Livret des communications - Canceropole Nord

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Livret des
communications
SOMMAIRE
EDITORIAL DU PRÉSIDENT DU CANCÉROPÔLE NORD-OUEST
p
3
PROGRAMME DES 6ÈMES JOURNÉES SCIENTIFIQUES
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4-7
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p
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8 - 10
11 - 13
14 - 16
17 - 19
COMMUNICATIONS :
- La radiothérapie adaptative dans le Cancéropôle Nord-Ouest...................
- La recherche clinique dans le Cancéropôle Nord-Ouest.........................
- Génétique des tumeurs....................................................................
- Biomarqueurs pronostiques et prédictifs.............................................
- Session jeunes chercheurs
- Communications par ordre alphabétique.................................. p
21
- Résumés des 10 communications orales sélectionnées ............. p
22 - 31
- Résumés des communications affichées.................................. p
32
- Axe 1 ................................................................... p
33 - 66
- Axe 2 ................................................................... p
67 - 76
- Axe 3 ................................................................... p
77 - 90
- Axe 4 ................................................................... p
91 - 95
- Axe 5 ................................................................... p
96 - 99
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6èmes Journées Scientifiques
15 au 17 mai 2013 – Deauville
Editorial du Président
Les journées 2013 du Cancéropôle Nord-Ouest s’inscrivent dans un contexte tout
particulier, car nous y célébrons les dix ans du Cancéropôle et nous sommes engagés
dans la préparation de notre nouveau projet pour le troisième plan cancer récemment
annoncé par le Président de la République.
Nous avons pris la mesure du chemin parcouru depuis 2003 et commencé à définir ce
qui reste à réaliser dans les quatre ans qui viennent. 2013 sera donc pour nous une
année exceptionnellement riche et studieuse! Nous l’avons entamée avec enthousiasme, car 2012 a été l’occasion de grandes satisfactions, avec notamment l’organisation du congrès international «Troubles cognitifs et cancer», l’obtention d’un premier soutien de la Ligue contre le Cancer pour la plate-forme «Inégalités sociales», le
développement impressionnant de l’utilisation du NGS par nos équipes de génomique
et enfin le soutien important obtenu tout récemment de la DGOS pour un projet très
original favorisant la diffusion de la recherche clinique dans les hôpitaux non universitaires. La création du SIRIC OncoLille, qui développera ses activités en pleine synergie
avec le Cancéropôle, est également une excellente nouvelle.
Nous n’avons pas à rougir de notre bilan et nos points forts s’inscrivent parfaitement
dans les priorités du futur plan cancer.
Tout ceci justifiait pleinement de donner un lustre particulier à nos journées. Une nouvelle formule et un programme scientifique exceptionnel vous y attendent!
Excellentes journées à toutes et à tous !
Pierre Formstecher
Président du Cancéropôle Nord-ouest
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6èmes Journées Scientifiques
15 au 17 mai 2013 – Deauville
Mercredi 15 mai
2013 - A.Midi
13h00 - 13h45
Programme
Café d’accueil
Enregistrement des participants
13h45 - 14h50 Introduction des journées, aspects stratégiques
- Pierre Formstecher, Véronique Pancré
- Véronique Atger, responsable du département biologie du cancer, INCa
LA RADIOTHÉRAPIE ADAPTATIVE DANS LE
Modérateurs : Pierre Véra et Eric Lartigau
10 minutes d’introduction
CANCÉROPÔLE NORD-OUEST
15h00 - 16h00 CONFÉRENCE DE PRESTIGE
Le Dose painting en radiothérapie
Soren Bentzen
16h00 - 17h00 Projets émergents AAP 2012 CNO
- Pierre Bohn : Synthèse de traceurs bimodaux (technétiés et fluorescents)
de l’apoptose
- David Pasquier : Etude de faisabilité de l’irradiation adjuvante partielle
accélérée du sein par radiothérapie stéréotaxique robotisée
- -Victor Emmanuel Pernin : Impact de la tomothérapie sur la xérostomie
et la qualité de vie des patients présentant un cancer des voies aéro-digestives supérieures
17h00 - 17h30 Pause
17h30 - 18h30 Visite des posters
18h30 - 20h00 Evénement 10 ans du Cancéropôle
opôle Nord-Ouest
20h00 - 22h00 Cocktail dînatoire
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6èmes Journées Scientifiques
15 au 17 mai 2013 – Deauville
Programme
8h30 - 9h00
Jeudi 16 mai
2013 - Matin
Café d’accueil
Enregistrement des participants
LA
RECHERCHE CLINIQUE DANS LE CANCÉROPÔLE
Modérateurs : Jean-Claude Barbare et Gérard Zalcman
NORD-OUEST
9h00 - 9h10
Introduction
9h10 - 10h10
CONFÉRENCE DE PRESTIGE
L’apport des groupes coopérateurs
Jean Faivre
10h10 - 10h30
Projets émergents AAP 2012 CNO
Antoine Galmiche : Analyse du récepteur de l’EGF comme biomarqueur de
la sensibilité au sorafénib du Carcinome Hépatocellulaire (CHC)
10h30 - 10h50
Projet METACOLO
David Tulasne : Cartographie des altérations des récepteurs tyrosine
kinase par séquençage haut débit dans les tumeurs colorectales et leurs
métastases
10h50 - 11h20
Pause
11h20 - 12h35
SESSION JEUNES CHERCHEURS [1]
5 communications orales
12h35 - 14h00
Cocktail déjeunatoire
5
6èmes Journées Scientifiques
15 au 17 mai 2013 – Deauville
Jeudi 16 mai
2013 - A. Midi
14h00 - 15h15
Programme
SESSION JEUNES CHERCHEURS [2]
5 communications orales
GÉNÉTIQUE
DES TUMEURS
Modérateurs : Thierry Frebourg et Yvan de Launoit
15h15 - 15h55
Projets émergents AAP 2012 CNO
- Alexandra Martins : Transcriptome analysis by next-generation RNA
sequencing of genes involved in predisposition to cancer
-Jean-Michel Flaman : Recherche de nouveaux gènes de susceptibilité
génétique aux tumeurs gliales cérébrales
15h55 - 16h25
Pause
16h25 - 16h45
- Virginie Mattot : expression et fonctions de miR126-5p au cours de la
tumorigenèse
16h45 - 17h35
CONFÉRENCE DE PRESTIGE
Lessons from mouse models of lung cancer
Anton Berns
17h35 - 19h00
Visite des posters
20h00
Dîner de gala au Golf de l’Amirauté
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6èmes Journées Scientifiques
15 au 17 mai 2013 – Deauville
Programme
8h30 - 9h00
Vendredi 17 mai
2013 - Matin
Café d’accueil
BIOMARQUEURS
PRONOSTIQUES ET PRÉDICTIFS
Modérateurs : Fabrice Jardin
9h00 - 10h00
Projets émergents AAP 2012 CNO
-Catherine Bauge : les histones méthylases, une nouvelle cible pour la
chimiothérapie
- Virginie Driss : Rôle de la protéine sggp1 (sphingosine-1-phosphate
phosphatase) et de la sphingosine-1-phosphate dans la persistance leucémique
- Manon Allaire : Etude de l’expression et du rôle du récepteur NLRP6 dans
la cancérogénèse colique chez l’Homme. Une nouvelle cible thérapeutique ?
10h00 - 10h30
Pause
10h30 - 11h30
CONFÉRENCE DE PRESTIGE
De la médecine fondamentale à l’application industrielle : les nouveaux paradigmes
Christian Bréchot
11h30 - 12h00
Remise des prix jeunes chercheurs
Conclusion et fin des 6èmes journées du Cancéropôle Nord-Ouest
Pierre Formstecher
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6èmes Journées Scientifiques
15 au 17 mai 2013 – Deauville
LA RADIOTHÉRAPIE ADAPTATIVE DANS LE
CANCÉROPÔLE NORD-OUEST
CONFÉRENCE DE PRESTIGE : Le Dose painting en radiothérapie
Soren Bentzen
Soren Bentzen, Professor , Department of Human Oncology - University of Wisconsin, School
of Medicine and Public Health
My research focuses on evidence based radiation oncology and the development of novel strategies for optimizing radiation therapy outcome through personalized prescriptions of the 4D dose distribution using molecular risk profiling and functional imaging, socalled theragnostic radiation oncology. Theragnostic radiation oncology is the theme
for a NIH PO1 program project grant under development that I am coordinating. The aim
is to provide the clinico-biological basis for rational prescription of non-uniform dose distributions in individual patients. The UW provides an exceptional environment for pursuing this research line, with strong functional and molecular imaging groups - expected
to be further enhanced when the Interdisciplinary Research Center (IRC) comes on line.
Molecular risk profiling is directly linked with outcomes research, mainly based on data from clinical
trials and we have pioneered the use of hierarchical clustering and competing risks analysis in this
context. Most of our work so far, has been based on immunohistochemical markers or DNA gene
expression arrays, but we are actively pursuing collaborations and seeking funding for expanding
these approaches into proteomics and metabolomics together with the Biotech Center at UW.
My third major research area is bioeffect modeling and outcomes research. Bioeffect modeling
includes the modeling of dose-response relationships, linear-quadratic time-dose-frationation
models and NTCP/TCP models. I am also involved in the design, conduct, analysis and interpretation of several randomized controlled trials and have a long-standing research interest in
long-term side-effects, health-related quality of life and functional outcomes. Active research
lines also include surrogate endpoint in clinical trials and normal tissue radiobiology. Much of
this research is pursued with a large network of national and international collaborators.
Professor of Human Oncology ; Professor of Medical Physics ; Professor of Biostatistics and Medical Informatics ;
Adjunct Professor of Radiobiology and Medical Physics, University of Copenhagen, Denmark ; Varian Visiting Professor to the Radiation Therapy Oncology Group (RTOG)
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6èmes Journées Scientifiques
15 au 17 mai 2013 – Deauville
LA RADIOTHÉRAPIE ADAPTATIVE DANS LE
CANCÉROPÔLE NORD-OUEST
Projet émergent AAP 2012 CNO
Synthèse de traceurs bimodaux (technétiés et fluorescents) de l’apoptose (Pierre Bohn)
Pierre BOHN1,2, Florian MOUCHARD1, Florian GUISIER1,3, Mathieu SALAÜN1,3, Luc THIBERVILLE1,3, Pierre VERA1,2
Laboratoire QuantIF-LITIS EA4108, INSA et Université de ROUEN
Département de médecine nucléaire, Centre Henri Becquerel, ROUEN
3
Clinique pneumologique, CHU de Rouen, ROUEN
1
2
Introduction : L’apoptose est un processus où les cellules déclenchent leur autolyse en réponse à un signal spécifique.
Il existe deux voies : la voie extrinsèque mettant en jeu les DEAD receptors et la voie intrinsèque mettant en jeu la mitochondrie. Ces deux voies convergent vers la caspase-3 où, après activation de celle-ci le processus devient irréversible.
Nous avons souhaité mettre au point un traceur de l’activation de cette caspase dans le but de suivre l’efficacité des
thérapies anticancéreuses.
L’intérêt d’un traceur bimodal consiste à pouvoir suivre la distribution du traceur dans l’organisme par la fonction radioactive et de pouvoir connaître l’état d’activation de la caspase par le déclenchement de la fluorescence après clivage.
Nous avons développé un plan de travail en trois étapes.
La première consistait à mettre au point le traceur radioactif seul, la deuxième le traceur fluorescent seul et enfin, en
fonction des résultats des deux premières étapes de mettre au point le traceur bimodal.
Résultats : Le traceur radioactif seul de formule [99mTc](Me)FGCDEVD où la séquence DEVD est reconnue par la caspase-3 et la séquence FGC permet la complexation du technétium a montré in vitro une captation 10 fois supérieure dans
les cellules apoptotiques H441 vs témoin et 2.5 fois supérieure dans les cellules apoptotiques A549 vs témoin. L’apoptose
a été déclenchée en mettant en contact les cellules avec 5 μg/mL de cisplatine.
In vivo, chez la souris nude, la captation du traceur est 1.6 fois supérieur dans les tumeurs où l’apoptose a été déclenchée que dans les tumeurs non traitées. Il s’agit de la première fois qu’un tel traceur est utilisé in vivo.
Le traceur fluorescent seul, de formule FITC-KDEVD n’a quant à lui pas montré de captation particulière dans les cellules
en état d’apoptose ou non. Ceci nous a incités à envisager l’ajout d’une séquence CPP (cell penetrating peptide). Nous
avons évalué la séquence [99mTc]r8 comme marqueur de pénétration cellulaire. Nous avons observé que la totalité du
peptide était capté dans les cellules, sans discrimination.
Conclusion : Nous en sommes à l’étape de synthèse du peptide bimodal intelligent qui sera composé d’une séquence de
pénétration cellulaire r8, d’une séquence permettant la complexation d’un isotope radioactif ainsi que d’un fluorophore
et d’un quencher. La caspase 3 activée libérera le quencher et donc permettra l’apparition de la fluorescence dans les
cellules en état d’apoptose.
La première partie de ce travail a donné lieu à publication : 99mTc-(Me)FGCDEVD, a potential tracer for apoptosis detection. Bohn P,
Mouchard F, Rouvet J, de Boisgrollier AC, Vera P. Bioorg Med Chem Lett. 2013 Mar 1;23(5):1375-8.
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6èmes Journées Scientifiques
15 au 17 mai 2013 – Deauville
LA RADIOTHÉRAPIE ADAPTATIVE DANS LE
CANCÉROPÔLE NORD-OUEST
Projet émergent AAP 2012 CNO
Etude de faisabilité de l’irradiation adjuvante partielle accélérée du sein par radiothérapie stéréotaxique robotisée (David Pasquier)
Erwann Rault, Thomas Lacornerie, David Pasquier : Centre Oscar Lambret, Lille
Introduction et rationnel : Le traitement conservateur du cancer du sein repose sur l’association d’une chirurgie et d’
une radiothérapie de la glande mammaire. L’ irradiation partielle et accélérée du sein (IPAS), focalisée sur le lit opératoire, vise à réduire le volume et la durée de traitement avec des doses par fraction plus élevées que le fractionnement
standard. Différentes techniques peuvent être utilisées : la radiothérapie per-opératoire, la curiethérapie et la radiothérapie conformationnelle. L’IPAS par radiothérapie conformationnelle est en cours d’évaluation dans un essai de phase
III multicentrique français (SHARE). La radiothérapie stéréotaxique robotisée par Cyberknife® pourrait permettre une
meilleure conformation autour des volumes cibles et une préservation accrue des organes à risque grâce à sa flexibilité
de ciblage et d’orientation des faisceaux non co-planaires, ainsi qu’à la possibilité de « tracking » (suivi en temps réel des
volumes cibles mobiles lors des phases de respiration). Il n’existe que très peu de données publiées dans ce contexte.
Matériels et méthodes : La première partie de l’étude a pour but d’évaluer la possibilité de tracking des clips chirurgicaux en titane implantés habituellement au pourtour du foyer opératoire. Des clips de différentes tailles ont été insérés dans un fantôme de sein dédié à la mammographie (CIRS® 020 BR3D) puis à proximité du gril costal dans deux
fantômes anthropomorphiques mammaires de volumes différents construits spécifiquement pour ce travail. Le même
plan de traitement a été délivré aux fantômes mobiles (avec compensation des mouvements) et immobiles. Des films
GAFCHROMIC® positionnés dans les fantômes ont permis de vérifier la correspondance entre les doses délivrées.
La deuxième partie est une comparaison dosimétrique du Cyberknife® avec d’autres techniques utilisées dans ce
contexte (radiothérapie externe conformationnelle sans ou avec modulation d’intensité par Tomothérapie®), grâce à des
index validés : doses délivrées aux volumes cibles, index de conformité et d’homogénéité, doses délivrées aux organes à
risque (sein homolatéral et controlatéral, poumon, cœur). Cette comparaison a été réalisée à posteriori sur des scanners
dosimétriques de patientes incluses dans l’essai SHARE. Des marges identiques à la radiothérapie conformationnelle et
adaptées au tracking ont été évaluées.
Résultats : Nos résultats montrent la possibilité de suivre les clips chirurgicaux avec une précision inférieure au mm (index
gamma inférieur à 1 pour 2 cGy et 1 mm sur toute l’image). Ces résultats sont dépendants du volume mammaire et de la taille
des clips. En dessous du modèle de clip Medium-Large (VitalItec®) le suivi s’est révélé impossible pour un sein de grand volume.
Le Cyberknife® permet un respect large des contraintes de l’essai SHARE pour le volume cible et les organes à risque,
avec une préservation accrue du sein homolatéral par rapport à la radiothérapie conformationnelle, y compris avec des
marges identiques. Une diminution des doses délivrées au niveau de la paroi thoracique est également possible.
Conclusion : Cette étude préliminaire montre la faisabilité et l’intérêt de l’irradiation partielle et accélérée du cancer
du sein avec le Cyberknife® et pourrait être poursuivie par une évaluation clinique, dans un contexte néo-adjuvant ou
adjuvant.
Projet émergent AAP 2012 CNO
Impact de la tomothérapie sur la xérostomie et la qualité de vie des patients présentant
un cancer des voies aéro-digestives supérieures (TOQUAL): étude de cohorte prospective. (Victor Emmanuel Pernin)
Victor PERNIN1, Carmen FLORESCU1, Alexandra LECONTE ², Natacha HEUTTE ², Bénédicte CLARISSE ², Bernard GÉRY1
1
Service de radiothérapie-Centre F. Baclesse-CAEN ; ² Unité de Recherche Clinique-Centre F. Baclesse-CAEN
La radiothérapie est la principale modalité non chirurgicale de traitement des carcinomes épidermoïdes des voies aérodigestives supérieures (VADS). La xérostomie radio-induite, qui correspond à un état de sécheresse buccalelié à l’irradiation des glandes salivaires, constitue l’un des principauxeffets secondaires à long terme de la radiothérapieconformationnelle classique etpeut être une source de complications graves dans les suites comme l’ostéo-radionécrose de
la mandibule.La tomothérapie fait la synthèse des dernières évolutions techniques de la radiothérapie en associant
un accélérateur de faible énergie délivrant une irradiation avec modulation d’intensité et un scanner hélicoïdal intégré
permettant de guider l’irradiation par l’image. Ainsi, la tomothérapie des cancers des VADS est susceptible d’améliorer
le plan de traitement de radiothérapie en diminuant la dose aux organes à risque comme les glandes salivaires parotidiennes avec comme objectif une réduction du taux de xérostomie tardive.Actuellement, peu de données existent sur
l’incidence des effets secondaires aigus et tardifs en cours et après traitement par tomothérapie pour les patients présentant un cancer des VADS.
L’objectif principal de l’étude TOQUAL est d’évaluer de façon prospective la proportion de patients présentant une xérostomie sévère selon l’échelle de toxicité tardive du RTOG/EORTC un an après traitement par tomothérapie pour un cancer
des VADS (cavité buccale, oropharynx, adénopathie sans porte d’entrée). Les objectifs secondaires sont d’évaluer le flux
salivaire (recueil de la salive totale sans et avec stimulation), la qualité de la salive (analyse du pouvoir tampon de la
salive), la qualité de vie(échelle EORTC QLQ-C30 version 3.0 avec module complémentaire H&N35) et la fatigue (échelle
MFI-20) après traitement par tomothérapie. Les résultats de l’étude TOQUAL permettront de mieux connaître le vécu
des patients traités par tomothérapie et de comparer l’impact des effets secondaires de ce traitement avec les résultats
décrits dans la littérature, dans le but d’améliorer la stratégie thérapeutique.
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6èmes Journées Scientifiques
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LA RECHERCHE CLINIQUE DANS LE
CANCÉROPÔLE NORD-OUEST
CONFÉRENCE DE PRESTIGE : L’apport des groupes coopérateurs
Jean Faivre
J. Faivre, INSERM U866, Université de Bourgogne, CHU de Dijon.
La recherche clinique en cancérologie est d’une importance majeure. Elle a contribué à améliorer le pronostic d’un grand nombre de cancers, ce qui explique que dynamiser la recherche
clinique constitue une des mesures phares des plans cancers 1 et 2. Les essais thérapeutiques
sont souvent réalisés par des structures spécialisées (CHU, CLCC) alors que la prise en charge
des cancers est majoritairement faite par d’autres structures (cliniques privées, hôpitaux généraux). En outre certains types de malades, en particulier les sujets âgés, sont presque toujours
exclus. La conduite des essais doit se rapprocher des conditions habituelles de diagnostic pour
que les résultats soient extrapolables à la majorité des patients et facilement mis en pratique.
Pour cela il est nécessaire qu’existe une structure de coordination capable de mobiliser les cliniciens de l’ensemble des filières de soins et de développer des travaux de recherche clinique en
toute indépendance de l’industrie. J’ai été à l’origine d’un groupe coopération en oncologie, la
Fédération Francophone de Cancérologie Digestive (FFCD) qui propose des protocoles d’études
cliniques ou thérapeutiques susceptibles d’impliquer les chirurgiens gastroentérologues, oncologues, radiothérapeutes et chirurgiens quelle que soit leur structure d’exercice. Les groupes coopérateurs possèdent leur structure opérationnelle qui conçoit, fait la promotion et conduit des
études cliniques et publie les résultats dans des journaux prestigieux. Les essais académiques
et ceux promus par l’industrie sont complémentaires. Ils peuvent porter sur des produits bon
marché ou des réductions de dose, sur les associations dans lesquelles la radiothérapie à un rôle
primordial, sur les essais de stratégie thérapeutique ou de surveillance après traitement chirurgical. Les essais n’ont pas pour seul objectif l’effet des traitements sur la survie. Ils sont aussi
le support de recherches dans le domaine des indicateurs de qualité de vie et de l’évaluation
économique. Des liens se sont créés avec les chercheurs en biologie pour découvrir des facteurs
de pronostiques nouveaux et des facteurs prédictifs de réponse au traitement. Bien qu’ils aient
largement démontré leur utilité, qu’ils aient été évalués et labellisés, les groupes coopérateurs
nationaux bénéficient d’un support institutionnel faible. On est confronté à une déferlante d’appels d’offres présumés structurants, à la multiplication des structures et au mélange des rôles.
Un travail de lobbying est encore nécessaire pour accéder aux financements publics (PHRC,
MERRI….).Au total les études multicentriques menées par les groupes coopérateurs permettent
d’apporter des réponses rapides aux questions concernant le traitement des cancers. Ils ont
démontré qu’ils étaient capables de mener indépendamment de l’industrie de grands essais qui
ont conduit à de nouveaux traitements de référence. Les structures permettent à la France de
jouer un rôle important dans la recherche clinique en cancérologie.
Jean FAIVRE est professeur à l’Université de Bourgogne et praticien hospitalier au CHU de Dijon. Il conduit sa recherche au Centre de recherche INSERM de Dijon (4MR 866) dans l’équipe « épidémiologie et traitement des cancers
digestifs ». Il a créé le Registre Bourguignon des cancers digestifs en 1976 et est à l’origine de la Fédération Francophone de Cancérologie Digestive(FFCD). Il a conduit l’évaluation du dépistage du cancer colorectal (Burgundystudy)
avec le test Hemoccult®puis avec les tests immunologiques. Ces travaux ont contribué à la recommandation de la
commission Européenne sur la généralisation du dépistage du cancer colorectal en Europe et ont contribué à l’organisation du dépistage en France qui est une réalité sur tout le territoire depuis 2009.
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6èmes Journées Scientifiques
15 au 17 mai 2013 – Deauville
LA RECHERCHE CLINIQUE DANS LE
CANCÉROPÔLE NORD-OUEST
Projet émergent AAP 2012 CNO
Analyse du récepteur de l’EGF comme biomarqueur de la sensibilité au sorafénib du
Carcinome Hépatocellulaire (CHC) (Antoine Galmiche)
Antoine GALMICHE 1, Bruno CHAUFFERT 2, Denis CHATELAIN 3, Jean-Marc REGIMBEAU 4, Jean-Claude BARBARE
1
5
Service de Biochimie ; 2 Service d’Oncologie ;
DRCI, CHU d’Amiens, 80054 Amiens Cedex 1
3
Service d’Anatomie Pathologique ;
4
5
Service de Chirurgie Viscérale ;
Le sorafénib est actuellement le traitement médical de référence du carcinome hépatocellulaire (CHC). Cet inhibiteur a
été initialement développé pour inhiber les kinases RAF et la voie oncogénique RAF-MEK-ERK. Dans le CHC, le bénéfice
thérapeutique du sorafénib résulte essentiellement de l’inhibition de la croissance tumorale, avec peu de réponses objectives, ce qui complique l’évaluation de son efficacité à l’échelle individuelle. Dans un travail précédent mené sur un panel
de lignées de CHC, nous avons mis en évidence l’existence de résistances primaires au sorafénib allant de pair avec une
diminution du blocage des kinases RAF dans certaines lignées (1). Nous avons montré que l’EGFR (Epidermal Growth
Factor Receptor), un récepteur à activité tyrosine-kinase fréquemment surexprimé et activé dans les CHC, était potentiellement impliqué dans ces résistances : le blocage de l’EGFR par des moyens pharmacologiques (inhibiteurs chimiques
comme le géfitinib ou l’erlotinib, anticorps neutralisant comme le cetuximab) ou génétiques (ARN interférence) permettait au sorafenib de mieux bloquer les kinases RAF et sensibilisait les cellules résistantes au sorafénib (1).
Les objectifs de notre travail étaient de transposer ces résultats expérimentaux obtenus sur des lignées cellulaires à des
tumeurs humaines, pour vérifier à la fois l’existence de résistances primaires et l’implication de l’EGFR dans le CHC. Pour
cela, nous avons mis au point une technique de culture à court terme de fragments tumoraux. Cette technique a d’abord
été établie à partir de tumeurs expérimentales obtenues par injection de cellules de CHC chez la souris nude. A partir de
ces tumeurs, de petits fragments étaient préparés et mis en culture. Nous avons montré que ces fragments tumoraux
conservent en culture, jusqu’à 48h, des niveaux satisfaisants de viabilité cellulaire (>80%), ainsi que leur architecture
et leur composition cellulaire hétérogène. Dans ces conditions, il est possible d’explorer in vitro l’impact des traitements
ciblés. En appliquant cette technique à une petite série de 6 CHC réséqués chirurgicalement au CHU d’Amiens, nous
avons pu analyser l’effet du sorafénib, seul ou combiné à l’erlotinib (un inhibiteur chimique de l’EGFR), sur la voie oncogénique RAF-MEK-ERK dans le CHC. Nous avons constaté une importante hétérogénéité individuelle des CHC en matière
de sensibilité au sorafénib. Alors que certaines tumeurs présentent une réponse « attendue » à ce traitement, c’est à
dire une inhibition puissante des kinases RAF aux doses thérapeutiques de sorafénib (n=2), chez d’autres, le sorafénib
est inefficace (n=2), voire même paradoxalement capable d’activer les kinases oncogéniques RAF (n=2). Dans ce dernier
contexte, le blocage de l’EGFR par l’erlotinib augmente, voire rétablit complètement l’effet bloqueur du sorafénib sur les
RAF kinases (2).
Ce travail préliminaire constitue la première tentative d’évaluer la réponse biologique des CHC au sorafenib à l’échelon
individuel par la technique de culture à court terme de fragments tumoraux. Nos résultats suggèrent l’existence de résistances primaires au sorafénib et la possible implication de l’EGFR dans le contexte clinique. Sur cette base, le sorafénib
pourrait conférer un bénéfice thérapeutique variable à l’échelle individuelle. Finalement, nous pensons que la culture à
court terme de fragments tumoraux pourrait avoir un intérêt pour anticiper les résistances et optimiser individuellement
le traitement ciblé du CHC.
Références : (1)Ezzoukhry et al. Int J Cancer 2012;131:2961-9. ; (2)Godin et al. Anticancer Res 2013 (in press)
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6èmes Journées Scientifiques
15 au 17 mai 2013 – Deauville
Projet METACOLO
Cartographie des altérations des récepteurs tyrosine kinase par séquençage haut débit dans les tumeurs colorectales et leurs métastases (David Tulasne)
GOORMACHTIGH G1, FIGEAC M2, LEPRÊTRE F2, DEHEUNINCK J1, ZALCMAN G3, GALATEAU-SALLE F3, FRANDEMICHE
C3, COPIN M.C4, MARIETTE C4, LETEURTRE E4, TRUANT S4, WICQUART L4, MICHEL P5, SABOURIN J.C5, MOULIN C5, DE
LAUNOIT Y1, FAFEUR V1 ET TULASNE D1.
1
2
3
4
5
CNRS UMR 8161, Institut de Biologie de Lille
Plate-forme de Génomique Fonctionnelle et Structurale, IRCL, Lille
Services de Pneumologie et d’anatomopathologie, CHU de Caen
Pôle Biologie Pathologie et Service de Chirurgie Digestive, CHRU de Lille
Services d’Hépato-Gastroentérologie et d’anatomie et cytologie patholique, CHU Rouen
Le cancer colorectal est le 3ème cancer le plus fréquent en France. Il est souvent associé à des métastases, notamment
dans le foie. Les thérapies ciblées, visant notamment les récepteurs tyrosine kinase (RTK), représentent un nouvel arsenal thérapeutique. Cependant, des résistances sont très souvent observées et les différences d’efficacité entre la tumeur
primaire et les métastases sont peu connues.
Dans le but de mieux caractériser les altérations touchant les RTK dans les cancers colorectaux et leurs métastases,
nous avons séquencé à haut débit les exons des 58 RTK ainsi que quelques gènes déjà connus pour être mutés dans ces
cancers. Ces séquençages ont été réalisés à partir de plusieurs trios d’échantillons de tissus sains, tumoraux et métastatiques issus d’un même patient. Une recherche conjointe entre les tumorothèques de Lille, Caen et Rouen a permis
de sélectionner 16 trios. Le séquençage haut débit a permis une profondeur dépassant 2000 lectures par base avec une
moyenne de couverture supérieure à 80%. Nous avons ainsi identifieé1241 variants différents, incluant des mutations
ponctuelles, des délétions ou des insertions. Toutes les mutations KRAS identifiées au moment du diagnostic ont été
retrouvées, indiquant la fiabilité du séquençage et des filtres utilisés. De manière globale, tous les RTK présentent des
altérations et tous les patients présentent plusieurs mutations sur des RTK, avec des profils spécifiques par patient et
par RTK. Certains RTK sont plus particulièrement mutés comme LMTK1, FGFR3 ou RET. L’analyse systématique des
mutations révèle que dans la grande majorité des cas celles-ci sont non décrites à ce jour. Par exemple, l’EGFR est fréquemment muté dans l’exon 27 sur l’AA1056 ou à proximité. Ces mutations sont très peu décrites, cependant une étude
fonctionnelle a montré qu’une délétion de cet exon induit une activation de l’EGFR. Le nombre de mutation n’est pas
significativement différent entre les tumeurs et les métastases et leur répartition ne permet pas d’extraire une signature métastatique simple. Cependant, pour certain RTK comme FGFR4, EPHA1, EGFR, ERBB3 ou RET, de 30 à 40% des
mutations sont communes à la tumeur et la métastase d’un même patient. Cette persistance est également systématiquement observée pour les mutations de KRAS et souligne l’importance de ces altérations.
Cette étude systématique révèle donc l’importance et la diversité d’altérations non-décrites touchant les RTK dans les
cancers colorectaux et leurs métastases hépatiques. Bien que la grande majorité des mutations ne soit pas encore
caractérisée, certaines d’entre elles pourraient avoir un impact fonctionnel important, ouvrant la possibilité d’identifier
de nouvelles cibles thérapeutiques, mais également pouvant conduire à de nouveaux mécanismes de résistance.
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GÉNÉTIQUE DES TUMEURS
CONFÉRENCE DE PRESTIGE : Lessons from mouse models of lung cancer
Anton Berns
The Netherlands Cancer Institute, Amsterdam.
Small cell lung cancer (SCLC) is one of the most lethal human malignancies, due to its high
metastatic potential and chemo-resistance upon relapse. Using the Rbf/f;p53f/f mouse model
for SCLC, we found that the tumors are often composed of phenotypically different cells, characterized by mesenchymal and neuroendocrine markers. These cells had a common origin as
they shared specific genomic aberrations. Crosstalk between mesenchymal and neuroendocrine cells can endow the neuroendocrine cells with metastatic capacity, illustrating the potential relevance of tumor cell heterogeneity in dictating functional tumor properties. We have
further studied which genes might be instrumental in this process. We could show that in particular the activation of the transcription factor PEA3 in neuro-endocrine cells was instrumental
although not sufficient to confer full metastatic potential to the neuroendocrine tumor cells.
Interestingly, these neuroendocrine cells can convert into the mesenchymal component by Ras
pathway activation, suggesting that these cell types might interconvert and mediate paracrine
signaling. This interconversion also raises the question of the cell-of-origin of this tumor.
To investigate this in more detail, we inactivated Trp53 and Rb1 in distinct subsets of cells in the adult lung by targeting
Cre-recombinase expression to Clara (CC10 positive), neuroendocrine (CGRP positive), and alveolar type 2 (SPC positive) cells using adenoviral vectors harboring cell-type specific promoters driving Cre recombinase. Using these cell-typespecific Cre expression Adeno-Cre viruses we could show that inactivation of Trp53 and Rb1 can efficiently transform
neuroendocrine (CGRP-positive) and to a lesser extent alveolar type II (SPC-positive) cells leading to SCLC. In contrast
CC10-expressing Clara cells were largely resistant to transformation. The results clearly indicate that neuroendocrine
cells serve as the predominant cell of origin of SCLC. A different cell type specificity was found when a mutant-Kras
driven non-small-cell lung cancer (NSCLC) model was used to reveal the cell-of-origin of NSCLC. In this case we noted
a significant difference whether LSL-mutant-Kras or LSL-mutant-Kras;p53flox/flox were infected with the various virus
constructs. In LSL-mutant-Kras mice alveolar type II cells appeared the most effective target for inducing adenomas
whereas in LSL-mutant-Kras;p53flox/flox mice multiple cell types gave effectively rise to adenomas and adenocarcinomas. Our data indicate that both cell type specific features and the nature of the oncogenic lesion(s) are critical factors
in determining the tumor initiating capacity of lung (progenitor) cells to give rise to the various lung cancer subtypes
that differ in their malignant properties.
Anton Berns PhD. Senior Group Leader, Division of Molecular Genetics, The Netherlands Cancer Institute. Professor
of Experimental Genetics of Inherited Diseases, University of Amsterdam.
Anton Berns studied biochemistry at the University of Nijmegen and received his Masters degree in 1969 and his
PhD in 1972 from that same University. He did his postdoctoral training in the group of Rudolf Jaenisch at the Salk
Institute in La Jolla, CA., where he studied the role of retroviruses in causing lymphomas in mice. In 1976 he returned to the University of Nijmegen where he became junior staff member. His group explored proviral insertional
mutagenesis as a means to identify new oncogenes. In 1985 he was appointed as staff scientist at the Netherlands
Cancer Institute and in 1986 he became head of the Division of Molecular Genetics of the Institute. Here his group
did pioneering work to generate and utilize genetically modified mice as a tool to search for new cancer genes. Currently, his group focuses on the development and use of advanced mouse models for cancer. Themes of his current
research are: i. Development of tools to faster generate complex mouse models, ii. High throughput transposon
insertional mutagenesis to identify components in signaling pathways relevant for cancer, and iii. The role of tumor
heterogeneity and cells-of-origin of lung cancer and mesothelioma. His group consists of approximately 12 members
including 4 technicians. From 1999 - 2011 he was Director of Research and Chairman of the Board of Directors of
the Netherlands Cancer Institute - Antoni van Leeuwenhoek Hospital. He is member of a number of scientific advisory boards of Research Institutes and serves on several governing boards of cancer funding organizations.
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GÉNÉTIQUE DES TUMEURS
Projet émergent AAP 2012 CNO
Analyse transcriptomique de gènes impliqués dans des prédispositions au cancer par
séquençage haut débit de l’ARN (Alexandra Martins)
Inserm UMR 1079, UFR de Médecine et Pharmacie, 22 Bvd Gambetta, CS 76183 Rouen Cedex 1, France
Le syndrome de Lynch ou HNPCC (Hereditary Non Polyposis Colorectal Cancer) est la forme héréditaire la plus fréquente
de prédisposition au cancer colorectal. Ce syndrome est dû, dans la plupart des cas, à une mutation germinale d’un
des gènes de la voie de réparation des mésappariements de l’ADN (gènes MMR), essentiellement MLH1, MSH2, MSH6
et PMS2. Les sujets porteurs d’une telle mutation ont un risque accru de développement d’un cancer essentiellement
colorectal et/ou endométrial. L’identification de la mutation germinale prédisposante est essentielle pour le diagnostic, le
conseil génétique, la surveillance et la prévention du cancer. Cependant, à l’heure actuelle, un nombre important de cas
hautement évocateurs de syndrome de Lynch reste sans explication génétique. Il est possible que parmi ces cas inexpliqués, il existe des altérations délétères d’un des gènes MMR qui échappent à la détection par les méthodes couramment
utilisées dans les laboratoires de diagnostic génétique moléculaire. Notamment, des mutations introniques « profondes
» peuvent modifier l’épissage des transcrits MMR et être à l’origine de la prédisposition au cancer. Ce type d’altération
génétique peut se retrouver également dans d’autres cancers héréditaires, notamment du sein et de l’ovaire, dans lesquels les gènes BRCA1 et BRCA2 sont impliqués.
Compte tenu des progrès récents en génétique moléculaire, avec le développement de la technologie « haut débit » du
NGS (Next Generation Sequencing) permettant le séquençage quasi-complet des introns, devenue accessible pour le
diagnostic génétique moléculaire, il est attendu qu’un très grand nombre de variants de signification inconnue seront
bientôt identifiés chez chaque patient. Le défi sera de déterminer l’impact biologique de ces variations. Il sera donc
important de combiner l’analyse des données obtenues à partir du séquençage à haut débit de l’ADN (DNAseq) avec celle
des données obtenues à partir du séquençage à haut débit de l’ARN (RNAseq) chez le même patient.
Notre projet pilote vise à déterminer, par une approche NGS, le profil d’expression des gènes impliqués dans les prédispositions héréditaires aux cancers colorectaux et/ou endométriaux, et aux cancers du sein et/ou de l’ovaire. L’étude
comprend, d’une part, l’analyse d’échantillons d’ARN de donneurs sains et de patients, extraits à partir de tubes PAXgene,
les plus couramment utilisés par les laboratoires de diagnostic génétique moléculaire pour obtenir de l’ARN de bonne
qualité à partir du sang périphérique, et, d’autre part, l’analyse de l’ARN extrait de tissus dont l’étude est pertinente pour
le diagnostic et la compréhension de l’étiopathogénie du syndrome de Lynch (colon et utérus). La collection des données
sur lesquelles repose ce projet est en cours.
Projet émergent AAP 2012 CNO
Recherche de nouveaux gènes de susceptibilité génétique aux tumeurs gliales cérébrales (Jean-Michel Flaman)
Jean-Michel FLAMAN1, Hélène CASTEL2, Juliette AURY-LANDAS1, Fabrice MORIN2, Jean-Baptiste LATOUCHE1, Gaëlle
BOUGEARD1 et Thierry FREBOURG1
1
Inserm, U1079, Université de Rouen, IRIB ;
2
Inserm, U982, Université de Rouen, IRIB.
Le syndrome de Li-Fraumeni (LFS) représente l’une des formes héréditaires de cancer les plus graves, compte-tenu du
large spectre tumoral (sarcomes des tissus mous, ostéosarcomes, tumeurs cérébrales, corticosurrénalomes, cancers
du sein..) et de la précocité de survenue des tumeurs. Ce syndrome résulte de mutations constitutionnelles du gène
suppresseur de tumeurs TP53 détectées dans environ 25% des familles évocatrices de ce syndrome. Afin d’identifier
de nouvelles bases moléculaires du LFS nous avons dans cette étude déterminé la contribution de CNV (Copy Number
Variations) délétères dans le déterminisme génétique de familles évocatrices du LFS sans altération détectable du gène
TP53. Dans ce but nous avons développé une puce de CGH array à façon permettant la recherche de CNV sur l’intégralité
du génome. L’analyse, sur cette puce de CGH à façon, de 64 patients hautement sélectionnés, nous a permis d’identifier
chez 15 patients non apparentés, 20 nouveaux CNV non polymorphiques. Fait remarquable, chez 4 patients qui avaient
développé des tumeurs cérébrales, le CNV détecté couvrait des gènes codant pour des partenaires de p53 impliqués
dans la méthylation des histones ou l’acétylation (KDM1A, MTA3, TRRAP ou SIRT3). Afin de démontrer le rôle causal
de l’altération de ces gènes dans la prédisposition héréditaires au cancer une analyse fonctionnelle s’est focalisée sur le
gène SIRT3, qui code une histone déacétylase capable d’interagir avec p53. Afin de mimer in vitro la duplication constitutionnelle de SIRT3 identifiée chez un des patients, nous avons développé des lignées cellulaires stables surexprimant
Sirt3. Dans la lignée dérivée d’un glioblastome (8MG) la surexpression de Sirt3 prévient les mécanismes d’apoptose,
favorise l’accumulation de cellules en phase G2/M, et conduit à une augmentation du taux de prolifération en conditions
normoxique et hypoxique et/ou hypocalorique. Ces mécanismes s’accompagnent de modifications d’activité mitochondriales et lysosomales. De plus, l’étude du méthylome a révélé l’existence d’une hyperméthylation d’un sous-ensemble
de gènes impliqués dans le cancer dans les cellules 8MG-SIRT3. En revanche, l’injection dans un modèle de souris Nude
de cellules tumorales 8MG-SIRT3 n’a pas permis de mettre en évidence un mécanisme de tumorigénicité exacerbé in
vivo. A ce stade, cette étude suggère l’implication des altérations des gènes impliqués dans le remodelage de la chromatine dans la prédisposition génétique au cancer et, en particulier, aux tumeurs cérébrales.
