’utilisent convenablement (voir
ci-dessous), des non initiés doivent réussir à
déterminer les groupes de station.
• Pour entrer dans la clé, procéder méthodiquement en commençant par le début puis
cheminer progressivement sans sauter d’étape.
A chaque fois, il y a deux propositions, A ou B.
Choisissez celle qui se rapproche le plus de la
situation dans laquelle vous vous trouvez : soit vous
arriverez immédiatement à un groupe de stations,
soit vous serez envoyé par un numéro à deux
nouvelles propositions. S’il vous est difficile de
choisir entre les deux propositions, essayez
successivement l’une et l’autre.
• Pour entrer en 1, il faut être dans un vallon (ou
ravin ou talweg) avec un cours d’eau ou à proximité
immédiate, ou avoir la présence d’une végétation
caractéristique des milieux frais et humides (voir
fiche du groupe 1, page 38). En basse altitude, il
faut être dans un endroit encaissé conservant des
conditions de fraîcheur.
• Les limites altitudinales indiquées peuvent varier
selon l’exposition des versants. Elles peuvent
Eléments de relief
Pente
notamment augmenter sur les versants exposés au
sud.
• La position topographique est dite favorable si la
station est située dans un secteur abrité retenant la
fraîcheur et permettant l’accumulation d’éléments
fins pour constituer un sol profond et riche (combe,
bas de versant, versant concave, etc.). A l’inverse,
elle sera dite défavorable si la station est située
dans un secteur exposé, favorisant le départ
d’éléments fins du sol (crête, haut de versant,
versant convexe, etc.). La station est en position
neutre si le secteur est ni abrité ni exposé (versant
classique).
Dans les cas où le caractère favorable, défavorable
ou neutre de la position topographique est difficile
à déterminer, l’utilisateur peut utiliser la clé cidessous(1) :
Apprécier chaque élément du tableau ci-dessous
et donner une note en conséquence :
• Si le total est positif : la position topographique
est favorable.
• Si le total est négatif : la position topographique
est défavorable.
• Si le total est nul : la position topographique est
neutre.
Caractéristiques
Inférieure à 40%
Supérieure à 40%
Position sur le versant Bas de versant (à moins de 30 mètres de dénivelé du talweg)
Sur le versant
En haut de versant (1/4 supérieur du versant)
Forme du versant
Vallon, combe, versant concave, replat
Versant classique (forme neutre, pente régulière)
Saillant de versant, versant convexe, bord de replat,
pente devenant plus forte)
18
Note
+1
-1
+1
0
-1
+1
0
-1
• La nature de la roche sera déterminée à l’aide des
photographies de la page, de la carte géologique simplifiée(1)
(page 12) ou mieux d’une carte géologique du BRGM(2). Le
test d’effervescence à l’acide chlorhydrique peut confirmer la
présence d’une roche carbonatée. La dolomie qui ne fait pas
effervescence à l’acide chlorhydrique à froid doit être chauffée
pour le test.
• Un versant chaud est un versant dont l’exposition est
comprise entre le sud-est et le sud-ouest en passant par le
sud. A contrario, un versant froid est un versant dont
l’exposition est comprise entre le nord-ouest et le nord-est en
passant par le nord. Les expositions intermédiaires ou
moyennes sont l’est et l’ouest.
• Les végétaux dont la connaissance est nécessaire pour
utiliser la clé ne sont pas nombreux. Ils figurent pour la plupart
dans la flore en fin de guide (page 112). Il s’agit toujours
d’espèces courantes.
• La profondeur du sol est un élément difficile à apprécier. Il
faudra bien souvent faire un trou à la pioche pour constater
l’épaisseur de terre fine. Si une piste passe à proximité, il sera
possible de l’observer sur le talus : on peut alors mesurer la
profondeur du sol, le niveau jusqu’où descendent les racines
et constater la régularité ou l’irrégularité de l’épaisseur de
terre fine.
