les pratiques artistiques amateurs chez les jeunes et dans les

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les pratiques artistiques amateurs
chez les jeunes et dans les associations
24 et 25 mai 2008
Introduction ············································································································ 4
Mot de la Présidente des Foyers Ruraux du Gard
Présentation de Courants d’art ··········································································· 6
De balade d’artistes en herbe à Courants d'art
Ouverture ················································································································ 8
De « Courants d’art »
Première palabre ···································································································· 10
Pratiques amateurs, éducation populaire, territoires ruraux… des mots, du sens, des sens...
Construisons ensemble un vocabulaire commun
Intervention d'Olivier Douard
Quelques réactions du public
Intervention d’Olivier Douard ·············································································· 12
Création du Ministère de la Culture
Réactions du public (Albert Roblès et le Maire de Barjac)
Agitation philosophique menée par Alain Guyard ·········································· 16
Réactions du public après un temps d'échanges par petits groupes
Réactions clownesques
2
Deuxième palabre ·································································································· 22
Sur la question du compagnonnage entre amateurs et professionnels
témoignage d'Alain Rault et de Bernard Gapilhan
Les pratiques artistiques et culturelles des amateurs
à partir d’une étude du ministère de la culture par Alain Manac’h
Troisième Palabre ·································································································· 30
Les jeunes ont la parole ! Paroles de jeunes !
Les Ateliers de pratique artistique ·································································· 32
Expressions artistiques : présentation de quelques activités
Les Spectacles de Courants d’art ······································································ 36
Le « cirque à quatre mains » par La Fabrique des Arts d’à côté
Soirée cabaret
L'organisation de Courants d'art ········································································ 38
un compagnonnage collectif de bénévoles et professionnels
Présentation des Foyers Ruraux du Gard
Bibliographie ·········································································································· 42
Les concepteurs ····································································································· 43
L'ambiance sonore ·································································································· 44
3
Le mot de la présidente
introduction
L
ancer « Courants d’art » l’année des 30 ans
de la fédération des Foyers Ruraux du Gard,
voilà une belle opportunité qui nous a permis
d e m e ttr e e n r e lie f qu i n ou s s o mmes et c e qu e
nous sommes dans les associations d’Éducation
Popu lair e .
C ourant s d ’ar t, u ne m anife s tation p l u ri c u l tu rel l e où c h a qu e
assoc i ation d é montr e s e s s avoir-f a i re, éc h a n g e et p a rta g e
ses c onnais s ance s , s a pr atiqu e , sa c réa ti v i té.
Une rencontre associant jeunes et moins jeunes,amateurs
et professionnels des pratiques artistiques, chercheurs et
uni versi tair e s ou s ociologu e s po u r n ou s i n terro g er s u r n o s
expéri ence s e t la cu ltu r e .
Un merci tout particulier à tous ceux et celles professionnels
et amateurs qui se sont joints à cette aventure collective et
aux partenaires : Jeunesse et Sport, Conseil Régional, Conseil
Général , fé d é r ation nationale d e s Fo y ers R u ra u x.
N i c ol e F A B I A N I
P ré s i d e n te
d e l a Féd éra t io n Dép a rt emen tale d e s F oy e rs Ruraux d u G ard
5
De balade d’artistes en herbe
à Courants d'art
présentation de Courants d’art
D
epuis dix ans, la Fédération des Foyers Ruraux
du Gard favorise le développement d’actions
culturelles éducatives sur le territoire.
Lors de la dernière rencontre annuelle des ateliers
de théâtre jeunes « Balade d’artistes en herbe »
en mars 2007 à Méjannes-le-Clap, les participants
ont demandé à élargir la rencontre aussi bien au travers des disciplines artistiques proposées avec les artistes professionnels
que de la participation du public.
En 2008, la Fédération a souhaité associer à cette action, celle
portée par la Fédération Nationale des Foyers Ruraux depuis 2003
et nommée « Courants d’art ». Courants d’art est une manifestation qui se réclame des Universités Rurales, c’est-à-dire le
croisement des savoirs, de l’analyse, l’échange, la découverte,
les ateliers de pratique sans oublier la fête.
- chercher à leur donner sens et valeur en développant les
savoirs mutuels. Ils peuvent être une manifestation thématique
(les pratiques des amateurs en théâtre, en musique) ou une
manifestation générale : la question des pratiques des amateurs
en général.
Les associations et la fédération des foyers ruraux du gard ont
donc souhaité proposer deux jours de rencontre sur la thématique
« Les pratiques artistiques amateurs chez les jeunes et dans
les associations ». Cela s’est traduit par des ateliers de pratique
artistiques, des conférences, des spectacles...
C’est ce que nous vous proposons de découvrir à partir de ces
restitutions écrites..
La thématique générale porte sur les pratiques des amateurs :
imaginer et réaliser un temps fort culturel et festif sous l’angle
de l’éducation populaire. C’est donc rendre acteur le participant
sans hiérarchie ni d’a priori entre les disciplines.
Courants d’art permet de :
- travailler sur les pratiques, les échanges, l'analyse
etla découverte,
- nourrir ces pratiques de réflexion et d’apports « savants »
sur ces pratiques,
7
Après la levée de sortilèges,
le Maître du Temps a ouvert l’écluse
libérant ainsi le flot des participants.
ouverture de Courants d’art
RHIZOME
T O I
BOUSSOLE
S’ATTABLER
PALABRE
S'APPRIVOISER
VISAGE
PASSERELLE
TACT
JUBILATOIRE
Atelier autour des dix mots de la francophonie
anncophonie
Pratiques amateurs, éducation populaire,
territoires ruraux… des mots, du sens, des sens…
Construisons ensemble
un vocabulaire commun.
Intervention d'Olivier Douard
Quelques réactions du public
première palabre
O
livier DOUARD est président de l’Observatoire Régional de la Jeunesse* et directeur du LERIS dans le Languedoc-Roussillon.
Il est sociologue, spécialiste des questions de
jeunesse et de l’éducation populaire.
Le LERIS est un laboratoire transdisciplinaire
dont la vocation est de conduire des études et des recherches et
d’œuvrer à l’accroissement des connaissances dans les domaines
suivants :
- Politique Enfance / Jeunesse.
- Travail Social
- Animation et Éducation Populaire.
*commission extra régionale créée par le Conseil Régional du LanguedocRoussillon dont l’enjeu est de parvenir à construire une politique jeunesse
crédible, durable et lisible, en rassemblant toutes les connaissances chiffrées sur les questions concernant la jeunesse dans la région.
11
P
arler de culture, ce n’est pas si courant que ça, sauf
quand on parle des grandes œuvres de l’humanité
ou des grands événements comme le Festival de
Cannes. On nous montre des vedettes mais derrière
tout ça, ce sont des logiques qui sont essentiellement
liées à la commercialisation des films. La culture est
souvent abordée par cette entrée là. Mais ce n’est pas que ça la
culture, c’est au quotidien, c’est un certain nombre de pratiques
qui ne sont pas réservées qu’à des artistes, à des peintres, à des
cinéastes. Tout le monde est producteur de culture.
J’ai envie d’avancer une autre idée importante : la culture, c’est le
logiciel de l’autonomie, quand on a pris conscience qu’accéder
à la culture c’est un très bon moyen de permettre progressivement aux enfants et aux autres d’accéder à l’autonomie. Qu’est-ce
qu’on attend des jeunes aujourd’hui ? C’est de devenir adulte.
