l`appareil digestif

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L’APPAREIL DIGESTIF
I- GENERALITES
L’appareil digestif assure la transformation et l’assimilation des substances
nutritives apportées par l’alimentation.
Il comprend une série d’organes creux dont l’ensemble forme le tube digestif et
diverses glandes annexées au tube digestif.
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II-ANATOMIE DE L’APPAREIL DIGESTIF
1- LA BOUCHE
Elle s'ouvre en avant par l'orifice buccal.
Elle communique en arrière avec le pharynx. L'orifice de communication est l'isthme du
gosier.
Elle est entièrement tapissée par une muqueuse.
Elle contient les dents et la langue.
2- LES DENTS
Chaque dent comporte trois parties :
• la ou les racines implantées dans les alvéoles dentaires
• la couronne
• le collet entre la racine et la couronne
Il existe 4 sortes de dents :
• les incisives qui coupent
• les canines qui déchirent
• les prémolaires qui écrasent
• les molaires qui broient
Les deux dentitions:
Dents de lait: 20 dents dont l'apparition s'échelonne entre 6 mois et 3 ans. Commencent à
tomber vers l'âge de 7 ans.
Dents définitives: 32 dents. Elles remplacent les dents de lait. Leur apparition n’est
achevée que vers l’âge de 25 ans.
• 8 incisives
• 4 canines
• 8 prémolaires
• 12 molaires
Chez l’adulte, il y a 8 alvéoles (endroits où s’articulent les dents) par hémi arcades
qui sont elles même au nombre de quatre.
Les 32 dents sont numérotées en fonction des hémi arcades supérieures et
inférieures, gauches ou droites. Le premier chiffre correspond au numéro de l’hémi
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arcade, le second chiffre à la place de la dent. Par exemple la dent numéro 11 correspond
à la première incisive de l’hémi arcade droite supérieure. L’ensemble des numéros
constitue la formule dentaire.
3- LA LANGUE
Elle comporte un squelette, des muscles qui lui conèrent sa mobilité et une muqueuse
linguale caractérisée par la présence des papilles gustatives, les organes du goût.
Les papilles caliciformes sont les plus volumineuses. Elles dessinent un V ouvert en
avant, à la partie postérieur du dos de la langue: le V lingual
Dans la partie antérieure, on trouve les papilles filiformes corolliformes et fongiformes.
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4- LES GLANDES SALIVAIRES
Ce sont des glanders annexées à la cavité buccale. Il existe trois paires de glandes
salivaires :
• les parotides
• les sublinguales
• les sous-maxillaires
Le canal excréteur de la parotide est le canal de Sténon. Il s’ouvre dans la
muqueuse de la joue en regard du collet de la première molaire supérieure.
Le canal excréteur de la sous-maxillaire est le canal de Wharton qui s’ouvre dans la
muqueuse buccale au niveau du frein de la langue.
La sublinguale s’ouvre dans la cavité buccale par de nombreux canaux, les canaux
de Walther.
5- LE PHARYNX
Le pharynx, croisement des voies aériennes et digestives, est un conduit qui va
relier la bouche et l’œsophage d’une part et les fosses nasales et le pharynx d’autre part.
6- L’ŒSOPHAGE
L'œsophage est le segment qui relie le pharynx et l’estomac où il se jette par un
orifice appelé cardia.Sa paroi contient des fibres musculaires qui lui confèrent une
motricité propre.
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7- L’ESTOMAC
C’est une poche digestive d’environ 25 cm de long pour 11 centimètre de large,
interposée entre l’œsophage et l’intestin. Sa forme générale est celle d’un J majuscule
avec un segment vertical et un segment horizontal.
Sa paroi contient des fibres musculaires.
La muqueuse gastrique qui tapisse la totalité de la cavité de l’estomac contient de
nombreuses cellules glandulaires :
• les cellules à mucus qui sécrètent un mucus protégeant la muqueuse
• les cellules pariétales qui sécrètent l’acide chlorhydrique et le facteur intrinsèque
• les cellules principales qui sécrètent les enzymes protéolytiques (pepsine)
• les cellules endocrines de différents types : entero-chromaffines sécrétant de la
sérotonine, cellules à entéroglucagon, cellules sécrétant la gastrine.
8- L’INTESTIN GRÊLE
C’est le segment qui relie l’estomac au gros intestin. Sa longueur totale est de 7 m
environ, son diamètre moyen de 3 cm.