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GÉNÉTIQUE DES TUMEURS
Projet émergent AAP 2012 CNO
Expression et fonctions de miR126-5p au cours de la tumorigenèse (Virginie Mattot)
POISSONNIER Loïc, VILLAIN Gaëlle, SONCIN Fabrice et MATTOT Virginie
CNRS-UMR8161, Institut de Biologie de Lille , 1, rue du Pr Calmette 59021 Lille Cedex
A l’origine, notre équipe s’intéresse à une protéine (Egfl7) qu’elle a elle-même identifiée et dont la caractéristique
majeure est d’être excrétée par l’endothélium vasculaire. Nos travaux sur cette protéine nous ont conduits à lui attribuer des rôles dans le contrôle de la migration des cellules périvasculaires, dans le dépôt de la fibre élastique et plus
récemment dans l’échappement à l’immunité anti-tumorale lorsqu’elle est anormalement surexprimée par des cellules
cancéreuses. Outre ses diverses fonctions, Egfl7 est aussi connue pour héberger au sein de son intron 7 un couple de
microARNs complémentaires : miR126 et miR126* dont la spécificité d’expression est similaire à celle de leur gène hôte.
Les microARNs sont des petits ARNs endogènes de taille n’excédant pas 30 nucléotides et qui sont impliqués dans la
régulation d’expression des gènes en s’hybridant à un ARN messager (essentiellement dans sa partie 3’UTR) conduisant
ainsi à sa dégradation ou à la répression de sa traduction.
Les fonctions physiologiques de miR126 au cours du développement vasculaire ont été à ce jour clairement établies chez
la souris et le poisson zèbre. De plus, son expression et ses rôles ont été caractérisés dans diverses pathologies dont les
cancers. En revanche, peu d’informations sont disponibles concernant les fonctions physiologiques ou pathologiques de
miR126*, le microARN complémentaire de miR126.
Nous avons donc entrepris d’étudier les fonctions de miR126*. Nous avons mis en évidence l’existence de ce microARN
in vivo essentiellement dans les cellules endothéliales chez l’embryon et dans divers organes. L’inhibition de miR126*
in vitro dans des cellules endothéliales démontre l’implication de ce microARN dans le contrôle de l’adhésion et de la
transmigration des leucocytes à travers l’endothélium. Deux cibles pour miR126* ont été identifiées et impliquées dans
ces processus. Nous cherchons actuellement à établir si miR126* est exprimé dans diverses tumeurs humaines afin de
moduler à terme ce microARN dans des modèles tumoraux.
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BIOMARQUEURS
PRONOSTIQUES ET PRÉDICTIFS
CONFÉRENCE DE PRESTIGE :
De la médecine fondamentale à l’application industrielle : les nouveaux paradigmes
Christian Bréchot
Christian Bréchot holds MD Ph.D degrees. Beginning in 1981 he studied molecular biology,
virology, and cellular biology at the laboratory of Pierre Tiollais at the Pasteur Institute, and
at the Necker Faculty of Medicine; he obtained his Ph.D in biochemistry from the University
of Paris VII in 1985. In 1989 he became full professor of Cell Biology and Hepatology, and
in 1997 he was appointed head of the clinical department of liver diseases at the NeckerEnfants Malades Hospital. He has been in charge of a research unit at the Necker Faculty
of Medicine, jointly supported by Inserm (the French national biomedical research agency),
Paris Descartes University, and the Pasteur Institute; he was also head of the National
Reference Centre on viral hepatitis from 1998 to 2001.
From 2001 to 2007, Christian Bréchot has acted as General Director of Inserm, the French
National Agency for biomedical research.
From 2008, he has been appointed as Vice-president in charge of Medical and Scientific affairs of the Institut-Mérieux company. Institut-Merieux is a holding company which merges
the efforts of four companies involved in in vitro diagnostics, preventive and therapeutic
vaccines, as well as food safety (bioMérieux, Transgene, Merieux Nutrisciences, Advanced
Bioscience Laboratory).
He is now also involved in the Scientific Direction of the Technological Research Institute
BIOASTER on infectious diseases and microbiology, a joint action between Lyon and Paris
Pasteur Institute.
General Director Pasteur Institute : recently appointed. Position will start October 1st,
2013.
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BIOMARQUEURS
PRONOSTIQUES ET PRÉDICTIFS
Projet émergent AAP 2012 CNO
Les histones méthylases, une nouvelle cible pour la chimiothérapie (Catherine Bauge)
Nicolas GIRARD1, Jérémie GAUDICHON1, Francesco MILANO1, Céline BAZILLE2, Karim BOUMÉDIENE1, Brigitte SOLA1,
Catherine BAUGÉ1
1
EA4652 MILPAT, UFR de médecine, Université de Caen Basse-Normandie, Caen, France
2
Laboratoire d’Anatomie Pathologique, CHU de Caen, Caen, France
Avec 1 700 000 décès par an, le cancer est la deuxième cause de mortalité en Europe. Identifier de nouvelles approches
thérapeutiques capables de traiter les tumeurs résistantes aux traitements actuels (radiothérapie et chimiothérapie) est
donc un enjeu majeur de santé publique. Parmi les stratégies émergentes récemment, la thérapie épigénétique semble
prometteuse, notamment en ce qui concerne le ciblage de la méthylation de la lysine 27 de l’histone H3 (H3K27). Cette
méthylation peut être unique (H3K27me1), double (H3K7me2) ou triple (H3K27me3). L’empreinte H3K27me1 est généralement associée à des gènes actifs, tandis que la marque H3K27me3 est souvent retrouvée au niveau de gènes non
exprimés. H3K27 est méthylée par une enzyme unique, EZH2, présente dans le complexe PRC2, et déméthylée par deux
histone déméthylases, appelées UTX et JMJD3. Il a été montré que le 3-deazaneplanocin A (DZNep), un inhibiteur du
PRC2 (Polycomb Repressive Complex 2), induit l’apoptose de cellules malignes mais pas de cellules saines, ouvrant la
voie au concept d’une thérapie épigénétique des tumeurs par inhibition de la méthylation de H3K27. D’autres études
ont confirmé que le DZNep réduit le potentiel clonogénique de nombreuses tumeurs, probablement par un mécanisme
lié à l’inhibition de l’expression d’EZH2 et à la réduction du niveau de méthylation de H3K27. Toutefois, ce mécanisme
d’action reste à confirmer.
L’objectif de ce programme « émergence » est de valider le concept de thérapie épigénétique des tumeurs par ciblage de
la méthylation de H3K27 par le DZNep. Nous nous sommes plus spécifiquement focalisé sur deux types de tumeurs, le
chondrosarcome et le myélome multiple. En effet, le traitement de ces tumeurs radio- et chimio-résistantes, fait partie
des thématiques prioritaires du dernier Plan Cancer (étude sur les lymphomes, et étude d’un cancer rare de l’adulte, le
chondrosarcome)
Nous avons analysé deux chondrosarcomes de grade différent et des cultures primaires de chondrocytes, ainsi qu’une
série de 8 lignées de myélome multiple correspondant aux différents groupes diagnostiques TC. Les deux lignées de
chondrosarcomes expriment fortement EZH2 en comparaison aux chondrocytes. Le DZNep entraîne la mort de ces
tumeurs du cartilage, et de 4 des lignées de myélome testées. La mort provoquée par le DZNep est de type apoptotique
et dépend des caspases. Elle s’accompagne de la diminution dans les lignées sensibles de la protéine anti-apoptotique
BCL2, de la diminution d’EZH2, la cible du DZNep, mais pas toujours de la modification de la méthylation globale de
H3K27. La réponse au DZNep est indépendante du statut de p53 et de RAS mais toutes les lignées de myélomes sensibles expriment un facteur de transcription de la famille MAF (c-MAF ou MAFB). L’étude du rôle de MAF est en cours. De
plus, nous testons d’autres lignées et cultures primaires de chondrosarcomes afin de déterminer si toutes les tumeurs du
cartilage sont sensibles au DZNep ou si certaines sont résistantes. Par ailleurs, l’étude in vivo utilisant des xénogreffes
de tumeurs est en cours.
Projet émergent AAP 2012 CNO
Rôle de la protéine sggp1 (sphingosine-1-phosphate phosphatase) et de la sphingosine-1-phosphate dans la persistance leucémique (Virginie Driss)
Virginie DRISS 1, Bruno QUESNEL
1
2
3
1,2,3
and Carine BRINSTER
1,3
pH.D, INSERM U.837, Institut pour la Recherche sur le Cancer de Lille (IRCL), 1, place de verdun, 59045 Lille Cedex
M.D-pH.D, Service des Maladies du Sang, Centre Hospitalier Universitaire de Lille, Lille, France
pH.D, Université Lille Nord de France, Lille, France
Les leucémies aiguës myéloïdes (LAM) sont des hémopathies malignes qui se caractérisent par la prolifération et l’arrêt
de la différenciation à différents stades des précurseurs hématopoïétiques des lignées granulocytaire, monocytaire,
érythrocytaire et plaquettaire. Leur traitement repose sur une chimiothérapie intensive qui permet la rémission complète dans 50 à 80 % des cas selon l’âge des patients traités et le type de LAM les affectant. Néanmoins, une rechute à
court (24 mois) ou à long terme (décennies) est observée dans plus de 50% des cas de patients en rémission complète.
Différents travaux suggèrent que cette rechute pourrait être liée à la présence dans la moelle osseuse et les organes de
cellules leucémiques résiduelles. Ces cellules persisteraient dans un état de dormance qui pourrait se caractériser par
l’arrêt de leur prolifération et/ou un rôle du système immunitaire dans le contrôle de leur croissance.
Au vu de l’existence de sous-clones chez les patients, nous avons déterminé l’hétérogénéité de notre lignée leucémique
de souris. Ainsi, son clonage a permis de montrer l’existence de différents clones à caractère leucémique ou persistant. A
la différence des clones leucémique, nous avons mis en évidence l’absence d’expression de la protéine Sgpp1 (sphingosine-1-phosphate phosphatase) ainsi qu’une accumulation de S1P (sphingosine-1-phosphate) dans les clones induisant
la persistance. Dans la littérature, Sgpp1 est impliquée dans le métabolisme des sphingolipides et régule l’accumulation
de S1P qui favorise la survie cellulaire et module la réponse des cellules du système immunitaire. Enfin, de façon surprenante, nous avons montré que le rétablissement de l’expression de Sgpp1 dans les clones persistants conduit à un
phénotype leucémique.
18
En conclusion, l’absence de Sgpp1 et l’accumulation de S1P sembleraient jouer un rôle dans la persistance
leucémique. Le modèle animal expérimental de persistance leucémique de notre laboratoire représentera à
long terme un outil de choix pour tester de nouvelles approches thérapeutiques visant à l’élimination de ces
cellules persistantes.
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PRONOSTIQUES ET PRÉDICTIFS
Projet émergent AAP 2012 CNO
Etude de l’expression et du rôle du récepteur NLRP6 dans la cancérogénèse colique
chez l’Homme. Une nouvelle cible thérapeutique ? (Manon Allaire)
ALLAIRE M1,2, SAGUET-RYSANEK V3, LECHEVREL M1, QUESNELLE C1, GALATEAU-SALLE F3, REIMUND JM1,2
EA 4652 (Laboratoire « Microenvironnement Cellulaire et Pathologies »), SF 4206 ICORE, UFR de Médecine, Université de Caen Basse – Normandie, Caen, France
2
Service d’Hépato-Gastro-Entérologie et Nutrition, CHU de Caen, Caen, France
3
Service d’Anatomie Pathologique, CHU de Caen, Caen, France
1
Position du problème : Le cancer colique (CC) est un problème majeur de santé publique. Dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) coliques, son risque est 2 à 5 fois supérieur à celui de la population générale,
suggérant que l’inflammation chronique est un facteur de cancérogenèse colique. Cette hypothèse est confortée par des
travaux cliniques et expérimentaux. Au niveau colique, l’inflammation chronique, au moins dans les MICI, serait régulée par des bactéries de la flore. La reconnaissance des bactéries coliques par l’épithélium et le système immunitaire
intestinal se fait par les pattern-recognition receptors. Parmi ceux-ci, NLRP6 semble être un acteur clé, favorisant le
renouvellement épithélial, diminuant l’inflammation colique, et inhibant (au moins en partie) la tumorigenèse colique.
Ceci a été montré dans des modèles murins invalidés pour NLRP6 ou pour la caspase-1. NLRP6 serait ainsi une cible
thérapeutique potentielle dont l’activation diminuerait la cancérogenèse colique facilitée par un microenvironnement
cellulaire inflammatoire.
Objectifs : Aucune donnée n’existant chez l’homme concernant son expression/activité dans les cancers coliques sporadiques (s-CC) ou compliquant les MICI (i-CC), ce travail a pour objectifs : (i) d’analyser son expression dans du tissu
colique sain de sujets sains, du côlon sain et tumoral de malades ayant un s-CC, et chez des patients ayant une MICI
colique, dans de la muqueuse macroscopiquement normale, de la muqueuse inflammatoire, et des i-CC (n=20 par
groupe), (ii) d’étudier son expression constitutive dans 2 lignées cellulaires de CC humains (HCT-116, HT-29) cultivées
en 2D, (iii) de déterminer la concentration en IL-1β, en IL-18 et d’autres cytokines dans les surnageants de culture de
myofibroblastes murins différenciés NLRP6+/+ ou NLRP6-/-, et (iv) de comparer la viabilité, la prolifération, et d’étudier
le cycle cellulaire dans des cultures en 2D en présence de surnageants de culture de myofibroblastes NLRP6+/+ ou -/-.
Méthodes : L’expression de NLRP6, de la caspase-1, et d’autres facteurs NLRP6-dépendants sera étudiée en immunohistochimie. Son expression dans les lignées de CC humains sera étudiée en Q-PCR et en Western blot. L’étude de la
sécrétion de cytokines NLRP6-dépendantes dans les surnageants des deux types de myofiboblastes murins se fera par
cytométrie en flux. La viabilité et la prolifération des lignées HCT-116 et HT-29 sera analysée par test de luminescence
et le cycle cellulaire par cytométrie en flux après marquage à l’iodure de propidium.
Résultats attendus : Par ce travail, dont nous présenterons les premiers résultats, nous souhaitons caractériser l’expression colique de NLRP6 dans différentes situations normales ou pathologiques chez l’homme, et apporter les premiers
éléments montrant que chez l’homme, NLRP6 est un régulateur positif de la réparation épithéliale et négatif de la cancérogenèse colique.
Soutien financier : AOI Cancéropôle NO.
19
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SESSION
JEUNES CHERCHEURS
Eligible au concours
20
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Les communications par ordre alphabétique
NOM
ALLAIRE Manon
BAUDERLIQUE LE ROY Hélène
n° de poster
ou com.
orale
n°
page
21
54
LANGE Marie
NOM / Prénom
n° de poster
ou com.
orale
n°
page
55
92
31
64
LE JONCOUR Vadim
58
95
BEN ABDELALI Raouf
Com Orale 7
28
LEBLOND Marine
Com Orale 8
29
BEN ABDELALI Raouf
41
75
LEBON Delphine
39
73
BOBOWSKI Marie
Com Orale 2
23
LOTTIN Marion
61
99
BOUGEARD Gaelle
7
40
MABY Pauline
Com Orale 4
25
BOUILLEZ Audrey
30
63
MABY Pauline
22
55
BOUYEURE PETIT Anne-Charlotte
53
88
MARCEAU-RENAUT Alice
42
76
BOUZELFEN Abdelilah
38
72
MARQA Mohamad Feras
54
89
BROCQUEVILLE Guillaume
32
65
MODZELEWSKI Romain
49
84
Com Orale 10
31
MOREL Nastassja
56
93
BRYERE Joséphine
BUSTANY Sophie
Com Orale 6
27
MRIZAK Dhafer
Com Orale 5
26
BUSTANY Sophie
34
68
NIBOUREL Olivier
40
74
3
36
NKHALI Lamyaa
48
83
CORROYER-DULMONT Aurélien
43
78
OUAGUIA Laurissa
24
57
CUNY Florence
59
97
OULEDHADDOU Hakim
23
56
DECAMBRON Audrey
37
71
OULEDHADDOU Hakim
35
69
DENORME Marion
29
62
PALIE Odré
46
81
DI GIACOMO Daniela
10
43
PALIE Odré
47
82
DIFFERDING Sarah
50
85
PATOUT Maxime
6
39
CORAZAO-ROZAS Paola
DUBOIS Fatémeh
Com Orale 1
22
PEPIN Audrey
DUBOIS Martine
57
94
RENAUD Florence
20
53
EL KIHEL Laïla
33
66
SASSIER Marion
60
98
EL MACHHOUR Raja
2
35
SERVAGI VERNAT Stéphanie
Com Orale 9
30
FERMEY Pierre
9
42
SOUKARIEH Omar
19
52
FOUGERE Bertrand
1
34
STEENACKERS Agata
12
45
GELAUDE Armance
11
44
THIEM Ursula
Com Orale 3
24
GERAULT Aurélie
44
79
THUREAU Sébastien
52
87
GESQUIERE Cyrielle
18
51
TREHOUX Solange
28
61
GHAMLOUCH Hussein
36
70
VALLIER Clémence
25
58
GIRARD Nicolas
14
47
VASSEUR Romain
26
59
GOUEL Pierrick
45
80
VIGNERON Nicolas
15
48
4
37
VINCENT Audrey
17
50
HAMIEH Mohamad
5
38
WANET Marie
51
86
JEBAHI Abdelghani
16
49
ZERDOUMI Yasmine
8
41
JULIEN Sylvain
13
46
LAHDAOUI Fatima
27
60
HAMIEH Mohamad
90
21
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Communications orales
1) RASSF1A est un gène suppresseur de métastase du cancer bronchique non à
petites cellules (DUBOIS Fatémeh)
DUBOIS Fatéméh1,2, LEVALLET guénaëlle1,3, KELLER Maureen1,2, BERGOT Emmanuel2,3, ZALCMAN gérard.G2,3.
3
1
2
3
Laboratoire « Œstrogènes, Reproduction et Cancers » UPRESEA2608, Université de Caen, Caen.
UMR Inserm U1086 « Cancers & Préventions », CHU de Caen, Caen.
Service d’Anatomie pathologie, CHU de Caen, Caen.
Service de Pneumologie, CHU de Caen, Caen.
Contexte : En révélant que les patients atteints de cancer bronchique non à petite cellule (CBNPC) ont une médiane de
survie sans progression divisée par 3 lorsqu’ils présentent une inactivation du gène suppresseur de tumeur RASSF1A,
l’essai clinique de phase III BioIFCT-0002 suggérait que RASSF1A régulait la migration et l’invasion des cellules épithéliales bronchiques humaines. Nous avons testé cette hypothèse en reproduisant in vitro cette altération moléculaire.
Matériels et Méthodes : Les cellules de cinq lignées épithéliales bronchiques humaines (HBEC-3, HBEC-3RasV12,
BEAS-2B, BEAS-2BRasV12, H1975) ont été transfectées par siRNA (inactif ou anti-RASSF1A) en utilisant de la lipofectamine RNAimax (Invitrogen ®). La migration 2D de ces cellules est ensuite étudiée par la technique du comblement
de blessure, tandis que la migration 3D, l’invasion et la migration transendothélilales sont étudiées en mesurant leur
capacité à traverser une membrane poreuse recouverte d’une couche de Matrigel® (Invasion), de cellules endothéliales
(migration transendothéliale) ou non (Migration 3D).
Résultats : Notre travail montre que les cellules dépourvues de RASSF1A migrent deux fois plus rapidement sur collagène I (HBEC-3, H1975), collagène IV (HBEC-3, BEAS-2B) ou fibronectine (HBEC-3RasV12, H1975), les principaux
composants de la lame basale sous épithéliale bronchique (p<0,05, ANOVA suivi d’un test post-hoc de Dunnet, n=4).
De plus, quel que soit le modèle cellulaire étudié, nous observons que les cellules n’exprimant pas RASSF1A migrent 3 à
4 fois plus au travers une membrane poreuse, qu’elle soit recouverte ou non de cellules endothéliales et envahissent 3
à 7 fois plus une couche de Matrigel ® que les cellules exprimant RASSF1A (p<0,05, ANOVA suivi d’un test post-hoc de
Dunnet, n=4). Enfin, nous observons que les cellules HBEC-3, des cellules non tumorigènes, acquiérent la capacité de
croitre en agar lorsqu’elles n’expriment plus RASSF1A.
Conclusion : Ce travail démontre que l’extinction de l’expression de RASSF1A augmente le pouvoir migratoire/invasif
de cellules de lignées épithéliales bronchiques humaines, suggérant fortement que le CBNPC de patients présentant
une inactivation du gène RASSF1A progresse rapidement parce que leurs cellules tumorales ayant acquis un phénotype
métastatique sont particulièrement agressives. Actuellement, nous tentons de comprendre les voies de signalisations
intracellulaires impliquées.
NOTES
22
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Communications orales
2) L’œstradiol réprime l’expression du gène de la GD3 synthétase (GD3S) dans les
cellules de cancer du sein par l’intermédiaire du facteur de transcription NFκB
(BOBOWSKI Marie)
Marie BOBOWSKI1,2, Audrey VINCENT1,3, Agata STEENACKERS1,2, Florent COLOMB1,2, Isabelle VAN SEUNINGEN1, 3,Sylvain
JULIEN1,2, et Philippe DELANNOY1,2*
1
2
3
Université Lille Nord de France
Unité de Glycobiologie Structurale et Fonctionnelle, CNRS UMR 8576, Villeneuve d’Ascq
Centre de Recherche Jean-Pierre Aubert, CHRU Lille, INSERM UMR 837, Lille
La GD3 synthétase (GD3S, ST8Sia I) est l’α2,8-sialyltransférase qui synthétise le disialoganglioside GD3 à partir du GM3.
Elle contrôle ainsi la biosynthèse de l’ensemble des gangliosides des séries b- et c- (tels que le GD2 ou le GT3). Normalement limitée au système nerveux central chez l’adulte, l’expression des gangliosides des séries b- et c- est augmentée dans certaines tumeurs d’origine neuro-ectodermique. En particulier, le GD3 et le GD2 sont consi-dérés comme des
marqueurs onco-fœtaux dans le mélanome et le neuroblastome, où ils jouent un rôle clef dans la progression tumorale.
Le GD3 est également surexprimé dans environ 50 % des carcinomes canalaires infiltrants et nous avons montré que la
surexpression de la GD3S et du ganglioside GD2 dans les cellules de cancer du sein MDA-MB-231 conduisait à l’apparition
d’un phénotype prolifératif dû à l’activation du récepteur à activité tyrosine kinase c-Met (Bobowski et al., Glycobiology,
2012). Par ailleurs, la GD3S et le GD2 ont été décrits comme des marqueurs de cellules souches de cancer du sein, critiques pour l’initiation tumorale. Enfin, il a été montré que les tumeurs mammaires négatives pour le récepteur à l’œstrogène (ER-négatives) présentent un niveau élevé d’expression de la GD3S. De manière à comprendre le lien entre la
signalisation par les œstrogènes et le niveau d’expression de la GD3S, nous avons traité à l’œstradiol des cellules MCF-7
(ER-positives) et des cellules Hs578T (ER-négatives) préalablement transfectées avec un vecteur codant ERα. Dans les
deux lignées, nous avons observé une diminution de l’expression de la GD3S après traitement à l’œstradiol. Après avoir
déterminé l’extrémité 5’UTR des transcrits de la GD3S dans les tumeurs et les cellules de cancer du sein, nous avons
carac-térisé le promoteur minimal, essentiel à la transcription de la GD3S dans les cellules de cancer du sein. L’activité
de cette séquence promotrice est également réprimée par l’œstradiol dans les cellules exprimant ERα. Deux élé-ments de
réponse aux œstrogènes (ERE) ont été prédits par bioinformatique dans cette séquence promotrice mais leur mutation
n’affecte pas l’effet répresseur de l’œstradiol. En revanche, nous avons démontré le rôle du facteur de transcription NFκB
dans l’activation transcriptionnelle de la GD3S. Par la technique de ChIP, nous avons montré que l’œstradiol diminuait
la liaison de NFκB au promoteur de la GD3S dans les cellules de cancer du sein exprimant ERα, en inhibant la translocation nucléaire des sous-unités p50 et p65 de NFκB. Ainsi, l’activation de la voie NFκB dans les tumeurs ER-négatives,
due à l’absence de signalisation par l’œstradiol, pour-rait expliquer la surexpression de la GD3S dans ce type de tumeur
(Bobowski et al., Plos One, 2013).
NOTES
23
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Communications orales
3) Importance du récepteur sensible au calcium dans les interactions entre cellules
osseuses et cellules cancéreuses d’origine mammaire: rôle dans le développement
métastatique osseux (THIEM Ursula)
THIEM Ursula1, BOUDOT Cédric1, SAIDAK Zuzana2, CLÉZARDIN Philippe3, KAMEL Said1, MENTAVERRI Romuald1
1
2
3
Inserm U1088, Faculty of Medicine and Pharmacy, Amiens
Inserm UMR-606, Laboratory of Osteoblast Biology and Pathology, Paris
Inserm U1033, Faculty of Medicine, Lyon
Background: The Calcium Sensing Receptor (CaSR) is a G-protein coupled receptor, the main function of which involves
the regulation of parathyroid hormone production and secretion in the parathyroid glands and thereby the regulation of
the extracellular calcium homeostasis. Interestingly, the CaSR is expressed in several tissues not directly involved in the
extracellular calcium homeostasis, where it is considered to regulate diverse cellular processes such as cell proliferation
and cell migration. In breast cancer, the CaSR was found to be most abundantly expressed in patients that had already
developed bone metastases, which led to the hypothesis of the involvement of the CaSR in bone metastasis development. It is believed that there is a crosstalk between cancer and bone cells resulting in a “vicious cycle”, where cancer
cells stimulate bone resorption, which in turn provides them with different chemoattractant and growth factors which
further promote tumor growth in bone.
We hypothesize that the CaSR is involved in this vicious cycle and the high expression of the CaSR in breast cancer cells
favors their survival and growth in the bone microenvironment.
Methods: For our studies, we used MDA-MB-231 breast cancer cells overexpressing either a wildtype or dominant
negative (R185Q) form of the CaSR. MDA-MB-231cells stably transfected with the empty vector served as control. Overexpression of the CaSR was confirmed by western blot and flow cytometry. Functionality of the CaSR was assessed by
phosphorylation of ERK1/2 in response to increasing concentrations of calcium by western blot. To study the osteolytic
potential of these cells in vivo, Balb/c-Nude mice were injected intratibially with MDA-MB-231 breast cancer cells (either
transfected with the wildtype, or dominant negative form of the CaSR, or the empty vector, n=7 per group) and osteolytic bone lesions were followed by x-ray imaging for 19 days.
Results: After 14 days, osteolytic lesions were more pronounced in mice that had been injected with MDA-MB-231
breast cancer cells overexpressing the wildtype form of the CaSR as compared with mice that had been injected with
breast cancer cells overexpressing the dominant negative form of the CaSR (p=0.017) or the empty vector (p=0.026).
This difference was even stronger after 19 days (p=0.004).
Conclusion and future directions: Our findings suggest that high expression of the CaSR in MDA-MB-231 breast
cancer cells increases their potential to form osteolytic lesions in vivo. Currently, we aim to identify the mechanisms by
which the CaSR contributes to this process. First, bone histomorphometric analyses will demonstrate if bone remodeling is altered depending on whether the breast cancer cells overexpress the wildtype or dominant negative form of the
CaSR. Second, we will further study the crosstalk between bone and breast cancer cells in vitro by assessing the effect
of breast cancer cell-derived conditioned medium on osteoclastogenesis. Moreover, we aim to identify CaSR-dependent
factors produced by breast cancer cells that mediate cancer and bone cell communication.
NOTES
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4) Vers une stratégie d’immunothérapie cellulaire adoptive personnalisée dans les
cancers colorectaux à instabilité microsatellitaire (MABY Pauline )
Pauline MABY1, Mohamad HAMIEH1, David TOUGERON2, Aurélie DROUET1, Emilie FAUQUEMBERGUE1, Jacques Mauillon3,
Richard SESBOÜE1, Thierry FREBOURG1,3, Jean-Baptiste LATOUCHE1,3
Inserm U1079, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie, Université de Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest
2
Service d’Hépatogastroentérologie, CHU de Poitiers
3
Département de Génétique, Fédération de Génétique, Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen, Cancéropôle NordOuest.
1
Les cancers colorectaux à instabilité microsatellitaire, notamment dans leurs formes héréditaires ou syndrome de Lynch,
sont dus à un défaut du système de réparation des mésappariements de l’ADN conduisant à l’accumulation de mutations dans les séquences répétées. Dans les gènes contenant des séquences répétées codantes, ces mutations peuvent
décaler le cadre de lecture et engendrer la synthèse de néo-protéines, exprimées uniquement dans les cellules tumorales mutées. La dégradation de ces néo-protéines peut libérer des néo-peptides immunogènes. En effet, ces peptides,
présentés au sein de molécules du Complexe Majeur d’Histocompatibilité de classe I (CMH-I) à la surface des cellules
tumorales mutées, peuvent être la cible d’une réponse immunitaire cellulaire cytotoxique spécifique.
Cette réponse anti-tumorale naturelle pourrait être exploitée dans le traitement des cancers colorectaux à instabilité
microsatellitaire. Ainsi, dans le cadre du développement préclinique d’une stratégie d’immunothérapie cellulaire adoptive
personnalisée, nous avons mis au point un système permettant, chez un patient donné, de stimuler des lymphocytes
T (LT) du sang périphérique dirigés contre des néo-peptides issus de mutations présentes dans les cellules tumorales.
D’une part, pour détecter les mutations présentes dans les tumeurs, nous avons mis au point trois PCR multiplexes qui
permettent d’amplifier les séquences répétées codantes de 29 gènes cibles de l’instabilité. D’autre part, pour stimuler
efficacement les LT de patients, nous avons construit des Cellules Présentatrices d’Antigène Artificielles (CPAA), qui présentent les néo-peptides issus de ces mutations, sur la plus fréquente des molécules CMH-I humaines, HLA A2.1.
Chez plusieurs patients atteints de cancer colorectal à instabilité microsatellitaire, dans la majorité des cellules tumorales, les séquences codantes de ASTE1/HT001, TGFβRII et TAF1B étaient délétées d’un nucléotide. Ces mutations ont
conduit à la synthèse de nouvelles protéines dégradées en néo-peptides. Des outils de prédictions informatiques ont
permis la sélection des néo-peptides les plus affins pour la molécule HLA A2.1, exprimée par ces patients. Nous avons
cultivé les LT de ces patients avec des CPAA exprimant chacun de ces néo-peptides. Après expansion, les LT activés
étaient capables de lyser spécifiquement des cellules HLA A2.1+, dont des cellules dérivées de cancers colorectaux à
instabilité microsatellitaire, présentant ces peptides à leur surface.
Ces données précliniques montrent la pertinence de développer des stratégies d’immunothérapie cellulaire adoptive
personnalisées, basées sur la stimulation in vitro de LT avec nos CPAA, pour traiter les cancers colorectaux à instabilité
microsatellitaire.
NOTES
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5) Les exosomes de carcinome du nasopharynx et les lymphocytes T régulateurs naturels : une synergie qui conforte l’immunosuppression au sein du microenvironnement tumoral (MRIZAK Dhafer)
Dhafer MRIZAK 1, Nathalie MARTIN 1, Niels WAMBRE 1, Toshiro NIKI 3, Véronique PANCRÉ 1, Yvan DE LAUNOIT 1, Pierre
BUSSON 2, *Olivier MORALES* 1 et Nadira DELHEM* 1
* Contribution égale des auteurs.
1
CNRS UMR 8161, Institut de Biologie de Lille, Université Lille-Nord de France, Institut Pasteur de Lille, IFR142, Lille,
France.
2
CNRS UMR 8126, Institut Gustave Roussy, Villejuif, France. (3) GalPharma Co., Ltd, Kagawa, Japon.
Les exosomes (exo) sont des nanovésicules qui sont présentes en grande quantité dans les fluides biologiques et les
tumeurs des patients ayant un carcinome du nasopharynx (CNP). Ces exo tumoraux jouent un rôle important dans
la progression tumorale de part leurs propriétés immunosuppressives. En outre, il a été décrit que les lymphocytes T
régulateurs naturels (Treg) sont également plus fréquents chez les patients atteints d’un CNP que chez les sujets sains.
Cependant, l’existence d’une interaction entre les exo de CNP et les Treg humains n’est pas connue à ce jour. C’est pourquoi nous nous proposons d’évaluer la capacité de ces exo tumoraux à agir directement sur les Treg en modifiant leur
phénotype et leur activité suppressive ou jouer un rôle dans leur recrutement.
Les Treg humains sont isolés à partir du sang de donneurs sains et mis en contact avec des exo purifiés à partir (i) des
surnageants de culture de lignées de CNP (Exo-C15) ou (ii) du plasma de donneurs sains.
Les Exo-C15 augmentent significativement l’expansion des Treg et génèrent des Treg Tim3low moins sensibles à la suppression induite par les exo. Ils augmentent également significativement le niveau d’expression du CD25 et du FoxP3
sur les Treg et conduisent à la conversion des cellules T CD4+CD25neg en Treg CD4+CD25high. Ces cellules converties
présentent une activité suppressive importante sur des PBMC autologues. Par ailleurs, la co-incubation d’Exo-C15 induit
une surexpression sur les Treg des gènes associés à leur phénotype, à leur activité suppressive et à leur recrutement.
Ces résultats sont corrélés à une augmentation significative de l’activité suppressive des Treg en présence des Exo-C15.
Et enfin, les Exo-C15 sont également capables de favoriser le recrutement des Treg via la chimiokine CCL-20 dont on
a montré la présence sur les Exo-C15 par WB et en microscopie électronique. Des expériences in-vivo chez des souris
SCID-hu, xénotransplantées avec des tumeurs C15, dans lesquels nous avons bloqué la CCL-20 confortent cette thèse.
Cette étude montre, pour la première fois, que les exo de CNP potentialisent le phénotype suppresseur des Treg (i) en
favorisant leur expansion et leur différentiation, (ii) en augmentant leur capacité suppressive et (iii) en induisant leur
chimioattraction. La mise en évidence d’une coopération entre les exo de CNP et les Treg est très importante car elle
pourrait être impliquée dans la régulation de la tolérance périphérique des tumeurs et représenter ainsi un nouveau
mécanisme d’échappement du CNP au système immunitaire.
NOTES
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6) L’action antitumorale du lénalidomide est due à la déstabilisation des complexes
cycline D1/p27KIKP1 dans le lymphome à cellules du manteau (BUSTANY Sophie)
Sophie BUSTANY1, Alexandra MOROS2, Julie CAHU1, Ifigenia SABORIT-VILLARROYA2, Antonio MARTINEZ3, Dolors COLOMER2;3, Gaël ROUÉ2 et Brigitte SOLA1
Université de Caen Basse-Normandie, MILPAT EA4652, UFR de Médecine, Caen, France
Hemato-oncology Department, Institut d’Investigacions Biomèdiques August Pi i Sunyer (IDIBAPS), Barcelona, Spain
3
Hematopathology Unit, Hospital Clínic, Barcelona, Spain.
1
2
Le lymphome à cellules du manteau (LCM) est un syndrome lymphoprolifératif agressif particulièrement résistant aux
traitements anticancéreux. L’utilisation des immunomodulateurs (IMIDES) semble être une piste thérapeutique intéressante pour les formes résistantes de la maladie. L’effet biologique des IMIDES passe à la fois par une toxicité cellulaire
directe et par une action sur le microenvironnement tumoral. Puisque la cycline D1, protéine constitutivement surexprimée dans le LCM, est impliquée dans la régulation de ces deux mécanismes, nous avons recherché si l’expression et
la localisation de la cycline D1 et de son inhibiteur, p27KIP1, étaient modifiées dans le sous-groupe de LCM sensibles au
lénalidomide.
Nous avons démontré que les protéines p27KIP1 et cycline D1 sont coexprimées dans toutes les cellules de LCM testées, y
compris dans des cellules primaires, sans lien avec la régulation de la prolifération cellulaire. L’inhibiteur du cycle cellulaire p27KIP1 est stabilisé par sa liaison à la cycline D1, à la fois dans le cytoplasme et dans le noyau des cellules de LCM.
Mais, dans les cellules de LCM les plus tumorigènes in vivo (modèles de xénogreffe dans la souris immunodéprimée)
qui sont également les plus sensibles au lénalidomide, ces deux protéines s’accumulent principalement dans le noyau.
Le traitement par le lénalidomide induit la relocalisation cytoplasmique des protéines favorisant ainsi le blocage de la
prolifération cellulaire et l’induction de la mort cellulaire par apoptose.
Nos résultats démontrent un effet antitumoral du lénalidomide sur les formes les plus agressives de LCM. Le lénalidomide
est capable de contrecarrer la séquestration de p27KIP1 par la cycline D1 et ainsi de restaurer la sensibilité des cellules
de LCM.
NOTES
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7) Séquençage à haut débit des syndromes myélodysplasiques de bas risque inclus
dans l’essai GFM Aza-Epo 2008-1 (BEN ABDELALI Raouf)
R. BEN ABDELALI 1; C. GARDIN 2; M. FIGEAC 3; O. JARDIN-MATHÉ 3; N HELEVAUT 4; S. THEPOT 2; O. BEYNE-RAUZY 5;
T. PREBET 6; N. VEY 6; F. DREYFUS 7; P. FENAUX 2; C. PREUDHOMME 1
Centre de Recherche Jean-Pierre Aubert, Inserm U837, Équipe 3, Institut de Recherche Pour le Cancer de Lille; Université Lille Nord et Laboratoratoire D’Hématologie, Centre de Biologie et de Pathologie, Chru de Lille, Lille
2
Hématologie Clinique, Hôpital Avicenne, Bobigny
3
Udsl, Plate-Forme de Génomique Fonctionnelle et Structurale Ifr-114, Institut Pour la Recherche Sur le Cancer de Lille
Ircl, Lille
4
Laboratoratoire D’Hématologie, Centre de Biologie et de Pathologie, Chru de Lille, Lille
5
Hématologie Clinique, CHU Purpan, Toulouse
6
Hématologie Clinique, CHU, Marseille
7
Hématologie Cinique, Hôpital Cochin, Aphp, Paris.
1
Introduction : Dans les syndromes myélodysplasiques (SMD), plus d’une vingtaine de gènes sont mutés et la littérature
rapporte régulièrement de nouveaux gènes altérés de manière récurrente. Leur analyse exhaustive dépasse désormais
les capacités des techniques de séquençage classique utilisant la méthode de Sanger. Dans cette étude, nous avons donc
génotypé par séquençage à haut débit (NGS) une cohorte de 80 SMD de faible risque ou intermédiaire-1 et résistants
aux agents stimulant l’érythropoïèse inclus dans l’essai multicentrique randomisé de phase 2 GFM Aza-Epo 2008-1.
Patients et Méthodes : L’âge médian de nos patients était de 70 ans (42-85 ans). La répartition des patients selon la
classification OMS était : 37 ARSI, 14 CRDM-SC, 8 CRDM, 9 AREB, 5 AR, 6 LMMC et 1 inclassable. Nous avons sélectionné
33 gènes, dont ASXL1, CBL, DNMT3A, ETV6, EZH2, IDH1/2, RUNX1, TET2, TP53 et 8 gènes du spliceosome : SF3B1,
SF3A1, SF1, U2AF1, U2AF2, SRSF2, PRPF40B et ZRSR2. Le séquençage à haut débit a été réalisé sur le séquenceur
SOLID 4 après capture des zones d’intérêt par le système Agilent SureSelect à partir de l’ADN génomique. L’alignement
des séquences obtenues a été réalisé par l’algorithme SHRiMP2 et la détection des substitutions et des insertions/délétions par SAMtools/Pileup et VarScan.
