© Frederic stephan Vendredi 17 mars - 20h30 le Grenat i 2h40 entracte inclus L’OpÉRA dE quAT’SOuS KuRT WEILL / BERTOLT BRECHT / CIE OpÉRA ÉCLATÉ Version française de Jean-Claude Hémery, textes et chansons chantés en français. Avec l’Opéra de quat‘sous, Brecht et Weill brouillent les cartes de l’opéra traditionnel, ils mélangent sans complexe des références à Bach, au Jazz, au choral luthérien. Ils se situent en fait dans ce vaste champ de réflexion sur la place de l’opéra dans la société, réflexion entamée par tous les contemporains de la République de Weimar. Éric perez et Olivier desbordes Première partie 1h30 entracte 20 min deuxième partie 50 min mise en scène Olivier desbordes mise en scène, Mackeath Eric perez direction musicale, 4ème brigand Manuel peskine avec Monsieur Peachum patrick Zimmermann Madame Peachum Nicole Croisille Polly Anandha Seethanen Jenny Flore Boixel Lucy Sarah Lazerges 1er brigand Alexandre Charlet Brown Samuel Theis 2ème brigand / Filch Clément Chébli 3ème brigand Yassine Benameur 5ème brigand Steeve Brudey 6ème brigand Josselin Michalon 1ère prostituée Nathalie Schaaff 2ème prostituée Fanny Aguado 3ème prostituée Anne-Sophie domergue et l’Orchestre de Opéra Éclaté décor patrice Gouron costumes Jean-Michel Angays construction décor Guillaume Hébrard graffitis sur toile paolo Calia production Scène Conventionnée pour le Théâtre et Théâtre Musical - Figeac / Saint-Céré coproduction Centre Lyrique Clermont-Auvergne. l’arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté. NOTE d’INTENTION L’art explose ses frontières, que ce soit par l’architecture, par le cinéma ou la peinture, dans un milieu industriel florissant. C’est dans ce contexte que naît cette proposition désordonnée de mise en abyme de l’opéra « bourgeois ». Mais une mise en abyme à l’image de la société des années 30, où de grandes utopies se mettent en place, où la crise sépare encore plus les pauvres des dirigeants, où un monde souterrain et interlope tente de survivre. C’est dans le cabaret-cirque de Jenny des Lupanars, dans ce bouge proche de l’Ange bleu que se préparent les provocations envers les bourgeois, les repus, les riches. C’est ainsi que trahisons, mensonges, coups bas et couteaux dans le dos, ouvrent le bal. Il n’y a pourtant pas de sang dans le spectacle, pas de chagrin, pas de morts : tout est faux, les billets, les baisers, les larmes et les moignons des mendiants. On est au cirque ! Mr Peachum fait tourner les clowns autour de la piste au son des grincements de dents ! Il lancera ainsi vers la surface du monde une meute de clowns, de vieux cabotins, de saltimbanques, d’artistes. Chaque numéro est bien rodé ; les pirouettes sont impressionnantes, les tours de passe-passe réussis, l’illusion est parfaite. Le tigre lui-même est si bien dressé qu’il entre seul dans sa cage et se met à pleurer ... Alors, on rit, on applaudit, on en redemande ! Tout le monde sait pourtant que sous les maquillages, les faux crânes, les perruques des clowns, il y a la tristesse, l’amertume, le dérisoire et l’absurde. On reste jusqu’au bout, afin de voir tomber le funambule et se réjouir de n’être que les spectateurs du cirque grotesque de notre vie ! Éric perez et Olivier desbordes metteurs en scène RÉSuMÉ Acte I d ans son « vestiaire à mendiants «, monsieur Peachum reçoit la visite de Filch, un mendiant rossé la veille parce qu’il officiait sans l’accord de la société Peachum. Filch est engagé par Peachum. arrive célia son épouse : Peachum s’inquiète car sa fille Polly, amoureuse, pourrait échapper à son emprise paternelle. il comprend que le prétendant de Polly est mackie le surineur. inquiétude : Polly n’est pas rentrée. dans une écurie, mariage de Polly et mackie, en présence de la bande de mackie. cadeaux, chansons. arrive le shérif Brown, ami de macheath ; celui-ci le présente à ses hommes. chez Peachum. Polly avise ses parents qu’elle est l’épouse de macheath. Peachum se désole de la perte de revenus qu’entraîne ce départ. arrivent cinq mendiants qui se plaignent : Peachum en renvoie deux. dispute entre Polly et ses parents : ceux-ci annoncent qu’ils vont dénoncer