mettent au point un plan d’investissement qui sert au mieux les objectifs de développement du
pays, et qui tient lieu de contrat entre une commune et le gouvernement. Le programme
d’investissement communal (PIC) – d’une durée de cinq ans – est la somme de tous les
programmes d’investissement des municipalités.
8. Les municipalités ont très peu de pouvoirs décisionnels. En Tunisie, les décisions sont
prises par le sommet. Les municipalités ont peu de pouvoirs, leurs responsabilités se limitant à
l’aménagement urbain, la construction et l’entretien de la voirie urbaine et des réseaux de
drainage, l’éclairage public, l’aménagement et l’entretien des parcs, des bâtiments municipaux et
des infrastructures sociales, ainsi que la propreté et la collecte des déchets solides. Tous les
autres services tels que le transport, l’approvisionnement en eau et l’assainissement,
l’élimination des déchets, l’approvisionnement en électricité, le logement, l’amélioration de
l’habitat urbain, sont gérés par l’administration centrale.
9. La plupart des municipalités sont petites et manquent de ressources. La Tunisie compte
263 municipalités dont plus de la moitié ont moins de 10 000 habitants et ne regroupent que 13%
de la population totale du pays. La majeure partie des petites municipalités manque de ressources
humaines et sont confrontées à deux grands défis : améliorer leur situation financière et viabiliser
les infrastructures et les services.
10. Les municipalités tunisiennes connaissent des difficultés financières. Hormis les
transferts directs du gouvernement central dont elles dépendent toujours grandement, les
municipalités ont beaucoup de difficultés à mobiliser les ressources nécessaires pour réaliser des
investissements, rembourser leurs dettes et entretenir les infrastructures existantes. De plus, leur
manque de capacités se traduit par une utilisation non rationnelle des mécanismes financiers et
des outils de gestion disponibles. Enfin, le modèle de planification rigide et centralisé ne les
encourage pas à améliorer leurs méthodes de gestion financière.
11. La viabilisation des infrastructures reste une entreprise de longue haleine. L’entretien
des infrastructures et des équipements municipaux présente un défi pour les municipalités
tunisiennes. Un budget est certes alloué à cette fin, mais celui-ci est généralement réaffecté à de
nouvelles priorités. De plus, le personnel municipal n’a pas la culture de l’entretien, et consacre
peu de temps à cette tâche.
12. Les grandes municipalités, pour leur part, sont confrontées à d’autres types de
problèmes. Les sept municipalités les plus peuplées (Tunis, Sfax, Sousse, Nabeul-Hammamet,
Kairouan, Gabes et Bizerte) concentrent 27 % de la population totale du pays et l’essentiel de
l’activité économique. Elles sont cependant handicapées par le PIC, qui se limite à de petits
investissements réalisées au sein de la municipalité. Par conséquent, les questions liées au milieu
urbain, à la gestion des réserves foncières, à la participation citoyenne et à l’efficacité de la
prestation des services, etc., ne peuvent être traitées de manière appropriée.
13. Bien que la coordination intercommunale soit une priorité du Président, on ne compte
que peu de propositions de projets intercommunaux. Les municipalités les plus peuplées font
partie de grandes agglomérations constituées de plusieurs autres communes. Pourtant, la
coordination intercommunale est quasiment inexistante, tout comme les projets et services