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Introduction :
Un ferrofluide ou liquide magnétique est une suspension de particules
ferromagnétiques de taille nanométrique dans un liquide porteur.
Les ferrofluides sont apparus dans la deuxième moitié du XX
ème
siècle. Ils n'existent
pas à l'état naturel, il a donc fallu les synthétiser. La première approche a été
réalisée par Wilson en 1779 qui a préparé un fluide constitué de fines particules de
fer dans de l'eau. Cependant, on ne peut parler d'une réelle synthèse de ferrofluide qu'à partir de 1963 où
Stephen Papell (ci-contre), chimiste de la NASA, réalisa un mélange de poudre de magnétite Fe
3
O
4
à du
kérosène (liquide porteur) en présence d'acide oléique (tensioactif). Il broya le liquide pendant 10 mois,
dans le but d'obtenir des nanoparticules. L'objectif était de fabriquer un liquide de propulsion pour fusées
en absence de gravité.
Afin de comprendre ce qu’est un ferrofluide, il est indispensable de préciser la définition des 3 grandes
familles de composés magnétiques.
Tout d’abord, le diamagnétisme est une propriété générale de la matière atomique, qui provoque
l'apparition d'un champ magnétique opposé à un champ magnétique appliqué. Cet effet général, valable
pour toute matière (et particulièrement visible sur le bismuth), est cependant d’intensité limitée et masqué
par les éventuelles autres propriétés de paramagnétisme ou ferromagnétisme.
Le paramagnétisme désigne le comportement d'un milieu matériel qui ne possède pas d'aimantation
spontanée mais qui, sous l'effet d'un champ magnétique extérieur, acquiert une aimantation dirigée dans
le même sens que ce champ d'excitation.
Sans excitation magnétique extérieur Excitation magnétique peu intense Excitation magnétique intense
L’aimantation qui en résulte demeure cependant très faible car l’effet de l’agitation thermique qui oriente
aléatoirement les moments magnétiques reste prépondérant (exemple : ions fer III Fe
3+
, dioxygène O
2
).
Enfin, contrairement au deux types de magnétisme définis, le ferromagnétisme est caractérisé par une
aimantation spontanée (plus ou moins intense) et une réponse très intense à une excitation magnétique.
Cependant, au-delà d’une certaine température propre à chaque matériau et appelée température de
Curie, il existe une transition ferromagnétique → paramagnétique. Nous
reviendrons sur cette dernière famille lors de l’étude des propriétés magnétiques.
L’intérêt de ces fluides réside dans l’association des propriétés des liquides, des
propriétés magnétiques ainsi que de certaines propriétés optiques. Cela lui confère
de nombreuses possibilités d’application : amortisseurs de vibrations, joints
étanches des disques durs ou des haut-parleurs électrodynamiques, injection de
ferrofluides dans l’encre utilisée pour l’impression des billets de banque (certaines
parties des billets de 1 $ sont attirés par un aimant…), agent de contraste en IRM,
en cancérologie pour la technique d’hyperthermie magnétique.