HISTOIRE en classe de Quatrième

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HISTOIRE
en classe de Quatrième
AVERTISSEMENT
Les feuilles qui suivent n’ont pas la prétention d’être un condensé de l’histoire de l’Occident
entre le XIe s. et 1750. Il s’agit simplement de donner aux élèves de 4e un support de notes
dans le cadre du cours d’Histoire. Du reste, les élèves verront rapidement que ces pages sont,
dans une large mesure, inspirées du manuel d’Histoire de R. NOEL et O. SUDAN, Racines du
futur, t. II : du XIe s. au XVIIe s., Bruxelles, 1991, coll. Didier Hatier). A plusieurs reprises,
des références de document sont mentionnées dans le texte. Ces références sont relatives au
manuel.
Il est évident que
- la matière ne sert que de support pour réaliser des taches (compétences) mises
en œuvre durant l’année.
- les notes qui suivent ne sont qu’un support (et non la matière dans son
intégralité). Il convient dès lors de constituer des synthèses à partir des prises de
notes, du manuel et de ces feuilles.
- les chapitres qui sont sélectionnées ici ne donnent pas un aperçu complet de
l’histoire de la période considérée. Il est utile de rappeler que dans le cadre d’un
cours d’histoire, il faut faire des choix et donc renoncer à étudier tel ou tel aspect
d’une période.
HISTOIRE en classe de Quatrième
PLAN DU COURS.
Introduction
Rappel des grands jalons de l’Histoire
I.
L’Europe et le monde entre 1000 et 1500
1. Villes et campagnes dans l’Occident médiéval
2. Les relations entre l’Occident chrétien et l’Islam
II.
L’Europe et le monde entre 1500 et 1750
1. Humanisme, réformes religieuses et grandes découvertes (XVe – XVIe s.)
2. Société et pouvoir sous l’ancien Régime (XVIIe – XVIIIe s) : permanences et mutations, y
compris la contestation des Lumières.
TABLE DES MATIERES
PREMIERE PARTIE : L’EUROPE ET LE MONDE ENTRE 1000 ET 1500 ......................................3
CHAPITRE 1. villes et campagnes dans l'occident médiéval ............................................................3
§1. L'Occident médiéval vers l'an mil: croissance et crises............................................................3
§2. Le monde des campagnes au Moyen Age.................................................................................4
§3. Le monde des villes au Moyen Age..........................................................................................7
§4: L'exercice du pouvoir dans l'Europe médiévale .......................................................................9
§5. L'art médiéval en Europe occidentale .....................................................................................13
§6. Le XIVe s.: temps d'épreuves. ................................................................................................15
CHAPITRE 2. les relations entre la chrétienté et l'islam..................................................................17
§1. Les sources de tensions : les croisades ...................................................................................17
§2. Les sources d'enrichissement: les contacts entre la chrétienté et l'Islam. ...............................18
DEUXIEME PARTIE: L'EUROPE ET LE MONDE ENTRE 1500 ET 1750.....................................19
CHAPITRE 1 . Humanisme, réforme religieuse et grandes découvertes ( XVe – XVIe s.) ............19
§1. La renaissance en Occident.....................................................................................................19
§2. Les grandes explorations et la relance de l’Europe ................................................................21
§3.Diversité et déchirures dans la chrétienté : Réforme et Contre-réforme..................................22
CHAPITRE 2. Société et pouvoir dans l’Ancien Régime ................................................................24
§1. L'exercice du pouvoir dans l’Ancien Régime.........................................................................24
§2. La société d’Ancien Régime (en construction).......................................................................26
§3. Le siècle des Lumières............................................................................................................26
§4. L'art baroque et le Classicisme ...............................................................................................29
PREMIERE PARTIE : L’EUROPE ET LE MONDE ENTRE 1000
ET 1500
CHAPITRE 1. VILLES ET CAMPAGNES DANS L'OCCIDENT
MEDIEVAL
§1. L'Occident médiéval vers l'an mil: croissance et crises.
I.
Des siècles de progrès.
Aux alentours de l'an mil, on constate une augmentation de la population. La taille des
agglomérations a tendance à gonfler. De nouveaux bourgs sont fondés.
Les besoins alimentaires augmentent également. Il faut donc augmenter les surfaces cultivables.
Toute cette croissance modifie profondément les paysages de l'Occident médiéval: on entame sur les
bois, on défriche et l'homme implante des champs et des prés (doc.6, p. 21).
Ce mouvement de déboisement est encadré par la noblesse et par l'Église (surtout les abbayes) [doc.
7, 9 p. 22 et 11, p. 23). Toute cette activité permet de rénover et de moderniser, surtout les édifices
religieux (qui sont le centre des villages) doc. 4, p. 20).
Enfin, ce mouvement de progression s'essouffle à partir du XIIIe s., peu de terres restent à défricher.
La pression démographique génère des pénuries et du chômage (doc. 3, p. 28).
II.
Énergie et outillage: un monde rural.
1. Outils agricoles
a. Outils à main: généralement en bois, on y ajoute parfois une pièce métallique (pioche, houe,
faucille,...).
b. Araire: gratte le sol sans profondeur et sans retourner la terre (inefficace dans les sols
argileux).
c. Charrue (à partir du XIIIe s.): elle retourne le sol; avec quelques améliorations, elle permet de
gagner du temps et augmente l'efficacité. (doc.9, 10 et 11, p. 30)
2. Moulins.
a. à eau (doc. 12 et 14, p. 30): ce type de moulin existe déjà sous les Carolingiens et se répand
partout vers 1100.
- on utilise l'énergie hydraulique grâce à la roue à aubes
- on peut produire de l'huile, de la farine, teinture de draps,...
b. à vent: rares avant 1200, ils sont implantés près des côtes ou aux endroits exposés.
III.
Les travaux des champs.
1. On varie les semis (blé, orge, avoine, fèves et pois) -> diversification des cultures et
organisation des rotations (doc.16, p. 31).
2. Traditionnellement, on récolte une année et on laisse se reposer la terre l'autre année (jachère).
Dans le Nord-ouest de l'Europe, les agriculteurs font tourner les cultures toutes les trois années,
par ex. blé, orge, jachère (doc. 15, p. 31).
3. Certains agriculteurs sèment plus serré et défoncent les terres en jachère; enfin, les exploitants
se regroupent pour assoler leurs champs par bloc.
4. Les rendements.
a. les progrès se diffusent avec lenteur et inégalité
b. les rendements sont fluctuants (mauvaise année = année de disette). Les hommes restent
donc à la merci du mauvais temps.
IV.
Les échanges et les voies de communication.
Malgré l'isolement et les moyens de communication rudimentaires, les contacts existent, entre les
agglomérations, les régions, les pays, voire des contrées très éloignées.
1. Le commerce régional : les échanges commerciaux, qui n'ont jamais cessé, se déroulent
essentiellement sur les marchés. La diffusion commerciale n'excède pas 20-30 km. et l'on
commercialise surtout des produits maraîchers ou de l'artisanat. Quelques centres émergent du lot et
organisent le commerce sur de plus vastes étendues comme Bruges (doc. 13, p. 24 et 16, p. 25).
2. Les échanges au lointain: plusieurs régions se développent.
a. Les ports d'Italie: d'abord Gênes et Venise: les Génois et les Vénitiens concentrent l'arrivée
des biens provenant d'Asie et de Méditerranée orientale. Leurs affaires tournent autour des
produits de luxe (épices, soieries, pierres précieuses,...).
b. La Flandre: cette région produit essentiellement de la draperie . Elle développe ses ports pour
en faire des centres d'échange.
c. Les ligues hanséatiques (fin XIIe s.) : les ligues sont en fait une association de villes et de
cités portuaires allemandes implantées sur les côtes de la mer Baltique; elles développent le
commerce dans le nord de l'Europe (de Bruges à Riga) et se spécialisent dans les produits du
nord: bois, fourrures, peaux, poissons, blé, fer,... contre du vin, du sel, de l'étain, des draps,...
d. Les foires de Champagne : situées entre l'Italie et la Flandre, des foires s'organisent
périodiquement. C'est là que viennent s'approvisionner des marchands étrangers.
3. Les moyens de transport et de communication
a. Routes, fleuves, mers.
- les routes: essentiellement, les anciennes voies romaines constituent la majorité des routes
terrestres; elles sont mal entretenues et dangereuses. Elles ne permettent que les déplacements
de courte distance et d'objets légers.
- les fleuves: dès qu'un cours d'eau le permet, on l'utilise comme moyen de transport sauf
durant les périodes de crue ou de sécheresse.
- les mers: on les utilise pour les transports internationaux (plus sûres que les routes
terrestres et plus grande quantité de fret).
b. Les navires.
- Types de navires:
• en Méditerranée: on utilise encore la galère antique dirigée par deux rames-gouvernail
et propulsées par des rameurs ( ± 200). C'est un bateau lourd avec un fort tirant d'eau.
• en Mer du nord: les bateaux sont à fond plat et maniés avec un nombre restreint de
rameurs et des voiles. Ce sont des bateaux rapides, ils naviguent près des côtes et
remontent les estuaires.
- Innovation: au XIIIe s., les navires sont équipés du gouvernail d'étambot, placé dans l'axe
du navire. Il permet de naviguer plus facilement et plus précisément.
§2. Le monde des campagnes au Moyen Age
La société médiévale est basée sur trois groupes (société tri-fonctionnelle) qui s’enracinent dans les
groupes gallo-romains du haut Moyen Age :
• les oratores ("ceux qui prient") protègent la société en tentant de rendre la divinité
bienveillante. = clergé.
• les bellatores ("ceux qui se battent") défendent la société contre les agresseurs extérieurs et
intérieurs = noblesse.
• les laboratores ("ceux qui travaillent") fournissent à la société de quoi vivre et se développer =
le reste de la société.
I.
Le monde rural
1. La société médiévale est essentiellement rurale (doc.5/p.41).
a. 90 % des gens vivent à la campagne
• la majorité des villages compte entre 50 et 200 habitants.
• on se regroupe soit autour de l'église, soit autour du donjon seigneurial.
b. Le village: il est le centre des solidarités et de la vie en commun
• les agriculteurs doivent s'organiser ensemble pour les cultures ou l'élevage.
• l'usage des bois nécessite une entente entre le seigneur des lieux et les habitants.
2. Les "communs habitants" (doc. 3, p. 40).
a. Les serfs (doc. 12, p. 43): ils n'ont aucune liberté, ils sont totalement soumis à leur seigneur.
b. Les manants: ils sont constitués essentiellement de paysans. A partir du XIIe s., les
communautés villageoises s'organisent mais restent sous l'autorité du seigneur.
c. Des écarts sociaux importants:
- les laboureurs: sont les paysans les plus fortunés, ils disposent d'un attelage (bœufs ou
chevaux), des terres.
- les manouvriers: ils n'ont presque rien sinon quelques outils et leurs mains !
- les pauvres (± 30%): ils vivent dans la misère (travail saisonnier) et la mendicité.
II.
Le monde de la noblesse
1. Qui appartient à la noblesse ?
a. l’origine : les bellatores, ceux qui se battent, donnent leur sang pour la communauté.
b. Au fil du temps, les combattants, bénéficiant de privilèges, vont transmettre leurs prérogatives
de façon héréditaire. Une classe sociale (les familles nobles) se crée progressivement.
2. Le lieu d’habitation : le donjon.
a. La motte féodale : si elle n’est pas
construite sur une élévation naturelle, la
d. A partir du XIIe s., on remplace le bois
par la pierre tant pour le donjon que pour
maison seigneuriale est entourée par un
la palissade. (doc. 19, p.45)
fossé. La terre excavée est reportée en
forme de motte. (doc. 14, p. 44)
b. Au Xe s., la construction, placée sur
l’élévation, est en bois et est protégée par
une palissade.
c. Au XIe s., on élève la construction ;
elle prend la forme d’un donjon (doc. 20,
p. 45).
