L`ostracisme à Athènes C`est deux ans après la victoire de Marathon

publicité
L'ostracisme à Athènes
C'est deux ans après la victoire de Marathon, comme le peuple prenait plus d’audace, que
l'on appliqua pour la première fois la loi sur l'ostracisme ; on l'avait établie par défiance des
gens puissants, parce que Pisistrate était chef du parti populaire, et stratège quand il devint
tyran. La premier frappé de l'ostracisme parmi ses parents fut Hipparchos fils de Charmos
du dème de Collytos ; c'est contre lui d'ailleurs surtout que Clisthène avait établi la loi, parce
qu'il voulait le chasser d'Athènes. L'année qui suivit sous l'archontat de Télésinos, on tira au
sort par tribu les neufs archontes parmi les cinq cents candidats désignés par les électeurs
des dèmes, pour la première fois (les précédents étaient tous élus) et l'on frappa
d'ostracisme Mégaclès fils d'Hippocratès du dème d'Alopéké : donc pendant trois ans on
ostracisa los amis des tyrans en vue de qui la loi avait été établie. Puis la quatrième année
on éloigna aussi ceux qui paraissaient trop puissants, le premier étant Xanthippe, fils
d'Ariphron.
Deux ans après, quand furent découvertes les mines de Maronée (1) et que la Cité eut
retiré de l'exploitation cent talents de bénéfice, certains conseillaient de distribuer l'argent au
peuple. Thémistocle s'y opposa, et conseilla de prêter un talent à chacun des cents plus
riches citoyens ; puis si l'emploi était agréé, de porter la dépense au compte de la Cité. Il fit
alors construire une trière par chacun des Cents, et ce fut avec elle que les Athéniens
combattirent les Barbares à Salamine.
A ce moment Aristide, fils de Lysimaque fut ostracisé. La quatrième année après les
Athéniens rappelèrent tous ceux qui avait été frappés d'ostracisme, à cause de l'expédition
de Xerxès ; à l'avenir, ils ordonnèrent aux ostracisés de séjourner au-delà des caps
Geraistos et Skyllaion (2) sous peine d'être définitivement privés de leurs droits civiques
(atimie).
ARISTOTE, Constitution des Athéniens
(1) Nouveau filon des mines du Laurion.
(2) Extrémité S-W de l’Eubée, et extrémité E. du Péloponnèse.
Téléchargement