Les nombres complexes. 1°) Définitions. Soient a et b deux réels quelconques, le couple ordonné (a,b) est appelé nombre complexe. A est appelée partie réelle du complexe et b partie imaginaire. L’ensemble des nombres complexes est noté C. Représentation. Dans le plan rapporté au repère orthonormé, le point M d’abscisse a et d’ordonnée b est appelé image du complexe z = (a,b). On dit encore que z est l’affixe de M. ρ θ Argument. si a = b = 0 alors M est confondu avec O et on pose z = 0 ( ) sinon l’angle θ = Ox, OM est appelé l’argument de z. Il est défini à 2kπ près où k∈IN. Module. On appelle module de z et on note |z| la longueur OM. On note ρ = OM . Remarque : On a alors : a = ρ×cos θ et b = ρ×sin θ et réciproquement ρ = a 2 + b 2 et tan θ = b , on peut alors noter z = a (a,b) ou z = (ρ,θ). Egalité. Deux complexes z1 = (a1 ,b1) et z2 = (a2 ,b2) sont égaux si et seulement si a1 = a2 et b1 = b2 c’est à dire si les images M1 et M2 sont confondues. Deux complexes sont égaux si et seulement si les modules sont égaux et les arguments sont égaux à 2kπ près. 2°) Opérations sur les complexes. Conjugué. Deux complexes z1 = (a1 ,b1) et z2 = (a2 ,b2) sont conjugués si et seulement si a1 = a2 et b1 = −b2 c’est à dire si les images M1 et M2 sont symétriques par rapport à l’axe des abscisses. Le conjugué de z se note z Remarques : un nombre et son conjugué ont le même module et des arguments opposés. Le conjugué du conjugué est luimême : z = z θ −θ ρ ρ Addition - soustraction. On définit la somme de z1 = (a1 ,b1) et z2 = (a2 ,b2) par z1 + z2 = (a1+ a2 , b1+ b2) Remarques : Si on note M1 l’image de z1 , M2 l’image de z2 et M l’image de z = z1+ z2 alors on a : OM = OM 1 + OM 2 Puisque OM≤OM1+OM2 on a : |z1+z2| ≤ |z1| + |z2|, on retiendra le module d’une somme est inférieur ou égal à la somme des modules. On définit de la même manière la soustraction de z1 = (a1 ,b1) et z2 = (a2 ,b2) par z1 − z2 = (a1 − a2 , b1 − b2) Remarque : l’addition et la soustraction des nombres complexes sont associatives et commutations comme leurs homologues dans IR. Multiplication. On définit le produit des complexes z1 = (ρ1 ,θ1 ) et z2 = (ρ2 ,θ2 ) par le complexe z de module ρ1 × ρ2 et d’argument θ1 + θ2 . On note (ρ1 ,θ1 )× (ρ2 ,θ2 ) = ( ρ1 × ρ2 , θ1 +θ2 ). D’après ce qui précède : la partie réelle de z est : ρ1 × ρ2 × cos (θ1 +θ2) = ρ1 × ρ2 × [ cos (θ1) × cos(θ2) − sin (θ1) × sin(θ2) ] = ρ1 × cos (θ1) × ρ2 ×cos(θ2) − ρ1 ×sin (θ1) × ρ2 ×sin(θ2) = a 1 × a 2 − b 1 × b 2. la partie imaginaire de z est : ρ1 × ρ2 × sin (θ1 +θ2) = a1 × b2 + b1 × a2. On note alors : (a1,b1) × (a2,b2) = (a1 × a2 − b1 × b2 , a1 × b2 + b1 × a2 ) Division. On définit le quotient des complexes z1 = (ρ1 ,θ1 ) et z2 = (ρ2 ,θ2 ) par le complexe z de module ρ1 ÷ ρ2 et d’argument θ1 − θ2 . On note (ρ1 ,θ1 )× (ρ2 ,θ2 ) = ( ρ1 × ρ2 , θ1 − θ2 ). En particulier : 1 1 = ,−θ z ρ 3°) Différentes notations. Notation algébrique. D’après ce qui précède, quelque soit le complexe (a,b) on a : (a,b) = (a,0)+(0,b) Or les (a,0) a son image sur