3. La fonction seigneuriale : la seigneurie réservée à la caste des nobles (doc.8, p.42).
a. Dès le Xe s., excepté dans le Saint Empire germanique, le pouvoir seigneurial devient
de plus en plus puissant par rapport au monarque et impose des droits à son profit (droits
seigneuriaux*).
b. Le seigneur possède deux prérogatives:
- le pouvoir de contrainte: il commande, juge et châtie sur ses terres; toutes les
personnes sont sous son autorité.
- il détient le droit de taxe et de réquisition sur ses serfs et ses tenanciers, mais
également sur toute personne passant sur son territoire. (doc. 10, p. 42)
4. La vassalité
a. Introduction : le lien vassalique unit deux personnes de même rang ; ce sont deux
nobles.
b. La cérémonie de l’hommage. (doc. 17, p. 44)
- d’abord, chacun montre de façon symbolique sa volonté d’engagement vis-à-vis de
l’autre. Le vassal s’agenouille, les mains jointes. Le suzerain, prenant les mains jointes
dans les siennes, le relève. Ils s’embrassent en signe d’union.
- ensuite, le vassal proclame en parole son engagement exclusif envers son suzerain ;
proclamation sacrée (faite sur l’Evangile, la Bible ou des reliques de saints).
- enfin, le suzerain, à son tour, s’engage en donnant un fief* comme investiture.
c. Les droits et devoirs :
Devoirs
Vassal
Suzerain -
Droits
Fidélité exclusive
= devoirs du suzerain du
Conseil
Ost
part de la dote de la fille du suzerain
rançon en cas de capture du suzerain
Fidélité
= devoirs du vassal
Protection
Assure la vie et le rang de son vassal
en donnant un fief. (doc. 18, p.44)
III.
Le monde monastique.
1. Introduction : quelques généralités
a. Le fondateur du monachisme est saint Benoît (480-547).
b. Durant le haut Moyen Age., les monastères sont les seuls lieux de conservation du
savoir (bibliothèque, scriptorium, école monastique) et de l’écriture. Cela reste en partie
vrai jusqu’au XIVe s.
c. Les abbayes s’implantent dans des lieux reculés, isolés, selon la règle de saint Benoît.
d. La vie monastique est communautaire et s’organise selon une règle, écrite par le
fondateur.
e. Une journée d’un moine est divisée en 3 parties égales, mais non successives : 8 h. de
prière, 8 h de travail et 8 h de repos.
2. Plan d’une abbaye (doc. 32, p. 48)
Le cloître* est le centre de l’abbaye : tous les autres bâtiments y aboutissent : l’église
abbatiale, la salle capitulaire, réfectoire, bibliothèque, … A l’extérieur de la « clôture »,
réservée aux moines, on construit les bâtiments servant au fonctionnement de l’abbaye
(étable, ferme, moulin, boulangerie, hôtellerie, …).
3. Les réformes monastiques
Plusieurs monastères vont perdre progressivement l’idéal de St. Benoît. Dès lors, le besoin de
réformer le monachisme traditionnel va s’imposer dès le XIe s. Nous en retiendrons deux :
a. la réforme clunisienne: Cluny, abbaye située en Bourgogne va adapter, au XIe s., la
vie du moine en la centrant sur la liturgie et la prière et en conservant la règle
bénédictine. En moins d’un siècle, Cluny est au centre d’un « empire » monastique
européen (doc. 27, p. 47). Mais la dérive guette : rien n’est trop beau pour magnifier
Dieu; les architectes, les sculpteurs, les orfèvres, les copistes,… tous rivalisent pour
réaliser les plus belles œuvres d’art. Dans ce climat somptueux, l’idéal de pauvreté finit
par s’estomper. La réforme clunisienne finit par se pervertir (doc. 33, p. 49).
b. la réforme cistercienne : A l’extrême fin du XIe s., Bernard de Molesme fonde un
monastère dans un lieu marécageux et isolé, au sud de Dijon : Cîteaux (doc. 28, p. 48).
En 1112, Bernard de Fontaines (St. Bernard) arrive à Cîteaux et insuffle un vent
nouveau. Bernard veut revenir à la stricte application de la règle de St. Benoît : se
retrancher loin du monde, derrière un mur de silence. Indépendant du monde extérieur, il
veut vivre l’idéal de pauvreté et de prière. Les premières années se passent dans
l’effervescence du renouveau cistercien. De nombreux monastères, construits dans un
style sobre et dépouillé, apparaissent se ralliant à la réforme de St. Bernard. Mais le
succès finit par corrompre la ferveur des débuts. Devenant rapidement propriétaires
d’immenses terres, les abbayes cisterciennes représentent dès la fin du XIIe s. une
richesse considérable.
cloître : partie d’un monastère interdite aux profanes et fermée par un enceinte, contiguë à
l’église abbatiale et comportant une galerie encadrant une cour ou un jardin. Par extension : le
monastère lui-même.
§3. Le monde des villes au Moyen Age
I.
Le renouveau des villes au Moyen Age
1. La ville, entre l’Antiquité et le XIVe s., a connu une période de régression : le nombre
d’habitants diminue, la surface urbanisée se contracte, l’activité économique ralentit.
2. L’implantation des villes dès l’Antiquité n’est pas laissée au hasard (doc. 37, p. 50): une
route importante, un carrefour, une voie fluviale, un confluent, l’embouchure d’un fleuve, la
proximité d’une colline fortifiée,… Bref, des éléments naturels qui favorisent le commerce et
la défense.
3. Dans nos régions quelques villes émergent : en Flandre, Brugge et Gent ; chez nous,
Dinant, Huy, Liège. En Italie du nord, de nombreuses villes connaissent un essor formidable :
outre Venise et Gênes, Pise, Florence ou encore Milan deviennent des centres économiques et
culturels.
4. A partir de la fin du XIIIe s., les villes commencent une lente rénovation et accroissent
leur population. Cette évolution n’a pas cessé depuis lors.
II.
L’urbanisme (doc. 41, p. 51)
1. les vielles villes (avant le XIVe s.). La structure urbaine n’a pas d’ordre : les rues
s’enchevêtrent. Les quartiers d’époques différentes se superposent les uns à côté des autres.
Les rues sont étroites, obscures, sales et sinueuses.
2. Les nouveaux quartiers (à partir du XIVe s.). Ils sont construits de façon plus
géométrique : on rend les rues plus larges, rectilignes (pour favoriser le travail des pompiers
en cas d’incendie) et sont pavées. La nouvelle ville, avec son église ou sa cathédrale, ses
marchés, ses nouveaux ponts ou chez nous son beffroi (doc. 40, p. 51) fait la fierté de ses
bourgeois.
3. Le dynamisme urbain contraint les responsables urbains (échevins) à construire des
nouvelles fortifications plus loin du centre. Parfois, il faut une troisième ligne de fortifications
voire une quatrième.
III.
Les franchises et privilèges (doc. 45, p. 52)
1. Durant le haut Moyen Age, c’est le seigneur qui a la tutelle sur la ville, il la protège, mais
la contrôle. La ville a des difficultés à prospérer sans liberté.
2. Au XIIIe s., les bourgeois négocient avec le seigneur des libertés et des droits précis
applicables à l’intérieur de l’enceinte de la ville.
- libertés personnelles
- libertés des biens moyennant une unique taxe
- autonomie de gestion de la ville (sur le plan administratif, fiscal, politique)
- indépendance économique
- responsabilité de défense.
IV.
Les classes sociales.
Malgré les libertés acquises, les gens des villes ne vivent pas dans une démocratie : il existe
des différences sociales très importantes reproduisant les inégalités des campagnes.
1. les notables: Marchands riches ou cadets de familles nobles ayant réussis dans les affaires,
ils habitent dans de grosses maisons (hôtels) en pierre. Ils vivent du commerce international et
monopolisent les fonctions publiques (échevinat, justice,…).
2. les gens de métier : Organisés en association professionnelle (ou corporation*), ils
cherchent à préserver la qualité des produits et à se préserver de la concurrence. Les
corporations sont également hiérarchisées : les maîtres, expérimentés, dirigent un atelier ; les
compagnons, ouvriers spécialisés, ils sont salariés ; enfin, les apprentis se forment auprès des
compagnons. Au XIIIe s. et surtout au XIVe s., des tensions opposent de plus en plus
violemment les maîtres et les compagnons, trop souvent mal payés.
V.
La ville : un nouveau centre intellectuel
1. Jusqu’au Xe s., ce sont les abbayes qui concentrent l’activité intellectuelle. Au XIe s., les
écoles cathédrales (formant les prêtres liés à l’évêque) vont également posséder des
bibliothèques et des écoles.
2. A la fin du XIIe s. et au début du XIIIe s., quelques grandes écoles se constituent en
corporation de « maîtres et étudiants » : l’université est née.
a. Elle est divisée en facultés :
- la faculté es Arts, obligatoire, propose 2 grandes filières de cours issus de
l’Antiquité : le trivium (grammaire, auteurs, nombre) et le quadrivium (logique,
géométrie, sc. naturelles, astronomie).
- les facultés spécialisées en Théologie (Paris Sorbonne), en Droit (Bologne en Italie)
et en Médecine (Salamanque en Espagne)
b. Elle adopte une nouvelle façon de réfléchir (doc. 50, p. 54) et de savoir : poser
clairement les questions, classer correctement le savoir, discuter les hypothèses en
argumentant logiquement (méthode scholastique* développée par Abélard)
VI.
Les ordres mendiants implantés en ville
Avec l’expansion urbaine, de nouvelles communautés religieuses apparaissent. A l’idéal de
silence et d’isolement monastiques, ces nouveaux ordres optent pour s’immerger dans
l’agitation urbaine en vivant d’aumône et de leur travail.
On distingue deux types d’ordres urbains : les ordres prêcheurs et les ordres mendiants.
1. les ordres prêcheurs : se spécialisent dans la prédication et la lutte contre les hérétiques.
2. A la suite de St. François d’Assise et de Ste. Claire, les frères et sœurs mineur(e)s se
détachent de tout pour rencontrer le Christ au travers des misères des humbles gens ; ils
s’occupent d’hospices (anciens hôpitaux), de léproseries, d’orphelinats, de lieux d’accueil
pour les pauvres …
§4: L'exercice du pouvoir dans l'Europe médiévale
A. Le pouvoir monarchique en Europe entre le XI e - XIVe s. (le cas du SaintEmpire germanique, de la France et de l’Angleterre) - (Doc. 3, p. 58).
Introduction
1. Partout en Europe, le pouvoir politique est détenu par un roi dès le haut Moyen Age.
2. La réalité est pourtant fort diverse: dans certains pays, le roi (ou l’empereur) règne en
maître, dans d’autres contrées, le pouvoir royal est symbolique; ce sont les princes et, de
manière générale, la noblesse qui exerce le pouvoir sur des territoires bien délimités (doc. 1,
p. 58).
I.
Grandeur et chute du Saint Empire germanique.
Le pouvoir de l’empereur allemand va connaître une période de croissance suivie d’un lent
affaiblissement.
Au IXe s., le territoire de l’empire est énorme puisqu’il va de Hambourg à la plaine du Pô en
Italie du Nord.
1. La dynastie des Saxons: Otton 1er (912-973).
a. Otton va centraliser le pouvoir impérial face aux princes allemands.
b. L’empereur s’allie avec les évêques et des non-nobles. La couronne impériale tend à
devenir héréditaire.
2. La dynastie des Saliens: Henri IV (1056-1106).
a. Henri IV, arrivé au sommet du pouvoir, va connaître le premier déclin. L’empereur
veut avoir un droit de regard sur la nomination des évêques (investiture). Le pape refuse
et excommunie l’empereur en 1075. Le conflit est ouvert (doc. 6, p. 10). Le pouvoir
impérial va fortement diminuer puisque les princes vont profiter de cette querelle des
investitures pour limiter le pouvoir de l’empereur.
b. Henri V sera obligé de reconnaître le pouvoir de nomination des évêques par le pape
(Concordat de Worms - 1122). Enfin, en 1125, la couronne se retrouve dans les mains de
40 grands princes (électeurs) qui ont le choix de l’empereur.
