Chapitre 14 : Les Politiques Economiques

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Chap 14 Politique éco
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Chapitre 14 : Les Politiques Economiques
Introduction
1/ Les différentes politiques économiques :
11- La politique conjoncturelle :
111- définir la politique conjoncturelle
Document 1
« Les politiques de stabilisation macroéconomique représentent un volet essentiel du débat de
politique économique. Pour /…/ Nicolas Kaldor, les performances macro-économiques d’un
pays dépendent en premier lieu de sa capacité à atteindre les quatre coins de ce qu’il nomme
« le carré magique » : croissance, équilibre extérieur, plein-emploi, stabilité des prix. Ces
objectifs définissent alors la cible des politiques de stabilisation conjoncturelle consistant à
situer l’économie au plus près possible d’une croissance équilibrée, porteuse de plein-emploi,
excluant les tensions inflationnistes et le déficit de la balance des paiements courants.
C’est alors le contenu de ces politiques qui fait débat./…/ Les Keynésiens insistent sur la
nécessité de mener des politiques monétaires et budgétaires discrétionnaires afin de stabiliser
l’économie autour de ces quatre coins. Dans cette perspective, la politique économique était
devenue au cours de la décennie 1960 l’art du réglage fin de la conjoncture économique (fine
tuning). »
L. Hoang-Ngoc, Politiques économiques, Montchrestien, 2000, p 5.
Qu’est-ce que la conjoncture ?
Quels sont les objectifs des politiques de stabilisation conjoncturelle ?
Quels sont les instruments de la politique conjoncturelle ?
Existe-t-il une seule politique possible ?
Expliquez le passage souligné.
112- le tournant de 1982-1983
Document 2
« La rupture que représente la désinflation compétitive par rapport à son prédécesseur est
d’abord lisible dans la dissemblance des projets respectifs. Le régime de politique
économique keynésien-fordien était construit autour d’un projet de régulation conjoncturelle
de la production, de l’emploi et des prix. Le régime de la désinflation compétitive qui l’évince
progressivement à partir des années quatre-vingt est conçu à partir d’un projet radicalement
différent d’environnement, et non plus de régulation directe, de l’activité économique. au lieu
de peser sur la formation des composantes de la demande, la désinflation compétitive vise
désormais à garantir un contexte général de stabilité – des changes, des prix… - dans le cadre
duquel l’activité est supposée trouver les meilleures conditions de son développement
« spontané ». Cette transformation n’est pas mince puisqu’elle signifie implicitement que
l’intensité de la croissance cesse d’être de la responsabilité directe de la politique
économique, pour être rendue aux agents privés vis-à-vis desquels l’Etat ne s’engage que pour
maintenir un cadre global « favorable ». »
F. Lordon, Les quadratures de la politique économique. Les infortunes de la vertu, Albin
Michel, 1997, p 33
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Document 3
Politique
monétaire
restrictive
Franc fort
Désindexation
des salaires sur
les prix
Baisse de l’inflation
importée
Spéculation atténuée
Augmentation
de la part des
profits dans la
valeur ajoutée
Amélioration de la
compétitivité-prix
Réduction des
déficits publics
Baisse des taux
d’intérêt
Investissement
-
baisse de l’inflation
croissance tirée par les
exportations
équilibre commerciale
L. Hoang-Ngoc, Politiques économiques, Montchrestien, 2000, p 160.
Comment appelle-t-on la politique suivie en France dès 1983 ? A quelle type de politique
succède-t-elle ?
L’Etat doit-il encore intervenir ? Si oui comment ?
Quels sont les instruments et les objectifs de la désinflation compétitive ?
12- La politique structurelle :
121- définition
Document 4
« La politique structurelle vise à transformer un système économique afin d’en améliorer le
fonctionnement. Elle prend la forme des politiques industrielles, commerciales ou de la
concurrence ; elle peut être sectorielle ou régionale. Au nombre de ses moyens, on trouve
l’investissement, la création d’infrastructures publiques, les subventions ou la réforme de la
réglementation.
Elle vise d’abord à accroître les possibilités de production à long terme par le financement de
la recherche-développement, la construction d’établissements publics ou le développement
des infrastructures de transport, et à orienter l’activité vers les secteurs d’avenir.
Elle gère les externalités /…/ que l’Etat doit systématiquement pendre en charge, car le
marché les produit de manière excessive quand elles sont négatives (pollution) et
insuffisamment quand elles sont positives (santé, éducation). Elle permet également
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d’améliorer le fonctionnement du marché des biens et services (la politique commerciale) ou
celui des « facteurs de production » (réforme des marchés du travail, régulation des marchés
financiers). Enfin, la politique de la concurrence lutte contre les monopoles et les pratiques
déloyales (abus de position dominante, ententes défavorables aux consommateurs). »
S. Tulet, « La politique économique », Cahiers français, n°315, juillet-août, 2003, p 57.
Recensez les différentes politiques structurelles.
Quel est le but de la politique structurelle ?
Quelles externalités faut-il encourager et pourquoi ?