Résultats : Nous avons détecté 2180 variations de séquence réparties sur l’ensemble des patients, dont 1768 (81%)
correspondaient à des single-nucleotide polymorphisms (SNP) répertoriés dans la base NCBI dbSNP. On note la présence
du SNP rs11554137 d’IDH1(G105G) chez 6 patients (7.5%), dont 5 avaient un caryotype normal. Dans la littérature
ce polymorphisme a été rapporté comme étant associé à un mauvais pronostic dans les LAM à caryotype normal. Nous
avons également retrouvé une fréquence élevée (7.5% dans notre série versus 1.5% dans la population générale) du
SNP rs35602083 de FLT3 (D324N). Il s’agit probablement d’un SNP qui prédispose aux SMD, comme cela a été évoqué
dans les LAM. Après exclusion des SNPs, on retrouve 283 substitutions (73 synonymes et 210 non synonymes) et 129
insertions/délétions, parmi lesquelles 13 touchaient des sites d’épissage. Parmi les substitutions non synonymes, 63
ont été précédemment décrites et 69 ont été prédites comme délétères par le logiciel SIFT. Le profil mutationnel dans
notre cohorte montre une fréquence élevée de mutations associées à un pronostic favorable ou neutre. En effet, le gène
le plus fréquemment muté est SF3B1 (67.5% des cas), la mutation K700E étant retrouvée chez 42.5% des patients.
Le deuxième gène le plus fréquemment impliqué était TET2, avec 25 patients mutés (31%), dont 8 présentaient 2
mutations hétérozygotes. Inversement, la fréquence des mutations géniques associées à un pronostic défavorable était
faible : TP53 (1%) et EZH2 (2.5%). Les variations de séquence non précédemment décrites, sur des gènes connus ou
non comme étant altérés dans les SMD, sont en cours de vérification par séquençage Sanger.
Conclusion : Dans cette étude, nous mettons en évidence l’intérêt du séquençage à haut débit pour la caractérisation
moléculaire des SMD de bas risque. Nous avons également identifié de nouvelles variations de séquence qui sont en
cours de vérification.
NOTES
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8) Etude des effets de l’hypoxie in vitro et in vivo sur la migration et la polarisation
macrophagique dans les glioblastomes. (LEBLOND Marine)
LEBLOND MM1,2,3,4, GÉRAULT AN1,2,3,4, PÉRÈS EA1,2,3,4, CORROYER-DULMONT A1,2,3,4, LECOCQ M1,2,3,4, BERNAUDIN M1,2,3,4,
PETIT E1,2,3,4 et VALABLE S1,2,3,4.
CNRS, UMR ISTCT 6301, CERVOxy group. GIP CYCERON, Bd Henri Becquerel, BP5229, 14074 CAEN cedex, France
Université de Caen Basse-Normandie, UMR ISTCT 6301, CERVOxy group
3
CEA, DSV/I2BM, UMR ISTCT 6301, CERVOxy group
4
Normandie Univ, France.
1
2
Introduction : Les glioblastomes sont les tumeurs cérébrales primitives les plus fréquentes mais également les plus
agressives (Ohgaki & Kleihues, 2007). Il est maintenant admis que la composante hypoxique, fortement prononcée
dans ces tumeurs, induit une résistance aux traitements conventionnels. C’est pourquoi l’espérance de vie des patients
demeure inférieure à 15 mois (Stupp et al., 2005). Les glioblastomes présentent différentes caractéristiques physiopathologiques, notamment une activation du système inflammatoire en réponse à l’importante prolifération des cellules
tumorales. En effet, il a été montré que des macrophages s’accumulaient au niveau tumoral et présentaient une polarisation M1 (anti-tumorale) ou M2 (pro-tumorale), dépendante de l’environnement dans lequel ils se trouvent (Murdoch et
al., 2004). Actuellement, il semblerait que les TAM (Tumor Associated Macrophage), retrouvés chez les patients atteints
de glioblastomes, soient de phénotype M2. Toutefois, les facteurs pouvant influencés la migration et la polarisation de
ces cellules ne sont pas encore identifiés à ce jour.
Le but de cette étude a été dans un premier temps d’évaluer le tropisme naturel des monocytes/macrophages au niveau
tumoral et plus particulièrement au niveau des zones hypoxiques, et ce sur deux modèles de glioblastomes humains
présentant des niveaux d’oxygénation différents (Corroyer-Dulmont et al., 2013). Nous avons ensuite étudié si l’hypoxie
influence la polarisation des macrophages. Le second objectif a été de déterminer l’impact des monocytes/macrophages
non polarisés sur la croissance des cellules tumorales, tant in vitro qu’in vivo.
Méthodes : Deux lignées humaines de glioblastomes (U87 et U251), une lignée humaine de monocytes THP-1 (ATCC)
ainsi qu’une culture primaire de macrophages extraits de la moelle osseuse de souris nudes ont été utilisées. Pour déterminer si les monocytes activés s’accumulent préférentiellement dans les zones hypoxiques de la tumeur, une injection
orthotopique de cellules U87 et U251 a été effectuée chez des rats nudes. Les macrophages ont été détectés ex vivo
grâce à un immunomarquage CD68 et l’hypoxie par TEP FMISO in vivo et par un immunomarquage pimonidazole ex
vivo. In vivo, l’effet des monocytes sur la croissance de la tumeur a été évalué par IRM après implantation des cellules
U87 dans le striatum de souris nudes, les monocytes marqués au BrdU ont été injectés par voie intraveineuse (à J21
et J28) puis détectés par immunohistochimie après euthanasie des animaux. L’impact des monocytes/macrophages sur
la prolifération cellulaire a été étudié in vitro, par des expériences de coculture entre les cellules THP-1 et les cellules
U87 avec un ratio de 2 :1, puis le nombre de cellules U87 a été évalué. Finalement, pour déterminer si l’hypoxie a une
influence sur la polarisation des macrophages, ces derniers ont été cultivés en condition d’hypoxie à 1% d’O2 et leur
polarisation caractérisée par RT-qPCR.
Résultats : Sur les deux modèles de tumeurs utilisés, des macrophages ont été retrouvés au niveau tumoral, cependant, avec une localisation préférentielle dans les régions hypoxiques par le modèle U251. In vivo, l’injection de ces cellules, que l’on retrouve au niveau tumoral comme en atteste le marquage BrdU, ralentit significativement la croissance
de la tumeur et in vitro, nous avons montré que la présence des monocytes réduit la prolifération des cellules tumorales
U87. Enfin, l’effet de l’hypoxie sur la polarisation des macrophages est en cours d’analyse.
Conclusion : Dans cette étude, nous avons montré que des macrophages sont présents dans les tumeurs et plus spécifiquement localisés dans les régions hypoxiques. Nous avons également mis en évidence que des macrophages exogènes
sont capables de ralentir la croissance tumorale. Les études réalisées in vitro devraient nous permettre de comprendre
si l’hypoxie influence la polarisation des macrophages vers un phénotype M1, ce qui expliquerait cet effet anti-tumoral
des macrophages.
NOTES
29
6èmes Journées Scientifiques
15 au 17 mai 2013 – Deauville
Jeudi 16 mai 2013
Communications orales
9) Escalade de la dose de radiothérapie sur les sous-volumes hypoxiques déterminés
par 18FFAZA TEP dans les cancers des Voies Aéro Digestives Supérieures : résultats
préliminaires. (SERVAGI VERNAT Stéphanie)
SERVAGI VERNAT S.1, HANIN F.2, BOL A.1, LABAR D.1, LEE J.1, GREGOIRE V.1
Université Catholique de Louvain, Cliniques universitaires St-Luc
1
Center for Molecular Imaging, Radiotherapy, and Oncology (MIRO)
2
Service de Médecine nucléaire, Avenue Hippocrate, Bruxelles, Belgique
Introduction : L’hypoxie tumorale dans les cancers des Voies Aéro Digestives Supérieures (VADS) est une cause de
radiorésistance et de diminution du contrôle loco-régional bien documentée. Parmi différentes méthodes de détermination de l’hypoxie tumorale, le recours à des traceurs nitroimidazolés marqués par un émetteur positron et détectés par
TEP est bien validé en clinique humaine. Cette méthode non-invasive permet outre une quantification du signal, une
visualisation de l’hétérogénéité tumorale. Elle peut en outre être répétée en cours de traitement.
Objectifs de cette étude : Les objectifs de cette étude de faisabilité sont :
1)d’individualiser des zones d’hypoxie à partir du 18FFAZA TEP/CT, au sein de la tumeur primitive (T) et des adénopathies
envahies avant traitement (N),
2)d’évaluer la faisabilité d’une escalade de dose de radiothérapie sur ces zones hypoxiques,
3)et de voir l’évolution de ces différentes zones hypoxiques en cours de radio-chimiothérapie concomitante.
Matériels et méthodes : Depuis novembre 2012, 7 patients porteurs d’un cancer des VADS localement avancé ont été
inclus prospectivement. Le 18FFAZA TEP/CT a été réalisé 1 semaine avant le début de la radio-chimiothérapie (70 Gy en
35 fractions de 2 Gy, 5x par semaine et 1 cure de chimiothérapie lors des semaines 1, 4 et 7), en position de traitement
et avec un système de contention (masque 5 points). Trois cent soixante dix MBq de 18FFAZA ont été injectés. Une acquisition TEP-CT de 10 minutes par position de lit a été réalisée 2 heures après l’injection. Cet examen a été reconduit dans
les mêmes conditions à la fin de la 1ère et de la 3ème semaine de traitement. Les images ont été analysées sur PMod® pour
déterminer les SUV moyenne, min, max dans la T et le N. Un voxel hypoxique a été défini comme un voxel dont l’activité était supérieure à la SUV moyenne dans le muscle long du cou controlatéral à la T ou au N + 3 déviations standard
(DS). Les images ont ensuite été segmentées sur MatLab® pour obtenir un Gross Tumor Volume T et/ou N hypoxique
(GTVhypoxie) et qui correspond aux voxels ayant une SUV ≥ au seuil d’hypoxie défini pour chaque patient. L’optimisation
a été réalisée sur Tomotherapy Hi Art®, avec une prescription en SIB de 56, 70 Gy sur les PTV bas et haut risque et 86
Gy sur le GTVhypoxie T et N sans marge additionnelle.
Résultats : L’âge moyen des patients était de 64,6 ans. Le volume moyen du GTV T était de 18,7 cm3 (de 2,4 à 52,9
cm3) et de 61 cm3 (de 60,3 à 174 cm3) pour le GTV N délinée à partir du CT du TEP avec injection de produit de contraste.
Un patient ne présentait ni hypoxie tumorale, ni hypoxie ganglionnaire. Pour les 6 autres patients, la moyenne de SUVmax était de 1,90 (± 0,34) dans le GTV T et de 2,14 (± 0,46) dans le GTV N. La moyenne du seuil de SUV définissant
l’hypoxie était de 1,58 (± 0,17). La moyenne du volume GTVhypoxie était de 24,5 cm3 (de 5,2 à 74,5 cm3). L’optimisation
sur TomoTherapy Hi Art® a permis de délivrer en technique SIB 3 niveaux de dose 56, 70 et 84 Gy tout en préservant
les organes à risque.
Conclusion : L’individualisation des zones hypoxiques au sein de la tumeur primitive et du ou des adénopathies envahies par l’intermédiaire du 18FFAZA TEP CT permet une escalade de dose. Des études sont en cours pour évaluer la faisabilité de la réadaptation en cours de traitement (radiothérapie adaptative) et l’intérêt de cette stratégie en terme de
contrôle loco-régional.
NOTES
30
6èmes Journées Scientifiques
15 au 17 mai 2013 – Deauville
Jeudi 16 mai 2013
Communications orales
10) Mesure des inégalités sociales dans l’incidence des cancers. Etude sur 40 000
personnes atteintes de cancer en Basse-Normandie (BRYERE Joséphine)
J. BRYÈRE1, AV. GUIZARD1,2,4, X. TROUSSARD1,3,4, F. GALATEAU-SALLÉ1,3,4, S. BARA1,4,5, V. BOUVIER1,3,4, O. DEJARDIN1,3,4,
C. PORNET1,3, L. GUITTET1,3, G. LAUNOY1,3,4
1
2
3
4
5
U1086 INSERM-UCBN « Cancers et Préventions »
CRLCC Caen
CHU Caen
Fédération des registres de cancer de Basse-Normandie
Centre hospitalier public du Cotentin
Introduction : Le cancer est la seconde cause de mortalité dans les pays développés. Alors que la survie des patients
atteints de cancer s’améliore, l’incidence ne cesse d’augmenter. Les études internationales montrent qu’une partie
de cette incidence des cancers est associée à des facteurs socio-économiques. D’ailleurs la lutte contre les inégalités
sociales sera en France une priorité du plan cancer III. L’objectif de l’étude est de quantifier la part de l’incidence des
cancers associée à la déprivation sociale à partir de données représentatives de la population générale.
Méthodes : La population étudiée était composée de 41 014 personnes ayant eu un cancer entre 1997 et 2004 dans les
départements du Calvados et de la Manche et pour lesquelles des données ont été collectés par les registres de cancer.
L’environnement social a été apprécié à un niveau géographique infra-communal (IRIS) grâce à l’utilisation de l’indice
socio-économique européen (EDI) récemment validé. L’association entre l’incidence et le niveau socio-économique des
patients a été étudiée à l’aide d’un modèle conditionnel autorégressif prenant en compte la dimension géographique des
données.
Résultats : Une sur-incidence a été observée dans les zones défavorisées pour les cancers du poumon, des lèvresbouches-pharynx du foie, du larynx pour les deux sexes, pour les cancers de l’œsophage, du rein et de la vésicule biliaire
pour les hommes et pour les cancers du col de l’utérus et des localisations inconnues pour les femmes. Une sur-incidence
a été observée dans les zones favorisées pour le lymphome de Hodgkin chez les femmes. La plus forte proportion de
cas incidents associés à la déprivation sociale a été trouvée pour les cancers des lèvre-bouche-pharynx (27.0%), de
l’œsophage (24.0%) et du larynx (23.5%) pour les hommes. Pour les femmes, la plus forte proportion de cas incidents
associée à la déprivation a été trouvée pour le larynx (65.7%) et les tumeurs de localisation primitive inconnue (27.9%).
Pour le lymphome de Hodgkin, la proportion associée à l’aisance sociale était de 43.1%.
Conclusion : Au-delà de l’identification des localisations cancéreuses les plus associées à la défavorisation sociale, ce
type d’étude permet de quantifier l’objectif sanitaire des politiques de réduction des inégalités sociales.
NOTES
31
6èmes Journées Scientifiques
15 au 17 mai 2013 – Deauville
COMMUNICATIONS
AFFICHÉES
Axe 1
p 33 à 66
Axe 2
p 67 à 76
Axe 3
p 77 à 90
Axe 4
p 91 à 95
Axe 5
p 96 à 99
32
6èmes Journées Scientifiques
15 au 17 mai 2013 – Deauville
AXE 1 :
«Du développement et la
validation de biomarqueurs
pronostiques et prédictifs
à l’innovation thérapeutique»
33
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15 au 17 mai 2013 – Deauville
AXE 1
1) Modifications génotoxiques et épigénétiques des lymphocytes sanguins exposés in
vitro à la pollution atmosphérique particulaire urbaine : Influence de l’âge (FOUGERE
Bertrand)
B. FOUGÈRE1,2,3, S. BILLET1,2, C. LEPERS1,2, P. MARTIN1,2, L. ARMAND1,2, H. BULCKAEN3, F. ROY SAINT-GEORGES4, A.
VERDIN1,2, P. GOSSET1,2,5, P. SHIRALI1,2
Université Lille Nord de France
Unité de Chimie Environnementale et Interactions sur le Vivant (EA4492), Université du Littoral Côte d’Opale, Dunkerque, France
3
Service de Gériatrie, Groupe Hospitalier de l’Institut Catholique de Lille, France
4
Service de Pneumologie, Groupe Hospitalier de l’Institut Catholique de Lille, France
5
Laboratoire d’Anatomie Pathologique, Groupe Hospitalier de l’Institut Catholique de Lille, France
1
2
Introduction: La pollution atmosphérique par les particules fines (PM2.5) est un problème de santé public. Cependant,
même si l’ensemble de la population peut souffrir des conséquences d’une exposition chronique à la pollution atmosphérique, certaines personnes sont plus fragiles. Parmi elles, les sujets âgés ont une plus grande sensibilité. Les mécanismes
habituellement décrits dans la toxicité des PM2.5 (stress oxydant, réponse inflammatoire disproportionnées) ne peuvent
pas expliquer tous les évènements précoces de la carcinogénèse. Plusieurs mécanismes génotoxiques et épigénétiques
sont impliqués à la fois dans le vieillissement cellulaire et dans la carcinogénèse tel que le raccourcissement des télomères ou la méthylation aberrante de promoteurs de gènes (ex: P16INK4A, MGMT).
Objectifs: Les sujets âgés sont plus sujets aux cancers et la pollution atmosphérique pourrait aggraver ce phénomène.
Pour approfondir les connaissances sur l’influence de l’âge dans la réponse biologique aux particules, nous avons isolés
des lymphocytes sanguins prélevés à partir de trois classes d’âges 25-30, 50-55 et 75-80 ans. Les marqueurs précoces
participants au processus multi étapes de la cancérogénèse ont ensuite été analysés après exposition in vitro aux PM2.5.
Méthodes : 90 échantillons ont été collectés (30/classe d’âge). Les lymphocytes ont été isolés par Ficoll, stimulés par
de la phytohémaglutinine et exposés aux particules pendant deux cycles de division avant les analyses toxicologiques.
Résultats: Les marqueurs oncogéniques, qui peuvent également être impliqués dans la sénescence, comme la télomérase et la méthylation du promoteur de P16INK4A, sont modifiés dans les lymphocytes exposés aux PM2.5. Même si l’augmentation de l’activité télomérase est constante entre les trois classes d’âge, la méthylation du promoteur de P16INK4A
est significativement plus augmentée dans la classe d’âge 75-80 ans.
Conclusion: L’âge influe sur la réponse biologique à certains facteurs environnementaux. Dans cette étude, plusieurs
marqueurs de tumorigénicité influencés par les particules atmosphériques semblent être exacerbés dans la classe d’âge
75-80 ans, possiblement en raison de leurs mécanismes de réparation moins efficaces. Ceci pourrait contribuer à expliquer la plus grande sensibilité des personnes âgées aux cancers, déjà décrite dans les études épidémiologiques. D’autres
études sur le rôle du vieillissement dans la sensibilité aux facteurs environnementaux permettront d’approfondir ces
résultats.
Mots clés : PM2.5 ; Génotoxicité ; Epigénétique ; Cancer ; Gériatrie
NOTES
34
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AXE 1
2) Effet du TNFα sur l’activation des cellules souches tumorales quiescentes dans le
mélanome (EL MACHHOUR Raja)
EL MACHHOUR R, TOUIL Y, OSTYN P, VANDOMME J, FLAMENCO P, MASSELOT B, SÉGARD P, FORMSTECHER P, POLAKOWSKA R.
Inserm U837 Centre de Recherche Jean-Pierre Aubert (JPARC), Institut pour la Recherche sur le Cancer de Lille (IRCL),
1 Place de Verdun, 59045 Lille, France.
Il est désormais bien établi que le développement des cancers et leur récidive en cas de résistance au traitement repose
sur la capacité des cellules tumorales à adopter un phénotype quiescent ou dormant. Ces cellules dormantes peuvent
persister ainsi pendant de nombreuses années après traitement chez des patients dont la rémission semble complète.
Elles persistent dans différents tissus de l’organisme sans entraîner de manifestations cliniques, jusqu’au moment où
elles se réactivent et conduisent à la récidive tumorale. Ainsi, la dormance tumorale est un phénomène réversible mais
les mécanismes qui contrôlent l’activation des cellules tumorales quiescentes restent mal connus. En outre, le rôle du
microenvironnement tumoral est essentiel, notamment par le biais d’interactions cellulaires et de facteurs diffusibles
divers.
Notre objectif est de décrypter l’implication d’un facteur pro-inflammatoire : le TNFα (Tumor Necrosis Factor α) dans
le switch phénotypique des cellules tumorales quiescentes. Cette cytokine est considérée comme l’effecteur majeur
de l’inflammation impliqué dans de nombreux cancers dont le mélanome. Dans ce but, nous avons utilisé un système
d’expression inductible de la GFP couplé à l’histone 2B permettant d’identifier les cellules quiescentes (H2B-GFP+) dans
un modèle de culture en 3D qui est celui des mélanosphères. La pertinence de ce modèle repose sur l’hétérogénéité
cellulaire (quiescente vs active) se rapprochant de l’organisation tumorale observée in vivo. Nous avons ainsi étudié, via
le TNFα, l’implication d’un environnement inflammatoire sur le compartiment quiescent de ces mélanosphères.
Nos résultats suggèrent que le TNFα semble augmenter la proportion des mélanocytes H2B-GFP+, qualifiés de « label
retaining cells », au sein des mélanosphères. Par ailleurs, ce compartiment cellulaire présente un enrichissement en
marqueurs de cellules souches du mélanome (ABCB5, VEGFR). En présence du TNFα, ces cellules cyclent lentement
puisqu’elles incorporent peu l’EdU (5-ethynyl-2’-deoxyuridine), un analogue de la thymidine. En outre, ces effets sont
abolis par l’utilisation d’un inhibiteur de la voie de signalisation PI3K/Akt.
En conclusion, ces données montrent qu’un environnement inflammatoire, induit par le TNFα, provoque un enrichissement du compartiment quiescent dans les mélanosphères. Cet effet semble être régi par l’activation de la voie PI3K/Akt.
Par conséquent, le contrôle de l’inflammation et des voies de signalisation impliquées dans le maintien de la dormance
tumorale, au cours du traitement de la tumeur initiale, consisterait une bonne stratégie thérapeutique dans la lutte
contre les récidives du cancer.
Mots clef: cellules tumorales quiescentes, cellules souches, récidive tumorale, mélanome, inflammation
NOTES
35
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AXE 1
3) Metabolic alterations in vemurafenib sensitive and resistant BRAFV600E melanoma cells (CORAZAO-ROZAS Paola)
Paola CORAZAO-ROZAS1, Manel JENDOUBI1, Pierre GUERRESCHI1,2,3, Fanny ANDRÉ1, Aurélie JONNEAUX2, Meryem TARDIVEL2,3 Ahmad QASSEMYAR1, Delphine FONTAINE13, Salim DEKIOUK2, Pierre FORMSTECHER13, Laurent MORTIER123,
Philippe MARCHETTI123 and Jérôme KLUZA13.
1
2
3
Inserm UMR837, F-59045 Lille, France
CHRU Lille, F-59000 Lille, France
Faculté de Médecine, Université de Lille 2, France
Metastatic melanoma is one of the most aggressive solid tumors, recently new target therapies, most exactly BRAF
V600E mutant inhibitors, have showed encouraging results, nevertheless resistance commonly emerges within a few
months after treatment. It seems then necessary to find new therapeutic approaches to eradicate BRAFV600E inhibitor
resistant melanoma cells. In this context our group has developed several cell line models of acquired resistance to the
BRAFV600E inhibitor vemurafenib. Recent studies done using BRAFV600E cell lines have proved that the expression of
the mutant kinase BRAFV600E is associated with metabolic modifications mainly by the fact that inhibition of BRAFV600E
in these cells causes a strong reduction of glucose uptake. However until these days any study has showed if there are
other metabolic modifications in these cells and if they remain present in resistant cell lines. Using our resistant models
we have observed that cell lines with acquired resistance continue to uptake glucose even in the presence of vemurafenib. Likewise, our results reveal that resistant cells show also an increase in oxygen consumption mainly at mitochondria
level. Additionally, this increase in mitochondrial respiration is related with an increase in reactive oxygen species (ROS)
production as reveal by flowcytometry using different ROS markers. Using mitosox a highly selective detector of superoxide in mitochondria we showed that ROS present in resistant cells are mainly produced at this level. Finally, we have
showed that resistant cells are more sensitive to oxidative stress insults caused by pro-oxidant molecules. These findings
provide new insides into the mechanisms that may come together with resistance and that could be used to eradicate
resistant cells by using pro-oxidant approaches.
NOTES
36
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AXE 1
4) CD70 augmente la survie, la fonction et les caractéristiques phénotypiques de «
cellules souches centrales mémoires » de lymphocytes T cytotoxiques activés in vitro
pour une immunothérapie cellulaire adoptive (HAMIEH Mohamad)
M HAMIEH1, P MABY1, JF CHATILLON2, F BAYEUX2, AB DUVAL MODESTE3, P JOLY3, P MUSETTE2, 3, E FAUQUEMBERGUE1,
A DROUET1, S ADRIOUCH2, T FRÉBOURG1, 4, and JB LATOUCHE1, 4
INSERM U1079
INSERM U905, Université de Rouen, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale (IRIB), Cancéropôle Nord-Ouest
3
Département de Dermatologie
4
Département de Génétique humaine, CHU de Rouen
1
2
L’immunothérapie cellulaire adoptive anti-tumorale basée sur l’utilisation de cellules présentatrices d’antigène artificielles (CPAA) afin de stimuler des lymphocytes T cytotoxiques (LTC) anti-tumoraux a déjà fait la preuve de son efficacité
clinique. Des CPAA basées sur l’utilisation de fibroblastes murins NIH/3T3 ont été construites dans notre laboratoire.
Ces CPAA expriment, après transduction gammarétrovirale, la molécule HLA de classe I la plus fréquente, A2.1, avec un
peptide immunogène dérivé de MART-1, auto-antigène surexprimé dans les mélanomes, et les trois molécules accessoires essentielles (CD54, CD58, CD80). Dans une étude préclinique, ces CPAA ont prouvé leur efficacité pour stimuler
des LTC spécifiques à partir de lymphocytes T (LT) périphériques de donneurs sains et de patients atteints de mélanome.
Afin d’étudier les effets de la signalisation CD70/CD27 sur des LTC anti-tumoraux, nous avons généré de nouvelles CPAA
exprimant la molécule CD70, avec ou sans la molécule de co-stimulation CD80. Après co-culture de LT avec ces trois
types de CPAA, les LTC obtenus ont été comparés.
CD70 augmentait l’expansion des LTC en améliorant leur survie, comme l’indiquait l’induction de l’expression de la protéine anti-apoptotique Bcl-xL. La fonction des LTC spécifiques obtenus était améliorée en présence de CD70, avec une
meilleure cytotoxicité et une plus grande avidité fonctionnelle. Selon l’expression de CD95, CD45RA, CD62L et CCR7,
CD70 augmentait le pourcentage et le nombre absolu de LTC spécifiques aux caractéristiques de « cellules souches centrales mémoires »(TSCM : CD95+ CD45RA+ CD62L+ CCR7+). Ces cellules, aux capacités d’auto-renouvellement et de différenciation en puissantes cellules effectrices, ont été récemment décrites comme étant les plus efficaces dans le cadre
d’une immunothérapie cellulaire adoptive. Les effets bénéfiques de CD70 étaient associés à une répartition plus large et
plus homogène du « répertoire » des LTC spécifiques.
Dans cette étude, nous avons clairement montré que CD70 améliorait la survie, la fonction et, pour la première fois, à
notre connaissance, les caractéristiques phénotypiques de « cellules souches centrales mémoires » de LTC spécifiques
activés in vitro. Nos nouvelles CPAA exprimant CD80 et CD70 représentent un outil très prometteur pour le développement de nouvelles approches d’immunothérapie cellulaire adoptive anti-tumorale efficaces.
NOTES
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AXE 1
5) Développement d’une nouvelle stratégie d’immunothérapie dans le cadre des
mélanomes basée sur l’utilisation de cellules présentatrices d’antigène artificielles
(HAMIEH Mohamad)
M HAMIEH1, JF CHATILLON2, F BAYEUX2, P MABY1, E FAUQUEMBERGUE1, A DROUET1, AB MODESTE3, P JOLY3, P MUSETTE2, 3, T FRÉBOURG1, 4, AND JB LATOUCHE1, 4
INSERM U1079
INSERM U905, Université de Rouen, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale (IRIB), Cancéropôle Nord-Ouest
3
Département de Dermatologie
4
Département de Génétique humaine, CHU de Rouen
1
2
L’immunothérapie cellulaire adoptive basée sur la ré-injection chez les patients de lymphocytes T cytotoxiques (LTC) anti-tumoraux autologues est une approche thérapeutique prometteuse dans le cadre des cancers. Cependant, l’expansion
rapide in vitro de LTC demeurant hautement fonctionnels in vivo reste un défi. Pour contourner ces difficultés, différents
systèmes de présentation d’antigène artificiels ont été développés.
Dans notre laboratoire, des cellules présentatrices d’antigène artificielles (CPAA) basées sur l’utilisation de fibroblastes
murins NIH/3T3 ont été construites. Ces CPAA expriment de façon stable, après transduction gammarétrovirale, les
molécules essentielles impliquées dans l’activation de LTC dans le contexte de la molécule HLA de classe I la plus fréquente, A2.1, et un peptide A2.1-restreint dérivé de MART-1, auto-antigène surexprimé dans les mélanomes.
Dans cette étude préclinique, en utilisant ces CPAA, nous avons défini les conditions optimales d’expansion de LTC spécifiques de MART-1 à partir des Lymphocytes T (LT) périphériques de donneurs sains et de patients atteints de mélanome.
Après expansion, les LTC spécifiques ont été hautement purifiés par tri magnétique et re-stimulés par les CPAA pour les
ré-amplifier. Les LTC obtenus étaient hautement cytotoxiques et avaient la capacité de cibler spécifiquement des cellules
tumorales A2.1+ MART-1+. Selon l’expression des molécules CD95, CD45RA, CD62L et CCR7, de nombreux LTC spécifiques avaient un phénotype de « cellules souches centrales mémoires » (TSCM : CD95+ CD45RA+ CD62L+ CCR7+). Ces
cellules, aux capacités d’auto-renouvellement et de différenciation en puissantes cellules effectrices, semblent particulièrement appropriées pour une stratégie d’immunothérapie cellulaire adoptive efficace. L’analyse du répertoire des TCR (T
cell receptors) basée sur l’étude des familles vß a révélé que LTC spécifiques obtenus étaient similaires à ceux rapportés
dans la littérature et obtenus avec des cellules présentatrices d’antigène autologues ou allogéniques.
En conclusion, nos CPAA représentent un outil unique pour obtenir rapidement et facilement un grand nombre de LTC
spécifiques hautement fonctionnels dans le cadre du développement de nouvelles stratégies d’immunothérapie cellulaire
adoptive efficaces.
NOTES
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AXE 1
6) Imagerie moléculaire en temps réel des mutations de l’EGFR en microscopie
confocale fibrée en fluorescence (MCFF) (PATOUT Maxime)
Dr. Maxime PATOUT1, Dr. Mathieu SALAUN MD1,2, Dr. Pierre BOHN, Mr. Xavier BRUNE, Dr. Anthony ROMIEU3, Dr. Nasrin
VASSEUR 4, Dr. Richard SESBOÜÉ4, Prof. Pierre-Yves RENARD3 and Prof. Luc THIBERVILLE, MD1,2.
1
2
3
4
Quant.I.F - LITIS Laboratory, EA 4108, IRIB, Rouen University, Rouen, France, F-76000;
Clinique Pneumologique, Rouen University Hospital, Rouen, France, F-76031;
Laboratory COBRA UMR 6014 & FR 3038, IRCOF, Rouen University, Mont-Saint-Aignan, France, 76131 and
INSERM U-1079, IRIB, Rouen University, Rouen, France, F-76000.
Introduction : La recherche des mutations de l’EGFR au cours des adénocarcinomes pulmonaires se fait actuellement
par séquençage de l’ADN tumoral. L’objectif de cette étude était d’évaluer les performances d’un traceur fluorescent pour
l’imagerie moléculaire en temps réel et in situ des mutations de l’EGFR.
Méthodes : Quatre lignées cellulaires tumorales dérivées d’adénocarcinomes humains ont été xénogreffés à trois
groupes de souris Nude. Les souris du groupe A étaient xénogreffées par des cellules des lignées HCC827 et H1650
porteuses de la mutation de l’EGFR DelE746-A750 qui confère une sensibilité aux inhibiteurs de tyrosines kinases (TKI).
Celles du groupe B étaient xénogreffées par des cellules de la lignée A549 porteuses d’un EGFR sauvage. Celles du
groupe C étaient xénogreffées par des cellules de la lignée H1975 qui sont porteuses d’une double mutation : la T790M
qui confère une résistance aux TKI et la L858R qui confère une sensibilité aux TKI. Le traceur fluorescent a été synthétisé
dans notre laboratoire par l’addition de fluorescéine à une molécule d’erlotinib. Les tumeurs xénogreffées ont été excisées et immergées, à l’état frais, dans une solution de PBS contenant le traceur à une concentration de 1μM. Après des
lavages répétés, l’imagerie moléculaire en temps réel était réalisée en MCFF. L’intensité médiane de fluorescence (IMF)
était recueillie pour chacune des tumeurs.
Résultats : Dix-neuf tumeurs ont été imagées (Groupe A : 11, groupe B : 4, groupe C : 4). L’IMF était significativement
supérieure pour les tumeurs des deux groupes présentant des formes mutées de l’EGFR (groupe A et C) comparativement à celles présentant un EGFR sauvage (Groupe B) (Groupe A : 757,3 unités arbitraires (U.A), groupe C : 823,8 U.A
vs. groupe B : 307,5 A.U ; p < 0,05, test de Kruskal-Wallis). Pour une valeur seuil d’IMF de 386 U.A, notre traceur avait
une sensibilité de 100% et une spécificité de 100% pour le diagnostic des tumeurs avec un EGFR muté.
Conclusion : Notre traceur fluorescent imagé en MCFF a permis de distinguer les tumeurs présentant un EGFR muté,
que leur phénotype soit sensible ou résistant, des tumeurs présentant un EGFR sauvage. Si ces résultats se confirment
lors de l’utilisation de tumeurs fraîches d’origine humaine, cette technique pourrait être utilisée comme test rapide lors
du prélèvement pour la sélection des tumeurs devant avoir un séquençage de leur EGFR.
NOTES
39
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AXE 1
7) 20 ans de Syndrome Li-Fraumeni en France (BOUGEARD Gaelle)
G. BOUGEARD1, S. BAERT-DESURMONT2, R. SESBOÜÉ1, M. RENAUX-PETEL2, V. BONADONA3, C. BONAÏTI-PELLIÉ4, T.
FREBOURG2, &. The French LFS working group
Inserm U1079, Université de Rouen, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale, Rouen, France,
Inserm U1079, Université de Rouen, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale et Départment de Génétique,
Centre Hospitalier Universitaire, Rouen, France,
3
MR UCBL/CNRS 5558, Centre Léon Bérard, Lyon, France,
4
Inserm et Centre Hospitalier Paul Brousse, Villejuif, France.
1
2
Le Syndrome de Li-Fraumeni (LFS) est une prédisposition héréditaire au cancer caractérisée par un très large spectre
tumoral incluant sarcomes, cancers du seins pré-ménopausiques, tumeurs cérébrales et corticosurrénalomes. Vingt trois
ans après l’identification des bases moléculaires du syndrome correspondant aux mutations constitutionnelles du gène
suppresseur de tumeur TP53, nous avons identifié en France 188 familles indépendantes présentant des mutations de
TP53, grâce aux critères cliniques dit de Chompret que le groupe français sur le syndrome de Li-Fraumeni a élaboré et
qui sont reconnus au niveau international. Cette série représente la plus grosse série au niveau international. Les données cliniques actualisées chez 280 porteurs de mutation, qui avaient développé un total de 478 tumeurs, a révélé que
l’âge médian de survenue de la première tumeur était de 27 ans (17 ans chez les hommes et 28 ans chez les femmes),
que 44% des patients développaient 2 à 6 cancers primitifs multiples et qu’au moins 20 tumeurs secondaires se développaient dans le champ de la radiothérapie d’une première tumeur. Les tumeurs les plus fréquemment observées sont
le cancer du sein (110), les sarcomes du tissu mou (92), les ostéo/chondrosarcomes (52), les tumeurs cérébrales (40)
et les corticosurrénalomes (35). Parmi les 102 patients qui présentaient un corticosurrénalome et pour lesquels une
analyse du gène TP53 a été réalisé, 51% des enfants et 22% des adultes présentaient une mutation de TP53. Sur le
plan du spectre mutationnel, les mutations constitutionnelles de TP53 sont dans 61% des cas des mutations faux sens
et dans 5% des réarrangements génomiques. Les patients avec des mutations faux sens ayant une activité trans-dominant négative sur la protéine sauvage développent des tumeurs 16 ans avant les autres patients qui présentent des
mutations nulles (22 ans versus 32 ans). Nous avons observé que les porteurs de mutation de TP53, qui avaient en plus
l’haplotype MDM2 285-309 G-G développaient les tumeurs 5 ans plus précocement que les patients présentant d’autres
haplotypes (p=0,043), indiquant que l’haplotype de MDM2 285-309 G-G est un haplotype à haut risque chez les patients
présentant des mutations de TP53.
NOTES
40
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AXE 1
8) Effet délétère des mutations constitutionnelles hétérozygotes de TP53 de type
faux-sens dans les lymphocytes de patients Li-Fraumeni (ZERDOUMI Yasmine)
Yasmine ZERDOUMI 1, Gaelle BOUGEARD 1, Juliette AURY-LANDAS 1, Céline DERAMBURE 2, Thierry FREBOURG 1, Jeanmichel FLAMAN 1
Inserm U1079, Faculté de Médecine et de Pharmacie, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale, Université de
Rouen
2
Inserm U905, Faculté de Médecine et de Pharmacie, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale, Université de
Rouen
1
Le syndrome de Li-Fraumeni (LFS), qui résulte d’altérations constitutionnelles hétérozygotes du gène suppresseur de
tumeur TP53, représente l’une des formes mendéliennes de cancer les plus graves, caractérisée par une forte hétérogénéité phénotypique tant au niveau du spectre tumoral que de l’âge de survenue des tumeurs. Contrairement à d’autres
gènes suppresseurs de tumeurs, la majorité des altérations de TP53 sont des mutations faux-sens. Nos travaux avaient
suggéré que les mutations faux-sens pouvaient être associées à un âge d’apparition des tumeurs plus précoce. Dans
une grande série de 252 patients LFS, porteurs de mutations constitutionnelles de TP53, nous avons constaté que l’âge
moyen d’apparition des tumeurs était beaucoup plus précoce chez les porteurs de mutations faux-sens avec effet dominant négatif comparé aux porteurs mutations nulles à l’origine d’une perte de fonction exclusive (22,6 versus 37,5 ans).
