d’Amsterdam.
9
La police n’intervenant pas, de jeunes Juifs organisent
leurs propres groupes de défense. Le 11 février 1941, lors d’une bagarre
entre les deux groupes, un membre du NSB est tué.
10
La police
allemande intervient et 389 Juifs sont envoyés à Mauthausen. Aucun ne
survivra.
11
Haans Albin Rauter, chef de la Gestapo en Hollande, crée en
mai 1942 une Police volontaire auxiliaire sous ses ordres directs. Forte
de 2 000 Hollandais, elle se compose de SS et de SA du NSB. Leur
seule mission, traquer et arrêter les Juifs.
12
Rauter est satisfait. Il écrit à
Heinrich Himmler, le chef de la Gestapo à Berlin : « Les nouveaux
escadrons de la police hollandaise font merveille en ce qui concerne la
question juive et arrêtent des Juifs par centaines, jour et nuit ».
13
De leur propre initiative des groupes de membres du NSB se constituent
dans le seul but de « débusquer » et de se « saisir » de Juifs qu’ils
remettent aux Allemands contre paiement de primes. Leur capacité à
produire un maximum de résultats est effarante. La Henneike Column
avec seulement 35 hommes est arrivée à arrêter ou faire arrêter 3 400
Juifs en moins de six mois. Ses méthodes sont si brutales, mêlant
chantages, tortures, extorsions, que les Allemands mettent fin à ses
activités en septembre 1943.
14
En Belgique, des mois avant la Shoah, des centaines de militants du
Vlaamsch National Verbond (VNV) organisent un vrai pogrom à Anvers.
Ils mettent à sac le quartier juif d’Anvers, incendient deux synagogues,
brûlent les rouleaux de la Tora et mettent le feu à la maison du rabbin
Rottenberg.
15
Les « Mouvements de l’ordre nouveau », lisez pronazis, nombreux,
particulièrement en pays flamand, comblent les insuffisances de la police
régulière. Les plus radicaux sont les membres de la VNV. Une série
d’organisations antisémites moins importantes les complète, telles que le
Volksverwering, le Anti-Joodsch Front, le Nationaal Volksche
Beweging.
16
Ces activistes ne feront jamais défaut à la Gestapo. Les
9
MOORE Bob, Victims & Survivors : The Nazi Persecution of the Jews in the Netherland : 1940- 1945, Arnold,
New York, 1997, p. 66.
10
WARMBRUNN Werner, The Dutch under Occupation, Stanford University Press, Stanford, 1963, p. 107.
11
MOORE, op. cit. p. 71 et 72. Weerafdeling . Nom de ces groupes paramilitaires fascistes du NSB.
12
HIRSCHFELD, op. cit. p. 178 et 179. Proportionnellement aux populations respectives, ces 2 000 hommes
seraient l’équivalent de 10 000 hommes en France.
13
FRIEDLANDER 2008 op. cit. p. 507.
14
HIRSCHFELD, op. cit. p. 176. MOORE, op. cit. p. 207. Il en va de même pour un groupe intitulé
« Département Juif » dirigé par un SS hollandais, membre du NSP, Dalmen von Buchholz.
15
BRACHFELD Sylvain, Ils n’ont pas eu les gosses, Institut de recherches sur le judaïsme belge, Bruxelles
1989, p. 14 au 17 avril 1941.
16
SAERENS Lieven, Antwerp’s Attitude Towards the Jews from 1918 to 1940 and its Implications for the Period
of the Occupation, in MICHMAN Dan, Belgium and the Holocaust, Yad Vashem, Jerusalem, 1998, p. 193.