Projet création, restauration et gestion des mares favorables aux

Dossier d'accompagnement à la demande de dérogation
pour la capture et la perturbation intentionnelle de spécimens
d'espèces animales protégées –
Les amphibiens en Mayenne
Présentation de la structure et des projets
L'association ID Environnement labellisée Centre Permanent d'Initiatives pour
l'Environnement Mayenne Bas-Maine œuvre depuis 2008 pour la protection de
l'environnement en Mayenne. Dotée d'une équipe de salariés (7 permanents à temps plein en
2016) et de plus de deux cents adhérents, elle poursuit deux opérations en faveur des
amphibiens initiées en 2014, 2015 et prolongées pour 2016 et 2017 :
l'opération nationale « un dragon ? dans mon jardin ! »
un programme de création et de restauration de mares en faveur des amphibiens
Description du projet « un dragon ? dans mon jardin ! »
« Un dragon ? dans mon jardin !» est une opération qui suit le Protocole Vigies Amphibiens,
issue de POPAMPHIBIEN Communauté élaboré par la Société Herpétologique de France et le
Muséum National d’Histoire Naturelle. Ce protocole a pour objectif de mesurer les tendances
de l’évolution des populations d’amphibiens. Le milieu aquatique (lieu de reproduction)
restant l’endroit optimal pour tecter la plupart des espèces d’amphibiens, le protocole
s’appuie donc sur la recherche de ces espèces dans les milieux aquatiques (mares, étangs,
fossés, lavoirs, etc.) lors de leur période de reproduction (janvier - juin). Le principe général
est donc de visiter les sites aquatiques sur une aire définie avec un inventaire par
présence/absence des amphibiens avec les méthodes permettant leurs meilleures détectabilités.
Cette opération vise un inventaire participatif. L'objectif est de mobiliser des citoyens du
territoire mayennais, novice ou expert, pour aller inventorier les amphibiens venant se
reproduire dans des points d'eau à proximité de chez eux. Ces citoyens, appelés « vigie »,
seront formés par les techniciens de l'association lors de sorties spécifiques avant de se rendre
sur leurs sites de prospection. La première formation prévue mi-mars 2016, insistera sur les
précautions réglementaires à suivre dans le cadre d'un tel inventaire sur des espèces
protégées : technique de capture d'amphibien (épuisette) en cas de nécessité uniquement,
éclairage des sites de nuit au phare, technique de manipulation, remise à l'eau sur site juste
après identification, désinfection du matériel en cas de prospection sur des sites éloignés... Des
documents concernant les protocoles d'inventaire et de désinfection seront remis à tous les
participants pour qu'ils aient à leur disposition toutes les informations nécessaires au bon
déroulement de l'opération.
Au travers de cette opération que nous poursuivons en 2016 et 2017, nous cherchons à
améliorer la connaissance sur la répartition des différentes espèces et sensibiliser la population
à la conservation des amphibiens en les engageant pour leur protection.
Modalité et techniques de l'opération :
Pour les 20 à 30 « vigies » volontaires, aura lieu une première phase de terrain en
janvier, février, afin d'observer les pontes, puis de fin mars jusqu'à mai, une prospection des
sites de nuit à l'aide d'un phare pour observer les amphibiens et éventuellement les capturer à
l'aide d'une épuisette seulement s'ils n'arrivent pas à les déterminer à vue. Tous les
individus capturés seront relâchés sur place juste après identification. Les « vigies » suivront
une à deux mares, pas encore définies géographiquement mais englobant le département de la
Mayenne, et nous estimons qu'ils seront amenés à capturer en moyenne 5 à 10 amphibiens.
Pour les volontaires qui conduiront des inventaires sur plusieurs sites distants les uns
des autres d'au moins un kilomètre, nous leur donnerons du désinfectant (Virkon) pour suivre
le protocole d’hygiène afin de limiter la dissémination de la Chytridiomycose lors
d’interventions sur le terrain. (désinfection du matériel, des bottes...).
Les techniciens, Rémi Bouteloup, Amélie Derouault et David Quinton participeront à cette
opération.
Description du projet – création, restauration et gestion de mares à
amphibiens en Bas-Maine
Le CPIE Mayenne Bas-Maine, souhaite développer un projet durable de création,
restauration et gestion de mares favorables aux amphibiens en 2014-2015-2016. L'ambition de
ce projet est de favoriser des mares ayant au moins un usage ce qui garantira leur pérenni
dans le temps.
Trois catégories ont été identifiées : des mares à vocation d'abreuvement du bétail d'un
exploitant, des mares classées réserves à incendie et des mares dont le propriétaire souhaite
favoriser les amphibiens. Ces mares auront pour vocation d'accueillir la plus forte diversité
possible d'espèces d'amphibiens et en fonction de leur localisation géographique (présence ou
non des espèces prioritaires en Pays de la Loire) de constituer un refuge d'espèce à priorité
élevée en Pays de la Loire. Enfin ce projet cherchera à transmettre les bonnes pratiques de
création et gestion des mares auprès des habitants du territoire qui le souhaite mais également
auprès des propriétaires de mares réserves incendie. Le projet à terme est de constituer un
réseau de propriétaires favorisant les amphibiens dans leur mare et qui peuvent s'appuyer sur
le CPIE pour des conseils techniques de gestion ou d'évaluation de la richesse faunistique et
floristique. Dans le cadre de ce projet, nous établirons, selon les cas, un diagnostic écologique
des mares avant et après leur restauration. Aussi, nous souhaitons inventorier les espèces
d'amphibiens présents. Pour cela nous conduirons des inventaires nocturnes à l'aide d'un phare
et nous capturerons avec une épuisette les amphibiens que nous n'arriverons pas à déterminer
visuellement. De même, nous mettrons en place des nasses à petits poissons d'un volume
maximum d'environ 2 litres pour capturer des amphibiens tels que des tritons qui peuvent être
invisibles lors de prospections au phare. Dans le cadre de cette technique d'inventaire, nous
suivrons les préconisations de Annie Zuiderwijk, chercheuse à la retraite de Naturalis
Biodiversity Center au Pays-Bas et de Pim Arntzen chercheur pour le même laboratoire. Ces
deux chercheurs sont partenaires techniques du projet de restauration des mares et le
laboratoire est partenaire financier du projet. Les nasses seront installées le soir et relevées le
matin suivant pour perturber le moins possible les amphibiens capturés et limiter les risques
d'accidents (noyade, prédation...). Les nasses seront installées de telle manière qu'il y aura au
moins une partie de la nasse à l'air (voir photo page suivante). Ainsi les amphibiens piégés
pourront respirer à l'aire libre.
Photo : Nasse à petits poissons mise en
place pour capturer des amphibiens. Une
partie de la nasse est à l'air libre pour
permettre la respiration des amphibiens.
Les inventaires ne seront réalisés que par les techniciens de l'association : David Quinton,
Amélie Derouault et Rémi Bouteloup. Nous engagerons ces inventaires à partir de mars 2016,
sur une centaine de mares dont nous estimons la capture de 5 à 10 amphibiens par mare.
Le protocole d’hygiène afin de limiter la dissémination de la Chytridiomycose sera respecté
lors des interventions sur le terrain. (désinfection du matériel, nasses, épuisettes, bottes et des
mains en cas de manipulation des amphibiens...).
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