REVUE NUMISMATIQUE BELGE PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA SOCIÉTÉ NUMISMATIQUE, PAR MM. R. CHALON ET CH. PIOT. 3 e SÉRIE. — TOME . IV. BRUXELLES, LIBRAIRIE POLYTECHNIQUE BELGE D'AUG. DECO, 9 , RUE DE LA MADELEINE. 1860 . .117 MÉLANGES DE NUMISMATIQUE ROMAINE. PL. X, FIG. A 4. 1 LA RESTITUTION DES ENSEIGNES LEGIONNAIRES ROMAINES PAR LES PARTHES. Dans la vie ment qui de ait élé nation romaine, la la restitution des enseignes que Romains avaient perdues dans deux expéditions mal- heureuses contre les Parthes, l'expédition de M. Crassus contre le roi Orodes, et celle de d'Orodes, le roi fut signalée valiers et dont la les uns tombèrent sous cam- les traits les autres furent faits prisonniers. retraite, elle ces maladies, qui était sans doute le voir qu'alors déjà, — Tome il iv. y en les avait 40,000 cafuite, maladies et la famine. une qui prédominait, choléra. C'est comme des éprouva encore une perte de 8,000 hommes qu'emportèrent 5 e série. fils en 56 avant Jésus-Christ, qui fit ennemis harcelaient l'armée romaine dans sa dans cette Parmi contre le par de grands désastres. Antoine perdit plus de 30,000 hommes, dont ennemis M. Antoine des Parthes Phraate. C'est surtout pagne que ce dernier et, n'y a guère d'événe- célébré avec autant d'appareil et d'une manière aussi générale que les il et une chose curieuse de de nos jours, on ait 9 admis — comme cause de la — 18 maladie un empoisonnement des eaux (*). Mais ce qui causa fut la 1 le plus de douleur aux Romains, ce perte de plusieurs aigles et d'autres étendards, et cette douleur s'explique d'autant mieux que l'on rendait à ces enseignes des honneurs plus que divins. Religio tota castrensis signa veneratur, signa jurât, « signa omnibus prœponit. diis » Teriullianus. Afin de laver cet affront, Jules César prépara une nouvelle expédition contre les Parthes, mais sa mort l'empêcha de l'exécuter. L'empereur Auguste se chargea avec vigueur de cette exécution. romaine Il partit pour la et l'armée Syrie, n'avait pas encore atteint les frontières des thes, lorsque le roi Phraale s'empressa de Par- faire restituer à l'empereur, par une ambassade, les enseignes conquises et les prisonniers ; il fit plus : pour ne pas avoir agi sous l'influence de la peur, et (') Sed quum pour l'air d'avoir faire regarder cette Antoniani ob perpetuam Parthorum insultationem a frumentatione arcerentur, tanta in castris famé laboratum est, ut libra panis ducentis sesterciis veniret, hordaceus panis pari argenti pondère venderetur. Conversi itaque ad herbas et radiées edendas, incide- runt in herbam quandam, quae manducata insaniam primo, postea et mortem adferebat, nam volvebant, tanquam qui eam edissent, saxa moliebantur, lapidesque rem magnopere seriam agerent evomentes, moriebantur. Nec minor ab aqua quam ab tandem bilem : hostibus clades : Salmacidis enim fluvii liquor, qui a sitientibus avide hauriebatur, frigidus et pellucidus quidem erat, sed salaus et venenosus tibus non tam sitim levaret, quam : quique biben- ventris tormina induceret, morientibus cruciatum exasperaret. Dio Gàssitis et — — 119 comme un hommage restitution Romains, il avec leurs femmes mit à la rendu aux volontaire disposition d'Auguste ses quatre fils et leurs enfants. Cette rentrée en possession des aigles, qui eut lieu l'an 20 avant Jésus-Christ, avec tant d'honneur et sans coûter une goutte de sang, excita dans tout l'empire romain A siasme inouï. ronne civique son retour, on remit à l'empereur d'or, on lui çlécerna les triomphe pompeux, des arcs grandioses toute la et à la cou- honneurs d'un lui furent érigés, foule s'associa à cette solennité. temples dédiés à Jupiter les un enthou- Il fit bâtir des Mars Ultor, pour y déposer enseignes ; les façades magnifiques de ces édifices nous ont été transmises sur des médailles. A leur tour, les grands poètes contemporains célébrèrent l'événement dans