La COP 21, la mondialisation et les acteurs chinois

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COMITE NATIONAL DES CONSEILLERS DU COMMERCE EXTERIEUR DE LA FRANCE
La Lettre de
LA CHINE
HORS LES MURS
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21 mars 2016
1.
2.
3.
La COP21, la mondialisation et les acteurs chinois
ChemChina : l’envol à crédit d’un géant mondial
Statistiques : investissements transfrontières
Brèves de la mondialisation chinoise (15.1 au 17.3.16)
p.1
p.3
p.4
p.5
ACTUALITE SELECTIONNEE DES DEUX MOIS ECOULES
o
Les statistiques récentes, quelques incidents et les soubresauts boursiers entretiennent l’inquiétude au sujet du
devenir proche de l’économie chinoise et les avis divergent sur les solutions. Pour certains observateurs, le
nouveau plan d’investissement dans les infrastructures domestiques annoncé lors de l’Assemblée Nationale du
Peuple ressemble aux précédents ; s’il peut générer une relance partielle, il risque de gonfler la bulle financière.
o
Conséquence de l’affaissement des ventes, la production d’acier chinois a baissé pour la première fois depuis
35 ans (-2,3% en 2015). Par voie de conséquence, plus de la moitié des grands sidérurgistes nationaux affichent
un total cumulé de pertes d’environ 10md USD. Craignant un dumping sur les aciers spéciaux importés, le
Département américain du Commerce a diligenté une enquête le 4 mars, déclenchant une riposte immédiate du
ministère du commerce chinois qui accuse les Etats-Unis de ne pas suivre les règles procédurales de l’OMC.
o
Première faillite d’une société de construction navale cotée en bourse : Sainty Marine, filiale de Jiangsu
Guoxin, est une société publique victime de la baisse des commandes liée à celle du transport maritime.
o
En réponse à une question sur la base de Djibouti dans sa conférence de presse lors de l’Assemblée Nationale du
Peuple, le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a déclaré le 8 mars : « La Chine essaie de bâtir les capacités
d’infrastructure et de logistique nécessaires dans les régions où se concentrent nos intérêts, ce qui est raisonnable,
logique et en ligne avec les pratiques internationales. Le devoir de notre diplomatie est de mieux protéger nos
intérêts croissants à l’étranger. La Chine ne choisira pas le vieux chemin de l’expansionnisme et ne s’engagera
dans aucune forme de lutte de pouvoirs ; nous préférons promouvoir une voie chinoise de protection de nos
intérêts, en ligne avec les tendances de notre époque et soucieuse d’un accueil favorable par les autres parties ».
Après un point sur les conséquences de la COP21 et le potentiel que ses décisions ouvrent à la mondialisation de
l’industrie et des services chinois en matière d’électricité, cette lettre résume l’ascension d’un géant : ChemChina.
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La COP 21, la mondialisation et les acteurs chinois
PAR ALEXANDRE XING, CCEF CHINE
La 21e Conference Of Parties de Paris a entériné en décembre 2015 un accord visant à contenir l’élévation
moyenne de la température de l’atmosphère en deçà de 2°. Pour limiter cette élévation, tous les pays
doivent faire des efforts continus dans (i) l’économie d’énergie (ii) l’utilisation plus propre des énergies
fossiles, (iii) le remplacement graduel de ces énergies par les énergies renouvelables, (iv) l’accroissement
de l’usage de l’électricité comme forme d’énergie de consommation finale (voiture électrique par exemple).
Lors de la COP21, le président Xi Jinping a engagé la Chine devant la communauté internationale :
- à réduire l’intensité carbone de son économie de 60 à 65% d’ici 2030 par rapport à 2005,
- à porter la part des énergies non-fossiles à 20% de la consommation d’énergie primaire en 2030,
- à augmenter les volumes forestiers de 4,5 milliards de mètres cubes entre 2005 et 2030,
- à atteindre un pic de ses émissions de gaz à effet de serre vers 2030.