3. La dynastie des Hohenstaufen: Frédéric Ier Barberousse (1152/1155-1190) et Frédéric II
(1212/1220-1250) comparer les doc. 5, p. 60 et le doc. 9, p. 61).
a. L’empereur élu en 1152, Frédéric Ier a l’intelligence du pouvoir. Il met au pas les
grands, mais s’associe avec les plus puissants (les princes d’Empire). Il en fait ses
vassaux. Il est donc à la tête de la féodalité allemande. En outre, il favorise les villes.
Pour justifier son autorité, il s’appuie sur le droit romain (droit impérial). Frédéric Ier se
veut être le chef de la justice suprême, détenir le monopole de la levée des impôts, de la
sécurité des routes et des biens publics.
b. Frédéric II, petit-fils de Frédéric Ier, se sent plus italien et délaisse l’empire
germanique. Attiré par les arts, il s’installe à Palerme (Sicile). Les Grands en profitent
pour obtenir des concessions au pouvoir. A sa mort en 1250, l’empire est complètement
morcelé.
II.
La progressive ascension du pouvoir royal en France. (doc. 11, p. 62)
1. Les premiers Capétiens (987-1180).
a. En théorie, le roi fait l’unité du royaume. En pratique, la fin de la dynastie
carolingienne a affaibli considérablement le pouvoir royal. Quand Hugues Capet
remplace le dernier carolingien en 987, le territoire royal est très limité (voir la première
carte du document 2). Le reste de la France est passée sous l’autorité des princes.
b. Progressivement, les Capétiens s’appuient sur le prestige du sacre, l’alliance des
évêques et le système vassalique. Leur territoire s’accroît régulièrement.
2. Le règne de Philippe Auguste (1180-1223).
Philippe Auguste est un roi énergique qui poursuit les félons (vassal qui trahit la foi due à
son seigneur) et confisque leurs fiefs. Dès lors, il s’attaque au roi d’Angleterre, Jean sans
Terre, qui détient toute la France atlantique et qui s’alliera rapidement avec la haute
noblesse française. Entre 1204 et 1220, Philippe Auguste reprend la Normandie, le Maine
et l’Anjou et met au pas la noblesse, grâce, entre autres, à sa célèbre victoire à Bouvines
(1214) où il défit les armées coalisées du roi d’Angleterre et des nobles du nord de la
France.
3. La continuité de Saint Louis IX (1226-1270).
a. Louis IX incarne la justice et les réformes (doc. 15, p. 64) puisqu’il réorganise la
justice et reste sensible aux causes des plus faibles. En outre, il perfectionne les
organismes judiciaires. Par ailleurs, les décisions royales, de plus en plus complexes, sont
attribuées à des organes spécialisés: Le Conseil s’occupe des questions générales et de la
politique; le Parlement traite de la justice. A la fin du XIIIe s., les finances sont prises en
charge par la Chambre des Comptes.
b. Après avoir conquis l’Auvergne, il laisse à ses successeurs la tâche d'augmenter le
domaine royal.
III.
Les irrégularités anglaises.
1. La période normande.
a. Jusqu’au XIe s., l’Angleterre est dominée par les Saxons puis par les Danois. Le
royaume est peu peuplé.
b. En 1066, Guillaume de Normandie hérite de la couronne anglaise. Contesté, il devient
roi après la bataille d’Hastings en 1066 (doc. 16, p. 64). Guillaume le Conquérant trouve
un royaume déjà bien organisé juridiquement et administrativement. Il impose le système
vassalique dont il est le sommet. En 1086, il décrète aussi l’obligation de déclarer ses
biens. Cette déclaration sera consignée dans le Domesday book ( le livre du Jugement
dernier).
c. Le pouvoir semble difficile à tenir. Seule la personnalité du roi détermine l’exercice de
ce pouvoir.
2. La dynastie des Plantagenêts.
a. Les Normands ont souvent écartés les autochtones des responsabilités politiques. En
1135, les Normands n’ont pas d’héritier direct. Suite à une guerre de succession, c’est
Henri II Plantagenêt, comte d’Anjou, qui montre sur le trône. Il contrôle l’Angleterre,
l’Anjou, la Normandie, le Bordelais et l’Aquitaine. Bien qu’autoritaire, il réforme
l’administration: le Conseil privé pour la politique, l’Échiquier pour gérer
l’administration et les finances et les Bancs pour la justice.
b. Le fils d’Henri II, Richard Cœur de Lion, règne peu de temps puisqu’il part pour les
Croisades, est fait prisonnier et meurt hors de son royaume. Jean, son frère, assure
l'intérim mais exerce un pouvoir tyrannique. C’est l’époque de Robin des Bois. Après la
défaite de Bouvines, il doit négocier et concède en 1215 la Grande Charte (doc.23, p.
67). Cette charte interdit l’arbitraire et les arrestations sans jugement, impose un contrôle
du Commun Conseil pour la levée de l’impôt. Ce Commun Conseil devient vite un
Parlement qui vote l’impôt et participe à l’élaboration des lois. On y trouve des nobles,
des ecclésiastiques et des représentants des villes et des bourgs.
B. Le pouvoir monarchique en Europe (XIVe - XVe s.)
E
ntre le XIVe et le XVe s., les grandes puissances européennes vont connaître des
oppositions et des rivalités. Dans le même temps, des équilibres se brisent: l'empire
byzantin s'effondre en 1453 sous les coups de boutoirs des Turcs; l'Église qui marqua
le Moyen Age de son empreinte semble maintenant divisée et la papauté se discrédite dans
l'Église et au regard des Puissants. Certains grands princes, des royaumes de seconde zone
tentent dès lors de forcer le destin et de s'imposer comme nouvelles puissances.
I.
Opposition entre la France et l'Angleterre: la guerre de 100 ans (1337-1453).
La guerre de cent ans prend racine avant tout dans un conflit dynastique et de succession.
Philippe le Bel n'a pas de descendance masculine directe. Deux personnes peuvent prétendre à
la couronne de France: d'un côté, Philippe de Valois, fils du frère de Philippe le Bel, de l'autre
Édouard III, roi d'Angleterre dont la mère était la fille de Philippe le Bel. En France, on refuse
la transmission de la couronne royale par les femmes. Édouard III est donc écarté de la
succession alors qu'il est dans la droite ligne des rois de France (cfr. tableau généalogique cidessous). Personne ne veut céder et la guerre est inévitable. Les premiers combats tournent à
l'avantage écrasant de l'Angleterre: à L'Écluse (1340), la France perd sa flotte. Au début du
XVe s., le roi de France ne contrôle plus que ses territoires au sud de la Loire. La situation
devient même critique après la bataille d’Azincourt durant laquelle les Français sont décimés
par les archers anglais (doc. 9, p. 85). Le roi de France trouve une alliée étonnante en la
personne de Jeanne d'Arc (1412-1431) qui prendra la tête de la résistance face aux Anglais.
La victoire sourit à nouveau aux Français qui chassent les Anglais hors de France en 1453.
Durant plus d'un siècle, de nombreuses régions de France vont connaître l'occupation de
troupes hostiles aux populations, pillant les récoltes, tuant pour un rien, terrorisant les
populations (doc. 10, p. 85).
II.
Le déclin de la puissance politique du pape et du saint Empire germanique.
La première moitié du XIVe s., marque la fin des prétentions papales d'une part sur l'exercice
du pouvoir dans le Saint Empire germanique et d'autre part sur le droit de légitimer les autres
monarques. Malgré les résistances de Boniface VIII, le rôle de l'Église va s'estomper. En
1356, la Bulle d'or écarte définitivement l'Église de l'élection au pouvoir impérial. Par
ailleurs, la papauté est déchirée de l’intérieur voyant d’abord le pape quitter Rome pour
Avignon (doc. 13, p. 86), puis ensuite la nomination de deux papes durant le même pontificat.
On est au bord de l’implosion religieuse essentiellement pour des questions de pouvoir et
d’argent …
En même temps, le pouvoir de l'empereur est définitivement sapé: La liste des électeurs est
close: 7 électeurs (4 laïcs et 3 ecclésiastiques) choisissent un empereur qui ne possède plus de
pouvoir central. Il ne reste que des centaines d'États au centre de l'Europe qui se gèrent de
façon presque totalement autonome.
III.
La fin de l'empire byzantin.
L'empire byzantin à la fin du Moyen Age n'est plus que l'ombre de lui-même. Il subit depuis
la fin du XIe s. une rivalité féroce de l'Occident. Mais la menace la plus forte vient des Turcs.
Les Grecs ont déjà quitté l'Asie, ont été évincés en Serbie et en Bulgarie. Et si cela ne suffisait
pas, au début du XVe s., la guerre civile éclate. En 1453, Mehmed II prend Constantinople et
met fin définitivement à la survivance de l'Empire romain (doc. 28, p. 91).
L’origine de la guerre de cent ans : la succession royale en Angleterre et en France
Angleterre
France
Henri III, fils de Jean sans
Philippe III, fils de
Édouard
Marguerite
Édouard
Isabelle
Philippe
Louis
Charles
Philippe Charles
Édouard
Princ
e
Richard
Jean
Jean
Lancastre
Édouard d'York
Henri IV
Marguerite
(et Edmond TUDOR )
Henri
Henri VI
Charles
Louis
Anjou
Charles
Catherine
Édouard
Louis
Orléans
Charles
Henri
Jean sans
Louis XI
Charles
le Téméraire
Charles
Marie de
Bourgogne
Édouard
Élisabeth
Louis
Henri
Philippe le
Hardi
Philippe le
Richard
N.B. Mariage =
Philippe
Philippe le Beau
François
Charles-Quint
IV.
La puissance bourguignonne.
Entre 1381 et 1477, les ducs de Bourgogne vont illustrer à merveille l'ascension d'un prince au
rang des grandes puissances européennes. En moins d'un siècle, l'extension territoriale
(doc.12, p. 76) et la puissance financière de la maison de Bourgogne dépasseront de
nombreux royaumes. Les ducs de Bourgogne seront de toutes les alliances: tantôt avec le roi
de France, tantôt avec l'Angleterre, tantôt jouant les intrigues pour leur compte personnel.
Tout commence en 1384, Philippe le Hardi, duc et comte de Bourgogne épouse Marguerite de
Maele, comtesse de Flandre. Son petit-fils, Philippe le Bon (1421-1455) agrandit ses
territoires entre l'Escaut et le Rhin (cessions, héritages, achats). Le dernier duc de Bourgogne,
Charles le Téméraire (1455-1477) a de l'ambition: il veut constituer un royaume au nord et à
l'est de la France. Son projet échoue. Sa fille offre l'héritage bourguignon aux Autrichiens.
Nos régions, devenues très puissantes économiquement, en font partie.
V.
L'Espagne.
Longtemps considérée comme une région pauvre, côtoyant les Maures (Musulmans),
l'Espagne ne comptait pas tellement dans le concert des Nations. Au XIVe s., la péninsule
ibérique est constituée de cinq royaumes: le Portugal, la Navarre au nord, l'Aragon et la
Castille au centre et le royaume musulman de Grenade au sud. En 1469, Ferdinand d'Aragon
épouse Isabelle de Castille. Les deux royaumes sont réunis. En 1492, les Musulmans sont
chassés d'Espagne, Isabelle et Ferdinand envoient Christophe Colomb traverser l'Atlantique. Il
offre ainsi un nouveau continent à l'Espagne. Au début du XVe s., l'Espagne est en train de
devenir la plus grande puissance de l'Occident.
§5. L'art médiéval en Europe occidentale
Introduction: l'art au Moyen Age.
1. L’art médiéval - essentiellement religieux - se développe surtout autour de l’architecture,
mais aussi de l’orfèvrerie, la sculpture et la peinture.
2. Deux grands courants vont caractériser l’art entre le XIe et le XVe s. en Europe:
- l’art roman (fin Xe – première moitié du XIIe)
- l’art gothique ( première moitié du XIIe - XVe).
I.
L’art roman
1. De plan basilical (rectangulaire), les anciennes églises utilisent généralement le bois
comme matériau principal (surtout pour la couverture du toit). Le foyer d'origine se situe en
France, puis rayonne dans l'ensemble de l'Europe.