leurs chants en parlent. Horace surtout treizième du quatrième le : Virgile, Ovide, Properce chante dans sa belle ode livre. Et signa nostro restituit Jovi, Derepta Parthorum superbis Postibus. « Eo enim anno Augusto Parthiae tanta celebritas et lœtitia publica titulos et Judaese ad obsequium redactae contulit, atque publiée et privatim Romanis, propter reddita signa et captivos, et atque dies ludorum festos, memorabilis. iste annus fuit festus » Dio Cassius. Une année aussi mémorable pour être naturellement féconde aussi les pour la Romains devait numismatique. Et effectivement, on frappa en celte occasion des médailles — — 120 plus nombreuses qu'en toute autre. Vaillant, donne avec des inscriptions et dessin de trente-quatre pièces, le lui seul, des figures diverses, qui toutes ont des trait à la restitution aigles. Mais ces pièces ne datent pas toutes de l'année avant Jésus- Christ; sent également, à les 20 années subséquentes en fournis- mesure que ou l'un l'autre des dédiés, etc., était près d'être achevé, et même temples après le décès d'Auguste, nous trouvons encore des monnaies com- mémoratives qui A se rapportent à la célèbre année 20. création des monnaies participèrent, indépendam- la ment du sénat, les triumviri monetales de l'an 20, Aquilius Florus, Caninius Gallus, Marcus Durmius et Petronius Turpilianus. Sur toute en cette liste faire l'objet de monnaies, je ne prends, pour d'une courte dissertation, que celles sur lesquelles le Parthe, à genoux, fait la remise dés enseignes. Beaucoup d'exemplaires portent sur ces signes que les auteurs, tels Cohen, nombre X, numismates n'ont pas remarqué ou n'ont pas jugé digne de fixer leur attention les le etc., ; et, que Patin, Morell, chose singulière, même Vaillant, Beger, Riccio, qui dans leurs ouvrages ont distinctement publié le dessin de ce chiffre, le passent cependant sous silence. Ces monnaies proviennent en majeure partie des monétaires ci-dessus nommés. Les effigies portent tantôt xWars Ultor, tantôt Feronia, tantôt l'empereur Auguste, et ont, de même que les revers, différentes légendes. Je ne m'arrêterai pas à ces objets et je passe au Parthe agenouillé. (Fig. H Av. TURPILIANUS, III VIR, tète de la 1 (*).) déesse Feronia (Proserpine) — Son — 121 comme attitude est très-significative; que sur un seul genou main gauche, on voit que ne s'appuie il de et qu'il baisse l'une ses mains, la nullement celle cette attitude n'est d'un suppliant, mais bien celle d'une personne qui prie que daigne recevoir l'enseigne présentée de l'on qu'elle tient levée. comme ton une longue barbe crépue, pire des Parthes, la main — Montfaucon sieurs de ces bustes, — les tous les rois de l'em- a publié le dessin de plu- cheveux sur plusieurs exemplaires sont entourés d'un diadème étroit, et de la nuque descend un manteau de peu de largeur et richement orné . — deux insignes de la courbée en avant, coiffure qui Parthes portaient, même flottant, attestent la dans pointe supérieure est du genre de est Sa longue barbe au menton, manteau (*)), couverte d'une tête est la espèce de bonnet phrygien, dont les 2 (fig. royauté. Sur d'autres exemplaires, diadème manque ou bien le droite, La personne agenouillée porte au men- la le que guerre. diadème, que Phraate remise des aigles, non-seulement celles les ainsi que avait chargé de fils. la dignitaires de son empire, mais encore plusieurs personnes de sang royal ses le — L'absence de toutes armes de guerre donne à cet acte le caractère d'un acte de la paix, et le riche costume de l'ambassadeur prouve que nullement arrachée par Le Parthe les la la force cheveux ceints d'une couronne de Rev. Av. : L. AVGVSTVS, CANIN1VS à fut spontanée et des armes. lève vers l'enseigne SIGN. RECE. Un Parthe (') démarche un regard fleurs. Rev. : plein de tris- C^ESAR AVGVSTUS genoux présente une enseigne tête de l'empereur sans militaire. couronne de IIIV1R. Le Parthe à genoux présente laurier. un vexillum. ~ tesse ; l'objet pour c'est la 422 — dernière fois qu'il voit dans sa main conquis au prix de son sang. La timida manns d'Ovide est plutôt une expression poé- tique et ne saurait être justifiée par l'attitude du Parlhe sur le revers. Nunc petit Armenius pacem, nunc porrigit arcus Parthus eques timida captaque signa manu. Il est déjà plus difficile d'interpréter signification du chiffre des présentes lignes. 