La crise nous conduit à faire le contraire de ce qu’il fallait faire pour l’éviter Philippe Darreau décembre 2008 La politique de développement des exportations de la Chine consistant à racheter le dollar pour éviter l’appréciation de la monnaie chinoise, conjointement avec le désir des américains de vivre au dessus de leurs moyens sont responsable de la crise. Les causes réelles de la crise se trouvent dans la montagne de dette accumulées dans l’économie américaine. Tous les acteurs y ont contribué : le déficit budgétaire de l’Etat et la dette publique, les subprimes et les crédits à la consommation souscrit par les consommateurs, le pays dans son entier qui creuse une dette externe gigantesque. La solution avant la crise (pour éviter la crise) était de faire diminuer cet endettement excessif et retrouver un chemin vertueux d’épargne, en augmentant les taux d’intérêt, et en retrouvant une politique budgétaire rigoureuse. L’éclatement de la crise conduit au contraire aujourd’hui à diminuer les taux d’intérêt et à renouer de façon incroyable avec les vieux plans de relance keynésiens que l’on croyait définitivement tombés dans les oubliettes de l’histoire. Comment ce fait il que la crise nous ait conduit à faire le contraire de ce qu’il fallait faire avant la crise pour l’éviter ? Il y a certainement hélas une raison qui tient à l’explication politico-économique. Il est séduisant pour des démocraties, de faire payer aux générations futures (qui ne votent pas) l’augmentation de notre bien être actuel. Il est encore plus tentant de leur faire payer le coût de nos difficultés actuelles. Le court-termisme qui est responsable de la crise, est toujours à l’œuvre dans une folle course en avant. Mais face à cette raison il en est une autre à considérer. Si on fait aujourd’hui le contraire de ce qu’il fallait faire hier, c’est que quelque chose à changé. Les esprits animaux étaient avant la crise trop tournés à l’optimisme, la politique économique se devait de les refroidir. Avec la crise les esprits animaux sont devenus pessimistes. Ces esprits animaux pessimistes peuvent conduire à une récession grave et prolongée dont le coût en termes d’output et de bien être peut être considérable. Face à ce coût énorme, le planificateur bienveillant peut considérer que le coût des plans de relance pour les générations futures est négligeable. Ces plans de relance vont aggraver les dettes publiques et les dettes externes des pays développés. Les politiques de rigueur sont remises à demain.