122- une réorientation libérale
Document 5 « une tradition sociale-colbertiste »
« En France, l’interventionnisme étatique est particulièrement marqué./…/ Cette forte emprise
de l’Etat particularise le capitalisme français que Robert Boyer qualifie d’étatique. La grille
de lecture régulationniste de cet auteur permet d’apprécier l’ampleur de l’activité
modernisatrice de l’Etat, par essence structurelle, au cours des « Trente Glorieuses » (19451975). Intervenant directement dans la détermination des salaires (lois sur les conventions
collectives en 1950 ; fixation d’un salaire minimum, le SMIG, à la même date, puis le SMIC,
en 1970…), il s’immisce également dans la concurrence, par exemple par une planification
indicative (1er Plan : 1947-1952…), le contrôle des prix, etc. /…/
L’Etat n’est donc pas resté inactif et la croissance en a été stimulée. D’ailleurs, le
ralentissement de l’activité économique depuis les années 70 aurait probablement été plus net
sans les interventions publiques. Toutefois, sur longue période, celles-ci n’ont pu permettre de
renouer durablement avec la croissance. »
Serge d’Agostino, « Les politiques structurelles », Cahiers français, n°284, janvier-février,
1998, p 61.
Document 6
« Comme dans la plupart des autres pays occidentaux, la période courant des années 80 au
milieu des années 90 est marquée par le libéralisme qui a progressé au détriment de
l’interventionnisme étatique. En France, le libéralisme s’est heurté au consensus social fondé
sur l’importance du secteur public et de la protection sociale. Dès lors, la libéralisation fut
massive et consensuelle quand cela favorisait la globalisation sans gêner les équilibres
sociaux (ce fut le cas pour la libéralisation des prix qui furent pratiqués par la gauche et par la
droite), elles furent lente et conflictuelle quand cela mettait en cause les compromis sociaux et
réactivait le clivage gauche/droite (privatisation, flexibilité du travail, réforme de l’Etat
providence).
La déréglementation monétaire et financière a été rapide et massive. La France s’est
engagée résolument à partir de 1984, notamment par l’action continue des ministres (Pierre
Bérégovoy puis Edouard Balladur) /…/
Libéralisation des prix et déclin du dirigisme industriel. En 1986, l’abrogation de
l’ordonnance de 1945 a permis la libéralisation des prix et l’alignement de la France sur les
pays développés. De même, l’interventionnisme de l’Etat en matière industrielle a régressé
sous l’effet de l’ouverture européenne et internationale. L’heure n’était plus à des
interventions directes de l’Etat dans certains secteurs-clés (automobiles, sidérurgie,
armement…), mais plutôt à des « tactiques d’environnement » plus incitatives que
dirigistes./…/L’ouverture européenne et la mondialisation exigeaient par ailleurs le déclin des
politiques de soutien direct à l’industrie : la commission de Bruxelles a, par exemple, interdit
les aides directes de l’Etat aux entreprises au motif qu’elles créaient des distorsions dans le
jeu de la concurrence. »
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Michel Cabannes, « France. Quinze ans de politique économique », Sciences humaines, hors
série, n°22, septembre-octobre, 1998, p 29-30.
Quelles sont les caractéristiques du capitalisme étatique ?
Comment l’Etat français agit il sur les structures après la seconde guerre mondiale ?
Pourquoi la politique change dans les années 80 ?
Recensez les changements évoqués dans le document 4. Donnez d’autres exemples du
« tournant libéral ».
Le libéralisme est-il de droite ?
2/ Contraintes et limites des politiques économiques :
21- La question de la dette publique :
211- l’évolution de la dette publique en France
Document 7 Dette des APU de l’économie française (en % du PIB)
80,0
75,0
70,0
65,0
60,0
55,0
50,0
45,0
40,0
35,0
30,0
25,0
20,0
15,0
10,0
5,0
0,0
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9
7
8
1
9
8
0
1
9
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2
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8
8
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0
0
0
2
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0
2
2
0
0
4
2
0
0
6
2
0
0
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source des données : INSEE, 2010.
Comment a-t-on construit le graphique ci-dessus ?
Décrivez l’évolution de la dette publique.
Comment pouvez vous expliquer l’évolution de la dette publique ?
212- la France est-elle en faillite ?
