Revue belge de numismatique et de sigillographie

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REVUE
NUMISMATIQUE
BELGE
PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES DE LA SOCIÉTÉ NUMISMATIQUE,
PAR MM.
R.
CHALON ET CH. PIOT.
3 e SÉRIE.
—
TOME
.
IV.
BRUXELLES,
LIBRAIRIE POLYTECHNIQUE BELGE D'AUG. DECO,
9
,
RUE DE LA MADELEINE.
1860
.
.117
MÉLANGES DE NUMISMATIQUE ROMAINE.
PL. X, FIG.
A 4.
1
LA RESTITUTION DES ENSEIGNES LEGIONNAIRES ROMAINES PAR LES
PARTHES.
Dans
la vie
ment qui
de
ait élé
nation romaine,
la
la restitution
des enseignes que
Romains avaient perdues dans deux expéditions mal-
heureuses contre
les
Parthes, l'expédition de M. Crassus
contre le roi Orodes, et celle de
d'Orodes,
le roi
fut signalée
valiers
et
dont
la
les
uns tombèrent sous
cam-
les traits
les autres furent faits prisonniers.
retraite, elle
ces maladies,
qui était sans doute
le
voir qu'alors déjà,
— Tome
il
iv.
y en
les
avait
40,000 cafuite,
maladies
et la
famine.
une qui prédominait,
choléra. C'est
comme
des
éprouva encore une perte de
8,000 hommes qu'emportèrent
5 e série.
fils
en 56 avant Jésus-Christ, qui
fit
ennemis harcelaient l'armée romaine dans sa
dans cette
Parmi
contre le
par de grands désastres. Antoine perdit plus de
30,000 hommes, dont
ennemis
M. Antoine
des Parthes Phraate. C'est surtout
pagne que ce dernier
et,
n'y a guère d'événe-
célébré avec autant d'appareil et d'une
manière aussi générale que
les
il
et
une chose curieuse de
de nos jours, on
ait
9
admis
—
comme cause de
la
—
18
maladie un empoisonnement des eaux (*).
Mais ce qui causa
fut la
1
le
plus de douleur aux Romains, ce
perte de plusieurs aigles
et d'autres
étendards, et cette
douleur s'explique d'autant mieux que l'on rendait à ces
enseignes des honneurs plus que divins.
Religio tota castrensis signa veneratur, signa jurât,
«
signa
omnibus
prœponit.
diis
»
Teriullianus.
Afin de laver cet affront, Jules César prépara une nouvelle expédition contre les Parthes,
mais sa mort l'empêcha
de l'exécuter. L'empereur Auguste se chargea avec vigueur
de cette exécution.
romaine
Il
partit
pour
la
et l'armée
Syrie,
n'avait pas encore atteint les frontières des
thes, lorsque le roi Phraale s'empressa
de
Par-
faire restituer à
l'empereur, par une ambassade, les enseignes conquises et
les prisonniers
;
il
fit
plus
:
pour ne pas avoir
agi sous l'influence de la peur, et
(')
Sed
quum
pour
l'air
d'avoir
faire regarder cette
Antoniani ob perpetuam Parthorum insultationem a
frumentatione arcerentur, tanta in castris famé laboratum
est,
ut libra
panis ducentis sesterciis veniret, hordaceus panis pari argenti pondère
venderetur. Conversi itaque ad herbas et radiées edendas, incide-
runt in herbam quandam, quae manducata insaniam primo, postea et
mortem
adferebat,
nam
volvebant, tanquam
qui
eam
edissent, saxa moliebantur, lapidesque
rem magnopere seriam agerent
evomentes, moriebantur. Nec minor ab aqua
quam ab
tandem bilem
:
hostibus clades
:
Salmacidis enim fluvii liquor, qui a sitientibus avide hauriebatur, frigidus et pellucidus quidem erat, sed salaus et venenosus
tibus
non tam
sitim levaret,
quam
:
quique biben-
ventris tormina induceret,
morientibus cruciatum exasperaret.
Dio Gàssitis
et
—
—
119
comme un hommage
restitution
Romains,
il
avec leurs
femmes
mit à
la
rendu aux
volontaire
disposition d'Auguste ses quatre
fils
et leurs enfants.
