2Lemme 1: Soit δ une droite, et f une isométrie de l'espace qui fixe les points de δ. Soit P un plan
perpendiculaire à δ, alors f(P) P.
En effet: Soit A un point de δ et B = σ(A) (où σ est la symétrie par rapport à P), qui est aussi
sur δ. Alors le plan P est le plan médiateur de AB. Soit M dans ce plan, on a MA = MB; et, puisque f
est une isométrie qui laisse A et B fixes, on a aussi Af(M) = Bf(M); donc f(M) est dans P.
Conséquence:Supposons de plus que les seuls points fixes de f soient les points de δ , alors f|P est -
évidemment – une isométrie de P; elle a - évidemment - pour seul point fixe O=P δ; donc c'est une
rotation de centre O. On dit que f est une rotation d'axe δ; l'angle de cette rotation est - par définition -
l'angle de f|P comme rotation dans P.
Lemme 2: Soit deux plans ∏ et ∏' distincts contenant δ, et s et s' les symétries par rapport à ces plans.
Alors g = s s' est une rotation d'axe δ.
Démonstration: Il est clair que les points de δ = ∏ ∏' sont fixes par g. Pour montrer que ce sont les
seuls on remarque que si g(M) = M, et si l'on pose s'(M) = M', alors on a aussi s(M)=M' (puisque
s(M') = s(s'(M)) = g(M) = M). Donc ou bien M = M' et les plans ∏ et ∏' passent par M (et alors M
est un point de δ). Ou bien M et M' sont distincts, et alors ∏ et ∏' sont tous deux identiques au plan
médiateur de MM'; ce qui est exclu puisque ∏≠∏'.
Remarque 1: Le choix de P est arbitraire parmi les plans perpendiculaires à δ. Et notre définition
associe à la rotation f d'axe δ, un angle dans A(P) (groupe des "angles orientés de vecteurs" dans le
plan P). Notre construction identifie donc entre eux tous les groupes A(P) pour tous les plans P
perpendiculaires à δ. Ainsi "on peut considérer" que les différents angles asociés à f dans les
différents A(P) sont identiques. Il y a là une difficulté, que l'on ne cherchera pas à élucider le jour de
l'oral; mais il faut savoir qu'elle existe.
Remarque 2: Attention l'angle de f est bien défini comme angle dans P. Mais si on veut le mesurer il
faut orienter P , et pour cela on oriente en général l'axe δ (ce qui oriente P par le bonhomme
d'Ampère).
III: Le groupe des rotations d'axe δδ
δδ.
Notons Eδ l'ensemble des rotations de l'espace qui admettent δ comme axe, et notons RP,O
l'ensemble des rotations de P de centre O. Le lemme 1 définit une application χ: Eδ → RP,O.
Théorème: Cette application χ est surjective.
En effet: Si ρ est une rotation dans RP,O, on peut l'écrire ρ = σdσd' où d et d' sont des symétries de P
d'axes passant par O; soit ∏ et ∏' les plans contenant δ et respectivement d et d'; il est clair que s∏s∏'
a pour restriction à P la rotation ρ = σdσd', et c'est un élément de Eδ d'après le lemme 2.
Théorème: Cette application χ est injective.
Démonstration. Soit f1 et f2 deux éléments de Eδ qui ont même restriction ρ à P. Ecrivons ρ
sous la forme ρ = σdσd', et soit ∏ et ∏' les plans contenant δ et respectivement d et d'. Posons f =
s∏s∏' (qui est inversible comme composée de deux applications inversibles). Posons aussi g1 = f–
1f1 et g2 = f–1 f2. Ces deux isométries sont l'identité sur δ et aussi sur P; ce qui implique qu'elles
sont l'identité (s'il existait un point M tel que gi(M)≠M, alors le plan médiateur de Mgi(M)
contiendrait δ et le plan P; ce qui est absurde). On a donc f–1 f1 = f–1 f2 =Id, c'est à dire f1 = f2 = f.
On étend χ en une application de Eδ{Id} dans RP,O {IdP}, ce qui donne toujours une
application bijective. Cette application χcommute à la composition des applications, et RP O {IdP} est