Contrôle du cycle cellulaire I. Généralités Phénomène très précis : quand une cellule mère se divise elle donne deux cellules filles identiques, avec un volume identique à celui de la cellule mère avant son entrée en division. Tout a donc doublé. A. Approches Cellulaires 1) Hybridation Cellulaire Cellules hybrides : ne se forment pas généralement de manière naturelle. Il existe en revanche à certains stades de certaines cellules, des fusions cellulaires. Provoqué artificiellement via : - Petits virus à enveloppe (entourés par un morceau du plasmalemme de la cellule où ils se sont multipliés) qui ont l’aptitude à se coller sur la membrane bio d’une autre cellule. Sendaï permet de faire des hybridations : créer des pontages entre deux cellules permettant la fusion de celles-ci, créant une cellule hybride. - De manière chimique : le Poly Ethylène Glycol (PEG) modifiant la structure chimique des membranes biologiques favorisant la fusion entre deux membranes bio. Dans tous les cas, on obtient des Hybridomes, qui conservent de manière séparé leur information génétique : hétérocaryon (les noyaux ne fusionnent pas). On peut les faire survivre pendant un certain temps. B. Approches Biochimiques Besoin de beaucoup de cellules au même stade du cycle cellulaire en même temps, pour permettre une étude biochimique. C. Approches Génétiques (levures) Saccharomyces cereminae : cellule Bourgeonnante. Elle a une mitose inégale. On lui préfère donc la Schizosaccharomyces pombe : levure fissipare. On obtient deux cellules identiques lors de la méiose. On peut créer des mutants dont l’expression phénotypique est dépendant de la température. Or pour comprendre les mutants il faut les comparer à des levures sauvages équivalentes. Et, avec les levures, lorsque l’on créer un mutant, selon la température à laquelle on le cultive, il va pouvoir exprimer soit un phénotype sauvage, soit le phénotype mutant. Ce sont des températures dites restrictives pour le phénotype mutant, alors que pour le sauvage, c’est une température permicide. II. Données Cellulaires et Biochimiques A. Hybridations cellulaires : les Points de Contrôle 1) S + G1 La cellule dont le noyau étant en phase G1 va entrer immédiatement en phase S et celui en phase S reste en S. Une cellule en phase G1 est donc immédiatement prête à duplique son ADN, mais il doit lui manquer quelque chose, que l’on appeler un « activateur de la phase S ». La frontière G1 – S est marquée par la présence d’un élément chimique appelé activateur de la phase S. 2) S + G2 Le noyau en phase S reste en S et le G2 en G2. Le G2 est donc devenu réfractaire à sa division cellulaire. Donc après une duplication de l’ADN, il est impossible de le dupliquer une seconde fois. Le noyau G2 ne possède pas d’inhibiteur à la duplication, mais simplement une non réponse des cellules en phase G2. L’activateur de la phase S a donc disparu à la fin de celle-ci. 3) G1 + G2 Tout le monde reste comme avant. Ne déclenche pas la synthèse de l’ADN. 4) M+ G1 / S / G2 Dans tous les cas, cela déclenche l’équivalent d’une mitose dans les noyaux au stade G1 / S ou G2. D’abord l’enveloppe nucléaire disparait, puis la chromatine se condense donnant : - G2 = chromosomes à deux chromatides réunit par le centromère. - G1 = chromosomes à une chromatide - S = morceaux d’ADN, ou bien à une chromatide ou encore, partiellement à deux chromatides. Si l’on fait une hybridation d’une cellule en phase M avec n’importe quel autre stade cellulaire, on déclenche l’équivalent d’une mitose dans chacune d’elles. Donc, chaque stade, chaque cellule est susceptible d’entré en division : facteur promoteur de la mitose : MPF. MPF : G2 → M B. Nature chimique du MPF Démontré chez un organisme modèle : Xenopus (crapaud africain). Au