Des capacités certaines sur les marchés internationaux
La réduction de la production de charbon et de la transformation industrielle en Chine aura un impact
favorable sur les pays voisins immédiats, aujourd’hui affectés par les nuisances. La délocalisation directe de
surcapacités industrielles domestiques, coûteuse et délicate sur le plan diplomatique dans le cas
d’installations polluantes, reste envisagée dans des cas précis et dans une seule direction, celle de pays
montrant un déficit grave des installations concernées (acier, aluminium, ciment, chimies).
L’accord de la COP21 adopté à Paris présente plus d’opportunités que de défis pour le développement
international de la Chine. Elle possède aujourd’hui un ensemble de compétences techniques (conception de
projets, fabrication des équipements, construction et exploitation), une capacité solide de financement et une
approche de partage bien perçue par les pays situés le long des Routes de la Soie pour prendre une part
importante du marché international dans les quatre aspects mentionnés plus haut. En amont des secteurs
maîtrisés des véhicules routiers et des trains à grande vitesse électriques, la Chine est également très bien
positionnée dans la production et la distribution d’électricité.
Parmi les cinq grands groupes de production d’électricité chinois (Huaneng, Datang, Huadian, Guodian et
State Power Investment), le dernier - résultat de la fusion entre China Power Investment et State Nuclear
Power Technology en mai 2015 - a l’ambition d’être présent sur tous les segments : nucléaire, charbon,
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hydraulique et renouvelable. Le 17 décembre 2015, CPI a signé un accord d’acquisition de 100% des
actions de Pacific Hydro en Australie. Il a aussi commencé son déploiement dans des pays étrangers
(Japon, Australie, Malte, Inde, Turquie, Birmanie et Afrique du Sud) avec 15 projets de centrales dont 3 sont
en exploitation avec une capacité installée de 250 MW, 6 projets en cours de construction avec une capacité
installée de 10770 MW et un montant d’investissement de 110 md CNY, et 6 autres projets déjà approuvés
avec une capacité installée de 1750 MW et un montant d’investissement de 16md CNY.
L’ultra-supercritique au secours du charbon
La Chine possède le savoir-faire pour construire la centrale thermique la plus puissante (1000 MW), mais
également celle qui offre le meilleur rendement et l’impact le plus réduit sur l’environnement grâce à la
technologie dite ultra-supercritique. 75% de son électricité étant produits par les centrales au charbon, le
pays a développé cette technologie, indispensable pour répondre aux besoins énergétiques en limitant
l’impact sur l’environnement par la réduction des émissions polluantes. La centrale thermique no 3 de
Shanghai montre des performances (cf. encadré) meilleures que celles des turbines à gaz. Sa réussite
opérationnelle fait de l’ultra-supercritique une référence à l’export et doit susciter l’intérêt de pays ayant
d’abondantes ressources en charbon et une forte pression
environnementale comme l’Indonésie, le Vietnam, le Pakistan,
le Bangladesh ou l’Iran. Le premier pas a été franchi : en juillet
Performances de Shanghai 3 :
2015, State Power Investment a signé un contrat d’étude de
Consommation de charbon :
préfaisabilité pour la construction d’une centrale ultra- 276g/kwh au lieu de 321g/kwh
supercritique au charbon de deux unités de 660MW chacune
Emission de :
pour le compte d’une JV entre China National Machinery et une
-particules : 11,1mg/m3 (norme = 20)
société d’électricité du Bangladesh. Les grands fabricants de
-SOx : 35,03mg/m3 (norme = 200)
chaudières et de turbines chinois comme Shanghai Electric et
-NOx : 25,2mg/m3 (norme = 100)
Dongfang Electric, qui maitrisent le savoir-faire de fabrication
des équipements ultra-supercritiques, doivent trouver leur place