2. A partir du Xe s., les architectes modifient le plan en forme de croix (doc. 25, p. 34).
Derrière la croisée, on ajoute le chœur, réservé au clergé, et, pour les bâtiments plus
importants, une abside voire même de petites chapelles rayonnantes (ou absidioles) et un
déambulatoire. Par ailleurs, les bâtisseurs cherchent à solidifier la couverture du bâtiment: ils
recourent à la voûte et non plus au plafond.
a. Premier procédé: la voûte en berceau (ou en plein cintre) (doc. 1, p. 38).
- est construite perpendiculairement à l’axe de la nef.
- pour soutenir la voûte, on place à distance régulière un arc doubleau qui se continue
verticalement par un pilastre.
- intérêt: consolider la voûte.
- inconvénient: l'édifice est peu élevé, les murs sont très épais, les ouvertures sont
petites et éclairent peu la nef, obligation de recourir à des artifices comme la tribune.
b.. Deuxième procédé pour mieux répartir les poussées des voûtes: la voûte d’arêtes (doc.
2, p. 38)
- entre deux travées (deux colonnes), on fait se croiser deux voûtes en berceau de
même hauteur.
- l’une perpendiculaire à l’axe de la nef
- l’autre parallèle à l’axe de la nef.
- intérêt: elle reporte les poussées de la voûte aux quatre angles de la travée.
c. A la fin du XIe s., on ajoute à la voûte d’arêtes deux arcs entrecroisés (ogives) ce qui
soulage la voûte. Ce système annonce le gothique.
3. Outre la travée du rez-de-chaussée, constituée d'arcades en plein cintre, la nef s’élève
généralement sur un deuxième niveau qui est réservé aux fenêtres.
4. La décoration des églises (soit sous forme de sculpture, soit sous forme de peinture) est
souvent importante. Utilisant de nombreux motifs géométriques, floraux, animaliers ou
fantastiques, elle illustre les Ecritures pour les nombreux fidèles illettrés.
a. les sculptures sur pierre: on les retrouve le plus souvent sur le tympan aux entrées des
églises et sur les fûts de colonne dans l’église même. Généralement, ces sculptures étaient
très souvent peintes (on parle alors de polychromie).
b. sculpture sur bois ...
c. orfèvrerie ...
d. les peintures ont pour la plupart disparu ou ont été détruites.
e. les vitraux se développent de plus en plus. Toutefois, leur dimension est réduite en
fonction des ouvertures.
5. La structure extérieure dégage une impression d'équilibre et d'harmonie. Outre la façade qui
peut être décorée d'un tympan, le chevet (doc. 31, p. 36), partie extérieure du chœur, met en
valeur la disposition interne de l'édifice.
II.
L'art gothique.
1. Le courant gothique naît de la volonté d’inonder le sanctuaire de lumière et de faire monter
le bâtiment toujours plus haut. Il faut donc trouver le moyen d’ouvrir de hautes baies et
d’alléger les voûtes. L’arcature change, les architextes optent pour un arc brisé, en forme
d’ogive (doc. 3, p. 38).
2. Au milieu du XIIe s., on perfectionne la voûte : voûtes sur croisée d’ogives (doc. 6, p. 39)
- c’est l’ogive qui supporte la voûte.
- on place des arcs diagonaux qui s’entrecroisent en partant des coins de la voûte.
- on relie chaque extrémité par des arcs d’encadrement (arc formeret et arc doubleau).
- intérêt: les forces sont de mieux en mieux réparties ce qui permet d ’élever de plus en
plus haut le bâtiment (jusqu’à 42 mètres à Amiens vers 1235, voir le doc. 34, p. 36):
- les fenêtres deviennent de plus en plus importantes.
- pour supporter les murs, on les renforce de contreforts;
- pour supporter la voûte de la nef, on lance des arcs extérieurs sur les contreforts (arc
boutant) voir les doc. 32, p. 36 et 8, p. 39.
a. L'élévation est une constante de l'architecture médiévale. Les premières églises
romanes sont des édifices relativement bas et trapus. Plus on avance dans le temps, plus
le bâtiment s'élève. Outre les techniques déjà évoquées, les architectes utilisent des
méthodes pour donner au bâtiment un rythme: on divise les parties latérales de la nef en
trois registres (ou niveaux): les piliers, le triforium et les fenêtres. Mais l’impression
dominante c’est la verticalité. Lorsque l’on entre dans une cathédrale gothique, le regard
est irrésistiblement attiré vers le haut.
b. La décoration des bâtiments gothiques va se développer surtout autour des sculptures
et des vitraux:
- les sculptures sont plus finement réalisées et inondent parfois la façade des
cathédrales (doc. 1 et 4, p. 56).
- les vitraux s’inscrivent dans cette volonté de jouer sur la lumière et sur les tons. Les
grandes baies vont être recouvertes de ces vitraux historiés (qui racontent une histoire)
et très colorés.
GLOSSAIRE D'ARCHITECTURE.
Abside: extrémité généralement arrondie de la nef principale d'une église qui contient le
coeur. Sa partie extérieure s'appelle le chevet.
*Arcatures: suite de petits arcs accolés; lorsqu'ils sont adossés à un fond vertical, on les
désigne sous le nom d'arcatures aveugles.
*Arc-boutant: maçonnerie en forme d'arc qui s'appuie sur un contrefort (ou culée) pour
soutenir de l'extérieur la voûte.
Archivolte: ensemble des voussures d'une arcade ou d'un portail.
Bas-relief: sculpture en faible saillie sur un fond.
Champlevés: se dit des émaux dont les alvéoles sont creusés dans la masse même du métal
(dans le champ).
*Chapiteau: partie élargie qui couronne le fût d'une colonne.
*Déambulatoire: galerie qui tourne autour du coeur et qui relie les bas-côtés.
Linteau: pièce horizontale (de bois, de pierre, de métal,...) qui ferme la partie supérieure
d'une ouverture et qui soutient la maçonnerie.
*Pilastre: pilier rectangulaire engagé dans un mur et en faible saillie par rapport à celui-ci.
Travée: portion de voûte comprise entre deux points d'appui (colonnes, piliers, etc.,...).
Triforium: ouverture par laquelle la galerie ménagée au-dessus des bas-côtés d'une église
s'ouvre sur l'intérieur.
Trumeau: pilier qui supporte en son milieu le linteau d'un portail.
*Tympan: Espace compris entre l'archivolte et le linteau d'un portail.
Voussure: courbure d'une voûte ou d'un arc.
(les définitions accompagnées d’une * sont à connaître par cœur)
§6. Le XIVe s.: temps d'épreuves.
A
u Moyen Age, on craint par dessus tout les malheurs qui apportent la désolation et la
peur: la famine, l'épidémie et la guerre. Pendant des siècles, même si l’on dépend des
forces de la nature, la vie semble s’être apaisé. Mais à peine commencé, le XIVe
siècle n’épargne pas l’Occident. Tour à tour, des famines atroces se succèdent; puis la peste,
surgie en 1347-1348, tourne en cataclysme et décime l’Europe entière; la guerre enfin éclate
de tous côtés et redouble de rage. D'une calamité à l'autre, le malheur semble s’être invité à
la table des gens. Combien de régions dans l'épreuve jusqu'en 1450 ou même 1470 ? Peutêtre même que la fin des temps, annoncée dans les Ecritures, a sonné … ?
I.
Les calamités.
1. La famine.
Le climat, imprévisible par nature, n'est guère favorable aux cultures à rendement faible. A
intervalles, des pluies diluviennes érodent les terres et font pourrir les récoltes. En un an, les
prix flambent et la disette s'installe; si les intempéries se renouvellent deux années de suite, la
famine se répand. Durant le XIVe s., 15 à 20 récoltent ratent (surtout entre 1314 et 1316 où
les morts se comptent par centaines dans les villes).
2. Les épidémies.
Venue de Crimée, en 1347, la peste pulmonaire débarque en Italie (doc.3, p. 76). Cette
maladie extrêmement contagieuse, foudroie un homme en trois jours. La peste va se répandre
comme une traînée de poudre. D'abord en Italie, elle gagne la France puis l'Europe du Nord
(doc. 6 et 8, p. 77), l'Angleterre et en Europe centrale. En trois ans, elle tuera près du tiers de
la population européenne surtout dans les villes et les régions de passage. Certains villages
vont d'ailleurs disparaître suite à la disparition totale de leurs habitants.
Les gens de l'époque ne comprennent pas ce qui se passe: la peste a opéré un véritable
carnage. Qui est responsable ? Certains accuseront les Juifs. On les pourchassera. D'autres
pensent que Dieu est en colère. Il faut faire pénitence. Malgré tout, la maladie revient rôder
périodiquement (presque tous les dix ans) et s'espacera pour ne disparaître qu'en 1670 !
3. Les guerres.
Dans le courant du XIVe s., toute l'Europe sera plongée dans des conflits locaux, régionaux
ou internationaux: guerre de cent ans entre la France et l'Angleterre, luttes dynastiques,
querelles entre villes, rivalités entre princes ambitieux,... Dans le même temps, l'armement
change: le canon apparaît au milieu du XIVe s., ainsi que l'arbalète puis l'arquebuse (ancêtre
du fusil). La conséquence de ces conflits est que l'Europe est envahie de bandes de
mercenaires plus ou moins laissés à eux-mêmes qui recourent au pillage, au vol, aux destructions et aux meurtres (doc.9 et 10, p. 78).
II.
Les conséquences de ces calamités.
1. Détresse dans les campagnes et tensions urbaines.
Les pertes humaines et matérielles sont considérables. Entre 1350 et 1430, l'Angleterre se
vide de la moitié de sa population. La physionomie du paysage se transforme de façon évidente: des villages en ruine, tantôt abandonnés (doc. 12, p. 78), tantôt vivotant péniblement;
çà et là des pâtures en friche, des champs envahis par la broussaille. Les nobles perçoivent
moins de revenus et les paysans – excepté en Angleterre où la société annonce déjà des
changements de mentalité - cèdent sous la charge des difficultés; épisodiquement, la tension
explose. Dans la plupart des pays européens, des révoltes paysannes (jacqueries) s'attaquent
aux privilégiés et pillent les châteaux (doc.14, p. 79). Beaucoup essaient de trouver un
hypothétique espoir en s'installant en ville.
Devant le danger, on se replie derrière les remparts en ville ou dans les bourgs fortifiés.
Pourtant, les épidémies n'épargnent pas les centres urbains. Dans ces conditions, l'activité
humaine ralentit. Qui veut encore acheter un bien ou construire alors que la mort peut faucher
en deux ou trois jours. Dès lors, le chômage gonfle et la haine des familles nanties se développe. Des troubles explosent en ville. Ils ont pour cible les riches bourgeois. Malgré la
répression, les corporations d'artisans obtiennent des concessions. Toutefois, ces associations
de gens de métier vont reproduire l'inégalité entre les maîtres (de plus en plus fortunés) et les
compagnons (écartés des profits).
2. Sentiment de désarroi.
Avec autant de malheurs, se développe en Europe un goût pour le macabre: on voit de plus en
plus de représentations (doc.19 et 20, p. 80) de morts grimaçants, de squelettes, on entend
fréquemment des danses macabres, on raconte des histoires mettant en scènes des morts et des
vivants. La pratique religieuse n'échappe pas au climat morbide: on met sur pied des
processions de pénitents qui se flagellent jusqu'au sang pour expier les fautes et détourner la
colère de Dieu (doc. 17, p. 80 et 22, p. 81).
CHAPITRE 2. LES RELATIONS ENTRE LA CHRETIENTE ET
L'ISLAM
§1. Les sources de tensions : les croisades
I.
Constantinople et la chrétienté d’Orient
1. Nous avons laissé l’empire byzantin à l’une de ses apogée: le règne de Justinien. Mais dès
le XIe s., l’empire doit céder des territoires en Occident (sud de l’Italie) et en Orient face aux
Turcs (Toute l’Asie Mineure sauf les côtes).
Constantinople et le reste de son empire décline de plus en plus: il faut concurrencer les ports
italiens, il faut résister aux assauts turcs, il faut maintenir la paix civile dans l’empire.
