Partie 3 – chapitre 1

publicité
Chapitre 1 : L’équilibre
concurrentiel
1) La concurrence parfaite
La démarche néo-classique repose sur un modèle dont le but est de montrer que
l’économie de marché peut conduire à des situations harmonieuses, optimales :
- Le marché est un moyen de coordination des agents.
- La confrontation de l’offre et de la demande aboutit à un prix d’équilibre dont la
fonction est de coordonner les activités humaines (= la main invisible de Smith).
- Quelles sont les hypothèses selon lesquelles l’équilibre de marché est un optimum de
Pareto ?
- Sont-elles vérifiées ? Sinon, comment faire pour qu’elles le soient ou comment les
modifier pour qu’elles ne soient pas en contradiction avec la réalité ?
Les hypothèses de la concurrence parfaite :
a] L’atomicité
Les acheteurs et les vendeurs sont suffisamment nombreux pour qu’aucun d’entre eux ne
puisse par ses décisions modifier le prix de façon significative : les agents sont « price-taker »
(pas d’interaction stratégique).
b] L’homogénéité de produit
Les produits échangés sont identiques et substituables (ils permettent de satisfaire un même
besoin) les uns aux autres (les agents ne s’intéressent pas à l’identité du vendeur).
c] La libre entrée et la libre sortie
Aucun obstacle n’empêche une entreprise d’entrer sur le marché pour produire un bien, ou ne
l’empêche d’arrêter de produire ce bien.
d] La transparence
L’information des agents économiques (en particulier sur la qualité et le prix des produits) est
totale.
Ces hypothèses sont-elles vérifiées ?
-
-
Oui, sur certains marchés (ex : marchés aux fruits locaux), non sur la plupart.
Marchés contestables : L’atomicité n’est pas absolument nécessaire pour que le
marché soit efficace. Il suffit qu’il y ait une menace de concurrents qui puissent entrer
sur le marché et contester la position acquise par une ou quelques entreprises pour que
les entreprises en place se comportent comme s’il y avait effectivement des
concurrents.
L’hypothèse fondamentale est que les échangistes soient preneurs de prix - « pricetaker » - (prennent les prix comme une donnée indépendante de leur volonté). Chacun
peut acheter ou vendre la quantité qu’il veut au prix du marché sans penser qu’il va
l’influencer.
2) Les comportements des agents en concurrence parfaite
La confrontation de l’offre et de la demande va aboutir à une situation d’équilibre qui
correspond aux anticipations des agents.
Les agents sont supposés être parfaitement informés et rationnels. Ils font des choix rationnels
compte tenu de leurs objectifs et de leurs contraintes, de l’information et de leurs
anticipations.
Selon ces hypothèses, ils font des choix efficients.
Le comportement des consommateurs :
Le consommateur choisit une quantité de chaque type de bien en fonction des prix qui
sont donnés, de son revenu et de ses préférences, de manière à rendre maximum son utilité.
Préférences (goûts) : On suppose que l’agent peut classer les différents biens. La fonction
d’utilité traduit ces préférences ordinales. Une courbe d’indifférence représente un ensemble
de choix qui apportent un même niveau d’utilité.
Contrainte budgétaire dans le cas d’un arbitrage entre deux biens A et B :
Revenu = (prix de A x quantité de A) + (prix de B x quantité de B)
U2
courbes d’indifférence
U1
U0
ensemble des possibles
La fonction de demande est une fonction qui associe, à chaque niveau de prix, la
quantité de biens demandés (le revenu et les préférences du consommateur étant donnés) :
Prix du bien
Quantité de biens demandée
Demande initiale :
décroissante avec le prix du bien
La pente représente l’élasticité de la demande au prix = l’intensité de la réaction à une
variation de prix (très élastique = horizontale, peu élastique = verticale).
Plus le bien a de substituts, plus la demande est élastique.
(Si la pente est verticale, peu importe le prix, la demande est la même = demande peu
élastique. Si la pente est presque horizontale, il suffit que le prix baisse un tout petit peu pour
que la demande augmente beaucoup = demande très élastique.)
Déplacement vers la gauche si :
Diminution du revenu
ou Diminution du goût pour le bien
ou Diminution du prix du bien substitut
ou Augmentation du prix du bien complément
Déplacement vers la droite si :
Augmentation du revenu
ou Augmentation du goût pour le bien
ou Augmentation du prix du bien substitut
ou Diminution du prix du bien complément
Le comportement du producteur :
Le producteur choisit une quantité de biens qu’il va produire en fonction du prix de
vente qui est donné, de ses coûts (qui dépendent des contraintes techniques et du prix des
facteurs de production), de manière à rendre maximum son profit.
