le nouvel ordre géopolitique mondial les géostratégies de domination

Dr. Angel ANGELIDIS
LE NOUVEL ORDRE GÉOPOLITIQUE MONDIAL
LES GÉOSTRATÉGIES DE DOMINATION
Doc. AA – 06
FR – 06 – 2014
AA-06 FR-06-2014 «NOUVEL ORDRE GÉOPOLITIQUE MONDIAL - GÉOSTRATÉGIES DE DOMINATION»
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Auteur: Dr. Angel ANGELIDIS
Docteur Ingénieur Agronome (ETSIA - Université Polytechnique de Madrid),
Docteur d’Etat ès Sciences Economiques (Université de Montpellier),
Ex-Membre du Cabinet du Commissaire G. Contogeorgis, (Commission Thorn 1981-1984)
Ex-Chef de Division et Conseiller auprès du Parlement Européen,
Comendador de la Orden Civil derito Agrícola de España
Comendador de la Real Orden de Isabel la Católica de España,
Ex-professeur invité à l’Ecole Diplomatique de Madrid et à l’Université Montesquieu Bordeaux IV,
American Order of Excellence and Academician for lifetime, American Bibliographical Institute, USA,
Vice-Président de l’Institut de Gestion des Crises Géopolitiques, Thessalonique, Grèce.
De gauche à droite:
Βυζάντιο
v,
Αυτοκρατορικός
Θυρεός
κατά
τήν
π
ερίοδον
τών
Παλαιολόγων
(
Blason de
l’Empire Byzantin, Dynastie de Paléologues - Coat of Arms of the Byzantine Empire, Paleologos Dynasty -
Escudo del Imperio Bizantino, Dinastía de Paleólogos); Emblème du Patriarcat Orthodoxe de Constantinople -
Coat of arms of the Orthodox Patriarchate of Constantinople - Escudo del Patriarcado
Ortodoxo de
Constantinopla; Aigle bicéphale russe impériale et contemporaine - Russian double-
headed eagle Imperial and
contemporary - Águila bicéfala rusa imperial y contemporánea; Armoiries de l'Alcazar de Tolède, Espagne -
Coat of arms of the Alcazar of Toledo, Spain - Escudo del Alcázar de Toledo, España.
Éditeur : Dr. Angel ANGELIDIS
97, Avenue Marcel Thiry
B - 1200 Bruxelles
BELGIQUE
TÉL. & FAX : (+32) 02 762 91 19
E-MAIL : ANGELIDIS.ANGEL@GMAIL.COM
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Impri à Bruxelles (2014).
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LE NOUVEL ORDRE GÉOPOLITIQUE MONDIAL
LES GÉOSTRATÉGIES DE DOMINATION
SOMMAIRE
1. LA SECONDE GUERRE MONDIALE - LE FRONT DE L’EST
2. LA «GUERRE FROIDE»
2.1 Les crises de la guerre froide
2.1.1 Le blocus de Berlin (1948-1949)
2.2.2 La guerre de Corée (1950-1953)
2.2.3 La construction du Mur de Berlin (1961)
2.2.4 Le Débarquement de la baie des Cochons et la Crise des missiles de Cuba (1961-1962)
2.2 Un nouvel équilibre
2.2.1 La détente
2.2.2 La modification des sphères d'influence
L’agrandissement de la sphère d'influence soviétique
Le rétablissement des Etats UnisLa «Guerre fraîche»