sur le marché international.
L’hydraulique, une spécialité chinoise
Avec une capacité totale installée de 300 GW, la Chine occupe la première place dans le domaine des
centrales hydrauliques et représente 25% des capacités installées dans le monde. 5 des 10 plus grosses
centrales hydrauliques du monde se trouvent en Chine. Le représentant le plus éminent de ce secteur est le
groupe China Three Gorges Corporation (CTGC), société publique d’Etat en charge du développement, de
la construction et de l’exploitation de la centrale hydraulique des 3 Gorges, centrale la plus importante du
monde. Elle a déjà construit bon nombre de centrales hydrauliques en Asie, en Afrique et en Amérique du
Sud, certaines réalisées en collaboration avec Alstom. Pendant ces dernières années, CTGC a réalisé des
projets au Pakistan, au Kazakhstan et en Malaisie ; elle est surtout active au Népal et au Laos. En 2012,
CTGC a acquis 21% de l’électricien portugais PEC. Avec CTGC, les groupes State Power Investment et
China Energy Engineering constituent les autres acteurs les plus puissants et compétitifs dans le domaine
de l’électricité hydraulique. Datang, autre groupe d’électricité déjà cité, a déjà développé et commence à
exploiter deux centrales hydrauliques et un réseau d’électricité. Elle développe activement les marchés des
pays de l’ASEAN, notamment dans la région du Mékong et a ainsi signé des accords de développement
portant sur des projets de capacité totale installée de 6000 MW. Datang assure aussi le développement de
projets au Kazakhstan et en Afrique du Sud.
Les horizons renouvelables : l’éolien et le solaire
La Chine est le premier pays du monde pour la capacité installée de turbines éoliennes (145 GW). 4 Chinois
figurent parmi les 10 premiers fournisseurs de turbines éoliennes en 2015 : Gold Wind (1er), United Power
du Groupe Guodian (7e), Envision (8e) et Ming Yang (9e). Gold Wind développe des projets aux Etats-Unis,
au Chili, en Equateur, au Pakistan et en Éthiopie. A travers China Longyuan Power, filiale spécialisée dans la
construction et l’exploitation de centrales d’énergies renouvelables, Guodian a ouvert des bureaux d’études
off-shore en Afrique du Sud, aux Etats-Unis, au Canada et en Hongrie. Elle vient de finir la construction d’un
parc éolien de 99 MW au Canada, et elle est en train de construire deux projets de parcs éoliens d’une
capacité installée de 244 MW en Afrique du Sud.
En 2015, la Chine a dépassé l’Allemagne pour devenir le premier pays du monde dans le domaine des
fermes photovoltaïques avec une capacité totale installée de 43 GW. Las des mesures anti-dumping et antisubvention prises par l’Union européenne et les Etats-Unis, les fabricants chinois de panneaux solaires ont
décidé d’aller sur les marchés émergents. Les besoins en provenance de l’Inde et des pays africains
augmentent d’année en année, et les pays situés le long des Routes de la Soie montrent aussi de plus en
plus d’intérêt pour les panneaux solaires chinois. Les noms à retenir dans ce secteur sont Golden Concord
(no 1 mondial), Hareon Solar, Jiangsu Shunfeng et Trina Solar.
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Finance et technologie, piliers du nucléaire
Avec 28 réacteurs en exploitation d’une capacité totale de 26 427 MW, 24 en construction pour 26 885 MW,
40 en projet pour 46 590 MW et surtout la technologie de centrale nucléaire de troisième génération
Hualong-1 que la Chine a développé de façon autonome, les sociétés du secteur nucléaire sont de grands
acteurs potentiels sur le marché international. Les 3 sociétés principales sont China National Nuclear Corp
(CNNC), China General Nuclear Power Corp (CGN) et State Power Investment Corp (SPIC).
Face à d’autres technologies plus matures et éprouvées (France, Canada, Russie, Corée du Sud…), la