Afin de comprendre le lien biologique entre le type de mutation de TP53 et l’âge de survenue de la première tumeur, nous
avons développé un nouvel essai fonctionnel ex vivo de la voie p53 directement sur les lymphocytes des patients. Cet
essai est basé sur l’induction de dommages à l’ADN dans des lymphocytes immortalisés par EBV, suivie par l’étude du
profil transcriptomique d’expression génique. Dans les lymphocytes de sujets contrôles sans mutation constitutionnelle
de TP53, nous avons identifié un noyau de 173 gènes dont l’expression est induite plus de 2 fois, dont 46 étaient connus
des gènes cibles de p53. Dans les lymphocytes LFS porteurs de mutations faux-sens de TP53 associées à un effet dominant négatif, le nombre de gènes induits et le niveau d’induction de gènes cibles de p53 connus sont considérablement
réduits, par rapport aux témoins et même par rapport aux lymphocytes LFS porteurs de mutations nulles. Ces résultats
montrent que la voie p53 de réponse aux lésions de l’ADN est altérée de façon spectaculaire chez les patients porteurs
de certaines mutations faux sens de TP53, ce qui explique probablement la prédominance des mutations faux-sens de
TP53 en pathologie humaine et leur sévérité clinique
NOTES
41
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AXE 1
9) Recherche d’altérations constitutionnelles des gènes des microARN du réseau p53
chez des patients évocateurs d’un syndrome de Li-Fraumeni sans mutation détectable du gène TP53 (FERMEY Pierre)
Pierre FERMEY1 , Juliette AURY-LANDAS1, Gaëlle BOUGEARD-DENOYELLE1, Diane COMTE1,Mario TOSI1, Laurence BRUGIÈRES2, Olivier CARON3, Brigitte BRESSAC-DE PAILLERETS4, Jean-Michel FLAMAN1, Thierry FRÉBOURG1,5, Isabelle
TOURNIER1
Inserm U1079, Faculté de Médecine-Pharmacie, Université de Rouen, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie
2
Département de Pédiatrie, Institut Gustave Roussy,Villejuif
3
Département de Médecine, Institut Gustave Roussy, Villejuif
4
Département de Génétique,Institut Gustave Roussy, Villejuif
5
Département de Génétique, CHU de Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest
1
Le syndrome de Li-Fraumeni (LFS) représente l’une des formes Mendéliennes de cancer les plus graves, compte-tenu
du large spectre tumoral (sarcomes, ostéosarcomes, tumeurs du système nerveux central, cancers du sein...) et de
la précocité de survenue des tumeurs. Ce syndrome résulte de mutations constitutionnelles du gène suppresseur de
tumeursTP53. Grâce à un recrutement national, plus de 1 500 familles évocatrices du LFS ont bénéficié à ce jour d’une
analyse moléculaire du gène TP53, ce qui a permis d’identifier une mutation chez 183 familles. Une grande partie des
familles évocatrices d’un LFS reste cependant sans base moléculaire identifiée. Récemment, un réseau de régulation a
été décrit entre p53 et des microARN, petits ARN régulateurs non codants (miRNA). Compte tenu des propriétés « suppresseur de tumeurs » ou « oncogéniques» décrites pour certains microARN de ce réseau, nous avons entrepris d’évaluer la contribution d’altérations constitutionnelles des gènes de ces miRNA dans les familles évocatrices d’un syndrome
LFS sans mutation détectée de TP53. Nous avons constitué une cohorte de 68 familles très évocatrices d’un syndrome
LFS sans mutation détectée de TP53. Dans un premier temps, nous avons recherché chez ces familles des variations du
nombre de copies (CNV) des gènes des microARN du réseau p53 à l’aide d’une lame de CGH à façon à haute résolution
focalisée sur les miARN. Cette lame contient 180 000 sondes distribuées dans 939 régions de 60 kb entourant chaque
microARN décrit du génome humain et offre ainsi la possibilité d’analyser des miRNA potentiellement importants pour
la cancérogenèse mais pas encore décrits dans le réseau p53. Nous avons détecté à l’aide de cette technique 34 CNV
de petite taille non décrits dans la Database of Genomic Variants. Parmi ces CNV, 3 emportent les séquences des miRNA
et un de ces CNV correspond à une délétion à l’état hétérozygote touchant un microARN du réseau p53 connu pour ses
propriétés suppresseur de tumeurs. Nous avons montré par la technique de QMPSF que cette délétion est un événement
rare en population Caucasienne (non détecté chez plus de 500 témoins) et absent dans une cohorte de 150 patients
évocateurs d’un syndrome LFS sans mutation détectée de TP53. Nous avons entrepris le séquençage de ce locus chez
120 familles évocatrices d’un LFS sans mutation de TP53 et avons mis en évidence plusieurs variants rares dont l’impact
fonctionnel reste à évaluer.
NOTES
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AXE 1
10) L’analyse fonctionnelle d’un grand nombre de variants dans l’exon 7 de BRCA2
révèle une proportion importante de mutations à l’origine d’une altération de l’épissage (DI GIACOMO Daniela)
D. DI GIACOMO1,2, P. GAILDRAT1, A. ABULI1,3, J. ABDAT1, T. FREBOURG1,4, M. TOSI1, A. MARTINS1
1
2
3
4
Inserm U1079, Université de Rouen, IRIB, Rouen, France
Département des Sciences Cliniques Appliquées et Biotechnologiques, Université de L’Aquila, Italie
Hopital del Mar, Université Pompeu Fabra, Barcelone, Espagne
Laboratoire de Génétique Moléculaire, CHU de Rouen, Rouen, France
Les variations exoniques de séquence sont susceptibles d’affecter l’épissage de l’ARN pré-messager, soit du fait de la
modification des sites canoniques d’épissage, soit en changeant les éléments de régulation de type « Exonic Splicing
Enhancer/Silencer » (ESE/ESS). Nous avons ici considéré comme modèle d’étude l’exon 7 du gène BRCA2, impliqué
dans la prédisposition aux cancers du sein et de l’ovaire. Toutes les variations de séquence rapportées au niveau de
cet exon dans les bases de données (i.e. 36 variants) ont été testées à l’aide d’un test fonctionnel basé sur l’utilisation
d’un minigène. Cette analyse globale a permis l’identification de 15 mutations d’épissage, dont 4 variations modifiant
directement les sites d’épissage, et de façon plus intéressante, 11 variations augmentant l’exclusion de l’exon via l’altération potentielle de la régulation de l’épissage. De plus, un test minigène ESE-dépendant a permis de cartographier les
segments avec propriétés de type ESE dans cet exon et d’examiner l’effet des variations dans ce contexte. L’ensemble
de ces données indique que la régulation de l’épissage de l’exon 7 de BRCA2 est particulièrement sensible aux mutations
et nécessite de multiples éléments de type ESE. Cette étude nous donne ainsi l’opportunité d’évaluer les prédictions in
silico récemment développées portant sur les éléments de régulation de l’épissage. Ces travaux ont d’importantes applications dans le cadre de la stratification des variants pour les tests fonctionnels et, plus largement, pour les stratégies
de filtre permettant la découverte des mutations délétères parmi les très nombreux variants identifiés par séquençage
à haut débit.
NOTES
43
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AXE 1
11) Inhibition de l’oncoprotéine Cdc25 et de la transition G2/M du cycle cellulaire par
l’hydrogène sulfuré (GELAUDE Armance)
GELAUDE A. ; MARTORIATI A. ; CAILLIAU MAGGIO K. ; VANDAME P. ; LESCUYER A. ; BODART J.F.
Université Lille1, Sciences et Technologies, Laboratoire de Régulation des Signaux de Division - EA 4479, Villeneuve
d’Ascq, France
L’ H2S (hydrogène sulfuré), considéré comme un modulateur de la prolifération cellulaire, est un membre de la famille
des gazotransmetteurs incluant le monoxyde d’azote et le dioxyde de carbone. L’augmentation d’H2S inhibe la prolifération soit par un blocage en G1 pour les cellules de fibroblastes de poumon (MRC-5, IMR-90, et WI-38) ou en G2/M pour
des cellules cancéreuses du sein (MCF-7) (Baskar et al., 2007; Lee et al., 2011). L’effet inhibiteur de H2S sur la prolifération serait associé à une augmentation de la proportion de cellules entrant en apoptose. Si les mécanismes apoptotiques
induits par l’H2S sont largement étudiés, les effets par lesquels celui-ci entraîne un arrêt dans le cycle cellulaire restent
peu explorés. L’H2S influencerait la progression du cycle via une inhibition directe de ses composants ou des mécanismes
indirects dépendant de l’endommagement de l’ADN induite par la génotoxicité de H2S. Afin de nous affranchir de ces
effets génotoxiques, nous utilisons le paradigme de l’ovocyte de xénope, pour l’étude de la transition G2/M, modèle dans
lequel la réponse à l’endommagement de l’ADN n’est pas active (Anderson et al., 1997). Ce modèle nous permet de
déterminer l’importance que revêt l’action de l’H2S sur les acteurs du cycle cellulaire. De plus nous avons démontré que,
dans ce modèle, le NaHS n’a pas d’effet sur l’apoptose. Nos expériences préliminaires nous ont amené à considérer le
produit de l’oncogène Cdc25 (Cell Division Cycle 25) comme une cible des gazotransmetteurs.
Le NaHS, donneur d’H2S, induit un ralentissement, voire une inhibition à forte dose, de la transition G2/M induite par la
progestérone et ne montrent ni de MPF actif (Cycline B2 phosphorylée, Cdc2 déphosphorylée), ni de voie MAPK active
(absence de phosphorylation de Erk et de Rsk). Des expériences de micro-injections de MPF nous ont permis de conclure
que les effets de l’H2S ciblaient les mécanismes de la boucle d’auto-amplification du MPF : lorsqu’une faible quantité de
MPF actif est injectée dans un ovocyte en G2, il active Cdc25, qui à son tour, active par phosphorylation le pré-MPF, stock
inactif de MPF. Cette boucle, indépendante de toute synthèse protéique, permet une entrée plus rapide en phase M et
est totalement inhibée par une augmentation de H2S. Cet effet n’est pas relayé par une dissociation du MPF mais semble
reposer sur l’inhibition de la phosphatase Cdc25. Cette hypothèse a été testée par la mesure de l’activité d’une protéine
GST-Cdc25C dans un contexte acellulaire in vitro par la technique colorimétrique OMFP (O-MethylFluoroPhosphate).En
présence de NaHS, une baisse de l’activité de la protéine GST-Cdc25C est observée de manière dose-dépendante.
Le produit de l’oncogène Cdc25 présente dans son domaine catalytique une cystéine indispensable à son activité. En
présence de SOD (Super Oxyde Dismutase) et de catalase, qui éliminent les ROS (Reactive Oxygen Specis), l’activité
du NaHS sur le cycle cellulaire est supprimée. Ainsi, les ROS pourraient modifier l’activité de Cdc25 via cette cystéine,
comme ils le font pour certaines phosphatases (Rudolph J, 2005). Toutefois il n’est pas à exclure qu’une sulfonation soit
impliqué dans ce mécanisme.
NOTES
44
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AXE 1
12) Accumulation des gangliosides inhabituels GQ3 et GP3 dans les clones MCF-7
exprimant la GD3 synthétase (STEENACKERS Agata)
A.STEENACKERS1, J. VANBESELAERE1, M. BOBOWSKI1, F. COLOMB1, X. LE BOURHIS2, Y. GUÉRARDEL1 and P. DELANNOY1
1
2
Unité de Glycobiologie Structurale et Fonctionnelle, Université Lille 1
INSERM U908, Université de Lille 1
Les gangliosides représentent une famille de glycosphingolipides (GSLs) caractérisés par la présence d’un ou plusieurs
résidus d’acide sialique (Neu5Ac). Ces molécules sont classées en quatre séries : 0-, a-, b- et c-, en fonction du nombre
de résidus de Neu5Ac liés sur le lactosylcéramide. La GD3 synthétase (GD3S) est l’enzyme clef de la biosynthèse des
gangliosides des séries b- et c-. C’est en effet la seule sialyltransférase qui catalyse le transfert d’un résidu de Neu5Ac
en liaison α2,8 sur le GM3 pour former le GD3. Dans les tissus sains, on retrouve principalement des gangliosides simples
des séries 0- et a-. Par contre, les gangliosides complexes des séries b- et c- sont principalement exprimés au niveau
du système nerveux central et dans les tissus en développement. Ces gangliosides complexes réapparaissent également dans certains cancers d’origine neuro-ectodermique, tels que le mélanome, le neuroblastome, et le cancer du sein
récepteur estrogène (ER) négatif. Par ailleurs, nous avons pu montrer que l’expression de la GD3S est associée à une
augmentation de la migration et de la prolifération des cellules de cancer du sein MDA-MB-231. L’objectif de ce travail
est de déterminer l’influence de la GD3S dans les cellules de cancer du sein ER-positive MCF-7. Ces cellules présentent
une faible expression de la GD3S et expriment principalement le ganglioside GM1.
Dans un premier temps, nous avons transfecté les cellules MCF-7 par le vecteur pcDNA3-ST8Sia I contenant l’ADNc de la
GD3S humaine. Après 3 semaines de culture en présence de Généticine, nous avons obtenu une population polyclonale
de cellules résistantes et nous avons effectué une sélection clonale par dilution limite. Nous avons obtenu 45 clones qui
ont ensuite été analysés en termes d’expression de la GD3S par qPCR et d’expression des gangliosides par cytométrie
en flux et microscopie confocale. Nous avons sélectionné quatre clones sur-exprimant la GD3S et les gangliosides complexes GD1b et GT3 à la surface cellulaire et nous avons étudié les effets de l’expression de la GD3S sur la prolifération et
la migration des cellules MCF-7 GD3S+. Nos résultats ont clairement montré que l’expression des gangliosides GD1b et
GT3 n’entraine pas de modification significative de la prolifération cellulaire par rapport aux cellules contrôles, mais une
augmentation de la migration. Une analyse en spectrométrie de masse MALDI-TOF de la composition en GSLs de ces
clones a mis en évidence une faible expression des gangliosides, les cellules MCF-7 exprimant majoritairement des GSLs
de la série globo-. L’absence de phénotype prolifératif observée des cellules MCF-7 GD3S+ pourrait donc s’expliquer par
la faible proportion de GSLs de la série ganglio- dans ces cellules. En parallèle, parmi les clones MCF-7 GD3S+ sélectionnés, nous avons détecté des gangliosides atypiques présentant quatre ou cinq résidus d’acide salique, respectivement
le GQ3 (II3Neu5Ac4-Gg2Cer), et le GP3 (II3Neu5Ac5-Gg2Cer). Ces résultats montrent clairement que la GD3 synthétase peut
être considérée comme une oligosialyltransférase (Steenackers et al., Molecules. 2012, 17: 9559-72).
NOTES
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AXE 1
13) Les glycosaminoglycannes hyper-sulfatés sont des ligands pour les sélectines :
détail des interactions moléculaires et implication dans les métastases du cancer du
sein. (JULIEN Sylvain)
Pierre MARTINEZ, Gérard VERGOTEN, Florent COLOMB, Mathieu CARPENTIER, Fabrice ALLAIN, Philippe DELANNOY et
Sylvain JULIEN
Unité de Glycobiologie Structurale et Fonctionnelle, Unité Mixte de Recherche 8576 du Centre National de la Recherche
Scientifique, Institut Fédératif de Recherche 147, Université Lille Nord de France – Université des Sciences et Technologies, 59655 Villeneuve d’Ascq, France
Les métastases distantes sont responsables de 90% des décès dus au cancer, et pourtant il n’existe toujours pas d’outils
capables de prédire ou de prévenir efficacement les risques de métastases à l’échelle individuelle. Les métastases
distantes nécessitent une interaction entre cellules tumorales circulantes (CTC) et cellules endothéliales permettant
l’extravasation des cellules cancéreuses du sang vers les organes distants. Les sélectines appartiennent à une famille
de récepteurs de glycannes très bien décrite pour son rôle dans l’extravasation de cellules circulantes (immunitaires ou
cancéreuses). Les sélectines permettent des contacts directs entre les CTC et la paroi des vaisseaux sanguins, ainsi que
des interactions entre CTC et d’autres cellules circulantes ; les leucocytes et les plaquettes. Les deux types d’interactions
favorisent le développement métastatique. L’antigène glycannique cancéreux sialyl-Lewis x (sLex) a été régulièrement
impliqué, en tant que ligand des sélectines, dans ces interactions. Toutefois, des études récentes ont mis en évidence la
reconnaissance d’autres glycannes, les glycosaminoglycannes (GAGs), par les sélectines L (leucocytaire) et P (plaquettaire). Nous montrons ici que les GAGs des cellules de cancers sont différemment reconnus par les sélectines en fonction
de leur densité de sulfatation, ainsi que des conditions de pH. Nous montrons aussi, que ces paramètres régulent l’interaction de cellules cancéreuses de sein avec des plaquettes humaines, en cohérence avec le rôle décrit des plaquettes
dans le processus métastatique. Des expériences de docking moléculaire ont permis de définir une zone d’interaction
sur les sélectines qui pourrait expliquer les interactions observées dans les différentes conditions expérimentales, ainsi
que la compétition décrite entre GAGs et sLex. Dans leur ensemble, nos données démontrent que les GAGs sont de bons
ligands des sélectines, potentiellement impliqués dans la cascade métastatique de façon complémentaire à l’antigène
sLex.
NOTES
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AXE 1
14) Etude comparative de la sensibilité des chondrosarcomes aux agents endommageant l’ADN (GIRARD Nicolas)
N. GIRARD1, O. CAUVARD1, A. BATALLA2, C. BAZILLE3, K. BOUMÉDIENE1 et C. BAUGÉ1
EA 4652 Microenvironnement Cellulaire et Pathologie (MILPAT), UFR de Médecine/IBFA, Université de Caen Basse-Normandie, Caen
2
Service de radiophysique. CLCC Baclesse, Caen
3
Service d’Anatomie Pathologique. CHU, Caen
1
Introduction : Les chondrosarcomes sont des tumeurs rares potentiellement fatales. Aucun traitement efficace n’existe,
les chondrosarcomes étant radiorésistants et chimiorésistants. Le traitement actuel consiste en une résection de la
tumeur pouvant aller jusqu’à l’amputation. L’objectif de nos travaux est d’étudier les mécanismes de résistance des
chondrosarcomes à différents agents endommageant l’ADN.
Méthodes : Trois lignées de chondrosarcomes d’origine et de grade différents sont étudiées. Leur sensibilité à deux
agents endommageant l’ADN (irradiations aux rayons X ou traitement à la cisplatine) est évaluée par la réalisation de
courbe de survie obtenue après numération des cellules ou test de clonogénicité. La dose correspondant à 10 % de
survie (appelée D10) est déterminée pour chaque condition. La viabilité, la cytotoxicité et l’activité des caspases 3/7 sont
déterminées en utilisant le kit ApoToxGlo Triplex Assay (Promega). Le cycle cellulaire est étudié par cytométrie en flux
après marquage des cellules à l’iodure de propidium. L’expression de γH2AX, un marqueur des cassures double brin de
l’ADN, est étudiée par Western Blot.
Résultats : Nos travaux montrent que les agents endommageant l’ADN induisent des cassures de l’ADN (induction de
γH2AX) et la mort par apoptose des trois lignées de chondrosarcomes testés. Ces lignées ont des sensibilités différentes
aux traitements, les D10 allant de 3 à 7 Gy (pour les rayons X) et de 25 à 100 μM (pour la cisplatine) selon la lignée
utilisée. Les mécanismes cellulaires mis en jeu après traitements sont également différents. Les traitements induisent,
en effet, un blocage du cycle cellulaire en G2/M ou en G1/S selon la lignée utilisée.
Conclusion : Notre étude montre que les trois lignées de chondrosarcomes ont des réponses différentes aux agents
endommageant l’ADN. Il est donc essentiel d’utiliser plusieurs chondrosarcomes (lignées ou cultures primaires) de grade
ou d’origine différente pour les études portant sur la réponse de ces tumeurs aux traitements conventionnels (radiothérapie, chimiothérapie) ou émergents comme l’hadronthérapie.
Ce programme est financé par la Ligue Contre le Cancer. N. Girard bénéficie d’une allocation doctorale du Conseil Régional de BasseNormandie. Ce programme est soutenu par le pôle normand des sciences et de leur application, Nucléopolis, et par l’association Archade.
Mots clefs : Chondrosarcome - Résistance – Traitement
NOTES
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AXE 1
15) Étude comparative de différentes techniques d’extraction des microARNs sériques : vers de nouveaux biomarqueurs des cancers de l’ovaire (VIGNERON Nicolas)
Nicolas VIGNERON1,2,3, Audrey GUTTIN4, Hélène IPAS4, Jean-Paul ISSARTEL4, Bernard LAMBERT1,2,3, Sophie KRIEGER1,2,3,5,
Mélanie BRIAND1,2,3, Pascal GAUDUCHON1,2,3, Laurent POULAIN1,2,3 and Christophe DENOYELLE1,2,3
1
2
3
4
5
Normandie Univ, France;
UNICAEN BioTICLA Unit (Biology and innovative therapeutics of locally aggressive cancers) EA4556, Caen, France;
Comprehensive Cancer Center François Baclesse, Caen, France;
Transcriptomics and Proteomics Core Facility, Inserm U836, Team 7, Neurosciences Institute, Grenoble, France;
Laboratory of Biological and Clinical Oncology, Comprehensive Cancer Center F. Baclesse, Caen, France.
MicroRNA (miRNA) are small, non-coding RNA that negatively regulate mRNA expression by degradation or translational
repression. In recent years, it has been demonstrated that miRNA circulate within blood in a highly stable, cell-free form
and can be detected in plasma and serum. In addition, profiles of miRNA in blood have been found to be altered in cancer, including ovarian carcinoma. These results suggest that circulating miRNA could be used as blood-based markers for
cancer diagnosis, prognosis and therapy response. However, the route from proof of principle to the creation of reliable
and reproducible miRNA clinical tests is a long one and requires the characterization of many preanalytical and analytical
parameters.
Working on sera samples from ovarian cancer patients, we compared the performance of several commonly used miRNA
isolation kits for best RNA concentration, in order to optimize sensitivity of the miRNA profiling by microarray. Standard
curves (using synthetic miRNA), carried out in parallel with RT-qPCR of biological samples, were used to estimate absolute copy number of the target miRNA in biological samples. We observed significant variations of miRNA extraction efficiency using different commercial kits. Furthermore, we showed that the greatest miRNA concentration was not provided
by the kit with maximum extraction RNA yield, because of sample and elution volumes. Otherwise, a synthetic miRNA
spike-in was found to be a more effective control than endogenous miRNA for normalization, correcting extraction yield
bias across samples. Finally, an initial experiment using microarray allowed us to detect 40 miRNA in serum of ovarian
carcinoma patient before surgery.
In summary, these preliminary data show that we have established a suitable method to extract miRNA from clinical
serum samples to perform microarray profiling experiments. The future investigations will focus on the optimization of
the RNA extraction protocol followed by the comparison of currently available high-throughput methods (microarray,
real-time PCR and next-generation sequencing) used to measure miRNA abundance in expression profiling studies.
NOTES
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AXE 1
16) BEZ-235 PI3K/mTOR dual inhibitor modulates Bcl-2 family members expression
in ovarian carcinomas and sensitizes to Bcl-xL targeting strategies through indirect
Mcl-1 inhibition (JEBAHI Abdelghani)
JEBAHI A1,2,3, VILLEDIEU M1,2,3, PÉTIGNY C1,2,3, BROTIN E1,2,3, BRIAND M1,2,3, ABEILARD E1,2,3, GUERCIO M1,2,3, GUILLAMIN
M1,2,3, LHEUREUX S1,2,3 and POULAIN L1,2,3
1
2
3
Normandie Univ, France
UNICAEN BioTICLA Unit (Biology and innovative therapeutics of locally aggressive cancers) EA4656, Caen, France
Comprehensive Cancer Center François Baclesse, Caen, France
Background and objectives: Refractory and recurrent ovarian cancers remain a clinical challenge. Chemoresistance
prevents achievement of durable results with standard treatments. Up-regulation of anti-apoptotic members of Bcl-2
family is involved in chemoresistance of ovarian cancers. We have previously demonstrated that concomitant inhibition of
Bcl-xL and Mcl-1 was sufficient in itself to induce massive apoptosis in resistant ovarian carcinoma cells. BH3-mimetics,
small molecules targeting Bcl-2 family protein-protein interactions, are promising pharmacological tools. Among them,
ABT-737 efficiently inhibits Bcl-2, Bcl-xL and Bcl-w pro-survival proteins. However, it has no affinity for Mcl-1. Therefore
Mcl-1 inhibition remains a major challenge to concomitant Bcl-xL/Mcl-1 pharmacological inhibition strategy. PI3K/AKT/
mTOR signaling pathway is involved in different levels of Mcl-1 regulation. Otherwise, PI3K/AKT/mTOR was described
to be frequently up-regulated in ovarian cancers. Here we assess the effects of PI3K-mTOR pathway inhibition on Bcl-2
family proteins expression, notably on Mcl-1.
Methodology/Principle findings: Using a dual PI3K-mTOR inhibitor, BEZ-235, we evaluated the effects of inhibition
of this pathway on Bcl-2 family proteins expression and studied the interest of BEZ-235 combination to anti-Bcl-xL
strategies to induce apoptosis in two chemoresistant ovarian cell lines: SKOV3 and IGROV1-R10. BEZ-235 alone is not
cytotoxic. However, western-blot showed that PI3K-mTOR inhibition led to down-regulation of Mcl-1 and to up-regulation
of BIM, a BH3-only protein acting as an endogenous inhibitor of Mcl-1. According to these results we designed adequate
protocols to combine BEZ-235 with anti-Bcl-xL tools: siRNA or ABT-737. Using conventional analysis and Real-Time Cellular Cytotoxicity Assay (xCELLigence System) we showed that BEZ-235 effectively sensitizes ovarian cancers cells to
siXL1 and to ABT-737. These combinations induced massive apoptotic cell death as shown by the detection of PARP and
Caspase-3 cleavage and the detection of Sub-G1 population by Flow Cytometry.
Conclusion: These data suggest that BEZ-235, dual PI3K-mTOR inhibitor, is a relevant tool to sensitize chemoresistant
ovarian cancers cells to Bcl-xL targeting strategies.
Key words: PI3
NOTES
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AXE 1
17) Etude de la régulation épigénétique des marqueurs de cellules souches et de cellules différenciées le long de l’axe crypto-villositaire intestinal (VINCENT Audrey )
Audrey VINCENT 1, 2, Catherine KAZMIERCZAK
KHEERE 1, 2, Isabelle VAN SEUNINGEN 1, 2
, Belinda DUCHÊNE
1, 2
, Emmanuelle LETEURTRE
1, 2
, Nicolas JONC-
1, 2, 3
Inserm UMR837, JPARC, Equipe 5 « Mucins, epithelial differentiation and carcinogenesis », 59045 LILLE cedex, France
Université Lille 2, 59045 LILLE cedex, France
3
Institut de Pathologie, Centre de Biologie-Pathologie, CHRU, 59037 LILLE cedex, France.
1
2
L’établissement et le maintien des profils épigénétiques spécifiques de chaque lignage cellulaire sont des étapes essentielles du développement et de la différenciation au cours desquels une cellule souche normale donne naissance à différents types de cellules différenciées. D’autre part, des reprogrammations épigénétiques aberrantes au sein de cellules
souches normales ou de cellules différenciées pourraient être à l’origine de l’établissement des cellules souches cancéreuses. Ainsi, décrire les profils épigénétiques accompagnant la différenciation normale des cellules épithéliales chez
l’adulte est une étape indispensable à la compréhension des mécanismes impliqués dans la dédifférenciation associée à
la cancérogenèse.
L’épithélium intestinal, doté d’un renouvellement rapide au sein de compartiments bien délimités, constitue un modèle
de choix pour l’étude de ces mécanismes. Dans ce modèle, nous avons précédemment montré que le gène codant la
mucine MUC2, soumis à régulation épigénétique, est exprimé très précocement chez l’Homme au sein de l’intestin primitif, avant même la cytodifférenciation épithéliale. Cette expression fœtale, ainsi que les données obtenues chez les
souris Muc2-/- qui développent des adénocarcinomes coliques, indique que MUC2 pourrait jouer un rôle important dans
la différenciation épithéliale.
Notre objectif est donc de caractériser d’une part l’épigénome le long de l’axe crypto-villositaire intestinal et au cours
de la cancérogenèse, et d’autre part le rôle de MUC2 dans la différenciation épithéliale par l’utilisation d’un modèle de
souris invalidées pour ce gène.
Nous avons tout d’abord étudié le profil d’expression des enzymes responsables des modifications épigénétiques (DNA
methyltransferases, histone deacetylases et histone methyltransferases) le long de l’axe crypto-villositaire intestinal de
souris sauvages ou invalidées pour le gène Muc2 par immunohistochimie. Nous avons ensuite étudié les profils de méthylation et de modifications post-traductionnelles des histones caractérisant les promoteurs de gènes de pluripotence
(Lgr5, Bmi1) et de différenciation (Math1, Muc2, Fabp1) aux différents étages de l’axe crypto-villositaire intestinal par
les techniques de Methylation-Specific PCR et d’immunoprécipitation de chromatine.
Nos résultats montrent que les enzymes responsables des modifications épigénétiques arborent un profil d’expression en
gradient le long de l’axe crypto-villositaire qui, pour certaines d’entre elles, est modifié en l’absence de la mucine Muc2.
Ce profil d’expression spécifique semble être à l’origine de profils différentiels de méthylation de l’ADN ou de modifications post-traductionnelles des histones observés dans notre étude le long de l’axe crypto-villositaire respectivement au
sein des promoteurs de gènes de différenciation ou de pluripotence.
Ainsi, grâce à un modèle original d’étude aux différents étages le long de l’axe crypto-villositaire intestinal, nous montrons que les mécanismes épigénétiques jouent un rôle important au cours des étapes de différenciation et ouvrons des
perspectives quant à l’étude des mécanismes de dédifférenciation impliqués dans la cancérogenèse.
NOTES
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AXE 1
18) Mise en place d’un test fonctionnel protéique pour évaluer les variants de signification inconnue des gènes MLH1 et MSH2 (GESQUIERE Cyrielle)
Cyrielle GESQUIÈRE1,2, Julie LECLERC1,3,4, Laurence STECHLY1, Christine COURMONT1, Marie-Claire DIEU1, Tonio LOVECCHIO1, Guillemette HUET1,3,4, Nicole PORCHET1,3,4, Marie-Pierre BUISINE1,3,4
1
2
3
4
Oncologie et Génétique moléculaires, Biochimie et Biologie Moléculaire HMNO, CHRU de Lille
Université des Sciences et Technologies, Lille 1
INSERM UMR837, Equipe 5, Lille
Faculté de Médecine, Université de Lille 2
Le syndrome de Lynch est la principale cause de cancer héréditaire du côlon et de l’endomètre. Il résulte d’une mutation
constitutionnelle d’un gène du système de réparation des mésappariements de l’ADN (MMR, MisMatch Repair) : MLH1,
MSH2, MSH6 ou PMS2. L’identification de la mutation responsable de la pathologie est essentielle pour confirmer le diagnostic et adapter la prise en charge médicale du patient et de sa famille. Un des défis majeurs actuels qui fait partie des
projets du CNO est l’interprétation biologique des variants de signification biologique et clinique inconnue (VSI). Ces VSI
représentent 20 à 30 % des variations de séquences identifiées dans les gènes MMR. Les études menées jusqu’à présent
au sein du CNO ont largement contribué au reclassement de 25% d’entre eux en mutations délétères, en particulier
grâce au développement de tests fonctionnels ex vivo d’épissage qui ont permis de révéler un effet majeur sur l’épissage
(Tournier et al, 2008). Il reste néanmoins un nombre important de VSI, variations exoniques de type faux sens, qui sont
en attente d’arguments qui permettront leur interprétation.
Divers tests fonctionnels des protéines MMR ont été proposés dans la littérature. Cependant, ces tests sont souvent
complexes et difficilement implantables dans un laboratoire hospitalier. Nous avons mis en place un test simple, visant
à évaluer la stabilité de la protéine et sa capacité de fixation de protéines partenaires, mimant ce qui peut être observé
par immunohistochimie dans les tumeurs (perte d’expression de la protéine MMR défectueuse). Une étude préliminaire
réalisée sur un variant du gène MSH2 (c.1022T>C, p.Leu341Pro) identifié dans plusieurs familles du Nord-Pas-de-Calais
concernées par le syndrome de Lynch nous avait permis de montrer que celui-ci était effectivement associé à une stabilité moindre de la protéine MSH2 mutée par rapport à la protéine MSH2 sauvage. Ce résultat a contribué au reclassement
du variant en mutation délétère par le Réseau National des Laboratoires d’Oncogénétique Digestive, permettant son
utilisation pour le conseil génétique.
Nous présenterons les tous premiers résultats obtenus sur une série de variants des gènes MSH2 et MLH1 identifiés dans
notre laboratoire, au Centre de Biologie-Pathologie du CHRU de Lille, chez des patients atteints du syndrome de Lynch.
NOTES
51
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AXE 1
19) Identification fonctionnelle de mutations d’épissage dans l’exon 10 du gène MLH1
impliqué dans le cancer colorectal héréditaire (SOUKARIEH Omar)
Omar SOUKARIEH¹, Mohamad HAMIEH¹, Pascaline GAILDRAT¹, Stéphanie BAERT-DESURMONT², Mario TOSI¹, Thierry
FRÉBOURG¹², Alexandra MARTINS¹
1
2
Inserm U1079, Université de Rouen, IRIB, Rouen, France
Laboratoire de Génétique Moléculaire, CHU de Rouen, Rouen, France
Les variations nucléotidiques identifiées chez des patients peuvent être délétères non seulement par leur effet sur la
protéine correspondante, mais aussi en affectant directement l’épissage de l’ARN, soit en changeant les sites d’épissage,
soit en modifiant des éléments régulateurs d’épissage. Il est donc important d’estimer la prévalence de ces mutations
d’épissage et de les détecter, avant d’entreprendre des tests fonctionnels, souvent complexes, au niveau des protéines
correspondantes.
Nous avons analysé l’effet sur l’épissage de toutes les substitutions ponctuelles (n = 22), rapportées dans la base de
données Leiden Open Variation Database dans l’exon 10 du gène MLH1 qui est impliqué dans le cancer colorectal héréditaire ou syndrome de Lynch. Des tests ex vivo d’épissage basés sur l’utilisation de minigènes ont révélé que 17 des 22
mutations testées ont un impact sur l’épissage. Parmi ces mutations, nous avons détecté les événements suivants: (i)
création d’un site d’épissage interne, (ii) augmentation de l’inclusion de l’exon, et (iii) induction du saut de l’exon. Les
mutations situées en dehors des sites d’épissage, mais provoquant soit l’inclusion soit l’exclusion de l’exon, ont aussi
été analysées dans le contexte d’un minigène complètement hétérologue et particulièrement sensible à la présence de
séquences exoniques régulatrices d’épissage. Les résultats obtenus suggèrent que ces mutations altèrent en effet des
éléments régulateurs d’épissage. Nous avons pu confirmer l’impact drastique sur l’épissage de l’une de ces mutations
par analyse d’un échantillon d’ARN obtenu à partir du sang d’un patient. De façon intéressante, dans ce cas, nous avons
observé non seulement une augmentation du saut de l’exon 10, mais aussi des exons 9-10 et 10-11. Nos résultats
indiquent que l’exon 10 de MLH1 est très sensible aux mutations d’épissage et que ce type de mutations est plus fréquent
que prévu. De plus, en identifiant des mutations d’épissage de MLH1, cette étude contribue au diagnostic moléculaire
du cancer colorectal héréditaire.
NOTES
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AXE 1
20) Un profil moléculaire caractéristique de la voie des tumeurs coliques festonnées :
intérêt particulier du gène de mucine MUC5AC (RENAUD Florence)
RENAUD F1,2,3, VINCENT A1,2, MARIETTE C1,2,4, LECLERC J1,2,5, CRÉPIN M5, TRUANT S1,2,4, COPIN MC1,2,3, PORCHET N1,2,5,
VAN SEUNINGEN I1,2, LETEURTRE E1,2,3, BUISINE MP1,2,5
Inserm, UMR837, Equipe 5 « Mucines, différenciation et cancérigenèse épithéliales », JPARC, 59045 LILLE
Université Lille Nord de France, 59045 LILLE
3
Institut de Pathologie, Centre de Biologie-Pathologie, CHRU, 59037 LILLE
4
Services de Chirurgie Adulte, Hôpital Huriez, CHRU, 59037 LILLE
5
Laboratoire d’Oncologie et Génétique Moléculaires, Centre de Biologie-Pathologie, CHRU, 59037 LILLE
1
2
Les tumeurs colorectales sont issues de voies de carcinogenèse distinctes caractérisées par différents types d’instabilité
: chromosomique (tumeurs CIN, « chromosomal instability »), épigénétique (tumeurs CIMP, « CpG Island Methylator
phenotype ») et microsatellitaire (tumeurs MSI, « microsatellite instability »). Les tumeurs CIMP et MSI dériveraient
de précurseurs communs, de type adénome festonné, dont l’évolution vers le carcinome invasif serait particulièrement
rapide. Cette hétérogénéité tumorale est à l’origine d’un pronostic et d’une chimiosensibilité variables. Une meilleure
caractérisation des sous-types tumoraux pourrait donc avoir un intérêt diagnostique, pronostique et thérapeutique. Nos
résultats précédents ont montré que l’expression des mucines MUC5AC et MUC2 dans les cancers coliques (CC) était
soumise à une régulation épigénétique avec un profil de méthylation spécifique pour MUC5AC dans les tumeurs MSI.
Les objectifs de cette étude étaient : (1) de déterminer et de corréler le statut CIMP des carcinomes colorectaux au profil
de méthylation des mucines, ainsi qu’au statut MSI, et au profil mutationnel qui caractérisent ces lésions, puis (2) de
comparer ces données moléculaires aux caractéristiques cliniques et anatomo-pathologiques, afin d’évaluer la valeur
diagnostique précoce et/ou pronostique de MUC5AC dans les cancers colorectaux.
Notre étude a porté sur 104 patients dont 70 appariés, opérés d’une colectomie pour CC au CHRU. Les données cliniques
(âge, sexe, topographie, traitement, survie à 3 ans) et anatomo-pathologiques (différenciation, mucisécrétion, stade
TNM, taille) ont été analysées. Les anomalies moléculaires : mutations KRAS, BRAF, méthylation des gènes MUC2,
MUC5AC, MLH1, MGMT et des marqueurs CIMP (RUNX3, CDKN2A, IGF2, CACNA1G, RASSF2) ont été recherchées par la
technique de pyroséquençage. Les données ont été analysées par des études statistiques uni et multivariées.
Les résultats ont montré un phénotype méthylateur (CIMP+) dans 33% des CC, dont 27% de MSI et 6% de MSS, et un
phénotype CIMP- dans 67% des CC, dont 50% de MSS et 17% de MSI. L’hypométhylation de MUC5AC était significativement associée au phénotype méthylateur et à la présence de mutation BRAF, ceci indépendamment du statut MSI.
Notre étude confirme un chevauchement des voies CIMP et MSI. Nous montrons que l’hypométhylation de MUC5AC
est spécifique des cancers CIMP+/MSI et de leurs lésions précurseurs. Ces données suggèrent un intérêt potentiel de
MUC5AC pour la détection précoce des tumeurs CIMP+/MSI. De plus, la corrélation aux autres caractéristiques moléculaires et à l’évolution clinique devrait permettre d’évaluer la valeur pronostique de MUC5AC dans les cancers coliques.
NOTES
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AXE 1
21) Etude de l’expression et du rôle du récepteur NLRP6 dans la cancérogenèse
colique chez l’Homme (ALLAIRE Manon)
ALLAIRE M1,2, SAGUET-RYSANEK V3, LECHEVREL M1, QUESNELLE C1, GALATEAU-SALLE F3, REIMUND JM1,2
EA 4652 (Laboratoire « Microenvironnement Cellulaire et Pathologies »), SF 4206 ICORE, UFR de Médecine, Université
de Caen Basse – Normandie, Caen, France
2
Service d’Hépato-Gastro-Entérologie et Nutrition, CHU de Caen, Caen, France
3
Service d’Anatomie Pathologique, CHU de Caen, Caen, France
1
Position du problème : Le cancer colique (CC) est un problème majeur de santé publique. Dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) coliques, son risque est 2 à 5 fois supérieur à celui de la population générale,
suggérant que l’inflammation chronique est un facteur de cancérogenèse colique. Cette hypothèse est confortée par des
travaux cliniques et expérimentaux. Au niveau colique, l’inflammation chronique, au moins dans les MICI, serait régulée par des bactéries de la flore. La reconnaissance des bactéries coliques par l’épithélium et le système immunitaire
intestinal se fait par les pattern-recognition receptors. Parmi ceux-ci, NLRP6 semble être un acteur clé, favorisant le
renouvellement épithélial, diminuant l’inflammation colique, et inhibant (au moins en partie) la tumorigenèse colique.
Ceci a été montré dans des modèles murins invalidés pour NLRP6 ou pour la caspase-1. NLRP6 serait ainsi une cible
thérapeutique potentielle dont l’activation diminuerait la cancérogenèse colique facilitée par un microenvironnement
cellulaire inflammatoire.
Objectifs : Aucune donnée n’existant chez l’homme concernant son expression/activité dans les cancers coliques sporadiques (s-CC) ou compliquant les MICI (i-CC), ce travail a pour objectifs : (i) d’analyser son expression dans du tissu
colique sain de sujets sains, du côlon sain et tumoral de malades ayant un s-CC, et chez des patients ayant une MICI
colique, dans de la muqueuse macroscopiquement normale, de la muqueuse inflammatoire, et des i-CC (n=20 par
groupe), (ii) d’étudier son expression constitutive dans 2 lignées cellulaires de CC humains (HCT-116, HT-29) cultivées
en 2D, (iii) de déterminer la concentration en IL-1β, en IL-18 et d’autres cytokines dans les surnageants de culture de
myofibroblastes murins différenciés NLRP6+/+ ou NLRP6-/-, et (iv) de comparer la viabilité, la prolifération, et d’étudier
le cycle cellulaire dans des cultures en 2D en présence de surnageants de culture de myofibroblastes NLRP6+/+ ou -/-.