cours de son développement embryonnaire, il y a formation d’abord d’une cellule initiale : l’œuf de fécondation (zygote) avec une taille énorme : 1mm. Permet de faire des prélèvements de cytosol sans faire exploser la cellule, mais également de leur injecter des produits. De plus, il possède une particularité biologique : lorsqu’il y a fabrication des gamètes (surtout femelle), il y aura des blocages naturels. Il en existe un à l’entrée de la prophase méiotique au niveau des ovocytes de première génération. On considère qu’ils sont bloqués en G2. Normalement, fait suite un pic de progestérone permettant la reprise de cette mitose. Il existe également un blocage en métaphase de la 2e division, levé par la fécondation. Si on prend du cytosol d’une cellule en mitose et que l’on injecte ce cytosol dans les ovocytes bloqués en G1 ou G2 et l’on achève la division cellulaire. Grace à ce modèle on a montré la chose suivante : quel que soit l’organisme animal ou végétal, du cytosol d’une cellule en mitose provoque l’entrée en mitose de la cellule à laquelle on injecte le produit. Il existe donc un seul facteur responsable de l’entrée en mitose. MPF est donc un facteur universel à tous les organismes vivants. Il ne possède aucune spécificité. On peut également montrer que ce facteur a une variation cyclique au cour d cycle cellulaire. Activité maximale du MPF : au milieu de la mitose : stade métaphase. Augmente son activité au début de la mitose, puis diminution après la métaphase. 1 Kinase (PM=34) = Cdc2=Cdk1 Il s’agit d’un hétérodimère protéique : 1 Protéine(PM=45)=Cycline B =Cdk1 C. Les Cyclines 12aine de protéine Parmi toutes les protéines existantes, il existe une seule famille dont on voit des variations cycliques au cours du cycle cellulaire : Famille des Cyclines. En particulier la Cycline B (PM = 45) A la fin de la mitose, tout comme au départ, on n’en trouve pas, en revanche, concentration est maximale lors de la mitose. Degré d’homologie dans leur structure primaire, en particulier un domaine de 100-150AA CyclineBox Elles sont dégradées par les protéasomes, elles speuvent être chargées donc en ubiquitine. Existe aussi la Boite D (boite de destruction) Tous les membres de cette grande famille peuvent s’associer à la Protéine P34 (Kinase à PM=34) ou bien apparentées. Elles ont étés synthétisées à un moment particulier du cycle cellulaire. Elles vont réguler l’activité des kinases auxquelles elles se lieront. Ce sont des Kinases dépendantes des Cyclines : CdK D. Les CdK Protéines Kinases dont l’activité est dépendant de l’association avec une Cycline. Première kinase dépendant de la présence d’une cycline, est la CdK1 On connait 10-12aine de CdK, mais attention, leur numérotation provient de l’ordre de découverte de celles-ci, et non de leur chronologie. Toutes les CdK ont une particularité qui est de posséder des sites de phosphorylation. (page44) Il existe trois sites de phosphorylation que l’on peut mettre en évidence : - AA en position 161 qui est toujours une Thréonine Phosphorylation activatrice : enzyme devient active, sans cette phosphorylation la kinase ne fait rien, que dalle, nada ! - En 14, une Thréonine, et en 15 une Tyrosine qui peuvent eux-aussi être phosphorylés Phosphorylation inhibitrice. Lorsque ces familles sont triplement phosphorylées, alors la Kinase n’aura pas d’activité. III. Approches Génétiques Mutants Thermosensibles Levure Fissipare : Schizosaccharomyces pombe Toute la nomenclature des gènes et protéines qui leur correspondent, est celle que l’on utilise à propos des Schizosaccharomyces pombe. Une bonne 50aine des mutants intéressent le déroulement du cycle. Une 50aine de gènes interviennent donc dans le cycle. Finalement, le cycle cellulaire peut être considéré