10 e légion ; sait fait avec certitude principalement Le nombre pourrait elle se trouvait sous Jules César d'une sa garde « X — qui engagée dans si la l'objet se rapporter à la le combat bonne réputation et jouis- qu'il en fit : Decimam autem legionem sibi delegit, Csesar cohortem praetoriam quod eorum benevolentiam, peculiarem quan- dam, semper senserat. » Dio Cassils. pour cause Elle fut dissoute plus tard par Auguste subordination et il forma Cependant on ne la legio voit pas d'in- décima gemina. pourquoi la 10 e légion se trouve à cette occasion mentionnée de préférence à toute autre, puisqu'il est bataille, prouvé que la veille deux légions furent anéanties de la première et plusieurs aigles enlevées. Parthe, refers aquilas. victor quoque porrigit arcus. OVID. « Scd et infamia siguis mililaribus cl Dio. aquitis eaptis. » — « Ilis — 123 consulibus (M. Apuleio et P. Silio) signa Crassiana de Parlhis Cocsar recepit. et aquilas et » Cassiodorus in Chronic. D'un autre côté, nous voyons qu'un certain nombre gles se trouvent déposées dans un temple de Mars, d'ai- destiné à recevoir ces enseignes. Il est le donc plus vraisemblable que nombre des enseignes porté à penser que l'on si Romains perdirent dans légions « ; compte et je suis éten- les aigles et les de la cavalerie, deux expéditions. les campagne avec dix-huit ce dernier ne Néanmoins, rapportées. dards des légions, des cohortes ouvrit la X représente nombre des enseignes conquises a le été bien plus grand, le chiffre que les Crassus Antoine avec quinze et ramena qu'un tiers de ses soldats. In Syriam missus, Antonius bellum Parthis inlulit, a quibus victus vix tertiam partem de quindecim legionibus in iEgyptum perduxit. » SEXTUS AURELIUS VlCTOR. 11 que reste ici encore le chiffre taires de jecture X une dernière conjecture à doit représenter que les faire : c'est enseignes mili- dix légions furent restituées. Je regarde cette con- comme celle qui a le plus de probabilité. II SOLUTION D'UNE ÉNIGME NUMISMATIQUE. Dans son ouvrage estimé sur blique romaine, Paris, les « Monnaies de 1857, p. 157, tionne et décrit la médaille suivante : » la répu- M. Cohen men- _ HT (ou en 13. Vesta, à droite à l'envers) III. Tète voilée de lisant derrière la simpule. ; avec un bouclier rond et une CiESAR. Trophée, Rev. — 124 épée courte entre une couronne M. Cohen « Ces ajoute ici la trois lettres ou et un bouclier échancré. note explicative qui suit chiffres ont savants. Vaillant les avait interprétées par pœum, les ce qui parait tout à regarde comme fait : beaucoup exercé secundum inadmissible. les tro- Havercamp simple signe monétaire. Je ne puis pas admettre cette explication, pas plus que l'autre, car signes monétaires ne se rencontrent que sur des médailles semblables du reste, mais frappées, soit différents, soit à différentes époques. dans des Ici le bre ill se rencontre sur deux deniers tout à un quinaire. Eckhel ne décide et sur croit (et je partage son avis) de Imperator iterum; ment satisfaisante, une médaille si rien,- que ce sont ateliers même nomfait différents cependant il les lettres initiales cette interprétation serait Morell a rangée parmi les citée complète- par lui, et que Goltziennes, tout en croyant à les son authenticité, existe réellement. « Voici cette médaille « IMP. ITER. (imperator iterum). Tête diadémée de Vénus, « à droite. Rev. C. lequel est « : CAESAR C. une faux, F. Trophée avec un