À notre époque, c’était assez simple de devenir adulte. À un
moment donné, on faisait des études, on partait de chez ses
parents, on trouvait un boulot et on se mariait et tout cela arrivait
en même temps. Cela se passait en quelques mois et du coup,
on était devenu adulte. Aujourd’hui cela ne se passe pas du tout
comme cela. On peut très bien trouver un petit boulot, avoir un
peu d’argent, partir de chez ses parents, s’installer avec sa copine
et puis perdre son boulot, ne plus avoir de moyens et devoir
retourner chez ses parents.
Et comme la copine ne supporte pas les parents, on se sépare
de sa copine mais ce n’est pas pour cela qu’on redevient jeune.
12
Sinon cela se saurait. Aujourd’hui, devenir adulte, c’est quelque
chose de compliqué. Cela ne se fait pas d’un seul coup. Tous ceux
qui s’intéressent à la culture, à l’éducation, aux jeunes font tout
pour que les jeunes puissent accéder à une autonomie pleine et
entière. Et le levier central, c’est la culture.
Mais quand on parle de culture, il faut savoir de quoi on parle.
Et quand on parle de « politique culturelle », il faut comprendre
que le Ministère de la culture, depuis qu’il a été crée par André
Malraux dans les années 50, est toujours sur la même logique
qui est certes, importante mais pas suffisante, qu’on appelle une
logique de démocratisation culturelle. Ça veut dire que toutes
les politiques culturelles ont pour but, et c’est Malraux qui avait
conçu ça, de permettre à tout le monde d’accéder aux grandes
œuvres de l’humanité, et particulièrement aux grandes œuvres
françaises.
Depuis, on fonctionne sur cette logique là. Certes, c’est très
important que tout le monde puisse accéder aux musées, visiter
des sites historiques, aller au spectacle, au cinéma, etc., mais
ce n’est pas que ça la culture. La culture, c’est aussi reconnaître
qu’on est chacun producteur de culture. Qu’on est capable à un
moment donné de s’inscrire à un atelier qui va faire de la salsa,
du théâtre, de pouvoir faire de la peinture chez soi parce qu’on
en a envie. Et permettre ça, c’est travailler sur un autre registre
qui n’est pas la démocratisation culturelle mais ce qu’on essaie de
promouvoir dans l’éducation populaire : la démocratie culturelle.
C’est-à-dire : comment on essaie de faire en sorte que chacun puisse être producteur de culture ?
Je crois qu’aujourd’hui, c’est ça l’intérêt. Par exemple, avoir des moments comme ceux-là, où on
propose - bon, là, c’est à grande échelle - mais ça peut être dans son village tous les jours.
À un moment donné, on propose à des jeunes, à des adultes de pouvoir être producteurs
de culture, de pratiquer des activités artistiques amateurs qui leur conviennent, leur plaisent.
Elles vont avoir l’énorme avantage de créer du lien social, de permettre aux gens de se rencontrer, de discuter, de devenir ce qu’ils n’auraient jamais dû cesser d’être : des gens conviviaux,
des gens qui vivent avec les autres. Le pire ennemi de la démocratie culturelle aujourd’hui, c’est
la télé. Même si c’est bien, la télévision, ne serait-il pas mieux d’appuyer sur le bouton et d’aller se balader, rencontrer d’autres jeunes, d’autres adultes, faire des activités tout simplement ?
Quelle alternative à la télévision ? Ça pourrait être un programme intéressant à travailler pour moi qui
suis impliqué à l’Observatoire de la Jeunesse. Qu’est-ce qu’on pourrait proposer pour que les jeunes
aient d’autres choix que de rester plantés devant un écran ? Ce sont des idées importantes.
Quand on travaille sur l’autonomie des jeunes, la culture, c’est le logiciel de l’autonomie. C’est quand on est
capable de produire des actes de culture qu’on devient citoyen, qu’on peut comprendre le monde. Par la
culture, on peut comprendre le monde. On peut comprendre ce qui nous arrive, dans quelle situation on est.
Et quand on a commencé à comprendre dans quelle situation on est, c’est le début de l’émancipation.
Et être émancipé, c’est être citoyen. Donc la culture, c’est la condition de la citoyenneté.
Ce n’est pas rien comme programme ! Est-ce que ça vaut le coup d’investir dans nos associations locales un peu de temps, d’énergie, pour proposer de pratiquer des activités culturelles ?
Oui, ça vaut le coup même si ça peut paraître banal mais c’est essentiel car c’est comme ça qu’on
devient adulte et c’est comme ça qu’on devient citoyen. Voilà ce que je peux dire rapidement.
Merci de votre écoute.
13
T
out cela interpelle fortement l’élu que je suis puisque je suis maire
d’une commune de 1500 habitants. Je dois dire que la culture, le secteur culturel, en période de crise, de difficulté, de vaches maigres pour
les budgets, que ce soient ceux des communes, des conseils généraux,
des conseils régionaux, c’est ce qu’on appelle la variable d’ajustement.
C’est-à-dire que s’il y a un budget que l’on fait maigrir, c’est celui là. Parce
que cela part de l’idée que la culture, c’est secondaire ! Et si ce secondaire était le principal ? Et si, c’était à partir de cet enfant que l’on peut faire un homme nouveau, un acteur
de sa propre élaboration, un individu qui s’autonomise, qui se prend en charge, bref qui se
« citoyennise » ?
Ce n’est pas simple à faire comprendre, y compris à un conseil municipal de gauche,
que la culture doit avoir sa place comme élément moteur d’un dynamisme communal ou
départemental.
C’est effectivement dans des communes, des départements, des régions où l’on investira
dans la matière grise, la sensibilité, le regard, l’ouïe, les papilles - on les oublie souvent qu’on pourra démarrer économiquement. L’économie n’est pas forcément première, elle
découle aussi de tous les investissements, que l’on peut faire en l’homme, sous toutes
leurs formes.
Je suis très heureux qu’on ait interpellé l’élu. Je dois dire que les locaux, les efforts que l’on peut
faire, comme cela vient d’être dit, cela ne sert à rien s’il n’y a pas cette âme ! J’ai un animateur
pour la jeunesse dans mon village, je n’ai pas de garde champêtre. Chacun fait des choix, et la
politique, c’est l’art des choix, surtout à quelques kilomètres de l’Ardèche… Nous avons une idéologie qui marque cette animation : qui dit « jeune » dit « sport » ! C’est bien le sport ! Mais il n’y a
pas que cela. C’est un des aspects de la culture. D’ailleurs ne dit-on pas « culture physique » ?
14
Quelques
réactions
du public
Dans mon village, les ados me disent : « il n’y a rien pour les jeunes
à part le foyer avec la télé, une table de ping-pong ». Il n’y a rien
pour les jeunes ? La bibliothèque, c’est pour qui ? Ce n’est pas
pour les jeunes ? Et le cinéma, c’est pour qui ? Ce n’est pas pour
les jeunes ? Et le court de tennis, c’est pour qui ? C’est pas pour
les jeunes çà ? Oui, et pourtant il n’y a pas que les jeunes qui y
jouent. Il y a plus de vieux sur les courts de tennis qu’il n’y a de
jeunes qui viennent spontanément dans la bibliothèque, et je ne
parle pas des enfants qui viennent avec l’instituteur.
