Le libéralisme et le nationalisme

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Histoire – 4ºESO
Le libéralisme et le nationalisme
Les nouvelles idées et l’accroissement économique du XVIIIe siècle annoncent
une époque de profondes transformations politiques. Ce processus est connu
sous le nom de Révolution libérale bourgeoise.
Le parlement anglais et la Révolution américaine ont commencé ce changement,
mais c’est la Révolution Française de 1789 qui apporte les programmes des
partis libéraux et démocratiques à beaucoup de pays et c’est elle qui établit le
concept de Nation.
Même si en 1814, les puissances absolutistes vainquent les armées
napoléoniennes, et apparemment les idées révolutionnaires, il est impossible de
revenir en arrière.
Finalement, le libéralisme triomphe, le pouvoir absolu est vaincu et beaucoup de
nations atteignent son unité ou son indépendance.
I-
L’Europe et la restauration :
Les Etats qui ont vaincus Napoléon se réunissent, entre 1814 et 1815, sur
proposition du Chancelier autrichien, Metternich au Congrès de Vienne. Leur
objectif est la restauration de l’absolutisme monarchique.
Après avoir rétabli les monarchies, les quatre grandes puissances (Russie,
Royaume Uni, Prusse et l’Autriche) redistribuent la carte européenne en leur
faveur, sans tenir compte des aspirations nationales des peuples. La France
regagne ses frontières de 1792 et l’Empire napoléonien se divise entre les
vainqueurs.
L’Europe du Congrès de Vienne, 1815
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Les décisions du Congrès de Vienne sont complétées par la Sainte Alliance
(1815), un traité d’aide mutuelle entre les monarques européens dessus
mentionnés est signé pour faire face à toute menace révolutionnaire libérale.
Cette alliance admet l’intervention militaire.
Malgré le retour apparent de l’Ancien Régime, les idées générées par la
Révolution Française ont influencé plusieurs pays européens. Ainsi, à partir de
1815, libéralisme et nationalisme se convertissent en deux forces qui s’opposent
à la Restauration.
II-
Le libéralisme :
Le libéralisme est un système politique fondé sur la liberté et la responsabilité
individuelles. L’Etat doit donc garantir les droits et les libertés fondamentaux
des personnes. L’individu libre est un citoyen et l’ensemble des citoyens
constitue la nation qui détient la souveraineté.
D’après cette doctrine politique, les décisions émanent d’une assemblée
(Parlement), élue par suffrage et qui élabore les lois. Il défend la nécessité d’une
constitution qui garantit la division des pouvoirs pour qu’ils ne soient jamais
absolus.
Le droit à la propriété est formulé comme une liberté fondamentale et
l’économie est basée sur le marché. Par conséquent, l’Etat ne doit pas intervenir
dans les affaires économiques.
Le nationalisme :
Le nationalisme est une idéologie politique qui soutient le droit des peuples à
décider sur eux-mêmes et à défendre leur souveraineté. La nation est définie
comme un ensemble d’individus qui possèdent une série de liens culturels
propres (religion, langue, traditions, passé…) et qui désirent vivre en commun.
Le nationalisme s’est répandu tout au long du XIXe siècle pour défendre l’idée
d’une Europe des nations libres face à l’Europe de la Sainte Alliance et des
empires absolutistes. Les nationalistes manifestent leur volonté de faire
coïncider Etat et Nation, c'est-à-dire de regrouper à l’intérieur d’une même
frontière les membres d’une communauté nationale.
Cette volonté donne lieu à la naissance de mouvements indépendantistes dans
l’empire ottoman et celui de l’Autriche-Hongrie. Il a été à l’origine de la luche
des Italiens et des Allemands pour se convertir en Etats.
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III-
Les révolutions libérales et nationales :
La force du libéralisme et du nationalisme provoque trois vagues
révolutionnaires, qui, à partir de 1820, abattent le système de la Restauration
représenté par le Congrès de Vienne.
1) Les révolutions de 1820 :
Vers 1820, une série de soulèvements libéraux dirigés par des activistes,
surtout des militaires, tentent de mettre fin à l’absolutisme et de prendre le
pouvoir dans divers pays. Mais ils sont vaincus par l’intervention des armées de
la sainte Alliance.
Seul en Grèce, une insurrection triomphe contre l’empire turc grâce à un
mouvement patriotique très
fort. En 1822, les Grecs proclament leur
indépendance qui est devenue effective en 1829 après une guerre sanglante.
De même, entre 1808 et 1825, les
colonies espagnoles en Amérique
continentale s’affrontent à la métropole et se déclarent indépendantes.
2) Les révolutions de 1830 :
La seconde vague révolutionnaire a lieu en Europe centrale et occidentale, entre
1829 et 1835.
Là, l’appui populaire permet la substitution de l’absolutisme par des systèmes
politiques constitutionnels où la bourgeoisie détient le pouvoir. Il s’agit d’un
libéralisme conservateur où le suffrage est censitaire et les libertés publiques
limitées.
Le mouvement commence en France, où en juillet 1830, le monarque absolu,
Charles X, est renversé. Une monarchie constitutionnelle est proclamée et Louis
Philippe d’Orléans est nommé « Roi des Français » et non « Roi de France ».