technologie Hualong-1 a encore besoin de temps et de références pour prouver sa supériorité, mais la
compétitivité des sociétés chinoises en matière de construction de centrales nucléaires et leur capacité de
financement sont reconnues. Leur stratégie d’approche consiste à s’associer avec un fournisseur de
technologie déjà éprouvée, à prendre une part importante dans le consortium d’investisseurs pour participer
à la construction de centrales, à fournir le financement du projet et à vendre dans le même temps Hualong-1
pour un autre projet de centrale nucléaire.
En octobre 2015, CGN a signé un accord avec EDF pour investir, construire et exploiter deux centrales de
technologie française à Hinkley Point C en Angleterre. L’accord comprend aussi la collaboration entre CGN
et EDF pour la construction d’une centrale de technologie chinoise Hualong-1 à Bradwell. CNNC a utilisé la
même approche pour gagner son premier contrat export en Argentine. Avec un engagement de financement
de 15md USD, le groupe a gagné en novembre 2015 le contrat de construction de deux centrales de
technologie canadienne. En même temps CNNC a signé un accord cadre concernant la 5e centrale nucléaire
d’Argentine qui fera appel à la technologie Hualong-1.
La solution : l’interconnexion des réseaux d’électricité à UHV
Autre acteur qui commence à jouer un rôle important sur le plan international, le géant des réseaux
électriques State Grid a développé et mis au point la technologie de réseaux d’électricité à Ultra-HautVoltage (UHV), sure, efficace et verte. Elle a comme avantage compétitif une capacité plus grande, une
distance plus longue, une perte de transmission réduite, une demande d’emprise au sol moindre, une
excellente économie d’échelle et l’économie de réseaux. Le développement de cette technologie traduit la
conviction de Liu Zhenya, président de State Grid. Ainsi qu’il l’a répété à Houston le 26 février 2016 lors de la
conférence de l’IHS CERAWeek, il est convaincu que la façon la plus radicale pour l’humanité de relever les
défis que sont les contraintes des ressources naturelles, la pollution et le changement climatique est d’arriver
à remplacer les énergies fossiles par les énergies propres et renouvelables, et de remplacer au maximum la
combustion directe des énergies fossiles par celle de l’électricité. Il suffit d’exploiter 0.05% du potentiel
existant de 10 GW d’énergie hydraulique, 1 TW d’énergie éolienne et 1000 TW d’énergie solaire pour
satisfaire les besoins de l’être humain sur notre planète. La clé est le développement de l’interconnexion des
réseaux d’électricité entre les nations du même continent et entre les différents continents.
L’application réussie de la technologie UHV sur le réseau électrique domestique chinois prouve que l’idée est
techniquement réalisable et économiquement intéressante. Il reste aux gouvernements des pays à accepter
l’idée d’une interconnexion au niveau mondial.
Lors de la visite officielle de Li Keqiang au Brésil en mai 2015, State Grid a inauguré son premier projet à
l’étranger de transmission UHV pour transférer à 800Kv l’électricité de la centrale hydraulique de Belo Monte
située au nord vers le sud-est du pays sur une distance de 2 084 km. La construction sera achevée fin 2017.
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, l’envol à crédit d’un géant mondial
Souvent considérée comme un processus régulier dans tous les secteurs d’activité, la mondialisation
chinoise présente parfois des épisodes erratiques et des acteurs exceptionnels, apparaissant lors
d’opérations spectaculaires et d’initiatives soutenues par le gouvernement. L’irruption en 2014 de l’assureur
Anbang, créé par la volonté de l’Etat, a fait partie de ces « bulles » inattendues de progression au-delà des
frontières. 2015 et le début de 2016 sont dominés par la présence désormais incontournable de ChemChina.
Conglomérat d’état dédié à la chimie de spécialité, China National Chemical Corporation a accumulé des
