La cacophonie fiscale atteint des sommets : la France est sur le

La cacophonie fiscale atteint des sommets : la
France est sur le banc de touche
Depuis des mois nous assistons à un Concours Lépine en matière de fiscalité : on
augmente, on refiscalise, on dérembourse, on introduit une décote, on supprime, on module, on
gèle…. Plusieurs mauvaises décisions ont déjà eu des effets très négatifs pour l’économie
française et pour la création d’emplois. L’automne est meurtrier pour les entreprises françaises.
Les faillites atteignent un niveau record : près de 13000 sociétés ont déposé le bilan au troisième
trimestre, du jamais vu depuis 1993 !
L’imposition à 75% des revenus de plus d’1 M€ se révèle être dans la réalité une fiscalité
spoliatrice à l’égard de ceux qui font la vitalité de notre tissu économique. Certaines entreprises
ont du mal à garder leurs talents. Il faudra peut être un jour remercier les clubs de football qui
sont en train d’expliquer au grand public que l’on ne peut demander à des clubs d’être
compétitifs sur le plan mondial et leur faire subir en même temps un véritable matraquage fiscal.
Un Club de Football cela peut mourir et voir ses meilleurs joueurs partir à l’étranger. C’est tout
simplement comme une entreprise…
La Taxation du capital à la même hauteur que le travail est une véritable ânerie. Celui qui investit
de l’épargne qui a déjà payé l’impôt et qui peut tout perdre, ne peut être fiscalisé au même
niveau que le salarié qui est sûr d’être payé à la fin du mois et n’a pris aucun risque. L’alignement
de la taxation des revenus du capital sur les revenus du travail entraine déjà une baisse sensible
des investissements en France…
La taxation des dividendes à 3% est une autre erreur. Les sociétés réalisant plus de 50 millions
de chiffre d’affaires et employant plus de 250 salariés devraient se voir imposer une taxe de 3%
sur les dividendes qu’elles versent à leurs actionnaires. Encore une grave erreur économique..
La taxe sur l’excédent brute d’exploitation était une initiative idiote, dont n’importe quel chef
d’entreprise pouvait dire qu’elle pénaliserait l’investissement. Dans une administration
comprenant de nombreux énarques et polytechniciens brillants, on aurait du trouver des
intelligences capables de voir l’idiotie et de la dire. Cela n’a malheureusement pas été le cas…
Au Parti Socialiste la créativité est permanente. Tout député, pour reprendre la formule
d’Andy Warhol, peut avoir facilement son quart d’heure de célébrité en proposant un nouvel
impôt stupide.
Yann Galut député PS propose une Taxation des revenus des exilés. Lui qui a travaillé sur l’exil
fiscal assure que “rien ne démontre une augmentation du phénomène d’émigration fiscale, car il
n’y a pas d’instrument pour qualifier et quantifier l’exil fiscal”. Cela ne l’empêche pas de proposer
de taxer les exilés fiscaux sur la base de “la fiction de la résidence continuée” (sic). La taxe
viserait à “imposer les revenus des exilés comme ceux des résidents pendant les dix années
suivant leur transfert à l’étranger” . Dans sa grande sagesse Bercy a répondu que vu la
complexité de la chose, la mesure n’était pas envisageable pour le moment…
Gérard Bapt député PS, a eu l’idée d’une Taxe sur les boissons énergisantes. Il s’agit de taxer les
ventes de Red Bull et autres….Pour lui, « cette nouvelle taxe est conçue non pas dans une visée
de recette mais à visée comportementale ». Comme un rééducateur du peuple n’est jamais isolé,
la Ministre de la Santé, Marisol Touraine a ajouté que « la fiscalité comportementale n’était pas le
seul instrument des politiques de santé publique ». On est en présence de gens qui veulent
rectifier le comportement de citoyens adultes qu’ils jugent eux mêmes déviants…
Dominique Raimbourg député PS, c’est une nouveauté, a inventé le concept de l’impôt sur
l’impôt, en imaginant une taxe sur les droits de mutation . Ce nouveau prélèvement serait destiné
à financer l’aide juridictionnelle !
Pour être tout à fait sûr d’achever l’économie française et de la sortir définitivement de la
compétition mondiale, il ne reste plus qu’à mettre en place ce que François Lenglet du Point a
appelé « l’extrême ponction » :
La proposition de Thomas Piketty, économiste dans « Pour une révolution fiscale… »: un impôt
supplémentaire pour les propriétaires de logement, au prétexte que ne payant pas de loyers ils
touchent l’équivalent d’un revenu, lequel doit être soumis à l’impôt !
Dans la foulée, il propose avec Philippe Van Parijs fondateur du « No-Bullshit Marxism Group », la
mise place d’un Revenu d’existence. Ce serait une sorte de RMI donné à tout le monde sans
conditions de ressources !