Voilà, la culture, c’est un tout. C’est à la fois le corps, l’esprit !
Il faudrait retrouver l’esprit grec qui voulait que l’individu soit
épanoui sous toutes ses facettes, y compris la politique qui est
une de ces facettes.
A
utre réaction après qu’un enfant présent ait
demandé à interpréter des chansons qu’il a composé.
« Après avoir écouté cet enfant qui a dit d’une
façon si charmante, sa création, puisqu’il a précisé,
« c’est moi qui l’ai inventée », je trouve que si il
y a des adultes ici présents, qu’ils puissent prendre conscience
qu’ils peuvent aider les enfants, c'est-à-dire faire de la culture
dès le bas âge.
Et quand ces adultes sont des politiques, ils ont encore un pouvoir
beaucoup plus important car dans leurs communes, il ne suffit
pas de donner à la population un local.
Tout à l’heure j’ai été accueilli par un animateur de rue qui me
menaçait avec un seau si je parlais trop. Au fond, je sentais bien
que les paroles étaient tenues en suspect, c’est vrai qu’il y a eu
beaucoup de bonimenteurs et que certains méritent cela.
Je demande à considérer aussi cette chose, que la politique ce
n’est pas autre chose que cet art, fait par des gens citoyens, et
que cet art de la politique passe par la parole. Alors respectez la
parole surtout quand vous êtes des gens de théâtre.
Un local, c’est bien, le chauffage c’est bien, l’électricité c’est bien
mais ce qui manque, c’est l’âme du bâtiment et cela ne s’improvise
pas. Il faut que les gens aient envie d’y aller. Il faut qu’il y ait des
aides d’État qui puissent faire que l’encadrement de ces jeunes
qui vont faire que leurs propres créations puissent être soutenues
et c’est ces soutiens municipaux et locaux qui sont capitaux dans
nos villages ruraux. Il ne faut pas l’oublier et il faut que chacun de
nous en prenne conscience. »
Édouard Chaulet
Albert Roblès
Maire de Barjac, Conseiller Général du Gard
Vice-président
de la fédération des Foyers Ruraux du Gard
(Propos en réaction au sein du débat et non pas dans le cadre d’un discours préparé)
15
Réactions du public
après un temps d'échanges
par petits groupes
Réactions clownesques
agitation philosophique
menée par Alain Guyard
Alain GUYARD : Professeur de philosophie, agitateur philosophique « DIOGENE CONSULTANTS »
E
xtraits d'intervention : est-ce qu’on peut
soutenir une idée selon laquelle il y a
d ’ un côté , l’ arti s an q ui p e ut ê t r e inscr it
dans l’utilitaire, dans le pratique, dans
l’appliqué, et de l’autre côté, l'artiste
q ui lui , s ’ i n s cri t d an s l’ ord re du g énie ?
De quelque chose qui transcende et qui dépasse
l’ human i té ? 1
A u fon d , le p oè te , i ci p our P laton e t p ar ext ensio n,
l’artiste, c’est pas seulement celui qui connaît la
technique, c’est celui qui est capable de l’oublier
e t d e s e me ttre d an s un é tat d ’ i n s p i rati on… Qu ’est ce q ue c’ e s t q ue ce t é tat d ’ i n s p i rati on ? Plat o n dit
« c’ e s t le mome n t as s e z p roche d e la transe finale me n t. »
Quand la nuit tombe autour des musées des Beaux Arts…
ce sont les fantômes de Platon et c’est la même idée
q ui n ous travai lle , n ous ob s è d e e t n ous fait cr o ir e
q ue l’ A rt e s t d u d omai n e d e s d i e ux . Il s e rait r éser vé
à ce ux - là mê me s q ui p arti ci p e n t d ’ un e autr e r éalit é
q ue la ré ali té ord i n ai re q uoti d i e n n e , p rofane qu ’est
l’ e x p é ri e n ce d e ce q ue j e vi s au q uoti d i e n.
…à l’époque, on décroche le tableau de Manet en
disant qu’il est scandaleux, et à la place, on met
le tab le au d e Cab an e l e n d i s an t ce lui - là, il est t r ès
corre ct. A lors on e s t é p até p arce q u’ on pense qu ’il
e s t p lutôt i n d é ce n t ce tab le au ! 2
17
J ean
Philippe Arthur Dubuffet,
né au Havre le 31 juillet 1901
et mort à Paris le 12 mai 19 85,
est un peintre, sculpteur et plasticien français.
Il est également le premier théoricien de l 'Art Brut
et l ’auteur de vigoureuses critiques
de la culture dominante
notamment dans son essai Asphyxiante culture.
18
Al or s pou r q uo i en 1 8 6 2 , o n d it q ue M a n e t e s t i n d é ce n t ?
Parce que Manet, ce qu’il ose mettre dans le musée, c’est une scène
de l a v i e o rd in a ire… I l est en t ra in d e d ire, le b e au p e ut ê tre là d an s
l e qu oti di e n , d a n s l ’o rd in a ire 3 … en d y n a m i tan t l’ hé ri tage d e P laton …
Il e s t e n tr a in d e n o us d ire… n o us a v o n s le d roi t n ous , i ci e t mai n tenant sans avoir reçu l’estampille, l’étiquette « artiste », nous
autres, hommes du populaire, hommes modestes, hommes de ce
m onde , no us a v o n s l e d ro it d a n s c e mo n d e , d e cé lé b re r la b e auté
car elle est dans ce monde. Et nous autres qui sommes des hommes
m ode s te s , n o us p o uv o n s n o us ex erc er à l’ A rt.
… Dubuffet4 travaillant avec des enfants, va essayer de célébrer
leur génie propre. Il va aussi travailler avec les prisonniers en
disant ce n’est pas parce qu’ils ont été bannis et repoussés hors
d e l a s oci é t é p o ur a ut a n t il s n ’o n t p a s l es cap aci té s à la s e n s i b i li té
qu’ils vont essayer d’exprimer. Et il va aussi travailler avec les
h a nd i ca pé s men t a ux et p o urq uo i n ’a ura ie n t- i ls p as accè s e ux aus s i ,
à l a s e ns i b il it é ?
Alors il produit, il fait des œuvres. Il dit « c’est de l’art brut,
ce n’est pas de l’art qui a été raffiné, trafiqué, sélectionné, pour
faire plaisir aux autorités des classes possédantes mais ce n’est
pa s pa r ce q u’il est b rut q u’il n ’est p a s de l’ art. » Et i l me t au p oi n t
ce tte i dé e d e l ’A rt B rut . J e c ro is q ue ça marche p arce q ue ce s oi r
v ou s a l l e z en f a ire. 5
L a pr e u v e q ue P l a t o n a p erd u et q ue Dubuffe t a gagn é .
piste 04 digéré en philo
19
Public :« … il faut aimer la philosophie pour parler comme cela… ça fait réfléchir à ce qu'est l’Art. »
« …nous sommes enchantés du parti pris de Monsieur Dubuffet mais par contre, on se demande
s'il n'est pas un précurseur de la Star ac’? »
« …à partir de quel moment on voit ou on sait ce que c’est que l’art et ce qui n’est plus de l’art
d’après Dubuffet ?... »
A. Guyard : « C’est très difficile d’être artiste. À la fin de « Asphyxiante culture », qu’il écrit en 1967,
Dubuffet dit : « C’est la culture qui nous asphyxie, c’est l’art qui nous libère ». On est tous des oignons.