chariot sur etc. Les savants modernes expliquent tout autrement sens de ces initiales. Cavedoni, d'après Solin, écrivain quagies et bis du m e siècle dimicavit, » : Cœsar la le phrase suivante de signis collatis quin- prétend que le nombre III rapport aux cinquante-deux batailles gagnées par César a ; — mais, outre que primer si les — 125 anciens étaient peu dans l'usage d'ex- métaphysiquement leurs idées, faudrait être il bien sûr qu'à l'époque où ces médailles furent frappées, Jules César avait déjà gagné ces cinquante-deux batailles. D'un autre côté, Nicolas Damascène assure que Jules César, dans trois cent deux batailles qu'il avait livrées en En résumé, les Asie et en Europe, ne fut jamais vaincu. ou lettres et les chiffres en question sont encore une énigme, ne paraissent pas devoir être expliquées de résume d'une manière Loin de partager l'énigme » claire et succincte tout ce qui a été ce jour sur le point litigieux qui nous occupe. dit jusqu'à « sitôt. note de l'honorable auteur^ puisqu'elle J'ai transcrit la » le M. Cohen, de désespoir de voir de sitôt expliquée, je crois pouvoir en offrir ci-après la solution. Je prends l'inscription précitée pour un chronogramme. HT signifie 3 et même le donne signe retourné III le nombre 52. Le trait horizontal qui se trouve au-dessus du signe même prouve, uniquement trait se rencontre fréquemment sur des médailles romaines. Dans qu'il s'agit l'indication des légions, par exemple, leg. T, leg. cos. Il, cos. XI, etc. trait marqué par (lil) est II signe tout entier assez distinctement marqué. etc., cos. T, if, la à quel- Nous trouvons nombres plus le élevés, par famille Farsuleia. ce trait n'a pas (III), le du duumvirat, généralement, vir. sur une médaille de Dans notre exemplaire, le leg. III, leg. horizontal dans des exemple, CXT sur consulat, et Le duumvirat ques exceptions près, même Il, du d'un nombre. Ce pu nombre 50 être continué n'aurait pas été 1 — 420 — Passons au signe renversé 111=52. Le nombre 50 représenté par 1 sur savoir foule de monnaies de Maria, Mescinia, Naevia, Norbana, triena 4 ( ) Mamilia familles Julia, Crepusia, les : une nous voir le fait La etc. nombre XXXXVII purnia, 1 se trouve au milieu du même dans la série de la famille nombre Claudia C souvent ce nombre est précédé de exemple l'interprétation des valeurs Une double 3 : Marcia, , de i, il à famille Cal- cix (160), de V (1 55) . Le plus la lettre A (annus), A1XXXII (82). Ces exemples : la familles, famille Sa- suivi IX XXVI, puis C (100). Sur une médaille de pour suffisent par fixer 52. et interprétation d'un même signe numérique se rencontre assez souvent sur des médailles romaines une autre occasion, est j'en alléguerai des ; à exemples. Nous n'avons maintenant qu'à nous demander ce que signifie le chiffre chiffre 5? ce que signifie 52? Je rapporte le 3 au troisième consulat de César, qui, sur d'autres monnaies du même prince, est représenté par Cos. tert. et rappelle l'année pendant laquelle la médaille a été frappée. La désignation vedoni approche III marque l'âge de César, 52 ans. Ca- de cette interprétation; trompe-t-il en admettant, au lieu de Une telle indication médailles ; de l'âge 52 seulement se ans, 52 batailles. est rare à la vérité sur les mais rien ne nous empêche de croire que dans ce chronogramme on ait voulu exprimer que c'est 52° année de son âge, que Jules César a occupé hautes charges de l'Etat— le consulat et la dans la les plus dictature— après avoir célébré des centaines de triomphes sur les ennemis (') Thésaurus Morellianus familiarum, etc. Amslelaedami, f 734. — 127 — intérieurs et extérieurs de l'empire romain. du une autre médaille sur reste, batailles De ; Je possède, exprime des laquelle 1 j'aurai plus tard occasion d'y revenir. celte interprétation encore un intéressant fait de : par 52 ans se déduit III de l'année de nais- la fixation les opinions sont