Méthodes : L’expression de NLRP6, de la caspase-1, et d’autres facteurs NLRP6-dépendants sera étudiée en immunohistochimie. Son expression dans les lignées de CC humains sera étudiée en Q-PCR et en Western blot. L’étude de la
sécrétion de cytokines NLRP6-dépendantes dans les surnageants des deux types de myofiboblastes murins se fera par
cytométrie en flux. La viabilité et la prolifération des lignées HCT-116 et HT-29 sera analysée par test de luminescence
et le cycle cellulaire par cytométrie en flux après marquage à l’iodure de propidium.
Résultats attendus : Par ce travail, dont nous présenterons les premiers résultats, nous souhaitons caractériser l’expression colique de NLRP6 dans différentes situations normales ou pathologiques chez l’homme, et apporter les premiers
éléments montrant que chez l’homme, NLRP6 est un régulateur positif de la réparation épithéliale et négatif de la cancérogenèse colique.
Soutien financier : AOI Cancéropôle NO.
NOTES
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AXE 1
22) La corrélation entre mutations et infiltrat lymphocytaire T CD8+ est en faveur du
rôle clé de la réponse immunitaire cellulaire cytotoxique spécifique dans les cancers
colorectaux à instabilité microsatellitaire (MABY Pauline )
Pauline MABY1, David TOUGERON2, Mohamad HAMIEH1, Nicolas ELIE3, Emilie FAUQUEMBERGUE1, Marie CORNIC4, Florence LE PESSOT5, Richard SESBOÜE1, Thierry FRÉBOURG1,6, Jean-Baptiste LATOUCHE1,6
Inserm U1079, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale de Haute-Normandie, Université de Rouen, Cancéropôle Nord-Ouest
Service d’Hépatogastroentérologie, CHU de Poitiers
3
Plateforme d’imagerie, CMABIO, Centre Hospitalo-Universitaire de Caen
4
Service d’Anatomopathologie, Centre anti-cancéreux Becquerel, Rouen
5
Service d’Anatomopathologie, Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen
6
Département de Génétique, Fédération de Génétique, Centre Hospitalo-Universitaire de Rouen, Cancéropôle NordOuest.
1
2
Les cancers colorectaux à instabilité microsatellitaire, notamment dans leurs formes héréditaires ou syndrome de Lynch,
ont un meilleur pronostic et un infiltrat lymphocytaire plus dense que ceux à microsatellites stables. La plus forte immunogénicité de ces cancers est couramment expliquée par l’accumulation de mutations décalant le cadre de lecture de
gènes contenant des séquences répétées codantes. En effet, de telles mutations pourraient engendrer la synthèse de
néo-antigènes, dont la dégradation libèrerait des néo-peptides, présentés au sein de molécules du Complexe Majeur
d’Histocompatibilité de classe I à la surface des cellules tumorales mutées. Ces cellules pourraient alors être la cible
d’une réponse immunitaire cellulaire cytotoxique spécifique.
Le but de ce projet était de déterminer quelles mutations pourraient influencer l’infiltration de la tumeur par des cellules
du système immunitaire. Pour cela, dans 88 tumeurs, nous avons quantifié les densités de lymphocytes T totaux (CD3+),
cytotoxiques (CD8+) et régulateurs (FoxP3+) grâce à la technologie du «tissue micro array». Parallèlement, dans ces
tumeurs, nous avons analysé les mutations décalant le cadre de lecture dans 19 gènes contenant des séquences répétées codantes, grâce à 2 PCR multiplexes.
La densité des lymphocytes T totaux et cytotoxiques intra-tumoraux augmentait significativement avec le nombre de
mutations décalant le cadre de lecture. En revanche, aucune corrélation n’a été retrouvée entre la densité des lymphocytes T régulateurs et ces mutations. De plus, la densité de lymphocytes T CD8+ était plus forte quand le gène ASTE1,
BAX, HNF1A, OGT, PTEN, TAF1B ou TCF4 était muté, suggérant que les mutations décalant le cadre de lecture de ces
gènes pourraient générer des néo-peptides immunogènes. La possibilité pour de tels néo-peptides d’être, in vivo, présentés par les cellules tumorales et reconnus par des lymphocytes T cytotoxiques, a été prouvée par l’obtention in vitro
de lymphocytes T cytotoxiques de patients, actifs contre des cellules présentant ces néo-peptides.
Pour la première fois, à notre connaissance, le lien entre mutations décalant le cadre de lecture et infiltrat lymphocytaire
T CD8+ a été précisément documenté. Ce lien est en faveur du rôle clé de la réponse immunitaire cellulaire cytotoxique
spécifique dans les cancers colorectaux à instabilité microsatellitaire. Nos résultats soulignent la pertinence de cibler des
néo-antigènes dérivés de mutations décalant le cadre de lecture dans des stratégies d’immunothérapie pour des patients
atteints de CCR à instabilité microsatellitaire, en particulier des patients jeunes présentant un syndrome de Lynch.
NOTES
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AXE 1
23) Récepteur SLAMF3 et stratégie anticancéreuse : implication dans la prolifération
et la progression tumorale hépatique (OULEDHADDOU Hakim)
Rémy NYGA1, Ingrid MARCQ1, Flora CARTIER1, Christèle OSSART1, Hakim OULED-HADDOU1, Luciane LAMOTTE1, Denis
CHATELAIN1, Vincent FUENTES1, Véronique DEBUYSSCHER1, Eric NGUYEN-KHAC1, Jean-Marc REGIMBEAU1, Jean-Pierre
MAROLLEAU1, Sylvain LATOUR2 , Hicham BOUHLAL1
1
2
EA 4666 (UPJV), CHU Amiens
U768 Hôpital Necker, Paris
Le carcinome hépatocellulaire (CHC) est l’un des cancers les plus fréquents et la troisième cause de mortalité liée au
cancer dans le monde (selon l’OMS). Les mécanismes moléculaires sous-jacents à une tumeur maligne de carcinome
hépatocellulaire (CHC) sont en grande partie inconnus. Le but de ce travail était de préciser le rôle potentiel de SLAMF3
dans le contrôle de la prolifération des hépatocytes et la carcinogenèse hépatocellulaire.
Nous avons montré, pour la première fois, que les hépatocytes expriment SLAMF3, un membre de la famille des récepteurs SLAM. Le niveau d’expression SLAMF3 était significativement plus faible dans les échantillons primaires de CHC
humains et des lignées d’ hépatomes par rapport aux zones péri-tumoraux ou hépatocytes primaires sains humains. La
surexpression de SLAMF3 dans des lignées cellulaires de CHC induit l’apoptose, inhibe leur prolifération, leur migration
ainsi que la progression des xénogreffes de CHC. Fait intéressant, la restauration de l’expression SLAMF3 diminue la
phosphorylation de MAPK-ERK1 / 2, JNK et mTOR.
Conclusion: Nos résultats, soumis dans une grande revue, identifient pour la première fois le récepteur SLAMF3 comme
un marqueur spécifique des hépatocytes normaux et comme un acteur clé de la régulation de la prolifération, par inhibition des voies de signalisation qui sont anormalement activées dans le CHC. Nous proposons que la restauration de
l’expression de SLAMF3 dans le CHC pourrait être une stratégie thérapeutique pour contrôler la progression tumorale.
NOTES
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AXE 1
24) L’infection in vitro par le VHC augmente le phénotype et l’activité suppressive
des lymphocytes T régulateurs humains (OUAGUIA Laurissa)
OUAGUIA Laurissa* 1, MORALÈS Olivier* 1, SÉNÉCHAL Magalie 1, WYCHOWSKI Czeslaw 2, CARPENTIER Arnaud 3, AOUDJEHANE Lynda 4, CALMUS Yvon 4,5,6, DE LAUNOIT Yvan 1, CONTI Filomena 4,5,6, DELHEM Nadira 1.
*Equally contributing authors
1
CNRS- UMR 8161 - Institut de Biologie de Lille, Lille, France
2
Inserm U1019-CNRS UMR8204- Centre d’Infection et d’immunité de Lille, France
3
National Institute of Health (NIH), Bethesda, USA
4
UPMC Université Paris 06 & INSERM, UMR_S 938, CdR Saint-Antoine, F-75012, Paris, France
5
AP-HP, Hôpital Saint-Antoine, Pôle Digestif, Centre de Transplantation Hépatique, F-75012, Paris, France
6
Faculté de Médecine René Descartes Université Paris 05, F-75014, Paris, France
Objectif : L’infection par le Virus de l’hépatite C (VHC) se caractérise par un risque élevé de chronicité, pouvant évoluer
vers la cirrhose et le développement d’un carcinome hépatocellulaire (CHC). Nous avons montré que les lymphocytes T
régulateurs naturels (Treg) humains jouent un rôle important dans la progression de l’hépatite C vers le CHC et dans la
sévérité de la récidive virale du greffon après une transplantation hépatique. La question essentielle reste de déterminer
spécifiquement le rôle des Treg dans l’histoire naturelle du VHC. Notre hypothèse serait que l’infection par le VHC pourrait
favoriser le recrutement des Treg au niveau du foie infecté, et modifier leur phénotype et leur activité suppressive en
faveur de la progression de la pathologie hépatique.
Méthode : Les Tregs sont isolés à partir du sang de donneurs sains et infectés in vitro par des particules virales produites
en culture cellulaire (système réplicon VHCcc/JFH-1). La mise en évidence de l’internalisation des protéines virales est
analysée par immunofluorescence et western-blot (WB). L’expression des marqueurs associés aux phénotypes et à la
fonction suppressive des Treg est analysée par PCR quantitative en temps réel (Q-PCR), cytométrie de flux (CF) et (WB).
Quant à la prolifération et à l’activité suppressive des Treg infectés, celle-ci est analysée par des techniques d’incorporation de la Thymidine 3H (MLR). Le profil de sécrétion cytokinique des Treg infectés est déterminé par ELISA. Et enfin, la
chimioattraction des Treg par les cellules hépatiques infectées est étudiée par Q-PCR.
Résultats : Nous montrons que l’infection des Treg par le VHC augmente significativement l’expression des récepteurs
du virus et que les protéines virales (NS5A et Core) sont bien internalisées dans les Treg. De façon très intéressante,
nous montrons également que l’infection virale lève l’anergie des Treg et favoriserait le recrutement des Treg infectés
par les hépatocytes et les fibroblastes intra-hépatiques primaires infectés par le VHC. Par ailleurs, l’infection par le VHC
induit une augmentation significative de l’expression des marqueurs associés aux Treg (CD4, CD25, GITR, FOxP3…), potentialisant ainsi leur « phénotype suppresseur ». Ces résultats sont en corrélation avec l’analyse fonctionnelle des Treg
infectés, montrant (i) une augmentation significative de l’expression des marqueurs associés à leur activité suppressive
(IL-10, TGF-β1, IL-35, Tbet, FAS, PD1, Granzyme B), (ii) une augmentation significative de la sécrétion des cytokines
immunosuppressives (IL-10, TGF-β1) et (iii) une augmentation de leur fonction immunosuppressive (MLR).
Conclusion : Cette étude montre, pour la première fois, que le VHC est capable d’infecter des Treg humains et pourrait
favoriser leur recrutement au niveau du foie infecté. Par ailleurs, le fait que le VHC puisse potentialiser le phénotype et
la fonction suppressive des Treg pourrait contribuer aux mécanismes d’échappement du virus au système immunitaire
et favoriser ainsi la progression de l’hépatite C vers la cirrhose et le CHC.
Mots clefs: VHC, VHCcc/JFH-1, cellules T régulatrices, échappement immunitaire, IL-10, TGF-β
NOTES
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AXE 1
25) Évaluation de marqueurs épigénétiques dans l’adénocarcinome canalaire pancréatique (VALLIER Clémence)
Clémence VALLIER1,2, Camille LAPÈRE3, Emmanuelle LETEURTRE1,3,4, Florence RENAUD1,3,4, Audrey VINCENT1,4, Isabelle
VAN SEUNIGEN1,4, Marie-Pierre BUISINE1,4,5, Julie LECLERC1,4,5
1
2
3
4
5
JPARC/INSERM UMR837, Équipe 5 « Mucines, différenciation et cancérogenèse épithéliales », Lille
Université d’Évry-Val-d’Essonne, Évry
Institut de Pathologie, CHRU de Lille
Université Lille Nord de France, Lille
Oncologie et Génétique moléculaires, Biochimie et Biologie Moléculaire HMNO, CHRU de Lille
Le cancer du pancréas présente le taux de survie le plus faible de toutes les tumeurs solides (inférieur à 5% à 5 ans).
Ceci s’explique par l’absence de thérapeutiques efficaces et par un diagnostic souvent tardif. Le cancer du pancréas est
peu accessible à des prélèvements biopsiques, et la tumeur est découverte à un stade localement avancé voire métastatique dans 85% des cas. La recherche de marqueurs biologiques permettant une détection précoce est par conséquent
un enjeu majeur dans la lutte contre ce cancer.
Les mucines sont des glycoprotéines de haute masse moléculaire impliquées dans la formation du mucus (mucines
sécrétées) ou la signalisation cellulaire (mucines membranaires). De nombreuses études ont mis en évidence une modification du profil d’expression des mucines dans les cellules tumorales, ce qui en fait des marqueurs diagnostiques/pronostiques potentiels. Dans l’adénocarcinome canalaire pancréatique, on observe une néoexpression des mucines MUC4
et MUC5AC, une surexpression de MUC1 associée à une délocalisation cellulaire, et une perte d’expression de MUC6.
Il a été démontré dans notre laboratoire que les mécanismes épigénétiques, la méthylation de l’ADN notamment, sont
un des mécanismes de régulation de l’expression des mucines dans les cellules épithéliales. Les modifications de méthylation de l’ADN sont des évènements précoces de la carcinogenèse et pourraient ainsi permettre un diagnostic précoce.
De plus, la méthylation est un phénomène réversible, pouvant ainsi constituer une cible thérapeutique potentielle.
Trente échantillons appariés tissu sain / tissu tumoral inclus en paraffine provenant de patients atteints d’adénocarcinome canalaire pancréatique ont été sélectionnés afin d’étudier la méthylation des gènes de mucines par la technique de
pyroséquençage. Un TMA (Tissue-MicroArray) a été réalisé afin de corréler les résultats obtenus à l’expression protéique
déterminée par immunohistochimie. Les tumeurs ont également été caractérisées sur le plan de leurs altérations moléculaires : analyse des gènes KRAS, BRAF, CDKN2A…
La détermination d’un profil spécifique de méthylation des gènes de mucines dans l’adénocarcinome canalaire pancréatique pourrait aider au diagnostic précoce. De plus, les marqueurs d’intérêt pourraient être analysés dans d’autres types
de prélèvements, tels que les fluides biologiques prélevés de façon moins invasive (liquides de ponction en particulier),
ce qui pourrait permettre d’améliorer la prise en charge des patients.
NOTES
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26) Etude de la régulation transcriptionnelle de la mucine MUC4 par l’oncogène K-ras
dans le cancer du pancréas (VASSEUR Romain)
Romain VASSEUR, Nicolas SKRYPEK, Belinda DUCHENE, Isabelle VAN SEUNINGEN, Nicolas JONCKHEERE
Inserm, UMR837 - Université de Lille 2-CHRU – Jean-Pierre Aubert Research Center, Equipe 5 « Mucines, différenciation
et cancérogenèse épithéliales », Lille, France
Introduction : Le cancer du pancréas est un cancer de très mauvais pronostic (taux de survie à 5 ans inférieur à 5%) qui
s’explique par un diagnostic tardif et un manque de thérapies efficaces. Découvrir de nouveaux biomarqueurs de la cancérogenèse pancréatique et de nouvelles cibles thérapeutiques est donc primordial. Plus de 90% des adénocarcinomes
pancréatiques (PDAC) possèdent la mutation activatrice de l’oncogène K-ras et expriment la mucine oncogénique MUC4.
Le PDAC se développe à partir de lésions précurseurs néoplasiques intra-épithéliales (PanINs). La mutation de la glycine
12 (G12D ou G12V) de l’oncogène K-ras intervient dès les stades précoces et serait l’une des mutations initiatrices de
cette pathologie. La mucine MUC4, non exprimée par le pancréas sain, joue un rôle important dans la prolifération des
cellules tumorales et participe à leur chimiorésistance, ce qui en fait une cible pronostique/thérapeutique potentielle.
Objectif : Etudier le rôle de l’oncogène K-ras dans la régulation de la mucine MUC4, néo exprimée précocement au cours
de la cancérogenèse pancréatique.
Matériel et méthodes : L’expression in vivo de la mucine Muc4 et des voies de signalisation cibles de K-¬ras ont été
étudiées par immunohistochimie dans les tissus pancréatiques de notre modèle murin de cancérogenèse pancréatique
(Pdx1-Cre ;LstopL-K-rasG12D) sacrifiées à 3, 5, 9 et 12 mois. In vitro, des transfections de formes mutées de K-ras ou
son invalidation par ARN interférence ont été réalisées dans des lignées tumorales pancréatiques humaines mutées
(Capan-2) ou non (BxPC-3) pour K-ras et exprimant la mucine MUC4. L’expression au niveau ARN et protéique de MUC4
et des voies de signalisation MAPKs (p42/44 et p38), JNK et NF-κB a été évaluée par qRT-PCR et par Western Blot. Enfin,
l’impact de K-ras sur l’activité transcriptionnelle de MUC4 a été étudié par co-transfection cellulaire.
Résultats : Au cours de la séquence carcinogénétique reproduite dans notre modèle murin, la néoexpression de Muc4,
dès 3 mois est corrélée avec une activation de la voie p42/44 MAPK ; une activation de la voie JNK à 9 mois ; une activation à 3 mois de la voie p38 MAPK qui diminue progressivement et une activation dès 3 mois de la voie NF-κB. L’expression des GTPases RalA/RalB et du facteur de transcription c-fos est également observée dans les PanINs. Par ailleurs, la
transfection transitoire de K-rasG12V dans des lignées tumorales pancréatiques augmente l’expression de MUC4, alors qu’a
l’inverse, l’inhibition de K-ras par ARN interférence, ou par l’utilisation de dominants négatifs, diminue l’expression de
MUC4. Enfin, l’activité des promoteurs de MUC4 qui contiennent des sites de fixations pour les facteurs de transcription
AP-1 et NF-κB, est augmentée lorsque la forme mutée K-ras est sur-exprimée.
Conclusion : Notre étude montre l’implication de K-ras dans la régulation transcriptionnelle de l’onco-mucine MUC4.
Cette régulation fait intervenir les voies MAPKs, JNK et NF-κB. Toutefois, le rôle de chacune de ces voies reste à déterminer. Nos travaux devrait permettre à termes de comprendre la régulation de la mucine MUC4 in vitro et in vivo par
l’oncogène K-ras au cours des phases précoces de la cancérogenèse pancréatique pour permettre ensuite des études
interventionnelles sur son expression et fournir aux cliniciens de nouvelles stratégies thérapeutiques contre ce type de
cancer.
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27) MiR-219-1-3p est un régulateur négatif de l’expression de MUC4 et un suppresseur de tumeur dans le cancer du pancréas (LAHDAOUI Fatima)
Fatima LAHDAOUI1,2,3, Yannick DELPU4,5, Florence RENAUD1,2,3, Mathieu MESSAGER1,2,6, Emmanuelle LETEURTRE1,2,3,
Christophe MARIETTE1,2,6, Jérôme TORRISANI4,5, Nicolas JONCKHEERE1,2,3 and Isabelle VAN SEUNINGEN1,2,3
Inserm, UMR837, Jean Pierre Aubert Research Center, Team 5 “Mucins, epithelial differentiation and carcinogenesis”,
Lille Cedex, France
2
Université Lille Nord de France, 1 Place de Verdun, Lille cedex, France
3
Centre Hospitalier Régional et Universitaire de Lille, Place de Verdun, Lille cedex, France
4
Inserm, UMR 1037 Cancer Research Center of Toulouse (CRCT), avenue Jean Poulhes, Toulouse cedex 4, France
5
Université de Toulouse, UPS, Institut de Médecine Moléculaire de Rangueil, IFR150, Toulouse, France
6
Department of Digestive and Oncological Surgery, University Hospital Claude Huriez, Regional University hospital Center, Place de Verdun, Lille Cedex, France
1
Le cancer du pancréas représente la quatrième cause de décès par cancer dans les pays occidentaux avec une médiane
de survie de 6 mois et un taux de survie à 5 ans inférieur à 5% dus à un diagnostic tardif et l’absence de traitement
efficace. La mucine transmembranaire MUC4, absente dans le pancréas sain, est néo-exprimée dès les stades précoces
de la cancérogenèse pancréatique. Des études menées au laboratoire ont permis de montrer que l’expression de MUC4
était régulée par méthylation de l’ADN et par modifications des histones. Néanmoins, la régulation de MUC4 par les petits
ARN non codants, notamment par les microARN (miARN), est totalement inconnue à l’heure actuelle. Suite à une étude
sur puce miARN, nous avons identifié le miR-219-1-3p comme régulateur potentiel de l’expression de la mucine MUC4
dans les cellules cancéreuses pancréatiques. Le but de notre étude a été d’identifier le rôle du miR-219-1-3p dans la
régulation de l’expression de MUC4 et d’étudier les effets du miR-219-1-3p sur les propriétés biologiques des cellules
cancéreuses pancréatiques humaines.
L’expression du miR-219-1-3p a été mesurée par qRT-PCR dans différentes lignées cellulaires cancéreuses pancréatiques
humaines et dans des tissus cancéreux pancréatiques humains et murins. Le rôle fonctionnel du miR-219-1-3p a été
évalué in vitro par transfection transitoire et stable dans trois lignées cellulaires cancéreuses pancréatiques humaines
(Capan-1, Capan-2 et BxPC-3) en mesurant la prolifération et la migration cellulaires.
Nos travaux montrent que l’expression du miR-219-1-3p était diminuée dans les cellules cancéreuses pancréatiques
humaines et dans les tissus de patients atteints de cancer. Nous avons également démontré que miR-219-1-3p était
capable d’inhiber l’expression protéique de MUC4 en se fixant directement sur son 3’-UTR. De plus, la surexpression du
miR-219-1-3p entraîne un ralentissement de la migration et de la prolifération cellulaires en inhibant l’activation des
voies de prolifération (p42/44 MAPK) et de survie (PI3K/Akt) en aval de MUC4. Enfin, par hybridation in situ nous avons
montré que l’expression du miR-219-1-3p était inversement corrélée à celle de Muc4 dans notre modèle murin préclinique de cancer pancréatique Pdx-1Cre;LStopL-KrasG12D. L’ensemble de ces résultats montre que miR-219-1-3p est un
régulateur négatif de l’expression de MUC4 et pourrait agir comme suppresseur de tumeur dans le cancer du pancréas.
Recherche financée par la LNCC : Equipe labellisée LIGUE 2011-2013, bourse doctorale FL.
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28) MiR-29a et miR-330-5p sont des régulateurs négatifs de l’expression de la mucine oncogénique MUC1 lors de la cancérogénèse pancréatique (TREHOUX Solange)
Solange TREHOUX1, Yannick DELPU2, Jérôme TORRISANI2, Nicolas JONCKHEERE1, Isabelle VAN SEUNINGEN1
Inserm, UMR837, Equipe 5 «Mucines, différenciation et cancérogenèse épithéliales» - Université de Lille 2 - Centre
Hospitalier Régional Universitaire de Lille - Centre de Recherche Jean-Pierre Aubert, Rue Polonovski, 59045 Lille cedex.
2
Inserm, UMR 1037, Centre de Recherche en Cancérologie de Toulouse, 1, avenue Jean Poulhes, 31432 Toulouse cedex 4.
1
Le cancer du pancréas est la quatrième cause de décès par cancer dans les pays occidentaux et souffre d’un très mauvais
pronostic dû en partie à un diagnostic tardif et à un manque de traitement efficace. La mucine MUC1 est une oncoprotéine transmembranaire exprimée à la surface apicale des cellules épithéliales polarisées et impliquée dans les interactions cellulaires et dans la signalisation cellulaire. La surexpression et la délocalisation circonférentielle de MUC1 dans le
cancer du pancréas sont souvent associées à un mauvais pronostic. Notre objectif est d’étudier la régulation de MUC1
par les miARN lors de la cancérogenèse pancréatique afin d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques.
Nous montrons que la mucine MUC1 est régulée de manière directe par deux miARN le miR-29a et le miR-330-5p qui ont
la capacité de se fixer sur son 3’UTR. La fixation de ces miARN permet d’inhiber l’expression de MUC1 au niveau ARNm
et au niveau protéique. Nous mettons également en évidence une dérégulation de l’expression de ces deux miARN à la
fois dans les lignées cancéreuses pancréatiques mais également au niveau du pancréas de souris Pdx1-Cre ; KrasG12D
développant ce cancer. Nous avons donc par la suite évalué les propriétés de ces deux miARN sur les lignées cancéreuses
pancréatiques par surexpression transitoire ou stable de ces miARN et par inhibition transitoire. Nous avons pu mettre en
évidence que la surexpression de ces deux miARN permet de diminuer la prolifération cellulaire, la migration cellulaire,
l’expression de la Cycline D1 et l’activé d’AKT. Nous avons mis également en évidence que seul le miR-330-5p permet
de diminuer l’invasion cellulaire. Enfin, nous montrons que la surexpression du miR-330-5p permet d’augmenter l’apoptose par l’augmentation de l’expression de Bax et par l’inhibition de l’expression de Bcl-2 et Bcl-xL. La caractérisation de
lignées stables déficientes en MUC1 nous permet également de mettre en évidence que la perte de MUC1 entraîne un
ralentissement de la prolifération cellulaire, une diminution de la migration et de l’invasion cellulaire. Enfin, la réalisation
de xénogreffes sous cutanées en souris SCID des lignées stables surexprimant miR-330-5p ou inhibant MUC1 permet de
montrer un ralentissement de la croissance tumorale in vivo. Nous pouvons donc proposer les miR-29a et miR-330-5p
comme régulateurs négatifs de l’expression de la mucine oncogénique MUC1 dans les lignées cancéreuses pancréatiques
humaines et comme suppresseurs de tumeurs dans la cancérogenèse pancréatique.
Remerciements : Travaux financés par la LNCC (Equipe Labellisée LIGUE 2011-2013, IVS).Thèse financée par contrat doctoral de l’université de Lille 2 (ST).
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29) Le Sunitinib et le Sorafenib sont des molécules prometteuses pour le traitement du
phéochromocytome (DENORME Marion)
M. DENORME1, L. YON1, C. ROUX2, B. GONZALEZ 2, Y. ANOUAR1, C. DUBESSY1
Inserm U982, Différenciation et Communication Neuronale et Neuroendocrine,
EA4309, Endothélium Vasculaire et Lésions Cérébrales Néonatales, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale
(IRIB), Université de Rouen, France.
1
2
Objectif : Les phéochromocytomes sont des tumeurs neuroendocrines rares qui se développent principalement aux
dépens des cellules chromaffines de la médullo-surrénale et qui sont richement vascularisés. Il a été largement décrit
que l’angiogenèse, processus qui permet la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins, notamment par l’intermédiaire
du VEGF et de son récepteur VEGFR2, sont particulièrement impliqués dans le développement des phéochromocytomes.
Nous avons donc évalué les effets d’une thérapie anti-angiogénique sur un modèle de cette tumeur en utilisant deux
inhibiteurs de récepteurs tyrosine kinase, le Sunitinib et le Sorafenib.
Méthode : L’efficacité de ces molécules a été évaluée in vivo et in vitro à partir d’un modèle de xénogreffes obtenues par
injection sous-cutanée de cellules PC12 (dérivant d’un phéochromocytome de rat) chez des souris nudes.
Résultats : Le traitement p.o. des animaux avec le Sunitinib ou le Sorafenib (40 mg/kg/jour) pendant 14 jours a
entrainé une diminution significative du volume et de la masse tumorale de 60 et 70% respectivement. Le temps de doublement tumoral est également plus important que celui des animaux contrôles (10,6 jours pour le Sunitinib, 7,4 jours
pour le Sorafenib contre 5,5 jours pour les contrôles). L’observation macroscopique a révélé que les tumeurs traitées
sont plus petites, pâles et moins irriguées par des vaisseaux péritumoraux que les tumeurs contrôles. Nous avons mis
au point sur le logiciel ImageJ une analyse morphométrique et semi-automatique du réseau vasculaire, nous permettant
de caractériser la néo-angiogenèse tumorale après un marquage immunohistochimique dirigé contre CD31. Ces analyses
montrent que le Sunitinib et le Sorafenib ont réduit l’aire vasculaire tumorale (respectivement -85% et -81%) ainsi que
la longueur des vaisseaux (respectivement -18% et -35%) par rapport aux tumeurs contrôles. De plus, le nombre de
nœuds vasculaires est significativement inférieur aux contrôles (respectivement -85% et -87%).
In vitro, l’exposition de cellules PC12 en culture à des concentrations croissantes de Sunitinib et de Sorafenib provoque
un effet antiprolifératif aux faibles doses (Emax=30%, IC50=60 nM et IC50=20 nM, respectivement) et un effet cytotoxique
total aux fortes doses (>10μM et >100μM, respectivement). Pour le Sunitinib, cet effet provient, en partie, de l’augmentation importante (x5) et rapide (dès 4h) du taux d’apoptose. A l’inverse, le Sorafenib ne montre pas d’activité proapoptotique sur ces cellules PC12 en culture.
Conclusion : Le Sunitinib et le Sorafenib réduisent fortement le développement des phéochromocytomes en inhibant
l’angiogenèse ainsi que la prolifération de cellules tumorales dans un modèle de xénogreffe. Ces molécules pourraient
apporter un bénéfice thérapeutique important chez les patients porteurs de ces tumeurs neuroendocrines malignes qui
aujourd’hui ne disposent d’aucun traitement efficace.
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30) La mucine membranaire MUC1 : actrice de la progression tumorale rénale
(BOUILLEZ Audrey)
Audrey BOUILLEZ1,Caroline BUTRUILLE2, Bélinda RINGOT1, Brigitte HÉMON1, Viviane GNEMMI1,2, Isabelle VAN SEUNINGEN1,
Laurent ZINI2, Xavier LEROY2, Sébastien AUBERT1,2, Michaël PERRAIS1.
1
2
INSERM U837-JPArc, Lille cedex, France
CHRU de Lille
Le cancer du rein représente 3% des cancers de l’adulte. Il n’existe à ce jour, aucun traitement efficace, ce carcinome
étant un des plus chimio et radiorésistant. Il est donc nécessaire d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques.
Nos travaux s’intéressent à la surexpression de la mucine membranaire MUC1, volumineuse Oglycoprotéine, qui se
trouve corrélée à un mauvais pronostique dans le carcinome rénal à cellules claires (cRCC), le sous-type histologique
majeur des cancers du rein.
Pour mieux comprendre les rôles de MUC1 dans les cRCC, nous avons utilisé deux lignées cellulaires rénales n’exprimant
pas MUC1 (ACHN) ou l’exprimant constitutivement (786.O). Les cellules ACHN ont été stablement transfectées avec un
vecteur d’expression contenant l’ADNc de MUC1, induisant ainsi une surexpression de MUC1 et les cellules 786.O, avec
des shARN ciblant MUC1.
Nos études in vitro ont montré l’implication de MUC1 dans l’acquisition d’un phénotype agressif avec une augmentation
des propriétés invasives et migratoires des cellules, une perte des interactions cellule-cellule ainsi que l’apparition d’une
résistance à l’anoïkis, programme de mort cellulaire déclenché en conditions défavorables. Les transfections de différentes constructions de MUC1 (délétée de son domaine extracellulaire ou de sa queue cytoplasmique ou pleine longueur
mais mutée sur les 7 tyrosines de la queue cytoplasmique) dans les cellules ACHN nous ont permis de montrer un rôle
synergique des domaines extra- et intra-cellulaire dans les phénomènes d’invasion, de migration et d’agrégation cellulaire.
Des xénogreffes hétérotopiques des différents clones cellulaires chez la souris SCID sont en cours de réalisation.
Nos travaux montrent aussi que la surexpression de MUC1 induit la voie NF-κB et la surexpression de la sous-unité p50
suggérant un rôle dans la résistance à l’apoptose.
De plus, une étude transcriptomique nous a permis de montrer que la surexpression de MUC1 est associée à une augmentation de l’expression de gènes de chimiorésistance et à une résistance des cellules à certaines classes d’agents
chimiothérapeutiques.
Enfin, nous montrons que la gamma-secrétase est responsable du clivage protéolytique au niveau de la queue cytoplasmique de MUC1, permettant ainsi sa translocation au noyau où elle agit comme co-activateur transcriptionnel de gènes
impliqués dans l’acquisition d’un phénotype invasif et chimiorésistant.
En conclusion, nous montrons que MUC1 est une actrice majeure de la carcinogenèse rénale. Une meilleure connaissance
des mécanismes moléculaires mis en jeu lors de la progression tumorale rénale nous a permis également de proposer la
gamma-secrétase comme potentielle cible thérapeutique. Des expériences in vivo chez la souris SCID nous permettront
de valider ces résultats.
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31) Isolement et caractérisation des cellules souches épithéliales prostatiques à
l’aide du marqueur s-ship dans la lignée cellulaire prostatique humaine non tumorigène RWPE-1 (BAUDERLIQUE LE ROY Hélène)
Hélène BAUDERLIQUE-LE ROY1, Guillaume BROCQUEVILLE1, Cateline GUERARDEL1, Roland BOURETTE1
1
CNRS UMR8161
Le cancer de la prostate est un problème de santé publique majeur. Cancer le plus fréquent chez l’homme, il représente
la 4ème cause de mortalité par cancer en France. Il est maintenant admis que des cellules souches prostatiques (CSPs)
sont impliquées dans l’initiation du processus de tumorigénèse. La caractérisation de cette population cellulaire rare, et
celle des cellules souches cancéreuses (CSCs), impliquées dans la survie et la croissance de la tumeur ainsi que dans
la résistance aux traitements, est une étape essentielle pour la compréhension du cancer de la prostate ainsi que pour
découvrir de meilleures cibles thérapeutiques.
L’expression du promoteur du gène s-SHIP (codant pour une molécule de signalisation régulant la voie des phosphoinositides) est un marqueur des cellules souches épithéliales adultes des tissus mammaires et prostatiques chez la souris.
Ainsi, les CSPs isolées grâce à ce marqueur correspondent à une sous-population de la fraction Lin-Sca-1+CD49f+ connue
pour contenir les CSPs de la souris. Actuellement, nous caractérisons cette sous-population par une analyse transcriptomique, ce qui devrait permettre d’établir une « signature moléculaire » de CSPs normales de souris.
Nous présentons ici l’utilisation du marqueur s-SHIP pour l’isolement de CSPs humaines en utilisant comme modèle une
lignée cellulaire cultivée in vitro. La construction « promoteur de s-SHIP-GFP » a été transfectée dans la lignée cellulaire
prostatique humaine non-tumorigène RWPE-1, puis les cellules GFP+ ont été triées par cytométrie de flux. Nous avons
ainsi purifié une sous-population différente de la population cellulaire initiale, et qui présente de nombreuses caractéristiques de CSPs : prolifération ralentie, expression de marqueurs de surface (CD44, TROP2, CD49f), expression de régulateurs transcriptionnels (Nanog, Oct4, Sox2), formation de sphères in vitro (autorenouvellement). Actuellement, nous
réalisons une analyse transcriptomique globale afin de déterminer la signature moléculaire propre à nos cellules, comprendre la physiologie des cellules souches et ouvrir des perspectives sur des nouveaux marqueurs de CSPs humaines.
En conclusion, à l’aide du marqueur s-SHIP, nous avons identifié une sous-population de cellules prostatiques humaines
RWPE-1 enrichies en cellules présentant des propriétés de CSPs. Cette approche sera ensuite étendue à des lignées
cancéreuses prostatiques pour déterminer si s-SHIP peut également être utilisé comme marqueur de CSCs humaines.
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32) Identification de cellules souches épithéliales prostatiques murines à l’aide d’un
marqueur unique, s-SHIP (BROCQUEVILLE Guillaume)
BROCQUEVILLE Guillaume1, BAUDERLIQUE-LE ROY Hélène1, GUERARDEL Cateline1, BOURETTE Roland1.
CNRS UMR8161, Université Lille Nord de France, Institut de Biologie de Lille, Institut Pasteur de Lille, 1 rue du Professeur Calmette, 59021 Lille.
1
Les cellules souches adultes possèdent la propriété unique de s’auto-renouveler et de persister tout au long de la vie d’un
individu, tout en étant capables de se différencier en tous les types cellulaires du tissu dont elles sont issues. De plus,
elles sont impliquées dans le développement et la persistance de cancers, ainsi que dans leurs métastases. Une meilleure
compréhension du rôle de ces cellules dans le développement normal ou tumoral des tissus épithéliaux présente donc un
intérêt majeur en cancérologie. L’étude de ces cellules souches adultes présente principalement deux contraintes liées :
d’une part leur faible proportion au sein des tissus nécessite leur purification et d’autre part leur identification est difficile
en raison du manque de connaissance sur leurs marqueurs spécifiques.
Dans ce contexte, nous présentons ici un modèle de souris transgénique qui exprime le gène codant la molécule fluorescente GFP sous le contrôle d’un promoteur spécifique de cellules souches, le promoteur du gène s-SHIP. Nous montrons
que dans ces souris transgéniques, de rares cellules épithéliales (1%) expriment le transgène (cellules GFP+) de manière
transitoire pendant les stades précoces de développement de la prostate et sont localisées dans le compartiment des
cellules basales de l’épithélium. Ces cellules GFP+ présentent toutes les caractéristiques des cellules souches de l’épithélium prostatique : i) l’analyse de marqueurs de surface démontre le profil Lineage- / CD24+ / Sca-1+ / CD49f+ (LSC),
caractéristique de cellules prostatiques basales (connues pour contenir la sous population de cellules souches) ; ii) elles
présentent un potentiel accru de formation de sphères in vitro ; iii) elles sont capables de régénérer un tissu prostatique
complet (cellules basales et luminales) après leur greffe sous la capsule rénale d’une souris receveuse.
Ces résultats montrent que le marqueur s-SHIP permet d’isoler une sous population de cellules basales néonatales de
l’épithélium prostatique présentant des propriétés de cellules souches. Nous réalisons actuellement l’analyse du transcriptome de ces cellules souches LSC GFP+ en comparaison aux autres cellules basales (LSC GFP-) afin de caractériser la
nature de ces cellules. Nous espérons ainsi identifier de nouveaux marqueurs de cellules souches prostatiques pouvant
être utilisés pour l’identification de cellules souches tumorales.
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33) Hybrides hétérocycle-stéroïdes analogues de l’abiratérone à activité pro-apoptotique sur des lignées cancéreuses prostatiques humaines (EL KIHEL Laïla)
Dominique BROSSARD1, Safa MOSLEMI2, Ying ZHANG2, Mohamed KHALID3, Philippe GALERA2, Sylvain RAULT1, Patrick
DALLEMAGNE1, Laïla EL KIHEL1
Université de Caen Basse-Normande, U.F.R. des Sciences Pharmaceutiques, Centre d’Etudes et de Recherche sur le
Médicament de Normandie, UPRES EA-4258, FR CNRS 3038 INC3M-SF 4206 ICORE, Boulevard Becquerel, 14032 Caen
Cedex, France. [email protected]
2
Université de Caen Basse Normandie, UFR de Medecine, Laboratoire Microenvironnement Cellulaire et Pathologies
(MILPAT), Caen Cedex, France
3
Université Hassan Premier, Faculté des Sciences et Techniques, Km 3, Route de Casablanca, BP 577, 26000 Settat,
Maroc.
1
Le cancer de la prostate est la deuxième cause de mortalité chez l’homme après le cancer du poumon. L’abiratérone
(Zytiga®) est un nouveau médicament utilisé dans le traitement du cancer métastatique de la prostate résistant à
la castration.Il s’agit d’un hybride hétérocycle-stéroïde (17-(3-pyridyl)androsta-5,16-dien-3β-ol) inhibiteur sélectif et
irréversible de l’enzyme cytochrome P450 CYP17A1, enzyme clé dans la biosynthèse des androgènes.1-3 Par analogie à
l’abiratérone, nous avons développé de nouveaux analogues en explorant d’autres mécanismes d’action. La conception
de ces analogues consiste à substituer le noyau pyridinique par des dérivés pipéraziniques.
R
N
N
N
N
HO
HO
Abiratérone (Zytiga)
Analogues de l'abiratérone
Ces molécules ont été évaluées sur des lignées cancéreuses prostatiques : hormono-indépendante (DU145 et PC-3), et
hormono-dépendante, positive aux récepteurs d’androgènes (LNCAP).
