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4. Le taux de chômage est le plus élevé chez les jeunes personnes instruites, en particulier les
jeunes diplômés. Sur le plan des compétences, la majorité des chômeurs sont des travailleurs peu
qualifiés, on estimait leur proportion à 66 pour cent du nombre total de chômeurs en 2011. En
conséquence, ces dernières années, l’augmentation du chômage a surtout baissé pour les jeunes instruits,
ce qui reflète un déséquilibre structurel croissant entre les demandes d’emplois, tournées vers le travail
non qualifié, et une augmentation de l’offre de main-d’œuvre qualifiée.
5. En ce qui concerne l’égalité homme femme, si la Tunisie est l’un des pays les plus avancés
de la région dans le domaine, il faut veiller à préserver le bilan positif sur le statut de la femme. Les
femmes ont bénéficié d’investissements de haut niveau du gouvernement tunisien dans l’éducation, et des
progrès non négligeables ont été accomplis dans l’éducation et la parité salariale. Cependant, malgré le
fait que les femmes ont accès à l’éducation et qu’elles constituent véritablement la majorité des diplômés
de l’enseignement supérieur, elles sont moins susceptibles d’être recrutées.
6. Le potentiel de croissance économique à moyen terme de la Tunisie demeure favorable,
mais il faut déclencher un ensemble complet de réformes structurelles visant à stimuler les
investissements privés. On peut s’attendre à ce que le rythme de croissance augmente à environ 3,7 pour
cent en 2013 et à 4,9 pour cent en 2014. Cela suppose une augmentation significative des investissements
et des exportations, et une reprise du tourisme. Le commerce doit jouer un rôle plus important,
notamment (i) en rendant le secteur onshore plus concurrentiel, et (ii) en exploitant le potentiel dans les
secteurs des services, puisque la majeure partie des gains de productivité (et donc de la compétitivité) et
l’expansion économique dans les années à venir se feront dans le secteur des services. Cela nécessite de
poursuivre et de mener à bien un ensemble de réformes par le gouvernement intérimaire, ce qui conduira
à la croissance des investissements, notamment les investissements privés nationaux. Renforcer le climat
des investissements, en donnant plus de place à l’investissement privé dans les services et les industries
de réseau, et améliorer encore l’accès au financement: élément essentiel dans l’encouragement de
l’investissement privé et la promotion des exportations.
7. Le processus de transition vers un régime démocratique constitue une base solide pour une
plus grande participation du secteur privé et la diversification économique. Les réformes politiques
engagées par le gouvernement de transition ont contribué à créer les conditions pour le développement
des exportations et la diversification économique. Le gouvernement a lancé une série de réformes visant à
améliorer l’environnement des affaires et à attirer les investissements. Les réformes visent à éliminer les
lourdeurs administratives, à réduire la discrétion et à accroître la transparence dans le cadre réglementaire
et juridique des investissements, tout en supprimant les privilèges et les monopoles/concessions afin de
permettre une plus grande « contestabilité » et une concurrence plus saine des marchés.
Contexte sectoriel
8. La proposition de valeur nationale actuelle de la Tunisie en matière de commerce met
l’accent sur ses avantages comparatifs (faibles coûts de la main-d’œuvre) plutôt que sur ses
avantages «concurrentiels». En conséquence, les industries à faible valeur ajoutée combinée à une main-
d’œuvre peu qualifiée sont actuellement surreprésentées dans les secteurs productifs de la Tunisie. Cela
sape le potentiel de croissance du pays, ce qui n’est pas bon pour l’avenir sur le plan de la pérennité, ceci
pour un certain nombre de raisons :
9. Les marchés d’exportation Tunisiens restent fortement orientés sur l’Europe. Bien que la
structure des exportations s’est peu diversifiée au fil du temps, les principaux marchés d’exportation de la
Tunisie restent presque inchangés et présentent des perspectives de croissance modérée. L’Union
européenne représentait plus de 70 pour cent des exportations de la Tunisie en 2010 (surtout la France,
l’Italie et l’Allemagne qui représentent à eux seuls 56 pour cent du total des exportations en 2010). En
outre, la Tunisie doit faire face à la dépendance structurelle étant donné que ses exportations se fondent
sur un modèle d’intégration vertical défini par les entreprises européennes. En raison de la structure de ses