Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection Observations des usages pédagogiques du numérique dans les lycées par les membres des corps d’inspection Novembre 2011 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection Sommaire Introduction de M. le recteur Dans les centres de formation d’apprentis (CFA) en EPLE............................................................. 4 En allemand en lycée et lycée professionnel .................................................................................... 6 En anglais ..................................................................................................................................... 7 En arts plastiques........................................................................................................................... 9 En biochimie-biologie .................................................................................................................. 12 En documentation ....................................................................................................................... 12 En économie et gestion en lycée technologique ............................................................................. 14 En économie et gestion en lycée professionnel .............................................................................. 15 En éducation musicale ................................................................................................................. 18 En éducation physique et sportive (EPS)....................................................................................... 20 En espagnol ................................................................................................................................. 22 En histoire géographie ................................................................................................................. 24 En italien ..................................................................................................................................... 26 En lettres et histoire-géographie en lycée professionnel ................................................................. 27 En lettres ..................................................................................................................................... 28 En mathématiques ....................................................................................................................... 30 En mathématique - sciences-physiques en lycée professionnel ...................................................... 33 En philosophie............................................................................................................................. 36 En sciences physiques et chimiques fondamentales et appliquées .................................................. 40 En sciences biologiques et sciences sociales appliquées en lycée professionnel............................... 43 En sciences économiques et sociales............................................................................................. 44 En sciences et techniques industrielles (STI) en lycée technologique ............................................. 46 En sciences et techniques industrielles (STI) en lycée professionnel .............................................. 48 En sciences et techniques médico-sociales .................................................................................... 51 En sciences de la vie et de la Terre (SVT)...................................................................................... 54 Note technique Pour accéder directement à l’une des pages de ce fichier, ou pour imprimer une sélection de pages, penser à utiliser les liens actifs de la page sommaire, ou - mieux - à utiliser les signets habituellement disponibles pour un document PDF dans la partie haute à gauche de l’écran. Usages pédagogiques du numérique en lycée - 2 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection Observations des usages pédagogiques du numérique en lycée par les corps d’inspection années scolaires 2009-2010 et 2010-2011, académie de Nancy-Metz Où en est l’intégration des outils numériques dans les pratiques pédagogiques ? La question est d’importance primordiale pour l’évaluation des apports de ces outils. C’est pourquoi j’ai demandé aux membres des corps d’inspection de mettre à jour ce texte regroupant les observations sur l’intégration des TIC dans l’enseignement faites lors de leurs inspections : pour la première fois, les usages dans les collèges et les lycées font l’objet d’un document différent. Ce document illustre l’hétérogénéité du développement des usages pédagogiques du numérique entre les disciplines mais aussi parmi les professeurs. Il permet de mesurer l’importance que peuvent acquérir dans l’enseignement des outils comme le vidéoprojecteur ou le TBI. Il rend compte également des usages de l’Environnement Numérique de Travail (ou ENT) PLACE. Mais l’observation d’usages numériques ne constitue pas la finalité d’une inspection : celle-ci demeure le conseil aux professeurs et leur évaluation. L’inspecteur analyse leurs pratiques pendant l’année scolaire en cours et au-delà, et apprécie ainsi la manière dont les outils informatiques y sont intégrés. En complément de l’entretien individuel, la réunion de l’équipe de discipline en présence du chef d’établissement permet d’obtenir une vision globale de l’utilisation du numérique. Ces deux années d’observation sont bien évidemment marquées par le développement des usages de l’ ENT PLACE qui est maintenant déployé dans tous les lycées. Mais ce progrès ne peut malheureusement faire oublier certaines difficultés : la rénovation des réseaux d’établissement ne progresse qu’au ralenti (toutes les salles des lycées ne sont pas encore connectées et une certaine inégalité demeure entre les disciplines). Les parcs de matériel vieillissent suite à un renouvellement très partiel des postes ; quant aux liaisons internet, leurs débits devenus insuffisants constituent maintenant un frein aux usages. Malgré ce contexte, toutes les disciplines ont fait la preuve de leur capacité à intégrer la dimension numérique dans leurs pratiques pédagogiques. Une grande majorité des enseignants ont aujourd’hui une maîtrise suffisante des outils informatiques et cherchent à les utiliser de façon plus poussée. La progression régulière des usages de PLACE montre bien cette banalisation et cette intensification des usages. Je souhaite que ce document soit, pour les professeurs, un encouragement à mettre en œuvre ces technologies, et, pour la région Lorraine, une incitation à les soutenir. Je remercie tous les membres des corps d’inspection qui ont participé à sa rédaction. Jean-Jacques POLLET Recteur de l’académie de Nancy-Metz Usages pédagogiques du numérique en lycée - 3 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection Dans les centres de formation d’apprentis (CFA) en EPLE Les TICE sont utilisées par la totalité des acteurs de l’apprentissage de Lorraine : - les apprentis ; - un bon nombre de maîtres d’apprentissage ; - les équipes pédagogiques des CFA ; - les services administratifs des organismes gestionnaires des centres. Tous les centres, en et hors EPLE, privés et publics sont concernés à des degrés divers, mais de plus en plus chaque année. Utilisation sur les aspects financiers (Logiciel Ymag) Elaboration de la totalité de la gestion financière des centres, depuis les budgets prévisionnels jusqu’aux comptes financiers et l’éditions des liasses sociales, comptables et financières obligatoires. La tenue, hors comptabilité, de fichiers et de bases de données particulières permet de dégager des ratios et des clés analytiques sur des actions d’ordre pédagogique (nombre de visites en entreprise, objet de ces visites, durées, distances CFA – entreprise etc. et de dégager les coûts analytiques induits). Utilisations à des fins administratives, gestion du temps, des groupes classe et des personnes : - tenue du fichier des apprentis, qui est utilisé pour renseigner l’enquête SIFA (ex enquête « 51 » : enquête lourde du ministère de l’Éducation nationale sur l’apprentissage qui est réalisée chaque année) ; - tenue du fichier des formations ; - tenue du fichier des professeurs (en cours d'élaboration) ; - gestion des absences des apprentis et rédaction des courriers aux familles et maîtres d’apprentissage(en cours d'élaboration) ; - courriers institutionnels pour les relations avec le conseil régional et l’autorité académique ; - élaboration des emplois du temps des sections : chaque semaine nécessite un