actifs domestiques de qualité inégale, de l’avis même de son dirigeant Ren Jianxin qui déclare sans
sourciller que 90% de son bilan est à jeter à la poubelle. Fondateur de la petite société privée de produits de
nettoyage Bluestar dans la lointaine ville provinciale de Lanzhou en 1984, M Ren a convaincu en 2004 les
autorités de lier son affaire avec ce groupe administré dont il a pris la tête et s’est lancé dans un programme
ambitieux de développement.
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En 2006, le groupe acquiert la totalité du 2e producteur mondial de méthionine pour l’alimentation animale, le
français Adisseo, filiale d’Aventis, celle du producteur australien d’éthylène et de polythène Qenos, puis de
la branche silicones de Rhodia, devenant le 3° producteur mondial de silicone organique.
ChemChina adopte la stratégie « Importer la technologie, sortir du pays ». En 2007, le groupe inaugure sa
coopération stratégique avec le fonds d'investissement américain Blackstone en lui offrant 20% du capital de
Bluestar, dans l’optique de devenir un leader des nouveaux matériaux et de la chimie de spécialité.
En 2011, le rachat du norvégien Elkem permet au groupe d’améliorer la chaine de production de silicone et
d’obtenir la dernière technologie de silicium polycristallin pour le solaire. En rachetant la même année 60%
des actions de l’israélien Adama (Makhteshim Agan) il devient le 6° producteur mondial d’insecticides.
A l’été 2015, le groupe accélère le rythme en achetant le fabricant italien de pneumatiques Pirelli pour
7,9md USD. En janvier 2016, un fleuron de la machine-outil allemande pour l’industrie du plastique et du
caoutchouc, Krauss Maffei, est rachetée pour 925m EUR. Ren Jianxin réitère à cette occasion son objectif
d'« accélérer l’offre de produits et l’intégration des activités ». Après sa prise de participation en janvier de
12% de la société suisse de négoce en pétrole et gaz Mercuria qui lui donne accès aux matières premières
et à l’énergie nécessaires à son activité, ChemChina vient d’annoncer la plus grosse opération jamais
réalisée par une société chinoise : l’acquisition de 67% de Syngenta, géant suisse des pesticides et des
semences, pour 43md USD. L’offre a commencé le 23 mars.
Désormais positionné sur l’ensemble de la chaine de valeur dans son secteur d’activité, ChemChina devrait
pouvoir maitriser les marchés mondiaux de sa spécialité et tailler dans son bilan chinois surchargé d’actifs
non-performants. Les banquiers qui le suivent, HSBC et China CITIC Bank à côté des « big 4 » chinois, ont
prodigué sans réticence une ligne de 50md USD, qui constitue pour le groupe un pari assez osé sur l’avenir.
INDICES ET STATISTIQUES
Bilan des investissements transfrontières en 2015 : vers la bascule en 2016 ?
Le ministère du Commerce a publié ses statistiques annuelles officielles. Les investissements étrangers en Chine (cidessous en rose) plafonnent depuis 5 ans quand les investissements chinois à l’étranger (en bleu) continuent d’afficher
une courbe de croissance apparente flatteuse (118md USD en 2015, soit un doublement en six ans).
Investissements non-financiers transfrontières selon le MOC (md USD)
140
116
120
106
80
60
118
126
103
90
90
100
120
118
112
69
60
77
48
40
20
0
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Selon ACAPITAL Dragon Index™, les investissements directs chinois à l’étranger (base 1000 en 2001) s’établissent à
2899 en 2015. Ils ont triplé en pourcentage du PIB en 15 ans. Leur stock pourrait être de 1000md USD à la fin de 2016.
ACAPITAL DRAGON INDEX™ (base 1000 en 2001)
2700
2200
1700
1200
700
2001
2003
2005
Commission Asie-Pacifique
2007
2009
2011
2013
2015
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NOUVELLES BREVES DE LA MONDIALISATION CHINOISE
Agrégats économiques, bilans régionaux et sectoriels

