DERMATOPOLYMYOSITE I. Définition Affection caractérisée par des lésions inflammatoires musculaires associées à une éruption cutanée dans 2/3 des cas, touchant plus rarement d’autres viscères (poumon, cœur, rein, td). Touche tous les ages avec des Pics de 15 à 24 ans et entre 45 à 54 Rare : 5 / 1.000.000 en France. II. Etude clinique 1. Début - progressif : plusieurs semaines ou mois aigue : qq jours 2. Manifestations musculaires a. déficit moteur +++ - fatigabilité à l’effort puis déficit permanent - atteinte rhizomélique (la plus marquée) racine des 4 membres, bilatérale et symétrique … (signe du tabouret …) atteinte de la musculature axiale moins précoce : +++ muscle oculo moteur : jamais en cas d’association exceptionnelle de la poly myosite à une myasthénie intensité variable, possibilité d’aggravation rapide en qq heures à jour, le malade devient grabataire (testing musculaire régulier …) atteinte de la musculature pharyngée (dysphonie, dysphagie, fausse route) o recherche systématique des troubles de la déglutition o suspension de toute alimentation orale réa - b. myalgies - peu intenses, le plus souvent : crampes, courbatures spontanées ou provoquées par la pression quand elles sont intense appréciation difficile du déficit (lié à la douleur ou réel ?) consistance du muscle variable (élasticité, amyotrophie) … volume musculaire normal ou peu diminué c. rétraction musculo aponévrotique - fréquente, précoces prévention par kinésithérapie passive 3. manifestations articulaires a. arthralgies - 15 à 30 % Atteinte oligo articulaire (poignet, genoux, épaules, MCP et IPP) Corticosensible b. arthrites - exceptionnelles guérissent en qq semaines pas de déformation ni de destruction ostéo articulaire 4. Manifestations cutanées (dermatopolymyosite) : Surviennent le plus souvent après l’installation du déficit moteur (secondaire par rapport à l’appareil locomoteur) a. Erythème péri orbitaire - en lunette coloration lilas œdème : aspect bouffi, aspect porcelaine du visage b. autres localisations - cou décolleté face d’extension coudes-genou sertissure des ongles : très évocatrice c. œdème sous cutané - en lunette généralisé : exception 5. AEG variable et Fièvre inconstante 6. Autres manifestations a. manifestation pulmonaire - généralement secondaire aux pneumopathies d’inhalation à l’hypoventilation alvéolaire aux complications infectieuses du TTT sclérodermie associée ? fibrose pulmonaire interstitielle : 5 à 10 % pouvant être précessive des autres manifestations b. manifestations cardiaques et vasculaires - trouble du rythme supra ventriculaire – ACFA trouble de conduction : BAV peu sensible à la cortico thérapie, stimulateur cardiaque sentinelle insuffisance cardiaque congestive rare Raynaud 25 % c. atteinte rénale - rare hématurie protéinurie / syndrome néphrotique cortico sensible n’interviennent pas dans le pronostic III. 1. Examens complémentaires Signes biologiques Non pathognomonique et orientent vers une pathologie musculaire. a. syndrome inflammatoire : - VS Fibrinogène CRP b. syndrome humoral - transaminase, CPK (peut manquer) aldolase, créatinurie de 24 h c. immunologie - peu d’Auto Ac … connectivite associée AAN Facteur rhumatoïde Anti RNP rare Anti PM I : Ac anti Ag soluble, serait spécifique ; rare 2. EMG - pc normal processus myogène jamais neurogène vitesse de conduction nerveuse normale oriente la biopsie et d’intérêt Dc et évolution 3. Biopsie musculaire - sur muscle clinique atteinte non atrophique guidée par l’EMG à distance de 3 – 4 j car le choc électrique réalise des lésions (sinon faux positifs) IV. / / importance pour le Dc et l’évolution a. lésions cutanées : non spécifique b. lésions musculaires myosite dégénérative +++ vaisseaux intacts infiltrats mononuclés lymphorragie particules virales oriente le Dc Diagnostic + Critère de Bohan et Peter - déficit musculaire augmentation des enzymes musculaires EMG caractéristique - Histologie caractéristique Lésions cutanées cliniquement caractéristiques 4 critères = Dc certains 3 critères = Dc probable V. - - VI. - - Pronostic Longue Complications o Pneumopathie d’inhalation o Rétraction musculo tendineuse o Calcinose diffuse : enfant – ado Calcifications des TC et graisseux profond et superficielle : aponévrose, tendons, muscle Ulcération, infection, cancers +++ bronchique (chez l’homme, par la clinique la radiographie et la TDM th une fois par an, au-delà de 70 ans) et ovarien (chez la femme par écho et TDM pelviennes 1x/an) Pronostic dépend o La réponse au TTT o Survenue ou non de complications o L’association ou non à un cancer TTT prévention des pneumopathies d’inhalation corticothérapie indiquée dès le diagnostic o forme bénigne : 1 mg / kg / j x 4 – 6 semaines puis diminue progressivement o forme grave : bolus de 500 à 1000 mg / j en perfusion pendant 3 h / j étalés sur 3 jours puis relais par voie orale à 1 mg / kg / j associé à du Ca++, Vit D ou diphosphonate, K+, régime pauvre en glucides et lipides et riche en protéine et sel minéraux et sans sel o efficacité devant : disparition des myalgies, stabilisation du déficit immuno suppresseurs : méthotrexate 25 – 50 mg / semaines si échec de la cortico (en IM) plasmaphérèse kinésithérapie passive +++ éviter la rétraction tendineuse et déficit musculaire