par- étant fixé, le chronogramme que sance de Jules César, sur laquelle tagées. Le 3 e consulat de César nous interprétons nous donnera l'année de mais malheureusement sa naissance ; aussi les opinions sont divergentes sur ce 3° consulat. D'après Eckhel et ceux qui ont de César coïncide avec sulat quemment Eckhel, le l'an né en 656. D'après les écrit après lui, le 3 e con- 708. César serait consé- numismates antérieurs à e 3 consulat de ce prince tombe en 707; l'année de sa naissance serait conséquemment 655. Cette date admise par tous les est anciens auteurs qui en parlent, à l'ex- ception de Dion, sur lequel Eckhel appuie sa manière de voir précitée. La différence dans la fixation de l'année 3* consulat de César provient peut-être de ce que les du con- sulats de ce prince se sont succédé plus rapidement que le temps prescrit ne Moi à aussi, s'est écoulé. je crois pouvoir fixer la naissance me 655, ce qui semble résulter de de César notre chrono- gramme. En 5 et effet le les 52, qui, ajoutés l'un à l'autre, forment Donc César Christ. il chronogramme nous donne Sur le est né en 655 de jour même de la n'existe pas de doute. Rome deux nombres le nombre 55. ou 99 avant Jésus- naissance, qui est le 12 juillet, — Le chronogramme donner se résument IIT= la que l'explication et comme suit Commencement du 3. — 428 viens je d'en : 5° consulat T dictature V : ou C : fin et de X. 47 — 52 II 707=A. = 111=52. Age de César du 52= IV =55. AnnéedelanaissancedeCésarV :C:655=A. X. 99 ni LE LÉZARD SLR UNE MÉDAILLE DE LA FAMILLE ACILIA. FlG. 3. Av. SALVTIS. Tète de femme regardant ù droite, des lauriers dans les cheveux ; portant de longues boucles d'oreilles. Rev. W. ACILIVS IIIVIR VALET/. Femme dant à gauche, approchant un serpent de le bras MAN et M. Cohen un lézard recourbé. (MS et les plis infé- T7 sont abrégés TV.) dit, en parlant de son ouvrage précité pent. bouche. Elle a gauche appuyé sur une colonne, dans rieurs de la robe pour la regar- : « cette femme Hygiée, donnant à debout, dans manger à un ser- » Je crois devoir repousser celte attribution de M. Cohen pour notre médaille; la même pour d'autres sur lesquelles Salus présente un corps ovale à un serpent ou approche On celui-ci d'un vase. ne saurait admettre cette interprétanumismates, sans exception, dès tion, bien que tous temps plus reculés jusqu'à nos jours, les Cette explication dirai même les du type me semble trop triviale et l'aient les adoptée. trop matérielle, je nous rappelle l'àffourragemeni — 129 — des bètes dans nos ménageries. comme j'ai symbole plus relevé, une chercher quelque .faut y Il essayé de dans le faire voir dissertation spéciale. Je ne m'arrêterai pas aux différentes interprétations du mot VALE faites T/; seulement je suis étonné de voir que personne jusqu'ici n'ait lu Vale tu(œ) salutis. : C'est ainsi qu'il faut lire et compléter la légende. C'était le motto d'Archagathus, auquel médecin grec ville un Il Rome vint à en 535 de ou 210 avant Jésus-Christ. succès qu'il y fut honoré tel est le fondateur de médaille la la fait allusion. Ce fondation de cette y exerça son art avec 11 du droit de bourgeoisie. célèbre Gens acilia. la Je pense que notre médaille peut être rapportée à l'an 54 avant Jésus-Christ, frappée par et qu'elle a été le triumvir monétaire Manius Acilius. « Omnium primum salutem dicilo matri et patri. » Plautus. La médaille nous représente Dca la salus ou, si on le préfère, la Valetudo approchant sans crainte le serpent, qui est son symbole, de l'effet la d'une morsure s'appuie sur bouche dont le souffle neutralise venimeuse. D'un bras une colonne colonne de c'est la ; la divinité la sécurité, ce qui symbolise la firmitas valetudinis dont Cicéron parle en plusieurs circonstances. Dans est couché un petit lézard, le pli inférieur de la robe symbole d'un veilleur de nuit dormant. C'est pour la première fois que je rencontre cet