120 millions de touristes chinois ont voyagé à l’étranger en 2015 (+12% par rapport à 2014). Leur nombre devrait
atteindre 133 millions en 2016 (+11%) (CD, 19/1)

Durant les 5 années 2011-2015, les importations d’armes chinoises ont baissé de 25%. Les exportations ont
augmenté de 88% mais elles ne représentent que 6% du marché mondial (Reuters, 23/2)

Avec plus d’1md USD équivalent, les ventes de tickets de cinéma à 192m de spectateurs en Chine pendant le mois
de février dépassent pour la première fois celles réalisées en Amérique du Nord (Xinhua, 1/3)

La confiance des entrepreneurs (indice PMI) a baissé en févier pour le 7 e mois consécutif, de 49,4 à 49 selon le
Bureau National des Statistiques et de 48,4 à 48 selon Caixin. (Xinhua, 1/3)

A fin février 2016, le commerce extérieur chinois s’établit en valeur à 1 430md CNY, en baisse de 15.7% par rapport
à fin février 2015. Les exportations affichent une baisse record de 20.6% et les importations de 8% (Xinhua, 8/3)
Politique d’internationalisation et réformes susceptibles de l’accompagner

La NDRC (ancien commissariat au Plan) a signé un protocole avec la Commission Economique pour l’Europe des
Nations Unies (UNECE) pour promouvoir la recherche, les échanges, la formation et les cas pratiques dans le
domaine des partenariats public-privé (Xinhua, 21/1)

Dans son rapport au Congrès, le premier ministre Li Keqiang recommande de « réaliser plus de coopération en
matière de capacité industrielle » et de « faire un meilleur usage de l’investissement à l’étranger » (CRI, 10/3)

Le président de la Cour Suprême annonce durant le Congrès la création d’un centre judiciaire maritime international
pour concourir à la politique d’établissement de la Chine comme « puissance maritime » (CO, 13/3)
Contrats et marchés significatifs

Wanda accepte d’investir jusqu’à 10md USD dans l’état d’Haryana en Inde pour la construction d’une « ville
industrielle » incluant une cité culturelle et des logements (CD, 26/1)

Le producteur chinois Perfect World Pictures va investir 250m USD dans Universal Pictures à Hollywood pour la
production de 50 films dans les 5 ans à venir (CD, 19/2)

Parmi les grands projets d’infrastructure discutés lors de la visite officielle du président Xi en Egypte, la zone
industrielle du canal de Suez sera labellisée OBOR (CD, 22/1)

Harbin Electric va construire dans le port de Karachi une centrale à charbon de 350MW (Xinhua, 29/2)

CRRC obtient un contrat de 1,3md USD pour la construction de 400 voitures pour le métro de Chicago (CRI, 10/3)
Investissements, acquisitions

Cheung Kong Life Sciences acquiert pour 24m USD 70 000 hectares de terres à blé appartenant à John Nicoletti, le
plus grand propriétaire de champs céréaliers dans le sud-ouest australien (Xinhua, 21/1)

Beijing Entreprises confirme son accord pour acheter l’allemand EEW (Energy from Waste) à EQT Partners AB
pour 1,4md EUR ; il s’agit de la plus grosse acquisition chinoise historique en Allemagne (Bloomberg, 4/2)

Alibaba acquiert une partie du capital (et accède ainsi à la technologie) de Groupon, site américain pionnier
spécialisé dans l‘achat groupé de tickets de spectacles et de restaurants (CD, 17/2)

Dans son rapport au Congrès américain concernant 2014, le Comité de l’Investissement Etranger qui examine les
acquisitions qui impliquent un aléa de sécurité en dénombre 147 dont 24 par la Chine (CD, 24/2)

Arguant que le gouvernement américain risque de refuser l’opération, Unisplendour retire son offre de rachat pour
3,8m USD de 15% du capital du producteur d’unité de disques Western Digital (CD, 25/2)

Le constructeur de machines allemand Manz AG vend 29,9% de son capital à Shanghai Electric, avec possibilité de
prise de contrôle par la partie chinoise (Bloomberg, 1/3)

Sur le point d’être effective, l’acquisition de la division électroménager domestique de GE par Haier annoncée mijanvier ouvre à l’acteur chinois le marché américain, mais au prix fort : 5,4md USD contre les 3,3md offerts par
Electrolux, soit 91% du chiffre des ventes de la division en 2014 (Caixin, 4/3)

Ali Fortune Investment, filiale d’Alibaba, acquiert pour 308m USD 59,5% de l’opérateur hongkongais de loterie en
ligne AGTech (CD, 8/3)
Projets en cours

