. DOCUMENT D’INFORMATION SUR LE PROJET (PID) STADE DE LA CONCEPTION Rapport n° : PIDC623 . Nom du projet Tunisie : prêt à l’appui du développement de la compétitivité et des exportations Région MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD Pays République de Tunisie Secteur(s) Administration centrale (30 %), industrie et commerce (30 %), autre commerce intérieur et international (20 %), autres industries (15 %), financement des PME (5 %) Instrument de prêt Prêt d’investissement spécifique Numéro du projet P132381 Emprunteur(s) République de Tunisie Agent d’exécution Ministère du Commerce et de l’Artisanat Catégorie environnementale C-pas nécessaire Date de préparation du document d’information 11 octobre 2012 Date estimée de l’évaluation 25 janvier 2013 Date estimée de présentation au Conseil 21 mars 2013 Décision sur le descriptif de l’opération la réunion d’examen a autorisé la poursuite de la phase de préparation . I. Introduction et contexte Contexte local 1. Avec l’élection, en octobre 2011, d’une assemblée constituante et la formation d’un nouveau gouvernement, la Tunisie a mené à bonne fin la première phase de sa transition politique à une démocratie multipartite. En janvier 2011, la révolution de Jasmin a entraîné une vague de manifestations qui ont mis un terme aux 23 ans de règne du Président Zine El Abidine Ben Ali et marqué le début d’une nouvelle ère politique et économique. La révolution a été alimentée par un sentiment généralisé de colère et de frustration quant au manque d’inclusion sociale et politique, aux problèmes de gouvernance et de corruption, à la montée du chômage et à l’augmentation du coût de la vie. Le 23 octobre 2011, sur les 4,1 millions d’électeurs inscrits, 90 % ont participé à l’élection de l’Assemblée constituante. Le Président de l’Assemblée constituante a annoncé, en avril 2012, qu’il prévoyait que le projet de constitution serait prêt fin octobre 2012. Une fois la nouvelle constitution adoptée, il y aura de nouvelles élections. Le gouvernement désigné par l’Assemblée constituante a annoncé, en mars 2012, que les prochaines élections nationales se tiendraient une fois la nouvelle constitution adoptée, sans doute en mars 2013, et au plus tard fin juin 2013. 2. La persistance des troubles sociaux la majeure partie de 2011, la crise de confiance dans la zone euro et la guerre en Libye ont eu une incidence négative sur les résultats économiques cette année-là. Le gouvernement de transition a alors adopté un train de mesures de politique budgétaire et monétaire visant à atténuer l’impact de la révolution sur l’économie et à soutenir la reprise. Malgré la judicieuse riposte des pouvoirs publics, l’activité économique a bien souffert des effets conjugués de l’incertitude politique, des tensions sociales et des grèves, de la crise européenne et de la crise libyenne. En conséquence, la croissance économique a été négative (-1,8 %) en 2011. L’investissement direct étranger, déjà à un bas niveau du fait de la crise financière mondiale de 2008, a encore diminué de 25 % (en valeur nominale). 3. Pour la Tunisie, le tout premier défi à relever consiste à assurer la stabilité économique et sociale sachant que les perspectives économiques à court terme demeurent incertaines. Selon les projections, la croissance du PIB sera de 2,4 % en 2012, mais le rythme de la reprise dépendra de l’aptitude du gouvernement à gérer les tensions sociales et politiques dans le pays, de l’exécution et des effets du vaste programme de relance budgétaire et de l’ampleur de la récession européenne qui se répercutera sur le tourisme, les exportations et les IDE. 4. La forte hausse du chômage est le problème socioéconomique le plus urgent à résoudre pour la Tunisie, et elle est aussi un aspect majeur de la frustration des jeunes qui a conduit à la révolution de janvier 2011. Le chômage, déjà élevé, a continué d’augmenter ces dernières années, la croissance économique n’étant pas assez forte pour créer des emplois en nombre suffisant de façon à absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail. Du fait du ralentissement économique, le taux de chômage est passé de 13 % à 18,9 % (soit environ 740 000 personnes) entre 2010 et 2011. Il semble s’être désormais stabilisé, revenant à 18,1 % au premier trimestre 2012. Le chômage est de 20 % chez les diplômés de l’enseignement supérieur et d’environ 27 % chez les 20-29 ans, alors que la moyenne nationale avoisine 14 % (Banque mondiale, 2010). À en juger par les tendances démographiques, sans accélération sensible du rythme de croissance économique, le chômage continuera d’augmenter au cours de la décennie. Contexte sectoriel et institutionnel 5. Pour réduire le chômage, le gouvernement doit adopter des réformes structurelles visant à transformer une économie caractérisée par des salaires bas et une faible valeur ajoutée en une économie du savoir à forte intensité de compétences. Compte tenu de la structure actuelle de l’économie, la réactivité de l’emploi à la croissance sera inévitablement faible, et il se peut qu’un fort taux de croissance du PIB et des exportations ne permette pas forcément de réduire notablement le chômage. En