Il comporte deux parties, une partie fixe, le duodénum, et une partie mobile, le
jéjuno-ilon. Le duodénum commence au pylore et se termine à l’angle duodéno-jéjunal en
se continuant avec le jéjunum. Le jéjuni-iléon se termine à la valvule iléo-caecale où il
s ‘abouche dans le gros intestin.
9- LE GROS INTESTIN
Il fait suite à l’intestin grêle et se termine à l’anus. Long de 1,5 m environ, avec un
diamète de 3 à 8 cm selon les niveaux, il dessine un cadre autour de l’intestin grêle. Il
présente différentes parties :
• Le caecum où s’abouche l’intestin grêle et qui comporte l’appendice, siège fréquent
d’inflammation (appendicite)
• Le côlon ascendant
• Le côlon transverse
• Le côlon descendant
• Le côlon pelvien
• Le rectum qui se termine par l’anus muni d’un sphincter
10- LE FOIE
Le foie est l’organe le plus volumineux du tube digestif. Il pèse environ 1500g. Il est
situé dans l’hypochondre droit et déborde dans la région épigastrique.
11- LES VOIES BILIAIRES
La sécrétion de bile est l’une des fonctions du foie. Elles est recueillies par les
voies biliaires intrahépatiques : canalicules interlobulaires qui se regroupent pour donner
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des canalicules périlobulaires qui à leur tour vont donner deux canaux hépatiques droits et
gauche qui sortent du foie.
Les voies biliaires extrahépatiques comprennnent deux parties :
• la voie biliaire principale qui naît de la réunion des deux canaux hépatiques qui forment
le canal hépatique commun qui s’unit ensuite au canal cystique pour donner le
cholédoque qui s’ouvre au niveau du duodénum.
• La voie biliaire accessoire qui est la vésicule biliaire, réservoir branché en dérivation
sur la voie biliaire principale. La bile s’y accumule dans l’intervalle des digestions. Elle
s’évacue par le canal cystique.
12- LE PANCRÉAS
C’est une glande allongée de couleur rosee, mesure 15 cm de long et pèse environ
70g. On distingue trois segments : la tête, le corps, la queue.
Le pancréas comporte deux sortes d’éléments glandulaires :
• Des cellules à sécrétion exocrine qui déversent leur sécrétion (suc pancréatique) dans
le canal de Wirsung qui débouche par un orifice commun avec le canal cholédoque
dans le duodénum.
• Des cellules à sécrétion endocrine (glucagon insuline, somatostatine)
13- LE PÉRITOINE
La partie intra abdominale de l’appareil digestif est enveloppée par une séreuse, le
péritoine. Comme toutes les séreuses, il présente deux feuillets, le feuillet pariétal qui
tapisse la face profonde de la cavité abdominale et le feuillet viscéral qui enveloppe tous
les organes digestifs. Entre les deux feuillets se trouve la cavité péritonéale.
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III- PHYSIOLOGIE
1- GÉNÉRALITÉS
La plupart des nutriments présents dans l'alimentation sont de grandes
molécules qui ne peuvent pas être absorbées directement dans l'intestin du fait de leur
taille ou de leur caractère hydrophobe. L'appareil digestif est responsable de la réduction
de la taille de ces molécules en unités plus petites directement absorbables et la
conversion des molécules hydrophobes en complexes hydrophiles. Quatre fonctions
sont assurées par le tractus gastro-intestinal : digestion, sécrétion, absorption et motilité.
Un fonctionnement correct ce ces mécanismes est indispensable à la délivrance des
produits de la digestion aux cellules du corps humain. Une anomalie de l'un de ces
systèmes peut entraîner une malnutrition même en présence d'une alimentation
adéquate.
2- LES DIFFÉRENTS TEMPS DE LA DIGESTION
2.1- Temps buccal: création du bol alimentaire.
Dans la bouche, les dents permettent d'écraser les aliments ingérés afin de les
transformer en petites particules. La sécrétion salivaire (environ 1.5 l) est produite par 3
paires de glandes salivaires (parotides, sous-maxillaires et sublinguales). Elle a 3
fonctions:
•
Humidifier les aliments,
•
Créer le bol alimentaire et le lubrifier par l'action des mucines,
•
Commencer la digestion par action de l'amylase salivaire (ptyaline)
La masse alimentaire mastiquée constitue le bol alimentaire ou bolus qui traverse la
pharynx grâce à une contraction à contrôle volontaire.