Pour être artiste, il faut que j’ose être un oignon… il faut être prêt à désapprendre. Il ne faut pas être
prêt à apprendre mais être prêt à se défaire de toutes ces vieilles peaux, de ces peaux mortes qui
nous ont été inculquées et qui nous ont expliqué ce que c’était que la culture, les œuvres magistrales
du patrimoine de l’humanité qui nous écrasent. Cela exige un gros travail de dépouillement de tout
ces poids qui ont été déposés comme cela, toutes ces couches posées sur mon dos par la culture
qui m’ont peu à peu ossifié, paralysé, ralenti.
Très concrètement, comment cela marche ? Dubuffet dit que c’est à cause des mots. L’institution,
la culture, les gens de culture vont nous dire ce qui est « art » ou pas. Elle nous détermine à voir l'art
qu’elle veut nous signaler pour éviter que nous, nous nous consacrions à des choses qui peuvent être de
l’art mais qui n’ont pas été désignées comme de l’art dans les grands dictionnaires de l’institution. »
« Quand on s’inspire de quelque chose et qu’on veut l’exprimer en le dessinant, qui peut juger si c’est
de l’art ou pas ? Les instits qui notent les dessins peuvent-ils vraiment le faire? »
« Qui décrète que le dessin c’est de l’art et que la gribouille ce n’est pas de l’art ? Il y a des maitres
quand tu es petit et il y a des maitres quand on est grand qui sont les maitres qui sont au Ministère.
Je vais très vite mais c’est un peu ça. »
« On a parlé de l’Art Brut, des gens qui font de l’art sans avoir l’idée que ce sera montré un jour.
Par exemple, les œuvres faites sur l’instant par les handicapés mentaux dans les hôpitaux.
Mais ne pourrait-il pas exister des lieux dans notre société pour montrer que l’art existe à travers le
regard des autres sans que ce soit le regard de l’institution qui acquiesce ou pas que c’est de l’art ?
Et on se disait que peut-être, il manque ces espaces là. »
20
T
ous les jeudis soir, on fait de la peinture sur soie.
Alors on ne sait pas ? On n’est pas sûres…
C’est de l’art ou pas ce qu’on fait ? Est-ce qu’on
le fait avec raison ou avec passion ?
Est-ce qu’on est appliquées ou est-ce qu’on est
inspirées ?
Réactions
clownesques
Compagnie
Nez au vent
- Tu veux pas me mettre le cadre
de Manet ?
- Si c’est Manet, c’est « ordinaire »
ou « extraordinaire » ?
- On se rappelle plus…
Pourtant, on était à la conférence !
Alors, Platon, c’est « extraordinaire » !
Et maintenant, 2000 ans ont passé, alors là, c’est « ordinaire »
- Mais « brut » ou pas « brut » ?
- Je vais faire la Muse qui descend, tu veux bien ?
- Tu vas descendre sur moi, tu descends
et je vais être possédée par toi.
- Pas en vrai, c’est une sublimation.
Les artistes sont décevants avec leurs techniques.
C’est le point de vue des Muses.
La culture, il faut l’abolir pour que l’art puisse exister.
21
Sur la question du compagnonnage
entre amateurs et professionnels
témoignage d'Alain Rault
et de Bernard Gapilhan
Les pratiques artistiques et culturelles des amateurs
à partir d’une étude du ministère de la culture
par Alain Manac’h
deuxième palabre
Pratiques amateurs !
Attention fragile !
Un bien précieux
à accompagner ?
Par qui ?
Pourquoi ?
Comment ?
23
A
lain RAULT est directeur de l’Association Art Dramatique
Expression Culturel (ADEC56).
Depuis 1970, l’ADEC56, association loi 1901, suscite, développe,
accompagne et questionne la pratique du théâtre amateur dans
le Morbihan. Dans son approche du théâtre, elle cherche à partager avec des groupes, des individus, le plaisir du jeu en
construisant avec rigueur des projets artistiques.
Ses missions :
- développer la fonction ressource information et la ressource documentaire théâtrale,
- organiser des actions de formation à destination des amateurs en partenariat avec les équipes professionnelles de création,
- favoriser la circulation et la diffusion des spectacles amateurs par la
création de réseaux,
- l’organisation d’évènements, l’accueil de spectacles,
- structurer l’espace de la pratique amateur,
- valoriser la pratique du théâtre dans sa structuration en troupe, lieu de
création de projets collectifs,
- favoriser tous les moyens de rencontre et de partenariat avec la création
d’aujourd’hui et la profession,
- observer et être à l’écoute des évolutions de la pratique sur l’ensemble
du Morbihan,
- maintenir et structurer les liens avec les autres régions par le biais
de la Fédération Nationale des Compagnies de Théâtre Amateur (FNCTA), de la Fédération Nationale des Foyers Ruraux (FNFR)
et leurs échelons régionaux.
24
O
n vient de faire le 25e Festival de théâtre amateur du Morbihan. En 2003, nous avons accueilli
le premier « courants d’art » national organisé
par la Fédération Nationale des Foyers Ruraux
et donc des ateliers et une relation assez forte
avec les professionnels qu’ils soient des scènes
nationales, qu’ils soient des compagnies de théâtre professionnel
de la région, centres dramatiques.
Cette relation avec les professionnels est un peu fondatrice aussi
de notre structure puisque c’est une association qui est née à
la période de la décentralisation théâtrale et à la période de la
création de la première compagnie professionnelle en Bretagne.
L’ADEC est née de la rencontre avec des professionnels et la
volonté que des troupes de théâtre d’amateurs se forment et
aillent voir des spectacles.
Je vais vous présenter une expérience qui s’appelle « De l’écriture à la scène » à laquelle Bernard a participé et dont il témoignera tout à l’heure et sur laquelle il a beaucoup écrit. Il y a des
choses assez fortes qui sont dites. On a aussi demandé aux
gens qui ont participé à ces différents parcours, d’écrire à partir d’un petit canevas de questions et donc voilà, on a toute
une matière qu’on est en train de mettre en forme aujourd'hui.
Une des questions qu’on se pose, c’est comment reproduire cette
action ? Le théâtre est un lieu de la répétition, pour autant, on
se pose toujours la question de la reproductibilité des choses
et des expériences sensibles que l’on peut mener. Elle est née
d’une réflexion du groupe théâtre à la FNFR en 2003-2004 autour
du processus de création artistique dans la pratique en amateur.
En quoi cette pratique participe à l’éducation populaire ? Depuis
le départ on cherche, à mettre en lien, en regard, ces deux questions là, pratiques artistiques et éducation populaire, et comment
elles interagissent.
Un autre objectif que l’on cherchait à atteindre était, en quoi le
théâtre amateur peut se revendiquer du champ de la pratique
artistique ? Comment nourrir la pratique artistique dans un souci
d’autonomie des projets de création des troupes ? Et donc ça,
c’est un élément extrêmement important.
Nous croyons fondamentalement à la structuration en troupe.