En Belgique, la révolution triomphe également. Un système libéral est établi et
la Belgique accède à l’indépendance de la Hollande.
En 1831, une révolte éclate en Pologne, fortement réprimée par le Tzar de la
Russie. En 1832, un élargissement des droits politiques est obtenu en Grande
Bretagne. Finalement, En Espagne, entre 1833 et 1839, a lieu le passage à un
système politique libéral.
3) Le printemps des peuples (1848)
En Europe occidentale, la révolution de 1848 signifie l’apparition des idées
démocratiques : suffrage universel, souveraineté populaire, égalité sociale et la
considération des travailleurs comme une force politique.
Comme dans d’autres occasions, la révolution commence en France. En février,
un soulèvement populaire met fin à la monarchie de Louis Philippe d’Orléans et
la République Sociale (droits pour les travailleurs) est proclamée ainsi que le
suffrage universel.
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En Europe orientale, la lutte est menée surtout contre les régimes absolutistes
et la domination impériale autrichienne. De cette façon, la révolte a un caractère
libéral
à Vienne, où la révolution oblige le chancelier Metternich à
démissionner. Des nationalistes en Hongrie, Bohême, Le Nord de l’Italie et la
Confédération germanique se soulèvent contre les empires.
Même si la majorité de ces révolutions ont été étouffées, les réformes libérales
et plusieurs processus d’indépendance nationale se sont consolidés au cours de
la deuxième moitié du XIXe siècle.
IV-
Vers une Europe des Nations :
1. Les Unifications de l’Italie et de l’Allemagne :
Pendant la deuxième moitié du XIXe siècle, ont lieu les processus de
l’unification de l’Italie et de l’Allemagne, présentant une série de similitudes.
D’abord, l’unité est dirigée par le territoire le plus développé de chaque pays
(Piémont et Prusse). En deuxième lieu, les deux unifications sont obtenues
après des années d’intenses conflits armés.
Finalement, la bourgeoisie est la classe dirigeante des nouveaux Etats. Mais,
pour garantir sa prédominance, elle doit faire un pacte avec les anciens groupes
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privilégiés, ce qui donne au libéralisme de ces deux pays un caractère
conservateur, notamment en Allemagne.
L’Italie
L’Italie est divisée en six Etats. Le
pape est souverain dans l’un d’entre
eux, avec comme capitale Rome. Et
l’Autriche annexe la Lombardie et la
Vénétie, régions riche du nord de
l’Italie. Seule la région du Piémont,
avec à sa tête la dynastie libérale de
Savoie, se manifeste en faveur de
l’unification de toute l’Italie.
En
1859,
Cavour,
Chef
du
gouvernement piémontais, entame une
guerre contre l’Autriche et obtient
l’annexion de la Lombardie. En plus, un
soulèvement populaire, dirigé par
Garibaldi permet la récupération du
nord et du centre de l’Italie.
En 1861, le premier parlement italien
proclame Victor Manuel roi de l’Italie.
En 1866, les autrichiens abandonnent
la Vénétie. En 1870, les Etats
Pontificaux sont annexés. L’Italie est unie
et Rome est devenue la capitale du
nouveau royaume.
L’Allemagne
L’Allemagne est divisée en trente-six
Etats. La rivalité entre les deux
puissances germaniques, la Prusse et
l’Autriche rend difficile son unité. La
Prusse permet son unification et favorise
l’Union douanière allemande (Zollverein)
qui regroupe les Etats allemands sauf
l’Autriche.
Le développement du nationalisme en
Europe est évident au cours des
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révolutions de 1848, quand le parlement, réuni à Frankfurt, offre la couronne
d’une Allemagne unifiée au roi de Prusse qui le refuse parce qu’il provient d’un
parlement libéral. Depuis, et en méprisant les propositions libérales, la Prusse
choisit la guerre pour obtenir l’unification allemande.
Ainsi, le chancelier prussien, Otto Von Bismarck, dirige des guerres
victorieuses contre l’Autriche en 1866 et contre la France en 1870 qui lui
permettent d’unir tous les Etats sous le sceptre (el cetro) du roi de Prusse. A la
suite de la victoire de Sedan (France, 1871), le IIe Empire (Reich) allemand est
instauré et Guillaume 1er est proclamé Kaiser (empereur).
2. L’Europe à la fin du XIXe siècle :
A la fin du XIXe siècle, l’Europe paraît avoir atteint une certaine stabilité
politique et de frontières. Mais, une série de conflits continuent latents.
Les empires autrichien et turc continuent à être des régimes absolutistes où
persistent de graves problèmes nationaux. Les Hongrois, les Tchèques et les
polonais en Autriche, et les Serbes, les croates et les bulgares du côté de la
Turquie, aspirent à l’indépendance.
En Europe occidentale où le libéralisme est bien établi, la lutte politique a
comme objectif principal le développement de la démocratie, c'est-à-dire, la
conquête de l’égalité politique à travers le droit au suffrage universel, la liberté
individuelle et collective et la reconnaissance des droits sociaux (éducation,
santé, travail, etc…) pour l’ensemble de la population.
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