2.2- Temps œsophagien
Au cours de la déglutition, la traversée de l'œsophage est un processus automatique. Le
péristaltisme œsophagien permet le transfert rapide du bolus vers l'estomac.
2.3- Temps gastrique
Les particules alimentaires sont mélangées avec les sécrétions gastriques grâce à
l'action des vagues contractiles qui se propagent du fundus à l'antre et au pylore. La
sécrétion gastrique, 2 à 2.5 litres/jour, contient de l'acide chlorhydrique (HCl), un facteur
intrinsèque, des enzymes protéolytiques (pepsinogène), une lipase, du mucus. A la fin du
temps gastrique, les aliments constituent avec les sécrétions, un mélange semi liquide, le
chyme, contenant environ 50% d'eau. L'estomac est normalement vidé en 1 à 4 heures.
Ce temps de vidange dépend de la qualité et la quantité des aliments ingérés. Lorsqu'ils
sont ingérés seuls, les glucides quittent l'estomac plus rapidement que les protéines et les
graisses.
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A l'entrée et la sortie de l'estomac, des valves préviennent le reflux du contenu
gastrique vers l'œsophage et le pharynx, et du duodénum vers l'estomac.
2.4- Temps intestinal.
L'intestin est divisé en plusieurs segments: le duodénum, le jéjunum et l'iléon. La
plupart des phénomènes digestifs sont réalisés dans le duodénum, les autres segments
participent principalement à l'absorption des nutriments.
Le chyme gastrique acide est éjecté, à travers le pylore, par pulses de quelques
millilitres dans le duodénum. Là, le chyme est mélangé avec les sécrétions duodénales,
pancréatiques et biliaires. Le chyme traverse l'intestin à une vitesse de 1 cm/min et prend
3 à 10 heures pour atteindre la valvule ileocaecale.
La bile, est sécrétée par le foie, puis collectée et concentrée dans la vésicule biliaire.
Elle est excrétée dans le duodénum sous l'action de la chocystokinine, elle même stimulée
par la présence de lipides dans le tube digestif. Les sels biliaires, par leurs propriétés
émulsifiantes, permettent la digestion et l'absorption des lipides.
Les sécrétions pancréatiques comportent deux composantes: une séreuse (trypsine,
chymotrypsine, carboxypolypeptidase, ribonucléase, desoxyribonucléase) et l'autre
hydrominérale (eau et bicarbonates). Les enzymes protéolytiques sont sécrétées sous
forme de proenzymes activées par l'entérokinase, sécrétée par la muqueuse intestinale
en réponse à la présence du chyme dans la lumière. La sécrétion hydrominérale, sous
l'influence de la sécrétine, neutralise l'acidité du chyme.
2-5. Les mécanismes d'absorption dans l'intestin grêle
Le principal organe de l'absorption est l'intestin grêle caractérisé par une énorme
surface d'absorption. Cette surface (250 m²) résulte d'une part de la longueur de l'intestin
(6 à 7 m) et de l'organisation de la muqueuse en valvules conniventes. Ces plis sont
recouverts par des projections en forme de doigts, les villosités, elles même recouvertes
de micro villosités qui forment la bordure en brosse.
La muqueuse repose sur une structure appelée lamina propria composée de tissu
conjonctif dans lesquels existent des vaisseaux sanguins et lymphatiques.
Chaque jour, l'intestin absorbe, en moyenne:
•
100 g de glucides
•
100 g de graisses,
•
50 à 100 g d'acides aminés,
•
50 à 100 g d'ions,
•
7 à 8 litres d'eau.
Les mécanismes de diffusion et de transport actif.
L'absorption est un mécanisme complexe combinant des processus simples de diffusion
et de transport facilité et de transport actif.
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Le mécanisme de diffusion traduit le mouvement à travers des canaux protéiques
(diffusion simple) ou en liaison avec des protéines de transfert (diffusion facilitée).
Le transport actif nécessite l'apport d'énergie pour le mouvement d'ions et de molécules
en liaison avec des protéines de transfert. Les pompes sont des systèmes qui associent
un transporteur et l'ATP.
La pinocytose est un mécanisme d'absorption par lequel un petit volume du contenu
intestinal est englobé par la membrane épithéliale. Ce type d'absorption permet l'ingestion
directe de grosses molécules (protéines).
2-6. Les Fonctions du colon.
