L'existence de deux génomes côte à côte conduit à considérer le système parasite-hôte comme
un super-organisme vivant possédant un super génome, ce qui a 4 conséquences:
1) le génome du parasite peut modifier le phénotype de l'hôte; exemple: les galles des
végétaux sont dues à la sélection dans le génome d'insectes de gènes capables de manipuler la
croissance des tissus végétaux. Le système hôte-parasite est un système de phénotypes
croisés.
2) Dès qu'un système hôte-parasite se forme, il y a une probabilité pour que voisinent des
gènes en double, d'où une tendance à la cessation de l'expression de l'un des gènes. La perte
est en général subie par le parasite et entraîne des régressions de fonctions pouvant être
assurées par le génome de l'hôte: simplification morpho-anatomiques (organes locomoteurs,
digestifs, organes des sens); enzymes (déficience du métabolisme des purines chez les
protozoaires parasites et les schistosomes. La survie de l'espèce parasite dépend strictement de
l'hôte.
3) Le parasite peut apporter dans l'association un gène que l'hôte ne possède pas, mais dont les
produits sont avantageux.
C'est l'enchaînement au parasite, rançon du mutualisme, avec coopération (piratage) génique
entre les deux partenaires.
S'il y a dépendance physiologique unilatérale, on a affaire au parasitisme; si la dépendance
physiologique est bilatérale, c'est le mutualisme. Le mutualisme est une association à
"parasitisme réciproque".
4) L'association prolongée entre deux organismes de génomes différents peut favoriser les
échanges géniques entre ces organismes.
Comment savoir si un organisme est parasite: le concept d'interaction durable lève toute
équivoque.
Exemple:
•
le moustique est hématophage, mais il n'y a pas d'interaction durable avec son
hôte: ce n'est pas un parasite (l'étude de moustiques peut néammoins se justifier
parce qu'ils peuvent être des vecteurs de parasites).
•
La tique est un hématophage qui établit une interaction durable avec son hôte:
c'est un parasite.