Cette rentrée en possession des aigles, qui eut lieu l'an
20
avant Jésus-Christ, avec tant d'honneur et sans coûter une
goutte de sang, excita dans tout l'empire romain
A
siasme inouï.
ronne civique
son retour, on remit à l'empereur
d'or,
on
lui
çlécerna les
triomphe pompeux, des arcs grandioses
toute
la
et à
la
cou-
honneurs d'un
lui furent érigés,
foule s'associa à cette solennité.
temples dédiés à Jupiter
les
un enthou-
Il
fit
bâtir des
Mars Ultor, pour y déposer
enseignes ; les façades magnifiques de ces édifices nous
ont été transmises sur des médailles.
A
leur tour, les grands poètes contemporains célébrèrent
l'événement dans leurs chants
en parlent. Horace surtout
treizième
du quatrième
le
:
Virgile, Ovide, Properce
chante dans sa belle ode
livre.
Et signa nostro restituit Jovi,
Derepta Parthorum superbis
Postibus.
«
Eo enim anno
Augusto Parthiae
tanta celebritas et lœtitia publica titulos
et Judaese
ad obsequium redactae contulit,
atque publiée et privatim Romanis, propter reddita signa
et captivos,
et
atque dies ludorum festos,
memorabilis.
iste
annus
fuit festus
»
Dio Cassius.
Une année
aussi
mémorable pour
être naturellement féconde aussi
les
pour
la
Romains
devait
numismatique.
Et effectivement, on frappa en celte occasion des médailles
—
—
120
plus nombreuses qu'en toute autre. Vaillant,
donne
avec des inscriptions et
dessin de trente-quatre pièces,
le
lui seul,
des figures diverses, qui toutes ont
des
trait à la restitution
aigles. Mais ces pièces ne datent pas toutes de l'année
avant Jésus- Christ;
sent également, à
les
20
années subséquentes en fournis-
mesure que
ou
l'un
l'autre des
dédiés, etc., était près d'être achevé, et
même
temples
après le
décès d'Auguste, nous trouvons encore des monnaies com-
mémoratives qui
A
se rapportent à la célèbre
année 20.
création des monnaies participèrent, indépendam-
la
ment du
sénat, les triumviri monetales de l'an 20, Aquilius
Florus, Caninius Gallus, Marcus Durmius et Petronius
Turpilianus.
Sur toute
en
cette liste
faire l'objet
de monnaies, je ne prends, pour
d'une courte dissertation, que celles sur
lesquelles le Parthe, à genoux, fait la remise dés enseignes.
Beaucoup d'exemplaires portent sur ces signes
que
les
auteurs, tels
Cohen,
nombre X,
numismates n'ont pas remarqué ou n'ont pas jugé
digne de fixer leur attention
les
le
etc.,
;
et,
que Patin, Morell,
chose singulière,
même
Vaillant, Beger, Riccio,
qui dans leurs ouvrages ont distinctement
publié le dessin de ce chiffre,
le
passent cependant sous
silence.
Ces monnaies proviennent en majeure partie des monétaires ci-dessus
nommés. Les
effigies
portent tantôt xWars
Ultor, tantôt Feronia, tantôt l'empereur Auguste, et ont, de
même
que
les revers, différentes
légendes. Je ne m'arrêterai
pas à ces objets et je passe au Parthe agenouillé. (Fig.
H
Av.
TURPILIANUS,
III VIR, tète
de
la
1
(*).)
déesse Feronia (Proserpine)
—
Son
—
121
comme
attitude est très-significative;
que sur un seul genou
main gauche, on
voit
que
ne s'appuie
il
de
et qu'il baisse l'une
ses mains, la
nullement celle
cette attitude n'est
d'un suppliant, mais bien celle d'une personne qui prie que
daigne recevoir l'enseigne présentée de
l'on
qu'elle tient levée.
comme
ton une longue barbe crépue,
pire des Parthes,
la
main
— Montfaucon
sieurs de ces bustes,
—
les
tous les rois de l'em-
a publié le dessin de plu-
cheveux sur plusieurs exemplaires
sont entourés d'un diadème étroit, et de la
nuque descend
un manteau de peu de largeur et richement orné
.
