cherchent à réfléchir la situation nouvelle de l’individu et de la civilisation après la sauvagerie
de la première guerre mondiale » (bertholdbrecht.be). Son fils, Frank Brecht, nait de Paula
Banholzer. Le 13 novembre 1922, il reçoit le Prix Kleist pour ses trois pièces écrites en 1918.
En 1923, Dans la jungle des villes est représentée pour la première fois à Munich. Marianne
Zoff accouche de la fille, Hanne Brecht. En 1924, il s’installe à Berlin et travaille en tant que
dramaturge au Deutsche Theater. Il vit avec Hélène Weigel, qu’il épousera en 1929, et dont il
aura un enfant, Stephan Brecht. Il commence la rédaction de Homme pour homme qu’il
termine en 1925. Le 25 septembre 1925, Homme pour homme est joué au théâtre. L’année
suivante, Berthold Brecht commence à lire Karl Marx. Dans le printemps 1927, le lecteur de
Marx rencontre le compositeur Kurt Weil – avec qui il reprend les Sermons domestiques pour
en faire Les chants de Mahagonny. La même année, il met en place un comité de rédaction
avec plusieurs auteurs. En 1928-1929, encouragé par le philosophe Walter Benjamin, Brecht
approfondit sa lecture de Karl Marx. Pendant ce temps là, le 31 août 1928, il crée à Berlin
L’opéra de quat’ sous(ou en allemand Die Dreigroschenoper) sur une musique de son ami
Kurt Weil. Cette pièce reprend l’histoire et les personnages de L’opéra des gueux, une pièce
musicale satirique écrite par John Gay en 1728. En 1928, il écrit une deuxième édition de cet
œuvre ou « les songs » apparaissent à part. En 1931 et 1932, il remanie plusieurs songs et en
rajoute une à la fin, la songs de Happy end. En 1933 et 1934, il rédige Le roman de quat’
sous. En 1949, il rédige une nouvelle version de quelques scènes.
Résumé de L’opéra de quat’ sous
L’opéra de quat’ sous est l’histoire d’une guerre de gang. La pièce commence par une scène
ou l’on voit Peachum – qui tient avec sa femme une « entreprise » qui organise un réseau de
mendiants et qui fonctionne comme une entreprise capitaliste. Peachum parle de filiales, il tire
sans cesse de la Bible sa publicité qu’il donne aux mendiants pour gagner plus de bénéfices. Il
est le « roi des mendiants », il se dit l’homme le plus pauvre de sa ville. La fille de Peachum,
Polly, se marie avec Mackie-le surineur ; un « parrain » d’une mafia organisé dont les
activités sont le vol, le meurtre, le cambriolage …Dès lors, Peachum cherche à faire pendre
Mackie-le surineur tandis que l’on découvre chez celui-ci les multiples relations amoureuses
qu’il entretient.
Dans cette pièce de théâtre, Brecht montre les gangs dans une conception très cru. Il utilise un
lexique vulgaire pour les répliques des sous-fifres de Mackie et une sorte de désillusion
constante pour celle de Peachum. Par analogie, la pièce traite ni plus ni moins du capitalisme.
Car, les gangs sont comparables à des firmes capitalistes ; Mackie le criminel qui connait le
shérif tel ces entreprises aux actes illégaux mais « alliés » au pouvoir dominant, Peachum
désabusé sur la nature humaine connait le mal et l’utilise afin de pouvoir exister – une logique
tel que l’on peut imaginer chez certains de nos maitres dans les multinationales. Ainsi, le
lecteur de Marx démontre d’une certaine manière qu’il n’y a aucune différence entre les
mafias criminelles et les firmes capitalistes de notre époque. Car il montre un univers ou se
côtoient les putains – qui existe largement dans l’univers des puissants de ce monde, constater
de vous-même le scandale Strauss Kahn-, les patrons, les sous fifres et l’ordre établi
représenté par le shérif. Alors, quelles différences entre ces assassins, ces profiteurs de la