emploi du temps spécifique. Dans de nombreux centres, c’est un logiciel dédié qui est utilisé (UnDeuxTemps d’OMT, par exemple) ; - suivi des heures professeurs consommées ; - statistiques diverses sur les enseignements dispensés et bilans chiffrés. En centre de formation d’apprentis - 4 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection Utilisation dans les domaines de l’organisation du fonctionnement pédagogique des structures Tous les CFA – en EPLE - et la plupart des CFA hors EPLE de Lorraine ont actuellement un site Internet. Sur ces sites, on trouve de nombreux renseignements à l’attention des apprentis. Ainsi le site CAMPUS du CFA de Jarny, permet : - de prendre connaissance des emplois du temps des futures périodes en CFA ; - les relations entre équipes pédagogiques et apprentis du CFA ; - les relations entre équipes pédagogiques du centre et les équipes tutorielles en entreprises y compris pour les prises de rendez-vous de visites ; - courriels pour les relations avec les entreprises, les équipes tutorielles et les apprentis ; - il convient de signaler également l’existence du site spécifique du Service Académique de l’Inspection de l’Apprentissage (SAIA), accessible sur les serveurs du rectorat, qui permet de télécharger la totalité des documents nécessaires aux relations entre les CFA et l’autorité académique. Aspects strictement pédagogiques Tous les apprentis lorrains ont accès aux salles e-Lorraine pendant leurs heures de permanence, en dehors des créneaux de cours et en début de soirée pour les internes. Les équipements de ces salles offrent une large palette d’utilisation des TICE au cours d’heures individualisées en libre-service : - accès à Internet (sites filtrés) ; - travaux personnels sur les TPS (travaux professionnels de synthèse) ; - recherches documentaires pour les cours ; - projet informatique en IRIS (informatique des réseaux dans l’industrie et les services) ; - utilisation de la vidéo en guise de préparation à l’épreuve de soutenance orale ; - industrialisation des produits mécaniques : rapport écrit, recherches documentaires et préparation de la soutenance orale avec support vidéo, (rapport sur projet industriel, rapport d’activité et rapport de traitement d’une affaire) ; - recherches personnelles pour tous les cours ; - cahiers de textes numériques ; - progressions pédagogiques et suivi des apprentis ; - tests de connaissances consécutifs à des apprentissages en enseignement général et professionnel. Souvent, une salle spéciale est affectée aux CAP, elle leur sert notamment pour la préparation des dossiers d’examen, en vente par exemple, mais également en histoire géographie et en initiation économique et juridique. De nouveaux opérateurs, spécialisés dans la mise au point de réseaux d’enseignement à distance (FOAD), proposent des solutions de plus en plus attractives et opérationnelles pour favoriser les apprentissages en autonomie, notamment dans les matières générales, mais également dans certains champs professionnels. Pascal RAULT – IEN administratif et financier Coordonnateur Fonctionnel du SAIA En centre de formation d’apprentis - 5 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection En allemand en lycée et lycée professionnel Les attentes de l’institution et du corps social dans le domaine de l’enseignement des Langues Vivantes rendent indispensable l’utilisation de tous les outils qui peuvent en améliorer l’efficacité. Les outils numériques en font partie. Les IA-IPR et IEN d’allemand les préconisent dans la mesure où ils peuvent apporter une réelle plus-value et favoriser l’autonomie des élèves dans le cadre des apprentissages. 1. Equipement Dans les lycées, les salles dans lesquelles se déroulent les cours d’allemand sont de mieux en mieux équipées, même si les espaces multimédia y sont encore rares : les professeurs disposent souvent d’un rétroprojecteur et d’un ordinateur, parfois aussi d’un vidéoprojecteur. Les TBI et les baladeurs sont quant à eux l’exception. D’autre part, de nombreux professeurs d’allemand ne disposent pas d’une salle attitrée si bien que certains font cours dans des espaces qui ne sont pas réservés aux langues et sont souséquipés. Le fait de devoir changer fréquemment de salle n’encourage pas l’utilisation des outils numériques. 2. Usages Parmi les professeurs vus en inspection, nombreux sont ceux qui utilisent désormais les outils numériques pour préparer leurs cours : presque tous ont recours au net pour préparer leurs séquences/séances ou créer des supports dynamiques comme ceux que nous avons vus utiliser ou figurer dans les cahiers des élèves lors de nos visites ou ceux utilisés lors des inspections. Ils y trouvent des ressources précieuses: séquences de cours, articles de presse pour entraîner la compréhension écrite, photos comme déclencheurs de parole, fichiers audio pour entraîner la compréhension orale, exercices interactifs, … La profusion de ressources, désormais à portée de main, a fait évoluer les pratiques, le travail par activité langagière pouvant désormais faire beaucoup plus facilement l’objet d’un entraînement régulier. Le recours aux outils numériques dans le cadre du cours, surtout en ce qui concerne les outils les plus récents (le TBI par exemple), est beaucoup plus rare, en partie faute de maîtrise technique (c’est du moins un argument invoqué par certains professeurs). Le vidéoprojecteur est parfois utilisé, mais peu d’inspections ont permis de mettre en évidence un usage spécifique de celui-ci, qui est souvent utilisé comme un simple rétroprojecteur. Les IPR et IEN ont pu néanmoins assister ici et là à quelques séances de cours réellement interactives, grâce à une utilisation judicieuse des outils numériques qui apportent alors une valeur ajoutée incontestable au travail réalisé en classe. Certains professeurs font preuve d’une grande maîtrise des TICE et leurs élèves sont familiarisés avec les pratiques mises en place. En allemand - 6 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection Cette évolution, bien qu’encore timide, traduit chez certains professeurs une démarche pédagogique qui vise davantage d’implication de la part des élèves et suscite une pratique effective de la langue par le plus grand nombre dans un contexte de communication et d’interaction. Elle atteste également du souci de proposer une image plus moderne, plus motivante de la discipline. Les enseignants de lycée sont incités depuis plusieurs années à renseigner le cahier de texte sur l’ENT. Si une réticence se manifeste encore parfois chez certains d’entre eux qui n’y voient aucun bénéfice pour eux ni pour leurs élèves, la plupart a intégré cette pratique qu’ils ressentent toutefois comme chronophage (quand trouver le temps de renseigner le cahier de textes ? entre les cours ? à la maison le soir ?). On observe par ailleurs que toutes les potentialités du cahier de textes numériques ne sont pas encore exploitées. Conclusion Les pratiques en matière de TICE évoluent, mais la fracture numérique reste sensible dans le corps des professeurs d’allemand de lycée. Il nous appartient de faire prendre conscience à tous du levier pédagogique que les outils numériques représentent si nous voulons leur donner la place qui leur revient dans l’enseignement des langues. Emmanuelle COSTE et Jocelyne MACCARINI - IA-IPR d’allemand Isabelle WOLF – IEN allemand-lettres En anglais Tout au long de leur scolarité, les élèves sont entraînés et évalués dans les cinq activités langagières que sont la compréhension orale, la compréhension écrite, la production écrite et la production orale, continue et interactive. Les programmes nationaux adossés au cadre européen commun de référence pour les langues précisent que priorité doit être donnée à la langue orale, en réception et en production, interactive ou en continu. Quelle peut être la contribution des TICE dans ce domaine ? Constats Outils Baladeurs Pratiques observées Les baladeurs sont utilisés en classe pour des activités de compréhension orale. Quelques enseignants les confient aux élèves à domicile pour qu’ils puissent écouter de l’anglais ou s’enregistrer pour permettre aux professeurs d’évaluer leurs productions orales. Ils ne sont pas fréquemment utilisés lors des visites d'inspection. Cependant les usages sont accrus lorsque les établissements sont équipés (ex. : Meuse). Plus-value pour les élèves Une exposition accrue à une langue orale authentique ; La possibilité d’un entraînement et d’une évaluation individualisés, en réception comme en production. Une contribution à la construction des compétences du Socle commun : démarche d’auto-évaluation