2. Les relations entre l’Orient et l’Occident ont souvent été rudes. A tel point que l’Église de
Rome et l’Église de Constantinople font sécession en 1054 – le schisme (1) d’Orient . En
cause: l’autorité du pape, le mariage des prêtres et la concurrence des deux églises en Europe
centrale et dans les Balkans.
3. Constantinople éblouit par ses richesses et sa puissance: 400 000 habitants vers 1200 (Paris:
80 000 et Londres: 20 000). Elle est le carrefour commercial entre l’Occident et l’Orient.
Capitale culturelle, ville d’églises et de palais somptueux, elle est, aux yeux des Occidentaux,
peuplée de gens mous et lâches.
II.
Crises et renouveau de l’Islam.
Pour beaucoup d’Occidentaux, les Musulmans sont les ennemis à abattre: ils ont pris
Jérusalem, une partie de l’Orient, de l’Afrique et possèdent même l’Espagne. Ils ont soi-disant
inventé la guerre sainte - djihâd (doc. 17, p. 14) vite imités par les Occidentaux (les
croisades), et maîtrisent une bonne part du commerce de la soie et des épices. Pourtant,
l’Islam ne forme pas un bloc homogène et unique. Seule, la religion rassemble des peuples et
des pays fort différents et bientôt concurrents.
1. Divisions au sein de l’Islam.
a. Les souverains musulmans ont le titre de calife (souverain, successeur de
Mahomet).Deux des grands califats (royaumes) - les califats de Bagdad (Irak) et du Caire
(Égypte) - vont diviser l’Islam en deux groupes: les sunnites et les chiites.
b. Le calife de Bagdad s’est toujours attribué la seule descendance du Prophète. Par
contre, le calife du Caire estime être le vrai dépositaire de l’héritage du Prophète en
faisant remonter ses origines à Ali, fils adoptif de Mahomet. Il crée ainsi le chi’isme
(969) et sa propre dynastie: les Fatimides qui règnent sur l’Égypte, l’Arabie, l’Afrique du
Nord, la Palestine et la Syrie (971). Cette dynastie finira par sombrer entre 1090 et 1120.
c. Le califat de Bagdad reprend dès lors l’initiative. Salâh al-Dîn (Saladin) reprend la
Palestine et l’Égypte. Ses victoires reconstituent l’Orient musulman.
2. L’essor des nouveaux convertis.
a. Venus d’Asie centrale, les Turcs vont d’abord soutenir le calife de Bagdad dans sa lutte
de reconquête (1040) et puis se tourneront vers l’Asie Mineure et s’opposeront aux
Byzantins.
b. De même, en Afrique du Nord, une peuplade venue du Sahara - les Almohavides régénèrent les Musulmans d’Afrique du Nord et reprennent la lutte contre les Chrétiens
en Espagne.
III.
Les sources de tension entre l'Occident chrétien et l'Islam: les croisades.
La plupart des contacts entre ces trois zones seront généralement des oppositions militaires.
1
Schisme: séparation des fidèles d’une religion qui reconnaissent des autorités différentes.
1. Lancées par les Chrétiens d'Occident (pape), les croisades s'opposent d’abord à l'Islam. Il y
aura de nombreuses croisades. Les plus connues sont celles qui veulent "libérer" la Terre
Sainte (Palestine) de l’occupation musulmane. En 1095, le pape Urbain II appelle à la
première croisade en Terre Sainte. Elle tourne à l’avantage des Chrétiens (1099) et les princes
occidentaux reprennent au calife du Caire toute la côte du Proche Orient en constituant des
royaumes ou des comtés chrétiens. Ces croisades dureront encore un siècle et demi. Les autres
"guerres saintes chrétiennes" se situeront en Espagne (la Reconquista). Elles visent à expulser
les Maures (Musulmans) de la péninsule ibérique. Lancée en 1064, elle n'aboutira en 1492.
2. Durant les croisades, les guerriers d'Occident attaqueront aussi Byzance. Du côté
occidental, on accuse les Byzantins de soutenir secrètement les Musulmans; du côté byzantin,
on accuse les croisés de vouloir revenir avec un butin constitué non sur les Musulmans mais
sur les trésors de Constantinople.
3. Ces guerres, en dehors des batailles, favorisent les contacts entre les populations
européennes et proches orientales : le commerce entre ces régions n’a jamais cessé que du
contraire (voir ci dessous). Même des groupes militaires, sensés n’avoir aucun rapport avec
les ennemis (comme les moines soldats ou Templiers) chercheront toujours secrètement à
maintenir des relations courtoises (doc.4, p. 19) avec certains membres des communautés
juives et musulmanes.
§2. Les sources d'enrichissement: les contacts entre la chrétienté et l'Islam.
I.
Les liens économiques.
Excepté le temps des croisades, chacun trouve son intérêt de commercer avec ses voisins: les
Musulmans détiennent la route de la Chine (soie, épices,...) et organisent des marché réputés
dans l’ensemble du bassin méditerranéen (doc. 21, p. 16). Les Occidentaux en sont de grands
consommateurs et les Grecs sont entre les deux. Tous peuvent donc faire du profit ! Les
marins deviennent le centre de cette activité.
II.
Les liens culturels: les richesses du monde islamique.
Nous avons déjà évoqué les richesses de Byzance et de l'Islam. Ces mondes n'étaient pas
fermés; les échanges, d'abord timides, vont s'accentuer au fil du temps même si de
nombreuses incompréhensions jetteront une ombre sur de nombreuses découvertes.
Aujourd'hui encore nous sommes redevables aux Byzantins et aux Musulmans de nous avoir
transmis un savoir ancien et précieux.
1.. Les Musulmans vont devenir à travers leurs voyages les héritiers de nombreux trésors du
monde grec, persan et indien. Inventifs, ils perfectionnent ce qu’ils trouvent: le papier, la
boussole, le chiffre, l’astrolabe (premier instrument qui permet de donner une latitude précise
en fonction des étoiles), les techniques d'irrigation,...
2. Au niveau scientifique, ils excelleront en médecine (chirurgie et ophtalmologie). En
mathématique, ils créent les premiers éléments d’algèbre. En physique, ils étudient l’attraction
des corps et la vitesse de la lumière.
3. Sur le plan artistique, l'absence rituelle de représentation humaine ou animale oblige les
artistes à créer des œuvres graphiques où la ligne s’étire, se recoupe et s’entrelace: les
arabesques (doc. 24, p. 17).
DEUXIEME PARTIE: L'EUROPE ET LE MONDE ENTRE
1500 ET 1750
CHAPITRE 1 . HUMANISME, REFORME RELIGIEUSE ET
GRANDES DECOUVERTES ( XVe – XVIe s.)
§1. La Renaissance en Occident.
En histoire de l'art, il existe un terme général pour marquer la fin du Moyen Age, il s'agit de
"Renaissance". Il indique clairement pour les hommes des XVe et XVIe s. que la civilisation
européenne cherche à renaître après près de mille ans d'obscurantisme. Cette révolution
culturelle concerne non seulement les beaux-arts, mais les sciences, les mentalités, la
conception même de l'existence individuelle et la vie sociale. "Le recours à l'héritage grécolatin sert à faire chanceler les structures médiévales pour libérer des forces vives et permettre
l'épanouissement de l'individu dans l'esprit de l'humanisme" (2).
I.
L'Italie: premier foyer de la Renaissance.
La Renaissance se caractérise par un retour aux formes de l'Antiquité classique dans les lettres
et dans les arts. Les vestiges imposants de l'architecture romaine sont visibles partout en Italie
et servent naturellement de modèles. D'ailleurs, le gothique ne s'est jamais bien implanté en
Italie, il est jugé trop nordique (barbare). La richesse des villes comme Florence, Venise,
Rome, Milan, Pise et bien d'autres, désireuses de faire briller leur éclat et leur puissance, ainsi
que la présence de nombreux mécènes, riches bourgeois enrichis par le commerce et
l'industrie, la noblesse (les Médicis à Florence et les Sforza à Milan) et les prélats de l'Eglise
(Jules II et Léon X), encouragent les talents et hâtent ce renouveau dans la péninsule.
II.
Les caractères de la Renaissance.
De la même façon que le gothique avait totalement renouvelé l'art aux XIIe - XIIIe s. tant
dans l'architecture que dans la sculpture et la peinture, la Renaissance modifie la
représentation esthétique (le "beau") dans toutes les formes artistiques avec comme mot
d'ordre le retour à l'esthétique antique. On notera, sans être exhaustif, cinq grandes
caractéristiques:
1. Son opposition aux formes artistiques médiévales; ce qui est gothique est associé à la
barbarie.
2. L'intérêt, surtout au XVe s., pour l'art romain antique: recherche de la symétrie, la
régularité, redécouverte de l'arc en plein cintre, le fronton triangulaire, les ordres dorique,
ionique et corinthien et préférence de l'axe horizontal au détriment de l'axe vertical (plus
médiéval).
3. L'homme devient le centre de la création artistique et semble prendre la place de Dieu. La
représentation du corps humain a une allure puissante, une musculature saillante (voir MichelAnge). La draperie antique remplace les vêtements raides d'autrefois et permet à l'artiste de
mettre en valeur la beauté du corps humain. C'est à ce moment que l'on montre le nu.
4. Les artistes s'inspirent de plus en plus de la mythologie païenne sans abandonner les sujets
chrétiens.
5. Le souci d'idéaliser la nature s'impose. Les corps féminins, même dans les scènes
religieuses, rivalisent de beauté (voir Raphaël). Les hommes, même dans sujets dramatiques,
sont athlétiques et éprouvent rarement la souffrance. Par ailleurs, l'individu est préféré au
groupe. C'est dans cet esprit que l'artiste ne s'efface plus derrière son oeuvre; il la signe et
2
d'après (s.d.) B. KAPPELMAYR, Le grand dictionnaire de l'art, Paris, 1995, p. 410.
l’œuvre est faite pour elle-même et non plus comme un simple support pour exprimer des
idées abstraites.
III.
La Renaissance en Italie.
L'impulsion du renouveau est esquissée dès la fin du XIIIe s. et au XIVe s.: dans les lettres,
Dante (1265-1321) rédige de nombreux et divers ouvrages dont le recueil de poésie La divine
comédie, expression parfaite de l'humanisme (3) chrétien. En peinture, Giotto (1266-1337)
révolutionne la représentation dans l'espace et le traitement des volumes où les personnages
évoluent naturellement. C'est à Florence (Firenze) que la Renaissance s'épanouit d'abord au
XVe s. Fra Angelico (1387-1455) auteur des fresques du monastère Saint-Marc à Florence
donne le ton. D'autres, comme Botticelli (1444-1510) dans La naissance de Vénus (doc. 26, p.
110) ou dans L'Allégorie du Printemps, restituent magnifiquement la légèreté des personnages
mythologiques et l'atmosphère distante de leur figure nostalgique. L'art devient raffinement et
se veut le miroir des sentiments intérieurs. L’architecture , marquée par Brunelleschi, pousse
les limites de la physique (doc. 20 et 21, p. 108).
C'est au XVIe s. et en quittant Florence pour Rome que le courant de la Renaissance prend
toute son ampleur. Qui ne connaît pas la Joconde (Mona Lisa), la basilique Saint-Pierre ou la
chapelle Sixtine. Trois artistes de génie, Léonard de Vinci (1452-1519), Michel-Ange (14751564) et Raphaël 1483-1520) illustrent les pontificats de Jules II (+1513) et Léon X (+1521).
1. Léonard de Vinci. (doc.24, p. 154 ; 27 et 28, p. 155)
Formé à Florence, il passe l'essentiel de sa vie à Milan, à la cour des Sforza et meurt en
France, à la cour de François Ier. Léonard est un génie, tout l'intéresse: la mécanique, la
physique, la métallurgie, le maniement des armes, l'architecture civile et militaire et
même la peinture !