La proposition de supertaxe sur la capital, inspirée des travaux de Barry Eichengreen économiste
américain et Stefan Bach économiste allemand. Elle consisterait à taxer de 10% l’ensemble de
l’épargne des ménages pour éponger le déficit de l’état…
La cacophonie est telle sur le plan fiscal, que même Christian Noyer le Gouverneur de la
Banque de France s’est autorisé à sortir de sa réserve pour expliquer dans le Financial Times que
la Taxe sur les transactions financières était un projet trop risqué pour les pays qui
l’appliqueraient. Cela provoquerait selon lui une baisse de la liquidité sur les marchés et de
graves pertes d’emploi. Ambiance….
En Europe, une correction des marchés devrait se produire autour de la fin de l’année
selon Christopher Potts le stratégiste de Kepler Cheuvreux. La croissance meilleure que prévue ne
se répercute plus selon lui, dans les résultats des entreprises.
L’Europe périphérique devient le concept d’investissement à la mode, En Espagne, la
compétitivité retrouvée du pays permet aux exportations de progresser. C’est la fin de la
récession mais pas la fin de la crise. Pour saluer les efforts effectués, l’agence de notation Fitch a
relevé la note de l’Espagne. En Italie, on a le sentiment que le pire est vraiment derrière. Le
commerce extérieur et la balance des paiements courants sont de nouveau excédentaires. Quand
on regarde le comportement de leurs marchés respectifs les deux places avancent en tandem.
Parmi les valeurs les plus achetées par les investisseurs on trouve pour l’Espagne notamment :
BBVA, Iberdrola, Repsol, Sacyr et Telefonica ; et pour l’Italie : Ansaldo, Enel, Fiat, Intesa
San Paolo, Mediobanca, Unicredit
Aux Etats Unis, le dollar faible ne devrait pas mettre fin à la pagaille monétaire.
La création d’emploi par le secteur privé, la seule qui compte, est au plus bas depuis le mois de
mai. Le Citigroup Economic Surprise Index est en fort recul. C’est la raison pour laquelle Chris
Wood le stratégiste de CLSA pense que la première décision de Janet Yellen qui succédera à Ben
Bernanke à la tête de la Federal Reserve, ne sera pas de réduire ses interventions mais de les
augmenter ! Le problème reste donc posé de savoir si les marchés salueront cette nouvelle
« injection de morphine » ou commenceront à penser que personne ne sait vraiment comment
sortir de l’expérience monétaire que nous sommes en train de vivre. Il s’agit de ZIRP (=Zero
Interest Rate Policy) + QE (=Quantitative Easing)…
Plusieurs signes ne sont pas encourageants :les introductions en bourse se multiplient comme en
1999 et les hedge funds ont été vendeurs d’actions dans des proportions comparables à celles
précédant la chute des marchés en 2008. Andrew Garthwaite le stratégiste de Crédit Suisse
estime qu’il faut maintenant diminuer l’exposition sur le marché américain. Michael Hartnett de
Bank of America Merrill Lynch redit que plus on mettra de temps à normaliser les interventions de
la Fed plus les risques de bulles spéculatives seront importants…
Au Japon, la TVA augmentera de 5 à 8% au Japon en avril, moment où les salaires devraient
commencer à augmenter. Les prix de l’immobilier au augmenté de 22% en un an.
Les fabricants de toilettes sortent de bons résultats…
Plusieurs sociétés ont annoncé des résultats décevants notamment Cummins, Goodyear,
Michelin pénalisés par les changes, Kuka, le numéro un de la robotique allemande qui souffre
de la baisse du Yen. Il vient d’ailleurs d’être recommandé à la vente par Warburg.
Les bonnes surprises sont plus rares Geberit, le fabricant de toilettes suisses a sorti de très bons
résultats Le marché américain des toilettes s’est complètement restructuré ces dernières années.
Il reste Kohler (24% de part de marché); American Standard (18% du capital contrôlé par le
japonais Lixil Corp ); Toto (9% la Rolls Royce des toilettes japonaises);Mansfield Plumbing
Products ( 8% contrôlé par Organizacio Corona en Colombie). Pendant ce temps un groupe de
technocrates bruxellois a rédigé un rapport de 444 pages réalisant une étude minutieuse des
toilettes urinoirs de la Communauté Européenne pour réduire la consommation d’eau dans les
chasse d’eau. Cela a coûté 89 300€. On est vraiment heureux de savoir que les fonctionnaires de
la Communauté Européenne se penchent sur les problèmes importants…
Deux thèmes porteurs : rachat de titres et fusions acquisitions
Les sociétés qui rachètent leurs propres titres font partie des thèmes les plus performants
du marché américain. Parmi les valeurs qui figurent sur la dernière liste de Goldman Sachs
figurent notamment : Northtrop Gruman, Western Digital, Coca Cola Enterprises,
Marathon Petroleum, L Brands (= Victoria Secret), Yahoo, et Pfizer.
Les fusions acquisitions se multiplient, c’est la raison pour laquelle le Crédit Suisse a sorti un
tracker des valeurs les plus susceptibles de faire l’objet d’une opération. Parmi les valeurs
françaises figurent Alcatel Lucent et Arkema ; les valeurs anglaises Burberry, Sage,
Spectris ; les valeurs allemandes Dialog ; les valeurs suisses Sonova et Straumann
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