de la part des élèves (compétence 7 du Socle commun : « identifier ses points forts et ses points faibles dans des situations variées ») En allemand - 7 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection Vidéo projecteur TBI Ordinateurs Le vidéo projecteur devient l'outil d'équipement incontournable de la classe de langue vivante. Il est plébiscité pour le confort d'utilisation et la qualité du son (équipement acoustique indispensable). Il est utilisé pour la compréhension de l'oral (supports audio et vidéo) ainsi que la réalisation d'activités diverses (exercices d'appariements…). Usages observables en collège essentiellement. Le TBI n'est utilisé que par les professeurs qui estiment avoir acquis une maîtrise de l'outil suffisante. Il sert pour les activités de compréhension (orale et écrite) et la construction de la trace écrite. La construction d'outils pédagogiques interactifs requiert une bonne maîtrise technique. Trop souvent le TBI est encore utilisé comme un simple outil de projection. Les salles disposent souvent d’un poste. Les professeurs utilisent fréquemment les salles équipées pour des travaux de recherche (sur Internet) et/ou la réalisation de projets pluridisciplinaires (IDD…). Les professeurs incitent de plus en plus les élèves à recourir à l'outil informatique dans leurs travaux individuels (recherche, rédaction....). Facilite l’attention collective ; Permet l’utilisation dynamique de sources authentiques (documents iconographiques…). Apporte une aide visuelle qui facilite la compréhension et l’accès au sens des élèves en difficulté. Facilite l’attention collective. Permet l’utilisation dynamique de sources authentiques (documents iconographiques…). Apporte une aide visuelle qui facilite la compréhension et l’accès au sens des élèves en difficulté. Facilite la manipulation des outils linguistiques et l'interactivité. Permet de garder la mémoire numérique du cours (via ENT). Permet l'utilisation des manuels numériques. Permet l’utilisation dynamique de sources authentiques (documents iconographiques…). Apporte une aide visuelle qui facilite la compréhension et l’accès au sens des élèves en difficulté. Développe l’autonomie et semble renforcer la motivation des élèves. Comme avec les outils multimédia traditionnels (TV/vidéo) les élèves apprennent à dépasser leur représentation de l’ordinateur « qui sert à jouer » auquel ils sont parfois habitués. Peut inciter l’élève à poursuivre l’exposition à la LVE à la maison. Actions menées en 2010-2011 - inspections individuelles et réunions d’équipes : les IA-IPR accompagnent les équipes dans la réflexion pédagogique sur l’utilisation des TICE (en classe et hors de la classe); - usages du numérique pédagogique intégré à la formation des professeurs stagiaires ; - formations organisées au PAF ; - accompagnement de l'expérimentation sur la baladodiffusion ; - accompagnement du projet d'expérimentation d'un outil de visio-conférence intégré à l'ENT ; - mise en ligne sur le portail langues vivantes d'outils d'accompagnement (guide pour la baladodiffusion, préconisations pour les usages techniques et pédagogiques). Préconisations - équipement : poursuivre l'équipement des salles de langue vivante : les professeurs doivent pouvoir disposer le plus fréquemment possible d'une salle équipée ; En anglais- 8 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection - formation des enseignants : renforcer l'accompagnement des équipes par l’interlocutrice académique ; - veiller à l'utilisation du matériel existant (TBI/baladeurs) et lever les obstacles éventuels (appropriation technique, convivialité....). Martine KLEIN, Valérie LACOR , Sylvie LEGUIL – IA-IPR d’anglais En arts plastiques Le bilan effectué s’appuie sur les séances d’enseignement observées en inspection durant cette année scolaire, la lecture des cahiers de textes, des rapports d’inspections des années antérieures et les réunions avec l’ensemble des professeurs enseignant en lycée, qui ont fait l’objet d’un regard particulier sur l’utilisation des outils numériques et informatiques. 1. Utilisation des TICE pour la présentation de références en arts plastiques Les professeurs d’arts plastiques ont majoritairement (à 90%) recours au vidéoprojecteur pour la présentation de références venant étayer les apprentissages plastiques à chaque heure de cours. Hors vidéoprojecteur, il n’existe plus de moyen de projection des œuvres (diapositives obsolètes, pas de manuel en arts plastiques). En lycée, il convient de distinguer les options facultatives et les options de spécialité. En option de spécialité, l’équipement est généralement fourni par l’établissement : ordinateur, vidéoprojecteur souvent laissé libre afin de permettre un travail pédagogique sur la projection de l’image. Dans le cadre des options facultatives, une partie des professeurs utilisent leur propre ordinateur portable muni de petites enceintes, voire-même leur vidéoprojecteur. Mais l’on observe un effort constant d’équipement des salles. Option facultative Option de spécialité Appareil photographique numérique 31% 80% Ordinateur 59% 80% Vidéoprojecteur 63% 80% Accès internet dans la salle 50% 80% Pourcentage d’équipement des salles d’arts plastiques pour l’année scolaire 2010-2011 La plupart des références proviennent d’un corpus d’œuvres constitué par l’enseignant, provenant de la photographie de livres d’art, de catalogues d’exposition ou de photographies effectuées lors de visites de musées ou d’exposition. L’équipement croissant des salles d’arts plastiques de vidéoprojecteur est essentiel pour cette présentation. Il permet en effet au professeur de choisir avec pertinence des représentations adaptées à la question traitée en cours. Il reste essentiel de poursuivre l’effort d’équipement des salles d’arts plastiques. En anglais- 9 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection On observe une présentation croissante des images en mouvement et d’extrait vidéo, les nouveaux programmes d’arts plastiques, les enseignements d’exploration accentuant cette prise de position liée à l’évolution de l’art contemporain qui dépasse les clivages traditionnels. A ce titre, la possibilité d’une connexion internet directement dans la salle d’arts plastiques est facilitatrice. Lorsqu’elle est présente, les professeurs ont la possibilité de constituer une banque d’images permettant d’adapter plus finement leurs références aux questions travaillées en classe. Cela permet également de présenter certaines références contemporaines ou des références numériques visibles uniquement par ce biais, de consulter les sites des musées, souvent remarquables par la qualité de numérisation des œuvres (on peut y voir l’épaisseur de la matière, ce qui n’était le cas que sur de très bonnes reproductions papier, très onéreuses) ou encore de visiter des architectures. En option de spécialité, les programmes nécessitent un travail particulier sur la lecture d’images. En option facultative, le travail débuté en collège sur le lien entre pratique et références se poursuit et s’affine. A cette fin, certains professeurs utilisent un logiciel de traitement de l’image qui permet de conduire une analyse fine, d’enregistrer les remarques établies et de s’appuyer sur cet enregistrement pour réactiver les mémoires. Le T.B.I. est peu utilisé car aucune salle d’arts plastiques n’en est équipée en lycée et le cours d’arts plastiques nécessite une entrée par la pratique qui ne peut se faire efficacement dans une salle non spécifique. 2. Utilisation des TICE par les élèves. De nombreux élèves ont une pratique régulière de la photographie numérique, créent des films d’animation (« stop motion ») ou des vidéos en utilisant des logiciels libres recommandés par les professeurs, des blogs sont également couramment réalisés. Les professeurs d’arts plastiques ont compris le besoin de développer l’usage des TICE en cours afin d’accompagner les élèves dans ce domaine, de leur permettre, au-delà des apprentissages techniques, de comprendre la démarche artistique prenant en compte ces nouvelles technologies. Certaines salles d’arts plastiques bénéficient de plusieurs appareils photographiques (jusqu’à 5). Certains professeurs détournent avec leurs élèves avec brio la question de l’équipement pour aborder la question des pratiques pauvres dans les arts plastiques : petites vidéos réalisées avec une webcam, détournement d’images captées par les téléphones portables… Ces pratiques permettent un véritable questionnement sur l’image en abordant des notions de cadrage, de point de vue, de composition, de lumière, d’image en mouvement… mais ne peuvent suffire pour des élèves qui choisissent pour certain de poursuivre leurs études dans des domaines liés à l’infographie, l’architecture, l’audio-visuel… L’utilisation du vidéoprojecteur lorsque celui-ci est mobile permet aux professeurs d’aborder de manière pratique la question de la distorsion des images, mais également de travailler la superposition d’images de manière simple et quelques effets spéciaux. Il est également utilisé pour faire comprendre la notion d’installation ou encore la présentation des travaux (photographies, petites vidéos). Enfin la démarche d’enseignement des arts plastiques en lycée est basée sur le projet de l’élève. La salle informatique est dans ce cas un outil peu utilisé car il est préféré un travail permettant d’aborder dans un même temps différentes pratiques selon les projets abordés par les élèves. 