INTÉGRALES ORBITALES SUR GL(N, Fq((t))) 5
H(F). On en déduit qu’il existe un voisinage ouvert compact Vtde 1 dans T(F) vérifiant la
propriété : pour toute fonction f∈C∞
c(G(F)), il existe une fonction fH∈C∞
c(Vt) telle que
pour tout δ∈Vttel que tδ ∈Greg, on a l’égalité
Otδ(f) = OH
δ(fH).
Or tH(F)∩Greg ⊂tHreg(F) et
detF(1 −Adtδ;g(F)/h(F)) = DG(tδ)DH(δ)−1,
par conséquent l’égalité Otδ (f) = OH
δ(fH) s’écrit aussi
IG(tδ, f) = |detF(1 −Adtδ;g(F)/h(F))|1
2IH(δ, fH).
Comme l’application
δ7→ detF(1 −Adtδ;g(F)/h(F))
est bornée au voisinage de 1 dans T(F), par récurrence sur la dimension de G(et translation
δ7→ t−1δsi t∈Z(G)), on est ramené pour obtenir (1) à prouver :
(4) l’application γ7→ IG(γ, f ) est bornée au voisinage de 1 dans T(F).
Via l’application exponentielle, on peut passer à l’algèbre de Lie. En notant tl’algèbre de
Lie de T, (4) est impliqué par le résultat suivant [HC1, theo. 13] :
(5) pour toute fonction f∈C∞
c(g(F)), on a supγ∈t(F)∩greg |Ig(γ, f)|<+∞.
Comme pour (4) ⇒(1), on obtient (5) par récurrence sur dimF(gt) pour t∈t(F), grâce à la
propriété d’homogénéité des germes de Shalika [HC2, §8] (voir aussi [K, 17.14]). Revenons
àG. Pour toute fonction f∈C∞
c(G(F)), l’application T(F)→C, γ 7→ IG(γ, f) obtenue
en posant IG(γ, f ) = 0 pour γ∈T(F)r(T(F)∩Greg) est à support compact (c’est une
conséquence du lemme 39 de [HC1]). On en déduit que la propriété (1) se renforce en :
(6) pour toute fonction f∈C∞
c(G(F)), on a supγ∈T(F)∩Greg |IG(γ, f )|<+∞.
Le passage de (5) à (1) via la submersion δet l’application f7→ fHest appelé « descente
centrale au voisinage d’un élément semisimple » ou, plus simplement [K], « descente semi-
simple » (1). Par descente semisimple, Harish–Chandra ramène aussi (3) au résultat suivant :
(7) pour chaque tore maximal Tde Gdéfini sur F, il existe un ǫ > 0 tel que la fonction
|Dg|−ǫest localement intégrable sur t(F).
1.5. — On suppose maintenant que Fest de caractéristique p > 0. Alors la généralisation
des résultats rappelés en 1.4 se heurte à plusieurs obstacles. Parmi ceux–ci :
–les tores maximaux de Gdéfinis sur F, modulo conjugaison par G(F), peuvent former
un ensemble infini. On ne peut donc pas se contenter d’une borne sur chaque T, comme
en 1.4.(1), 1.4.(6) ou 1.4.(3), il faut en plus contrôler ces bornes de manière à ce que
la somme sur les Tdans 1.2.(2) converge ;
–la présence d’éléments t∈G(F) qui ne sont pas semisimples (sur F) mais néanmoins
tels que l’orbite OG(F)(γ) = {g−1tg :g∈G(F)} ⊂ G(F) est fermée pour la topologie
p–adique. Au voisinage de tels éléments, la descente centrale telle qu’on l’a rappelée
en 1.4 ne fonctionne plus ;
1. Pour G=GL(N) et Fde caractéristique >0, nous aurons à généraliser cette construction au
voisinage d’éléments tqui ne sont pas semisimples mais seulement d’orbite fermée — voir 1.8.(2).