2.3 L'écroulement du régime soviétique - Fin de la Guerre froide
2.3.1 Le prélude
2.3.2 Le désarmement
2.3.3 La crise économique et alimentaire
2.3.4 Les nationalismes
2.3.5 Le chaos politique et socio-économique
2.3.6 Pourquoi l'URSS s'est-elle écroulée au début des années 1990 ?
2.3.7 Trahison ?...
3. LES ÉTATS-UNIS SEULE SUPERPUISSANCE AU MONDE
3.1 Les Géostratégies de domination
3.1.1 La stratégie de l’Anaconda
3.1.2 La puissance Maritime («Sea Power») de Alfred Mahan
3.1.3 “Heartland” contre “World Island” de Halford John Mackinder
3.1.4 Le «Rimland» de Spykman
3.1.5 Le pan européanisme et les pan régions de Friedrich Ratzel et de Karl Haushofer
3.1.6 Le «Nomos de la Terre» de Carl Schmitt
3.1.7 La Stratégie d’endiguement («containment») de George Kennan
3.1.8 La Théorie du «Système mondial» d’Immanuel Wallerstein
3.1.9 La Théorie des «Régions géostratégiques» de Saul B. Cohen
3.1.10 «Le choc des civilisations» de Samuel Huntington
3.1.11 «Le Grand échiquier» de Zbigniew Brzezinski
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LE NOUVEL ORDRE GÉOPOLITIQUE MONDIAL
LES GÉOSTRATÉGIES DE DOMINATION
1. LA SECONDE GUERRE MONDIALE - LE FRONT DE L’EST
a Seconde Guerre mondiale constitue le conflit armé le plus vaste que
l’humanité ait connu, mobilisant plus de 100 millions de combattants de 61
nations, déployant les hostilités sur quelque 22 millions de km², et tuant
environ 62 millions de personnes, dont une majorité de civils. N’opposant pas seulement des
nations, la Seconde Guerre mondiale fut aussi la plus grande guerre idéologique de l’Histoire,
ce qui explique que les forces de collaboration en Europe et en Asie occupées aient pu être
solidaires de pays envahisseurs ou ennemis. Guerre totale, elle gomma presque totalement la
séparation entre espaces civil et militaire et vit, dans les deux camps, la mobilisation poussée
non seulement des ressources matérielles économiques, humaines, techniques et
scientifiques mais aussi morales et politiques, dans un engagement des sociétés tout
entières.
L’agression de l’Allemagne nazie en Europe revêt un caractère différent à l’est et à
l’ouest. Les pays de l’Est européens, au peuplement slave sont considérés par les nazis
comme un «espace vital» («Lebensraum») revenant à la «Race des Seigneurs». Dans cet
espace immense, il s’agit à la fois d’implanter des colons allemands, de germaniser de force
les populations qui peuvent l'être, de déplacer, stériliser ou faire mourir des millions de «sous-
hommes»: slaves soviétiques, polonais, tziganes, etc. en utilisant les survivants comme
esclaves, allant jusqu'à la solution finale pour les juifs. Les ressources des pays conquis sont
soumises au pillage systématique au service du IIIe Reich en guerre, puis elles sont
systématiquement détruites lorsque la Wehrmacht commence à reculer devant l’avance de
l’Armée rouge. La mise au travail des prisonniers de guerre et les déplacements en Allemagne
L
On imagine trop souvent que le débarquement allié du 6 juin 1944 fut le tournant
de la Seconde Guerre mondiale. Or le véritable revers dans cette guerre se déroula loin des
plages de Normandie, dans une ville nommée Stalingrad. La place de l’URSS dans cette
guerre fut trop souvent oubliée voire délibérément écartée. Pourtant, l’URSS joua un
rôle crucial durant la Seconde Guerre mondiale, car c’est elle qui a gagné la guerre sur le
front de l’Est, qui fut déterminant dans la chute du Troisième Reich. En effet le front de
l’Est fut le plus grand et le plus sanglant théâtre d'opérations de la Seconde Guerre
mondiale et probablement de toute l'histoire militaire, mais il est peu connu; c’est
pourquoi nous avons décidé de rendre justice aux millions de soldats de toutes les
républiques constituant l’URSS qui se sont battus et tués pour notre liberté en précédent
cet ouvrage d’un résumé sur l’importance et les conséquences du front de l’Est.
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de millions de travailleurs représentent une forme encore plus directe de l’exploitation des
ressources. Par contre, l’Ouest n’est pas considéré comme un espace vital à vider pour que des
Allemands puissent y prendre place et ses populations ne connaitront pas la terreur de
l’occupation allemande des pays de l’Est.