2.1 Utilisation spécifique des TICE par les élèves dans les options de spécialité. Il est à signaler que, dans notre académie, une option de spécialité en arts plastiques en lycée bénéficie d’une coloration TICE avec une enseignante spécialisée. Celle-ci établit un travail remarquable avec ses élèves. Il est possible de citer un travail sur la pixellisation, imbriquant étroitement utilisation des outils numériques et techniques traditionnelles. En arts plastiques - 10 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection De même, trois autres options de spécialité, travaillent en lien étroit avec les options Cinéma Audio-visuel ou Histoire des arts, dans une interdisciplinarité accrue suite à la mise en place des enseignements d’exploration en seconde (Arts visuels et Patrimoines). Dans ce cadre, l’usage des TICE est assez régulier, facilité par la présence d’équipements d’accès relativement aisé. On note ainsi la réalisation d’un long métrage. On ne peut que constater que, outre la volonté indéniable des professeurs d’aborder cette utilisation pédagogique des TICE, l’équipement des salles d’arts plastiques pour les enseignements de spécialité est ici facilitant : jusqu’à 3 ordinateurs, 5 appareils photographiques, 3 palettes graphiques, un scanner, un vidéoprojecteur, et accès internet quasiment dans toutes les salles. 2.2 Utilisation spécifique des TICE par les élèves dans les options facultatives. En option facultative, on observe de grands écarts entre les pratiques des élèves. Si la plupart d’entre eux ont investi cette pratique, certains élèves restent réticents à ces outils et se cantonnent à un travail graphique ou de peinture. Conclusion Les professeurs d’arts plastiques accompagnent cette évolution des pratiques mais l’équipement des salles d’arts plastiques pose question. Ces pratiques exigent en effet un matériel assez récent pour permettre de visualiser les travaux. De nombreux professeurs ont recours aux mails pour échanger avec leurs élèves sur les projets en cours. Lorsqu’ un ordinateur de qualité (entendu comme de configuration permettant un travail aisé de l’image fixe et en mouvement) est présent dans la salle, on observe que celui-ci est toujours en activité et utilisé par l’ensemble des élèves avec un système de tutorat permettant aux élèves rompus à cet usage d’accompagner la découverte des logiciels par les élèves plus timorés. Lorsqu’il y a possibilité de travailler cette entrée en cours, le professeur y apporte souvent la compréhension du lien entre action technique (les élèves maîtrisent souvent rapidement les actions basiques des logiciels) et démarche artistique. Certains enseignants utilisent le scanner. D’autres abordent la vidéo (montage de séquences à partir des appareils photographiques numériques, fonction vidéo), le film d’animation, l’utilisation de logiciels de travail sur les images et enfin de logiciels de conceptualisation en 3 D (plus rare). Les logiciels utilisés en cours ou recommandés par les professeurs sont libres de droits. Certains professeurs ont constitué sur le site de leur établissement des galeries virtuelles permettant de mettre en valeur les travaux des élèves. Les élèves peuvent parfois prendre part à la constitution de ces galeries. Enfin, la présence des enseignants dans les réunions de formation aux usages pédagogiques des TICE, l’intérêt pour les travaux des TRAM en arts plastiques, ainsi qu’en histoire des arts, la demande de formation sur les nouvelles technologies démontre l’intérêt des enseignants pour ces outils. Ils sont persuadés de l’importance d’accompagner leurs élèves dans les usages de ces outils afin d’en permettre une réelle appropriation et compréhension. Sophie RENAUDIN – IA-IPR d’arts plastiques En arts plastiques - 11 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection En biochimie-biologie Le bilan réalisé porte sur l’intégration des TICE aux enseignements de biochimie-biologie dans l’Académie de Nancy-Metz et les académies de Strasbourg et Besançon, pour une meilleure représentativité des usages observés. La rénovation de la série ST2S privilégiant l’approche inductive et développant différents supports numériques, les professeurs intègrent de plus en plus ces outils et supports dans leur démarche pédagogique : exercices interactifs, simulations d’expériences, exploration des fonctions physiologiques du corps humain et des pathologies associées. Les expériences assistées par ordinateur se mettent progressivement en place en travaux pratiques. Dans ce contexte de rénovation, une liste de diffusion a été créée à la demande des professeurs de ce regroupement interacadémique. Ce moyen de communication est essentiellement destiné à mutualiser les ressources numériques sélectionnées par les membres de la liste. En classe de BTS, une partie des résultats de travaux pratiques donne lieu à des exploitations utilisant des modélisations mathématiques (régressions linéaires ou autres fonctions). L’utilisation des espaces numériques de travail commence à se développer, plus particulièrement en classe de BTS avec la mise à disposition, pour les élèves, de documents supports : protocoles et résultats de travaux pratiques, corrigés, illustrations des enseignements fondamentaux. Comme l’an dernier, une journée de formation consacrée à l’EXAO est organisée pour les professeurs de biochimie-biologie. Elle cible plus particulièrement l’enseignement nouveau de « Chimie Biochimie Sciences du vivant » de la filière STL biotechnologies. L’utilisation et l’exploitation de ces outils demeure cependant inégale. L’équipement des établissements scolaires et la mise en ligne de documents destinés à outiller les professeurs en ce sens, devraient permettre de poursuivre la généralisation de l’utilisation des TICE. Isabelle FALLER – IA-IPR de STL Biochimie-Biologie En documentation Au cours des inspections, nous avons constaté en LEGT et LP une grande disparité de fonctionnement. De nombreux professeurs documentalistes s'investissent dans un usage quotidien des TICE (accès aux ressources en ligne/B2i/TBI/BCDI/e-sidoc), tandis que d'autres en font un usage plus modéré ou faible. On ne peut pas tirer d'enseignement trop systématique de pratiques qui ne sont pas réductibles à ensemble homogène. Néanmoins, l'évolution de l'usage des TICE est croissante. La quasi-totalité des inspections permet d’observer des groupes En biochimie-biologie - 12 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection d’élèves utilisant l’informatique sous la direction du professeur documentaliste ou d’un professeur d’une autre discipline. L’usage autonome (élèves venus au CDI sur leur temps libre) est très fréquent en lycée. Les catalogues sont désormais informatisés. Le logiciel BCDI, utilisé partout, permet d’initier les élèves à un travail de recherche réfléchi, très formateur ; la dernière version est d’un usage facile. L’abonnement aux mémonotices » évite au documentaliste le dépouillement fastidieux des périodiques et permet aux élèves d’accéder facilement aux articles des revues archivées au CDI. Seules des revues très spécialisées lues dans les lycées technologiques et professionnels ne figurent pas dans les mémonotices et exigent un dépouillement par le documentaliste. Le logiciel permet une gestion rapide et fiable du prêt, un suivi des commandes. On peut obtenir rapidement des données telles que le nombre d’emprunteurs, le nombre de prêts, leur fréquence, etc. Les usages pédagogiques observés le plus souvent, en lycée, le sont dans le cadre de TPE, PPCP, ECJS, mais aussi en accompagnement personnalisé et à l'occasion des enseignements d'exploration (SES notamment). La plupart du temps les travaux peuvent consister en : - une recherche au moyen de BCDI pour repérer les ressources