Document 8
«La dette publique au sens de Maastricht se situait en 2006 à 64,2 % du PIB en France ; elle a
augmenté de plus de 7 points ces cinq dernières années. Si au regard de la dynamique de la
dette, la France fait moins bien que ses partenaires européens depuis 2001, il n’en reste pas
moins qu’en termes de niveau de dette elle ne se distingue pas des autres grands pays et
affiche même une position plus favorable que ces derniers. Elle a un niveau de dette inférieure
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à celui de la zone euro (69,1 %) et de l’Allemagne (67,9 %), approximativement au niveau
des États-Unis (65 %) et nettement en dessous de l’Italie (107 %) et du Japon (159 %). /…/
Comme le précisent Jérome Creel et Henri Sterdyniak « le nouveau-né français hérite d’une
dette publique, mais il hérite aussi d’actifs publics : routes, écoles, maternité, équipements
sportifs… Évoquer l’une sans évoquer les autres n’a guère de sens économique. Le jeune
français qui entre dans la vie active à 20 ou 25 ans peut certes refuser de rembourser la dette
publique, mais il serait juste qu’en contrepartie il rembourse à la génération précédente son
éducation, ses dépenses de santé, les équipements collectifs ». /…/
Enfin, la dette publique française est notée AAA par les agences de notation (Standard and
Poor’s, Ficth Ratings), la meilleure note qui soit en termes de qualité de dette. La France fait
donc partie des meilleurs élèves de la classe mondiale quant à la gestion de ses finances
publiques. Cela veut dire aussi que l’État français ne risque pas de faire défaut au
remboursement de sa dette, ce qui explique par ailleurs la faiblesse des taux d’intérêt sur les
obligations publiques (inférieurs à 4 % en moyenne depuis début 2005) considérées comme
un placement sans risques. D’ailleurs, l’État français, a été le premier émetteur souverain à
lancer une obligation à 50 ans : il a en effet émis en 2005 des obligations à 50 ans pour 13
milliards d’euros à un taux d’intérêt de 4 %, et n’a eu aucune difficulté à trouver des
acheteurs, ce qui montre la solidité de sa capacité à rembourser sa dette même à très long
terme. »
Mathieu Plane, « Finances publiques 2008 : la France différente », Lettre de l’OFCE, n°293,
décembre, 2007, p 3.
Comparez la France et les autres pays riches.
L’Etat français a-t-il du mal à payer sa dette ?
L’Etat français est-il en faillite ?
213- l’impact de la dette publique
Document 9
« Les charges de la dette impliquent un transfert intragénérationnel des contribuables vers les
créanciers, ce qui pose deux problèmes. D’abord, il s’agit d’un transfert anti-redistributif, car
les contribuables sont répartis sur l’ensemble de la population alors que les épargnants
appartiennent aux couches des hauts revenus. Ceci pourrait être en théorie compensé par des
hausses d’impôts progressifs. En outre, pour la part extérieure de la dette, il s’agit d’un
transfert des contribuables nationaux vers les épargnants étrangers.
/…/ au-delà d’un certain seuil de dette, actuel ou anticipé, il est possible que les agents
épargnent davantage s’ils prévoient des hausses d’impôts ou des baisses de prestations très
importantes./…/
A long terme, le vieillissement de la population va affecter les systèmes sociaux. D’après
l’OCDE, les dépenses publiques liées à l’âge (retraite, santé, dépendance) devraient croître en
moyenne dans les pays membres de 6 à 7 points du PIB d’ici à 2050. La dynamique de la
dette est potentiellement explosive au Japon alors que les déséquilibres à long terme aux
Etats-Unis sont plus limités. Les pays de l’UE se situent en moyenne entre les deux, avec des
risques de dérive, notamment en Allemagne et en France. »
Michel Cabannes, « Les politiques économiques face aux problèmes de l’endettement
public », Cahiers français, n°335, novembre-décembre, 2006, p 41.
Quels sont les effets possibles d’une hausse de la dette ?
Comment vont évoluer les dépenses publiques dans le futur ? Pourquoi ?
Quel pourrait être l’impact sur la dette ? Est-ce une certitude ?
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22- La contrainte extérieure :
221- la notion de contrainte extérieure
222- une illustration de la contrainte extérieure : la relance de 1981
Document 10
« A la relance systématique de 1981-1982 succédé une politique de rigueur. La France s’est
trouvée, à chaque fois, en déphasage conjoncturel par rapport à ses partenaires occidentaux,
ce qui ne l’a pas aidée./…/
La relance de la consommation était notamment fondée sur la revalorisation du SMIC de
10 % en 1981 (38 % entre juin et mars 1983), sur la hausse des prestations sociales
(prestations familiales, allocation logement et minimum vieillesse), sur une forte progression
des dépenses publiques (240 000 emplois publics ont été créés entre 1981 et 1983). /…/
La relance économique a été très modeste (le taux de croissance n’a été que de 1,2 % en 1981)
et surtout, elle a buté sur la contrainte extérieure. La forte augmentation du pouvoir d’achat
des ménages a en effet alimenté les importations, tandis que les politiques de rigueur menées
par les grands partenaires occidentaux de la France (croissance du pIB négative dans l’Europe
des Douze en 1981) limitaient ses possibilités d’exportations. D’où une forte aggravation du
déficit commercial /…/ »
Chantal Euzéby, Mutations économiques et sociales en France depuis 1973, Dunod, 1998, p
48, 49, 50-51.
Quelles sont les mesures prises par le gouvernement en 1981 ? Pourquoi ?
Expliquez le passage souligné.
La relance a-t-elle été un succès ou échec ? Pourquoi ?
La contrainte extérieure a-t-elle aujourd’hui disparu ?
Notions à retenir :
Politique économique, politique conjoncturelle, désinflation compétitive, politique
structurelle, politique de relance, politique d’austérité, dette publique, contrainte extérieure
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