2. Michel-Ange.
Formé à Florence également, c'est surtout à Rome que Michel-Ange travaillera. L'artiste
du corps humain, sans aucun doute. Fort attaché à la rigueur et à l'équilibre des formes,
Michel-Ange méprise bien souvent les paysages et trouve dans la figure humaine son
sujet de prédilection. Ses personnages, rarement souriants, font transparaître une
impression de puissance, de force et d'austérité. La liste de ses oeuvres est immense;
citons toutefois les fresques de la chapelle Sixtine, les statues du tombeau du pape Jules
II, dont "le Moïse" surprenant de grandeur (doc. 32, p. 156), le "David" issu de
l'inspiration antique,...
3. Raphaël. (doc. 26, p. 154)
Travaillant à Florence, Raphaël est par l'harmonie, la beauté, la fraîcheur des visages
surtout à travers les nombreux portraits de la Vierge aux traits réguliers et purs.
Un mot encore pour mettre en évidence une troisième ville - Venise - qui se métamorphose à
l'époque de la Renaissance. A partir de la deuxième moitié du XVIe s., Venise devient avec
Rome le centre artistique de l'Italie. Immensément riche, la ville traduit sa puissance dans l'art
et offre encore aujourd'hui un témoignage exceptionnel du talent et du génie créateur.
Retenons trois noms: Le Titien (1477-1576), Le Tintoret (1512-1594)et Véronèse (15281588). Ils exaltent l'éclat des couleurs vives et recherchent le pathétique.
IV.
La Renaissance en France.
La Renaissance se répand dans toute l'Europe à partir du XVIe s. En France, à l'initiative de
François Ier, les châteaux de la Loire sont construits suivant le style nouveau (doc. 30, p.
156). On supprime le caractère défensif (plus de donjon, de créneaux ou de tour d'angles), on
ouvre l'édifice à la lumière (multiplication des fenêtres), on crée un édifice qui frappe par sa
3
l'humanisme est à la littérature et aux sciences ce que la renaissance est à l'art. L'humanisme marque
un renouveau dans la pensée qui s'enracine dans les ouvrages de l'antiquité gréco-romaine.
décoration et son élégance. Fontainebleau, Amboise, Blois, Chenonceaux, Chambord,... sont,
le long de la Loire, autant d'étapes de ce nouvel art.
V.
La Renaissance dans les Pays-Bas.
Dans les Pays-Bas (nos régions), l'art gothique survit longtemps; toutefois, des hôtels de ville
(comme celui d'Anvers) s'inspirent des constructions italiennes. Par contre, dans la peinture,
rien ne détache Pierre Brueghel (1530-1569) du paysage et de l'âme du peuple flamand (doc.
p. 115). Il rompt avec l'influence italienne et crée son propre style: la composition, le dessin,
les coloris,... tout est tourné vers la spontanéité et le réalisme; ce qui en fait un observateur
parfois malicieux de la paysannerie flamande. Jérôme Bosch (vers 1450-1516) va encore plus
loin dans la particularité. C'est un peintre visionnaire. Adoptant le style fantastique (doc. 2, p.
134), il affectionne les sujets religieux. Son dessin est précis, minutieux et ses toiles se
remplissent de personnages drôles et grotesques.
Bien sûr, ces quelques lignes ne sont pas un aperçu général de la Renaissance. Il y a beaucoup
trop d'ombres et de silences: la littérature, l'architecture italienne, la peinture française, de
nombreux artistes à l'immense talent n'ont même pas trouvé place. Le propos se limite à
montrer à travers quelques exemples l'importance de la Renaissance. Loin d'être un retour à
l'antiquité, ce mouvement - cette révolution - s'enracine dans l'héritage gréco-romain pour
créer une nouvelle approche artistique et culturelle centrée sur l'Homme.
§2. Les grandes explorations et la relance de l’Europe
L
es calamités ont écorché villes et campagnes. Pourtant, la vie reprend. Tout
doucement, les gens se remettent à croire en l'avenir, les activités économiques
reprennent. Les contacts avec l'Orient n'ont jamais cessé. Bien sûr, le prix des épices
et la volonté de trouver de nouvelles richesses poussent des navigateurs - surtout portugais et
espagnols - à prendre le large vers des mers inconnues. Ils possèdent des équipements plus
performants: astrolabes, caravelles, boussole. Leur audace sera à la mesure de leurs
découvertes.
I.
Les innovations technologiques.
Malgré les fléaux qui frappent l'Europe au XIVe s., des inventeurs se mettent à la recherche
d'instruments nouveaux dans divers domaines: bien sûr, le secteur militaire bénéficie de
progrès importants (canons, poudre, arquebuse,...), mais d'autres secteurs civils se
développent également.
• en métallurgie, les artisans s'équipent de hauts fourneaux à soufflerie hydraulique (c'est-àdire actionnés grâce à l'énergie hydraulique).
• la production minière s'améliore grâce aux extractions profondes rendues possibles par
l'étayage des galeries et les techniques de récupération.
• l'industrie textile perfectionne le métier à tisser, crée le rouet à manivelle,...
• le génie civil expérimente des nouvelles techniques pour creuser des canaux, élever des
ponts, renforcer des remparts,...
• la navigation bénéficie de la boussole, de l'astrolabe, de la caravelle (doc. 13, p. 96) navire
léger mais souple capable d'affronter la haute mer, des portulans (doc. 10, p. 95), ancêtres
des cartes maritimes,...
• dans le secteur financier, on recourt aux chiffres arabes, on crée les banques de dépôts, on
utilise de plus en plus le crédit,...
• dans le domaine intellectuel, un homme va révolutionner le monde des idées et de leur
support: Johan Gutenberg. En 1455, il édite le premier livre imprimé: la Bible (doc. 21 et
22, p. 99). Au lieu de recopier un texte, Gutenberg propose de le reproduire à partir d'une
planche composée de caractères formant des mots. Rapidement, l'imprimerie supplante le
manuscrit: on reproduit un texte à moindre frais, plus rapidement, sans multiplier les fautes
et en nombre infini.
II.
Les grandes découvertes. (doc. 20, p. 98)
1. Les explorations portugaises: vers l'Inde.
Après l'an 1400, les Portugais se lancent à la découverte des côtes africaines. Pour eux, il est
possible de contourner le continent noir et de rejoindre les Indes. Il faudra pourtant 87 ans
pour arriver au Cap de Bonne Espérance. Cinq ans plus tard, en 1492, Vasco de Gama a
ouvert la route des Indes en contournant l'Afrique.
2. Les explorations espagnols: vers les Amériques.
Les Espagnols entrent très tardivement dans la course aux explorations. Et signe de leur
réticence, c'est un Italien, un génois, qui convainc la reine Isabelle de Castille d'envoyer trois
caravelles vers l'ouest, en traversant l'Atlantique, pour rallier ... la Chine. Ce navigateur
s'appelle Christophe Colomb. Parti le 3 août 1492, après une traversée tendue et nerveuse, il
découvre le 12 octobre 1492, non la Chine comme il le croyait mais les Caraïbes, portes d'un
nouveau continent. Quelques années plus tard Amerigo Vespucci dresse le premier relevé des
côtes de ce nouveau continent. Pour les Espagnols, ces découvertes représentent un
formidable espoir de richesses et de conquêtes: un nouvel empire s'installe à l'autre bout du
monde.
Les découvertes espagnoles, combinées à celles des Portugais donnent une dimension de notre
monde insoupçonnée pour les hommes du XVIe s. Par ailleurs, l'hypothèse que la Terre est
une sphère semble de plus en plus probable. Un Portugais, Magellan, en fera la preuve entre
1519 et 1522 (doc. 27, p. 100) en réalisant le premier tour du monde. Pour la première fois,
l'Homme se rend compte de la réalité de son monde.
§3.Diversité et déchirures dans la chrétienté : Réforme et Contre-réforme
A
u début du XVIe s, l'Europe s'enflamme et s'entre-déchire: un peu partout des combats
d'une rare violence déciment les familles, les villages, des pays entiers sur un débat au
départ uniquement religieux. D'abord, il y a des hommes isolés proposant une lecture
différente des Ecritures, mais ils relaient également un réel mécontentement d'une partie de la
population contre les excès de l'Eglise catholique. Très vite, la contestation se répand en
ondes de choc; en quelques années, la chrétienté connaît un deuxième schisme opposant les
Catholiques aux Protestants.
I.
Les mouvements réformés : quelques cas
1. Martin Luther (1483-1546).
Le point de départ de la réflexion du moine augustin Martin Luther s'attache au Salut (doc. 3,
p. 134), à la fin des temps. Luther se demande comment est-il possible d'être sauvé. Il finit par
trouver la réponse dans une Épître de Saint Paul: le juste vit par la foi. Seule la foi peut sauver
l'homme aux yeux de Dieu. Pendant ce temps, l'Eglise finance la reconstruction de la
basilique Saint-Pierre par la vente d'indulgences. Pour Luther, il s'agit d'un véritable
scandale: on ne marchande pas avec le Ciel. En 1517, il publie un recueil "Les 95
propositions" qui exposent les thèses et les critiques de Luther.
Très vite, l'escalade prend des dimensions politiques: Rome tente de remettre Luther à sa
place, mais les princes allemands soutiennent la cause du moine. En 1521, après avoir été
déclaré hérétique, Luther persiste devant l'empereur Charles Quint. Protégé par le prince de
Saxe, Luther peut dès lors affirmer ses positions tout en rejetant les tentatives de nombreux
illuminés prêts à organiser des débordements populaires.
2. Jean Calvin (1509-1564).
Français d'origine, juriste et théologien de formation, Calvin va radicaliser les idées de la
Réformes. Pour lui, l'homme ne peut pas se sauver de lui-même. Seul Dieu peut décider de
sauver l'homme, mais pas tous les hommes; certains sont élus d'avance (doc. 13, p. 139).
Dieu "a déterminé ce qu'il voulait faire de chacun".
En 1541, Calvin s'installe à Genève et crée son Eglise: les pasteurs prêchent et président la Cène; les
docteurs enseignent la religion, les anciens veillent à la discipline et à la moralité. La rigueur de son
enseignement séduit de plus en plus et touche de nombreuses régions en Allemagne, dans les Pays-Bas
et jusqu'en Angleterre.
3. Un cas à part: l'Anglicanisme et Henri VIII.
L’Anglicanisme est à l’origine un problème politique : le roi Henri VIII, désirant annulé son
mariage, essuie un refus catégorique de la part du pape. C’est pourquoi, le souverain anglais
décide de rompre avec les Etats Pontificaux et place l’Eglise anglaise sous la tutelle de la
couronne. En 1552, son fils, Edouard VI, renforce le caractère réformé (protestant) de l’Eglise
anglaise.
Elisabeth Ière adopte finalement en 1563 une attitude médiane : l’Eglise anglaise sera
gouvernée par le souverain anglais ; le culte et l’organisation seront d’allure catholique et la
doctrine , calviniste.
Ces nouvelles doctrines vont enflammer de nombreuses régions d’Europe et donner lieu à des
guerres de religions :
• dans nos régions, entre 1566 et 1585 les Calvinistes du Nord se révoltent contre les
troupes espagnoles catholiques faisant de nombreuses victimes et aboutissant à la scission
des Pays-Bas espagnols avec les 7 provinces du Nord (Provinces-Unies qui donneront au
XIXe s. les Pays-Bas.)
• En France, la noblesse se divise en factions radicales : d’un côté les Huguenots
(protestants) et de l’autres les catholiques fondamentalistes : après de nombreuses
escarmouches, le roi Charles IX (et surtout sa mère Catherine de Médicis) organise un
massacre des Huguenots lors de la Saint Barthélemy en 1572. Beaucoup de protestants
français s’exileront un peu partout dans le monde. Il faut attendre 1598 et l’édit de
Nantes pour assister à une relative pacification religieuse en France.
II.
La réaction de l’Eglise catholique : la contre-réforme.