utiles dans le fonds du CDI ; - une recherche dans des encyclopédies ou dictionnaires numériques (CDRom ou en ligne), par exemple Encarta, Littré, Robert. Les encyclopédies et dictionnaires papier sont utilisés en parallèle, leurs usages sont complémentaires. - une recherche sur la presse en ligne (par abonnement en général) ou sur les ressources des « kiosques » ; - une recherche sur le web avec ou sans présélection des sites par le documentaliste ou le professeur de la discipline concernée ; - la réalisation de dossiers, journaux, affiches, présentations PowerPoint, etc… au moyen de traitements de textes et de logiciels de PAO ; - l'utilisation des espaces de travail personnels pour stocker et organiser leurs données au fur et à mesure de l’avancement de leur recherche. Cet usage est en train de s’établir progressivement. On souligne en lycée l'apparition progressive des cours en ligne qui deviennent des supports de cours lesquels se déroulent alors sous la forme d'échanges : c'est la formule qui s'est développée aux USA, les élèves ont connaissance du cours avant de s'y rendre et préparent un questionnement qui devient l'objet du cours. Le professeur documentaliste est conduit cette année à mettre en œuvre dès cette année scolaire le parcours d'accès à la culture de l'information (PACIFI). L'usage des TICE s'en trouvera nécessairement renforcé dans ses dimensions pédagogiques, éducatives, éthiques et épistémologiques. Jean-Marc MARCHAL, Pierre-Jean VERGES et Jean-Michel WAVELET IA-IPR établissements et vie scolaire En documentation - 13 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection En économie et gestion en lycée technologique Les enseignements qui relèvent de l’Économie et gestion dans la voie technologique sont présents actuellement : - en classe de seconde spécifique Hôtellerie ainsi que dans l’enseignement d’exploration « Principes Fondamentaux d’Économie et Gestion (PFEG) » où le programme évoque expressément une démarche pédagogique qui recourt aux outils numériques ; - dans les classes de première et de terminale de la série Sciences et Technologie de la Gestion (STG) et de la série Hôtellerie. Comme le soulignent les consignes ministérielles, « les programmes d'Économie-gestion de la série Sciences et technologies de la gestion (STG) consacrent l'intégration des technologies de l'information et de la communication (TIC) comme objets d'études, pour leurs caractéristiques, leurs usages et leur impact sur la structuration et le fonctionnement des organisations et plus généralement de la société, dans ses dimensions économiques, juridiques et sociales » ; - dans les seize spécialités de techniciens supérieurs tertiaires, les trois années réalisées en lycée dans la voie comptable supérieure (Diplôme de Comptabilité et de Gestion) ou en classe préparatoire Économie et Commerciale – voie technologique. Les TICE au cœur des approches pédagogiques Les meilleures conditions possibles sont offertes aux élèves et étudiants pour que, dans les enseignements d’économie et gestion, il puisse être largement fait appel aux TICE. Les professeurs d’Économie gestion ont généralement accès aux équipements informatiques pour l’ensemble de leurs enseignements. Dans les disciplines de spécialité, les séances de travaux de groupes se déroulent dans les salles équipées en matériel informatique et connectées au réseau de l’établissement permettant un accès à l’Internet. L’utilisation du vidéoprojecteur se généralise, les professeurs y ont recours, classiquement, pour visualiser des plans ou des synthèses de cours, mais aussi, dans une perspective plus innovante, pour projeter des supports de nature diverse (écrits, audio, vidéo) servant d’appui à la construction du cours. De même, le recours aux tableaux blanc interactifs (TBI) se développe. De la même façon, l’internet est une ressource fréquemment exploitée par les enseignants d’Économie-gestion dans les stratégies d’apprentissage : - pour rechercher des informations servant de supports à la construction des compétences et des savoirs ; - pour observer des documents vidéo qui permettent de construire de manière dynamique et attractive le cours ; En économie-gestion en lycée technologique - 14 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection - et plus généralement pour initier à la démarche de recherche d’informations afin de développer chez les élèves un esprit critique, autonome, éclairé et préparer ainsi à la poursuite d’études. Le recours à l’intranet et notamment à l’ENT PLACE est de plus en plus fréquent chez les professeurs d’Économie-gestion. Il contribue à la mise en place d’un travail collaboratif : - entre les enseignants et leurs élèves/étudiants (cours, exercices, corrigés, suivis de stages, conseils de révision, etc.) ; - entre les enseignants pour servir de cadre au travail d’équipe (disciplinaire, interdisciplinaire). Ces situations sont autant d’occasions permettant aux élèves et étudiants d’acquérir des compétences informatiques qu’ils valorisent au regard des dispositifs de certification spécifiques tels que le B2I et le C2I (niveau 1). Á cet égard, l’académie de Nancy-Metz a vu depuis deux ans se généraliser le dispositif de certification du C2I niveau 1 auprès des étudiants de sections de techniciens supérieurs tertiaires. Résultat d’un partenariat entre l’Université Henri Poincaré (Nancy) et l’académie, ce projet permet désormais à tous ces étudiants de préparer et de passer ces épreuves, au même titre que leurs homologues de l’enseignement supérieur. Ainsi, lors de la session 2011, 375 étudiants de BTS ont obtenu le C2I qu’ils pourront mettre en avant dans le cadre d’une recherche d’emploi ou d’une poursuite d’études. L’usage des outils numériques au service de l’enseignement est une pratique acquise dans les établissements. Il convient de l’encourager et de l’approfondir. L’évolution des TICE ouvre en permanence de nouvelles perspectives. Parmi les pistes à explorer, le travail collaboratif interétablissements semble mériter, désormais, une réelle attention. Christophe CORNOLTI, Élisabeth FURLAN et Pierre VILLEMAIN IA-IPR d’Économie et gestion En économie et gestion en lycée professionnel L’usage des TICE s’est généralisé dans les formations pour répondre aux évolutions de pratiques professionnelles des métiers vers lesquels les jeunes sont formés. Ils sont fortement présents dans les référentiels de formation comme des outils à mobiliser dans les apprentissages des élèves afin d’acquérir des compétences professionnelles. Cela nécessite pour les enseignants de construire des scénarios pédagogiques adaptés au service des apprentissages et non de former uniquement aux outils. Par exemple, dans le domaine de la bureautique, former aux fonctionnalités d’un logiciel sans une contextualisation professionnelle En économie-gestion en lycée technologique - 15 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection donnant du sens ne présenterait guère d’intérêt d’un point du vue pédagogique mais également didactique. Aussi les enseignants mènent quotidiennement une approche réflexive de leur pratique. Dans l’ensemble les équipes pédagogiques de l’économie et gestion ont su relever ce défi et ces réflexions menées souvent en équipe deviennent de véritables leviers de coopération, de mutualisation et d’échange. Les écueils observés sont davantage de l’ordre de la mobilisation d’outils non adaptés ou non pertinents, comme par exemple utiliser un tableur pour saisir un inventaire, alors que tous les établissements de l’académie sont dotés d’un logiciel de gestion commerciale. Ces situations créent un quiproquo entre les élèves et l’enseignant. Les consignes demandées sont appliquées mais pas forcément comprises. Les élèves des lycées professionnels sont immergés de façon régulière dans les entreprises (22 semaines de PFMP), aussi les situations d’apprentissage doivent être construites au plus près d’une réalité professionnelle ou économique. Les environnements de formation évoluent Conformément aux attentes de la rénovation de la voie professionnelle et des référentiels de spécialité, des espaces de formation tournés vers « les gestes métiers » sont implantés dans les lycées. Il s’agit de créer des espaces permettant de former les élèves aux gestes professionnels. Les formations en hôtellerie – restauration et logistique – transport fonctionnent ainsi déjà depuis longtemps. Et ceci s’est généralisé aux formations de la vente - commerce et du tertiaire administratif. Aussi de nouveaux outils numériques doivent être installés et maitrisés par les enseignants : - les logiciels professionnels