Reflexions, le site de vulgarisation de l'Université de Liège
© Université de Liège - http://reflexions.ulg.ac.be/ - 19 April 2017
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électrique futur (smart grids) tandis que l'autre analyse et développe des algorithmes d'apprentissage
automatique.
Antonio : Arnaud, Vincent, Zixiao, Gilles et moi partageons le même bureau et cela nous a permis de confronter
nos idées et de stimuler notre créativité.
On a déjà entendu parler de génome ou encore de protéome mais qu'est-ce qu'un connectome ?
Damien : C'est vrai qu'avant de nous intéresser à ce concours, nous n'avions nous-même jamais entendu
parler de connectome !
Antonio : C'est la représentation de la structure des connexions, anatomiques et fonctionnelles, entre les
neurones qui composent le cerveau.
Pierre : La structure de base est très proche d'un individu à l'autre mais nous avons chacun un connectome
propre. Dans le cadre du Connectomics Challenge, nous devions travailler sur un sous-ensemble de 1000
neurones.
Quelles ont été les différentes étapes du concours ?
Pierre : Le but du jeu était de trouver, à partir de données qui simulent artificiellement l'activité du cerveau,
comment associer les neurones par paires et les relier dans le réseau. Nous pensions pouvoir nous baser sur
une méthode que nous avions mise au point pour étudier les réseaux de gènes mais cela n'a pas fonctionné.
Nous avons donc développé une nouvelle approche.
Antonio : Il y a un signal électrique pour chaque neurone et nous avons mesuré la corrélation entre les signaux
pour toutes les paires de neurones. Mais là où il fallait être attentif, c'est que deux neurones peuvent avoir
un signal similaire sans pour autant être connectés l'un à l'autre. Nous avons donc développé une approche
qui permet de tenir compte de l'état de tous les autres neurones.
Damien : Nous avons reçu les données en mars. C'était très stimulant car nous pouvions suivre en ligne
l'évolution des 143 autres équipes d'universités prestigieuses. Nous avons fourni nos résultats en mai et avons
été proclamés vainqueurs à l'échéance du concours. Nous avons présenté notre méthodologie et nos résultats
lors d'un workshop au mois de septembre (1).
Selon vous, quel a été votre atout majeur pour relever ce défi ?
Damien : Face aux autres équipes de participants, je crois que notre atout majeur a été d'avoir une approche
« naïve » orientée efficacité. N'ayant jamais travaillé sur des problèmes liés au cerveau au préalable, nous
n'avions aucun a priori en démarrant ce travail. Nous avons appliqué l'expertise que nous avons accumulée
dans d'autres domaines de recherche, comme les réseaux de régulation génétique ou les smart grids, à ce
problème particulier.
Antonio : Grâce au travail de toute l'équipe, nous avons ainsi pu trouver une méthode relativement simple
qui fonctionnait bien et que nous maîtrisions. Un aspect important pour nous était de pouvoir justifier chaque
étape de notre méthodologie.
Au delà de ce concours, les organisateurs ont-ils un but précis ?
Damien: Le but ultime ou le rêve à long terme pour de telles recherches est certainement de pouvoir un jour
mettre un casque sur la tête des gens, d'être capable de mesurer leur activité cérébrale et de reconstruire la
structure du réseau des neurones sous forme informatique.