1. Le concile de Trente (1545-1563).
Condamner fermement les positions protestantes , clarifier la doctrine de l’Eglise romaine et
pourchasser les abus, tels sont les objectifs du concile qui se réunit à Trente au début de la
deuxième moitié du XVIe s. (doc. 16, p. 140)
a. Les positions de la Réforme protestante sont toutes rejetées comme hérétiques (voir
doc. 16, p. 140) et condamnées.
b. Le concile va réaffirmer les grands axes de la doctrine de l’Eglise à propos du Salut (la
foi sauve mais aussi les actes), des sacrements (on en compte 7) et de la messe (le Christ
est vraiment présent lors de l’Eucharistie).
c. Il s’agit enfin de mettre fin aux abus : mise à l’Index des publications indésirables,
organisation d’une formation systématique du clergé (Séminaire) et des fidèles
(catéchisme), suppression du commerce des Indulgences, renforcement du tribunal de
l’Inquisition (voir doc. 15, p. 140)…
2. La Compagnie de Jésus (les Jésuites).
Ordre fondé par St. Ignace de Loyola en 1540, la Compagnie de Jésus se situe entre les ordres
monastiques (vie en communauté) et les ordres urbains (vie en ville et travail dans le monde –
enseignement, prêches, mission dans les pays lointains). Prononçant un vœu spécial
d’obéissance au pape, cet ordre va connaître un succès fulgurant : Seize ans après sa
fondation, on va compter plus de mille Jésuites et une centaine de « maisons » en Europe.
Constituant une élite dans l’Eglise, les Jésuites vont assurer un pouvoir d’influence dans
l’Eglise catholique et relayer les thèses du concile de Trente.
CHAPITRE 2. SOCIETE ET POUVOIR DANS L’ANCIEN
REGIME
§1. L'exercice du pouvoir dans l’Ancien Régime.
Durant les XVIe et XVIIe s., se mettent en place trois grands types de régimes politiques: d'un
côté de vastes pays dirigés par des monarchies absolutistes de droit divin. D'un autre côté, un
peu partout en Europe, des principautés ou des républiques urbaines se maintiennent voire se
développent. Une exception: l'Angleterre, où la monarchie a dû concéder des pouvoirs à des
assemblées représentant la Nation.
I.
La monarchie absolue de droit divin: le cas de la France.
1. Louis XIII et Richelieu.
La monarchie française n'a pas cessé de se renforcer au fil des siècles. Au début du XVIIe s.,
Louis XIII et le cardinal de Richelieu consolident le pouvoir royal:
a. en réprimant l'opposition des grands princes et les soulèvements populaires contre
l'impôt.
b. en augmentant considérablement le budget de l'État.
c. en rénovant les structures administratives (contrôle des provinces et des finances,
modernisation des corps de police et de justice, ...).
2. Mazarin.
Louis XIII meurt en 1643 et son fils, le futur Louis XIV, n'a que 5 ans. La régence et la
fonction de 1er ministre sont attribuées au cardinal Mazarin. Jusqu'en 1661, celui-ci fait
échouer un soulèvement mené par le Parlement de Paris et quelques grands princes. En outre,
il parvient à étendre le territoire de la France. A sa mort en 1661, il laisse au jeune Louis XIV
un pouvoir unique (monarchie) absolu.
3. Louis XIV (1638-1661-1715).
Louis XIV décide de régner sans partage, de façon autoritaire: il n'accepte autour de lui que
des hommes dévoués et spécialisés (Colbert aux finances, Louvois aux armées,...).
a. Les caractères de l'absolutisme.
- La monarchie absolue de droit divin légitime les actes du roi. Le souverain tient son
pouvoir de Dieu, dont toute autorité est issue. Dès lors, l'exercice absolu du pouvoir se
trouve concentré dans les mains du roi: pouvoir législatif (faire les lois), pouvoir
exécutif (appliquer les lois et gérer l'administration du royaume) et pouvoir judiciaire
(poursuivre les contrevenants aux lois).
- Cette idéologie s'exprime par des symboles et des comportements: Louis reçoit à la
cour de Versailles et organise des fêtes somptueuses. Il se fait appeler le roi-soleil et
traite personnellement des affaires.
c. L'administration composée de milliers de fonctionnaires appartient au monarque.
3.2. Les limites de l'absolutisme.
Ce pouvoir fort bute contre plusieurs obstacles:
a. l'étendue du territoire ne favorise pas un pouvoir direct.
b. les particularismes régionaux qui opposent le nord et le sud, la province et Paris,..
c. les privilèges de la noblesse et du clergé résistent à l'autorité royale.
d. la gestion de l'administration locale et régionale s'enlise dans des conflits de
compétence.
e. la vénalité et l'hérédité de certains offices publics.
II.
La nouvelle monarchie : le cas de l’Angleterre
1. La modernisation de la société anglaise.
a. Au XVIIe s. la population anglaise augmente. Dès lors les besoins alimentaires doivent
s'adapter à la demande ce qui entraîne un accroissement de l'activité agricole. On étend
encore les terres exploitables tant pour l'élevage que pour la culture vivrière.
b. L'initiative privée et la libre concurrence s'implante un peu partout en Angleterre. Dès
la moitié du XVIIe s., le capital privé est investi dans des entreprises de plus en plus
grandes: l'industrie moderne est née.
En outre, le commerce connaît une véritable explosion surtout grâce aux échanges
internationaux (vers les colonies d'Amérique du Nord, l'Afrique occidentale et l'Orient).
c. Enfin, la société change: l'aristocratie se fait moins présente au profit de la bourgeoisie
d'affaires qui s'impose dans les villes.
2. La fin de l'absolutisme anglais et la naissance de la première monarchie anglaise.
a. La fin des Stuarts. Au début du XVIIe s., la monarchie anglaise est aux mains des
Stuarts. Voulant imposer le droit absolu du roi, ils vont s'opposer régulièrement aux
prérogatives du Parlement. Finalement, en 1649, Charles Ier doit fuir l'Angleterre suite à
une révolution menée par Cromwell qui installe une dictature issue de quelques membres
du Parlement. Ce régime fort disparaît avec la mort de Cromwell en 1658. Charles II
revient sur le trône en conciliateur. Malheureusement pour les Stuarts, l'héritier de
Charles II (mort en 1685), Jacques II, montre moins d'intelligence au pouvoir (en
affirmant son catholicisme militant par ex.) et s'oppose de nouveau au Parlement qui finit
par faire appel au gendre du roi, Guillaume III d'Orange. Protestant convaincu, il n'a pas
de peine à renverser Jacques II.
b. La Glorieuse révolution (1688-1689). Guillaume est proclamé roi d'Angleterre en
1689 après avoir souscrit à la Déclaration des droits (doc. 30, p. 169), charte qui consacre
la fin de la monarchie absolue anglaise et la naissance de la première monarchie
parlementaire. La vie politique va s'organiser autour de deux partis: les Tories, favorables
aux prérogatives royales (auj. les Conservateurs) et les Whigs, plus progressistes,
défenseurs des intérêts de la bourgeoisie. Ce changement institutionnel profond prend le
nom de Glorieuse révolution car cette transition se fera sans effusion de sang.
MONARCHIE ABSOLUE DE DROIT DIVIN
DIEU
|
ROI
MONARCHIE PARLEMENTAIRE ANGLAISE
Roi & Ministres
(P. exécutif & jud.)
Parlement
(P. législatif)
(P. LEGISLATIF/P.EXECUTIF/P.
JUDICIAIRE)
|
NATION
Nation (élit)
III.
Le système républicain (le cas des Provinces-Unies au XVIIe s.).
La République est un système politique dans lequel l’exercice du pouvoir est confié à une
personne (ou un groupe de personnes) pour une période limitée dans le temps. Ce modèle
politique est lié en partie à la démocratie puisqu’il suppose souvent que la souveraineté
appartienne aux citoyens qui choisissent leur représentant.
Le régime républicain fut instauré pour la première fois vers le Ve s. ACN, en Grèce (plus
particulièrement à Athènes). On le retrouve à Rome entre le Ve et le Ie s. ACN. Dans
l’Antiquité, la souveraineté n’est accordée qu’à une minorité de citoyens, souvent les plus
fortunés ou les « aristocrates ». Le reste du peuple n’a pas de pouvoir.
Après une longue interruption monarchique, c’est en Italie que la République est retenue
comme modèle pour administrer certaines cités (comme Venise) ou des principautés en
réaction à l’autorité de l’Empereur. Suite aux guerres de religion qui ensanglanteront nos
régions, les Provinces-Unies adopteront un régime hybride entre monarchie et république.
1. L’autonomie des villes et des provinces (doc. 34, p. 170).
Après leur sécession de la couronne d’Espagne (1579), les Provinces-Unies vont consacrer le
principe de privilèges des villes et des provinces.
Les villes organisent la justice et les tribunaux urbains. Les notables choisissent des régents
qui administrent la cité. Des députés, représentant les villes, siègent à l’État provincial.
Les provinces sont autonomes en matière de défense et d’administration. Construites sur le
modèle de la république, l’État provincial représente le pouvoir législatif et le stadhouder
exécute les lois adoptées et assure la sécurité. Les sept provinces s’associent pour former une
fédération : les Provinces-Unies.
2. La séparation des pouvoirs au niveau général vers la monarchie.
Sur le plan " national ", chaque pouvoir est séparé et attribué à un homme ou une institution
précise (Défense: le Capitaine et l'Amiral Général, Fiscalité: le Conseil d'État, Gouvernement:
Grand Pensionnaire).
Des sept provinces, la Hollande est la plus importante et la plus influente. Au fil du temps,
son stadhouder, de la famille d’Orange, va obtenir le titre de Capitaine Amiral Général des
Provinces-Unies. Après 1672, le titre devient héréditaire. C’est la première étape vers la
monarchie.
§2. La société d’Ancien Régime (en construction)
§3. Le siècle des Lumières
(4)
Ce terme désigne souvent le XVIIIe s. en tant que période de l'histoire de la culture
européenne, marquée par le rationalisme philosophique et l'exaltation des sciences, ainsi que
par la critique de l'ordre social et de la hiérarchie religieuse, principaux éléments de
l'idéologie politique qui fut au fondement de la Révolution française. L'expression était déjà
fréquemment employée par les écrivains de l'époque, convaincus qu'ils venaient d'émerger
de siècles d'obscurité et d'ignorance et d'entrer dans un nouvel âge illuminé par la raison, la
science et le respect de l'humanité.
I.
Les précurseurs.
On peut considérer comme précurseurs des philosophes des Lumières:
a. Les philosophes rationalistes du XVIIe siècle, tels que René Descartes et Baruch
Spinoza,
4
Ces lignes sont largement inspirées de l’article "Lumières, siècle des", Encyclopédie
Microsoft Encarta 99. 1993-1998, du manuel R. NOEL et O. SUDAN, op. cit.et J.L.
JADOULLE et A. TIHON, Racines du futur, t. III : du XVIIIe s. à 1918, Bruxelles, 1992
(coll. Didier Hatier).
b. les philosophes politiques Thomas Hobbes et John Locke,
c. les découvertes scientifiques et l'étude des civilisations non européennes contribuèrent
également à la naissance de l'esprit des Lumières.
II.
La raison et le progrès
1. La plus importante des caractéristiques communes aux intellectuels de cette époque fut
incontestablement la foi inébranlable dans le pouvoir de la raison humaine. La découverte
de la gravitation universelle par Isaac Newton permettait de penser que, si l'humanité était
en mesure de révéler les lois de l'Univers, elle pouvait espérer découvrir les lois propres à la
nature et à la société humaine.
2. On en vint à croire que, grâce à la raison, s'ouvrait la perspective d'un progrès perpétuel
dans le domaine de la connaissance, des techniques et de la morale.
3. Dans le sillage de la philosophie de Locke, les penseurs du XVIIIe siècle considéraient
que la connaissance procédait uniquement de l'expérience et de l'observation guidées par la
raison. Ils affirmaient que l'éducation avait le pouvoir de rendre les hommes meilleurs et
même d'améliorer la nature humaine.
4. La recherche de la vérité devait se poursuivre dorénavant par l'observation de la nature
plutôt que par l'étude de sources autorisées telles qu'Aristote et la Bible. S'ils voyaient dans
l'Église, et en particulier dans l'Église catholique romaine, la principale force qui avait tenu
l'esprit humain dans l'esclavage par le passé, la plupart des penseurs des Lumières ne
renoncèrent pas complètement à la religion. Ils adoptèrent plutôt une forme de déisme,
acceptant l'existence de Dieu et d'un au-delà, mais rejetèrent les arcanes de la théologie
chrétienne.
