Avancées dans la myasthénie auto-immune
4 ǀ AFMTéléthon ǀ Mai 2017
Les lymphocytes T ne reconnaissent pas comme des constituants de
l'organisme des éléments de la jonction neuromusculaire que sont les
récepteurs de l'acétylcholine (RACh), les récepteurs musculaires de la
tyrosine-kinase (MuSK) ou encore les récepteurs LRP4.
Cela déclenche une réaction auto-immune dans laquelle les lymphocytes T
provoquent la production par les lymphocytes B d'auto-anticorps anti-
récepteurs de l'acétylcholine (anti-RACh), d'auto-anticorps anti-MuSK ou
encore d’auto-anticorps anti-LRP4.
Ces auto-anticorps en se fixant sur les RACh, les récepteurs MuSK ou les
protéines LRP4 entrainent respectivement la destruction des RACh, des
récepteurs MuSK ou des protéines LRP4.
▪ Plus de 85% des personnes atteintes de myasthénie fabriquent des auto-
anticorps dirigés contre le récepteur de l’acétylcholine (auto-anticorps
anti-RACh). En se fixant sur ces récepteurs, les auto-anticorps bloquent le
fonctionnement de ceux-ci ou provoquent leur destruction.
L'acétylcholine ne peut alors plus se fixer sur son récepteur et la
transmission de l'influx nerveux vers le muscle s'effectue mal : le muscle se
contracte moins bien et se fatigue. Il s'en suit une faiblesse musculaire
d'intensité et de durée variables, qui peut toucher n'importe quel muscle
et qui augmente à l'exercice.
▪ Parmi les malades présentant une forme généralisée sans auto-anticorps
anti-RACh, environ 40% présentent des auto-anticorps contre le récepteur
tyrosine-kinase spécifique du muscle (auto-anticorps anti-MuSK). Le
récepteur MuSK joue un rôle important dans le développement et la
stabilité de la jonction neuromusculaire, en particulier dans le
déclenchement du regroupement des récepteurs de l'acétylcholine lors de
la formation de la jonction neuromusculaire.
▪ Environ 20% des patients chez qui on ne retrouve ni auto-anticorps anti-
RACh, ni auto-anticorps anti-MuSK, présentent des auto-anticorps contre
la protéine LRP4 (low-density lipoprotein (LDL) receptor-related protein 4),
un récepteur de l’agrine au niveau de la jonction neuromusculaire. En se
fixant sur son récepteur LRP4, l'agrine contribue au maintien du
regroupement des RACh sous la terminaison nerveuse.
Le rôle pathogénique des auto-anticorps anti-MuSK ou anti-LRP4 dans la
myasthénie autoimmune s’expliquerait par l’inhibition du regroupement
des récepteurs de l’acétylcholine au niveau de la jonction neuromusculaire,
ce qui entraine une mauvaise transmission de l’influx nerveux ; le muscle
se contracte moins bien et se fatigue.
▪ Le pourcentage de personnes atteintes de myasthénie qui n'ont ni auto-
anticorps anti-RACh, ni auto-anticorps anti-MuSK, ni auto-anticorps anti-
LRP4 est de l’ordre de 2 à 5%.
Les lymphocytes T sont des
globules blancs spécialisés dans
certains types de réponses
immunitaires. Il existe plusieurs
types de lymphocytes T chacun
assurant une fonction spécifique.
Les lymphocytes B sont des
globules blancs spécialisés dans
un autre type de réaction
immunitaire : ils produisent les
anticorps qui neutralisent des
substances ou des molécules
considérées comme étrangères
par l'organisme.