Longue vie à nos articulations ! Dr Odile Picard-Paix www.nouvellescles.com
LONGUE VIE À NOS ARTICULATIONS ! Les différents facteurs qui prédisposent aux problèmes articulaires
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tiel, dès l’enfance ou l’adolescence, afin de corriger au mieux
l’axe des membres inférieurs, grâce au port de semelles ortho-
pédiques dans des chaussures de qualité. Il faudra également
orienter ces jeunes patients vers des activités sportives adaptées,
non traumatisantes, et vers une éventuelle prise en charge par un
kinésithérapeute.
Un facteur héréditaire est aussi fréquemment observé chez
les patients atteints d’arthrose des doigts. On constate en effet
qu’elle est transmissible principalement de mère en fille. Cette
part héréditaire est retrouvée dans 70% des arthroses des doigts,
alors qu’elle est de 50% pour l’arthrose des genoux et de 30%
pour l’arthrose des hanches.
On a démontré que certaines arthroses familiales étaient dues
à une anomalie génétique. En effet, si une personne sait que son
père ou sa mère a eu une arthrose du genou ou de la hanche,
elle peut faire de la prévention, en veillant à ne pas surmener ses
articulations. Tous ces conseils concernent la vie courante et les
pratiques sportives5. Une hantise bien légitime est de subir à un
âge relativement jeune les mêmes atteintes et les mêmes handi-
caps que leurs propres parents.
5 Voir les quatrième et cinquième parties.
Une maladie osseuse de croissance, la maladie de Scheuer-
mann ou le développement d’une spondylarthrite ankylosante
à la fin de l’adolescence potentialisent également la survenue de
lésions articulaires dégénératives à l’âge adulte.
– La maladie de Scheuermann. Vers l’âge de 10 ans, on observe
chez les enfants atteints de cette maladie un dos plus arrondi,
mais indolore. Puis, durant l’adolescence, cette cyphose6 com-
mence à devenir plus ou moins douloureuse. Ces douleurs s’in-
tensifient chez le jeune adulte, au moment où il subit d’éventuels
microtraumatismes d’origine sportive ou professionnelle. Plus
tard, cette anomalie de croissance évolue vers la survenue de
douleurs rachidiennes chroniques liées à l’arthrose qui s’est ins-
tallée vers 30-40 ans. Il est donc essentiel de dépister cette mala-
die dès le plus jeune âge de l’enfant pour éviter les efforts phy-
siques comme le port de charges lourdes, ainsi que les pratiques
sportives nocives pour le dos. La natation demeure le meilleur
sport pour ces enfants. Une orientation professionnelle adaptée
est essentielle, afin de limiter les risques d’arthrose du rachis avec
un handicap de plus en plus invalidant.
– La spondylarthrite ankylosante. Cette maladie rhumatismale,
dont les premiers symptômes apparaissent entre 18 et 30 ans,
affecte plus souvent les garçons. Généralement héréditaire, on y
retrouve comme facteur génétique la présence d’une anomalie
du gène HLAB27. Les atteintes articulaires concernent principa-
lement les lombaires et le bassin: le jeune patient ressent des
douleurs lombaires basses et sacro-iliaques, de fréquentes scia-
6 Voir lexique.