
INTRODUCTION
Une volonté de devenir acteur
L'élevage allaitant départemental, le plus important de France, est détenu par 3 000 exploitations
professionnelles pour un cheptel de 640 000 têtes. 70% de la surface agricole départementale,
essentiellement sous forme de prairies permanentes, y sont consacrés.
Le troupeau, très homogène, est quasi exclusivement de race charolaise, avec des caractéristiques
très spécifiques (conformation, qualité bouchère, …).
Cet élevage est pratiqué dans des zones intermédiaires (ni montagne, ni plaine) relevant du
classement en zones défavorisées. Les sols, au potentiel agronomique faible, sont peu propices aux
grandes cultures. L'approvisionnement en fourrages, basé essentiellement sur les prairies
permanentes, est très sensible aux aléas climatiques.
Les structures de production les plus importantes, qui restent toutefois familiales, semblent avoir
atteint leurs limites en matière d'organisation du travail et, notamment, de nombre de vêlages par
unité de main d'œuvre.
De par ces éléments, le département de Saône-et-Loire concentre les caractéristiques essentielles
des zones allaitantes françaises.
Le département est très spécialisé dans l'exportation de broutards vers l'Italie, ce qui génère une
forte vulnérabilité. La commercialisation d'animaux engraissés dans les exploitations de Saône-et-
Loire représente une part minoritaire (30% des animaux produits), malgré les nombreux efforts faits
pour tenter de revaloriser cette activité.
La succession d'aléas climatiques, de crises sanitaires, la hausse des prix des matières premières, le
manque de visibilité lié aux évolutions de l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) et de la
PAC (Politique Agricole Commune), la faible contractualisation avec l'aval, la volatilité des
marchés agricoles donnent peu de lisibilité aux éleveurs, responsables professionnels, élus,
administrations et acteurs de la filière. Ce manque de lisibilité, accentué par une organisation
complexe et segmentée, pénalise la prise de décision à caractère stratégique.
En prenant en compte le contexte et les perspectives macro économiques dans lesquels s'inscrivent
la production, la consommation de viande bovine, le cadre règlementaire, les orientations de l'OMC
et de la PAC, les attentes de la société, ce travail a permis d'analyser les atouts, contraintes, forces et
faiblesses de la filière et des exploitations, mais aussi les spécificités départementales.
Près de 140 personnes ont participé à la réflexion : éleveurs, mais aussi acteurs de la filière,
organisations professionnelles agricoles, collectivités publiques, administrations, société civile …
Les travaux, lancés le 10 juin 2009, sont arrivés à leur terme et les premiers enseignements ont été
présentés le 7 mai 2010 à l'ensemble des acteurs impliqués dans la démarche. Cette journée ne
constituait cependant que l'aboutissement de la première étape, la deuxième reste à venir : faire
vivre la démarche et mettre en œuvre les préconisations et les pistes d'actions présentées dans
ce document.
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