— deux insignes de
la
courbée en avant, coiffure qui
Parthes portaient,
même
flottant, attestent
la
dans
pointe supérieure est
du genre de
est
Sa longue barbe au menton,
manteau
(*)),
couverte d'une
tête est
la
espèce de bonnet phrygien, dont
les
2
(fig.
royauté. Sur d'autres exemplaires,
diadème manque ou bien
le
droite,
La personne agenouillée porte au men-
la
le
que
guerre.
diadème,
que Phraate
remise des aigles, non-seulement
celles
les
ainsi
que
avait chargé
de
fils.
la
dignitaires de son
empire, mais encore plusieurs personnes de sang royal
ses
le
—
L'absence de toutes armes de guerre donne à cet
acte le caractère d'un acte de la paix, et le riche costume
de l'ambassadeur prouve que
nullement arrachée par
Le Parthe
les
la
la force
cheveux ceints d'une couronne de
Rev.
Av.
:
L.
AVGVSTVS,
CANIN1VS
à
fut
spontanée
et
des armes.
lève vers l'enseigne
SIGN. RECE. Un Parthe
(')
démarche
un regard
fleurs.
Rev.
:
plein de tris-
C^ESAR AVGVSTUS
genoux présente une enseigne
tête de l'empereur sans
militaire.
couronne de
IIIV1R. Le Parthe à genoux présente
laurier.
un vexillum.
~
tesse
;
l'objet
pour
c'est
la
422
—
dernière fois qu'il voit dans sa main
conquis au prix de son sang.
La timida manns d'Ovide
est plutôt
une expression poé-
tique et ne saurait être justifiée par l'attitude
du Parlhe sur
le revers.
Nunc
petit
Armenius pacem, nunc
porrigit arcus
Parthus eques timida captaque signa manu.
Il
est déjà plus difficile d'interpréter
signification
du
chiffre
des présentes lignes.
10 e légion ;
sait
fait
avec certitude
principalement
Le nombre pourrait
elle se trouvait
sous Jules César d'une
sa garde
«
X — qui
engagée dans
si
la
l'objet
se rapporter à la
le
combat
bonne réputation
et jouis-
qu'il
en
fit
:
Decimam autem legionem
sibi delegit,
Csesar cohortem praetoriam
quod eorum benevolentiam, peculiarem quan-
dam, semper
senserat. »
Dio Cassils.
pour cause
Elle fut dissoute plus tard par Auguste
subordination
et
il
forma
Cependant on ne
la legio
voit pas
d'in-
décima gemina.
pourquoi
la
10 e légion se
trouve à cette occasion mentionnée de préférence à toute
autre,
puisqu'il est
bataille,
prouvé que
la
veille
deux légions furent anéanties
de
la
première
et plusieurs aigles
enlevées.
Parthe, refers aquilas. victor quoque porrigit arcus.
OVID.
«
Scd
et
infamia siguis mililaribus
cl
Dio.
aquitis eaptis.
»
—
«
Ilis
—
123
consulibus (M. Apuleio et P. Silio)
signa Crassiana de Parlhis Cocsar recepit.
et
aquilas et
»
Cassiodorus in Chronic.
D'un autre
côté,
nous voyons qu'un certain nombre
gles se trouvent déposées dans
un temple de Mars,
d'ai-
destiné
à recevoir ces enseignes.
Il est
le
donc plus vraisemblable que
nombre des enseignes
porté à penser que
l'on
si
Romains perdirent dans
légions
«
;
compte
et
je suis
éten-
les aigles et les
de
la cavalerie,
deux expéditions.
les
campagne avec dix-huit
ce dernier ne
Néanmoins,
rapportées.
dards des légions, des cohortes
ouvrit la
X représente
nombre des enseignes conquises a
le
été bien plus grand,
le chiffre
que
les
Crassus
Antoine avec quinze
et
ramena qu'un
tiers
de ses soldats.
In Syriam missus, Antonius bellum Parthis
inlulit, a
quibus victus vix tertiam partem de quindecim legionibus
in
iEgyptum perduxit.
»
SEXTUS AURELIUS VlCTOR.