Certains de ces analogues de l’abiratérone ont montré une action inhibitrice de la viabilité et de la prolifération cellulaire
à 10 nM sur les lignées cancéreuses prostatiques hormono-indépendantes. Ces molécules agissent par un mécanisme
pro-apoptotique.
References
1. Pal, S.K.; Sartor O. Phase III data for abiraterone in an evolving landscape for castration-resistant prostate cancerMaturitas. 2011, 68, 103-5.
2. Di Lorenzo, G.; Buonerba, C.; Autorino, R.; De Placido, S.; Sternberg, C. N. Castration-resistant prostate cancer: current and emerging treatment strategiesDrugs 2010, 70, 983.
3. Attard, G.; Richards, J.; de Bono, J. S. New strategies in metastatic prostate cancer: targeting the androgen receptor signaling pathway. Clin. Cancer Res.
2011, 17, 1649.
NOTES
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AXE 2 :
«Initiation et évolution tumorales
des hémopathies malignes»
67
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AXE 2
34) La cycline D1 sensibilise les cellules de myélome multiple aux agents anticancéreux en inhibant l’activité des chaperons moléculaires : identification d’une nouvelle
cible thérapeutique (BUSTANY Sophie)
Sophie BUSTANY1, Julie CAHU1, Brigitte SOLA1
1
Université de Caen Basse-Normandie, MILPAT EA4652, UFR de Médecine, Caen, France
Le myélome multiple (MM) est une hémopathie fréquente qui touche préférentiellement les personnes âgées. Sur le plan
génétique, il est caractérisé par une forte instabilité qui se traduit, dans près de 50% des cas, par de fréquentes translocations chromosomiques. Les études d’expression génique ont permis d’individualiser sept groupes de patients ayant
une réponse aux traitements et un pronostic vital très différents. Parmi eux, le groupe de patients exprimant la cycline
D1 est plutôt de bon pronostic et montre une meilleure réponse aux traitements conventionnels. Afin de comprendre
comment la cycline D1 modifie la sensibilité des cellules de MM aux chimiothérapies, nous avons introduit la cycline D1,
couplée à la protéine GFP dans des lignées cellulaires de MM caractérisées par des anomalies génétiques de mauvais
pronostic comme la surexpression du gène MAF ou la t (4;14).
Dans les trois lignées étudiées, la présence de la cycline D1 augmente la sensibilité des cellules à trois molécules utilisées
en clinique et ayant des mécanismes d’action différents ; ce sont la dexaméthasone, le bortezomib et le lénalidomide.
Cette augmentation de sensibilité se traduit par une apoptose plus importante des lignées après les traitements. La présence de la cycline D1 déclenche un stress cellulaire de type « unfolded protein response » (UPR). En outre, la cycline
D1 est liée aux chaperons moléculaires HSP27 et HSP70 et limite leur action protectrice. Au final, l’induction d’un stress
cellulaire et l’inhibition des mécanismes de protection sensibilisent les cellules aux différentes chimiothérapies. Cette
sensibilisation est due à l’augmentation d’activité des caspases, à la dégradation des protéines anti-apoptotiques BCL2
et MCL1 et à l’activation de la protéine pro-apoptotique BAX.
En conclusion, l’utilisation d’inhibiteurs de protéines HSP en association avec les chimiothérapies classiques est une piste
thérapeutique intéressante pour améliorer la réponse thérapeutique des patients atteints de MM.
NOTES
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AXE 2
35) Recombinaisons atypiques du locus kappa dans les leucémies aiguës lymphoblastiques B (LAL-B): intérêt dans la quantification de la maladie résiduelle (MR)
(OULEDHADDOU Hakim)
OULEDHADDOU Hakim1, GHAMLOUCH Hussein1, REGNIER Aline1, BISSAC Eliane1 , LEFRANC MariePaule2, MAROLLEAU
JeanPierre1, GUBLER Brigitte1
1
2
EA4666 UPJV,CHU Amiens
CNRS,IGH Montpellier
La persistance de cellules leucémiques résiduelles dans les LAL-B est étroitement corrélée au risque de rechute. Elle peut
être identifiée par différentes approches, notamment le recours à des marqueurs moléculaires de clonalité, tels que les
réarrangements des gènes des immunoglobulines (Ig). En explorant les réarrangements au locus kappa dans les formes
pédiatriques de LAL-B, nous avons mis en évidence dans 7% des cas, un évènement recombinatoire singulier entre deux
gènes Vκ, n’obéissant pas à la règle 12/23 d’appariement des séquences RSS indispensable à l’activité de RAG et impliquant systématiquement un gène de la famille Vκ2. Nous avons établi une PCR consensus robuste permettant de quantifier la MR par RQ-PCR et qui repose sur l’utilisation d’oligonucléotides spécifiques de la séquence jonctionnelle générée
au cours de ces recombinaisons. Nous montrons la stabilité de ces réarrangements au cours de l’évolution de la maladie.
Dans une étude pilote portant sur 8 malades avec LAL-B/Vk-Vk, les marqueurs de clonalité avaient tous disparu lors de la
mise en rémission complète, y compris les Vk-Vk (seuil<10-6) avant de réapparaitre chez le seul patient ayant présenté
une rechute. Ces réarrangements Vκ-Vκ ont également été retrouvés avec une faible fréquence dans la moelle osseuse,
les lymphocytes B du sang périphérique (0.17%) et les cellules CD34+ du sang de cordon (0.84%) de sujets sains.
Nous avons aussi constaté in vitro que ces réarrangements atypiques Vk-Vk ne sont pas sous la régulation des enhancers conventionnels décrits dans la littérature mais sous le contrôle d’ une région régulatrice jamais décrite et soumise
à publications dans une grande revue. Nous avons démontré que de deux facteurs importants dans la différenciation B
,Nfkb et E2A, étaient capables de se fixer et de rendre accessible cette région.
Ces résultats démontrent que les réarrangements Vκ-Vκ, évènements physiologiques rares jusqu’alors inconnus, sont
retrouvés à une fréquence remarquablement accrue dans les LAL-B, suggérant que les mécanismes qui en sont à l’origine
(et qu’il est crucial d’identifier) pourraient conférer un avantage sélectif aux cellules qui les abritent, voire auraient un
rôle oncogénique. L’intérêt prometteur de leur détection dans l’évaluation de la MR doit être déterminé sur une grande
cohorte de malades et ce, comparativement aux marqueurs plus conventionnels.
NOTES
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AXE 2
36) La stimulation par CD40L n’est pas suffisante pour induire une différenciation
des cellules B de la LLC en cellules sécrétrices d’anticorps (GHAMLOUCH Hussein)
Hussein GHAMLOUCH1; Hakim OULED-HADDOU1; Aude GUYART1; Aline REGNIER1; Stéphanie TRUDEL1,2; Bruno ROYER1,3;
Brigitte GUBLER1,2; Jean-Pierre MAROLLEAU1,3
1
2
3
EA4666, Laboratoire d’Immunologie, UFR de Médecine, UPJV
Laboratoire d’Oncobiologie Moléculaire, CHU d’Amiens
Service d’Hématologie Clinique et Thérapie Cellulaire, CHU d’Amiens.
La leucémie lymphoïde chronique B (LLC-B) est une prolifération des lymphocytes B CD5+ bloqués à un stade de différenciation, pathologie pour laquelle la contrepartie normale n’est toujours pas identifiée. Les études d’expression génique et le statut mutationnel des gènes IgVH relient les cellules de la LLC-B aux lymphocytes B (LB) mémoire ou aux LB
du pré-centre germinatif. In vitro, les LB mémoires se différencient en plasmocytes dans un système CD40L-dépendant.
L’effet de ce système n’a pas été exploré sur la différenciation des LB de LLC. De précédentes études ont montré que le
phorbol myristate acétate (PMA) induit l’activation et la différenciation des LB de LLC en cellules sécrétrices d’anticorps
(CSA), mais cette différenciation n’est pas bien caractérisée. Ainsi, dans cette étude, nous avons essayé de répondre
à trois questions: Comment les LB de LLC se comportent-ils dans un modèle de différenciation CD40L-dépendant? La
stimulation antigénique est-elle nécessaire à la différenciation des LB de LLC en CSA? La différenciation des LB de LLC
apporte-t-elle des arguments d’affiliation à une contrepartie normale?
Les LB CD19+ CD5+ CD38- purifiés (pureté> 98%) à partir de sang périphérique de 13 patients atteints de LLC-B au
stade A, ont été activés in vitro par du PMA ou du CD40L soluble, pendant quatre jours, en présence d’un mélange de
cytokines. Les cellules ont été lavées et incubées en présence d’une seconde combinaison de cytokines pendant trois
jours. Les modifications morphologiques, phénotypiques et moléculaires ont été examinées après 7 jours de culture.
Les deux stimulations entrainent des changements phénotypiques et moléculaires importants. Notamment, l’expression
membranaire de CD19, CD20, CD5, CD27 et CD45 est diminuée alors que l’expression d’IgM, HLA-DR et CD25 est augmentée. De façon surprenante, l’expression de l’ARNm de CD38 et de sa forme protéique à la surface des cellules n’est
induite que dans 40% des cas. L’expression de l’ARNm de CD138 est ponctuellement induite. L’étude par RQ-PCR des
facteurs transcriptions (FT) montre une diminution de l’expression des FT lymphocytaires, tels que PAX5, LEF1, BACH2,
IRF8 et une augmentation de l’expression des marqueurs de cellules plasmocytaires, Blimp1, IRF4, XBP1s et ERN1
expliquant les modifications immunophénotypiques observées. Ces changements de profil d’expression des facteurs de
transcription sont confirmés par les résultats des études protéiques par western blot. L’expression transcriptionnelle de
Gas6, BATF et AID est également induite. En outre, les cellules stimulées présentent une capacité de prolifération et une
survie prolongée. Cependant, des différences entre les cellules induites en présence du PMA ou du CD40L sont observées
et concernent la sécrétion d’IgM et la morphologie cellulaire. En effet, seuls les LB de LLC stimulées par le PMA peuvent
se différencier en CSA. Les niveaux de sécrétion d’IgM sont nettement significatifs dans les cellules différenciées par le
PMA alors que les niveaux d’IgM dans les cellules traitées par CD40L restent comparables au contrôle. Néanmoins, des
IgA et IgG ont été détectées dans les deux cultures. Morphologiquement, les cellules différenciées par le PMA présentent
une morphologie de cellules plasmacytoïdes ou plasmocytaires avec un noyau excentré et un cytoplasme développé alors
que les cellules traitées par le CD40L conservent une morphologie de lymphocytes activés.
L’ensemble de ces résultats suggèrent très fortement que les LB de LLC peuvent être amenés à un stade plus mature
mais que les signaux antigéniques sont cruciaux pour la différenciation de ces cellules en CSA. Décrire les événements
et les différents aspects qui accompagnent la différenciation des LB malins est un moyen pertinent pour appréhender la
compréhension de leur biologie. Ainsi, les données de cette étude permettent de réfuter l’hypothèse que le LB mémoire
soit la contrepartie normale de la cellule B de LLC.
NOTES
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AXE 2
37) Étude de CD38 dans la Maladie de Waldenström (DECAMBRON Audrey)
A. DECAMBRON1, C. HERBAUX2,3, E. BERTRAND2, S. GALIÈGUE-ZOUITINA2, S. TRICOT4, C. ROUMIER2,5, P. DUTHILLEUL1,
X. LELEU2,3, S. POULAIN1
1
2
3
4
5
Service d’Hématologie-Immunologie-Cytogénétique, CH Valenciennes, France
INSERM U837, Centre de Recherche Jean-Pierre Aubert, IRCL Lille, France
Service des Maladies du Sang, Hôpital Huriez, CHRU Lille, France
Service d’Hématologie Clinique, CH Valenciennes, France
Centre de Biologie et Pathologie, CHRU Lille, France
Introduction : CD38, une glycoprotéine transmembranaire, est considéré comme un composant clé de complexes
macromoléculaires incluant CXCR4, CD49d et ZAP70. Sur le plan fonctionnel, CD38 établirait un pont entre les cellules
tumorales et le microenvironnement, délivrant des messages de prolifération, de survie et de domiciliation cellulaires. La
macroglobulinémie de Waldenström (MW) est une hémopathie lymphoïde chronique, définie par une infiltration médullaire associée à une composante monoclonale d’isotype IgM. L’interaction entre les cellules MW et le microenvironnement
médullaire contribue à la régulation de la prolifération, de la dissémination et du trafic cellulaires. L’objectif de ce travail
a été d’évaluer le profil d’expression de CD38 dans la MW, d’étudier sa relation avec d’autres « co-marqueurs » (CD49d,
CXCR4, CD27, ZAP70, CD138) et d’analyser les mécanismes de régulation de son expression.
Matériel et méthodes : 152 patients MW ont été inclus dans cette étude. Les expressions de CD38, CD49d, CXCR4,
CD138, CD27 et ZAP70 ont été analysées en cytométrie en flux (CMF) par un fenêtrage CD19. Une sélection négative
des cellules B CD19+ (B-cell isolation kit II human®, Miltenyi Biotec, USA) isolées de la moelle osseuse (MO) a été réalisée pour l’étude de la méthylation du gène CD38 et l’analyse du transcriptome. Le polymorphisme CD38 (184C>G)
a été identifié par PCR RFLP et la méthylation du promoteur du gène CD38 par technique COBRA (Combined bisulfite
restriction analysis). Les ARN totaux ont été extraits par méthode Trizol et l’étude des profils d’expression génique a
été effectuée à l’aide de puces GenChip®Human Genome U133 Plus 2.0 Array (Affymetrix, USA) et du logiciel R pour
l’analyse biostatistique.
Résultats : L’expression de CD38 a été observée chez 63 % des patients MW. 15 % des patients présentent une expression de CD38 plus importante dans la MO en comparaison au compartiment sanguin (n = 13 patients). Une variation de
l’expression de CD38 au cours du temps est observée dans 30 % des cas (n = 30 patients, suivi moyen : 46,8 mois).
Aucune association entre CD38 et CD27 ou ZAP70 n’a été retrouvée. En revanche, l’expression de CD138 est associée à
celle de CD38 (p = 0,006*) et une expression plus élevée de CD49d et CXCR4 est observée dans les populations CD38high
versus les CD38low. L’analyse des profils d’expression génique met en évidence une signature transcriptionnelle qui permet de différencier les patients CD38high des patients CD38low. Nous avons, par la suite, chercher à comprendre les mécanismes de régulation de l’expression de CD38. Dans la leucémie lymphoïde chronique, l’expression de CD38 est en partie
régulée par un mécanisme de méthylation du promoteur CD38. Le gène CD38 possède notamment un polymorphisme
génétique caractérisé par la variation C>G au niveau d’une région de régulation située sur l’intron 1. Ce polymorphisme
(184C>G) pourrait potentiellement influer sur l’expression de CD38. Nous n’avons pas retrouvé de relation entre l’expression de CD38, le polymorphisme CD38 (184C>G) et la méthylation du promoteur CD38 dans notre cohorte de MW.
Conclusion : CD38 est fréquemment exprimé dans la MW et une variation du profil d’expression peut être observée au
cours de l’évolution clinique. Le niveau d’expression de CD38 est associé à celui de CXCR4, CD49d et CD138. Une signature distinguant les patients CD38high et CD38low a été mise en évidence par l’analyse des profils d’expression génique.
L’absence de méthylation du promoteur CD38 et l’absence d’impact du polymorphisme CD38 (184C>G) suggèreraient
un mécanisme de régulation de l’expression de CD38 impliquant le microenvironnement médullaire.
NOTES
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AXE 2
38) Détection des mutations récurrentes dans les lymphomes diffus à grandes cellules par une nouvelle technique d’hybridation multiplexe. Implications clinico-biologiques (BOUZELFEN Abdelilah)
Abdelilah BOUZELFEN, Philippe BERTRAND, Catherine MAINGONNAT, Sylvain MARESCHAL, Philippe RUMINY, Marion
ALCANTARA, Vinciane RAINVILLE, Elodie BOHERS, Christian BASTARD, Fabrice JARDIN
INSERM U918
Centre Henri Becquerl Rouen
Les techniques de séquençage haut débit de l’ADN des lymphomes diffus à grandes cellules ont permis de mettre en
évidence des gènes mutés de façon récurrente. Quatre mutations sont particulièrement intéressantes en raison de leur
fréquence, de leur récurrence et de leur implication fonctionnelle. Elles ciblent les gènes MYD88(L265P et S219C),
CD79b(Y196), et EZH2(Y641).
Notre projet a consisté à développer une technique de détection multiplexe de ces mutations. La procédure combine le
principe de la MLPA (Multiplex ligation dependent probe amplification) et de la technologie BeadExpress développée par
la Société Illumina. La mutation V617F du gène JAK2 a été choisie comme cible pour le développement. Les paramètres
expérimentaux ont été optimisés pour permettre une discrimination optimale des échantillons sauvages et des échantillons mutés. La technologie a été transférée avec succès pour la détection des 4 mutations d’intérêt.
La recherche de ces mutations, sur une cohorte de 20 patients, réalisée sur des ADN extraits d’échantillons tumoraux congelés ou inclus dans la paraffine a montré que les résultats étaient concordants.
La capacité de multiplexage, permettant d’envisager l’analyse simultanée de 40 cibles, et la possibilité de traiter simultanément plusieurs dizaines d’échantillons (congelés ou inclus en paraffine) constituent les deux atouts majeurs de cette
technique.
NOTES
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AXE 2
39) Etude de l’hétérogénéité clonale des leucémies aiguës myéloïdes
(LEBON Delphine)
Delphine LEBON 1, Thomas Boyer 1, Dr Aline RENNEVILLE 1, Pr Claude PREUDHOMME 1, Dr Céline BERTHON 2, Dr José
FERNANDES 3, Dr Marc WETTERWALD 4, Pr Jean-Pierre MAROLLEAU 5, Dr Véronique HARRIVEL 6, Dr Christophe ROUMIER.
1
2
3
4
5
6
Laboratoire d’Hématologie, CHRU LILLE
Maladies du Sang, CHRU LILLE
Hématologie Clinique, CH VALENCIENNES
Hématologie Clinique, CH DUNKERQUE
Hématologie Clinique, CHU AMIENS
Laboratoire Hématologie, CHU AMIENS
L’hétérogénéité cellulaire de la population blastique des leucémies aiguës myéloïdes s’objective biologiquement à différents niveaux notamment phénotypique (Leukemia Aberrant ImmunoPhenotype), fonctionnel (présence de cellules
initiatrices de leucémie CIL capables de réengendrer une leucémie au cours de transplantations sérielles) et moléculaire
(persistance chez certains patients d’anomalies moléculaires en rémission complète, avec disparition d’autres marqueurs). L’objectif de l’étude était d’évaluer, rétrospectivement puis prospectivement, ces trois niveaux d’hétérogénéité
chez 21 patients. Sur le plan phénotypique, nous avons analysé par cytométrie en flux l’expression de marqueurs membranaires (CD34, CD38, CD123 et CD45) et le niveau d’activité enzymatique de l’aldéhyde-déshydrogénase au diagnostic, en rémission et si possible en rechute afin d’évaluer la présence de CIL. Nous avons isolé pour 15 des 21 patients,
par tri en cytométrie en flux, des fractions supposées enrichies en CIL (CD34+, CD38-, CD123+, aldéhyde-déshydrogénase intermédiaire) et d’autres contenant des cellules souches hématopoïétiques normales (CD34+, CD38-, CD123-,
aldéhyde-déshydrogénase forte). Nous avons évalué l’hétérogénéité moléculaire par séquençage classique (FLT3-ITD,
CEBPa, NPM1, WT1 et N-Ras), des fractions triées, pour les marqueurs moléculaires isolés pour chaque patient au diagnostic. Nos résultats montrent une grande hétérogénéité phénotypique en particulier pour la présence de CIL (0,5%
à 13% des blastes). Le niveau d’expression du CD123 et l’activité aldéhyde-déshydrogénase intermédiaire dans les
CD34+, CD38- sont étroitement corrélés. L’impact du taux de CD34+, CD38-, CD123+ aldéhyde déshydrogénase intermédiaire parait négatif sur la survie mais doit être évalué en élargissant notre cohorte. Il persiste des CIL médullaires
pour 5 patients en rémission ; la valeur pronostique de ce paramètre devant également être confirmée. Les potentialités
des populations triées restent à étudier par xénogreffe chez des souris NOD-SCID. En revanche, l’hétérogénéité phénotypique observée n’est pas associée à une hétérogénéité moléculaire. Toutes les fractions analysées sont mutées ; ce
que l’on peut expliquer par l’absence, chez ces patients d’hématopoïèse normale résiduelle (récemment rapporté dans
la littérature). En conclusion, l’activité aldéhyde-déshydrogénase est fortement corrélée à l’expression du CD123 sur les
blastes CD34+CD38-, et permettrait d’évaluer la présence de CIL dont l’abondance relative semble avoir un impact sur
la survie des patients.
NOTES
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AXE 2
40) Recherche de mutations par séquençage à haut débit « whole exome » dans 5
cas de LAM à caryotype normal (NIBOUREL Olivier)
NIBOUREL O., RENNEVILLE A., JARDIN-MATHÉ O., FIGEAC M., CASTAIGNE S., DOMBRET H., PREUDHOMME C1.
Introduction : Les leucémies aiguës myéloïdes (LAM) sont des maladies biologiquement et cliniquement hétérogènes.
L’étude des anomalies cytogénétiques et moléculaires a permis de distinguer différents sous-groupes pronostiques.
Cependant, certains cas de LAM restent mal caractérisés sur le plan moléculaire. Nous avons donc étudié 5 cas de ces
LAM par une approche de séquençage à haut débit sur l’ensemble de l’exome afin d’identifier de nouvelles mutations
somatiques.
Méthode : Nous avons étudié 5 échantillons médullaires obtenus au diagnostic de LAM et après obtention de la rémission complète (RC) chez des patients présentant une LAM à caryotype normal : 2 cas pour lesquels nous n’avions pas
détecté de mutations par séquençage Sanger direct sur les gènes NPM1, FLT3, CEBPA, WT1, DNMT3A, RUNX1, IDH1/2)
et 3 cas pour lesquels nous avions détecté une mutation isolée IDH2R172. L’étude a été complétée pour 2/5 patients
par le séquençage d’un échantillon obtenu à la rechute. Les librairies ont été réalisées par capture de l’ADN génomique
avec le système Agilent Sure Select® all exons et le séquençage à haut débit a été réalisé sur le séquenceur SOLID 4.
L’alignement des séquences obtenues a été réalisé par les algorithmes SHRiMP2 et GATK, la détection des substitutions
et des insertions/délétions par SAMtools/Pileup et VarScan. Les variations ont été annotées par Annovar. Seules les
variations présentes au diagnostic mais absentes en RC ont été considérées comme somatiques.
Résultats : Cette approche a permis d’obtenir une profondeur de séquençage moyenne de 108X sur l’ensemble des
régions codantes, avec 82% de l’exome couvert avec une profondeur > 50X. Sur les zones correctement couvertes, 317
variations de séquence ont été détectées (moyenne : 63/patient). Nous n’avons pas détecté d’évènement récurrents .
Cependant, 84 variations concernaient des gènes impliqués dans des pathologies tumorales. Les algorithmes de prédiction SIFT et MutationTaster ont décrit l’ensemble des anomalies observées comme délétères dans 31% et 24% des cas,
respectivement. Dans chacune des 2 LAM analysées au cours de l’évolution, 13 et 17 variations détectées au diagnostic
ont été retrouvées au moment de la rechute. 59 et 31 nouvelles variations ont également été identifiées dont la mutation
p.G12S de NRAS chez un des deux patients.
Conclusion : Le séquençage whole exome nous a permis d’obtenir une couverture de plus de 80% des régions codantes
avec une profondeur homogène, nous permettant de détecter 317 anomalies acquises dont 27% concernant des gènes
impliqués dans le cancer. La signification de ces variations reste à étudier sur une cohorte de patients plus étendue.
NOTES
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AXE 2
41) Anomalies moléculaires et lésions détectées par SNP-arrays dans les leucémies
aiguës myéloïdes (LAM) de novo de l’adulte : impact pronostique et effets de l’addition de gemtuzumab ozogamicin (GO) chez les patients inclus dans l’essai ALFA-0701
(BEN ABDELALI Raouf)
R. BEN ABDELALI 1; A. RENNEVILLE 1; S. CHEVRET 2; O. NIBOUREL 1; C. PAUTAS 3; JM. CAYUELA 4; S. HAYETTE 5; E.
RAFFOUX 6; C. TERRÉ 7; H. DOMBRET 6; S. CASTAIGNE 8; C. PREUDHOMME 1
Centre de Recherche Jean-Pierre Aubert, Inserm U837, Équipe 3, Institut de Recherche Pour le Cancer de Lille; Université Lille Nord et Laboratoratoire D’Hématologie, Centre de Biologie et de Pathologie, Chru de Lille, Lille
2
Inserm Umr-717, Université Paris Diderot; Hôpital Saint-Louis, Aphp, Paris
3
Département D’Hématologie, Hôpital Henri Mondor, Aphp, Créteil
4
Laboratoire d’Hématologie, Hôpital Saint-Louis, Aphp, Paris
5
Laboratoire de Biologie Moléculaire et Cnrs Umr5239, Hôpital Lyon Sud, Pierre-Bénite, Lyon
6
Ea 3518, Université Paris 7; Département D’Hématologie Adulte, Hôpital Saint- Louis, Aphp, Paris
7
Laboratoire de Cytogénétique, Hôpital de Versailles, le Chesnay, Versailles
8
Département D’Hématologie, Hôpital de Versailles, le Chesnay, Versailles.
1
Introduction : Nous avons évalué l’impact pronostique des anomalies moléculaires et des anomalies génomiques détectées par single-nucleotide polymorphism arrays (SNP-A) chez les patients de 50-70 ans inclus dans l’essai ALFA-0701,
ainsi que les interactions entre ces anomalies et l’effet de l’addition de GO, qui était testé dans cet essai.
Patients et Méthodes : 254 des 278 patients inclus (âge médian, 62 ans) avaient un caryotype informatif (91%) et
248 patients, dont 132 avec caryotype normal (CN), ont été analysés par SNP-A 6.0. Les mutations de NPM1, FLT3ITD, FLT3-D835/I836, CEBPA, MLL-PTD, WT1, RUNX1, ASXL1 et l’expression d’EVI1 ont été étudiées. Les mutations de
DNMT3A, IDH1, IDH2 et TET2 ont aussi été recherchées dans les LAM-CN.
Résultats : 450 anomalies génomiques (245 pertes, 117 gains et 88 disomies uniparentales) ont été détectées par
SNP-A chez 135/248 des patients (54%). Dans les LAM-CN, 89% des patients avaient ≥1 anomalie moléculaire et 38%
avaient ≥1 anomalie en SNP-A. En analyse multivariée, les facteurs de mauvais pronostic pour la survie étaient un caryotype défavorable (P<0.001) et ≥1 anomalie en SNPA (P=0.0001) pour l’ensemble des patients ; et ≥1 anomalie en SNPA
(P<0.001), une mutation de DNMT3A (P = 0.027) et le traitement sans GO (P = 0.003) pour les LAM-CN.
Le bénéfice en survie lié à l’addition de GO était : 1) non observé dans les LAM à caryotype défavorable ; 2) plus net
dans les LAM-CN que dans les LAM à caryotype anormal (P = 0.02) ; et 3) particulièrement marqué chez les patients
avec FLT3-ITD (P = 0.04). Au sein des LAM-CN, ce bénéfice n’était pas significativement moindre chez les patients avec
FLT3-ITD, mutation de DNMT3A, ou ≥1 anomalie en SNP-A (test de Gail & Simon). Par contre, le mauvais pronostic lié
aux mutations de DNMT3A et à ≥1 anomalie en SNP-A semblait persister dans le bras GO, contrairement à celui lié aux
FLT3-ITD qui était gommé.
Conclusion : Ces résultats soulignent l’importance de la recherche des mutations de DNMT3A et des lésions génomiques
par SNP-A pour une meilleure stratification pronostique des LAM de novo de l’adulte. L’addition de GO gomme le mauvais
pronostic associé aux FLT3-ITD, mais ne semble pas annuler celui des mutations de DNMT3A et ≥1 anomalie en SNP-A
(avec les limitations liées à la taille de l’effectif).
NOTES
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AXE 2
42) Recherche des mutations du gène TET2 : comparaison du séquençage haut débit
Roche 454® et de la technique de Sanger (MARCEAU-RENAUT Alice)
A. MARCEAU-RENAUT
HOMME 1
1
2
; O. NIBOUREL 1; S. GEFFROY 1; N. HELEVAUT 1; C. BERTHON 2; A. RENNEVILLE 1; C. PREUD-
1
Laboratoire d’Hématologie, Centre de Biologie et Pathologie, Lille
Service des Maladies du Sang, Hôpital Claude Huriez, Lille
Introduction : Le gène TET2 (Ten-Eleven Translocation 2), localisé en 4q24, code pour une enzyme qui transforme
la 5-méthylcytosine en 5-hydroxyméthylcytosine. Des mutations inactivatrices de TET2 sont retrouvées dans de nombreuses hémopathies malignes, en particulier 20-25% des SMD (syndromes myélodysplasiques), 10-20% des LAM
(leucémies aiguës myéloïdes), 5-15% des SMP (syndromes myéloprolifératifs) et 40-60% des LMMC (leucémies myélo-monocytaires chroniques). Ces mutations correspondent à des mutations non-sens, faux-sens, insertions/délétions
entraînant un décalage du cadre de lecture et sont réparties sur l’ensemble de la région codante du gène. Aujourd’hui,
la méthode de Sanger est la technique de référence pour la détection de ces mutations mais les nouvelles technologies
de NGS (Next-Generation Sequencing) sont en plein essor et permettent un séquençage à très haut débit. L’objectif de
notre étude est de comparer les résultats de la technologie Roche 454® à la technique de Sanger pour la recherche de
mutations somatiques de TET2 chez des patients présentant une hémopathie myéloïde.
Patients et Méthodes : Cette étude rétrospective a inclus 70 patients : 12 LAM, 35 LMMC, 18 SMD, 5 SMP. La librairie
automatisée (27 fragments) a été préparée par PCR simplex en plaque. Après PCR en émulsion, les amplicons ont été
séquencés sur l’automate GS Junior®. Les primers utilisés sont ceux rapportés par Kohlmann et al. Chaque run permettait d’analyser 9 patients en parallèle. Les variations présentes sur la région codante (exons 3 à 11) de TET2 ont été
validées par séquençage Sanger (16 fragments de PCR).
Résultats : La librairie pour NGS présentait une couverture homogène avec une profondeur moyenne supérieure à 300
reads. Le seuil de détection d’une variation a été fixé à 20 reads (sensibilité d’environ 7%). Un total de 38 mutations a
été trouvé par la technique Roche 454® parmi lesquelles 13 frameshift, 10 faux-sens et 15 non-sens. Par la méthode
de Sanger, 33 mutations ont été confirmées, soit une concordance de 87% entre les 2 techniques. Pour les 5 mutations
non retrouvées en Sanger, le pourcentage d’allèle muté était inférieur à 20% par NGS. La technique Roche 454® a donc
permis de détecter 5 mutations supplémentaires par rapport au séquençage Sanger, dont la limite de détection est de
15-20%.
Conclusion : La technologie Roche 454® est intéressante car elle permet d’augmenter le débit d’analyse et la sensibilité
de détection des mutations. Malgré l’automatisation, la construction de la librairie reste fastidieuse. Ainsi cette technique
de re-séquençage sera probablement remplacée par des approches de NGS utilisant la PCR multiplex, qui sont moins
consommatrices de temps et moins coûteuses.
NOTES
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AXE 3 :
«Ciblage multimodalités en
cancérologie»
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AXE 3
43) Utilisation de biomarqueurs d’imagerie TEP et IRM dans la détection précoce de
réponse à un traitement chimiothérapeutique et anti-angiogénique sur des modèles
précliniques de glioblastome, en première ligne ou lors de la récidive tumorale.
(CORROYER-DULMONT Aurélien)
CORROYER-DULMONT A1,2,3,4, PÉRÈS EA1,2,3,4, PETIT E1,2,3,4, SAVINA A5, ROUSSEL S1,2,3,4, TOUTAIN J1,2,3,4, DIVOUX D1,2,3,4,
MACKENZIE ET1,2,3,4, LECOCQ M1,2,3,4, BARRÉ L1,2,3,4, BERNAUDIN M1,2,3,4, VALABLE S1,2,3,4.
1
2
3
4
5
CNRS, UMR 6301 ISTCT, CERVOxy and LDM-TEP groups. GIP CYCERON, Caen, France
CEA, DSV/I2BM, UMR 6301 ISTCT, Caen, France
UNICAEN, UMR 6301 ISTCT, Caen, France
Normandie Univ, France
Roche, Boulogne-Billancourt, France
Objectifs : Les biomarqueurs d’imagerie ont un intérêt majeur dans le traitement personnalisé des patients, par leur
valeur prédictive sur l’efficacité des thérapies. Les objectifs de cette étude ont donc étaient dans un premier temps
d’identifier quel serait le biomarqueur d’imagerie le plus prédictif de l’efficacité d’un traitement chimiothérapeutique
(témozolomide: TMZ) couplé ou non à un traitement anti-angiogénique (bevacizumab, Roche) lors du traitement en première ligne des glioblastomes (GBM). Dans un second temps, nous avons étudié la valeur prédictive de ces biomarqueurs
dans un contexte de récidive tumorale en présence d’un traitement au TMZ combiné ou non au bevacizumab.
Méthodologie : Dans la première partie de cette étude nous avons utilisé des modèles de GBM humains par l’injection
orthotopique de cellules U87 et U251 chez le rat nude. Le TMZ (40mg/kg) et/ou le bevacizumab (10mg/kg) ont été
administrés deux fois par semaine. Pour l’étude lors de la récidive tumorale, seul le modèle U251 a été utilisé. La récidive tumorale a été obtenue en appliquant un premier traitement TMZ (10mg/kg pendant 5 jours) puis au moment de
la récidive, le traitement TMZ seul ou combiné au bevacizumab a été administré (10mg/kg/jours pendant 5 jours pour
les deux traitements). Pour les deux parties de l’étude, la vascularisation a été caractérisée par IRM, à un temps précoce
(t1) juste après le début du traitement et ceci à différents niveaux : (i) perfusion après l’injection d’un bolus d’agent
de contraste (P904®, Guerbet), (ii) volume sanguin cérébral (CBV), (iii) perméabilité vasculaire après l’injection d’un
second agent de contraste (Dotarem®). Le métabolisme glucidique et la prolifération cellulaire ont été étudiés en μTEP
après l’injection de [18F]-FDG et de [18F]-fluoro-L-thymidine (FLT). Les imageries IRM et TEP ont été étudiées à un temps
précoce (t1) et comparées à une IRM anatomique réalisée à un temps tardif (t2) ainsi qu’à la survie des animaux.
Résultats : Pour l’étude du traitement combiné en première ligne, à t1, l’IRM anatomique ne permet pas de discriminer
l’effet des traitements. Cependant, à un temps tardif, le TMZ combiné ou non au bevacizumab, induit une forte diminution du volume tumoral (p<0.001) et une augmentation de la survie (p<0.0001) pour les 2 modèles de GBM. Alors qu’à
un temps précoce (t1) il n’y a pas d’effet des traitements visibles en IRM anatomique, les captations de FDG et FLT sont
atténuées dans les groupes TMZ et TMZ+bevacizumab. Cependant, le FDG est moins prédictif de la réponse aux traitements que le FLT (corrélation de ce dernier avec la survie : r²=0.42, p<0.001 et r²=0.55, p<0.0001 pour les modèles
U87 et U251 respectivement). Le CBV est réduit significativement par le TMZ couplé au bevacizumab (p<0.01) et est
corrélé avec la survie (r²=0.28, p=0.002) pour le modèle U87. Dans un contexte de récidive, la captation de FDG n’est
pas réduite à un temps précoce par le traitement TMZ combiné au bevacizumab comparé au traitement TMZ seul, mais
la captation de FLT, le CBV ainsi que la perméabilité (Ktrans) sont réduits par le traitement combiné (p=0.05, p<0.001
et p<0.01 respectivement). Ces différents biomarqueurs, étudiés à un temps précoce, sont corrélés avec la survie des
animaux (FLT: r²=0.79, p<0.001 ; CBV: r²=0.64, p<0.01 ; Ktrans: r²=0.40, p=0.05).
Conclusions : Dans cette étude, nous montrons l’importance d’utiliser, en plus de l’imagerie anatomique, des biomarqueurs fonctionnels tels que la FLT, le CBV ainsi que le Ktrans, pour prédire précocement la réponse aux traitements
administrés en première phase de croissance tumorale ou lors d’une récidive tumorale.
Remerciements: INCA, CNRS, Roche, Guerbet, Conseil Régional de Basse-Normandie, European Union (ERDF).
NOTES
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AXE 3
44) Caractérisation de deux modèles de glioblastomes appropriés pour l’étude de la
radiorésistance induite par l’hypoxie (GERAULT Aurélie)
GÉRAULT AN1,2,3,4, PÉRÈS EA1,2,3,4, CORROYER-DULMONT A1,2,3,4, LEBLOND MM1,2,3,4, DIVOUX D1,2,3,4, ROUSSEL S1,2,3,4,
BARRÉ L1,2,3,4, BERNAUDIN M1,2,3,4, VALABLE S1,2,3,4, PETIT E1,2,3,4
1
2
3
CNRS, UMR ISTCT 6301, CERVOxy group. GIP CYCERON, Bd Henri Becquerel, BP5229, 14074 CAEN cedex, France
Université de Caen Basse-Normandie, UMR ISTCT 6301, CERVOxy group
CEA, DSV/I2BM, UMR ISTCT 6301, CERVOxy group.4 Normandie Univ
Introduction : Les glioblastomes (GBM) sont les tumeurs cérébrales primitives les plus fréquentes et les plus agressives. Elles restent à ce jour fatales malgré le développement et l’optimisation des approches thérapeutiques. Le traitement de ces tumeurs consiste en une chirurgie, associée à de la chimiothérapie (CT) et de la radiothérapie (RT). Ces
mesures sont cependant considérées comme palliatives et le taux de survie des patients reste très faible. Les GBM sont
caractérisés par la présence d’une nécrose, d’une hyperplasie microvasculaire et de régions hypoxiques. Sur le plan
clinique, il est désormais admis que la composante hypoxique joue un rôle majeur dans la résistance au traitement de
RT. Ainsi, évaluer le statut hypoxique de ces tumeurs pourrait permettre d’optimiser ce traitement. Il parait cependant
nécessaire de vérifier cette hypothèse à l’échelle préclinique et pour ce faire de proposer 1/ des modèles d’études appropriés ; 2/ des méthodes d’imagerie biomédicale applicables en clinique permettant d’étudier le statut hypoxique des
tumeurs au cours de leur croissance et de leur réponse à la RT.
Méthodes : Nous avons utilisé deux lignées humaines de GBM (U87 et U251) décrites dans la littérature comme présentant certaines caractéristiques physiopathologiques observées chez l’Homme. En effet, les cellules U87 sont décrites
comme prolifératives alors que les cellules U251 présenteraient un caractère plus invasif. L’injection orthotopique de ces
cellules chez le rat nude a permis de développer deux modèles de GBM. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) nous
a permis d’étudier la croissance de ces tumeurs en relation avec leur vascularisation (perméabilité et volume sanguin
cérébral (CBV)). Les caractéristiques métaboliques (métabolisme du glucose, hypoxie) ont été évaluées par tomographie
par émission de positons (TEP), grâce aux radiotraceurs FDG et FMISO, respectivement. Ces données d’imagerie biomédicales ont été confirmées ex vivo par des études immunhistologiques, basés sur l’anticorps anti-RecA pour visualiser la
vascularisation et l’anticorps anti-pimonidazole afin de détecter les régions hypoxiques. La sensibilité des cellules à la RT
a été étudiée in vitro par un test de clonogénicité sur les cellules exposées à des doses croissantes de rayons X (RX) en
condition de normoxie ou d’hypoxie (1% d’O2). L’effet oxygène sur la réponse à la RT a été déterminé par le paramètre
de radiobiologie couramment utilisé OER (Oxygen Enhancement Ratio) qui lorsqu’il est supérieur à 1 reflète la présence
de radiorésistance dépendante de l’hypoxie. In vivo, des études préliminaires ont été réalisées sur le modèle U87 exposé
à une irradiation fractionnée (8Gy x 3 jours consécutifs).
