10 ans de suivi prospectif pour les 630 patientes incluses dans l’étude
La période d’inclusion des patientes a démarré en avril 2009 et s’achèvera en avril 2010.
La durée du suivi de ces patientes sera de 10 ans afin de disposer d’informations sur l’évolution à long
terme de ce type de cancer. Le rythme de surveillance des patientes est laissé à la discrétion du
clinicien : « Dans le cadre de la surveillance des patientes comme pour les traitements, nous n’imposons
rien », précise le Pr Belkacémi.
Selon les centres, des examens cliniques (en complément de l’imagerie de contrôle) sont pratiqués à un
rythme variable : par exemple, tous les ans ou tous les six mois pendant les premières années pour être
ensuite espacés. Le recueil des données concernant les patientes est proposé sur une base annuelle via
un site Internet dédié accessible par code d’accès spécifique.
Les objectifs de l’étude
• Mieux appréhender les modalités de prise en charge et de suivi
ODISSEE permettra de décrire les modalités de prise en charge et de suivi des patientes atteintes de
cancer du sein de petite taille. Quelles sont les stratégies thérapeutiques loco-régionales mais aussi
systémiques adoptées ? Quelle est la fréquence des rechutes ? Ces points seront suivis tout au long de
l’étude et feront l’objet de communications scientifiques.
• Connaître le ressenti de la patiente face au dispositif d’annonce
Depuis la mise en œuvre du dispositif d’annonce, peu d’informations sont disponibles sur le ressenti
des patientes.
« Dans le cadre d’ODISSEE, il nous a paru intéressant d’en savoir plus. Nous les interrogeons sur leur
sentiment au sujet des informations données ainsi que sur leur niveau d’implication dans la décision
thérapeutique », précise le Dr Dalenc. Ainsi, pour mieux connaître le ressenti et l’appréciation des
patientes sur le « dispositif d’annonce » (incluant une consultation mise en œuvre dans le cadre du
Plan cancer), les praticiens remettront aux patientes un questionnaire à compléter lors de leur
inclusion dans l’étude. Les résultats de cette évaluation devraient être disponibles en 2011.
• Constituer une tumorothèque
La constitution d’une tumorothèque en vue de procéder à des analyses biologiques spécifiques est l’une
des spécificités d’ODISSEE. Cette tumorothèque sera issue de prélèvements réalisés à partir des blocs
tumoraux qui seront adressés par les cabinets d’anatomo-pathologie ayant porté le diagnostic initial de
cancer du sein aux deux laboratoires centralisés en charge de leur analyse et disposant de matériel de
haute technologie : Centre Jean Perrin, Clermont-Ferrand (Pr Frédérique Pénault-Llorca) et Institut
Claudius Régaud, Toulouse (Dr Magali Lacroix-Triki). Ce, pour les seules patientes ayant donné par
écrit leur consentement à l’analyse centralisée de leur tumeur. Les blocs seront retournés aux cabinets
d’anatomopathologie après prélèvement de trois petites carottes, si le volume du matériel tumoral le
permet.
« En dehors des analyses d’anatomopathologie standard, on va s’intéresser aux oncogènes et anti-oncogènes
(HER2 + ou -, P 53, EGFR, etc.), aux marqueurs de différenciation cellulaire de l’apoptose ou à d’autres
marqueurs dont l’intérêt est en cours d’étude. On n’en connaît pas encore l’intérêt précis, mais si on
observe, par exemple, une rechute précoce à 5 ans ou plus tardive, on va pouvoir rechercher si la patiente
présentait un profil particulier », annonce le Pr Belkacémi. « Sur la base de critères biologiques, on va
essayer de discriminer des catégories parmi les malades, de voir celles qui ont un potentiel de métastase ou
de rechute. Aujourd’hui, lorsqu’un diagnostic de cancer du sein de petite taille est posé, il n’y a pas d’outils
pour identifier les personnes à risque. On pourra aussi regarder plus tard s’il y a des profils plus ou moins
agressifs, voilà pourquoi 10 ans de suivi sont nécessaires », ajoute le Pr Belkacémi. « Par ailleurs, si un
nouveau marqueur paraît présenter un intérêt significatif, le fragment tumoral pourra être réétudié et
l’intérêt d’un traitement ciblé évalué ».
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