_____
(1) Extraite de la préétude « Le Vallespir. Caractères
écologiques ». L. Thouvenot. 1994
(2) Toutes les cartes géologiques de la France élaborées par
le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM)
peuvent être consultées sur le site www.geoportail.gouv.fr
Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.
19
LE MATÉRIEL CONSEILLÉ
L’utilisation de la clé nécessite peu de matériel
spécifique hormis la carte à l’échelle du 1 : 25 000
de l’Institut Géographique National (IGN)(1) du
secteur où est située la forêt. Cette carte permet
en effet :
• de déterminer l’altitude à laquelle on se trouve
grâce aux courbes de niveau (la différence altitudinale entre deux courbes de niveau voisines est
généralement de 10 mètres),
• de déterminer la position topographique,
notamment de vérifier la forme générale du
versant, de confirmer la position en haut, en milieu
ou en bas de versant et, d’une manière plus
générale, de se rendre compte des variations de
relief sur le versant et des alternances de pentes
fortes, faibles, de replats, de combes, etc.
>>> A savoir : sur la carte, plus les courbes de
niveau sont rapprochées, plus la pente est forte ;
plus les courbes de niveau sont espacées, plus la
pente est faible,
• de calculer la pente moyenne du versant : il
suffit de faire la différence entre les altitudes du
haut et du bas du versant, et de diviser cette
différence par la distance mesurée sur la carte
entre les deux courbes de niveau du haut et du bas
du versant.
Exemple : le haut du versant est à 1500 mètres
d’altitude et le bas à 1000 mètres : la différence est
de 500 mètres. La distance mesurée sur la carte
20
au 1 : 25 000 entre les deux courbes de niveau est
de 6 cm, ce qui, ramené à l’échelle, équivaut à
1500 mètres. La pente moyenne du versant est
donc de 500 divisé par 1500 = 0,333 = 33,3%.
Dans ce cas, la pente est donc moyenne,
• de se rendre compte de l’exposition du
versant. Il est également possible de faire cette
observation à l’aide d’une boussole.
En outre, il peut être intéressant de disposer d’une
pioche pour pouvoir vérifier la profondeur du sol si
besoin. De même, si on la possède, la carte
géologique du BRGM permet de confirmer la nature
de la roche(2). Enfin, disposer d’un flacon d’acide
chlorhydrique peut aider à déterminer le caractère
carbonaté ou non de la roche en place.
_____
(1) Le Vallespir est concerné par deux cartes IGN
à l’échelle du 1 : 25 000 : 2449 OT « Céret,
Amélie-les-Bains-Palalda » et 2349 ET « Massif
du Canigou »
(2) Toutes les cartes géologiques de la France
élaborées par le Bureau de Recherches
Géologiques et Minières (BRGM) peuvent être
consultées sur le site www.geoportail.gouv.fr
Co
le
13
Extrait de la préétude “Le Vallespir caractères écologiques” Louis Thouvenot 1994
LAMANERE
42
de
LA PRESTE
ela
LE TECH
um
PRATS DE
MOLLO
ST LAURENT
DE CERDANS
21
MONTFERRER
CORSAVY
l
re
er
uf
Ri
11
ARLES
SUR TECH
AMÉLIE
LES BAINS
La Muga
12
COUSTOUGES
41
31
ny
2465 m
32
22
ple
L’A
m
ndo
23
2731 m
LOCALISATION DES SECTEURS MORPHOLOGIQUES
ou
Pa
rci
g
Mo
Les termes qui apparaissent en italiques dans le texte figurent en fin de document dans la flore ou dans le lexique des termes techniques.
21
24
Nom des secteurs
11 : Synclinal d’Amélie
12 : Coustouges - La Muga
13 : Lamanère
21 : St Laurent de Cerdans
22 : Corsavy - Batère
23 : Costabonne
24 : Fonfréde
31 : Roc de France
32 : Versant sud du Canigou
41 : Ample et Montbolo
42 : Synclinal
1450
CERET
Le tech
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