Le front de l’Est (en allemand: die Ostfront), ou la campagne orientale (en allemand:
der Ostfeldzug) ou la campagne de Russie (en allemand: der Rußlandfeldzug) a constitué de
loin le plus grand théâtre d'opérations de la Seconde Guerre mondiale, qui a opposé
l'Allemagne nazie à l'Union soviétique du 22 juin 1941 au 9 mai 1945. Il est considéré comme
le conflit le plus sanglant de l'Histoire faisant plus de 30 millions de morts et se déroulant
sur les territoires plus vastes que tous les autres théâtres d'opérations réunis. Durant les quatre
années que dura le conflit germano-soviétique il y eut, en permanence, une moyenne de 9
millions d'hommes simultanément impliqués dans les opérations de ce front. Il est le lieu de la
guerre totale la plus extrême, nourrie par des objectifs idéologiques, politiques, économiques
et militaires et d’un antagonisme farouche entre les belligérants1.
Le cours de la guerre sur le front de l'Est fut déterminé par les personnalités et les
idéologies des commandants suprêmes - Adolf Hitler et Joseph Staline, respectivement - bien
plus que sur tout autre front de la Seconde Guerre mondiale. Les Allemands nazis ont adopté
une ligne de conduite qui se résume à la lutte du fascisme contre le communisme et le combat
entre la race aryenne et les races slaves. Par contre, pour les Soviétiques s’était la lutte pour le
sauvetage de la «Mère patrie» (en russe: Родина-Мать, Rodina), par allusion à la «guerre
patriotique» de 1812 contre Napoléon Ier2. La religion orthodoxe, autrefois persécutée, fut
instrumentalisée pour souder la population autour du régime soviétique. Le conflit sur le front
de l’Est est ainsi caractérisé par son extrême brutalité sans commune mesure avec le front de
1 Dans ce conflit, l'Allemagne bénéficie de l'aide de la Roumanie, de l'Italie, de la Hongrie, de la République
slovaque et de la Finlande. L’Allemagne nazie est également assistée par des forces d'appoints: partisans
anticommunistes dans les territoires occupés (OUN ukrainienne, Armée Vlassov), division espagnole (División
Azul), unités de volontaires SS venant de différents pays conquis (France: Légion des volontaires français, dont
les troupes rejoignirent ensuite la division SS Charlemagne; Belgique: division SS Wallonie, Norvège: division
SS Viking, etc.). En outre, dès 1941, des volontaires plus ou moins forcés des territoires soviétiques occupés se
joignent aux troupes allemandes formant des unités de qualité variable, les «Hiwis» (abréviation du mot
allemand Hilfswillige, en français: auxiliaire volontaire), d'abord employés pour l'intendance et les services,
puis intégrés dans le cadre d'unités anti-partisans à partir de 1942. Outre ces personnels, la Wehrmacht compte
un certain nombre d'unités combattantes recrutées sur les territoires occupés d'URSS: Baltes, Caréliens,
Ukrainiens, Cosaques, Tatares, Géorgiens…, versés à partir de 1943 dans les unités cantonnées en France ou
dans les Balkans. Du côté des Alliés, l'Union soviétique est soutenue par des unités polonaises (les armées
polonaises de l'Est), puis par des unis roumaines, bulgares et yougoslaves, lorsque ces pays changent de camp
au fil de la conquête de l'Europe de l'Est par l'Armée Rouge. Bien qu'ils ne se soient jamais directement engagés
dans des actions militaires sur le Front de l'Est, le Royaume-Uni et les États-Unis fournissent à l'Union
soviétique un soutien économique au titre de la loi de prêts-bails, qui commence à parvenir à l'Armée rouge dès
1941, et dont l'impact commence à être sensible à partir de 1943 (soutien en rations de combat, don de camions
et de blindés permettant de motoriser l'armée, etc. expédiés par les convois de l'Arctique entre août 1941 et mai
1945). L’URSSS bénéficie aussi du soutien non négligeable des partisans d'Europe de l'Est, notamment de
Yougoslavie, Slovaquie, Pologne et des territoires soviétiques occupés par l'Allemagne. Quelques unités
occidentales, de taille symbolique, participent également à la lutte sur le front de l’Est, comme le groupe de
chasse français Normandie-Niemen ou quelques escadrons de chasse britanniques.
2 Initialement prévue pour mars 1941, mais retardée à cause de l’«opération Marita» ou «Bataille de Grèce»
(06.04.1941-01.06.1941), l’«opération Barbarossa» fut lancée par Adolf Hitler le 22 juin 1941, le même jour que
Napoléon envahissait la Russie en 1812.
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