animal sur une médaille romaine. Je ne parle pas de celles sur lesquelles le* lézard figure comme simple signe monétaire, — 150 — comme, par exemple, sur des monnaies des familles Clau- dia, Crepusia, Julia, Plœtoria, Porcia et Vibia. Comme je exemplaires pas eu occasion d'examiner plusieurs n'ai du même type, je n'ai pu m'assurer se trouve encore sur d'autres médailles la nôtre. Il à lier me s'il si le lézard est particu- serait agréable d'être renseigné à ce sujet par les possesseurs Je ne ou de collections de l'espèce. trouvé mentionné dans aucun ouvrage de l'ai numismatique, ni représenté sur des planches; il manque sur l'exemplaire du musée de notre société archéologique. Le lézard est à considérer l'homme, qui de la le comme le gardien tutélaire de préserve d'un danger imminent, tel que morsure d'un serpent venimeux. Monlfaucon nous fait voir, suppl. I, p. 21 C, une telle représentation du som- meil sur un marbre antique. Nous y remarquons un jeune hoirîme endormi, qui tient un bras autour du cou d'un lion tient dormant également. Dans deux n'est pas tètes main de ce bras l'enfant de pavot (papaver somniferum). Mais tout sommeil dans ce beau groupe; au bas nous remar- quons un petit lézard, qui, templer groupe endormi le d'un œil vigilant, semble conet le préserver du danger. Sur notre médaille le lézard est recourbé et endormi dans robe de la Salus ou Valetudo, ce que j'inter- les plis de la prète par les mots laire et la : Celui qui se réjouit du patronage tuté- de cette divinité peut se passer de tout autre gardien dormir en repos. — 131 — IV LE NOMBRE DE VICTOIRES REPRÉSENTÉ SUR UNE MÉDAILLE DE L'EMPEREUR MAXENT1US. FlG. 4. MAXENTIVS Av. IMP. C. AVG. P. F. Tète de l'em- pereur regardant de droite. Rev. FIDES MILITVM AVG N. A Femme l'exergue :MOST. P. regardant à gauche, portant dans chaque main une enseigne romaine. Cette médaille a été frappée dans le premier atelier de Trêves, comme moneta Dans une sacra. notice qui va être publiée, Berliner Zeitschrift far Mùnzkunde, j'ai expliqué le rapport numérique ren- fermé dans la nombre de victoires remportées sur les barbares. Je suis légende : Soli invicto comitl, indiquant le tenté de reconnaître également les lettres LI de la une valeur numérique dans légende du revers. Ces lettres me sem- blent signifier 51. Elles se trouvent isolées entre les ensei- gnes et la tête déFides, et semblent particulièrement attirer notre atteniion, de sorte qu'il est permis de leur attribuer encore une valeur accessoire. La légende : FIDES MILITVM AVG N ne se trouve que sur des médailles de Maxentius ; les mots aug. n. ne paraissent ajoutés que pour que les lettres L et I se trouvent au milieu de la légende. Nous voyons sept lettres serrées avant la lettre L et un nombre pareil après que vingt-quatre empereurs portent la /ides lettre I. Ajoutez militum dans la — 132 — légende, mais aucun, à l'exception de Maxence, n'a l'addition même aug. n. Cette addition sur d'autres types du empereur n'est ici Je n'admets lettres Ll d'aucune influence. pas la conjecture peu fassent allusion à la qu'il faudrait interpréter que fondée les première légion, de sorte, par fides militum (legionis primas) angusti nostri; je considère de préférence L comme et I, nom- valeur numérique faisant 51, et se rapportant aux breuses victoires remportées par Maxence durant un règne de quatre ans, sur d'autres empereurs qui le rang. Maxence lui disputaient n'eut pas à soutenir d'importantes guerres contre des peuples étrangers, ce n'étaient que des Romains aux prises avec des Romains. Aussi, l'empereur qui livrait ces combats fut bien honoré de l'épithète invictus, mais sur aucune de ses médailles il ne porte la légende invicto comiti, légende qui, sur des monnaies de nus Daza, Licinius I, Constantinus I : Soli Maximi- et II et Crispus, ne se rapporte qu'à des triomphes sur des ennemis barbares. Elbermng.