comme des outils de Gestion de la Relation Clientèle, de gestion commerciale, de marchandisage ; - des Progiciels de Gestion intégrée (PGI) : ils intègrent les principales composantes fonctionnelles de l'entreprise (gestion de production, gestion commerciale, logistique, ressources humaines, comptabilité, contrôle de gestion, paie) ; - des standards téléphoniques numériques. La généralisation de l’ENT PLACE du Lycée Cet outil accessible à l’ensemble des élèves et des enseignants de lycée professionnel de l’académie permet non seulement une gestion différente des outils de vie scolaire, du cahier de textes,… mais aussi de construire des mises en situation professionnelle proche du réel. Nous avons pu observer différents usages offrant un intérêt pédagogique et didactique certains : - l’envoi par messagerie de supports de cours, que chaque élève devait télécharger puis compléter et ensuite renvoyer à l’enseignant ; - un suivi des élèves en stage par un livret complété sous PLACE du Lycée de façon régulière mettant en avant les activités journalières, les liens avec les compétences professionnelles à construire ; - l’accompagnement d’enseignants dans l’élaboration des dossiers de baccalauréat professionnel à travers des espaces de travail, etc. Tous ces usages ne sont pas forcément nouveaux mais ils sont davantage accessibles aux enseignants par l’ENT. Comme tout nouvel outil, il n’est pas un support incontournable dans les pratiques pédagogiques attendues mais un support supplémentaire et nécessaire à la maitrise des compétences liées à la communication dans l’entreprise. Témoignages des observations TICE en inspection Recenser les usages des TICE au travers de nos observations, est un exercice périlleux. Il ne pourra être qu’imparfait car non exhaustif. Nous proposons dans le cadre d’une liste d’activités de proposer les plus prégnantes. Outil d’animation de la séance pour : En économie-gestion en lycée professionnel - 16 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection - illustrer des propos ; - mener une démonstration ; - faire collaborer les élèves à la recherche d’informations, d’arguments, de preuves, etc. Introduire les activités professionnelles : - mettre en situation des jeunes face à un cas d’entreprise à réaliser ou à résoudre ; - initier au travail en équipe avec les plates-formes collaboratives ; - sensibiliser aux attitudes citoyennes (éthique, déontologie, développement durable, etc). Dans le cadre administratif : - tenue du cahier de textes numérique ; - mettre à jour des livrets ou fiches de suivi, voire portfolios ; - remplir les bulletins scolaires ; - centraliser, sauvegarder et stocker les activités CCF, grilles d’évaluation, attestations de PFMP. Favoriser le travail individuel et collectif : - échanger des documents entre l’élève et l’enseignant sur PLACE ; - stocker des supports de travail, des fichiers dans le respect de règles de classement ; - réaliser des dossiers supports d’épreuves d’examens avec un suivi possible par l’enseignant ; - etc. Les enseignants ont de plus en plus accès à tous ces outils de leurs domiciles. Ils semblent en apprécier les commodités… Est-ce une dérive au travail en équipe pédagogique en présentiel ou un outil complémentaire favorisant les échanges en asynchrone ? Les documents stockés (CCF, productions élèves, supports enseignants, documents de projet, etc.) commencent à être accessibles par l’inspecteur dans l’établissement, ce qui permet à l’enseignant, pendant l’entretien, d’illustrer ses propos. Pour conclure, les TICE font partie intégrante de notre quotidien. Il semble logique que les enseignants l’utilisent de plus en plus tant pour répondre aux évolutions des attentes de leur métier que pour être en adéquation avec les milieux professionnels vers lesquels ils forment leurs élèves. Cependant, une réflexion est nécessaire pour mesurer de quelle façon leur usage participe à la construction de la compétence et comment les élèves réagissent en terme d’apprentissage. Marie-Josèphe BECKER, Christine FRANCOIS, Danièle PHILIPPE, Edith SIMON IEN d’Économie Gestion En économie-gestion en lycée professionnel - 17 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection En éducation musicale L'enseignement de la musique au lycée est diversifié et localisé. Pour les élèves de seconde à terminale d'un lycée général et technologique, il s'agit d'une matière optionnelle offerte dans certains établissements et concernant plus ou moins intensément entre 600 et 800 élèves de l'académie. Les lycées accueillant une option musique ont fait le choix d'encourager cette matière dans leurs murs. Les professeurs de musique en lycée font preuve d'un dynamisme sans faille pour développer la pratique de leur art auprès d'adolescents de plus en plus pointus dans les domaines du traitement et de l'utilisation du son. Les lycéens optant pour un enseignement musical peuvent suivre différents cursus : - en seconde : l'enseignement d'exploration art du son (1H30), proposé dans 5 lycées de l'académie, permet aux élèves de découvrir ou de s'intéresser au monde sonore sous tous ses aspects. En cours, la musique est pratiquée sous toutes ses formes. Mais, par des contacts ou des visites dans des lieux dédiés, les élèves découvrent également un monde artistique professionnel de plus en plus dépendant l'usage des TICE ; - de la seconde à la terminale, l'enseignement facultatif musique (3H), proposé dans une bonne trentaine de lycées de l'académie s'inscrit dans la continuité de celui du collège. Par une pratique de plus en plus autonome incluant largement l'usage des TICE, l'élève enrichit sa culture artistique tout en développant des compétences musicales nombreuses et pointues ; - de la première à la terminale L, les élèves ayant choisi l'option de spécialité L musique (5H), proposé dans 4 établissements de l'académie, combinent leurs compétences littéraires à une découverte musicale approfondie balayant tous les styles et toutes les époques. les TICE sont alors des outils efficaces pour une pédagogie alliant pratique musicale et analyse ; - de la seconde à la terminale technologique, le cursus TMD (technologique musique et danse - 6H) permet à des élèves déjà musiciens spécialistes, en partenariat avec les conservatoires de Metz et de Nancy, de poursuivre leurs études musicales spécialisées tout en préparant un baccalauréat pouvant les conduire à des études musicales supérieures. L'usage des TICE y est également fréquent et parfois très spécialisé ; - dans l'académie de Nancy Metz se trouve également l'un des trois établissements français préparant le brevet de technicien des métiers de la musique (BTMM). L'usage des TICE y est très spécifique et pris en charge au niveau national. Quel que soit le cursus choisi, tout élève de lycée pratiquant la musique dans les différents cadre présentés est amené à utiliser ponctuellement, voire régulièrement les TICE, et ceci à de nombreuses occasions. En éducation musicale - 18 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection Comparaison avec les usages des TICE en collège L'enseignement de la musique au lycée s'inscrit dans la continuité de celui du collège. Pour ce qui concerne l'usage des TICE, les mêmes remarques s'appliquent donc au lycée : la présence d'un poste informatique et d'un vidéoprojecteur est indispensable dans chaque classe de musique et c'est la démarche pédagogique du professeur responsable qui définit la configuration supplémentaire requise pour soutenir son enseignement. A la différence du collège, les élèves qui suivent une option musique en lycée développent donc des compétences musicales de plus en plus individualisées, l'objectif principal étant de les mener vers une autonomie d'analyse, de reproduction et de création toujours plus grande. Observation de l'usage des TICE Quand les professeurs enseignent à plein temps au lycée, ce qui est principalement le cas de ceux qui ont en responsabilité cumulée les série L, TMD et (ou) les options facultatives, l'équipement est complet et adapté et l'usage des TICE est optimal. L'enseignement de l'éducation musicale en lycée s'attache à la personnalisation du parcours de l'élève. Cette diversité des parcours engage le professeur vers une pédagogie interactive et différenciée. Les élèves travaillent alors en petits groupes, duos, trios, de plus en plus autonomes. Cette configuration nécessite un usage des TICE permanent. La présence de plusieurs postes informatiques ainsi que d'un accès internet, à la fois instruments de recherche, de documentation et de manipulation, est donc, dans ces lycées à forte présence