C’est-à-dire des gens qui se rassemblent, qui font le choix
à un moment donné de se retrouver pour faire un travail autour
du théâtre.
Il y a un fort développement des ateliers aujourd'hui, c’est une pratique en amateur. Nous pensons qu’il faut en même temps garder
présente à l’esprit cette structuration de troupes de gens qui s’organisent eux-mêmes et qui se mettent en capacité d’interpeller
d’autres partenaires, éventuellement des professionnels. Ça c’est
une des préoccupations que nous avions dans ce projet là.
Alain Rault
25
Quel co m pagno n nage
entre amateu rs et professio n nels ?
Et un dernier point sur lequel on est en train de travailler : comment
faire mémoire ensemble de cette pratique, de ce parcours, de ce
processus de travail ? Donc pour essayer d’atteindre ces objectifs
là, on a travaillé sur ce projet « De l’écriture à la scène ».
On a une bibliothèque, on a une flopée de textes, d’auteurs qui
écrivent. Il y a une matière importante. On s’est dit : partons de
là et qu’est-ce qu’on fait avec un texte jusqu’à la scène, jusqu’à
la représentation devant le public ? On a découpé un peu ce
processus là en tranches, on a saucissonné, on a fait un travail sur
la scénographie. C’était un parcours de formation sur la scénographie où on a invité un scénographe à venir travailler avec nous
avec un groupe d’amateurs qui s’est constitué parce qu’ils avaient
envie de travailler sur la question de la scénographie.
On a fait un travail sur la mise en scène, parcours « mise en
scène ». On a aussi invité un artiste à venir travailler pendant deux,
trois, quatre week-ends avec des amateurs qui sont soit metteurs
en scène dans leurs troupes, soit des gens qui ont envie de se
poser des questions sur la mise en scène en tant que comédiens.
Ce sont des gens qui sont issus de différentes troupes et qui
se rassemblent avec un artiste pour et à partir d’un projet avec
lequel ils viennent.
26
Par exemple Bernard a fait le parcours de « mise en scène ». Il est
venu avec un texte. La posture de départ qu’on avait établie était
que chaque personne qui participe au parcours « mise en scène »
vienne avec un texte. Il a choisi un texte. Donc il l’a lu, il s’est déjà
mis en travail avant d’arriver au stage. L’artiste que l’on a interpellé
pour venir accompagner ce travail là, on ne lui a pas demandé de
venir faire un cours sur la mise en scène mais on lui a demandé
de venir accompagner un groupe de gens qui viennent chacun
avec un projet. Comment l’artiste allait-il travailler avec eux pour
que chacun aille le plus loin possible dans son texte ?
On a fait un parcours sur la lumière. En quoi la lumière a une dimension artistique dans le projet ? Comment la lumière se met-elle
aussi à la disposition du désir du metteur en scène d’un groupe
qui monte un spectacle ? Donc, toute une série de parcours
dans lesquels les gens pouvaient s’inscrire d’une façon autonome,
pouvaient faire un parcours. Mais c’était aussi possible pour une
personne de faire l’ensemble des parcours.
Et puis le dernier parcours était le parcours de création.
Un des textes a été travaillé dans le parcours de mise en scène
de Bernard. Il a été le metteur en scène amateur accompagné
par un metteur en scène professionnel pour aller au bout de
sa démarche. Donc le metteur en scène professionnel n’était
pas convoqué pour venir faire la mise en scène mais bien pour
être dans une posture très précise qui est l’accompagnement
d’un metteur en scène amateur.
J’appuie un peu là-dessus parce que c’est la question de la posture
à partir de laquelle on travaille. Parler d’autonomie des groupes,
c’est comment se met-on chacun en chemin, autant le professionnel que l’amateur ? On est autour de questions, et la réponse
se trouve dans des choses qui se fabriquent ensemble.
Quelles sont les conditions à réunir pour qu’on soit en dialogue ? Comment accompagner ? Comment se met-on en jeu ?
Mais quelle est la prise de risque quand on se met en jeu ?
Et, comment on interpelle un professionnel pour venir aussi jouer
ce jeu-là ? Quelle prise de risque il a, lui, à venir nous rencontrer ?
Et donc c’est cette tension là, ce déséquilibre qui fait qu’il y a
la rencontre humaine d’une part et d’autre part il y a des choses qui peuvent se fabriquer là parce qu’elles sont en devenir.
Et elles ne sont pas là, à priori. La question que l’on a posée à
Éric Houguet - le metteur en scène professionnel que l’on a sollicité pour accompagner Bernard - était justement là-dessus. Non
pas sur un plan établi d’une manière précise mais sur cette incertitude là. Est-ce que ça t’intéresse de venir accompagner, non pas
de faire une mise en scène mais d’accompagner quelqu'un ?
Qu’est-ce que cela pose comme question ?
Une chose importante à préciser. Ce travail a été soutenu par la
FNFR d’une façon conséquente. On a également convoqué des
chercheurs pour nous accompagner dans l’analyse, la réflexion, et
la prise de distance par rapport à ce travail là. On a notamment
Marie-Madeleine Mervant-Roux qui est chercheur au CNRS et qui a
fait un travail important sur le théâtre des amateurs, Marie Christine
Bordeaux qui est chercheur enseignante professeur à l’Université
de Grenoble et Jean Caune. Ce sont des gens avec lesquels on
continue à travailler et on est en train de travailler à la restitution
de cela, à une écriture de ce travail là.
Un compagnonnage réussi…
Je fais partie d’une troupe de théâtre amateur dans le Morbihan qui
adhère à l’ADEC et on fonctionne depuis à peu près trente ans. J’ai
commencé le parcours en faisant le stage de scénographie sur
trois week-ends avec un scénographe professionnel. Il travaillait
avec le Centre Dramatique. La rencontre a été très intéressante
parce qu’on s’est aperçu, nous les amateurs, que les questions
qu’il se posait étaient très proches des nôtres notamment par
rapport à un spectacle et à un texte : Comment on va le mettre
en espace ?
L’Adec proposait un parcours plus intense. J’ai alors choisi celui
de la mise en scène où chacun devait travailler sur un texte.
J’ai choisi « L’augmentation » de Georges Perec parce qu’il
m’avait fait rire. J’ai eu envie d’aller plus loin avec ce texte et
avec la question : Pourquoi a t-il écrit ça ? Qu’est-ce que c’est
que ce truc là ? Et je me suis rendu compte que les questions
que je me posais pouvaient être intéressantes pour le travail de
mise en scène. Elles étaient un terreau, une base pour travailler.
27
L’opportunité nous a été offerte de réaliser un montage de spectacle à partir de
notre texte. J’ai tout d’abord pensé que ça n’était pas pour moi et le travail qu’on
a fait avec un professionnel m’a vraiment donné envie d’aller plus loin parce que
j’ai découvert pourquoi j’avais rigolé. J’ai découvert aussi pourquoi ce texte
m’avait touché. Du coup ça a lancé un processus. J’ai eu envie d’aller plus loin,
je me suis renseigné sur l’auteur… J’habite dans un petit patelin de 800 habitants.
J’avais des complexes mais aujourd’hui, je ne le vis plus comme ça.
Puis vint le temps de réalisation avec la possibilité en tant qu’amateur de
rencontrer un professionnel sur plusieurs week-ends, plus à la fin, un travail de
dix jours non stop pour la réalisation du spectacle.