Le colon est un organe d'environ 1,50 m divisé en trois zones anatomiques et
fonctionnelles: le caecum, le colon et le rectum.
C'est le site principal d'absorption de l'eau, du (des) sel(s), et des vitamines
synthétisées dans le colon par les bactéries. Sur les 500 à 1000 ml de chyme iléal entrant
quotidiennement dans le colon, seuls 50 à 200 ml sont excrétés dans les fèces. Le
transfert colique du chyme est relativement lent, environ 5 cm/heure, ce qui favorise
l'absorption des nutriments.
La sécrétion bicarbonatée, par échange avec les ions Cl- permet de neutraliser
l'acidification résultant de l'action bactérienne.
Le mucus sécrété par les cellules glandulaires du colon protège les parois intestinales
des blessures et de l'activité bactérienne tout en constituant le support matériel des fèces.
Les bactéries coliques poursuivent la digestion des éléments ayant résisté à l'activité
du suc digestif dans l'estomac ou l'intestin.
De nombreux composés synthétisés lors du métabolisme bactérien lors du passage
colique sont utilisés par l'organisme: vitamines K, B12, thiamine, riboflavine.
2-7. Les matières fécales
Les matières fécales contiennent 75% d'eau et 25% de matières solides. Environ
1/3 des matières fécales sont constituées de bactéries mortes.
La défécation est l'expulsion des fèces par l'anus dont la fréquence normales est
supérieur à 3 par semaine et inférieure à 3 par jour.
3- DIGESTION ET ABSORPTION DES NUTRIMENTS
3.1- Glucides
Dans la bouche, l'amylase salivaire ou ptyaline, à pH neutre ou faiblement
alcalin, débute la digestion de l'amidon en l'hydrolysant en dextrines et maltose.
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Dans l'estomac, l'activité de l'amylase persiste jusqu'à son inactivation par le
pH acide. Cette hydrolyse peut aboutir à la libération de monosaccharides.
La digestion des glucides
intervient principalement dans
l'intestin grêle,
essentiellement au niveau du duodénum:
• l'amylase pancréatique rompt les molécules d'amidon en dextrines et maltoses.
• la maltase sécrétée par les cellules muqueuses hydrolyse le maltose en
glucose dans la bordure en brosse, à la surface des cellules épithéliales couvrant
l'intestin.
• Les membranes externes des cellules contiennent de nombreuses enzymes:
sucrase, lactase, isomaltase qui agissent respectivement sur le saccharose, le
lactose, le maltose et l'isomaltose.
Les monosaccharides résultant de la digestion (glucose, galactose et fructose)
passent vers le sang à travers les cellules muqueuses et les capillaires. Ils sont
transportés par la veine porte jusqu'au foie. Le Glucose et le galactose sont absorbés
par transport actif sodium-dépendant . Le Fructose utilise un transport par diffusion
facilitée.
L'homme ne peut pas digérer tous les glucides : la cellulose, l'hémicellulose, la lignine
et d'autres fibres sont excrétées sans modifications majeures dans les selles
3.2- Protides
La digestion des protides débute dans l'estomac où ils sont divisés en peptones
et polypeptides. Le pepsinogène inactif est hydrolysé en pepsine au contact avec l’acide
chlorhydrique gastrique et les autres molécules de pepsine. La pepsine, à la différence
des autres protéases peut hydrolyser le collagène, élément principal du tissu conjonctif.
Cependant la digestion gastrique des protéines reste faible.
Dans l'intestin grêle, le contact du chyme avec la muqueuse intestinale stimule la
libération d'entérokinase, enzyme qui transforme le trypsinogène pancréatique inactif en
trypsine qui active les autres enzymes protéolytiques: trypsine, chymotrypsine et
carboxypeptidases pancréatiques. Ces enzymes continent la digestion débutée dans
l'estomac et libèrent des acides aminées et des oligopeptides.
Dans la bordure en brosse, les peptidases protéolytiques transforment les
polypeptides en acides aminés, dipeptides et tri peptides. Finalement, l'hydrolyse
terminale a lieu dans la bordure en brosse lorsque les di- et tri peptides sont hydrolysés en
acides aminés.
Enfin certaines petites protéines peuvent être absorbées sans digestion préalable.
L'absorption des acides aminés se fait par 4 systèmes distincts de transport actif:
celui pour les acides aminés basiques, neutres ou acides et celui pour la proline et
l'hydroxyproline. Les transporteurs utilisent un co-transport avec le sodium comparable à
celui utilisé pour le glucose.