Le constructeur d’équipements agricoles et de travaux publics Zoomlion dépose une offre évaluée à 3,2md USD
pour prendre le contrôle de son concurrent Terex aux Etats Unis (CD, 28/1)

COSCO dépose une offre sur le port de Limassol à Chypre (CD, 29/1)

Bank of China et ICBC font partie des 45 grandes banques mondiales associées aux tests du nouveau programme
de transferts rapides « Global Payment Innovation » lancé par SWIFT (Xinhua, 23/1)

HNA (Hainan Airlines) fait partie d’un consortium international déposant une offre d’achat du London City Airport,
évalué à 2m GBP (Bloomberg, 26/2)

Le Soudan est en discussion avec Petrochina et un autre groupe chinois pour développer l’industrie gazière et
construire le premier pipeline de gaz dans le pays (Agence soudanaise, 28/2)

HNA (Hainan Airlines) et le groupe Accor déposeraient une offre commune d’achat pour 2md USD du groupe
hôtelier Carlson Rezidor, propriétaire des marques Radisson et Park Plaza (CD, 4/3)

En acquérant Carmike pour 1,1md USD, Wanda contrôlera à travers sa filiale AMC le plus grand réseau combiné
de salles de cinéma (8 000) aux Etats Unis (SCMP, 5/3)

L’assureur Anbang devrait acquérir la chaîne d’hôtellerie américaine Starwood Hotels pour 12,8md USD (SD, 14/3)

Une filiale de China Three Gorges fait une offre pour la construction d’une centrale hydraulique géante de 8000 MW
sur le rio Tapajos au Brésil (CD, 16/3)
Commission Asie-Pacifique
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Partenariats

Xiwang Group (Shandong), producteur de dérivés du blé et du maïs, crée un fonds d’investissement à 60/40 avec
Sumitomo Corp. pour acquérir à l’étranger des activités connexes à la sienne (CD, 21/1)

La grande banque ruse VTB et Ant Financial, filiale d’Alibaba, signent un accord de coopération pour développer
des services de paiement et de banque en Russie (CD, 22/1)

En association avec Bangkok Bank et bientôt trois autres banques locales, China Union Pay met en place un
nouveau réseau de paiement par carte de débit en Thaïlande (CRI, 25/2)

China Media Capital prend une participation dans la société de production hollywoodienne Imagine Entertainment
(SCMP, 7/3)
Fusions, diversifications, avancées technologiques

Le fabricant chinois Kaier annonce avoir mis au point un revêtement émaillé pour les façades d’immeubles
permettant d’absorber tout ou partie de la pollution atmosphérique extérieure (CD, 21/1)

Des scientifiques médicaux chinois ont mis au point un foie artificiel biologique externe permettant aux patients
d’attendre une greffe (Xinhua, 16/1)

Pour 1,6md USD, China Resources Beer rachète à son partenaire SAB Miller 49% de leur joint-venture Snow
Breweries, producteur de la bière la mieux vendue en Chine (CD, 3/3)

Le fabricant d’électroménager GREE entre au capital de Yinlong, fabricant de véhicules électriques qui contrôle luimême Altair Technologies, fabricant américain de piles au lithium (CD, 8/3)

Le préservatif féminin « O’lavie » fabriqué par Dahua Medical Apparatus Shanghai et destiné à la clientèle des pays
en voie de développement est pré-qualifié « sain et efficace » par l’OMS (CD, 8/3)
Implantations à l’étranger, délocalisations

La Bank of China ouvre une agence de plein exercice en Autriche. Les banques centrales des deux pays autorisent
les investissements en monnaie chinoise en Autriche, une première en dehors du continent asiatique (GT, 9/3)

Premier exportateur chinois d’automobiles depuis 13 ans, Chery devient le premier à lancer un nouveau modèle
hors de Chine en mettant l’Arrizo 5 sur le marché chilien avant tous les autres pays (Xinhua, 9/3)
Actions et évènements affectant l’image de « China Inc. » à l’étranger

