I/Les mouvements d`unité nationale en Europe à la fin du XIXème

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TERRITOIRES ET NATIONS EN EUROPE DEOUIS 1850
I/Les mouvements d’unité nationale en Europe à la fin du XIXème siècle
Comment les Italiens ont réussi à faire de l’Italie un Etat-Nation ?
Comment la Prusse est-elle parvenue à unifier les Etats allemands ?
I. /L'ÉCHIQUIER EUROPÉEN EN 1850
1) En 1815, le Congrès de Vienne a renforcé la puissance de la Russie, de la Prusse et de
l'Autriche au détriment de la France et du principe des nationalités.
* Opposé à cet ordre européen, Napoléon III soutient le mouvement des nationalités, qui a échoué
partout en Europe en 1848 dans sa volonté de réforme libérale et d'unité nationale.
2) En 1850, la nation italienne est divisée en plusieurs États, tous autoritaires et en partie
dominés par l'Autriche. Les patriotes italiens comptent sur le seul État italien à avoir sauvé sa
Constitution et à œuvrer pour l'unification: le royaume de Piémont-Sardaigne.
Nommé chef du gouvernement en 1852 par le roi Victor-Emmanuel II de Savoie, Cavour
entreprend de moderniser le Piémont pour en faire un État modèle.
3) Créée en 1815, la Confédération germanique regroupe trente-neuf États, sous la présidence
de l'Autriche. Roi de Prusse à partir de 1861, Guillaume 1er de Hohenzollern rêve d'une
Allemagne unifiée sous la domination politique de la Prusse, d'où l'Autriche serait écartée.
La Prusse possède déjà sur l'Autriche une avance économique incomparable, dans la
Confédération comme dans le Zollverein. Pour réaliser ses ambitions, il nomme chancelier le
Prussien Bismarck.
II /L'UNITÉ ITALIENNE (1859-1870)
1) Aidées par la France, hostile à la dynastie autrichienne des Habsbourg, les armées du Piémont
remportent sur l'Autriche les batailles meurtrières de Magenta et de Solferino en 1859.
 Le territoire piémontais s'agrandit de la Lombardie, mais la Vénétie reste autrichienne.
 La lutte pour l'unité continue en Italie centrale grâce à des soulèvements populaires que
Cavour soutient et contrôle ;
- ralliement des duchés de Parme, Modène & Toscane au Piémont-Sardaigne ;
- les comtés de Nice et de Savoie confirment leur annexion à la France par un plébiscite.
2) Dirigée par Garibaldi, l'expédition des Mille «chemises rouges» conquiert l'Italie du Sud sauf
Rome : les autres États pontificaux et le royaume des Deux-Siciles sont annexés. VictorEmmanuel II est proclamé roi du nouveau royaume d'Italie en 1861.
Une nouvelle guerre contre l'Autriche permet aux Italiens de
récupérer la Vénétie en 1866.
La conquête de Rome ne se fera qu'en 1870, favorisée par l'abdication de Napoléon III qui
s'était engagé, pour ne pas déplaire aux catholiques, à protéger militairement le pouvoir du pape.
III /L'UNITÉ ALLEMANDE (1850-1871)
1) Certain que l'unité se fera contre l'Autriche «par le fer et par le sang», Bismarck modernise
l'armée, intensifie son activité diplomatique pour s'assurer la neutralité de la France et de la
Russie.
En 1864, Guillaume Ier refuse l'annexion par le Danemark du Holstein, peuplé surtout
d'Allemands; il entraîne l'Autriche dans une guerre commune victorieuse, où Bismarck teste son
armée et la réaction des autres puissances. La Prusse y gagne le Schleswig et l'Autriche le
Holstein.
2) Accusant les Autrichiens de mal gérer ce duché, la Prusse l'occupe.
- Le conflit austro-prussien qui éclate alors finit très vite à la bataille de Sadowa en 1866, par
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la victoire des soldats prussiens, mieux armés et rapidement mobilisés par voie ferrée.
- La Confédération germanique est remplacée en 1867 par la Confédération de l'Allemagne du
Nord, présidée par Guillaume Ier et gouvernée par Bismarck.
3) Les autres États allemands se méfient de la puissante Prusse, mais la guerre franco-allemande
de 1870 cimente leur union.
La défaite de la France, qui perd l'Alsace et la Lorraine du Nord, marque la naissance de
l'Empire allemand, proclamé à Versailles en 1871.
IV. L’Italie et l’Allemagne : deux nouveaux Etats-Nations
1) Le nouvel État italien installe sa capitale à Rome, opte pour la monarchie constitutionnelle et se
dote d'une administration centralisée à la française avec des provinces et des cantons.
Mais un sentiment d'occupation et d'exploitation par les Piémontais apparaît dans le pays.
La population, divisée culturellement (par les différents dialectes, l'instruction, les coutumes) et
économiquement (entre la richesse du Nord industriel et la pauvreté du Sud agricole) doit être
unifiée : l'éducation, le service militaire, la participation à la vie politique et la célébration de fêtes
nationales doivent former les « nouveaux Italiens ».
2) Le IIe Reich allemand est une fédération de 25 États souverains.
- Gouverné par un empereur, Guillaume 1er, aidé dans sa tâche par un chancelier d'Empire,
Bismarck, le pouvoir fédéral est dominé par la Prusse.
L'Empire allemand possède l'économie la plus dynamique d'Europe; l'unification renforce le
Zollverein où Bismarck fait circuler dès 1872 une monnaie unique, le mark; de nombreux impôts
indirects enrichissent l'État.
C'est enfin une nation de savants, d'écrivains, de musiciens (Nietzsche, Wagner, etc.). Leur
renommée renforce l'idée d'une supériorité de l'Allemagne sur les autres nations d'Europe.
Notions à retenir
1) Etat : ensemble d’individus soumis à un gouvernement et à des lois communs, à l’intérieur de
frontières. Tout État a un symbole : le drapeau.
2) Territoire : espace dans lequel s’exerce l’autorité de l’État. La capitale du territoire est la ville où
se concentrent les organes de direction de l’État.
3) Nation : ensemble d’individus qui présentent des caractères communs (comme la langue), et de
ce fait, sont liés par une solidarité forte et vivante.
4) Patriotisme : sentiment d’affection que l’on éprouve à l’égard du territoire où l’on naît et où l’on
vit. C’est bien souvent la terre des ancêtres. Défendre sa patrie, c’est défendre son territoire, ses
racines, ses valeurs.
5) Nationalisme : attitude agressive qui exalte la supériorité de la nation à laquelle on appartient,
au détriment des autres.
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