macheath au shérif. Acte II P olly apprend à son mari que Brown et Peachum ont décidé de l’arrêter. macheath doit partir. il met Polly au courant de ses affaires, l’informe de la liquidation prochaine de sa société et de ses associés. arrivée de la bande : ils acceptent Polly comme chef. départ de macheath : séparation lyrique, il promet de ne pas tromper son épouse. de son côté, Jenny des lupanars accepte de dénoncer macheath, pour 10 shillings. arrivée impromptue de macheath au bordel de Jenny. Première arrestation de macheath (par Jenny et le shérif Brown). en prison : Brown se désespère de devoir faire souffrir son ami. mackie tâche de corrompre son gardien. Lucy, fille de Brown, vient apprendre à mackie qu’elle est enceinte (de lui). arrivée de Polly : les deux femmes se disputent. macheath prend le parti de lucy et chasse Polly. Puis il s’échappe ; Brown se réjouit de sa fuite. arrive Peachum qui menace le shérif, et finit par le contraindre à partir à la recherche de mackie. Acte III c hez Peachum : Peachum prépare une manifestation des mendiants pendant le couronnement de la reine. les putains de Jenny viennent réclamer leur dû pour la dénonciation de macheath. Peachum refuse de les payer, puisque macheath s’est enfui. dans la conversation, Jenny indique le lieu où se trouve mackie. Brown arrive, pour arrêter Peachum et les mendiants. mais Peachum parvient à intimider le commissaire, qui se résout à partir à la recherche de macheath. dans la chambre de lucy, à la prison d’Old Bailey. réconciliation avec Polly. la grossesse de lucy était simulée. macheath est repris. Vendredi, 5 heures du matin, à la prison. l’exécution doit avoir lieu avant 6 heures. macheath a besoin d’argent. Visite de deux de ses hommes, mathias et Jacob, qui partent chercher la somme nécessaire pour le sauver. Visite de Polly, de Brown. l’exécution est imminente. mais Peachum annonce au public un autre dénouement : arrivée du héraut du roi. macheath sera relâché et anobli, à l’occasion des fêtes du couronnement. u HISTORIquE dE l’OpeRA de QuAt’SOuS inspiré de l’Opéra des Gueux de John Gay (1728), l’Opéra de Quat’sous est créé en 1928 au theater am schiffbauerdamm de Berlin et connaît un immense succès en europe : en cinq ans, elle est jouée plus de 10 000 fois et est traduite en dix-huit langues. Fort de son succès à la scène, la pièce est portée à l’écran par le cinéaste allemand Pabst en 1931. depuis, la popularité de L’Opéra de Quat’sous ne s’est jamais démentie et la partition de Kurt Weill n’a cessé d’inspirer les plus grands noms du théâtre européen. avec de forts aspects social et politique, voire une sorte de satire à charge contre le capitalisme, cette œuvre suscite d’importantes polémiques en allemagne et elle y est interdit par les nazis, comme les autres œuvres de Kurt Weill d’ailleurs, dès 1933. RApIdE ANALYSE dE L’œuVRE Brecht est un auteur qui appartient ou en tous cas qui est très influencé, par le mouvement expressionniste. cette pièce s’inscrit pleinement dans une certaine optique, en ce sens que Brecht a la volonté de se détacher de la réalité, pour la critiquer, notamment grâce à des procédés tels que la «distanciation brechtienne». les adresses au public y sont donc fréquentes, abrogeant ainsi le 4ème mur traditionnel entre l’espace scénique et l’assemblée des spectateurs, incluant ainsi le public dans l’espace de jeu et favorisant la réaction émotionnelle de celui-ci, si chère aux expressionnistes. Quant aux mises en abîme, c’est un procédé très largement utilisé par Brecht dans cette œuvre, car elles lui permettent une fois de plus de mettre à distance la réalité en créant une deuxième instance scénique à l’intérieur de la première. les personnages deviennent spectateurs d’une fiction interne à la fiction première, et cette confusion opérée entre personnage et spectateur pousse le public à s’interroger sur la réalité : si spectateur et personnage peuvent être si aisément confondus, alors comment savoir si je ne suis pas qu’un acteur/personnage de la grande mascarade qu’est le monde qui m’entoure ? Le style défie directement le public de l’époque en OLIVIER