Les âges de la vieillesse : G.Minois : « rien de plus fluctuant que les contours de la vieillesse, complexe physio psychosocial. A-t-on l’âge de ses artères, de son cerveau, de son moral ? ou bien est-ce le regard des autres qui nous classe un jour parmi les vieux ? » Chez les personnes âgées, l’ équilibre physique, social peut basculer. Il existe des facteurs de stress influençant la personne âgée. Phénomènes identifiés comme particulièrement agressifs pour l’être humain vieillissant. - l’âge : à partir de quand est on vieux ? - l’état de santé physique - l’état de santé mentale - les revenus qui diminuent après la retraite - le statut économique, l’environnement… Effets du vieillissement physiologique : - diminution des capacités fonctionnelles et augmentation de la vulnérabilité face à la maladie (personne âgée fragile) - présence de maladie chronique - déficits sensoriels comme la surdité, problèmes musculosquelettiques (athrose, ostéoporose.. ) peuvent entraver le contrôle de l’environnement. - La douleur - La consommation de médicaments ( souvent surconsommation de somnifères qui agissent sur la mémoire). Les médicaments contre la douleur peuvent donner un syndrome confusionnel. - Problèmes psychologiques avec la baisse de l’estime de soi Ces nombreuses pertes augmentent le risque de dépression,de suicide et la dépendance. Dimension psychologique : Les nombreux évènements qui altèrent le concept de soi (image et estime de soi) représentent un grave danger pour la santé mentale des personnes âgées. Certains mécanismes de défense peuvent entraîner de l’anxiété, du stress, l’apparition de problèmes psychiques ( dépression, suicide, démence… ) Dimension sociologique : -maintien des rôles sociaux, des liens est difficile car la personne âgée n’a plus la même place dans la société. -manque de connaissance sur les mesures préventives et les ressources disponibles ( sécurité, télé alarme… ). Manque d’info pour le maintien à domicile. -question de revenus : une garde à domicile coûte cher. La personne agée devra s’adapter à tous ces facteurs. A cette expérience nouvelle, l’homme agé devra s’adapter. En cela, comme le souligne Henri Ey dans son manuel de psychiatrie, la vieillesse est exemplaire puisque le « sénescent doit (s’y) adapter ainsi qu’à son milieu, alors que l’enfant n’a pas à s’adapter à son enfance, ni l’adulte à sa maturité. Identité : Enfant qui devient adulte verra une maturation physiologique, psychologique, sociale dans le sens de la construction. Dans le vieillissement, il y a plutôt des changements physiologiques, psychologiques et sociaux auxquels la personne âgée devra s’adapter. Par exemple, la mémoire moins efficace qu’avant, les chutes et déséquilibres plus fréquents. Pour comprendre la personne âgée et les changements de la personnalité, il y a 3 théories. Change-t-elle avec l’avancement de l’âge ? - la théorie des traits : l’approche des traits considère que les éléments fondamentaux de la personnalité restent stables au cours de la vie adulte. - La théorie du développement : l’approche dynamique de la personnalité (approche psychanalytique) considère au départ que la personnalité est un système de développement qui passe par une série de changements qualificatifs ( de structure) à des moments particuliers de la vie. On évolue tout au long de notre vie. On traverse des épisodes de crises et c’est en fonction de la résolution de ces crises que l’on évolue. Selon Erickson, 8 étapes du développement : 1. prime enfance 2. enfance 3. âge du jeu 4. âge de l’école 5. adolescence 6. début de l’âge adulte 7. âge adulte moyen (vers 40 ans, moitié de vie) 8. âge adulte avancé Les crises sont à la fois une menace mais aussi l’occasion de changer. Le danger est de prendre un modèle de relation inadapté à la situation présente mais sécurisant car connu de longue durée. La chance est de créer quelque chose de nouveau convenant mieux à la situation actuelle et de négocier de nouvelles réponses sans abandonner totalement les anciens modèles. La résolution positive d’une étape est cruciale pour la résolution des étapes suivantes. Un conflit non résolu continuera à exiger de l’énergie et à causer d’autres difficultés. - théorie cognitive : le moteur du changement de la personnalité réside dans la perception par l’individu de la nécessité et de la possibilité du changement. Tant que les gens ne perçoivent par la nécessité de changer, ils n’évoluent pas. Il faut avoir conscience du besoin de changer. Comment les personnes âgées réagissent-elles face à des moments clés ? Il y aura des moments difficiles auxquels elle devra s’adapter, moments de transition et d’adaptation. Le temps des pertes : - mort du conjoint : elle va endosser un nouveau rôle de vie seule. Avant chacun avait un rôle bien particulier. Après cet épisode, elle devra assurer le rôle de la personne partie, doit s’y adapter. Elle va se découvrir une nouvelle identité, adopter un nouveau style de vie. Cet épisode aura des conséquences importantes avec un risque élevé de - mortalité, des conséquences physiques. Cela entraine souvent une dépression avec une prise de médicaments et une augmentation de l’alcoolisme. La retraite : crise sociale. Environ les mêmes conséquences. Le corps : les modifications touchent le côté narcissique de la personne. La maladie physique Tous ces changements provoquent un travail de deuil : 1ère phase : phase de choc 2ème phase : affronter la réalité - dénégation, refus - colère, irritation, agressivité - dépression réactionnelle 3ème phase : acceptation 4ème phase : réinvestissement dans l’avenir Comment aider une personne en phase de deuil ? poly. Lors d’une situation de crise ( 1ère maladie, chute, hospitalisation) le vieillard peut brusquement démissionner, en adoptant des conduites de fuite comme : - la régression avec le ralentissement idéatoire, confusion, trouble de la marche, incontinence… - la recherche de maternage et de la dépendance, besoin qu’on s’occupe d’eux, refus de manger seul… - le refuge dans la maladie avec désinvestissement total, souhait de la mort, rejet ou opposition aux soins ( refus des perfusions…) Si le patient a été fragilisé par une polypathologie, par un rejet socio-familial et par un état dépressif, la restauration d’un équilibre est souvent longue et passe par des structures spécialisées (soins de suite gériatriques). Il fait partie d’un complexe physique, psychologique et social. LA DEPRESSION : - réactionnelle : survient suite à un problème, un événement de vie, pathologie… réaction à un phénomène qu’elle arrive à identifier. D’épuisement : moments dépressifs cumulés. La personne est complètement à plat, fatiguée… D’involution : dépression des personnes dont on parle de sénélité. La prise en charge est différente selon les établissements. - chimiothérapie : médicaments - psychologique : la personne parle de son problème. Des antidépresseurs sont donnés au patient, il va mieux dormir, on travaillera mieux sur le problème. Les problèmes de sommeil sont importants à signaler. L’anxiété : bcp de mal à s’endormir La dépression : se réveille vers 1h, s’endort bien mais se réveille en pleine nuit. Ne va pas se rendormir et va cogiter. La dépression peut être caractérisée par une association de symptômes. - humeur dépressive, pratiquement constante. Personne triste baisse dans l’intérêt, ou du plaisir dans presque toutes les activités. Parfois troubles de l’appétit Troubles du sommeil : insomnie ou hypersomnie ( veut toujours dormir car ne pense à rien) Ralentissement psychomoteur ou agitation Fatigue, perte d’énergie Sentiments d’indignité ou de culpabilité Diminution des capacités de concentration ou de décision Idées suicidaires. Diagnostic différentiel de la dépression : - dépression secondaire : une maladie physique ou un facteur organique entraîne un état dépressif. - Dysthymie : troubles de l’humeur . c’est une forme chronique et moins importante que la dépression. - Syndrome de glissement : le malade,souvent atteint de maladies multiples, renonce à vivre à la suite d’un stress physique ou psychique. Marre de se battre contre la pathologie. - Troubles d’adaptation avec humeur dépressive : comportement inadapté à la vie de tous les jours. La personne âgée peut présenter une « dépression masquée ». Elle nie d’être dépressive mais a toujours mal quelque part, manque d’énergie mais dit que ça va, que ça ira mieux demain. Parfois, baisse de l’estime de soi « je vaux plus rien », problème de sommeil. Si on les prend en charge, ça ira mieux. L’ANXIETE : - - coloration névrotique : certaines choses refoulées ressortent sous forme de peur, de choses impalpables, de douleur. Ce sont des symptômes somatiques. La personne doit retrouver ce pour quoi elle est anxieuse. Coloration régressive : elle est anxieuse de tout ce qui va lui arriver, donc va régresser. Maladies psychosomatiques : manifestation névrotique de l’anxiété. Les signes de l’anxiété : - peur de l’oubli - nausées - constipation - « boule d’angoisse » sur la poitrine - problème de sommeil, pour s’endormir. Prise en charge anxiolytique. La personne âgée peut présenter des troubles nouveaux de la personnalité, concernant un mode adaptatif pathologique ou conséquence d’une maladie psychiatrique. Ex : - syndrome de Diogène : accumule tout, domicile est comme une immense collection. Beaucoup d’animaux, misère