C’était un travail qu’on ne faisait jamais dans notre troupe amateur.
Eric Houguet, le professionnel qui nous accompagnait dans la réalisation, a été
très présent. À partir du poste qu’on occupait, metteur en scène, régisseur
lumière, comédien, il nous a montré des chemins dans des moments où on
ne savait plus quoi faire. En même temps, jamais il ne nous a dépossédés de
notre projet. Il y a eu des tensions, des virages, des descentes, des montées
mais c’est resté notre projet.
On est allé jusqu’à la réalisation en rencontrant plein d’écueils, distribution,
relations dans le groupe parce que c’est un groupe qui s’est constitué autour
du projet et non comme on avait l’habitude de travailler, avec une troupe,
puis, son projet.
Voilà pour résumer. On n’y serait pas arrivé sans le compagnonnage
du professionnel parce qu’il a d’autres expériences, d’autres ouvertures et
d’autres repères.
Bernard Gapilhan
comédien amateur
28
U
ne étude approfondie du ministère de la culture
datant de 1996 mais remise à jour régulièrement
porte un éclairage tout à fait intéressant sur les
pratiques des amateurs. On y apprend qu’ un
français sur deux a déjà pratiqué un art au moins
une fois dans sa vie et que 22% continue cette
pratique tout au long de leur vie…
Si on entre dans le détail on s’aperçoit que les pratiques les plus
fréquentes sont celles des enfants, des jeunes, des femmes,
des personnes plutôt diplômées. Et on n’échappe pas à la règle
générale en matière d’action culturelle (vu sous la définition des
politiques publiques) les pratiques des amateurs sont liées au
niveau de diplômes et non de revenu. Toutefois les disparités
sociales sont moins marquées entre les praticiens amateur d‘une
activité culturelle et celle des publics, plutôt massivement classée
dans la « moyenne bourgeoisie intellectuelle diplômée ».
Plus on commence tôt plus on continue longtemps. Même si ces
débuts sont encouragés de manière plus ou moins poussée par
les parents comme faisant encore parti de la bonne éducation, la
moitié des praticiens dans l’enfance abandonne à l’adolescence
ou dans l’entrée de l’âge adulte… début des études, vie professionnelle sont les facteurs les plus important de l’abandon de
ces pratiques. Et puis il y a ceux qui découvrent ces pratiques à
l’adolescence et alors cette action est recherchée comme acte de
sociabilité (faire avec d’autres) et aussi une recherche identitaire.
Cela peut être une durée brève mais qui marque beaucoup les personnes. En revanche les découvertes à l’âge adulte sont très rares,
exceptionnelles en ce qui concerne la danse et la musique.
Les praticiens les plus nombreux sont, dans l’ordre décroissant :
les musiciens, les auteurs (poésie, carnets intimes, romans etc.), les
plasticiens, les danseurs (on devrait dire danseuse tant la pratique
masculine est minoritaire dans ce domaine) et enfin les acteurs.
Il est intéressant de noter le « mauvais » score des théâtreux,
mais les chiffres dans ce domaine sont imparables… De toute
évidence et nous le savons tous la proportion de femmes dans
ces pratiques est considérablement élevée dans un rapport parfois
deux tiers un tiers. L’enquête s’intéresse ensuite à l’image que les
praticiens ont d’eux-mêmes la palette est grande de ceux qui se
considèrent comme des professionnels dans l’exigence artistiques
mais qui n’en vivent pas… On connaît l’exemple dans le mouvement
des foyers ruraux de personnes qui travaillent à mi temps pour
consacrer le reste du temps à la pratique de leur art.
Mais la question la plus polémique et la plus intéressante est sans
doute celle qui pose la relation des amateurs avec l’offre des
professionnels… Les chiffres là sont ambiguës. La question est de
savoir si le fait de pratiquer un art en amateur construit un public
pour les productions professionnelles. Sans doute il y a plus de
danseurs amateurs qui vont voir des spectacles de danse, que
des non danseurs. Mais le phénomène est loin du raz de marrée…
32% des musiciens n’on vu aucun spectacle dans l’année et auquel
il faut ajouter 47% qui ont vu un spectacle. C’est pour la danse
que le chiffre est le plus éloquent 41% n’ont rien vu, plus 33% qui
29
ont vu un spectacle amateur (le gala de fin d’année ?)
Question ardue donc… en tout cas cela prouve que les pratiques
Les jeunes ont la parole !
Paroles de jeunes !
troisième palabre
Une proposition de palabre différente pour la 3ème puisqu’elle
était animée par les adolescents de l’atelier théâtre du Centre
Expression jeunes :
Social de St Quentin La Poterie et l'association Art Nature avec
Carole Jolinon.
et si on déboulonnait
Construite sous forme de théâtre forum, sorte d’invitation à sortir
des clichés à propos des jeunes et de leur engagement, elle a suscité un dialogue autour des pratiques culturelles et artistiques.
les « à priori »
Et quant à la question qui leur est posée sur les raisons de leur
pratique artistique, ils répondent : « On grandit avec le théâtre
et le théâtre nous fait grandir ! » ou encore « Le théâtre est une
porte vers les autres, où on peut aller sans craindre le regard des
autres », et c’est toute la salle qui applaudit dans un même élan.
des adultes
sur les jeunes
et leur
désengagement ?
31
Expressions artistiques :
présentation de quelques activités
les ateliers de pratiques artistiques
JUBILATOILE
« Faire vraiment prendre conscience que nous vivons »
Si je pose en exergue, cette petite citation de John Cage, artiste complet (musicien, philosophe et
plasticien) du 20ème siècle, initiateur du mouvement Fluxus (lequel a effectué « un minutieux travail
de sape des catégories de l'art par un rejet systématique des institutions et de la notion d'œuvre
d'art »* dans les années 60), c’est parce que notre « Jubilatoile » s’inscrit elle aussi dans cette
démarche artistique encore contemporaine où l’art est acte et non plus œuvre.
L’art devenu depuis DADA et les futuristes russes, un formidable outil d’émancipation, se met le
plus efficacement en représentation, hors des systèmes marchands et des institutions. Il s’agit donc
bien d’un art populaire s’il se donne les moyens d’interagir avec des publics variés et différents, dans
le cadre d’une réflexion (ici le mot pris dans son sens optique) politique, spirituelle, idéologique ou
autre. L’acte artistique participe alors émotionnellement à l’émergence du sens, au même titre que
toute œuvre.
Et c’est bien ainsi que j’ai conçu notre « Jubilatoile », une peinture de 10 m de long sur 5 m de haut,
réalisée par les nombreux adhérents de tous âges, d’associations culturelles diverses, toutes liées
au mouvement d’éducation populaire des Foyers Ruraux, et qui se sont appropriés dans un temps
extrêmement court, les outils propres aux peintres de décors de spectacle, sous ma conduite professionnelle. L’acte de créer ensemble - picturalement, musicalement, théâtralement, et corporellement- répondait merveilleusement à l’objectif de ce Courant d’art gardois : « Croiser les pratiques
culturelles ». Le résultat obtenu, dressé sur un écran géant en fin de manifestation, témoigne de la
joie, du bonheur, d’un moment de liberté partagée, malgré et avec les contraintes de temps qui
nous étaient imposées !
