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Ce travail vient appuyer l’action départementale en matière de continuités écologiques et de
biodiversité en général, à travers notamment le Schéma des Espaces Naturels Sensibles (ENS),
adopté en 2001, qui prévoit de relier les grands espaces naturels entre eux.
L’objectif de l’étude, confiée au bureau d’études Biotope, est de mettre en évidence les différentes
composantes du réseau écologique départemental afin d’en évaluer les interactions, la
fonctionnalité et les potentialités de restauration et de renaturation. Toutes les étapes de l’étude ont
été établies et validées en concertation avec la Direction de l’environnement et du
développement durable du Conseil général des Hauts-de-Seine et le comité de suivi mis en place.
Après une année d’étude et la validation par les comités technique et de pilotage, le réseau
écologique des Hauts-de-Seine résulte de l’assemblage cohérent, fait à partir de choix
méthodologiques, de sous-trames (compartiment écologique) composées de cœurs de nature
(réservoirs de biodiversité) et de corridors écologiques les reliant ou répondant aux déplacements
d’espèces supports.
Les cœurs de nature (réservoirs de biodiversité) accueillent, par définition, une grande diversité de
peuplement faunistiques et floristiques et servent de lieu de vie et d’échanges pour la faune. Or
pour que ces espaces soient bien conservés et fonctionnels, ils nécessitent d’être vastes, d’avoir des
stades de végétation diversifiés notamment pour le milieu forestier et d’être bien connectés. Sans
corridors écologiques fonctionnels, les populations animales et végétales régressent et disparaissent.
Sur l’aire d’étude qui englobe le département et une zone tampon de 5 km, 72 cœurs de nature
ont été identifiés répartis en trois catégories : « forestier, humide et ouvert ». 25 cœurs de nature
(CDN) concernent le département. Dans les Hauts-de-Seine, plus de 60% des CDN sont identifiés
dans le compartiment forestier, les autres cœurs de nature se répartissent de manière égale entre
les compartiments « ouverts » et « humides ».
Tous les CDN d’intérêt majeur et élevé sont compris dans des périmètres d’inventaire, de protection
et/ou de maîtrise foncière (ZNIEFF, ENS, parcs départementaux).
Cette étude met en évidence dans un premier constat le rôle des cœurs de nature d’intérêt majeur
des Hauts-de-Seine aux différentes échelles :
- A l’échelle du département, ce sont de véritables cœurs de nature fonctionnels. Leur maintien
est une nécessité pour garantir la pérennité génétique et l’évolution des espèces au sein des
Hauts-de-Seine. Si certains s’autosuffisent, l’étude montre que d’autres sont en cours d’isolement
au vu du calcul des capacités de dispersion des différentes espèces.
- En Ile-de-France, il existe un arc de biodiversité remarquable allant du Vexin occidental à la
Bassée en passant par les boucles de la Seine, les forêts de Rambouillet et des Yvelines. L’arc
boisé du département des Hauts-de-Seine composé de 4 cœurs de nature d’intérêt majeur
« Forêt de Meudon et ses lisières », « Forêt de Verrières et aval de la vallée de la Bièvre », « Forêt
de Fausses-Reposes, Parc de Saint-Cloud et leurs lisières » et « Forêt de La Malmaison, vallon des
Gallicourts, et parc de La Jonchère » constitue à l’échelle de la région Ile-de-France une frange
et une barrière physique qui protège de l’urbanisation cet arc de biodiversité remarquable
présent principalement dans les départements limitrophes.
Cependant de fortes pressions pèsent sur l’habitat principal : la forêt. L’habitat forestier s’est
morcelé au fil des siècles. Plus de 1 510 km de routes traversent les forêts. Ainsi, les massifs dont la
surface est inférieure à 100 ha représentent 98,5 % du nombre total d’unités forestières (données
IAURIF). Agir sur la préservation des cœurs de nature des Hauts-de-Seine aura un effet positif sur les
enjeux régionaux.
Les cœurs de nature font partie du patrimoine naturel du département et de la région et
nécessitent une gestion écologique et une préservation au titre des raisons suivantes :
écologiques, vis-à-vis des «cœurs» de nature remarquable dont la préservation nécessite qu'ils
soient reliés par des corridors écologiques et, pour chacun d'eux, entourés d'un écrin de nature
"ordinaire" ; le sujet de cette étude.
éthiques, comme pour la nature remarquable, à travers la nécessité de léguer aux futures
générations un patrimoine biologique fonctionnel ;