physique et psychologique, souvent avec des problèmes d’éthylisme. - Dépression résistante : la personne résiste, s’englue dans un syndrôme dépressif de plus en plus et va dépasser le mode de vie. Psychose tardive : vers 45-50 ans, manifestation psychotique qui va surgir. Psychose maniacodépressive. Troubles délirants : ce sont des tableaux cliniques marqués par la présence d’idées délirantes ( fausse interprétation, convaincue de la réalité), et d’hallucinations (perceptions sans objet, par ex entend des sons) Ils s’observent principalement dans : - schizophrénie tardive - dépression grave ( syndrome de Cottard) : ils disent « je n’existe plus », négation d’organes « ce bras n’est plus le mien ». - déficits sensoriels avec illusions dans le domaine concerné. - Démence de type Alzheimer. LE VIEILLISSEMENT PATHOLOGIQUE : Vieillissement cognitif. C’est difficile d’estimer l’état cognitif de quelqu’un. Il faut se baser sur ce qu’il était avant. Certaines aptitudes subissent la pathologie. On aura la mise en place de certains tests pour voir quand cela devient pathologique. - tests qui tiennent avec l’âge ( par exemple le vocabulaire) - d’autres qui sont sensibles au vieillissement : tests avec des figures. Les fonctions cognitives : - activités mnésiques : apprendre, conserver, utiliser les infos. - Activités perception motrices : praxique, gnosie, reconnaître et identifier les formes et les objets. Constituer un répertoire de geste pour utiliser et communiquer. - Activités verbales : acquérir, produire et comprendre les signes d’une langue. - Activités organisatrices : jugement et raisonnement. Une fonction perturbée se reporte sur les autres. Baisse des fonctions cognitives Baisse de la vitesse psychomotrice Sénescence ou atteinte pathologique Facteurs bio Facteurs psychologiques facteurs sociaux Troubles d’adaptation, Démotivation, dépression isolement social,retrait Non utilisation des fonctions cognitives Quand il y a trouble des fonctions cognitives, on peut entrer dans le syndrome démentiel. Selon l’OMS, c’est l’ « altération progressive de la mémoire et de l’idéation suffisamment marquée pour handicaper les actes de la vie de tous les jours, apparue depuis au moins 1 mois, et associée à un trouble d’au moins d’une des fonctions suivantes : langage, calcul, jugement, altération de la pensée abstraite, praxie, gnosie ou modification de la personnalité. » On distingue deux grandes catégories de démence : - démence dégénérative de type Alzheimer - démence non dégénérative comme les démences vasculaires, l’hydrocéphalie chronique de l’adulte, démence éthylique, démence du SIDA, maladie de CreutzfeldJacob. La démence n’est pas une maladie en soi. Les examens complémentaires permettent non pas d’affirmer le diagnostic de la maladie d’Alzheimer mais d’éliminer le diagnostic d’autres démences curables. LA MALADIE D’ALZHEIMER : C’est un syndrome clinique caractérisé par l’altération progressive et irréversible des fonctions cognitives, accompagné de modifications neuro-histologiques particulières comprenant dégénérescence neuro-fibrillaire et plaques séniles. Elle peut s’exprimer avant ou après 65 ans. Evolution de la maladie : Phase 1 : perte graduelle de la mémoire, pouvant causer de la dépression et de l’anxiété, qui passe souvent inaperçue. les personnes ont tendance à minimiser et pallier les difficultés. L’environnement familial de la personne n’est pas toujours conscient du problème. Phase 2 : la mémoire à court terme et la mémoire de travail se dégradent. La personne a de plus en plus de mal à apprendre et retenir des informations nouvelles. La mémoire des faits anciens est efficiente. Désorientation dans le temps et dans l’espace. Difficultés pour planifier, se souvenir de certaines activités (repas, prise de médicaments…) Apparition de certains troubles cognitifs : - aphasie - apraxie - agnosie - prosopagnosie (non reconnaissance des visages familiers) troubles psychocomportementaux : immobilité, anxiété, dépression, changement de la personnalité entrainant des conflits interpersonnels. Phase 3 : Désorientation très importante, confusion. Syndrome de préjudice. Parfois hallucinations. Inversion du rythme nycthéméral. La dégénérescence nerveuse entraine la réapparition de certains réflexes archaiques comme le grasping, une incontinence fécale et urinaire. Négligence de l’hygiène corporelle. Comportement d’errance. Accentuation des troubles psychocomportementaux ou au contraire, apathie. Syndrome AAA : aphasie, agnosie, apraxie. Le traitement agit sur les neurotransmetteurs des synapses. Cela va freiner l’évolution pendant 2 à 3 ans. Dément triste : antidépresseurs ne fonctionnent plus.