L’hygiène des mains et la contagion : une relation de cause à effet
Dr Jean Joly, MD, microbiologiste, infectiologue, Centre hospitalier de Granby
J’ai rendu récemment visite à une connaissance à l’hôpital ; la personne était « en isolement ».
Pourquoi ? Pour éviter la contagion. Mais si la réponse paraît simple, elle mérite néanmoins que l’on s’y
attarde un peu.
La contagion est la transmission
d’une infection d’une personne
malade à une personne en santé.
Cette transmission peut se faire par
voie aérienne pour certaines
maladies, par voie orale lors de
l’ingestion d’un virus ou d’une
bactérie, ou au contact des mains ou
d’objets inanimés, pour d’autres
infections. Le mode de transmission
détermine le type d’isolement à mettre en place, tout comme la sévérité de la maladie en cause ou sa
contagiosité : plus la maladie est grave ou plus elle se transmet facilement, plus les mesures de
protection sont sévères. L’épidémie actuelle d’infections causées par le virus Ebola est un exemple
extrême des mesures de protection qui peuvent et doivent être prises pour protéger les autres malades
et le personnel soignant. Pourtant, cette infection n’est pas la plus contagieuse et la transmission
aérienne est sans doute faible, si elle existe.
À l’opposé, une maladie comme la rougeole se transmet très facilement par voie aérienne. Dans ce cas,
le port du masque devient une nécessité pour enrayer la contagion. Par contre, une gastro-entérite se
transmet par voie fécale-orale et le port de gants et le lavage des mains sont essentiels, alors que le
masque est peu utile.
Le geste le plus important pour enrayer la transmission d’une infection demeure le lavage des mains à
l’eau et au savon, ou avec les solutions antiseptiques qui sont aujourd’hui de plus en plus fréquentes
dans les endroits publics. Les virus et les bactéries sont invisibles à l’œil nu. Il est donc impossible de dire
quand nos mains deviennent contaminées et peuvent transmettre une maladie, d’où l’importance de se
laver les mains fréquemment.
L’apparition de bactéries qui résistent à presque tous les antibiotiques force l’isolement de malades qui
arrivent à l’hôpital. Des prélèvements sont faits à l’admission du malade et la personne est isolée en
attendant les résultats de l’analyse, ce qui peut prendre plusieurs jours. Malheureusement, de plus en
plus de personnes sont porteuses de ces bactéries résistantes, même sans séjour antérieur à l’hôpital. La