Résultats : In vivo, nos résultats obtenus par imagerie TEP montrent que, bien que les deux modèles de tumeurs
aient un métabolisme du glucose similaire, seul le modèle U251 présente une hypoxie. En effet, la captation de FMISO
dans la tumeur, rapportée à celle mesurée dans le tissu contralatéral est de 1,02±0,03 pour le modèle U87 alors qu’elle
atteint 1,27±0,08 (p<0,01) pour le modèle U251. En accord avec ces résultats, les cartes de CBV obtenues par IRM
montrent une vascularisation tumorale plus faible pour le modèle U251 comparée au modèle U87 (CBVrU87=2,17±0,34
; CBVrU251=1,49±0,30, p<0,01). In vitro, nous avons montré pour ces deux lignées cellulaires que l’hypoxie conduit à
une radiorésistance (OERU87=1,75±0,32, p=0,018; OERU251=1,42±0,14, p=0,0163). L’effet des RX in vivo sur ces deux
modèles est en cours mais nous a déjà permis de valider le protocole d’irradiation.
Conclusion : Cette étude permet de proposer que les modèles de GBM utilisant les cellules U87 et U251 sont particulièrement appropriés pour étudier l’impact de l’hypoxie sur la radiorésistance. Ces modèles, pour lesquels il a été montré
in vitro une radiorésistance dépendante de l’hypoxie, présentent in vivo des niveaux de vascularisation distincts et donc
diffèrent par leur composante hypoxique. Ces deux modèles nous permettront d’appréhender in vivo les mécanismes mis
en jeu dans les phénomènes de résistance des GBM aux traitements conventionnels.
NOTES
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AXE 3
45) Influence de l’injection de produit de contraste iodé en TEP/TDM sur la mesure
des volumes fonctionnels (GOUEL Pierrick)
Pierrick GOUEL1; Romain MODZELEWSKI, PHD1; Sebastien HAPDEY,
RUAN, PHD1; Isabelle GARDIN, PHD1; Pierre VERA, MD, PHD1
; Hervé TILLY,
PHD1
; Fabrice JARDIN,
MD, PHD2
; Su
MD, PHD2
Objectifs : Tester l’influence de l’injection de produit de contraste en TEP/TDM et voir l’impact sur la mesure du volume
fonctionnel.
Matériels et méthodes : 33 patients (56 ± 19 ans) avec un lymphome non-Hodgkinien (n=22) ou une maladie de
Hodgkin (n=11) ont été inclus prospectivement et ont bénéficié d’une TEP/TDM au moment du diagnostic.
Les TEP/TDM (TDM-) sans injection de produit de contraste iodé ont été réalisés 60 min après injection de FDG. 50 s
plus tard, sans bouger le patient, du iopamidol (Iopamiron 300®, 1.5 cc/kg) a été injecté et une 2ème TDM cranio-caudale (TDM+) a été réalisée. Les images TEP ont été successivement reconstruites par méthode itérative avec le scanner
non injecté TDM- (TEP-) et injecté TDM+ (TEP+) pour correction de l’atténuation (4 itérations, 8 subsets, 5 mm postfiltrage). Les SUVmax, SUVmoy, SUVpeak and volume functionel tumoral ont été mesurés sur des ganglions et/ou des
tissus envahis (n = 56 VOIs) en utilisant les 5 méthodes de seuillage 3D sur les images TEP- et TEP+ : SUV à 2,5, 40%
du SUVmax et 3 méthodes adaptatives (Vauclin, Black and Nestle), sur station Dosisoft.
Résultats : 56 VOIs ont été analysées chez les 33 patients. Les SUVmoy et les volumes fonctionnels sont significativement différents pour les 5 méthodes de segmentation pour TEP- (p<0.001) et TEP+ (p<0.001). Les SUVmax, SUVmoy
et SUVpeak augmentent significativement en TEP+ par rapport à TEP- (2 à 5%). Les volumes fonctionnels sont significativement augmentés sur la TEP+ par rapport à la TEP- seulement pour la méthode de segmentation utilisant la valeur du
SUV à 2.5 (+3%; p=0.001). Il n’existe pas de différence de mesure des volumes fonctionnels si l’on utilise la méthode
de délinéation à 40% du SUVmax ou les méthodes adaptatives.
Conclusions : Le volume fonctionnel peut être mesuré en TEP/TDM quand le scanner de la TEP est injecté en produit de
contraste iodé. Toutefois, dans ce cas, il ne faut pas utiliser de méthode de délinéation utilisant une méthode de seuillage
fixe, mais uniquement une méthode utilisant un seuillage relatif.
NOTES
80
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AXE 3
46) Valeur prédictive de la TEP-FDG en cours de radio-chimiothérapie pour carcinome épidermoïde de l’oesophage (PALIE Odré)
PALIE O.1 ; MICHEL P.2 ; ROUSSEAU C.3 ; MEYER ME.4 ; BARDET S.5 ; OLIVIER P.5 ; ITTI E.5 ; HOUZARD C.5 ; Investigateurs Rtep35 ; VERA P.1
CLCC Henri Becquerel, ROUEN
CHU Charles Nicolle, ROUEN
3
CLCC René Gauducheau, NANTES
4
CHU d’AMIENS
5
tous les investigateurs de l’étude RTEP3: Caen, Nancy, Créteil, Lyon.
1
2
Objectifs : Evaluer la valeur prédictive de la TEP-FDG réalisée précocement à J21 de la radio-chimiothérapie (RCT) dans
une population de patients atteints de carcinomes épidermoïde de l’œsophage (CEO).
Matériels et méthodes : 48/57 patients atteints de CEO inclus prospectivement (63 ± 11 ans), traités par CRT ont
bénéficié d’1 TEP (4.5MBq/Kg) avant (TEP1) et à J21 de la CRT (schéma Herskovic) (TEP2), et d’1 évaluation à 3 mois et
1 an de la fin du traitement comprenant examen clinique, fibroscopie avec biopsies et TDM ou TEP-FDG. Ils ont été classés en répondeurs complets (RC) en l’absence de progression lors de l’évaluation ou en non répondeur complet (nRC). 1
analyse visuelle et semi-quantitative [(SUVmax, SUVmoy, Volume tumoral (V), et TLG (à 40% du SUVmax SUVmoy40,
V40, TLG40 et défini par le médecin SUVmoyp, Vp, TLGp)] sur les TEP1 et TEP2 ont été réalisées. Leurs variations entre
les 2 TEP ont été comparées avec l’évolution à 3 mois et 1 an (ANOVA).
Résultats : L’analyse visuelle n’a pas été concluante. SUVmax, SUVmoy, V et TLG diminuent entre les 2 TEP (p<0.0001).
Le V initial était significativement plus faible chez les patients RC à 3 mois et 1 an (p <0,02) et le V de la TEP2 uniquement à 3 mois. Vp diminue significativement (p<0.02) mais pas V40.Concernant la TEP1, seul V40 et Vp (et les TLG) sont
significativement plus bas chez les patients RC à 3 mois (pas le SUV). SUVmax, TVp et TLGp sont significativement plus
bas chez les patients RC à 1 an. Concernant la TEP 2, seuls V40 et Vp (et les TLG) sont significativement plus bas chez
les patients en RC à 3 mois mais pas les SUV. Aucun paramètre TEP2 n’a de valeur pronostic à 1 an. Aucune relation n’a
été trouvée entre l’état clinique du patient à 3 mois et 1 an et les variations des paramètres entre les 2 TEP.
Conclusions : Cette étude prospective multicentrique montre que les paramètres extraits de la TEP1 sont prédictifs de
la réponse à la CRT avec un important volume tumoral et TLG associés à une mauvaise réponse à 3 mois et 1 an et 1
important SUVmax associé à une mauvaise réponse à 1 an. La TEP2 présente un intérêt plus limité avec les méthodes
d’analyse classique bien que les patients avec un important V à J21 aient une mauvaise réponse clinique.
NOTES
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AXE 3
47) Détermination de la valeur prédictive de la TEP-FDG en cours de RCT pour cancer
de l’oesophage par une méthode d’imagerie paramétrique (PALIE Odré)
PALIE O.1 ; MICHEL P.2 ; ROUSSEAU C.3 ; MEYER ME.4 ; BARDET S.5 ; OLIVIER P.5 ; ITTI E.5 ; HOUZARD C.5 ; Investigateurs Rtep35 ; VERA P.1
CLCC Henri Becquerel, ROUEN
CHU Charles Nicolle, ROUEN
3
CLCC René Gauducheau, NANTES
4
CHU d’AMIENS
5
tous les investigateurs de l’étude RTEP3: Caen, Nancy, Créteil, Lyon.
1
2
Objectifs : Evaluer la valeur prédictive de la TEP-FDG réalisée à J21 de la radio-chimiothérapie (RCT) dans une population de patients atteints de carcinomes épidermoïde de l’œsophage (CEO) en utilisant des méthodes d’analyse quantitative standard et 1 méthode automatique d’imagerie paramétrique (PI).
Matériels et méthodes : 48/57 patients atteints de CEO traités par RCT ont bénéficié d’1 TEP avant (TEP1) et à J21 de
la CRT (TEP2), et d’1 évaluation à 3 mois et 1 an de la fin du traitement comprenant examen clinique, fibroscopie avec
biopsies et TDM ou TEP-FDG. Ils ont été classés en répondeurs complets (RC) en l’absence de progression lors de l’évaluation ou en non répondeur complet (nRC). 1 analyse semi-quantitative (SUVmax, SUVmoyen, Volume tumoral (V), et
TLG) sur les TEP1 et TEP2 a été réalisées. Leurs variations entre les 2 TEP ont été comparées avec l’évolution à 3 mois
et 1 an. Avec PI pour chaque patient après recalage à partir des données TDM, les données TEP sont soustraites voxel
à voxel. On obtient 1 graphe bi-paramétrique analysé par un modèle de mélange gaussien déterminant les voxels dans
lesquels des changements significatifs ont eu lieu. Des indices quantitatifs caractérisant ces changements sont obtenus
(clusters vert ou rouges). Tous les paramètres obtenus (par PI et par méthode d’analyse classique) ont été comparés à
l’état clinique à 3 mois et 1 an.
Résultats : SUVmax, SUVmoyen, V et TLG diminuent significativement entre les 2 TEP (p < 0.02). Le V initial était significativement plus faible (p < 0.02) chez les patients RC à 3 mois et 1 an et celui de la TEP2 uniquement à 3 mois (p <
0.03) mais pas à 1 an. Les variations des paramètres entre les 2 TEP n’ont pas de relation avec l’état clinique du patient
à 3 mois et 1 an. Avec PI, par analyse multivariée, 1 important volume de clusters vert (SUV qui diminue) entre les 2 TEP
(Vg > 6.2 mL) était le seul paramètre significatif de nRC à 3 mois (OR = 3.92, p=0.0369) et 1 an (OR = 3.51, p=0.0423).
Conclusion : Cette étude prospective, multicentrique montre l’intérêt additionnel de la méthode PI dans la caractérisation des changements tumoraux par rapport aux méthodes d’analyse «classiques» utilisant les SUV et V.
NOTES
82
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AXE 3
48) Optimisation balistique de la radiothérapie en fonction des variations des volumes TEP/CT FDG en cours de radio-chimiothérapie pour cancer de l’œsophage
(NKHALI Lamyaa)
L. NKHALI1, S. THUREAU1-2, A. EDET-SANSON2, K. DOYEUX1, A. BENYOUCEF1, I. GARDIN2 , P. MICHEL3, P.VERA2, B.
DUBRAY1
Département de radiothérapie et de Physique Médicale - QuantIF-LITIS (EA4108), Centre Henri Becquerel - Université
de Rouen, France
Département de Médecine Nucléaire – QuantIF-LITIS (EA4108), Centre Henri Becquerel - Université de Rouen, France
3
Département d’Hépatogastroentérologie, CHU de Rouen, Université de Rouen, France
1
2
Objectifs : Le pronostic des cancers de l’œsophage est sombre avec une probabilité de survie d’environ 10% à 5 ans,
tous stades confondus. Les résultats de la radio-chimiothérapie (RTCT) pourraient être améliorés par une meilleure
définition des volumes cible de la radiothérapie et l’augmentation de la dose à ces volumes. Nous avons étudié l’impact
dosimétrique d’une replanification basée sur une TEP/CT-FDG en cours de radio-chimiothérapie en termes de réduction
des volumes cible et d’augmentation de la dose de radiothérapie (de 50 à 66 Gy).
Matériels et méthodes : 57 patients pris en charge pour un cancer de l’oesophage ont été inclus dans une étude ancillaire de l’essai RTEP3. Pour chaque patient, une TEP/CT-FDG a été réalisée avant (TEP1) et à J21 (+/- 3j) (TEP2) de la
radio-chimiothérapie. Les volumes cibles biologiques (ou GTVTEP) ont été délinéés par segmentation automatique chez
13 patients dont les TEP/CT-FDG avaient été acquises en position de traitement. Le PTV initial, irradié jusqu’à la dose
de 40Gy, était défini à partir de la TEP1. Puis, le PTV était réduit pour un complément de dose jusqu’à 66Gy soit en se
basant sur la TEP1 pré-thérapeutique (bras de référence), soit sur la TEP2 en cours de radiothérapie (bras expérimental).
Résultats : Le volume métabolique GTVTEP2 n’a pas pu être déterminé chez 3 patients du fait d’une oesophagite. Chez les
10 patients évaluables, la SUV max a diminué de 45% (p=0.001) et le GTVTEP de 61 % entre la TEP1 et la TEP2 (p=0.01).
Le volume supplémentaire délinéé était de 64% entre les GTVTEP1 et GTVTEP2, avec un volume commun délinéé de 36%.
La replanification permet une diminution de PTV moyen de 149±18 cm3 sur la TEP1 à 102±8 cm3 sur la TEP2, soit une
réduction de 31% (p=0.05). La planification à 66Gy à partir de la TEP2 s’accompagnait d’une réduction des doses reçues
à la moëlle épinière (p=0.01) et aux poumons (p=0.005).
Conclusion : La TEP/CT-FDG réalisée à J21 de la radio-chimiothérapie montre une diminution significative du volume
métabolique tumoral. Cette évolution volumétrique permettrait une augmentation théorique de la dose totale à 66 Gy
lors de la replanification de la radiothérapie, tout en respectant les contraintes fixées aux organes à risque.
NOTES
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AXE 3
49) Etude pilote du pouvoir prédictif d’index métaboliques standards et d’index d’hétérogénéité à partir des TEP pré-traitements : application au cancer de l’œsophage
(MODZELEWSKI Romain)
Pierrick GOUEL1; Guillaume DELANNOY2 ; Pierre VERA1, 2 ; Romain MODZELEWSKI1, 2, PhD
1
2
Centre Henri Becquerel
Laboratoire LITIS-QUANTIF
Objectifs : Tester le pouvoir prédictif d’une réponse à une radio/chimio-thérapie dans le cadre du cancer de l’œsophage
par 34 index 3D calculés sur les images TEP pré-traitement.
Matériels et méthodes : Nous avons sélectionné rétrospectivement 12 patients ayant un cancer de l’œsophage (T=3,
N=1, M=0). L’évaluation des 34 index pour prédire la réponse à un traitement de radiochimiothérapie a été effectuée.
La réponse a été évaluée selon les critères RECIST sur des TDM effectués 6-8 semaines après le début du traitement.
Les hyperfixations pathologiques de la TEP pré-traitement ont été segmentées via une méthode de seuillage adaptatif
(Vauclin et al. Phys Med Biol 2009). Les 34 index calculés sur les hypermétabolismes segmentés étaient répartis de la
façon suivante :
• 5 index métaboliques standards : (SUV max, SUV peak, SUV moy, volume (cm3), TLG)
• 4 index du premier ordre (entropie, kurtosis, énergie, CV),
• 12 index calculés à partir des matrices de cooccurences (MC) (énergie, entropie, corrélation, contraste, variance,
somme moyenne, inertie, cluster shade, cluster tendency, homogénéité, probabilité max, variance inverse),
• 11 index calculés à partir des matrices de longueur homogène (MLH) (SRE, LRE, GLN, RLN, RP, LGRE, HGRE,
SGLGE, SRHGE, LRLGE, LRHGE),
• 2 index de dimension fractale (comptage de boite différentiel, recouvrement de blanc)
Après les 6 à 8 semaines de traitement, 7 patients ont été considérés comme répondeurs et 5 comme non répondeurs
selon les critères RECIST.
Les courbes ROC des 34 index ont été construites. Les AUC (±DS) associées ont été calculées.
Résultats : Les index ayant les meilleures AUC sont : TLG (0,94 ±0,01), volume (0,94 ±0,06) ; CV (0,91 ±0,02) ;
variance (MC) (0,88 ±0,03) ; RLN (0,97 ±0,008), HGRE (0,97 ±0,008), SRHGE (0,97 ±0,008).
Conclusions : Les index métaboliques standards (TLG) ainsi que certains index permettant de caractériser l’hétérogénéité ou la texture du métabolisme intratumoral (CV, variance, RLN, HGRE, SRHGE) peuvent prédire la réponse à une
radio/chimio-thérapie dans le cadre de certains cancers de l’œsophage.
NOTES
84
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AXE 3
50) Escalade de dose par radiothérapie adaptative guidée par une imagerie TEP-FDG
dans les carcinomes oropharyngés : étude de faisabilité (DIFFERDING Sarah)
S. DIFFERDING, E. STERPIN, J. A. LEE, G. JANSSENS, V. GRÉGOIRE
Service de radiothérapie oncologique, Cliniques universitaires Saint-Luc et Center for Molecular Imaging, Radiotherapy
and Oncology (MIRO), Université catholique de Louvain, Bruxelles, Belgique.
Introduction : Vingt à 30% des carcinomes épidermoïdes des Voies Aéro-Digestives supérieures localement avancés
récidivent après une radio-chimiothérapie concomitante. Des données récentes ont démontré que ces récidives surviennent de façon prédominante au sein du Gross Tumor Volume de la tumeur primitive (GTV T). Notre groupe a validé
la supériorité de la TEP-FDG dans la délimitation du GTV T. Une meilleure précision des contours du GTV T et l’utilisation
de la radiothérapie conformationnelle par modulation d’intensité permettent d’envisager une escalade de dose guidée
par l’imagerie moléculaire, irradiant le volume cible avec une dose hétérogène. Dans ce contexte, une étude randomisée
multicentrique de phase II comparant une dose totale de 70 Gy à une escalade de dose guidée par la TEP-FDG est en
cours d’élaboration. Nous présentons ici l’étude de faisabilité préliminaire à la construction de cette étude.
Matériels et méthodes : Cinq patients porteurs d’un cancer localement avancé de l’oropharynx (diamètre tumoral
minimal de 3 cm) ont été inclus dans cette étude. La TEP/TDM au 18FFDG (FWHM de 7.5 mm) a été réalisée avant le début
de la radio-chimiothérapie (70 Gy en 35 fractions de 2 Gy, 5x par semaine et 1 cure de chimiothérapie lors des semaines
1, 4 et 7), en position de traitement et avec un système de contention (masque 5 points). Cet examen a été reconduit
dans les mêmes conditions à la fin de la 1ère, de la 2ème et de la 3ème semaine de traitement. Une méthode de segmentation basée sur la détection des crêtes du gradient de la captation a été utilisée pour délimiter automatiquement les
contours externes du GTV T. Le GTV T a ensuite été divisé en 10 sous-niveaux en fonction de la captation du FDG au sein
de la tumeur. L’optimisation a été réalisée sur TomoTherapy Hi-Art®, avec une prescription en Simultaneous Integrated
Boost de 56 Gy (35 x 1.6 Gy) et 70 Gy (35 x 2 Gy) respectivement sur les PTV faible et haut risque. La dose au sein du
GTV T variait linéairement de 70 Gy (captation la plus faible en FDG) à 86 Gy (captation la plus élevée en FDG). Pour
les organes à risque, les contraintes étaient identiques à celles utilisées en routine dans notre centre (Dmoyenne < 25-28
Gy pour les glandes parotides, D2% < 30 Gy pour les PRV du tronc cérébral et de la moelle épinière). La conformité de la
dose au sein du GTV T a été évaluée à l’aide d’un indice de qualité appelé QVH, qui correspond au rapport entre la dose
prescrite et la dose planifiée en chaque voxel. Le plan de traitement a été refait en fonction de l’évolution de la captation
de FDG en cours de traitement lors de la 1ère, 2ème et 3ème semaine de traitement aboutissant à un total de 3 à 4 plans par
patient. Ces plans ont été sommés afin d’analyser la dose totale au sein du GTV T.
Résultats : Un logiciel développé sur Matlab (REGGUI) a permis de générer automatiquement le contour externe du
GTV T ainsi que la sous-segmentation intra-GTV. Les segmentations ont été réalisées avec succès sur les images avant
traitement ainsi que celles en cours de radio-chimiothérapie jusqu’à la 3ème semaine. L’optimisation sur TomoTherapy
Hi-Art® a permis de générer une escalade de dose de 70 à 86 Gy tout en préservant la dose aux organes à risque. Le
QVH montrait une excellente conformité de dose au sein du GTV T avec 95% du volume recevant entre 95 et 105% de
la dose prescrite.
Conclusions : Nos résultats démontrent qu’une escalade de dose par radiothérapie adaptative guidée par une imagerie
TEP-FDG dans les carcinomes oropharyngés localement avancés est réalisable avec TomoTherapy Hi Art®. Les outils
développés au cours de cette étude seront utilisés pour l’étude randomisée multicentrique de phase II.
NOTES
85
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AXE 3
51) Validation de la stratégie « mid-position » dans les tumeurs bronchiques en
TomoThérapie (WANET Marie)
Marie WANET1, Edmond STERPIN1, Guillaume JANSSENS1, Antoine DELOR2, John A. LEE1, Xavier GEETS1
1
2
Laboratoire MIRO, UCL, Brussels, Belgium
Cliniques Universitaires Saint Luc, Brussels, Belgium
Introduction : La radiothérapie est l’une des modalités les plus importantes dans le traitement des cancers pulmonaires non à petites
cellules (NSCLC). Le pronostic de ces patients étant assez réservé, des stratégies d’intensification de la dose sont de plus en plus appliquées. En effet, les NSCLC de stades précoces non-opérables sont actuellement traités par radiothérapie hypo-fractionnée tandis que
l’utilisation de doses biologiquement plus élevées est souvent envisagée pour les NSCLC de stades localement avancés. Cependant, de
telles doses nécessitent des volumes cibles réduits et une délivrance très précise de la dose. De plus, les mouvements respiratoires affectant les tumeurs bronchiques constituent une problématique fondamentale de la radiothérapie thoracique. L’intégration du mouvement
respiratoire dans la planification du traitement peut être réalisée de manière assez simple, à partir des données du 4D-CT, par la création
d’un ITV (Internal Target Volume), visant à couvrir l’entièreté du mouvement tumoral au cours du cycle respiratoire. Bien que largement utilisée en routine clinique, elle présente le désavantage d’être une stratégie d’irradiation excessivement conservatrice en terme
de couverture de dose car elle surestime la probabilité de la position de la tumeur aux extrémités du cycle respiratoire. Pour pallier à ce
problème, un autre concept, nommé mid-position (MidP), devrait être considéré. Ce volume MidP représente la position moyenne de la
tumeur pendant le cycle respiratoire. La connaissance de cette position moyenne est complétée par la définition de marges spécifiques
tenant compte du mouvement tumoral et des autres incertitudes géométriques, adaptées pour les tumeurs bronchiques et la tomothérapie d’après l’approche développée à Amsterdam par Van Herk et al. Dans ce contexte, nous avons planifié une étude visant à valider la
stratégie mid-position dans les tumeurs bronchiques en tomothérapie, en comparaison à l’ITV conventionnel.
Matériel et méthode : 15 patients atteints de NSCLC ont été inclus, dont 8 ont été traités par stéréotaxie hypo-fractionnée (SBRT) et 7
selon la technique du boost intégré simultané (SIB) dans le cadre d’un protocole d’escalade de dose. Tous les patients ont subi avant leur
traitement une session d’imagerie comprenant un CT avec injection de produit de contraste (CE-CT) et un 4D-CT. De plus, un 4D FDG-PET
a été réalisé chez les patients du groupe SIB. Les volumes cibles (TVs) (GTV et CTV) et les organes à risque (OARs) ont été définis selon
les protocoles de routine clinique. L’ITV a été créé à partir des données du 4DCT via un algorithme de co-registration non rigide permettant
la déformation du CTV, défini sur le CE-CT, ainsi que son recalage sur chaque phase du 4D-CT. Le volume MidP a lui aussi été généré à
partir de ces mêmes données via un algorithme de co-registration non rigide qui crée un CT MidP contenant toutes les structures (TVs et
OARs) dans leur position moyenne au cours du cycle respiratoire. Les PTVs pour l’ITV et pour le volume MidP ont été déterminés selon la
formule des marges pour les incertitudes géométriques de Van Herk et al. Deux traitements correspondants aux deux stratégies (ITV et
MidP) ont été planifiés sur le CT moyenné (plus représentatif que le CT rapide) pour chaque patient en utilisant le système de planification
Tomotherapy GPU. Une analyse volumétrique et dosimétrique comparant les 2 approches a été réalisée, de même qu’une vérification
de la conformité des plans. De plus, nous avons évalué l’impact du mouvement tumoral, de l’utilisation de ces nouvelles marges et de
l’éventuel effet d’interplay, sur la qualité de la délivrance des traitements en tomotherapie en réalisant des calculs de dose au moyen de
simulations Monte Carlo (MC) 4D de Tomotherapy.
Résultats : Dans les 2 groupes de patients (SBRT et SIB), les PTVs définis selon l’ITV étaient en moyenne 1.2 fois plus larges que ceux
définis selon l’approche MidP (t-test, p<0.03). En conséquence, la dose aux OARs était en moyenne plus faible en utilisant la stratégie
MidP. Néanmoins, la mesure des paramètres dosimétriques sur les PTVs (Dmean, D99, D95 et D2) ne révélait pas de différence cliniquement
significative entre les 2 approches. Cela a été confirmé par le calcul de conformité des plans, montrant des index de Dice et de Paddick
identiques (0.84±0.05 et 0.92±0.03, respectivement, moyenne±DS) pour le groupe SBRT et non significativement différents pour le
groupe SIB (t-test, p>0.05). De plus, pour le groupe SBRT, les D95 aux GTV calculées à partir de la distribution de dose du 4D MC étaient
conformes aux recommandations de planification lorsque l’ITV était utilisé. Par contre, l’approche MidP ne permettait une couverture
adéquate de dose que chez 5/8 patients. Pour un des patients, l’effet d’interplay diminuait la D95 au GTV de 4.35% par rapport à la distribution de dose planifiée. Et bien que l’effet d’interplay n’affectait pas les 2 autres patients, le calcul 4D MC démontrait un sous-dosage
avec une D95 au GTV réduite de 2.16% et 2.61%, respectivement. Enfin, pour le groupe SIB, les paramètres dosimétriques respectaient
les recommandations de planification quelle que soit la méthode utilisée (ITV et MidP). En particulier, ni le mouvement tumoral ni l’effet
d’interplay n’ont affecté la qualité des plans.
Conclusions : En comparaison à l’ITV, la stratégie MidP permet une réduction significative des PTVs et des volumes irradiés chez tous les
patients. Elle peut être appliquée en toute sécurité en tomothérapie excepté pour les petites tumeurs (<5cc) présentant un large mouvement (>10-15mm).
NOTES
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AXE 3
52) La SUVmax mesurée en cours de (chimio-) radiothérapie pour cancer bronchique
non à petites cellules est prédictive de la survie sans récidive à 1 an : étude prospective et multicentrique (THUREAU Sébastien)
Pierre VERA 1; Sandrine MEZZANI-SAILLARD 2; Agathe EDET-SANSON 1, Jean-François MÉNARD 3, Romain MODZELEWSKI 1; Sébastien THUREAU 2; Marc-Etienne MEYER 4; Khadija JALALI 5; Stéphane BARDET 6; Che Mabubu M’VONDO
7
; Claire HOUZARD 8; Françoise MORNEX 9; Pierre OLIVIER 10; Guillaume FAURE 11; Caroline ROUSSEAU 12; Marc-André
MAHÉ 13; Philippe GOMEZ 14; Isabelle BRENOT-ROSSI 15; Naji SALEM 16; Bernard DUBRAY 2
Départements de Médecine Nucléaire et 2 de Radiothérapie et de Physique Médicale, CRLCC Henri Becquerel – Unité
QuantIF-LITIS –Rouen
3
Département de Biostatistiques, CHU de Rouen
4
Département de Médecine Nucléaire et 5 de Radiothérapie, CHU d’Amiens
6
Départements de Médecine Nucléaire et 7 de Radiothérapie, CRLCC François Baclesse, Caen
8
Départements de Médecine Nucléaire et 9 de Radiothérapie, Hospices Civils de Lyon
10
Département de Médecine Nucléaire, CHU de Nancy
11
Centre Privé de Radiothérapie de Metz
12
Départements de Médecine Nucléaire et 13 de Radiothérapie, CRLCC René Gauducheau, Nantes
14
Centre Frédéric Joliot, Rouen
15
Département de Médecine Nucléaire et 16 de Radiothérapie, Institut Paoli Calmette, Marseille
1
Objectif : Etude prospective et multicentrique évaluant la valeur pronostique de la TEP/CT au FDG en cours de (chimio-)
radiothérapie à visée curative pour cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC).
Patients et méthodes : Les patients avec preuve histologique de CBNPC localisé au thorax et évaluable selon les critères RECIST, candidats à une (chimio-) radiothérapie à visée curative, et ayant signé un consentement éclairé ont été
présélectionnés. L’inclusion définitive était prononcée après constatation d’une captation du FDG supérieure au bruit de
fond sur la TEP/CT réalisée avant la radiothérapie (TEP1). La TEP en cours de radiothérapie (TEP2) était réalisée pendant
la 5ème semaine de traitement. Le critère de jugement principal était la survie globale ou la progression tumorale 1 an
après le début de la radiothérapie.
Résultats : Soixante dix-sept patients ont été pré inclus, 57 définitivement inclus. Cinquante deux patients étaient
évaluables (2 retraits de consentements, 2 altérations de l’état général, 1 décès). Soixante dix-sept % des patients évaluables ont reçu une chimiothérapie première et 73% une chimio-radiothérapie concomitante. A 1 an, 40 (77%) patients
étaient décédés ou en progression tumorale. Aucune relation statistiquement significative n’a été retrouvée entre le
stade tumoral (IIIB vs. autres), l’histologie (épidermoïde vs. autres), la chimiothérapie première ou concomitante et le
risque de décès ou de progression tumorale à 1 an. En analyse multivariée, la SUVmax à la TEP2 était la seule variable
prédictive de décès ou de progression tumorale à 1 an (odd ratio: 1.97, 95% IC: 1.25 – 3.09, p=0.003). L’aire sous
la courbe ROC était de 0.852 (95% IC 0.726-0.935, p<10-4). Une valeur de SUVmax à la TEP2 supérieure à 5,3 était
associée à une sensibilité de 70% et une spécificité de 100% pour prédire le décès ou la progression tumorale à 1 an.
Conclusion : Cette étude prospective et multicentrique confirme la valeur pronostique de la SUVmax mesurée sur une
TEP/CT au FDG réalisée lors de la 5ème semaine d’une (chimio-) radiothérapie à visée curative pour CBNPC. Une étude
dosimétrique complémentaire est en cours pour évaluer la faisabilité d’une adaptation balistique en fonction de la TEP/
CT en cours de radiothérapie.
NOTES
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AXE 3
53) Etude de l’angiogénèse par TEMP/TDM au 99mTc-RGD sur un modèle de carcinome bronchique humain traité par bevacizumab associé ou non à la radiothérapie
(BOUYEURE PETIT Anne-Charlotte)
BOUYEURE-PETIT AC1; FOLTETE M1; BOHN P1; MODZELEWSKI R1; GENSANNE D2; PICQUENOT JM3; VERA P1; BECKER S1.
1
2
3
Médecine nucléaire, Centre Henri Becquerel; Laboratoire d’imagerie QuantIF UFR ROUEN
Radiothérapie et physique médicale, Centre Henri Becquerel
Anatomie pathologique, Centre Henri Becquerel
Objectifs : Etude des variations de l’angiogenèse grâce au traceur 99mTc-RGD pour identifier la fenêtre d’hyperoxie
induite par le bevacizumab (Avastin®) afin d’optimiser les effets de la radiothérapie externe (RT).
Matériels et méthodes : Le modèle tumoral utilisé est un adénocarcinome pulmonaire humain xénogreffé chez la
souris nude.
Une première partie a consisté à définir les doses thérapeutiques efficaces. Des doses croissantes de bevacizumab (15,
20 et 25 mg/kg) et de RT (12.5, 15, 17.5 Gy) ont été administrées et comparées à un groupe témoin (n=2 par groupe).
Secondairement, l’effet des différentes séquences d’association thérapeutiques (bevacizumab avant, pendant ou après
radiothérapie) a été évalué et comparé aux groupes témoins (RT ou bevacizumab seuls et absence de traitement) (n=4
par groupe).
L’intensité de fixation et les volumes tumoraux ont été mesurés in vivo par TEMP/TDM au 99mTc-RGD à J0, J2, J4 et J9
puis par comptage ex vivo de la tumeur et analyse histologique après sacrifice de l’animal.
Résultats : Il existe une diminution de la taille et de la captation tumorale du RGD pour l’ensemble des doses testées
avec une efficacité optimale de 20 mg/kg pour le bevacizumab (-30% de taille et -92% de fixation) et de 12,5 Gy pour
la RT (+5% de taille et -55% de fixation) comparé aux témoins (+50% de taille et +281% de fixation). Ces résultats
ont été confirmés ex vivo : médianes de 1.4, 2.4 et 52.2 μCi/g de tumeur pour les groupes bevacizumab, RT et témoin
respectivement. De plus, les variations fonctionnelles observées avec le RGD apparaissent plus précoces que les variations anatomiques.
Les expériences concernant l’étude des séquences thérapeutiques sont en cours et les résultats seront disponibles en
mai 2013.
Conclusions : Ces premiers résultats apparaissent prometteurs quant au caractère prédictif du traceur RGD pour
évaluer la réponse à la radiochimiothérapie. Les résultats en attente devraient nous permettre d’apporter un rationnel
biologique pour mieux orienter la séquence thérapeutique chez l’homme.
NOTES
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AXE 3
54) Vérification de la dosimétrie par simulation numérique pour le traitement du
cancer du sein par la curiethérapie interstitielle à haut débit de dose (HDD) (MARQA
Mohamad Feras)
Mohamad Feras MARQA*, Serge MORDON*, Nacim BETROUNI*
*Inserm U703, 152 rue du Docteur Yersin, 59120 Loos, France
Université Lille Nord de France, F-59000 Lille, France
CHRU de Lille, France
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme, touchant une femme sur dix, selon la zone géographique.
Grâce aux programmes d’amélioration du dépistage, la détection se fait de plus en plus dans un stade précoce (volume
≤ 2 cm). Actuellement, le traitement standard du cancer du sein localisé est une chirurgie conservatrice associée à une
irradiation adjuvante pendant 5 à 7 semaines. L’irradiation partielle et accélérée du sein (IPAS) constitue un nouveau
concept d’irradiation postopératoire du sein après chirurgie conservatrice pour cancer à faible risque de rechute locale. La
curiethérapie interstitielle de haut débit de dose est la technique d’irradiation partielle et accélérée du sein qui bénéficie
du suivi le plus important, avec des résultats encourageants.
La précision du système de planification de traitement (TPS) dans la localisation de la source et le calcul de la dose
est absolument nécessaire pour assurer l’administration de la dose prévue. La vérification dosimétrique est une étape
importante dans le contrôle qualité de la planification dosimétrique de l’irradiation partielle et accélérée du cancer du
sein (IPAS). Dans ce travail, nous avons proposé une plate-forme logicielle, développé via Matlab®, pour réaliser cette
vérification. Elle contient une base de données de 7 modèles de la source 192Ir, 2 algorithmes de calcul de la dose: Intégrale de Sievert et TG43, l’analyse par histogramme dose-volume (HDV) et des critères de contrôle de qualité de dose
y compris: l’indice de conformité (COIN ou COnfomal INdex), le nombre de confirmation (CN ou Conformation Number)
et l’Indice de Homogénéité (HI ou Homogeneity Index). Ces dernières paramètres ont été mise en œuvre dans la plateforme afin d’évaluer et comparer entre les doses estimées par les deux algorithmes et une dose extraite d’un système
de planification de traitement externe (TPS).
Les algorithmes du logiciel ont été validés sur des données cliniques de 4 patientes. Les résultats de ces travaux ont été
publiés dans le journal Brachytherapy [1].
La plateforme développée dans cette étude est librement téléchargeable sur notre site à l’URL :
http://www.u703.fr/ (rubrique: Téléchargements, Dossier: TPS_BrachyTherapy/ Breast_Brachytherapy_tools.rar)
Référence
[1] M.F. Marqa, J.M. Caudrelier, N. Betrouni: A dose verification tool for high dose rate brachytherapy treatment planning in accelerated partial breast irradiation,
Brachytherapy, 11(5):359-68, 2012.
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1538472112001341
NOTES
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AXE 3
Adaptation d’un opérateur tomographique original pour la correction des mouvements respiratoires en TEP (PEPIN Audrey)
Audrey PÉPIN1,2, Joël DAOUK2, Pascal BAILLY1, Loïc FIN3, Sébastien HAPDEY4, Marc-Etienne MEYER1,2
1
2
3
4
Service de médecine nucléaire et de traitement de l’image médicale - CHU Amiens
UFR de médecine - Université de Picardie Jules Verne
Coordination de la recherche clinique et de l’innovation – CHU Amiens
Centre Henri Becquerel, LITIS (ROUEN)
Introduction : Une correction idéale du mouvement respiratoire en Tomographie par Émission de Positons (TEP) cherche
à incorporer l’information du mouvement au sein de l’algorithme de reconstruction de l’image pour l’utilisation de la
statistique de comptage complète d’une acquisition pour générer un seul volume sans mouvement. Dans ce cadre, nous
présentons l’algorithme de reconstruction MOSEM (pour Motion-Incorporated Ordered Subsets Expectation-Maximization), basé sur un projecteur tomographique original semi-expérimental. Le mouvement est corrigé par la déformation
de ce projecteur en fonction du mouvement respiratoire.
Méthode : Construction de l’opérateur tomographique : 14 acquisitions de 5 min d’une source ponctuelle (4,63 MBq
de 18F-FDG) ont été réalisées en déplaçant la source le long du rayon du scanner par pas de 2 cm. Deux projections
(0° et 180°) ont été extraites du sinogramme passant par la source, pour chacune des 14 positions. Chacune de ces
projections a été reportée dans une ligne d’une table (LSF_table), l’indice de chaque ligne reflétant une distance donnée
entre la source et le centre du champ de vue. Ainsi, au cours de la reconstruction, tout élément de la reconstruction
tomographique peut être estimé à partir des coordonnées cartésiennes du voxel et de la LSF_table. Intégration des informations du mouvement (MOSEM) : En connaissant les coordonnées cartésiennes d’un voxel au cours du temps, il est
possible d’adapter l’opérateur tomographique en fonction de ses nouvelles coordonnées et d’obtenir un volume corrigé
du mouvement afin d’utiliser toute la statistique de l’acquisition. Analyse des données : La performance de la méthode
de reconstruction a été étudiée à l’aide de trois jeux de données : deux simulations d’une lésion pulmonaire en mouvement, suivant la direction transaxiale ou axiale, et une troisième acquisition d’une sphère réelle en mouvement. Le
critère de qualité était l’Erreur Quadratique Moyenne Normalisée (EQMN), en prenant une acquisition sans mouvement
comme référence.
Résultats : Les mesures ont été réalisées à la 16ème sous-itération. Pour la simulation suivant la direction transaxiale,
l’EQMN était de 0,20 pour l’image non corrigée (non synchronisée) et 0,01 pour l’image obtenue avec MOSEM. Pour la
simulation suivant la direction axiale, l’EQMN était de 0,30 pour l’image non synchronisée et 0,03 avec l’image reconstruite avec MOSEM. Enfin pour la sphère, la reconstruction non synchronisée donnait une EQMN de 0,78, tandis qu’avec
MOSEM, l’EQMN était de 0,43. La réduction de l’erreur vient du rehaussement de l’intensité de la fixation de la lésion et
de la réduction de l’étalement de l’activité dû au mouvement.
Conclusion : Nos résultats montrent que la reconstruction MOSEM permet d’obtenir des images corrigées du mouvement, similaires aux images de référence (sans mouvement).