l’axe des abscisses, on peut le confondre avec le réel a et (0,b) a son image sur l’axe des ordonnée, π on dit que c’est un imaginaire pur. Son argument est toujours On distingue en particulier (0,1) de module 1 et d’argument π 2 2 + 2k π . + 2kπ en le nommant i . Puisque (a,0) correspond à a fois l’unité d’abscisse 1, on note (0,b) = b×i = ib , on peut écrire z = a+ib où i est un nombre imaginaire tel que i² = (0,1)×(0,1) = (-1,0) = -1. Le complexe z = (a,b) peut donc se noter z = a+ib où i² = -1. C’est la notation algébrique de z. Son avantage est de simplifier la rédaction lors de sommes ou différences, en effet : Si z = a+ib et z’ = c+id alors z+z’ = a+c + i( b+d ) et z−z’ = a−c + i( b−d ) Par contre elle n’est pas pratique lors des multiplications. Notation trigonométrique. On sait déjà que si z = (a,b) alors a = ρ×cos θ et b = ρ×sin θ or z peut s’écrire z = a+ib donc il vient : z = ρ×( cos θ + i sin θ ) C’est la notation trigonométrique de z. Son avantage est de simplifier la rédaction lors de produits, en effet : Si z = ρ1×( cos θ1 + i sin θ1) et z’ = ρ2×( cos θ2 + i sin θ2) alors zz’ = ρ1ρ2×( cos (θ1+θ2) + i sin (θ1+θ2) ) Et surtout : zn = ρ1n×( cos nθ1 + i sin nθ1) Notation exponentielle. Lorsqu’on élève un complexe a la puissance n on remarque que le module est élèvé à la puissance n et l’argument est multiplié n fois, d’où la notation z = ρeiθ où eiθ = cos θ +i sin θ. 4°) Formule de De Moivre et formules d’Euler. Si on considère les complexes de module 1 et d’argument θ, ils se notent : z = cos θ + i sin θ et on a : zn = ρn×( cos nθ + i sin nθ) donc (cos θ + i sin θ )n = cos nθ + i sin nθ pour tout n ∈ IN C’est la formule de De Moivre. Puisque : eiθ = cos θ +i sin θ on a aussi e-iθ = cos -θ +i sin -θ = cos θ − i sin θ d’où on obtient : cos θ = e iθ + e −iθ e iθ − e −iθ et sin θ = ce sont les formules d’Euler. 2 2i 5°) Racines nièmes d’un nombre complexe. Soit z’ = (r, α) un complexe on cherche les racines nièmes de z’. On cherche donc les z vérifiant zn = z’. Notons z = (ρ,θ) = ρ×( cos θ + i sin θ) Le module de zn est ρn et son argument est nθ donc ρn = r et nθ = α+2kπ où k ∈ IN α 2 kπ donc r = n ρ et θ = + n n Lorsque k décrit IN, l’angle θ prend n valeurs distinctes dans [0 ;2π[, formant ainsi n complexes racines nièmes de z’ de même module. On retiendra : un complexe a n racines nièmes de même module, formant les sommets d’un polygone régulier si n>2. Cas particuliers : les racines nièmes de l’unité. 6°) Résolution de l’équation du second degré. Soient a,b,c des réels et z un nombre complexe. On cherche à résoudre az²+bz+c = 0 (1) c Soit a = 0 et alors (1) devient bz+c = 0 donc z = − b 2 Soit a ≠ 0 et alors (1) devient z 2 + 2 b c b b2 c b b 2 − 4ac =0 z + = 0 donc z + − 2 + = 0 donc z + − a a 2a a 2a 4a 4a 2 Notons alors ∆ = b2-4ac −b+ ∆ −b− ∆ ou z = 2a 2a −b Soit ∆ = 0 donc z = 2a −b+i −∆ −b−i −∆ ou z = Soit ∆ < 0 donc -∆ > 0 et alors z = 2a 2a Exemples : Résoudre x2-x-2 = 0 puis résoudre x2+x+1 = 0 Soit ∆ > 0 donc z = 7°) Applications à la géométrie.