comme une succession de phases, et pour qu’une phase n puisse se dérouler, il est nécessaire que la phase (n-1) se soit correctement déroulée. Parmis ces 50 gènes on montre qu’il existe dans ce schéma linéaire, deux points de contrôle, deux étapes clés. - La frontière entre G1 – S est essentielle. - La deuxième est l’entrée en Mitose : G2 – M (C’est le moment où le MPF devient actif) 5gènes sont répertoriés ici, car ils auront un rôle bien précis. Tous ces gènes ont parfois étés identifiés par des laboratoires différents, donc des nomenclatures différentes, normalement, on devrait appeler tous ces mutants, des gènes de type Cdc fabricant des protéines correspondantes, Cdc Cdc2 = CdK1 (p34) Cdc25 CdC13 = Cycline B (p45) Wee1 Nim1 tous de type Cdc, qui expliquent l’activation du MPF IV. Les Mécanismes Moléculaires du Cycle ȻR Point Start et entrée en mitose = découlent de l’analyse des mutants. Sortie de mitose = ne découle pas d’analyse mutant etc… important pour la succession des cycles. A. L’induction Mitotique (schéma milieu p.45) Nécessite du MPF actif. Il existe chimiquement avant l’entrée en mitose, mais il est inactif. Il sera actif lorsque la Kinase P34 pourra exprimer son activité. Pendant la G2, la p34 et la cycline associée au MPF (cycline B) sont rattachés au MPF, qui reste inactif car la p34 est triphosphorylée. (notée p34–P, induisant le Pré–MPF) Activation = déphosphorylation du Pré–MPF, la p34 est déphosphorylée. Ces phosphorylations sont possibles via : - CAK pour le site 161 (activateur) - La Wee1 pour le 15 - Il en existe également une pour le site 14, mais non identifiée. On sait simplement que cette activité kinase et porté par la membrane. Passage d’inactif à actif : déphosphorylation du MPF sur les deux sites inhibiteurs 14 et 15 par l’action d’une phosphatase (Cdc25) qui, pour fonctionner doit elle-même être phosphorylée sur un site différent de celui du MPF par une kinase initiale (activateur) = Polokinase. Une fois le MPF actif, un des substrats du MPF phosphoryle la Cdc25 (autoentretien du système). CAK kinase Protéine elle-même associée à une cycline (Protéine fabriquée pendant le cycle cellulaire, et dont la concentration varie). Nim1 & Wee1 La Wee1 peut-elle-même être phosphorylée, ce qui abolie son aptitude Kinase. Elle le peut soit par le MPF actif (rétro-contrôle), soit par Nim1 (qui est donc globalement un activateur du MPF). B. La Sortie de la Mitose (schéma milieu p.45) Marquée par l’arrêt de l’activité du MPF. La solution la plus simple : plus de MPF. Pour cela, deux solutions : - Les deux constituants disparaissent - L’un au moins disparait On va en effet détruire la Cycline B, donc on ne peut plus parler de MPF. Lorsque le MPF est actif, parmi les substrats qu’il phosphoryle, il phosphoryle également la Cycline B. Pendant la division, il y a une étape importante , qui précède la sortie de la division Passage de la métaphase à l’anaphase. Mise en marche du Complexe APC (Anaphase Promoting Complex) 12aine de sous unité protéique, avec une activité Ubiquitine ligase (E3) NB : E1 et E2 préparent E3 (= activité enzymatique Ubiquitine ligase) Les trois étapes sont nécessaires, mais la plus importante est la 3e Pendant la division cellulaire jusqu’à la métaphase, ce complexe est inactif, dans un état de pré-activation. Pour l’activer, il va falloir une autre protéine, codée par un des mutants de type Cdc, la Cdc20. APC – P + Cdc20 = APC – P – Cdc20 polyubiquitinylation Complexe de cohésine, la protéine Scc1 joue le rôle majeur. Cette protéine pourra être détruite par la séparase, permettant la séparation des deux chromatides sœurs. La sécurine, se verra coller des ubiquitines, permettant son détachement pour le passage métaphase anaphase. Destruction