11
que
reste ici encore
le chiffre
taires de
jecture
X
une dernière conjecture à
doit représenter
que
les
faire
:
c'est
enseignes mili-
dix légions furent restituées. Je regarde cette con-
comme
celle qui a le plus
de probabilité.
II
SOLUTION D'UNE ÉNIGME NUMISMATIQUE.
Dans son ouvrage estimé sur
blique romaine, Paris,
les «
Monnaies de
1857, p. 157,
tionne et décrit la médaille suivante
:
»
la
répu-
M. Cohen men-
_
HT (ou en
13.
Vesta, à droite
à l'envers) III. Tète voilée de
lisant
derrière la simpule.
;
avec un bouclier rond et une
CiESAR. Trophée,
Rev.
—
124
épée courte entre une couronne
M. Cohen
«
Ces
ajoute
ici la
trois lettres
ou
et
un bouclier échancré.
note explicative qui suit
chiffres ont
savants. Vaillant les avait interprétées par
pœum,
les
ce qui parait tout à
regarde
comme
fait
:
beaucoup exercé
secundum
inadmissible.
les
tro-
Havercamp
simple signe monétaire. Je ne puis pas
admettre cette explication, pas plus que l'autre, car
signes monétaires ne se rencontrent
que sur des médailles
semblables du reste, mais frappées,
soit
différents, soit à différentes époques.
dans des
Ici le
bre ill se rencontre sur deux deniers tout à
un quinaire. Eckhel ne décide
et sur
croit (et je partage son avis)
de Imperator iterum;
ment
satisfaisante,
une médaille
si
rien,-
que ce sont
ateliers
même nomfait
différents
cependant
il
les lettres initiales
cette interprétation serait
Morell a rangée parmi
les
citée
complète-
par lui,
et
que
Goltziennes, tout en croyant à
les
son authenticité, existe réellement.
«
Voici cette médaille
«
IMP. ITER. (imperator iterum). Tête diadémée de
Vénus,
«
à droite.
Rev. C.
lequel est
«
:
CAESAR C.
une faux,
F. Trophée avec un chariot sur
etc.
Les savants modernes expliquent tout autrement
sens de ces initiales. Cavedoni, d'après
Solin, écrivain
quagies
et bis
du
m
e
siècle
dimicavit,
»
:
Cœsar
la
le
phrase suivante de
signis collatis quin-
prétend que
le
nombre
III
rapport aux cinquante-deux batailles gagnées par César
a
;
—
mais, outre que
primer
si
les
—
125
anciens étaient peu dans l'usage d'ex-
métaphysiquement leurs
idées,
faudrait être
il
bien sûr qu'à l'époque où ces médailles furent frappées,
Jules César avait déjà gagné ces cinquante-deux batailles.
D'un autre côté, Nicolas Damascène assure que Jules
César, dans trois cent deux batailles
qu'il avait livrées
en
En résumé,
les
Asie et en Europe, ne fut jamais vaincu.
ou
lettres
et
les chiffres
en question sont encore une énigme,
ne paraissent pas devoir être expliquées de
résume d'une manière
Loin de partager
l'énigme
»
claire et succincte tout ce qui a été
ce jour sur le point litigieux qui nous occupe.
dit jusqu'à
«
sitôt.
note de l'honorable auteur^ puisqu'elle
J'ai transcrit la
»
le
M. Cohen, de
désespoir de
voir de sitôt
expliquée, je crois pouvoir en offrir ci-après
la solution.
Je prends l'inscription précitée pour un chronogramme.
HT
signifie
3
et
même
le
donne
signe retourné III
le
nombre 52.
Le
trait
horizontal qui se trouve au-dessus
du signe
même
prouve,
uniquement
trait se
rencontre fréquemment sur des médailles romaines.
Dans
qu'il s'agit
l'indication des légions,
par exemple, leg. T, leg.
cos.