musicale, vivement souhaitée. Quand les professeurs enseignent en complément de service ou en heures supplémentaires au lycée uniquement pour l'option facultative, l'usage des TICE est tout aussi nécessaire mais l'organisation horaire et matérielle (entre 1H et 9H d'enseignement total pour un lycée) subit des contraintes telles que l'enseignant doit alors réfléchir à une souplesse d'équipement et d'utilisation. Les solutions choisies dans ce cas sont toutes différentes et dépendent de l'organisation et de la répartition du matériel au sein du lycée concerné. Il faut cependant souligner que même si la musique est dans ce cas une option facultative ne touchant qu'une partie des élèves (parfois jusqu'à 80 dans le même lycée), l'usage des TICE y est autant prioritaire que pour les autres matières, le bon fonctionnement voire l'expansion de cette option allant même jusqu'à en dépendre. Des pistes de réflexions pour les deux années à venir : - l'enseignement de la musique en lycée nécessite la présence dans la salle de musique d'un poste informatique compatible à un usage musical complet secondé par celle d'un vidéoprojecteur. La présence d'une connexion internet devient primordiale pour l'enseignement de la musique au lycée afin de conduire les élèves vers une autonomie artistique attendue ; - si le professeur de musique est installé à demeure dans l'établissement, la présence de plusieurs postes informatiques pour la salle de musique est un soutien efficace à son enseignement ; - si le professeur ne bénéficie pas d'un temps complet dans le lycée, les besoins en équipement TICE pour un enseignement musical de qualité sont tout de même réels. C'est le professeur soutenu par l'établissement qui propose alors le type d'installation utile à son enseignement auprès des élèves ; - les élèves du lycée montrent déjà une grande maîtrise de tout ce qui se rapporte au traitement sonore par le numérique. Ils proposent des approches de plus en plus innovantes et diversifiées pour leur usage personnel notamment par le biais d'appareils de plus en plus performants et de moins en moins encombrants... Le professeur de En éducation musicale - 19 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection musique peut s'appuyer sur ces usages personnels pour développer son enseignement. Le lycée doit être de son côté attentif à l'évolution constante de ces pratiques. L'attention se portera donc naturellement pour tous les acteurs vers un usage de ces nouvelles pistes numériques largement autorisé mais raisonné et citoyen. Dominique TERRY - IA-IPR d'éducation musicale En éducation physique et sportive (EPS) Les usages des TICE au lycée par les enseignants d'EPS dans l'académie de Nancy-Metz revêtent différentes formes, l'utilisation allant de la confidentialité à l'usage massif. Il paraît intéressant de distinguer les usages pour l'enseignant dans son activité professionnelle, des usages en classe pour les élèves et par les élèves. Les usages pour l'enseignant dans son activité professionnelle L'organisation et la gestion de l'EPS Tous les coordonnateurs EPS de l'académie, chaque année, transmettent à l'inspection pédagogique régionale sous forme informatique un dossier d'organisation de l'EPS dans leur établissement pour recueillir notamment les éléments nécessaires à la mise en place des inspections individuelles. Plus globalement, comme pour tous les enseignants de l'académie, se développe l'utilisation par les professeurs d'EPS de l'ENT PLACE, dans tous les lycées et LP, comme outil de communication (direction et administration des établissements, enseignants, équipes enseignantes, vie scolaire, élèves, parents), outil de travail pour accompagner le suivi et la réussite scolaire des élèves (cahier de texte numérique, notes trimestrielles...). Tous les enseignants EPS de lycée, dans des classes d'examen, utilisent l'outil informatique (application nationale EPS NET) pour saisir les protocoles d'évaluation et les propositions de notes qu'ils attribuent à leurs élèves dans le cadre du contrôle en cours de formation. L'utilisation croisée de classeurs Excel et de groupes de travail sur ENT pour la conservation des notes d'examen de la voie professionnelle en EPS commence à se mettre en place par nécessité. L'organisation et la gestion de l'association sportive Tous les enseignants d'EPS assurant l'animation de l'association sportive utilisent un serveur spécifique de l'UNSS pour inscrire leurs élèves (licence) et engager les équipes en compétitions. De plus en plus d'établissements disposent d'un site dédié à l'association sportive pour diffuser les informations et communiquer sur les activités et les résultats sportifs des élèves et des équipes. En éducation musicale - 20 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection Les préparations de cours Une grande majorité des enseignants d'EPS préparent leurs cours sur ordinateur et présentent leurs documents pédagogiques sous forme informatisée. Certains (10%) n'ont plus de supports papier et présentent, lors des visites d'inspection, leurs travaux sur une clef USB. Les ressources pédagogiques en ligne Le site EPS de l'académie de Nancy-Metz est consulté de manière fréquente et devient un véritable outil de travail pour les enseignants. Il propose en ligne les textes et la réglementation de la discipline mais aussi des ressources pédagogiques comme : - un diaporama d'aide à l'élaboration d'un projet pédagogique en EPS, d'un projet de cycle ou d'un projet de classe ; - un dossier sur les sites naturels d'escalade dans l'académie pour favoriser leur exploitation dans le cadre d'une activité scolaire ; - des propositions d'usage des TICE en classe pour les élèves et par les élèves ; -des séquences vidéos de présentation dynamique d'activités physiques et sportives relevant de la compétence propre 5 (le développement et l'entretien de soi) des programmes du lycée. La communication entre les enseignants et l'inspection pédagogique régionale Pour l'inspection pédagogique régionale, le site EPS de l'académie est un support privilégié de communication pour transmettre les informations utiles et l'actualité de la discipline. Les boites mail personnels académiques sont un moyen complémentaire d'échange et d'alerte réciproque entre les enseignants d'EPS et l'inspection pédagogique. L'année 2010 2011 a vu la mise en place d'une enquête en ligne Pilot'EPS destinée à dresser un état des lieux de l'enseignement de l'EPS dans les établissements de l'académie. Elle a vocation à être renouvelée tous les 3 ou 4 ans pour une approche différentielle. Les usages en classe pour les élèves et par les élèves Les usages des TICE en cours d'EPS à des fins pédagogiques se développent sous l'impulsion d'enseignants précurseurs regroupés durant l'année 2010 2011 au sein d'un groupe de travail et de production (GTP) sur le thème de l'utilisation des TICE dans la leçon d'EPS. La multiplication d'outils dédiés à une utilisation en EPS (diaporamas, logiciels spécifiques, le recours à l'image numérique - photo et/ou vidéo) a connu une forte évolution ces dernières années. Toutes ces propositions et leurs logiciels associés sont accessibles depuis l'espace EPS et TICE du site EPS de l'académie de Nancy-Metz : - l’utilisation du logiciel Movie Maker pour le pilotage d'une Webcam (enregistrement et restitution des séquences directement sur l'ordinateur). L'utilisation de l'image dans les activités artistiques ou acrobatiques est particulièrement appropriée ; - l’emploi du logiciel libre Kinovea pour l'analyse et la comparaison des productions des élèves. Il présente l'intérêt de pouvoir afficher et visualiser deux séquences vidéos côte à côte et propose différents outils pour faciliter l'analyse de l'image ; - l'application libre Acrosport 3D pour la réalisation de constructions virtuelles statiques en 3D pour l'acrosport ; - le logiciel libre PurplePen pour la réalisation de circuits de course d'orientation. Il peut être associé avec le logiciel Ocad de création cartographique ; - la réalisation de Podcasts vidéos avec le module Libcast de l'ENT (associé à une webcam) permet de constituer très simplement une base de séquences vidéos avec des élèves. La création d'un PodCast s'effectue en ligne avec une connexion à internet à haut débit ou en téléchargeant un enregistrement vidéo depuis un support numérique. On rapportera également l'utilisation de ressources numériques (banque de données, aidemémoire) au service des apprentissages des élèves : En éducation physique et sportive - 21 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection - le diaporama d'un circuit-training