quelque sorte, le système de production actuel se caractérise encore principalement par l’utilisation intense d’une main-d’œuvre peu qualifiée et de faibles taux de création de valeur ajoutée. La Tunisie doit donc passer à un niveau plus élevé de la chaîne de valeur dans les branches d’activité traditionnelles et promouvoir de nouveaux investissements dans les secteurs à forte intensité de compétences pour renforcer la création de valeur ajoutée, accroître la productivité et les exportations à forte valeur ajoutée de façon à réduire durablement le chômage (Banque mondiale 2010). Il sera nécessaire de promouvoir la diversification économique dans des secteurs inexploités comme les technologies de l’information, le secteur manufacturier et les soins de santé et d’aligner la formation professionnelle sur les futurs besoins du marché du travail. -2- 6. Les exportations comme moteur de la croissance font toujours l’objet de restrictions. Les succès de la Tunisie en matière de croissance et de développement ces dernières décennies tiennent en grande partie à l’exportation de biens et de services, qui a progressé à un taux annuel moyen d’environ 5,3 % entre 1997 et 20071. Pour que les exportations tunisiennes restent un important moteur de croissance et contribuent à réduire le chômage, le pays doit prendre véritablement conscience de plusieurs défis et s’efforcer de les relever dans l’optique de développer les exportations et de passer à un barreau supérieur de l’échelle technologique. 7. En conséquence des insuffisances passées, la Tunisie est un exportateur net et a accru sa part des marchés en expansion dans seulement 2 de ses dix principaux produits exportés. Elle doit non seulement améliorer le climat de l’investissement et le cadre juridique réglementant le secteur privé et les exportations, mais doit aussi : i) aider les entreprises à accéder à de nouveaux marchés (diversification des produits et des marchés) et consolider leur position sur les marchés existants ; ii) améliorer l’accès des PME au financement des exportations ; iii) améliorer les chaînes d’approvisionnement interne ; et iv) passer à un barreau supérieur de l’échelle technologique pour développer encore les exportations tunisiennes et contribuer à la création d’emplois. Ces observations justifient le financement du projet proposé à l’appui du développement de la compétitivité et des exportations. Relation avec la stratégie d’aide-pays 8. Le programme de la Banque en Tunisie est désormais énoncé dans la Note de stratégie intérimaire pour l’exercice 12-13, préparée après l’élection de l’Assemblée constituante et la formation du gouvernement. Un Mémorandum économique par pays ne sera probablement préparé en intégralité qu’après la mise en place d’un gouvernement élu dans le cadre d’une nouvelle constitution. L’équipe de la Banque a donc préparé une Note de stratégie intérimaire, qui a été examinée par le Conseil en juillet 2012. Cette note décrit un programme du Groupe de la Banque mondiale visant à contribuer directement ou indirectement à l’objectif de création d’emplois à court et moyen termes. Ce programme favorisera la reprise induite par le secteur privé et la création d’emplois, privilégiant l’ouverture, les débouchés et l’éthique de responsabilité. À cet effet, le Groupe de la Banque mondiale offrira son appui dans trois domaines d’intervention, à savoir : i) jeter les bases favorisant un retour de la croissance durable et la création d’emplois ; ii) promouvoir l’inclusion sociale et économique ; et iii) renforcer la gouvernance : voix, transparence et éthique de responsabilité. 9. La Note de stratégie intérimaire s’appuie sur quatre principes directeurs pour les interventions : i) la Banque et IFC s’efforceront de faire preuve de souplesse compte tenu de la volatilité du contexte national, pour pouvoir s’adapter aux défis sociaux et économiques qui se posent à la Tunisie ; ii) l’environnement politique étant instable et en évolution, le Groupe de la Banque mondiale devra être sélectif en termes de champ d’intervention dans les différents secteurs et en termes des résultats qu’il s’engage à aider la Tunisie à obtenir pendant la période couverte par la Note de stratégie intérimaire ; iii) l’intégration de la parité hommes-femmes dans les nouvelles activités afin de préserver et promouvoir le rôle des femmes en Tunisie en cette période de transition politique est une priorité pour le Groupe de la Banque mondiale ; iv) il convient d’élargir les consultations pour y inclure de nouvelles - Ce taux est néanmoins légèrement inférieur au taux de croissance des exportations mondiales de biens et de services, qui était de 7 % sur la période. 1 -3- parties prenantes. 