Les acides aminés et les peptides absorbés sont dirigés vers le foie via la veine
porte.
Au total, la plus grande partie des protéines ingérées est absorbée dans l'intestin
grêle, puisqu'il reste moins de 1% de ces protéines dans le matériel fécal.
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Les protéines endogènes provenant des sécrétions intestinales et des cellules
épithéliales desquamées sont également digérées et absorbées.
3.3- Les lipides
La digestion des lipides débute dans l'estomac par l'action de la lipase gastrique
qui hydrolyse les triglycérides à chaîne courte en acides gras et glycérol.
Cependant, la majeure partie de la digestion des lipides intervient dans l'intestin
grêle.
L'entrée des graisses dans le duodénum stimule la libération d'entérogastrone,
hormone qui inhibe la sécrétion et la motricité gastrique et donc ralentit la vidange
gastrique donc la délivrance des graisses vers le duodénum. La vidange d'un repas gras
peut atteindre 4 à 6 heures chez un individu normal.
L'action péristaltique intestinale divise les globules lipidiques en particules plus
petites et l'action émulsifiante de la bile aide à les séparer et rend plus accessible leur
digestion par la lipase pancréatique.
La bile est sécrétée par le foie. Elle est composée par des acides biliaires (acide
glycocholique et taurocholique), des pigments biliaires (qui colorent les matières fécales),
de sels inorganiques, de protéines, de cholestérol, de lécithine et de nombreux
composants métabolisés et sécrétés par le foie.
La bile est conservée dans un réservoir , la vésicule biliaire, qui expulse les 0,6
litres de bile sécrétés quotidiennement, en réponse aux stimuli alimentaires dans le
duodénum et l'estomac.
Les acides gras libres et les mono glycérides produits par la digestion forment avec
les sels biliaires des complexes hydrosolubles appelés micelles qui permettent le passage
en milieu hydrophile de ces lipides vers la bordure en brosse. Les sels biliaires libérés
retournent vers la lumière intestinale. La plupart des sels biliaires sont réabsorbés par
transport actif dans l'iléum terminal (cycle entéro-hépatique). Le pool des sels biliaires
peut circuler 3 à 15 fois par jour selon l'alimentation.
Les esters de cholestérol sont hydrolysés par une cholestérol estérase
pancréatique.
Dans les cellules muqueuses, les acides gras et les mono glycérides permettent de
synthétiser de nouveaux triglycérides.
Ces triglycérides, le cholestérol et les phospholipides sont entourés par une bêta
lipoprotéine pour former les chylomicrons, éliminés vers les capillaires par exocytose. Ils
sont responsables de l'aspect lactescent du sérum. Les chylomicrons sont transportés par
les vaisseaux lymphatiques jusqu'au canal thoracique, puis déversés dans le flux sanguin
veineux. Ils sont alors transportés jusqu'au foie où les triglycérides sont associés à des
lipoprotéines et transportés vers le tissu adipeux pour stockage et métabolisme.
Le cholestérol est absorbé de façon similaire.
Les vitamines liposolubles A, D, E, K sont absorbés sous forme de micelles.
Dans les conditions normales, 97% des graisses ingérées sont retrouvées dans les
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vaisseaux lymphatiques.
Du fait de leur caractère hydrophobe plus limité, les acides gras à courte de chaîne
(moins de 10C) peuvent être absorbés directement sans la présence des de bile ni la
formation de micelles. Ils vont ensuite directement sans estérification vers la veine porte
qui les transporte jusqu'au foie.
La stéatorrhée désigne la présence de graisses non digérées dans les selles.
Elle est associée à une augmentation de la motricité et des modifications de la
muqueuse intestinale.
3.4- Absorption des autres nutriments
Vitamines, minéraux et liquides sont absorbés simultanément par la muqueuse
intestinale. Chaque jour, 6 à 8 litres de liquides traversent les membranes digestives. Les
vitamines et l'eau sont absorbés par diffusion passive. L'absorption des minéraux est plus
complexe.
Dans la lumière intestinale, des réactions chimiques et des interactions
moléculaires interviennent dans l'estomac et l'intestin. Deux facteurs principaux
interagissent principalement avec les cations: le pH intraluminal et la composition des
aliments ingérés. Les cations font partie de sels solubles à pH gastrique acide. Au
contraire, ils forment des hydroxydes peu soluble au pH intestinal alcalin.