Paule Barbé
Association la Clé des Arts
*Wikipedia
33
PAR MOTS ET PAR BEAUX :
Des mots qui se disent, des mots qui s’écrivent,
des mots qui sont là pour que tu puisses dire.
Dire quoi ?
Dire ce que tu as à dire avec les beaux mots.
Les mots qui se disent, les mots qui s’écrivent,
les mots qui sont là portés par qui tu es.
Un mot ça veut dire quoi ?
Dis-le avec du papier et des couleurs.
Peu à peu le mot se crée grâce à tes mains
et tu découvres ainsi ce qu'il veut dire.
Laissons les p’tits papiers nous dire les mots,
laissons les mots nous exprimer,
laissons nos expressions rejoindre celles des autres,
et devenir nos histoires pour un jour.
Elles se partagent, réjouissent tous les cœurs,
avant que de rejoindre la toile qui jubile.
Quel plaisir !
Marie Noël Esnault
Centre de création du XIX
Atelier autour des dix mots de la francophonie
34
ATELIER DANSE CONTEMPORAINE
Pour « Courants d'art », j'ai pu développer un travail de composition instantanée, avec les trois jeunes filles présentes, inscrites
à l'atelier Danse contemporaine.
Nous avons expérimenté sur une structure de jeu et dans l'espace
ensablé d'un lieu situé près du gymnase.
Ce trio éphémère s'est déployé, utilisant le potentiel du moment,
dans une grande écoute et justesse du rythme de chacune, et
des consignes en jeu...
Un plaisir ! Le vent a calmé la pluie le temps qui convenait
pour être dehors... Une courte ballade de garrigue a clos
cette rencontre.
Delphine Desyeux
Association A.X.I.S.
ATELIER MARIONNETTES
Dans ma pratique de comédienne au service du théâtre populaire
de farce, de comédie bouffonne et de tragédie drame social, je
manipule des marionnettes fabriquées par moi et, ou des membres
de notre collectif : La Fabrique des arts d’à côté. Le partage de ce
savoir-faire avec un groupe est toujours source de plaisir tant il
renvoie à la magie créatrice de nos jeux d’enfants. D’une matière
brute peu onéreuse et travaillée simplement, surgit rapidement la
forme, puis le personnage à qui il suffira de deux mains pour prendre vie. Chacun repart avec l’objet qu’il a construit et qui incarne
cette joie simple du bricolage presque divin qui consiste à faire
des êtres bientôt vivants pour peu qu’on sache encore jouer.
Juliette Prillard
La Fabrique des Arts d'à côté
TH ÉÂ TRE
Carole Jolinon - Art Nature
LECTURE À V O IX H A UTE
Mireille Doucet, Farid Chebout
et Madeleine Desmazières – Action Commedia
P ERCUSSIO N A F RICA INE
Julien Régis - Alasc
TA I SCH I
Virginie Loutrel - Alasc
ATELIER AUTOUR DES DIX MOTS DE LA FRANCOPHONIE
Marie Noël Esnaut - Centre de création du XIX
STEEL DRUM
Françoise Malaize - Asart
RA DIO
Christian Pierredon - La Grande Oreille
SA LSA
Isabelle Bourdille -Temps Libre
F A BRICA TIO N DE M A RIO NNETTES
Juliette Prillard
ESP A CE LUDIQUE LUDO TH ÈQUE
Martine Gazon – À vous de Jouer
CO NTES
Valérie Muller - Terre de Contes
CIRQUE
Elsa Bishop – Étincelle
P O RTRA IT NUM ÉRIQUE
Cyril Guilliot- Accès pour Tous
CRÉA TIO N O EUV RE M O NUMENTA LE CO LLEC T I VE
« P EINTURE JUBILA TO IRE »
Paule Barbé– La Clé des Arts
DA NSE
Delphine Desyeux - A.X.I.S.
35
Le « cirque à quatre mains »
par La Fabrique des Arts d'à côté
Soirée cabaret
les spectacles de « Courants d’art »
A
près le temps de l’apprentissage, vint celui de la représentation, celle donnée par « La Fabrique des Arts d’à côté »,
un duo de comédiens professionnels venus de Picardie.
Ici, point de décor ultra sophistiqué, un espace restreint,
une table, quelques accessoires, une guirlande de lumières et
nous voilà projetés dans le plus petit cirque du monde.
« Le Cirque à 4 mains », est un spectacle manuel où les deux protagonistes
enchaînent contes traditionnels parodiés et numéros de cirque qui ont fait
exploser de rire petits et grands !
Soirée cabaret
avec les élèves de l’atelier théâtre
du Centre Social de St Quentin la Poterie et de l’association Temps Libre
de St Geniès de Malgoirès et la Compagnie professionnelle Batifol.
Soirée cabaret présentant des saynètes, où l’occasion était donnée pour cette
vingtaine d’adolescents de dévoiler le travail de toute une année.
Entrecoupé de morceaux de musique et de danses traditionnelles, interprétés
par la Compagnie Batifol, ce cabaret festif et convivial a rassemblé toutes les
générations et s’est poursuivi très tard dans la nuit.
37
Un compagnonnage collectif
de bénévoles et professionnels
Présentation des Foyers Ruraux du Gard
l'organisation de « Courants d’art »
L
’automne est souvent le moment privilégié dans les associations
pour commencer à aborder les projets de la saison suivante. Ainsi
dès octobre 2007 et à la demande des participants de Balade
d’Artistes en Herbe, les membres du conseil d’administration des
Foyers Ruraux du Gard et les salariés savaient que cette rencontre
artistique devait s’ouvrir à d’autres pratiques que le théâtre, et à
d’autres participants et publics.
Courants d’art de mai 2008, c’est 140 personnes qui se sont retrouvées sur
deux jours dans le cadre d’une manifestation mais c’est aussi parmi elles, une
cinquantaine de personnes qui ont pris part à petite ou grande échelle et sur
une période plus ou moins longue à l’élaboration de ces journées.
Être acteur d’une rencontre culturelle comme courants d’art, c’est s’impliquer
dans des groupes de travail où chacun apportera sa contribution active à la
réalisation. Cela a duré 7 mois.
Un comité de pilotage avec coordination générale, des groupes de travail
chargés de la partie Animation, Communication, Débats permettent à chacun
de trouver sa place en fonction de son savoir-faire. Les échanges permettent
de rebondir sur de nouvelles idées, de nouvelles personnes ressources. C’est
ainsi que se retrouvent ensemble l’élu associatif, le bénévole associatif amateur
d’une pratique culturelle, le professionnel artistique, l’animateur socioculturel.
Il s’agit donc d’un processus de fabrication collectif où il est
proposé aux associations et compagnies de venir s’inscrire dans une démarche de construction d’un projet culturel et dans lequel, que ce soit à titre
bénévole ou professionnel, chacun s’implique en proposant et réalisant.
39
Être le plus acteur possible, s’engager mais aussi savoir être à
l’écoute, ne pas avoir peur de l’inconnu, des diversités. Ce processus de « fabrication » où culture et éducation populaire s’associent pour fabriquer du lien social, du savoir, de l’apprentissage
et donc de l’autonomie.