Transportant 32 conteneurs, le premier train reliant la Chine à l’Iran arrive à Téhéran après 14 jours de voyage
contre 30 si le chargement avait emprunté la voie maritime (HKT, 15/2)

Une escadre militaire chinoise fait escale à Dili à Timor Est (Xinhua, 21/1)

La police et la justice espagnoles procèdent à Madrid à l’arrestation spectaculaire de plusieurs cadres de l’ICBC
soupçonnés d’implication dans des cas de blanchiment et de fraude fiscale (CRI, El Mundo, 18/2)

Le navire chinois Dong Hai Ju 101, équipé d’un sonar à haute définition dernier cri pour les zones difficiles, rejoint la
flotte recherchant l’épave du vol MH370 dans l’océan indien (JT, 21/2)

Wanda serait en conflit avec la municipalité madrilène pour son projet de rénovation de l’édifice emblématique
« España » acheté il y a deux ans, qui implique une démolition partielle initiale (SCMP, 23/2)

Le porte-parole du ministère de la Défense annonce que les travaux d’infrastructure ont commencé sur la base
navale de Djibouti récemment attribuée à la Chine (SCMP, 26/2)

140 fonctionnaires de police chinois sont envoyés pour un an au Libéria dans le cadre de la mission de maintien de
la paix de l’ONU pour assurer l’ordre et la sécurité dans la capitale Monrovia (Xinhua, 11/3)
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La sociéte chinoise de télécom StarTimes abaisse le prix de ses décodeurs de 20% et celui de son abonnement de
40% pour permettre à ses clients kényans d’accéder plus facilement à 100 chaines de télévision (Xinhua, 16/3)
Initiative Yi Dai Yi Lu (OBOR, Routes de la Soie)
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Deux projets significatifs sont labellisés OBOR après la visite officielle ciblée du président Xi au Moyen Orient en
janvier (Iran, Arabie saoudite, Egypte) : voie ferrée à grande vitesse en Iran (SCMP, 24/1) et parc industriel relais
de la Route de la Soie au bord du canal de Suez en Egypte (Xinhua, 22/1)
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Bilan des actions diplomatiques dans la zone YDYL par le département des affaires consulaires du ministère des
Affaires étrangères : les citoyens chinois peuvent entrer dans 53 pays et obtenir un visa sur place. 80 000 cas
d’assistance et de protection consulaires (1/3 de plus qu’en 2014) ont été traités en 2015 (Agences, 29/2)
La Chine et la France : derniers développements
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Le milliardaire Jack Ma, fondateur d’Alibaba, achète à son propriétaire britannique le château de Sours dans le
Bordelais, spécialisé en rosé pétillant à destination de la clientèle anglaise (Les Echos, 25/2)
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Wanda et Immochan (Mulliez) signent un accord de partenariat pour développer dans la banlieue nord de Paris le
projet de centre de loisirs Europacity pour un coût supérieur à 3md EUR (Xinhua, 27/2)
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Pose de la première pierre le 21 mars par le Premier Ministre de la controversée tour de 60 mètres abritant l’usine
d’éclarages LED du chinois Inesa qui investit 100m EUR juste à côté de la gare Meuse TGV à Verdun (NE, 10/3)
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Dans l’étude de Baker McKenzie et Rhodium Group sur les investissements chinois à l’étranger en 2015, la France
apparait au 2° rang dans l’UE derrière l’Italie avec un total de 3,6md EUR reçus (FT, 10/3)
La Lettre de « La Chine hors les Murs » est une publication de l’Observatoire créé au sein de la Commission AsiePacifique du Comité National des Conseillers du Commerce Extérieur de la France à la suite de la parution de l’étude du
même nom en février 2014. Toutes les contributions par apport de notes, brèves et commentaires généraux ou
sectoriels sont les bienvenues à l’adresse électronique [email protected]
Comité éditorial : Paul Clerc-Renaud, CCE Hong Kong et Christophe Granier, CCE France.
Commission Asie-Pacifique
La lettre de LA CHINE HORS LES MURS / 10 / 21.03.2016
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