ACTUALITÉ DES ACIDES GRAS OMÉGA 3 CONTRE LA CACHEXIE ?

Mai 2011 - n° 12
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ACTUALI
DES ACIDES GRAS OMÉGA 3 CONTRE LA CACHEXIE ?
Une étude néerlandaise attire de nouveau l’attention sur le rôle potentiel des acides gras oméga 3
en cas de cancer, en avançant que la prise de suppléments d’huile de poisson permettrait d’éviter
la perte de poids. Cette étude de petite envergure im
pliquait 40 personnes atteintes d’un cancer du
poumon « non à petites cellules », diagnostiqué peu de temps auparavant et soignées par
chimiothérapie.
Chez 69 % de ces personnes, la prise du supplément a permis une stabilisation du poids, mais
aussi du volume et de la qualité de la masse musculaire. Dans le groupe qui ne prenait pas ce
supplément, la stabilisation n’a été observée que chez 29 % des patients.
Par ailleurs, l’huile de poisson exerce une influence positive dans le cadre de la prévention et du
traitement des maladies cardiovasculaires, ainsi que sur la réduction du risque de cancer du sein
chez la femme ménopausée. Ces suppléments pourraient être administrés à des patients atteints
d’autres types de cancer et de diverses maladies chroniques s’accompagnant fréquemment d’une
malnutrition et, par conséquent, d’une perte de poids et de masse musculaire.
Ces dernières années, diverses études se sont focalisées sur l’effet des suppléments d’huile de
poisson au cours d’un traitement anticancéreux. Il
s’agit le plus souvent de suppléments d’EPA (un
acide gras de poisson), administrés à raison de 2 g/jour et proposés sous forme de gélules ou de
boisson lactée. Ces suppléments sont souvent enrichis en calories et en protéines. De façon
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spécifique, l’EPA sembleparticulièrement efficace dans le cadre d’une cachexie.
Mais les résultats d’études précédentes ne sont pas toujours concordants : certaines n’ont montré
aucun effet, d’autres oui y compris une survie plus longue. La seule influence positive manifeste
des suppléments d’huile de poisson a été observée pour le cancer du pancréas. Par ailleurs, il
semble que ces suppléments soient également intéressants dans le cadre d’un cancer du poumon
« non à petites cellules ». D’autres études doivent toutefois être réalisées puisque celle dont il est
ici question concernait seulement 40 personnes.
Les travaux de recherche ont également permis de découvrir que l’EPA et le DHA (un autre acide
gras de poisson) qui constituent conjointement les « acides gras oméga 3 »
présentent d’autres
effets : ils ralentissent la croissance de différents types de tumeurs et renforcent l’efficacité de la
chimiothérapie. Toutefois, le nombre de ces études, réalisées encore seulement sur des animaux
de laboratoires, est encore relativement restreint et il n’est pas encore possible de formuler des
recommandations.
Cependant, les professionnels travaillant en oncologie peuvent d’ores et déjà prescrire ces
suppléments aux patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules ou d’un cancer du
pancréas.
Il n’est toutefois pas recommandé aux patients de prendre de tels suppléments de leur propre
initiative car ils ne sont pas dénués d’effets secondaires (accroissement du risque de saignements,
par exemple). Par contre, il est vivement conseillé de consommer 100 à 150 g de poisson deux à
trois fois par semaine, même pendant le traitement. Le patient ne peut en tirer que des bénéfices !
Références
van der Meij BS. et al. Oral nutritional supplements containing (n-3) polyunsaturated fatty
acids affect the nutritional status of patients with stage III non-small cell lung cancer
during multimodality treatment; J Nutr. Oct. 2010 ; 140(10):1774-80
DU CANNABIS POUR STIMULER LAPPÉTIT ?
L’anorexie (perte de l’appétit) et les modifications du goût et de l’odorat font partie des plaintes les
plus fréquentes liées au traitement d’un cancer. Pas moins de 80 % des patients souffrent de ces
plaintes, reprises sous le terme générique de « malaises ».
Une étude en double aveugle, certes restreinte, a été menée au Canada afin de déterminer si le
cannabis pouvait stimuler l’appétit, améliorer le goût et l’odorat et avoir une
influence positive sur la
qualité de vie des patients atteints de cancer. L’étude impliquait une dizaine d’adultes atteints d’un
cancer à un stade avancé : certains ont reçu une pilule à base de THC (delta-9-
tétrahydrocannabinol, l’un des principaux constituants du cannabis), d’autres un placebo. Le
groupe a été suivi pendant et après le traitement. Les résultats incitent à mettre en œuvre une
étude de plus grande envergure :
73 % des patients qui prenaient du THC avaient davantage d’appétit (30 % dans le
groupe placebo)
Plus de 50 % des patients prenant du THC estimaient que les aliments avaient meilleur
goût (10 % dans le groupe placebo)
Le groupe traité par THC consommait davantage de calories et de protéines
Le groupe traité par THC dormait mieux
Le groupe traité par THC parvenait à se relaxer plus facilement.