Profit = Recettes – Coûts
On a intérêt à continuer à produire, tant que la recette marginale apportée par une unité
de production supplémentaire (le prix de vente) est supérieure au coût marginal de production
d’une unité supplémentaire.
Profit marginal = recette marginale – coût marginal
= recette marginale – salaire, unité de travail supplémentaire
La fonction d’offre est une fonction qui associe, à chaque niveau de prix, la quantité de
biens offerte, pour des caractéristiques techniques de production et des prix des facteurs de
production donnés.
Une fois la quantité de bien offerte choisie, le producteur demande les facteurs de
production, au prix du marché, nécessaires pour produire cette quantité.
Prix du bien
Quantité de biens offerte
Offre initiale :
croissante avec le prix du bien
Elle représente le coût marginal de production du bien.
Déplacement vers la droite si :
- le coût marginal de production diminue
- diminution du prix des facteurs de production
- augmentation de la productivité des facteurs de production (progrès technique)
Déplacement vers la droite si :
- le coût marginal de production augmente
-
augmentation de prix des facteurs de production
diminution de la productivité des facteurs de production
3) L’équilibre concurrentiel sur un marché
Equilibre partiel (Marshall) : on raisonne sur un seul marché en considérant tous les
autres comme donnés. On ne prend pas en compte les interactions entre les marchés.
Marché en équilibre si : le prix anticipé et le prix effectif coïncident
Le prix d’équilibre est le prix qui, anticipé par les offreurs, les conduit à offrir une quantité
égale à la quantité demandée à ce prix.
ex :
Prix
0
1
2
3
4
5
Demande
20
16
12
8
4
0
Offre
0
4
8
12
16
20
Prix
Offre
Prix d’équilibre
Demande
Quantité
L’offre et la demande sont de la forme : Q = aP + b
ex :
Demande :
Si P = 0, alors QD = 20, d’où b = 20
Si P = 1, alors QD = 16, d’où a = QD – 20 = 16 – 20 = - 4
Donc QD = 20 – 4P
Offre :
Si P = 0, alors QO = 0, d’où b = 0
Si P = 1, alors QO = 4, d’où a = QO – 0 = 4
Donc QO = 4P
Le prix d’équilibre est le prix tel que QO = QD
4P’ = 20 – 4P’, d’où 8P’ = 20, d’où P’= 20/8 = 2,5
QO’ = QD’ = 10
La flexibilité des prix permet au marché de s’équilibrer, c’est-à-dire d’aboutir à un
prix tel que la quantité offerte soit égale à la quantité demandée.
4) L’équilibre concurrentiel général (Walras)
Tous les marchés sont en équilibre en même temps.
Les anticipations de tous les agents relatives à tous les prix sont correctes. Tous les marchés
s’équilibrent au prix que les offreurs ont anticipés lorsqu’ils ont pris leurs décisions de
production.
5) L’efficience de l’équilibre concurrentiel
L’équilibre concurrentiel aboutit à une allocation efficiente des ressources : pas de
gaspillage.
A l’équilibre, les consommateurs maximisent leur bien-être compte tenu du prix et les
producteurs maximisent leur profit compte tenu du prix.
Efficience dans la production : on ne peut pas modifier l’allocation des facteurs de production
sans entraîner un gaspillage. On est sur la frontière des possibilités de production.
Efficience dans la consommation : il est impossible d’augmenter la satisfaction d’un
consommateur en affectant différemment les ressources sans diminuer le bien-être d’un autre
consommateur.
6) Efficience et optimum
Efficience : aucune opportunité n’est oubliée ; cela correspond au concept d’optimum
de Pareto.
Une allocation A est préférable à une allocation B si elle permet d’améliorer le bien-être d’un
agent sans diminuer celle d’un autre. Tous les points de la frontière des possibles sont des
optima de Pareto.
Théorèmes de l’économie du bien-être (qui fondent toutes les économies libérales) :
- tout équilibre concurrentiel est un optimum de Pareto
- tout optimum de Pareto peut être atteint de manière décentralisée sous la forme d’un
équilibre concurrentiel par une allocation des dotations initiales
On peut choisir un optimum particulier et l’atteindre en allouant de manière adéquate les
dotations initiales (héritage, éducation…).
Téléchargement