De cette démarche, le public externe et les partenaires (financeurs
ou logistiques), ne perçoivent que la partie visible, ici les deux
jours de rencontre les 24 et 25 mai 2008 à Méjannes-le-Clap.
De même qu’ils ne connaissent que le budget global de l’opération
que l’on va d’abord élaborer pour estimer le coût financier mais
aussi pour demander une aide financière aux partenaires, puis le
résultat quand l’action sera terminée pour « rendre des comptes »
et prouver le sérieux de l’action. Il n’en demeure pas moins que
toute une partie sur l’acquis culturel, les effets induits notamment
les prolongements vers de nouvelles actions, et la partie économique complémentaire n’est pas mesurable, quantifiable.
C’est cette richesse complémentaire qu’il faut savoir reconnaître,
soutenir et encourager, pour permettre à des hommes et des
femmes de toute génération, de toute culture, de tous milieux
de se connaître, de « fabriquer ensemble », sources d’épanouissement et d’autonomie individuelle mais aussi richesse
collective. Quelle place existe t-il pour cela aujourd’hui dans
notre société ?
Marielle Vigne
40
L
es Foyers Ruraux du Gard, fédération d’associations
d’éducation populaire, créée en 1978, participe
à l'animation et au développement du milieu rural.
Elle est adhérente à la Confédération Nationale
des Foyers Ruraux.
La Fédération a pour rôle essentiel :
- d’aider les Foyers Ruraux et Associations à la réalisation des
buts qu’ils se proposent.
- Soutenir les initiatives locales en jouant le rôle de médiateur dans les projets communs à plusieurs associations,
en aidant dans la constitution de dossiers, en aidant à créer
ou à développer les activités récréatives, sportives, éducatives et culturelles, activités pouvant trouver un prolongement vers les problèmes d’aménagement et de
développement économique.
- Susciter et encourager la création des Foyers
et Associations.
- Procurer à ses membres la documentation et les renseignements de tous ordres dont ils peuvent avoir besoin et mettre
à leur disposition les moyens dont elle bénéficie.
- Leur servir de centre permanent de relations, de réflexion
et de recherche.
- Organiser la formation et le perfectionnement des animateurs
professionnels et bénévoles du milieu rural.
- Participer et contribuer de façon active et permanente
à toutes actions favorisant le développement culturel,
économique et social du monde rural.
- Contribuer et s’engager dans toute action d’accueil et
de tourisme social et rural en favorisant la connaissance
et la protection du milieu.
- Favoriser la pratique des activités physiques sportives
et de pleine nature.
- Réaliser des études et enquêtes concernant l’animation
et le développement du milieu rural.
- Promouvoir les cultures populaires et de pays.
De l'idée à l'action, depuis 30 ans au service des associations
et des collectivités locales :
- un réseau associatif dynamique et novateur pour le milieu
rural, échanges d'actions et d'expériences dans un cadre
départemental, national et international.
- Des outils de communication : lettre d'info, site Internet.
- Des actions jeunesse : « Rallye Mob », rencontres
et séjours d'ados.
- Des rencontres culturelles : « Balade d'artistes en herbe »,
Courants d'art.
- Des centres de ressources de la vie associative : lieux de
rencontre, d'échange et d'information favorisant le développement d'une politique associative de proximité.
- Des services pratiques : création, information, conseil
et soutien, montage de dossiers, recherche de financements,
prêt de matériel, assurance, gestion administrative.
- Des actions économiques et sociales : insertion sociale
et professionnelle, réseau solidarité.
- Un lieu de formation pour animateurs et bénévoles :
BAFA, administration, gestion, Universités Rurales,
Nouvelles technologies...
- Des activités sportives et de pleine nature : organisation de
rencontres et sorties « découverte », initiation aux pratiques
sportives, formation de bénévoles.
www.lesvillagesdugard.org
www.portailcevennes.org
41
B I B LI O G R APH I E
- Jean Dubuffet, « Asphyxiante culture », Les éditions de Minuit, 1968.
http://www.culture.gouv.fr/culture/politique-culturelle/ville/mediation-culturelle/op.pdf
- Quelques définitions et réflexions sur la pratique artistique amateur :
http://www.culture.gouv.fr/culture/politique-culturelle/ville/mediation-culturelle/a.pdf
- DONNAT Olivier, Les Amateurs. Enquête sur les activités artistiques des Français,
département des Études et de la Prospective, ministère de la Culture,
La Documentation françaises, 1996.
- URFALINO Philippe, L’invention des politiques culturelles,
La Documentation française, 2002.
- CAUNE Jean, La Culture en action : de Vilar à Lang, le sens perdu,
Presses universitaires de Grenoble, 1999.
- CAUNE Jean, Pour une éthique de la médiation, le sens des pratiques culturelles,
Presses universitaires de Grenoble, 1995.
SI TO G R A P H I E
Institut National de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire : www.injep.fr
Ministère de la Culture et de la Communication : www.culture.gouv.fr
42
CO M IT É D E R É D A C T ION
Martine Dufaud – Valérie Sarrat - Marielle Vigne
D IRECT EUR D E PU BL IC A T ION
Nicole Fabiani
D IRECT EUR É D IT OR IA L
Marielle Vigne
CO NCEPT IO N G R A PH IQ U E & R É A L IS A T ION
Véronique Bénita
CRÉ D IT S PHOT OG R A PH IQ U E S
Jean-Serge Fensch - Mario Moino
Martine Dufaud - Magali Recouly - Marielle Vigne
RÉAL ISAT IO N S ON OR E
Stéphane Pechmalbec
Frédéric Rouziès
IM PRES S ION L IV R E T
C.I.A.M – Langlade
D UPL ICAT IO N S C D A U D IO
Céven Prod
Dépôt légal : septembre 2008
Fédération des Foyers Ruraux du Gard
Avenue de la Gare, B.P16
30190 St Geniès de Malgoirès
Tél. : 04.66.81.78.58.
Fax : 04.66.81.67.39.
Courriel : [email protected]
Site : www.lesvillagesdugard.org
Ouvrage édité avec le soutien
de la Confédération Nationale des Foyers Ruraux
Confédération Nationale des Foyers Ruraux
1, rue Sainte Lucie
75015 Paris
Tél. : 01.45.78.01.78.
Fax : 01.45.75.68.94.
Courriel : [email protected]
Site : www.mouvement-rural.org
43
Liste des pistes CD
01
l' ou ve r tu r e
02
le choix d e s ate lie r s
03
apé r o s ocio ( a v eca O li vi e r Douard )
04
d igé r e r e n philo ( a v ec A lai n G uy ard )
05
le s ate lie r s ar tis tiques en p ra ti qu e
06
pe intu r e ju bilatoir e en oeu v re
07
inte r vie w d e J e an-M a ri e B eu rton ( p ré s i d e n t d e la F NF R)
08
la s oir é e cabar e t
09
fais ons u n point, au p eti t déjeu n er
10
la lu d othè qu e
11
par tage d ' e x pé r ie nce ( ave c l'A DEC 56 ) :
la cr é ation ar tis tique da n s l a p ra ti qu e de th éâtre a ma teu r
12
le s ate lie r s ar tis tiques en p ra ti qu e ( s ui te e t fi n )
13
le thé âtr e for u m
14
fin ju b ilatoir e
m
b
i
e
a
r
n
o
c
n
e
s
o
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