dESBORdES ouvrant une brèche dans le 4ème mur avec ce que Brecht a appelé la « distanciation ». Par exemple, des slogans sont projetés sur le mur du fond et les acteurs portent parfois des pancartes, ou sortent de la situation dramatique pour s’adresser directement au public. L’interprétation défie les notions conventionnelles de propriété aussi bien que celles du théâtre. il pose la question rhétorique centrale : « Qui est le plus grand criminel : celui qui vole une banque ou celui qui en fonde une ? » LA MuSIquE & LE STYLE MuSICAL Kurt Weill emprunte à de nombreux genres ou styles musicaux tels le choral luthérien, la musique d’opéra, le jazz, la chanson populaire de cabaret. dans l’écriture musicale de son livret, il «retape» littéralement le drame lyrique, détruit l’opéra sérieux en y intégrant des éléments insolites : des chansons de variété, du cabaret, du jazz… en s’encanaillant, sa musique acquière ainsi une fonction de distanciation et permet de mieux s’ouvrir à l’esprit critique. moins de sentiments, moins de fusion émotionnelle pour plus de réflexion accessible à tous. Notons que la chanson d’ouverture, La Complainte de Mackie est devenue un standard de jazz grâce à sa reprise entre autres par louis armstrong et par ella Fitzgerald sous le titre Mack the Knife. – MISE EN SCèNE licencié de littérature française et ayant suivi une formation d’art dramatique aux cours simon, Olivier desbordes réalise un long métrage, Requiem à l’Aube, en 1976. il travaille ensuite au Palace jusqu’en 1984 et collabore avec des grands noms : tina turner, Paco rabanne, lagerfeld... en 1981, il crée le Festival de saint-céré dont il assure depuis la direction artistique. en 1985, il crée Opéra Éclaté, structure de décentralisation lyrique. il collabore avec l’Opéra de Québec, les Opéras de nantes,massy et Besançon avec des mises en scène : Tosca, Le Roi Malgré lui avec nathalie dessay. il compte plus d’une cinquantaine de mises en scène, dont des spectacles créés pour la première fois en France (es liegt in der Luft, Le Brave Soldat Schweik, der Silbersee...). depuis 2011, il a repris, avec michel Fau, les destinées du Festival de théâtre de Figeac, où il a mis en scène en 2012 Lost in the Stars de Kurt Weill et maxwell anderson (première en France) qui a tourné en France. en 2013, il a mis en scène Le Malentendu d’albert camus, en 2014 Le Voyage dans la Lune d’Offenbach en coproduction avec l’Opéra de Fribourg et lausanne ainsi que Cabaret avec china moses, nicole croisille, samuel theis et Éric Perez notamment et en coproduction avec les Folies lyriques de montpellier. en 2015, il met en scène Par la Fenêtre de Feydeau couplé à Délires à deux de ionesco, Falstaff de Verdi et co-signe la mise en scène de La Périchole avec Benjamin moreau. pARALLèLE BRuNO GESLIN / COMpAGNIE LA GRANdE MÊLÉE Mercredi 22 Mars 20H30 Jeudi 23 mars 19H th «croire obéir combattre» : Bruno Geslin s’attaque au sport comme forme d’uniformisation de la pensée. il s’immisce dans les revers de la propagande fasciste, avec l’apologie du sport comme un embrigadement des masses, et de la jeunesse en particulier. touchant autant au politique qu’à l’esthétique, Parallèle aborde le pouvoir et l’engagement, le contrôle de la pensée, creusant encore plus loin la question de la représentation du corps. dans une composition scénique où la vidéo, le son et la lumière sont acteurs à part entière. e tr éâ EnsEmblE Pygmalion chœur Et EnsEmblE - raPhaël Pichon direction g.P. tElEmann - brocKEs Passion tWV 5 : 1 dimanche 09 avril 18H - Le Grenat dans la grande tradition de la semaine sainte, le théâtre de l’archipel et le Festival de Musique Sacrée s’associent pour un concert-évènement Brockes-Passion de G.P. telemann avec les solistes, le chœur et l’orchestre de l’ensemble Pygmalion, dirigé par raphaël Pichon, jeune chef de grand talent. m u sa siq cr u ée e Un plateau vocal homogène avec des choeurs de rêve, un orchestre gorgé de couleurs et de sève. le monde LA FABRIK FAIT SON THÉÂTRE ! tous les soirs de représentation une sélection à grignoter et à siroter avant et après le spectacle dans la Verrière Public.