complète du MPF Pré-activé Activé Dégradation Cycline B Fait intervenir le complexe APC MPF actif APC – P + Cdh1 = APC – P – Cdh1 Poly-ubiquitination C. Phase G1 Reste simplement la protéine P34 qui ne peut pas faire entrer les cellules en mitose, seule. D. Passage Phase G1 à S : Point START ou restriction 1) Différents complexes Cycline-CdK Point START chez les Levures. Point de Restriction uniquement chez les mammifères. En sortie de Mitose, la p34 seule est totalement déphosphorylée, car une autre phosphatase, a déphosphorylé la Thréonine en 161. Elle est dans un état inactif. Synthèse pendant la G1 des différentes classes de Cycline. En particulier les D, E et A (ordre chronologique). La D, qui sera dégradée par la suite via les Protéasomes, toujours dans la phase G1. La E, débute au milieu de la Phase G1, avec un taux maximal à la finde G1 et son effondrement jusque disparition pendant la phase S. La A, débute en fin de G1, avec un maximum pendant la phase G2 et disparition eb phase M La cycline B ne débute que pendant la phase S, se poursuit en phase G2 avec un maximum et disparition en phase M. Le plus important ce n’est pas les cyclines elles-mêmes mais bien les Kinases auxquelles elles se lient. D CdK 2, 4, 5, 6 Une même CdK correspond à plusieurs cyclines E CdK 2 A CdK 1, 2 Une même Cycline peut s’associer à plusieures CdK B CdK 1 = p34 = Cdc2 Phase S = duplication AND = ensemble d’enzymes. 2) Substrats phosphorylés : la Protéine RB L’entrée en Phase S = présence d’enzymes néosynthétisées permettant la duplication de l’ADN Facteur universel de transcription : E2F Il existe une famille de protéine, dont l’archétype est RB. Elles ont la propriété de se lier à E2F. CdK2 et Cycline E peuvent s’associer permettant à CdK2 de s’exprimer (si elle est suffisamment phosphorylée). RB est phosphorylée, et ne peut donc plus piéger E2F, qui est donc libre, et va pouvoir se fixer sur des gènes, nécessaire à la duplication de l’ADN. RB mutée : RB n’est donc plus anti-oncogène Risque de RétinoBlastes (cancer rétinien) 3) G1 –pm et G1 –ps : points START/Restriction pm : post mitotique / ps : pré-synthétique Délimite une phase G1 dite précoce d’une phase G1 dite tardive. On sépare ces deux parties via la présence du point START/Restriction. Point START : vocabulaire des levures Restriction : vocabulaire chez mammifères Chez les levures : taille suffisante des levures, qui pourront se couper en deux. Chez les Mammifères : Point à partir duquel plus besoin de facteurs de croissance. Présences de cyclines particulières C et E. Quantité suffisante de CdK pour avoir des protéines RB phosphorylées 4) Les CKI Inhibiteurs des différentes CdK, et donc une deuxième voie de régulation du contrôle du cycle cellulaire. Empêcher l’activité de la CdK correspondante et donc la phosphorylation d’un certain nombre de substrat. Les protéines p15 / p16 s’associent à CdK 4 – cycline D et CdK 6, les bloquant en phase G1. Les CdKI p21, 24, 27 se fixent sur la CdK2-Cycline E en phase S. P24 intervient également sur CdK2 en déphosphorylant celle-ci. Ces inhibiteurs peuvent soit empêcher l’activité de la CdK en la déphosphorylant ou en ajoutant une protéine. 5) Substrats de p34cdc2 active Morphologiquement, ce qui se déroule pendant la mitose est conséquence de p34. - L’histone H1 : modification par phosphorylation de ce dernier entrainant la condensation de l’ADN. - Les Lamines : (disparition de la lamina : disparition de l’enveloppe nucléaire) - Anneau contractile de division : favorise via la phosphorylation d’une autre protéine, les interactions actine-myosine. - Phosphorylation des ARNp de type II : inhibe leur action - TFIIB : phosphorylé : diminuant la transcription des ARNm - EF1 : action négative sur la photosynthèse