Il,
cos. XI, etc.
trait
marqué par
(lil)
est
II
signe tout entier
assez distinctement marqué.
etc., cos. T,
if,
la
à quel-
Nous trouvons
nombres plus
le
élevés, par
famille Farsuleia.
ce trait n'a pas
(III), le
du duumvirat,
généralement,
vir.
sur une médaille de
Dans notre exemplaire,
le
leg. III, leg.
horizontal dans des
exemple, CXT
sur
consulat, et
Le duumvirat
ques exceptions près,
même
Il,
du
d'un nombre. Ce
pu
nombre 50
être continué
n'aurait pas été
1
—
420
—
Passons au signe renversé 111=52. Le nombre 50
représenté par 1 sur
savoir
foule de
monnaies de
Maria, Mescinia, Naevia, Norbana,
triena
4
( )
Mamilia
familles Julia, Crepusia,
les
:
une
nous
voir le
fait
La
etc.
nombre XXXXVII
purnia, 1 se trouve au milieu du
même dans la série de
la famille
nombre
Claudia C
souvent ce nombre est précédé de
exemple
l'interprétation des valeurs
Une double
3
:
Marcia,
,
de i,
il à
famille Cal-
cix (160), de
V (1 55) .
Le plus
la lettre A (annus),
A1XXXII (82). Ces exemples
:
la
familles,
famille Sa-
suivi
IX XXVI, puis C (100). Sur une médaille de
pour
suffisent
par
fixer
52.
et
interprétation d'un
même
signe
numérique
se rencontre assez souvent sur des médailles romaines
une autre occasion,
est
j'en alléguerai des
;
à
exemples.
Nous n'avons maintenant qu'à nous demander ce que
signifie le chiffre
chiffre
5? ce que
signifie
52? Je rapporte
le
3 au troisième consulat de César, qui, sur d'autres
monnaies du
même
prince, est représenté par Cos. tert. et
rappelle l'année pendant laquelle la médaille a été frappée.
La désignation
vedoni
approche
III
marque
l'âge
de César, 52 ans. Ca-
de cette interprétation;
trompe-t-il en admettant, au lieu de
Une
telle indication
médailles
;
de l'âge
52
seulement se
ans,
52
batailles.
est rare à la vérité sur les
mais rien ne nous empêche de croire que dans
ce chronogramme on
ait
voulu exprimer que
c'est
52° année de son âge, que Jules César a occupé
hautes charges de l'Etat— le consulat et
la
dans
la
les plus
dictature— après
avoir célébré des centaines de triomphes sur les ennemis
(')
Thésaurus Morellianus familiarum,
etc.
Amslelaedami,
f
734.
—
127
—
intérieurs et extérieurs de l'empire romain.
du
une autre médaille sur
reste,
batailles
De
;
Je possède,
exprime des
laquelle 1
j'aurai plus tard occasion d'y revenir.
celte interprétation
encore un
intéressant
fait
de
:
par 52 ans se déduit
III
de l'année de nais-
la fixation
les
opinions sont par-
étant fixé, le
chronogramme que
sance de Jules César, sur laquelle
tagées.
Le 3 e consulat de César
nous interprétons nous donnera l'année de
mais malheureusement
sa naissance
;
aussi les opinions sont divergentes
sur ce 3° consulat.
D'après Eckhel
et
ceux qui ont
de César coïncide avec
sulat
quemment
Eckhel,
le
l'an
né en 656. D'après
les
écrit après lui, le
3 e con-
708. César serait consé-
numismates antérieurs
à
e
3 consulat de ce prince tombe en 707; l'année
de sa naissance serait conséquemment 655. Cette date
admise par tous
les
est
anciens auteurs qui en parlent, à l'ex-
ception de Dion, sur lequel Eckhel appuie sa manière de
voir précitée.
La
différence dans la fixation de l'année
3* consulat de César provient peut-être
de ce que
les
du
con-
sulats de ce prince se sont succédé plus rapidement que le
temps prescrit ne
Moi
à
aussi,
s'est
écoulé.
je crois pouvoir fixer la naissance
me
655, ce qui
semble résulter de
de César
notre chrono-
gramme.
En
5
et
effet le
les
52, qui, ajoutés l'un à l'autre, forment
Donc César
Christ.
il
chronogramme nous donne
Sur
le
est
né en 655 de
jour
même de la
n'existe pas de doute.
