Entre 1830 et 1848 : Révolutions nationales et libérales En France : o Quand Louis XVIII retourne à son trône en 1815, il donne aux Français une charte qui préserva l’essentiel des libertés fondamentales. Il satisfait donc la bourgeoisie. Il règne en paix relative. o Son successeur, Charles X, met en place des lois réactionnaires qui vont irriter les bourgeois. Ils refuseront de signer les documents. Charles dissoudra donc la Chambre. Les bourgeois, en réaction à cet événement et à une crise économique profonde, appellent à la révolution. Les étudiants et les ouvriers vont se joindre aux bourgeois. Après trois jours (Trois Glorieuses) – Charles s’enfuit en Angleterre. o Les bourgeois se méfient de la république, préférant une monarchie libérale. Ils offrent donc le trône à Louis-Philippe d’Orléans. Il gouvernera au profit de la haute bourgeoisie (banquiers et hommes d’affaires). La moyenne bourgeoisie, elle, en sera frustrée. Les ouvriers, eux aussi, sont mecontents, puisque l’industrialisation grandissante dans les villes mène à des conditions misérables de vie et des salaires insuffisants. o Ces mécontentements seront ajoutés de 1846 jusqu’en 1848 à une grave crise économique. Une nuit de révolte suffit pour faire tomber le gouvernement et chasser le roi. On rétablit la république ainsi que le suffrage universel (tout le monde a droit de vote). En Belgique : o Les Belges déclarent leur indépendance en 1830, appuyés par les Français et les Anglais, et se donnent une monarchie constitutionnelle. En Pologne : o Les patriotes polonais se révoltent et proclament leur indépendance, espérant pour le même appui que la Belge avait reçu de la France et de l’Angleterre. L’aide ne viendrait pas. Le tsar (puisque la Russie contrôle la Pologne) écrasera la révolution facilement. Dans l’empire autrichien des Hapsbourg : o Une série de révolutions éclatera. Certaines seront libérales mais la plupart seront nationales (des populations se révoltent contre un pouvoir étranger). L’empereur d’Autriche pourra reprendre contrôle assez facilement. L’empire ottoman : o La Grèce est la première à se révolter en 1821. La Grèce obtient son indépendance en 1830, à l’aide de la Grande-Bretagne, la France et de la Russie. o Les Balkans demeurent une région fortement mouvementée par des révolutions nationales. La Russie l’encouragera puisqu’elle aimerait d’étendre vers la Méditerranée. Pour les mêmes raisons, l’Autriche appuiera également certaines populations nationalistes. o La Serbie, le Monténégro, la Roumanie et la Bulgarie obtiennent leurs indépendances à travers diverses guerres, traités et révoltes. o Cette région est surnommée la « poudrière balkanique » puisque c’est une région explosive. o L’empire ottoman est surnommé « l’homme malade de l’Europe » parce qu’il est en déclin. L’Italie : o L’Italie est morcelée en une douzaine de petits états dominés par l’Autriche (sauf le Piedmont) au nord, par les espagnols au sud et ayant au centre les états pontificaux (Vatican aujourd’hui). o Des jeunes libéraux et nationalistes veulent unifier le pays. o Les révoltes éclatent en 1820, 1830 et 1848, mais sont vite étouffées. o Seul le Piedmont, état indépendant et constitutionnel, plus industrialisé que les autres, semble être en position de continuer la lutte pour l’unification de l’Italie. o Cavour, premier ministre du Piedmont, obtient l’unité du nord de l’Italie. Au sud, c’est Gribaldi, un chef charismatique, qui réussira à libérer le sud de l’Italie, à l’aide d’une armée de volontaires (Chemises rouges). o En 1860, le sud et le nord s’unissent pour former le royaume de l’Italie, sous l’autorité du roi du Piedmont, Victor-Emmanuel. o La Vénétie se rajoutera à l’Italie en 1866 et les États pontificaux en 1870. (Ce dernier deviendra indépendant de l’Italie en 1929 avec l’accord de Latran). L’Allemagne o Elle est une confédération de 39 états contrôlés par l’Autriche, dont la Prusse qui apparait comme une puissance montante. o Comme en Italie, plusieurs révolutions sont tentées de 1829 à 1848, mais sont réprimés par l’empire autrichien. o La Prusse va diriger le mouvement d’unité allemande, puisqu’elle est la seule à garder une constitution, elle est la plus développée économiquement et bénéficie d’un accord de libre-échange (Zollverein). Elle a aussi un service militaire long et obligatoire : son armée est forte, puissante et bien équipée. o A partir de 1861, Guillaume I (roi de Prusse) et son bras droit, Otto Von Bismarck, veulent l’unité allemande. o Bismarck, bien capable d’être diplomate, préfère recourir a la force pour régler les problèmes. Il affirme même que « ce n’est pas par des discours que les grandes questions se règleront, mais par le fer et par le sang. » o Bismarck va provoquer une guerre avec l’Autriche. Il gagne en 7 semaines. Il réunit alors les états du Nord en une nouvelle confédération. Il invite ensuite les états du sud à se joindre dans le Zollverein ainsi qu’une alliance défensive. Biskarck par ailleurs amène la France à déclarer la guerre à la Prusse. Il écrase la France. L’Allemagne gagne donc l’Alsace-Lorraine (territoire entre la France et l’Allemagne) et leur impose une indemnité de guerre lourde. o En 1871, le Guillaume I est proclame le kaiser (empereur) du nouveau état allemand. La Paix armée A l’aube du 19e siècle, l’Europe connait une paix armée : c’est-a-dire qu’on n’est pas en guerre, mais on se prépare pour cette éventualité. C’est une période de grande tension. Malgré les essais du congrès de Vienne, l’Europe n’est pas revenue à la situation d’avant la révolution française. Grace aux libéraux, la plupart des pays d’Europe ont une constitution, un régime parlementaire (avec un électorat restreint), et des protections des libertés fondamentales.