L'absorption intestinale de ces cations fait intervenir des ligands (acides aminés, sucres,
etc.). Les anions (Cl-, F-) sont absorbés passivement. Le passage de la membrane
intestinale utilise différents modes de transport: diffusion simple, facilitée ou transport
actif. Il est fréquent que le mode de transport varie en fonction de la concentration
intraluminale de l'élément.
Au cours de l'étape de mobilisation, les minéraux peuvent traverser la surface
séreuse pour rejoindre la circulation sanguine ou être séquestrés dans les cellules
intestinales. Le Fer et le Zinc, par exemple, peuvent être liés à des protéines dans la
cellule intestinale ou ajouté au pool intracellulaire. Les ions du pool peuvent ensuite être
mobilisés et transportés à travers la membrane séreuse. Les ions liés aux protéines
peuvent rejoindre le pool ou rester liés et donc rejoindre le flux digestif lors de la
desquamation.
Il existe de nombreuses interactions entre minéraux: le fer diminue
l'absorption du cuivre, le cuivre diminue l'absorption du fer et du molybdène. En cas de
carence en fer, l'absorption du cobalt est augmentée, le cobalt et le fer limitent
réciproquement leur absorption.
Les métaux sont transportés liés à des protéines porteuses. Celles ci peuvent être
spécifiques comme la transferrine pour le fer ou non comme l'albumine qui se lie à un
grand nombre de métaux. Une fraction de ces métaux circule libre dans le sérum.
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4- RÉGULATION NERVEUSE ET HORMONALE DES FONCTIONS DIGESTIVES
4.1- Régulation nerveuse
La régulation nerveuse des phénomènes moteurs et sécrétoires utilise deux types
de réseaux neuronaux: un système local, le système nerveux entérique, et le système
nerveux autonome (SNA).
Les récepteurs nerveux sont sensibles à divers stimuli: la composition chimique du
chyme (acidité), l'étirement (sensation de pleinitude), etc. Ils envoient des impulsions aux
cellules musculaires et sécrétoires du tube digestif via le système nerveux entérique
constitué par les plexus myentériques et sous muqueux. La neurotransmission est de type
nerveux ou chimique (enképhalines, somatostatine, sérotonine, bombésine, neurotensine,
etc.).
Le SNA est constitué par 2 contingents de fibres: les fibres sympathiques qui
courent le long des vaisseaux sanguins, et les fibres parasympathiques du nerf vague.
Ces 2 contingents ont des actions antagonistes: grossièrement, les fibres sympathiques
sont inhibitrices alors que les fibres parasympathiques sont excitatrices.
4.2- Régulation hormonale
La régulation hormonale fait intervenir de nombreuses hormones dont le
mécanisme d'action est fréquemment inconnu.
La gastrine est une hormone qui stimule la sécrétion et la motricité gastrique. Elle
est sécrétée par les cellules de la muqueuse antrale de l'estomac sous l'action de la
distension gastrique (post prandial), la stimulation du nerf vague, ou l'action de certains
aliments dits sécrétagogues (protéine, café, alcool). La sécrétion de gastrine est elle
même régulée par le pH intra gastrique: un pH trop acide inhibe la sécrétion de gastrine.
La sécrétine, sécrétée par les cellules duodénales en réponse à l'acidité du
duodénum, a une action antagoniste de celle de la gastrine: elle stimule la sécrétion
pancréatique d'eau et de bicarbonate. La neutralisation du pH du chyme protège la
muqueuse duodénale d'une exposition acide prolongée et fournit un pH optimal à l'action
des enzymes duodénales. Par ailleurs, la sécrétine inhibe la sécrétion de gastrine.
La cholécystokinine (CCK) est également sécrétée par les cellules duodénales en
réponse à la présence d'acides aminés et d'acides gras provenant de la digestion des
peptides et des graisses ingérés. Cette hormone a 4 fonctions principales:
1.
2.
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4.
stimulation de la sécrétion enzymatique du pancréas,
stimulation des contractions de la vésicule biliaire,
ralentissement de la vidange gastrique,
régulation de l'appétit
Le GIP (Gastric Inhibitory Peptide) est également sécrétée par les cellules duodénales
en réponse à la présence de glucose et de graisses dans la lumière duodénale. Cette
hormone a 2 fonctions principales:
1. inhibition de la sécrétion acide gastrique,
2. stimulation de la libération d'insuline.
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5- SYNTHESE
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