Rome
deux nombres
le
nombre 55.
ou 99 avant Jésus-
naissance, qui est le 12 juillet,
—
Le chronogramme
donner se résument
IIT=
la
que
l'explication
et
comme
suit
Commencement du
3.
—
428
viens
je
d'en
:
5° consulat
T dictature
V
:
ou
C
:
fin
et
de
X.
47
—
52
II
707=A.
=
111=52. Age de César
du
52=
IV =55. AnnéedelanaissancedeCésarV :C:655=A.
X.
99
ni
LE LÉZARD SLR UNE MÉDAILLE DE LA FAMILLE ACILIA.
FlG. 3.
Av. SALVTIS. Tète de femme regardant ù droite,
des lauriers dans
les
cheveux
;
portant de longues boucles
d'oreilles.
Rev.
W.
ACILIVS IIIVIR VALET/. Femme
dant à gauche, approchant un serpent de
le bras
MAN
et
M. Cohen
un lézard recourbé. (MS
et
les plis infé-
T7 sont abrégés
TV.)
dit,
en parlant de
son ouvrage précité
pent.
bouche. Elle a
gauche appuyé sur une colonne, dans
rieurs de la robe
pour
la
regar-
:
«
cette
femme
Hygiée, donnant
à
debout, dans
manger
à
un
ser-
»
Je crois devoir repousser celte attribution de M. Cohen
pour notre médaille;
la
même
pour d'autres sur lesquelles
Salus présente un corps ovale à un serpent ou approche
On
celui-ci d'un vase.
ne saurait admettre cette interprétanumismates, sans exception, dès
tion, bien
que tous
temps
plus reculés jusqu'à nos jours,
les
Cette explication
dirai
même
les
du type me semble
trop triviale
et
l'aient
les
adoptée.
trop matérielle, je
nous rappelle l'àffourragemeni
—
129
—
des bètes dans nos ménageries.
comme j'ai
symbole plus relevé,
une
chercher quelque
.faut y
Il
essayé de
dans
le faire voir
dissertation spéciale.
Je ne m'arrêterai pas aux différentes interprétations
du mot
VALE
faites
T/; seulement je suis étonné de voir que
personne jusqu'ici
n'ait lu
Vale tu(œ) salutis.
:
C'est ainsi qu'il faut lire et compléter la légende. C'était
le
motto d'Archagathus, auquel
médecin grec
ville
un
Il
Rome
vint à
en 535 de
ou 210 avant Jésus-Christ.
succès qu'il y fut honoré
tel
est le
fondateur de
médaille
la
la
fait
allusion.
Ce
fondation de cette
y exerça son art avec
11
du
droit de bourgeoisie.
célèbre Gens acilia.
la
Je pense que notre médaille peut être rapportée à l'an 54
avant Jésus-Christ,
frappée par
et qu'elle a été
le
triumvir
monétaire Manius Acilius.
«
Omnium primum
salutem dicilo matri et patri.
»
Plautus.
La médaille nous représente
Dca
la
salus ou,
si
on
le
préfère, la Valetudo approchant sans crainte le serpent, qui
est
son symbole, de
l'effet
la
d'une morsure
s'appuie sur
bouche dont
le
souffle neutralise
venimeuse. D'un bras
une colonne
colonne de
c'est la
;
la
divinité
la sécurité,
ce qui symbolise la firmitas valetudinis dont Cicéron parle
en plusieurs circonstances. Dans
est
couché un
petit lézard,
le pli inférieur
de
la
robe
symbole d'un veilleur de nuit
dormant.
C'est
pour
la
première
fois
que
je rencontre cet
animal
sur une médaille romaine. Je ne parle pas de celles sur
lesquelles
le*
lézard figure
comme
simple signe monétaire,
—
150
—
comme, par exemple, sur des monnaies des
familles Clau-
dia, Crepusia, Julia, Plœtoria, Porcia et Vibia.
Comme
je
exemplaires
pas eu occasion d'examiner plusieurs
n'ai
du même
type, je n'ai
pu m'assurer
se trouve encore sur d'autres médailles
la nôtre. Il
à
lier
me
s'il
si le
lézard
est particu-
serait agréable d'être renseigné à ce
sujet par les possesseurs
Je ne
ou
de collections de
l'espèce.
trouvé mentionné dans aucun ouvrage de
l'ai
numismatique,
ni représenté sur des
planches;
il
manque
sur l'exemplaire du musée de notre société archéologique.