NOTES
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AXE 4 :
«Cancer et neurosciences»
91
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AXE 4
55) Fonctionnement cognitif de patientes âgées traitées pour un cancer du sein localisé : évaluation pré-traitement adjuvant (LANGE Marie)
M. LANGE1,2,3,4,5, B. GIFFARD1,2,3,4, S. NOAL5, N. HEUTTE5,6,7, A. DAIREAUX6, C. RIEUX6, C. LÉVY8, D. ALLOUACHE8, L.
JOUIE9, B. DUBOIS9, J. LE FEL10, V. ROY10, O. RIGAL11, F. EUSTACHE1,2,3,4, F. JOLY5,6,12
INSERM, U1077, Caen, France
Université de Caen Basse-Normandie, UMR-S1077, Caen
3
Ecole Pratique des Hautes Etudes, UMR-S1077, Caen
4
CHU de Caen, U1077, Caen
5
INSERM, U1086, Caen
6
Unité de Recherche Clinique, Centre François Baclesse, Caen
7
UFR de sciences pharmaceutiques, Université de Caen Basse-Normandie, Caen
8
Comité Sein, Centre François Baclesse, Caen
9
Centre de Traitement des Données du Cancéropôle Nord-Ouest, Caen
10
Université de Rouen, EA4306, Rouen
11
Centre Henri-Becquerel, Département d’oncologie médicale, Rouen
12
CHU de Caen, Service d’Oncologie, Caen
1
2
Objectifs : Des troubles cognitifs sont souvent rapportés par les patientes traitées par chimiothérapie pour un cancer du
sein. Ces déficits sont parfois observés avant traitement. Les patientes âgées sont peu étudiées alors qu’elles sont plus
à risque de présenter des troubles cognitifs liés à l’âge. De plus, la chimiothérapie (CT) est susceptible de majorer des
troubles cognitifs existant. Le but de cette étude est d’évaluer dans un premier temps le fonctionnement cognitif initial
de patientes âgées avec un cancer du sein localisé (CSL) avant tout traitement adjuvant.
Méthode : La mémoire épisodique, la mémoire de travail, les fonctions exécutives et la vitesse de traitement ont été
évaluées par des tests neuropsychologiques. Des questionnaires validés ont permis d’évaluer la plainte cognitive subjective, l’anxiété, la dépression et la fatigue. Une évaluation gériatrique a aussi été effectuée. Un déficit cognitif objectif
était défini par un score < 2 SD des normes à un test ou < 1,5 SD des normes à 2 tests ou plus.
Résultats : Les résultats concernent 123 patientes âgées avec un CSL (71 ± 4 ans) avec pour traitements adjuvants
prévus de la CT et de la radiothérapie pour 61 patientes (groupe CT), et de la radiothérapie seule pour 62 patientes
(groupe radiothérapie). Les caractéristiques des patientes sont les suivantes : mastectomie (28 %), stade (I: 60 %, II:
27 %, III: 13 %), récepteurs hormonaux positifs (88 %) et Her2 positif (17 %). Avant tout traitement adjuvant, des
troubles cognitifs objectifs sont observés chez 40 % des patientes (46 % dans le groupe CT, avec pour principale altération la mémoire épisodique et 37 % dans le groupe radiothérapie avec pour principales altérations les fonctions exécutives et la vitesse de traitement). Il n’y a pas de relation entre le stade du cancer, la fragilité gériatrique et les troubles
cognitifs objectifs. Vingt-neuf pourcents des patientes présentent une fatigue, 6 % de l’anxiété et 10 % une dépression.
Ces variables ne sont pas liées aux troubles cognitifs objectifs mais sont liées à la plainte cognitive subjective.
Discussion : Plus de 40% des patientes âgées avec un CSL ont des troubles cognitifs objectifs avant tout traitement
adjuvant, ce qui est plus que chez les patientes plus jeunes (20 à 30 %). Le fonctionnement cognitif des patientes âgées
est donc un point particulièrement important à considérer dans la prise de décision d’un traitement adjuvant chez ces
patientes. Des évaluations cognitives plus systématiques devraient être proposées dans le bilan initial.
NOTES
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AXE 4
56) Particularités de la mémoire autobiographique épisodique chez des patientes souffrant d’un cancer du sein avant le début du traitement adjuvant (MOREL Nastassja)
N. MOREL1,2,3,4, J. DAYAN1,2,3,4,5, P. PIOLINO6, D. ALLOUACHE7, S. NOAL7,8, C. LEVY7 , F. JOLY7,8,9, F. EUSTACHE1,2,3,4,
B. GIFFARD1,2,3,4
1
2
3
4
5
6
7
8
9
INSERM, U1077, Caen, France
Université de Caen Basse-Normandie, UMR-S1077, Caen, France
Ecole Pratique des Hautes Etudes, UMR-S1077, Caen, France
Centre Hospitalier Universitaire, U1077, Caen, France
Département de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, CHU Guillaume Régnier, Rennes, France
Laboratoire de Psychologie et Neuropsychologie Cognitives, CNRS FRE 3292, Université Paris Descartes, Paris, France
Département d’oncologie médicale, Centre François Baclesse, Caen, France
Unité de recherche clinique, Centre François Baclesse, Caen, France
CHU Côte de Nacre, Caen, France
La mémoire autobiographique épisodique (MAE) est un ensemble de souvenirs particuliers à un individu qui joue un rôle majeur dans la
constitution des représentations de soi. Certaines pathologies psychiatriques, tels qu’un état de stress post-traumatique ou un état dépressif, ont été associées à des déficits de MAE1,2 (souvenirs moins spécifiques). Dans la pathologie cancéreuse, de tels déficits de MAE ont
été mis en évidence chez des patients présentant des troubles psychiatriques associés3,4 mais aussi chez des patientes en rémission d’un
cancer du sein - ayant vécu l’annonce du cancer et bénéficié du traitement adjuvant - sans troubles psychiatriques associés4,5. Cependant,
ces études soulèvent la difficulté de dissocier l’effet neurotoxique du traitement adjuvant de l’impact des événements anxiogènes liés à la
période d’annonce du cancer. Ce travail propose d’étudier la MAE juste après l’annonce du cancer et le traitement chirurgical associé mais
avant tout traitement adjuvant, ainsi que les bouleversements psycho-sociologiques liés à cette période d’annonce du cancer (anxiété et
perturbations des représentations de soi) et de préciser les liens entre déficits de MAE et bouleversements psycho-sociologiques.
Trente patientes diagnostiquées pour un cancer du sein sans troubles psychiatriques (53,6 ± 5 ans) et 44 sujets sains contrôles appariés
sans vécu de cancer (54,7 ± 6 ans) ont été évaluées pour la MAE à l’aide du Test Episodique de Mémoire du Passé autobiographique
adapté (TEMPau)6. Un score de spécificité composé des détails factuels, émotionnels et spatio-temporels est obtenu pour 3 périodes de
vie : 18-30 ans (pic de réminiscence), 2 dernières années sans les 6 derniers mois (« avant cancer ») et 6 derniers mois (« cancer »).
Les groupes ont été évalués pour l’anxiété (STAI)7 et à l’aide du Questionnaire de Représentations de Soi (QRS)8 rapportant un score d’
« affirmation de soi » et de valence positive.
L’ANOVA des scores de MAE Groupe (Patientes, Contrôles) * Période de vie (pic de réminiscence, avant cancer, cancer) * Détail (factuel,
émotionnel et spatio-temporel) montre une interaction significative entre Groupe et Détail (p = 0,04). L’analyse post-hoc (LSD de Fisher)
montre une différence significative uniquement pour les détails émotionnels (p=0,008) : les patientes rappellent moins de détails émotionnels dans leurs souvenirs que les contrôles. Le test t pour les scores d’anxiété et de représentations de soi montre une différence
significative entre les groupes. Les patientes sont plus anxieuses (p= 0,03) pendant la période d’annonce du cancer et ont des scores d’
« affirmation de soi » (p=0,04) et de valence (p=0,003) plus élevés que les contrôles. En considérant deux groupes chez les patientes
selon le niveau d’anxiété (patientes les plus anxieuses versus les moins anxieuses) et le groupe contrôle, l’ANOVA des scores de détails
émotionnels de MAE Groupe * Période de vie montre un effet significatif du groupe (p=0,04). L’analyse post-hoc montre une différence
significative uniquement pour les patientes les plus anxieuses comparées aux contrôles (p=0,02), dans le sens où les patientes les plus
anxieuses (et avec de moins bonnes représentations de soi du fait de la corrélation négative significative entre ces deux échelles) rappellent moins de détails émotionnels que les contrôles.
Ces résultats montrent des particularités de MAE avec une difficulté de rappel des détails émotionnels des souvenirs chez les patientes
les plus anxieuses et avec de moins bonnes représentations de soi avant le début du traitement adjuvant. Ces résultats suggèrent une
alexithymie (ou « aphasie émotionnelle ») en réponse à la période d’annonce du cancer et de ses traitements et rejoignent ceux de travaux précédents sur ce processus chez les patients cancéreux9,10. Ce processus peut être interprété comme un processus réactionnel à
l’annonce, pour faire face à un pronostic de vie menacé.
1
Dalgleish et al. (2008) - J Abnorm Psychol 117: 236–241; 2Lemogne et al. (2006)- Conscious Cogn 15: 258–268 ; 3Brewin et al. (1998) - Behaviour Res. and
Therapy 36 113:1142; 4Kangas et al. (2005)- J. Consulting and Clinical Psychol, 73: 293–299; 5Nilsson-Ihrfelt et al. (2004) - J Psychosom Res. 57: 363–266;
6
Bergouignan et al. (2011) – PLoS One 6(10) ; 7Piolino et al. (2009) - Neuropsychologia 47:2314-29 ; 8Spielberger, C. D. (1989); 9Duval et al. (2011) – Neuropsychologia 10.1016 10Manna et al. (2007) - Annals of Oncology 18: vi77-vi80 ; 11De Vries et al. (2012) – Psychother Psychosom 81-79-86
NOTES
93
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AXE 4
57) Impact d’un traitement anti-angiogénique ciblant le VEGF sur les fonctions cognitives chez la Souris (DUBOIS Martine)
M. DUBOIS1,5, V. LE JONCOUR1, M. C. TONON1, P. GANDOLFO1,5, F. JOLY2,3,5, P. HILBER4,5, H. CASTEL1,5
Inserm U982, Laboratoire de Différentiation et Communication Neuronale et Neuroendocrine (DC2N), Equipe Astrocyte
et Niche Vasculaire, Institut de Recherche et d’Innovation Biomédicale (IRIB), PRES Normandie Université, Université de
Rouen, 76821 Mont-Saint-Aignan Cedex, France
2
Centre François Baclesse, 14076 Caen Cedex 5, France
3
Centre Hospitalier Universitaire de Caen, 14033 Caen Cedex 9, France
4
EA4700, Laboratoire de Psychologie et Neurosciences de la Cognition et de l’Affectivité (PSY-NCA), Université de Rouen,
PRES Normandie Université, 76821 Mont-Saint-Aignan Cedex, France
5
Cancéropole Nord-Ouest (CNO), 59008 Lille Cedex
1
Un certain nombre d’études rapportent que des patients atteints de cancer et traités par chimiothérapies présentent des
troubles de la cognition, tels que des déficits de mémoire visuelle et spatiale, de flexibilité cognitive, et un ralentissement
psychomoteur, symptômes regroupés sous le terme «chemofog». Récemment, des thérapies ciblées (inhibiteurs de la
voie des mTor, inhibiteurs de la phosphatidylinositol-3-kinase, anticorps anti-VEGF) ont été développées dans les traitements du cancer. Ces thérapies sont associées à des effets délétères sur le fonctionnement du système nerveux central,
en particulier à des leuco-encéphalopathies ou à une fatigue chronique. Nos travaux antérieurs menés sur des modèles
de souris, ont permis de mettre en évidence une altération à long-terme des fonctions exécutives après traitement
par le 5-fluorouracil (5-FU) et une perte de poids majeure et des modifications métaboliques dans des aires cérébrales
associées au cycle veille/sommeil après traitement par une un inhibiteur de mTOR. Dans la présente étude, nous avons
évalué chez la souris l’impact d’un anti-angiogénique, un anticorps anti-Vascular Endothelial Growth Factor (VEGF), sur
les fonctions cognitives, la prolifération de précurseurs neuraux, la densité vasculaire et l’activité métabolique cérébrale.
Des anticorps dirigés contre le VEGF de souris (B20-4.1.1, MTA Genentech, San Francisco, USA) et anti-VEGF humain
(Bevacizumab, MTA Genentech) ont été administrés à des souris C57BL/6J Rj adultes par voie intrapéritonéale à la dose
de 1.5 mg/kg tous les 4 jours jusqu’à 6 injections. Onze jours suivant la dernière injection, la réactivité émotionnelle,
l’activité spontanée, les performances d’apprentissage et de mémoire spatiale, la flexibilité comportementale et la mémoire de reconnaissance d’objets ont été évalués.
Nos résultats montrent que le traitement B20-4.1.1 induit un ralentissement de la prise de poids, et provoque, à moyenterme, une diminution des capacités d’apprentissage spatial, suggérant une atteinte des fonctions hippocampales. Les
comportements de type-anxieux et dépressifs, l’activité spontanée, la flexibilité comportementale et la mémoire nonspatiale ne sont pas altérés. Des études ex vivo sont en cours afin d’évaluer l’effet de ces anti-angiogéniques sur la
prolifération cellulaire et la densité vasculaire au niveau de l’hippocampe et de l’hypothalamus, ainsi que sur l’activité
métabolique cérébrale.
Ainsi, nous avons montré que contrairement à la chimiothérapie (5-FU), les anti-VEGF ne provoquent pas de déficits de
la flexibilité comportementale mais entraînent des déficits d’apprentissage spatial. Des études ex vivo, en cours, permettront de caractériser les mécanismes biologiques impliqués dans la survenue des troubles cognitifs. Cette compréhension
est cruciale pour la prévention des troubles cognitifs induits par les thérapies et l’amélioration de la qualité de vie des
patients.
NOTES
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AXE 4
58) Urotensin II receptor endogenous ligands as new candidates involved in high
grade glioma tumor growth and neo-angiogenesis (LE JONCOUR Vadim)
V. LE JONCOUR1, C. LECOINTRE1, M. JARRY1, J.E. JOUBERT1, M.T. SCHOUFT1, F. MORIN1, R. MODZELEWSKI2, P. VÉRA2,
P. BOHN2, H. CASTEL1 and P. GANDOLFO1
Inserm U982, Laboratory of Neuronal and Neuroendocrine Communication and Differentiation (DC2N), Astrocyte and
Vascular Niche, Institute of Research and Biomedical Innovation (IRIB), University of Rouen, 76821 Mont-Saint-Aignan,
France)
2
EA 4108, Laboratoire d’Informatique, de Traitement de l’Information et des Systèmes (LITIS), Université de Rouen,
76183 Rouen, France
1
Glioblastoma represent the most common primary brain tumors in adults. They are mainly characterized by an intense
proliferation of endothelial cells (neo-angiogenesis), associated with tumoral invasiveness of the normal brain tissue and
a high degree of recurrence. Growth factors but also vasoactive neuropeptides have been identified as potential regulators of recruitment and entrapping of diverse pro-angiogenic cells, promoting in situ neo-angiogenesis. Considered as
the most potent vasoactive peptides, urotensin II (UII) and its paralog urotensin II-related peptide (URP) are involved
in the control of endothelial cell proliferation and migration. Recent data obtained in our team indicate that UII, URP and
their receptor UT are systematically expressed in human brain tumors samples, and that UII exerts potent chemotactic
activities on several glioblastoma cell lines.
The aim of this study was to investigate in vivo the role of the urotensinergic system in glioma tumorogenesis. We first
identified the pro-tumoral cell types chemoattracted by urotensinegic peptides by using engrafted plugs of a synthetic
extracellular matrix containing human UII (hUII), mouse UII (mUII), shorter peptides hUII4-11 or hUII5-11 or URP (0.5 μg,
each). After 3 weeks, hUII/mUII but not shorter peptides or URP, stimulated matrix invasion of macrophages, endothelial
cells and vascular smooth muscle cells. Similar tumoral invasions have been observed for two other well-known chemotactic growth factors, VEGF and EGF. We next investigated the growth of human glioblastoma xenografted in Nude mice
during intratumoral treatments with hUII or URP (10 μL, 0.1 μg) and/or two different UT antagonists (10 μL, 1 μg). hUII
accelerated glioma tumor development and promoted peripheral and intratumoral angiogenesis, as revealed by a dense
network of vascular components. Nevertheless, the microvessel architecture appeared disorganized, and caused numerous micro-hemorrhages within tumors. Interestingly, exposure to URP or the peptidic UT antagonist urantide reduced
tumor growth, inhibited angiogenesis and significantly prolonged mice survival. Through the development and validation
of a technetium tracer (99mTC-RGD) targeting αvβ3 integrins expressed by the endothelial wall of newly formed vessels
and on the plasma membranes of some tumors, we confirmed by SPECT imaging, the inhibition of the neovascularization of urantide-treated tumors. Altogether, these data suggest that hUII favors pro-angiogenic cell type recruitment,
potentially involved in high grade glioma growth. Thus, specific ligands for UT including antagonists may constitute an
original strategy to block both migration/invasion and neo-angiogenesis in glioma development by means of inhibition of
selective UII receptor associated signaling transduction pathways.
NOTES
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AXE 5 :
«Cancers, individu et société»
96
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AXE 5
59) Cancer de la tête et du cou: Impact sur la sociabilité des couples conjoint-malade. (CUNY Florence)
F. CUNY 1; G. GRANDAZZI
1
2
3
; F. MORLAIS 3; L. Launay 3; E. BABIN
2,3
1,3
CHU de Caen, Service ORL et Chirurgie cervico-faciale, 14000 Caen, France
Université de Caen Basse-Normandie, CERReV EA 3918, 14032 Caen Cedex, France
INSERM U1086, Cancers & Préventions , 14000 Caen, France
Introduction : Les cancers de la tête et du cou, leurs évolutions naturelles et les traitements plus ou moins mutilants
entraînent des modifications dans la vie quotidienne des malades. Longtemps ignorés, les proches et en particulier les
conjoints des patients semblent également subir indirectement les perturbations familiales, sociales et professionnelles
engendrées par la maladie cancéreuse. Notre travail se propose d’évaluer l’impact des cancers de la tête et du cou sur
la sociabilité des couples conjoint-patient.
Méthodes : À partir de deux études distinctes, nous avons établi notre population-patient puis étudié, via une recherche
menée par questionnaires, la sociabilité de notre population de conjoints et des couples conjoint-patient.
Populations : Les registres des cancers de quatre départements français (Calvados, Manche, Nord, Somme) ont été
sollicités pour obtenir notre population-patient. Les données des patients atteints d’un cancer de la tête et du cou diagnostiqués entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2010, âgés de plus de 20 ans au moment du diagnostic et ne
présentant pas d’autres antécédents de cancers de la tête et du cou ont été collectées. Cette première partie a permis
d’inclure et de recueillir les informations médicales de 1596 patients. Les conjoints de ces patients ont constitué notre
population-conjoint.
Analyse : Nous avons effectué une analyse statistique descriptive univariée de l’impact de données liées à la maladie ou
au(x) traitement(s), de données d’ordre socio-économique et de données concernant la santé des conjoints sur la sociabilité des couples conjoint-patient. Pour étudier l’influence des cancers de la tête et du cou sur la sociabilité des couples
conjoint-patient, différentes dimensions des interactions sociales ont été définies, avec un gradient allant de l’univers
familier vers l’inconnu.
Résultats : Sur les 1596 patients sélectionnés pour cette étude, 270 couples conjoint-patient ont répondu aux questionnaires entre le 3ème et le 12ème mois après le diagnostic de cancer de la tête et du cou. La maladie influe sur la vie
quotidienne pour 71.5 % des proches. La sociabilité du couple et les activités hors du domicile sont perturbées.
Activités solitaires. Elles sont augmentées chez les conjoints ayant un revenu supérieur ou égal au revenu minimum
français (OR=1.99 [1.03-3.83] ; p=0.04).
L’environnement extérieur connu est le niveau de sociabilité le plus touché par la maladie, cependant, les caractéristiques cliniques et socio-économiques étudiées affectent surtout l’environnement amical.
Environnement amical. Ces activités sont préservées chez les couples comprenant un patient ayant un bon état de santé
perçu (OR=0.36 [0.19-0.67] ; p=0.001), n’ayant pas de mutilation chirurgicale (OR=0.57 [0.35-0.93] ; p=0.02) ou de
traitement par radiothérapie (OR=0.38 [0.20-0.73] ; p=0.01).
Environnement extérieur connu. Ces pratiques sont significativement plus élevées lorsque le patient a un bon état de
santé perçu (OR=0.44 [0.24-0.80] ; p=0.01), lorsqu’il n’a pas été traité par radiothérapie (OR=0.46 [0.25-0.85] ;
p=0.04) ou lorsque le conjoint a un sommeil jugé satisfaisant (OR=0.51 [0.29-0.90] ; p=0.02).
Conclusion : La maladie du patient diminue significativement la sociabilité du couple. Cette dimension est rarement
prise en compte dans les études relatives à la qualité de vie. La prise en charge des conjoints de malades ne doit pas être
négligée de même que le risque d’isolement social. Les thérapeutes doivent donc être sensibilisés à ces modifications
et une prise en charge pluridisciplinaire doit être effectuée afin de mieux accompagner les patients et leurs conjoints.
NOTES
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AXE 5
60) Optimisation de la pharmacovigilance des nouvelles thérapies en oncologie :
Retour d’expérience dans un Centre de Lutte Contre le Cancer (SASSIER Marion)
M. SASSIER, B. CLARISSE, B. GRIFFON, F. JOLY
Service de recherche clinique, Centre François Baclesse, Caen
Contexte : Les effets indésirables imputables aux traitements anticancéreux sont nombreux et fréquents. Jusqu’à présent souvent banalisés, ils faisaient l’objet de rares déclarations de pharmacovigilance. Or l’évolution de l’arsenal thérapeutique en oncologie avec notamment les thérapies ciblées s’accompagne de nouveaux profils de tolérance. De plus,
compte tenu des enjeux de santé publique, les autorités sanitaires favorisent la mise à disposition précoce de traitements
innovants avec un recul parfois limité sur la tolérance (nombre limité de patients, période courte, effets indésirables
les plus fréquents seulement…). Il parait donc primordial de poursuivre une surveillance étroite des nouvelles thérapies
après commercialisation pour évaluer de façon précise la sécurité d’emploi du médicament.
Objectif : L’objectif est de sensibiliser les professionnels de santé en oncologie à la déclaration de pharmacovigilance
basée sur la notification spontanée, de manière à optimiser les déclarations.
Matériel et Méthode : Une démarche organisée par le Centre François Baclesse et soutenue par l’ARS a été mise en
place fin 2011. Cette activité s’est développée à travers une information dans les services cliniques et comités institutionnels, la réalisation de documents comme le « Livret de graduation des effets indésirables», une incitation et un accompagnement à la déclaration ainsi qu’un recueil de données simplifié. Pour être en conformité avec la réglementation, les
effets indésirables inattendus, sévères ou inacceptables en regard du bénéfice attendu sont notifiés. Les déclarations
sont transmises au centre régional de pharmacovigilance pour enregistrement dans la base de données nationale et
évaluation de l’imputabilité puis un retour d’information est transmis au déclarant.
Résultats : La mise en place de cette démarche s’inscrivant dans le Contrat de Bon Usage du médicament 2011-2015 de
Basse-Normandie a permis la déclaration de 82 cas de pharmacovigilance en oncologie sur l’année 2012 contre moins de
10 en 2011. Parmi ces déclarations, 44 (54%) concernaient des thérapies ciblées et 10 (12%) concernaient des patients
âgés de plus de 75 ans. 37 (45%) étaient des effets indésirables graves (38%) ou inattendus (7%) et 45 (55%) étaient
des réactions d’hypersensibilité immédiates graves.
Discussion - Conclusion : La sensibilisation et l’accompagnement des professionnels de santé à l’intérêt et à l’obligation de la pharmacovigilance en oncologie se sont traduits par une augmentation notable des déclarations.
L’amélioration de nos connaissances sur les effets indésirables à court, moyen et long terme est une nouvelle préoccupation et un véritable défi pour les années à venir en vu du développement de l’arsenal thérapeutique. La pharmacovigilance doit donc s’inscrire dans la pratique quotidienne de l’utilisation des nouvelles thérapies, en relais des essais
cliniques pour mieux apprécier le rapport bénéfice risque de ces nouvelles molécules et permettre une prise en charge
optimale des patients.
NOTES
98
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AXE 5
61) Mise en place et évaluation d’une Revue de Morbi-Mortalité sur les évènements
indésirables associés à la chimiothérapie anticancéreuse dans un CHU
(LOTTIN Marion)
M. LOTTIN1,2, V. MERLE2, M. DUFOUR1, M. FONTAINE1, H. DAUBERT2, J. TILLON5, D. PAILLOTIN3, F DI FIORE4, P. MICHEL4,
P. CZERNICHOW2
1
2
3
4
5
Département de Pharmacie, CHU de Rouen
Département d’Epidémiologie et de Santé Publique, CHU de Rouen
Pneumologie Bois-Guillaume, CHU de Rouen
Unité d’hépato-gastro-entérologie, CHU de Rouen
Clinique pneumologique, CHU de Rouen
Introduction : Les médicaments concentrent 42% des évènements indésirables associés aux soins (EIAS) conduisant à
une hospitalisation et 26% des EIAS survenant pendant l’hospitalisation (ENEIS 2009). Les EIAS liés à la chimiothérapie
anticancéreuse (CAC) sont en partie attendus (mais d’une gravité parfois inattendue, conséquences de la cytotoxicité)
et en partie inattendus. Les Revues de Morbi-mortalité (RMM) recommandées par la Haute Autorité de Santé pourraient
permettre d’analyser ces EIAS, d’identifier leur mécanisme et de mettre en place des mesures pour en réduire la fréquence ou les conséquences pour les patients. Toutefois ces EIAS sont difficiles à repérer parce qu’ils peuvent survenir
à distance de leur administration, notamment après la sortie de l’hôpital, et parce que leur caractère inattendu ou leur
gravité inhabituelle doit être identifié. Ainsi la faisabilité des RMM dans ce contexte n’est pas établie.
Objectifs : Evaluer la faisabilité de mise en place d’une RMM pour les EIAS liées à la CAC dans un CHU et son intérêt
pour améliorer la prise en charge des patients en identifiant les actions correctrices mises en place.
Méthodes : Les EIAS étaient repérés via trois circuits : i) extraction à partir du PMSI de séjours susceptibles de correspondre à des complications (réadmissions, passages aux urgences ou en réanimation, ou décès, dans les 15 jours
suivants une cure de CAC) puis analyse du dossier pour vérifier l’existence d’un EIAS lié à la CAC, ii) signalements dans
un cahier mis à disposition dans les services de soins, et iii) signalement spontanée des équipes cliniques. Les RMM
suivaient le cahier des charges de la HAS repris par l’InCa en novembre 2011 ; elles étaient consacrées aux EIAS graves
ou inattendus, survenus chez les patients adultes suivis pour une CAC, et qui pouvaient être la conséquence directe de
la CAC ou de la prise en charge non optimale d’une complication (mauvaise orientation du patient, défaut d’information,
problème de planification…).
Résultats : Depuis 2011, 6 RMM ont été organisées, suivies par 11 à 14 professionnels médicaux et non médicaux, 1 à
2 cas d’EIAS étant présentés à chaque réunion. Les 7 cas présentés ont été identifiés par l’extraction PMSI (3 sur 7) ou
signalés spontanément par des cliniciens ou des pharmaciens (4 sur 7), aucun n’a été repéré par les cahiers de signalements. Dix mesures d’amélioration ont été adoptées dont l’homogénéisation des protocoles d’hydratation associés à
l’administration de Cisplatine, l’uniformisation des comptes-rendus de cure de CAC, la mise en place d’une check-list
infirmière pour l’administration des CAC.
Conclusion : Les RMM appliquées à la CAC permettent d’analyser des EIAS et de proposer des mesures d’amélioration.
Une méthode d’identification plus simple et plus efficace aiderait à leur organisation. L’évaluation des méthodes d’extraction à partir du PMSI devrait aider au repérage des cas à analyser, et pourrait permettre d’estimer l’incidence des EIAS
dans ce contexte, de façon à vérifier l’efficacité des mesures d’amélioration.
NOTES
99
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Le Centre de Traitement des Données du Cancéropôle Nord-Ouest
Plateforme de recherche clinique
du Cancéropôle Nord-Ouest
labellisée par l’INCa en 2007 et soutenue par
la Ligue Nationale Contre le Cancer depuis 2006
Le Centre de Traitement des Données du Cancéropôle Nord-Ouest a les compétences
et le savoir-faire pour gérer et analyser les données d’études cliniques, diagnostiques,
pronostiques ou épidémiologiques selon les Bonnes Pratiques Cliniques ou
Epidémiologiques Internationales pour tous les établissements de santé de l’interrégion
(Centres de Lutte Contre le Cancer de Caen, Lille et Rouen,
CHU d’Amiens, Caen, Lille et Rouen, CHG et PSPH)
EQUIPE
MISSIONS

Fournir l’aide logistique
permettant de garantir la
qualité des informations recueillies : aide à la conception
des questionnaires, saisie et
contrôle de saisie des informations, gestion des bases de
données, suivi à long terme
des études ;
 Apporter une expertise
pour la gestion des projets ;

Apporter une expertise
statistique pour l’analyse des
résultats ;
Apporter une aide à la valorisation des résultats et une
collaboration à la publication.
CONTACT
Marie CASTERA-TELLIER
E-mail : [email protected]
OUTILS
Pour la gestion de données : nous disposons du logiciel ClinsightTM
(Ennov), logiciel conforme aux attentes de la FDA et de l’EMA. Ce
logiciel est régulièrement mis à jour en fonction des versions proposées par son éditeur. Les données sont accessibles à distance
(connexion sécurisée) grâce à des identifiants et mots de passe
personnels. La pérennité des données est optimisée par le stockage
sur deux serveurs dans des lieux différents et les données sont
sauvegardées tous les jours.
Pour l’analyse statistique : logiciels utilisés
- calcul du nombre de sujets : nQueryAdvisorTM, nTerimTM, nPIITM
- résultats statistiques : SASTM, StataTM, StatXactTM, LogXactTM
100
6èmes Journées Scientifiques
15 au 17 mai 2013 – Deauville
: + 33 (0)2 31 45 40 78
Les tumorothèques dans le Cancéropôle Nord-Ouest
Depuis plusieurs années, des actions structurantes ont
été menées pour la mise en place des Tumorothèques
Hospitalières. Ce sont des centres de ressources biologiques permettant de cryopréserver des tissus, cellules
ou fluides biologiques issus du soins, dans des conditions qui maintiennent autant que possible l’intégrité des
structures tissulaires, cellulaires et moléculaires.
Elles ont une double vocation :
• Visée sanitaire : Amélioration de la prise en charge
diagnostique et thérapeutique des patients (bénéfice
direct pour le patient qui a été prélevé)
La cryopréservation est la méthode de référence pour la
qualité de préservation. Ainsi, la qualité des prélèvements
conservés et leur liaison avec les données cliniques correspondantes, anonymisées et informatisées en font un
outil unique. Gérés par les CHU et/ou les Centre de Lutte
contre le Cancer, ils représentent des plates-formes technologiques essentielles pour l’articulation entre cliniciens,
biologistes et chercheurs.
Les collections gérées par les tumorothèques permettent
une recherche fondamentale et clinique de qualité, débouchant sur des applications diagnostique et thérapeutique
(www.e-cancer.fr)
• A visée de Recherche : Permet à la communauté
scientifique de parfaire ses connaissances sur les maladies, de faire avancer la recherche sur le cancer et
les traitements associés (bénéfice collectif)
Le Cancéropôle Nord-Ouest couvre 4 régions : la Haute-Normandie, la Basse-Normandie, la
Picardie et le Nord-Pas de Calais. Les ressources biologiques sont ainsi cryopréservées au sein
de 5 tumorothèques :
•
•
•
•
•
Tumorothèque de Caen
Responsable Tissuthèque :
Pr F. Galateau-Sallé ([email protected])
Responsable Cellulothèque :
Pr X.Troussard ([email protected])
Tumorothèque de Rouen
Responsable Tissuthèque :
Pr JC Sabourin([email protected])
&Pr JM Picquenot ([email protected])
Tumorothèque de Lille
Responsable Tissuthèque :
Pr MC.Copin ([email protected])
Responsable Cellulothèque :
Pr C.Preudhomme (claude.preudhomme @chru-lille.fr)
Tumorothèque d’Amiens
Responsable Tissuthèque et Cellulothèque :
Pr H.Sevestre ([email protected])
Tumorothèque de Lens
Responsable Tissuthèque:
Pr. C.Fromentin ([email protected])
Responsable Cellulothèque :
Pr H.Vandeputte ([email protected])
Depuis 2004 et selon les mesures du premier Plan cancer, l’INCa est en charge du suivi des activités des tumorothèques.
En complément de cette mission, l’INCa s’est fortement engagé pour encourager la valorisation scientifique des ressources biologiques de haute qualité, assortie de données cliniques exhaustives et standardisées correspondant aux
critères d’inclusion des projets de recherche.
Toutes les tumorothèques du Cancéropôle Nord-Ouest possèdent un logiciel de gestion des ressources biologiques et
données associées (TD-Biobank®, technidata ou Databiotec®, Oriam). Les catalogues des tumorothèques seront très
prochainement disponibles sur la TVCNO (Tumorothèque Virtuelle du Cancéropôle Nord-Ouest), permettant
d’avoir
une base de données centralisée de prélèvements tumoraux collectés dans l’ensemble des tumorothèques à des fins
scientifiques.
Elle permet de donner une visibilité et une accessibilité à l’ensemble des chercheurs et des médecins aux principales
collections nationales d’échantillons.
Les tumorothèques du Cancéropôle sont et peuvent-être sollicitées pour de nombreux projets de recherche : Réseaux
thématiques, Bases Clinico-Biologiques, AAP INCa, AAP INSERM, Partenariats privés, Projets R&D Unicancer, projets
ANR, Ligue Nationale, ARC, Projets locaux etc…
Contacts :
Chargé de projet Informatique : [email protected]
Coordination des ressources biologiques : [email protected]
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6èmes Journées Scientifiques
15 au 17 mai 2013 – Deauville
La Plate-Forme de Génomique fonctionnelle et structurale (Lille)
Contact : Martin FIGEAC / E-mail : [email protected] / : + 33 (0)3 20 16 92 13
La Plate-forme de Génomique, située à l’Institut pour la Recherche
sur le Cancer de Lille, est un service commun de de l’Université de
Lille 2. Intégrée dans l’IMPRT (Institut de Mèdecine Prédictive et de
Recherche Thérapeutique), elle est labelisée IBISA et bénéficie d’un
partenariat avec le CHRU de Lille et le soutien du Cancéropôle NordOuest.
C’est une structure dédiée à l’analyse génomique structurale et
fonctionnelle sur puces à ADN et séquenceur haut-débit, ouverte à
l’ensemble des équipes de recherche fondamentale ou appliquée,
qu’elles soient académiques ou privées.
Plateau Séquençage Haut Débit (NGS), Solid4 et Ion-PGM
• RNA-seq (transcriptome complet) : analyses qualitatives (SNP, jonctions
exon-exon, fusions de gènes, nouveaux transcrits) et analyse quantitative
(expression génique, DEseq).
• Target-seq (all exome et reséquençage ciblé) : analyse qualitative de
régions d’ADN génomique (SNP, indel, inversion) et analyse quantitative
(nombre de copies), estimation du pourcentage de clones porteurs de mutations au sein d’un même échantillon.
• ChIP-seq (immunoprécipitation de la chromatine), RIP-seq et Méthyl-seq
(méthylation de l’ADN génomique).
Plateau micro-array Agilent
• CGH array haute résolution : identification de variation du nombre de
copies chromosomiques.
• Gene Expression Profiling : analyse quantitative (transcriptome, miRNA). ChIP on chip : analyse fonctionnelle de promoteurs, du méthylome,...
Plateau micro-array Affymetrix
• CytoScan : génotypage pangénomique de SNP, LOH (perte de d’hétérozygotie), variation du nombre de copie.
• Gene Expression Profiling : analyse quantitative (transcriptome 3’,
exons).
Plateau bioinformatique
Notre équipe est spécialisée dans le conseil pour la mise en place de projets de génomiques et l’accompagnement de nos partenaires au cours de
l’analyse.
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15 au 17 mai 2013 – Deauville
Courbe montrant la détection d’une mutation de JAK2 au fur et à
mesure de la dilution de l’échantillon.
miR-seq: détection
dans mirBase.
de
nouveaux
miRNA
non
repertoriés
Capture d’écran (IGV) de séquençage obtenu à partir d’un design
custom de capture SureSelect.
Recherche d’abérrations dans une cohorte de 118 patients AML.
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15 au 17 mai 2013 – Deauville
Séminaire
Sé
éminaire intercancéropole
in
ntercancéropole INCa
PROGRAMME
8h30 :
Accueil des participants
9h00 :
Présentation de la journée
Fabien Calvo INCa / Florence.Joly
9h30 :
Présentation de prestige : Sanne Schagen (Netherland Cancer Institute, Amsterdam)
10h15 : Pause-Café
10h30: Quelles approches pour mesurer les troubles cognitifs ? Mesures objectives, subjectives, métacognition
•
•
•
•
Mesures Objectives : Bénédicte.Giffard (NO)
Mesures Subjectives : Damien RICARD (IDF)
Métacognition : L.Boyer (PACA)
Table ronde : Modérateurs : Franck Bonnetain (GE) / François Sellah (GE) / Pascal Auquier (PACA)
11h30 : Session Poster/Discussion
12h30 : Déjeuner
13h30 : Problèmes spécifiques de l’âge
• Sujet jeune : David Da Fonseca (PACA)
• Sujet Agé : Claire Falandry (CLARA)
14h30 : Apport de l’imagerie dans la compréhension, détection et suivi de troubles cognitifs en cancérologie
Fabrice Hebele (GE)
15h00 : Que peut-on attendre des modèles précliniques ?
• Hélène.Castel (NO)
• Pierre Roubertoux (PACA)
16h00 : Pause
16h15 : Application en pratique clinique
• Isabelle Leger (IDF)
• Luc Taillandier (GE)
17h15: Autres thématiques
• Handicap Mental et Cancer :
Daniel Satgé (GSO)
• Troubles des fonctions exécutives dans
les tumeurs cérébrales :
Didier Le Gall (GO)
18h15 : Clôture de la journée
Contacts
Composition du Comité de Pilotage Scientifique du Cancéropôle Nord-Ouest
AXE 1 : «Du développement et la validation de biomarqueurs pronostiques et prédictifs à
l’innovation thérapeutique»
Y. De Launoit
T. Frebourg
P. Michel
G. Zalcman
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
AXE 2 : «Initiation et évolution tumorales des hémopathies malignes»
F. Jardin
J.P. Marolleau
C. Preudhomme
[email protected]
[email protected]
[email protected]
AXE 3 : «Ciblage multimodalités en cancérologie, programme CIMULCAN»
V. Grégoire
E. Lartigau
P. Véra
[email protected]
[email protected]
[email protected]
AXE 4 : «Cancer et neurosciences»
H. Castel
B. Giffard
F. Joly
[email protected]
[email protected]
[email protected]
AXE 5 : «Cancers, individu et société»
V. Christophe
P. Cohen
G. Launoy
[email protected]
[email protected]
[email protected]
Plate-forme de Génomique :
M. Figeac (Lille)
T. Frebourg (Rouen)
[email protected]
[email protected]
Tumorothèques :
F. Galateau-Sallé
[email protected]
Centre de traitements des données :
M. Castera-Tellier
[email protected]
Photo prise lors du dernier séminaire stratégique du Comité de Pilotage
Scientifique du Cancéropôle Nord-Ouest - 19 et 20 septembre 2012
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15 au 17 mai 2013 – Deauville
Contacts
Equipe d’animation du Cancéropôle Nord-Ouest :
•
Pierre Formstecher, Président
•
Floriane Bougeard, Directrice Administrative
•
Véronique Pancré, Directrice Scientifique
•
Jean-Claude Barbare, Coordinateur Recherche Clinique
•
Véronique Durnez, Assistante de direction
•
Sophie Broutin, Chargée de communication
•
Laurent Bury, Chargé de projets informatiques
•
Pascaline Potier, Adjointe administrative
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
Retrouvez toute l’information du
Cancéropôle Nord-Ouest sur :
www.canceropole-nordouest.org
[email protected]
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15 au 17 mai 2013 – Deauville
Ces journées bénéficient du soutien de :
w w w. c a n c e r o p o l e - n o r d o u e s t . o r g
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