5. Les aspirations humaines, pensaient-ils, ne devraient pas porter sur un avenir lointain,
mais sur les moyens d'améliorer la vie présente. Aussi le bonheur sur terre était-il placé audessus du salut religieux. Ils n'attaquèrent rien avec autant de violence et de férocité que
l'Église, sa richesse, son pouvoir politique et sa volonté d'entraver le libre exercice de la
raison.
III.
Une méthode de pensée et des idées qui se diffusent
1. Plus qu'un ensemble d'idées déterminées, les Lumières impliquaient une attitude, une
méthode de pensée. Selon Emmanuel Kant, le mot d'ordre du siècle devait être «ose
savoir» : il apparut le désir de réexaminer et de remettre en question toutes les idées et
valeurs reçues, d'explorer de nouvelles idées dans des directions différentes. Dès lors, les
incohérences et les contradictions furent nombreuses dans les écrits des penseurs du
XVIIIe siècle. Ceux-ci n'étaient pas tous philosophes à proprement parler; ils étaient des
vulgarisateurs qui s'engageaient à diffuser des idées nouvelles.
2. Pour s'attirer la faveur de l'opinion publique, ils écrivaient des pamphlets, des tracts
anonymes et rédigeaient des articles pour des revues et des journaux fraîchement créés. Ils
utilisaient également la littérature pour diffuser leurs idées. Citons quelques exemples: sur le
thème de la critique de la société, Les lettres persanes de Ch. de Montesquieu ou Les
voyages de Gulliver de J. Swift ou encore pour le théâtre Le mariage de Figaro de
Beaumarchais; sur le thème de l'exaltation de l'individu, Robinson Crusoë de Daniel Defoë,
Candide de Voltaire ou Jacques le fataliste de D. Diderot; sur le thème de la nature et du
sentiment, La nouvelle Héloïse de J.-J. Rousseau ou Paul et Virginie de Bernardin de SaintPierre.
3. Enfin, les idées se débattaient, s'échangeaient lors de réunions plus ou moins formelles,
plus ou moins secrètes. Les occasions les plus fréquentes et les plus ouvertes se déroulaient
dans les salons de femmes du monde cherchant à réunir des savants et des intellectuels.
Depuis la fin du XVIIe s., les sociétés savantes se multiplient. Elles rassemblent des gens
d'univers différents, mais qui se sont spécialisés dans telle ou telle matières (agriculture,
grammaire, mathématique, botanique, …). Enfin, beaucoup plus secrète, la franc-
maçonnerie, bien que composée de tendances variées, vise un idéal humaniste et universel.
Voulant se placer au-delà des divisions religieuses, la franc-maçonnerie veut répandre dans
la société l'esprit des Lumières.
IV. Un mouvement cosmopolite
1. un mouvement d'idées qui s'internationalise
a. La France constituait le centre de ce mouvement philosophique, dont un des
premiers représentants fut le philosophe politique et juriste Charles de Montesquieu
(1689-1755). Après des œuvres satiriques sur les revers de la civilisation occidentale, il
publia son étude monumentale, De l'esprit des lois (1748). Denis Diderot, qui était
l'auteur de quantité de pamphlets philosophiques, entama avec Jean d'Alembert (17171783) la publication de l'Encyclopédie (1751-1772). Cette œuvre, à laquelle
collaborèrent de nombreux philosophes, était conçue à la fois comme une somme de
toutes les connaissances et comme une arme polémique. Le plus influent et le plus
représentatif des écrivains français fut Voltaire (1694-1778). Auteur dramatique et
poète à ses débuts, il devint célèbre pour ses nombreux pamphlets, ses essais, ses
satires, ses contes philosophiques et pour son immense correspondance avec des
écrivains et des monarques de toute l'Europe. Les œuvres de Jean-Jacques Rousseau
(1712-1778), notamment le Contrat social, (1762), l'Émile (1762), et les Confessions
(1782) exercèrent une profonde influence sur la pensée politique et sur la théorie de
l'éducation, et donnèrent une impulsion au romantisme du XIXe siècle. Le mouvement
intellectuel des Lumières se distingua par son caractère profondément cosmopolite et
antinationaliste.
b. A l'étranger, Kant en Allemagne, David Hume en Écosse, Cesare Beccaria en Italie
et Benjamin Franklin et Thomas Jefferson dans les colonies britanniques d'Amérique
entretenaient tous d'étroits contacts avec les philosophes français, tout en collaborant
eux-mêmes activement au mouvement.
2. un mouvement d'idée qui se rapproche du pouvoir
a. Durant la première moitié du XVIIIe siècle, plusieurs chefs de file des Lumières
furent emprisonnés pour leurs écrits, et la plupart d'entre eux durent approuver la
censure gouvernementale et les attaques de l'Église. Les dernières décennies du siècle
furent cependant marquées par le triomphe du mouvement en Europe et en Amérique.
b. Dans les années 1770, les philosophes de la seconde génération recevaient des
pensions gouvernementales et prenaient le contrôle d'institutions culturelles
prestigieuses. L'augmentation spectaculaire du nombre de journaux et de livres publiés
garantissait leurs idées à une large diffusion. Les expériences scientifiques et les écrits
philosophiques étaient à la mode dans de nombreuses couches sociales, même auprès
de la noblesse et du clergé. Un certain nombre de monarques européens adoptèrent
aussi quelques-unes des idées ou, du moins, du vocabulaire des Lumières. Voltaire et
d'autres philosophes, qui affectionnaient l'idée du roi philosophe éclairant le peuple d'en
haut, accueillirent avec enthousiasme l'apparition des soi-disant despotes éclairés, dont
Frédéric II de Prusse, Catherine II la Grande de Russie, et Joseph II d'Autriche.
IV.
Les sources de la Révolution
Dans les années 1770, les écrivains étendirent le champ de leurs critiques aux questions
politiques et économiques. La guerre de l'Indépendance américaine ne manqua pas de
frapper les esprits. Aux yeux des Européens, la déclaration d'Indépendance et la guerre
révolutionnaire représentaient, pour la première fois, la mise en œuvre des idées éclairées et
encouragèrent les mouvements politiques dirigés contre les régimes établis en Europe.
De l'avis général, le siècle des Lumières aboutit à la Révolution française de 1789. Comme
elle incarnait de nombreux idéaux des philosophes, la Révolution, dans ses phases de
violence entre 1792 et 1794, discrédita provisoirement ces idéaux aux yeux de nombre de
contemporains européens. Pourtant, les Lumières léguèrent un héritage durable aux XIXe et
XXe siècles. Le XVIIIe siècle marqua le déclin de l'Église, ouvrit la voie au libéralisme
politique et économique, et suscita des changements démocratiques dans le monde
occidental du XIXe siècle. Le siècle des Lumières apparaît ainsi à la fois comme un
mouvement intellectuel et une période historique marquée par des événements décisifs.
§4. L'art baroque et le Classicisme
Ces deux formes artistiques ont coexisté durant près de deux siècles. Bien qu'inscrits à la suite
du mouvement de la Renaissance, ils marqueront fortement leurs différences avec ce qui a
précédé.
I.
Le baroque: l'art de l'ornement.
Voici un courant artistique, né en Italie dans la deuxième moitié du XVIe s., qui va connaître
un succès européen (Italie, Espagne, Allemagne, pays du Danube, les Pays-Bas), voire même
mondial puisqu'il se développera jusqu'en Amérique latine. Ce mouvement prendra fin vers
les années 1750. Le mot "baroque" vient de l'italien barroco (perle irrégulière); on l'utilisa
pour désigner ce courant d'art qui s'oppose au classicisme. En fait, le baroque se caractérise
surtout par son sens de la monumentalité, sa recherche du mouvement, du décor, attribuant
une place prépondérante au pathétique et à l'émotion. Souvent, le baroque est associé à la
contre-réforme catholique initiée au concile de Trente. Il est vrai que de nombreux édifices
religieux (et entre autres, les églises des Jésuites) ont été réalisé dans le style baroque.
Associant tous les arts dans une mise en scène grandiose en se préoccupant du "paysage"
urbain (place, église, fontaines, jardins,...), le baroque rénove la conception de l'art dans la
société.
1. En architecture (doc. 27 et 28, p. 182).
Les façades s'animent d'un relief vigoureux: pilastres (5), colonnes, frontons, statues,... s'y
succèdent. Les architectes baroques ont une prédilection pour les courbes, les plans ovale,
longitudinal et elliptique. A l'intérieur des bâtiments, les architectes, les décorateurs et les
sculpteurs rivalisent pour offrir une ornementation de plus en plus chargée accumulant l'or et
les stucs (6). On recourt au plafond en trompe-l’œil (7), ... Quelques grands noms:
Borromini, Pierre de Cortone.
2. En sculpture.
Souvent liée à l'architecture et à sa mise en scène, la sculpture se propose d'impressionner
voire de bouleverser le spectateur. Le Bernin est sans conteste un des plus illustres sculpteurs
du baroque.
3. En peinture.
La peinture privilégie bien sûr à travers les grandes compositions le sentiment pathétique. Elle
joue sur les effets de la perspective, sur les tonalités fortes, les contrastes "clair-obscur" et
l'exubérance des courbes. Les toiles sont animées d'un dynamisme renforcé par les jeux de
tourbillons. Citons comme grands maîtres le Caravage, le Bernin en Italie; en France
Georges de la Tour et dans les Pays-Bas, deux très grands noms: Jordaens et surtout Rubens
doc. 29, p. 182).
5
pilastre: pilier ou colonne plate engagée dans un mur, formant une légère saillie.
stuc: enduit imitant le marbre; il est composé de plâtre ou de poussière de marbre et aggloméré avec
de la colle forte; il permet de réaliser des revêtements muraux avec des effets décoratifs peints, moulés
ou sculptés.
7
procédé de peinture utilisant les artifices de la perspective en vue de donner l'illusion du relief.
6
4. En musique.
Rompant avec la Renaissance, la musique baroque se veut créatrice; de nouvelles formes
musicales apparaissent : la fugue (J.-S. Bach), le concerto (Corelli, Vivaldi), l'opéra
(Haendel, Monteverdi, Purcell,...).
II.
Le classicisme: l'art de la rigueur.
Mouvement implanté surtout en France, le classicisme apparaît au début du XVIIe s. et
s'éteint à l'extrême fin du XVIIIe s. Lorsque l'on parle du classicisme, il s'agit d'abord de
littérature. Des auteurs prestigieux ont donné au classicisme ses lettres de noblesse et ce dans
de nombreux genres littéraires: théâtre (Corneille, Racine, Molière), la philosophie et les
essais (Pascal, Descartes, Bossuet), le roman (Mme de la Fayette),... Il s'agit
essentiellement d'un courant cherchant à se donner des règles, des principes rigoureux (retour
aux Anciens, clarté de l'expression,...). Le classicisme sera à l'origine de la pensée scientifique
(Pascal et surtout Descartes).
Plus généralement, le classicisme est le contraire du baroque: il insiste sur l'équilibre, la
rigueur, la hiérarchie des valeurs,...
1. En architecture.
Le classicisme insiste sur la rigueur géométrique; dominent les angles et les lignes droites, la
symétrie et les proportions mathématiques. Par ailleurs, les façades des bâtiments
impressionnent par leur sobriété. Retenons par exemple Le Vau, architecte du château de
Versailles (doc. 34, p. 184).
2. En peinture et en sculpture.
Les sujets sont bien souvent allégoriques, mythologiques ou politiques. La composition et les
paysages sont équilibrés, les décors antiques sont conventionnels et les toiles donnent souvent
une impression de calme, de sérénité. Mais les oeuvres et les artistes sont tentés par un certain
académisme (importance des normes) qui va rigidifier la création. Un des grand maître:
Poussin.
3. En musique.
Jusqu'au milieu du XVIIIe s., la musique reste baroque. A partir des années 1750-1760, la
création musicale s'oriente vers de nouvelles formes: la symphonie, l'opéra et la musique de
chambre. Deux géants de la musique classique sont des incontournables: Mozart et
Beethoven.
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