Le lézard
est à considérer
l'homme, qui
de
la
le
comme
le
gardien tutélaire de
préserve d'un danger imminent,
tel
que
morsure d'un serpent venimeux. Monlfaucon nous
fait voir,
suppl.
I,
p. 21 C,
une
telle
représentation
du som-
meil sur un marbre antique. Nous y remarquons un jeune
hoirîme endormi, qui tient un bras autour du cou d'un
lion
tient
dormant également. Dans
deux
n'est pas
tètes
main de
ce bras l'enfant
de pavot (papaver somniferum). Mais tout
sommeil dans ce beau groupe; au bas nous remar-
quons un
petit lézard, qui,
templer
groupe endormi
le
d'un œil vigilant, semble conet le préserver
du danger.
Sur notre médaille
le
lézard est recourbé et endormi dans
robe de
la
Salus ou Valetudo, ce que j'inter-
les plis
de
la
prète par les mots
laire
et
la
:
Celui qui se réjouit du patronage tuté-
de cette divinité peut se passer de tout autre gardien
dormir en repos.
—
131
—
IV
LE NOMBRE DE VICTOIRES REPRÉSENTÉ SUR UNE MÉDAILLE DE
L'EMPEREUR MAXENT1US.
FlG. 4.
MAXENTIVS
Av. IMP. C.
AVG.
P. F.
Tète de l'em-
pereur regardant de droite.
Rev.
FIDES MILITVM AVG N. A
Femme
l'exergue
:MOST.
P.
regardant à gauche, portant dans chaque main une
enseigne romaine.
Cette médaille a été frappée dans le premier atelier de
Trêves,
comme moneta
Dans une
sacra.
notice qui va être publiée, Berliner Zeitschrift
far Mùnzkunde,
j'ai
expliqué
le
rapport numérique ren-
fermé dans
la
nombre de
victoires remportées sur les barbares. Je suis
légende
:
Soli invicto comitl, indiquant le
tenté de reconnaître également
les lettres
LI de
la
une valeur numérique dans
légende du revers. Ces lettres
me sem-
blent signifier 51. Elles se trouvent isolées entre les ensei-
gnes
et la tête
déFides,
et
semblent particulièrement
attirer
notre atteniion, de sorte qu'il est permis de leur attribuer
encore une valeur accessoire.
La légende
:
FIDES MILITVM AVG N
ne se trouve que
sur des médailles de Maxentius ; les mots aug. n. ne paraissent ajoutés
que pour que
les lettres
L
et I se
trouvent au
milieu de la légende. Nous voyons sept lettres serrées avant
la lettre
L
et
un nombre
pareil après
que vingt-quatre empereurs portent
la
/ides
lettre I.
Ajoutez
militum dans
la
—
132
—
légende, mais aucun, à l'exception de Maxence, n'a l'addition
même
aug. n. Cette addition sur d'autres types du
empereur
n'est ici
Je n'admets
lettres
Ll
d'aucune influence.
pas
la
conjecture peu
fassent allusion à la
qu'il faudrait interpréter
que
fondée
les
première légion, de sorte,
par fides militum (legionis primas)
angusti nostri; je considère de préférence
L
comme
et I,
nom-
valeur numérique faisant 51, et se rapportant aux
breuses victoires remportées par Maxence durant un règne
de quatre ans, sur d'autres empereurs qui
le
rang.
Maxence
lui disputaient
n'eut pas à soutenir d'importantes guerres
contre des peuples étrangers, ce n'étaient que des
Romains
aux prises avec des Romains. Aussi, l'empereur qui
livrait
ces combats fut bien honoré de l'épithète invictus, mais
sur aucune de ses médailles
il
ne porte
la
légende
invicto comiti, légende qui, sur des monnaies de
nus Daza, Licinius
I,
Constantinus
I
:
Soli
Maximi-
et II et Crispus,
ne se
rapporte qu'à des triomphes sur des ennemis barbares.
Elbermng.
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