Surface approx. (cm²) : 1225
Quant a la pâte de mais
cuite, elle était appliquée
en cataplasme sur le corps
du malade pour soigner
coups, blessures, tumeurs
ou encore ulcères
Le cacao ou
chocolat, l'élixir
des empereurs
Le xoco-atl que buvaient les
Aztèques est une boisson
froide, amere et épaisse
La poudre de cacao, obte-
nue en grillant et en écra-
sant les fèves, est mise a
bouillir puis battue avec
un fouet jusqu'à former
une mousse épaisse On
y ajoute de la vanille, des
piments, de l'achiote (rou-
couyer), diverses fleurs et
du miel de maguey (Agave
amencana) Les Aztèques
connaissaient son pouvoir
énergétique et équilibrant
Boisson très appréciée, le
xoco atl était souvent re
serve à l'élite On raconte
que l'empereur Moctezu-
ma en buvait jusqu a cin-
quante gobelets d or par
jour' Les thérapeutes tra-
ditionnels recommandent
cette boisson pour soigner
divers maux dysenterie,
problèmes urmaires, ané-
mie ou faiblesse corporelle
L amande du cacao, quant
a elle, a des propriétés su-
donfiques en décoction ou,
appliquée sur la poitrine,
elle peut calmer la toux
Les graines de cacao, une
fois moulues, constituent
mélangées avec de l'huile
d'amande et de l'huile de
coco, une bonne lotion
pour les peaux irritées
Quant au beurre de cacao
extrait des amandes, il
s'avère très efficace pour
soigner les brûlures et les
lèvres gercées
Le maguey, antidou-
leur et galactogène
Ce gros agave a de nom-
breux usages en plus de
ses feuilles charnues et
tendres et de son cceui,
consommes une fois cuits,
le maguey fournit Yagua-
miel Ce suc, un liquide
blanc, opaque, un peu su-
cre est recommande aux
femmes qui \ lennent d ac-
coucher pour son pouvoir
galactogène (stimulant la
production de lait) On at-
tribue aussi a Yaguamiel,
des vertus diurétiques, fé-
brifuges, antidiarrheiques
Les médecins aztèques
le recommandaient aux
personnes souffrant de
rhumatismes ou de pro
blêmes rénaux De façon
traditionnelle, les feuilles
de maguey grillées sont
appliquées en cataplasme
sur des douleurs ou des
blessures ou sur la poitrine
d'une personne souffrant
de bronchite En laissant
fermenter Yaguamiel, on
obtient le pulque, boisson
légèrement enivrante très
appréciée des Indiens
Boisson rituelle, boisson de
fête, les Aztèques lui recon-
naissaient également des
vertus diurétiques
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vjucis
et sacrées : peyote,
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Le peyote (Lophophora
Wittiamsu Lemaire) était la
nourriture de survie des
chasseurs-cueilleurs no-
mades Ce petit cactus dote
de plusieurs alcaloïdes,
dont la mescaline, a en effet
des propriétés stimulantes
qui permettaient de sup-
porter la faim, la soif et la
fatigue Chez les Aztèques,
le peyote était consomme
par les chamans lors de ri-
tuels curatifs Ils entraient
en contact avec les esprits
de la nature et pouvaient
«voir dans l'autre monde»
et ainsi prédire l'avenir et
diagnostiquer les maladies
Considère comme un puis-
sant analgésique, les méde-
cins aztèques l'employaient
pour soigner des blessures
et supprimer la douleur II
sert aussi d'anesthesiant
avant une opération chirur-
gicale L'ololiuqui (ïpomea
tncolor], ou « serpent vert »,
et le datura sont deux
autres plantes analgésiques
très puissantes Comme le
peyote, l'ololiuqui est une
plante sacrée, réservée aux
seuls chamans qui l'uti-
lisent a des fins rituelles,
curatives et pour diagnosti
quer les maladies Le datu-
ra, quant a lui, est employé
uniquement dans des céré-
monies d'initiation et pour
des rituels très importants
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II y a l'hibiscus (Hibiscus
sabdanffa),
pour améliorer
la circulation sanguine et
faire baisser la tension ar
tenelle, l'epazote (Chenopo
dmm ambrosmdes), pour soi-
gner les maux d'estomac et
les vomissements, le tama-
rindo (Tamanndus mdica),
comme laxatif et pour pu
rifier le sang, l'albahacar
(Ocimum basihcum), diges-
tif et diurétique, ou encore
la manzamlla (Matncana
recutita), comme sédatif
général, pour faciliter la
digestion, faire baisser la
fièvre et calmer la toux
Le nopal, un espoir
face au diabète?
Ce cactus (Opuntia ficus-
mdica) pousse aussi bien
sur les terres arides que sur
les hauts plateaux et on le
trouve
jusqu'à
l'SOO
m
d'al-
titude Toutes les popula-
tions rurales du Mexique
le connaissent et consom-
ment très régulièrement ses
tendres raquettes grillées
avec des oignons et des pi-
ments Dans la médecine
traditionnelle, les raquettes
de nopal sont appliquées
sur les brûlures ou les coups
comme anti-inflammatoire
et on s'en sert aussi pour
desenfler les yeux Les
fruits de nopal calment la
soif, soignent la bile et les
reins, en modérant la cha-
leur de l'unne, et font bais-
ser la fièvre Dans les an-
nées 1980, l'IMSS (Institut
mexicain de la sécurité so
cialc) s'intéresse au nopal
et a ses multiples vertus
Des chercheurs constatent
que certaines populations
rurales consomment énor-
mément de nopal pour pré-
venir ou pour soigner leur
diabète Les chercheurs
RECONNAISSANCE DES SAVOIRS BOTANIQUES INDIGENES
Aujourd'hui encore la médecine traditionnelle conserve
une place importante surtout dans les campagnes ou les
gens préfèrent avoir recours aux curanderos et aux herbes
curatives plutôt que d aller voir un médecin de type
occidental La connaissance des plantes médicinales s est
transmise de génération en génération Rien ne s'est perdu
A
Mexico
en
plein
cœur
de la
ville,
dans
le «
marche
de
Sonora» les herboristes sont toujours présents avec leurs
étals de plantes curatives