Les précurseurs de la sociologie (18e s.)

publicité
LES PRECURSEURS DE LA
SOCIOLOGIE (FIN 18e s.)
Le 18e siècle est l’étape décisive dans la construction des connaissances
sociologiques. Ces connaissances sociologiques se sont toutes appuyées sur des
débats politiques et philosophiques.
I. MONTESQUIEU (1689-1755)
A. GENERALITES ET IDEES
Montesquieu était un aristocrate français. Il était écrivain. A 25 ans, il était conseiller
au Parlement de Bordeaux. A 32 ans, il écrit un livre particulier, « Les Lettres
persanes », critique de la société française de l’époque. En 1728, il écrit « L’esprit
des lois », ouvrage politique très important. Cet ouvrage lui a valut d’être poursuivi
en justice ; il s’est défendu par des arguments qui sont les prémices à la sociologie.
B. METHODES
Montesquieu a observé, puis il a analysé l’organisation sociale des Etats européens à
travers leurs lois et leur type de pouvoir. Montesquieu a créé la typologie, ce qui lui
vaut d’être un précurseur. La typologie est une nouvelle manière de raisonner : c’est
dégager d’un ensemble d’éléments hétéroclites différents des principes permettant de
catégoriser des différents phénomènes sociaux (ex : distinction entre démocratie,
monarchie et tyrannie).
Montesquieu a de plus essayé de trouver les facteurs qui caractérisent les types de
régimes pour pouvoir les distinguer les uns des autres. Montesquieu a été le premier à
utiliser l’analyse totale (l’holise). C’est un type d’analyse qui consiste à expliquer un
phénomène social en utilisant l’ensemble des facteurs qui peuvent expliquer ce
phénomène social. Cette façon de résonner a été très utilisée jusqu’à la moitié du XXe
siècle.
582673704
-1-
 Montesquieu a classé les sociétés par type de régime.
Il a posé le principe : il existe des principes conceptuels qui permettent
d’expliquer des phénomènes sociaux et ce de manière globale (théorie holiste). Il
a cherché à rendre intelligible l’organisation socio-politique des Etats.
C. CRITIQUES
Deux critiques essentielles lui ont été adressées :
- sa méthode scientifique n’a pas réellement caché ses intérêts de classe
(Montesquieu était aristocrate, donc le régime qui lui était le plus favorable était la
monarchie).
- il a mêlé la connaissance et l’action (il a cherché à modifier un type de régime
politique, le régime totalitaire).
- Montesquieu est le « créateur » de la séparation entre l’exécutif, le législatif et le
juridique.
II. ROUSSEAU (1712-1778)
Ecrivain et philosophe francophone (mi-Suisse, mi-Français).
A. GENERALITES ET IDEES
Rousseau, Voltaire et Diderot ont écrit l’Encyclopédie.
En 1755, Rousseau écrit le « Discours sur l’Origine de l’Inégalité entre les
Hommes », œuvre dans laquelle il dénonce les méfaits de la société basée sur la
propriété, qui est source d’inégalité entre les hommes. Il oppose à cette vie sociale un
état de nature (« l’homme est naturellement bon mais il est corrompu par la
société »).
En 1762, il écrit « Du Contrat Social », traité politique en faveur de la démocratie, et
« Emile », ouvrage pédagogique qui lui a causé beaucoup d’ennuis et qui l’a obligé à
s’expatrier.
Rousseau a influencé la psychologie génétique, la psychanalyse et bien d’autres
domaines.
En tant que sociologue, l’originalité de Rousseau vient de sa personnalité très
particulière : Rousseau a été considéré comme un névropathe de génie ; il s’est mis à
582673704
-2-
dos tous les auteurs de son époque car il a fortement critiqué des individus et les
institutions.
B. METHODES
Il a une démarche intellectuelle particulière : il part du subjectif, du personnel, pour
arriver à l’objectif. On appelle cette méthode le rationalisme intégral. Cette méthode
ressemble fortement à l’introspection : il part de son propre malaise pour l’élargir à la
population entière.
Rousseau écarte toutes les observations. Il procède par la recherche des causes des
problèmes pour expliquer le phénomène social. Il construit en fin de compte un
modèle intellectuel ; il fonctionne dans l’abstrait. Cette méthode lui a permis de
construire un concept, le concept de « l’homme naturel ». Rousseau a amené un débat
entre nature et culture.