10. Le projet à l’appui du développement de la compétitivité et des exportations adoptera le deuxième principe de sélectivité en termes d’interventions sectorielles. Il doit remplacer deux projets réussis axés sur le développement des exportations (PDE I et PDE II). . II. Objectif(s) de développement proposé(s) A. Objectif de développement du programme 11. Les objectifs de développement sont les suivants : améliorer le climat de l’investissement en faveur du commerce, renforcer l’accès aux marchés d’exportation et à la finance et soutenir l’innovation dans les chaînes de valeur identifiées de façon à entraîner une augmentation des exportations et de l’emploi. Principaux résultats 12. Les indicateurs suivants permettront de suivre les progrès accomplis dans la réalisation de l’objectif de développement du programme : Objectifs de développement Indicateurs de performance Améliorer le climat de l’investissement en - Réduction de la durée des formalités faveur de la compétitivité des exportations douanières - Système de formation du personnel logistique des entreprises concernées Renforcement de l’accès au financement - Valeur totale marginale des des exportations dans les chaînes de valeur exportations dans les chaînes de identifiées valeur identifiées - 33 % au minimum des entreprises ont accès à des marchés d’exportation nouveaux ou non traditionnels - Nombre d’emplois créés par les entreprises bénéficiant de l’appui du projet Favoriser l’innovation dans les chaînes de - Mise en place d’un système de valeur identifiées traçabilité dans au moins 30 entreprises - Nombre accru d’entreprises dans les chaînes de valeur identifiées utilisant des licences étrangères du domaine public et des services TTO . III. Description du concept Description du concept -4- 13. Le projet proposé a 4 composantes : Composante 1 : Améliorer le climat de l’investissement en faveur de la compétitivité des exportations (environ 14 millions de dollars) La première composante vise à renforcer les douanes ; améliorer l’intégration des procédures de contrôle technique des exportations ; améliorer la logistique interne ; et renforcer le CEPEX (Centre de promotion des exportations de la Tunisie) en tant que prestataire d’informations et de formation. Composante 2 : Renforcer l’accès au financement des exportations dans les chaînes de valeur identifiées (environ 48 millions de dollars). La deuxième composante contribuerait directement à accroître et diversifier les exportations dans les chaînes de valeur identifiées, et ce en favorisant un meilleur accès aux marchés d’exportation, en améliorant l’accès à la finance, surtout pour les PME de taille plus modeste, et en consolidant un secteur national des services de conseil à l’exportation. Cette composante serait un élément déterminant de la diversification des destinations d’exportation de la Tunisie (Maghreb et régions subsahariennes et compte tenu du potentiel d’exportation des services). Composante 3 : Favoriser l’innovation et sa diffusion (environ 8 millions de dollars) La troisième composante aiderait les entreprises tunisiennes dans les chaînes de valeur identifiées à progresser sur l’échelle des produits à valeur ajoutée et à exporter des biens à valeur ajoutée relativement élevée sur de nouveaux marchés. Le renforcement des règles en matière de propriété intellectuelle et la mise en place de mécanismes de traçabilité pour les chaînes de valeur identifiées atténueraient un obstacle important à l’exportation pour les entreprises tunisiennes. Composante 4 : Gestion de projet (environ 1 million de dollars) La quatrième composante renforcerait les capacités de gestion de projet de la cellule de coordination et de suivi du projet (CCSP) et des agents d’exécution, dans les domaines suivants : ii) équipement informatique et de bureau ; ii) formation à la passation des marchés et gestion financière ; iii) formation et services de consultants. La CCSP pourrait ainsi coordonner les divers agents d’exécution et assurer le suivi des indicateurs de performance du projet ; préparer les rapports d’étape et les documents de travail ; transmettre informations et rapports au Comité directeur et à la Banque ; et assurer le suivi des rapports sur la passation des marchés et des rapports de gestion financière. IV. Politiques de sauvegarde susceptibles de s’appliquer Politiques de sauvegarde concernées par le projet Oui Non Évaluation environnementale OP/BP 4.01 X Habitats naturels OP/BP 4.04 X Forêts OP/BP 4.36 X -5- À déterminer Lutte antiparasitaire OP 4.09 X Patrimoine culturel et physique OP/BP 4.11 X Populations autochtones OP/BP 4.10 X Réinstallation forcée OP/BP 4.12 X Sécurité des barrages OP/BP 4.37 X Projets relatifs aux voies d’eau internationales OP/BP 7.50 X Projets dans les zones en litige OP/BP 7.60 X . V. Financement provisoire . Source de financement Montant . Emprunteur Banque internationale pour la reconstruction et le développement Total . VI. Point de contact . Banque mondiale . Contact : Djibrilla Adamou Issa Fonction : Senior Financial Specialist Tél. : 1-202-473-78 Courriel : [email protected] . Emprunteur/client/bénéficiaire . Nom : République de Tunisie Contact : M. Zekri Fonction : Tél. : Courriel : [email protected] . . Agent d’exécution . Nom : Ministère du Commerce et de l’Artisanat Contact : M. Khaled Salhi Fonction : Tél. : +216-98-32-53-81 Courriel : . . VII. Pour plus d’informations, veuillez contacter : . The InfoShop Banque mondiale 1818 H Street, NW Washington, D.C. 20433 Téléphone : (202) 458-4500 Télécopie : (202) 522-1500 Site Internet : http://www.worldbank.org/infoshop -6- 0,00 70,00 70,00 -7-