Dans l’attente d’études complémentaires, les chercheurs ont jugé ces résultats suffisants pour
recommander aux médecins d’envisager la prescription de THC aux patients cancéreux souffrant
d’anorexie ou de modifications du goût et de l’odorat.
Références
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cancers > vivre mieux
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Brisbois T. D. et al. Delta-9-tetrahydrocannabinol may palliate altered chemosensory
perception in cancer patients: results of a randomized, double-blind, placebo-controlled
pilot trial ; Annals of Oncology en ligne 22-02-2011.
RÉFÉRENCES & OUTILS
UNE ATTENTION ACCRUE POUR LA REVALIDATION ONCOLOGIQUE
Chez les ex-patients cancéreux, le risque de récidive ou de développement d’un nouveau cancer
n’est pas exclu. Ces personnes sont aussi plus susceptibles de décéder de causes non liées au
cancer. Un traitement anticancéreux peut en outre accroître le risque de maladies
cardiovasculaires et d’ostéoporose.
Depuis 20 ans, on accorde une plus grande attention à la qualité de vie dont l’alimentation fait
partie après un cancer. La formulation de recommandations alimentaires scientifiquement
fondées, en vue d’assurer une prévention optimale, exige cependant
des études complémentaires.
L’American Institute for Cancer Research (AICR) et le World Cancer Research Fund (WCRF) y
sont favorables et ont même pris une initiative en ce sens : ils analysent actuellement tous les
résultats d’études disponibles au niveau mondial. Les premières recommandations s’adresseront
aux personnes ayant développé un cancer du sein, les suivantes porteront sur d’autres types de
cancers.
Nous vous tiendrons bien entendu au courant de l’évolution de ce travail !
En savoir plus sur l'alimentation après un cancer ?
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cancer > retrouver le plaisir de manger
AGENDA
ENQUÊTE ONCODIÉTÉTIQUE : VOTRE AVIS COMPTE !
Une des missions prioritaires de la Fondation contre le Cancer est
de soutenir de manière optimale
les patients et les professionnels en oncologie, notamment dans le cadre de l’accompagnement
alimentaire.
Dans ce contexte, la Fondation propose, sur son site web et via une newsletter, des informations et
des outils liés à l’oncodiététique. Mais quels autres services pourrions-nous vous fournir dans le
futur ? Avez-vous constaté des manques spécifiques ? Avez-vous des besoins particuliers ?
Cliquez ici pour nous transmettre votre avis via notre enquête en ligne.
Les résultats seront publiés sous forme anonyme seulement. Auriez-vous l’amabilité de nous faire
parvenir votre réaction pour le 15 juin 2011 svp?
Les résultats seront étudiés durant l’été, et vous recevrez notre analyse dans le courant du 4ème
trimestre si vous en avez fait la demande sur le formulaire d’enquête.
Les résultats détermineront la direction que nous prendrons dans les prochaines années, non
seulement en termes de services fournis vers vous et vos patients mais également vis-à-vis des
autorités et des autres partenaires travaillant dans le domaine. Nous prendrons en quelque sorte le
rôle de porte-parole.
Nous nous réjouissons déjà de découvrir votre précieux feedback !
En savoir plus?
Cliquez ici ou consultez le site www.cancer.be > Les cancers > Vivre mieux pendant un
cancer > Le plaisir de manger > Informations pour les professionnels
33E CONGRÈS ESPEN
Gotembourg, Suède, 3 > 6 septembre 2011
Congrès annuel de l'European Society for Clinical Nutrition and Metabolism.
En savoir plus?
Cliquez ici ou consultez le site www.espen.org > congress
FOOD, NUTRITION, PHYSICAL ACTIVITY & CANCER
Washington, Etats-Unis, 3 & 4 novembre 2011
Congrès annuel de l’American Institute for Cancer Research.
En savoir plus?
Cliquez ici ou surfez sur www.aicr.org > Our Cancer Research > Research Conference
NOUVEAU SUR LE SITE DU RÉSEAU NACRE DE FRANCE
Nutrition pendant le cancer
A propos de l’accompagnement nutritionnel lors d’un cancer, cette partie du site français du ‘
Réseau National Alimentation Cancer Recherche ‘ (NACRe) préconise les conduites à tenir dans
chaque situation : des précisions sur les enjeux, des recommandations et des conseils pratiques.
En savoir plus?
Cliquez ici of surfez sur www.inra.fr/nacre > Pendant le cancer
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