 A partir d’un problème individuel, Rousseau a réussi à être objectif dans sa
méthode proche de l’introspection en restant toujours rationnel dans sa
démarche intellectuelle.
C. CRITIQUES
Une critique essentielle :
Bien qu’il ait une démarche intellectuelle particulière, il a cherché à changer le milieu
dans lequel il était. Pour lui, la société devrait être reformée, régénérée. Il est l’auteur
le plus productif sur les idées révolutionnaires.
III. CONDORCET (1743-1794)
A. GENERALITES ET IDEES
Il était aristocrate. Condorcet était à la fois mathématicien, économiste, philosophe et
politicien. Président de l’assemblée législative, député de la convention devant
laquelle il a déposé un projet de réforme de l’instruction publique.
582673704
-3-
Généralement, Condorcet intéresse les historiens de part ses actions politiques et
révolutionnaires. Pourtant, Condorcet est un des fondateurs des sciences humaines
par le biais de la sociologie politique (ou sociologie du pouvoir).
En 1789, il écrit un ouvrage qui s’intitule « Sur la réforme des élections ». Dans cet
ouvrage, il est le premier à s’intéresser au vote politique ; il va construire un modèle
théorique du vote. Son modèle va mettre en évidence pour la première fois que
l’agrégation des préférences individuelles et rationnelles peut aboutir à la formation
d’une décision collective opposée.
A l’époque, la sociologie devait pour certains ressembler à une mathématique sociale.
B. METHODES
La connaissance du social doit se mettre à l’abri de tout équivoque, de toute erreur, de
toute incertitude (recherche de l’objectivité).
IV. CONCLUSION
Ces trois auteurs ont tenté d’analyser et d’expliquer les actions des hommes en
société. Ils ont apporté de nouvelles problématiques et de nouvelles méthodologies.
Montesquieu est parti essentiellement des faits pour expliquer un phénomène social.
Rousseau a fait l’inverse : il est parti d’un modèle théorique et il a filtré ce qu’il a
observé. Condorcet a cherché à analyser, à expliquer par une rigueur mathématique.
Ces trois précurseurs ont cherché à être plus objectifs, à rendre plus intelligible la
réalité.
Malgré leurs soucis d’objectivité, ils n’ont pas réussi à changer la société dans
laquelle ils vivaient. Tous les sociologues vont être confrontés à ce dilemme.
582673704
-4-
RESUME DU COURS
:
Précurseurs de la socio. :
- Montesquieu : écrivain aristocrate français (début 18e), auteur de « Lettres
persanes » et « L’esprit des lois ».
Il a classé les soctés par type de régime.
Son principe : il existe des principes conceptuels qui permettent d’expliquer de
manière générale les phénomènes sociaux.
Holisme= méthode d’analyse privilégiant le tout (groupe) sur les parties (individu)
Il a voulu rendre intelligible l’organisat socio-politiq des Etats.
2 critiqs : il a mêlé connaissance et intérêt perso. (aristocratie), mais il est le
créateur de la séparat entre les 3 pouvoirs.
- Rousseau : écrivain & philosophe franco-suisse (18e), auteur de « Discours sur
l’Origine de l’Inégalité entre les  » , « L’Emile » & « Du Contrat Social ».
Théorie : l’ est naturellemt bon mais il est corrompu par la socité.
Méthode : induct, du personnel au général (=rationalisme intégral  introspect).
recherche des causes pour expliquer phénomène social.
Critiq : il a cherché à changer la socité ( implicat, subjectivité).
- Condorcet : maths, éco., philo. & politiq, aristocrate français ; auteur de « Sur la
réforme des élects », il s’intéresse et fonde la socio. politiq.
Théorie :  préférences individuelles  décision collective.
Méthode : recherche de l’objectivité par la rigueur.
 pts communs entre les 3 :
- volonté d’expliquer les acts des o en socité.
- nouvelles problématiqs & méthodes.
- recherche d’objectivité (en vain).
 entre les 3 : M. utilise induct (part des faits pour expliquer phénomène), R. utilise
induct (part du perso. pour aller au général), C. utilise rigueur mathématiq.
582673704
-5-
Téléchargement