en musculation. Ce diaporama présente les différents appareils du circuit et les exercices à réaliser. L'alternance entre les temps d'activité sur chaque appareil et les temps de récupération est réalisée par le minutage du diaporama ; - en gymnastique ou en acrosport, la mise à disposition des élèves d'une banque de figures afin de composer leurs enchaînements ; - une banque de séquences vidéos sur les principales manœuvres d'un kayak en rivière. - l’usage des outils de gestion des résultats et des acquis des élèves. Un tableur peut assister l'enseignant et l'élève dans le suivi de l'acquisition des compétences attendues des programmes ; - de manière plus fréquente, l'utilisation de la vidéo lors des évaluations pour permettre un recueil des prestations des élèves pour une évaluation différée. Des freins subsistent à l'usage des TICE en EPS : - le financement des matériels « TICE » en EPS, les budgets étant en priorité affectés à l'achat de matériels plus classiques (ballons, raquettes...) ; - la disponibilité dans chaque établissement d'un « pack équipement » minimal pour le développement des usages des TICE en EPS (un ordinateur portable, un appareil de prise de vues numériques relié à l'ordinateur tel qu'une Webcam autonome, un vidéoprojecteur) ; - le peu de connexions au réseau internet dans les lieux habituels de pratique tels que les gymnases ; - la « peur » du numérique encore perçu comme quelque chose de compliqué à mettre en œuvre alors qu'il peut être source d'innovation et de renouvellement des pratiques pédagogiques au service de la réussite des élèves. Annick AMADEUF, Régine JEANDROT et Xavier PAPILLON IA-IPR d’éducation physique et sportive En espagnol Le recours aux nouvelles technologies prend de plus en plus de place dans l'enseignement/apprentissage des Langues Vivantes. Plusieurs actions de formation lui ont été consacrées ces dernières années, qui auront montré ce qu’il est permis de réaliser avec ces outils maintenant connus par l’ensemble des professeurs de langues. La priorité institutionnelle est justement donnée à la pratique de l’oral, personne ne le conteste aujourd’hui où l’on ne peut plus se contenter de la traditionnelle « participation » qui s’est très souvent contentée de laisser la parole aux seuls volontaires et qui a montré ses limites. Elle invitait, en effet, peu à l’implication personnelle des élèves et uniquement pendant la seule En éducation physique et sportive - 22 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection durée des séances de Langues. Nous savons bien à quoi cette participation se réduit: quelques minutes par an pour les élèves les moins récalcitrants à prendre la parole et à braver la honte, la peur de mal dire, de se « tromper » devant les camarades ; ce qui est, somme toute, fort compréhensible à cet âge. Aujourd’hui, de plus en plus de professeurs, et c’est tant mieux, s’intéressent et s’essayent, après avoir suivi des stages de formation, à l’utilisation des baladeurs pour entraîner les élèves à la compréhension de l’oral et à l’expression orale en continu et en interaction. Ces exercices sont facilités par l’Environnement Numérique de Travail qui est maintenant très fortement répandu et utilisé dans notre académie. L’apprentissage des langues prend une tout autre dimension avec le recours à ces pratiques puisque cet outil permet aux élèves de se retrouver seuls et de pouvoir s’enregistrer autant de fois qu’ils le veulent, sans que personne ne les voie ni ne les entende. C’est l’élève lui-même qui décidera de sa propre satisfaction du résultat et du moment de son envoi au professeur. Il aura donc porté un jugement de valeur après analyse critique de sa production (ce qui est impossible en classe). Le professeur peut donner la possibilité d’un envoi « gratuit » qui lui permettra de relever toutes les erreurs ou imperfections et de donner quelques indications pour les corriger (sans que personne d’autre ne sache rien de ce qui s’est passé). L’élève, fort des conseils écrits de son professeur envoyés à son adresse personnelle, peut alors se corriger et remettre sa production finale pour évaluation. N’est-ce pas là une réelle occasion de responsabiliser l’élève, de lui donner l’occasion de travailler pour lui, accompagné de consignes claires et de critères pour son évaluation, de conseils éclairés pour la correction des erreurs, avec des buts à atteindre et la manière d’y parvenir ? Il en va de même pour la compréhension de l’oral. Ce sont des documents authentiques qui sont offerts aux élèves (et qui n’auront pas été créés pour des élèves français et à un rythme totalement artificiel) mais qui ont été saisis à la réalité de la langue et à la culture des pays concernés. Ce sont des documents qui permettent d’entraîner les élèves à la véritable compréhension de l’oral et qu’il faut distinguer de la discrimination auditive qui a pour objectif la reconnaissance de mots. Il s’agit maintenant d’aller chercher du sens dans les messages, par des pratiques qui allient la déduction, l’induction, les hypothèses de sens qu’il faudra vérifier par comparaison, par opposition, etc. Un effort reste à produire pour s’engager véritablement sur cette voie. Ce sont encore trop souvent des exercices portant sur les mots qui sont demandés aux élèves. Le vidéoprojecteur a fait aussi son entrée dans les classes de langues depuis un certain temps mais il reste encore trop souvent utilisé comme un simple projecteur. Il faut maintenant prendre la mesure de cet outil et en comprendre les avantages. C’est bien dans l’interaction qu’il est intéressant de travailler avec lui. Il faudra quelque temps encore de formation pour une exploitation efficace de l’appareil. Depuis quelques années maintenant, une formation à l’utilisation d’un outil pour la manipulation du son et de l’image a été mise en place et remporte un très franc succès. Il s’agit d’Asymétrix, outil à l’origine destiné aux professeurs d’éducation musicale mais qui peut prendre toute sa place en Langue. Le chat est devenu une pratique assez courante dans bon nombre d’établissements et permet l’expression écrite en interaction (6ème activité langagière), avec de réels interlocuteurs étrangers et/ou les assistants de langue Il suffit pour cela de se mettre en contact avec eux. L’impatience grandit de voir l’arrivée prochaine dans les salles de Langues de la visioconférence qui met en relation directe et de visu les interlocuteurs, permettant ainsi le développement et l’entraînement à une autre dimension de la communication qui est l’expression par le corps, les gestes, les mimiques, les regards, facilitant la stratégie du contournement pour une meilleure expression et communication. Il faudra s’atteler à la recherche d’établissements étrangers qui permettent de mettre en place ces échanges vrais et formateurs. En espagnol - 23 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection Enfin, le TBI trouve, de plus en plus, sa place dans les salles de Langues. Cet outil permet de conjuguer images fixes/animées, son (parlé, chanté, bruitages, etc.), écrit, illustrations, Internet en direct, etc. Tout est réuni pour éclairer le sens et pour faire « vivre » la langue, pour faire entrer la vie dans la salle de Langues et susciter le besoin de « dire ». Il est temps maintenant d’entrer dans une autre dimension et de passer de la simple « participation » à la véritable « expression » ; du « parler » au « dire ». Gérard MARI - IA-IPR Espagnol En histoire géographie Les inspections pédagogiques permettent d'apprécier la fréquence de l'utilisation des TIC par des enseignants demandeurs de matériels et compétents pour en faire usage. Il paraît donc opportun de faire état des modalités d'intégration des TICE dans les pratiques d'enseignementapprentissage, des objectifs qui sont assignés à ces dernières et de leurs effets. On distinguera, dans l’enseignement de l’histoire-géographie deux grands types d'usage : par le professeur en dehors de la classe pour préparer ses séquences d'enseignement et, en classe, en présence des élèves, et par les élèves lors d’un travail en plus grande autonomie. La presque totalité des professeurs de lycée dit faire un usage personnel des TICE à des fins professionnelles pour accéder aux programmes, recueillir des informations pour élaborer les séquences d'enseignement, échanger avec leurs collègues sur les contenus ou dans la perspective de préparer les conseils de classe ou accomplir des tâches administratives, comme l'enregistrement des notes des élèves sur les bulletins et carnets. Les TICE occupent, d'ailleurs, une place grandissante dans leur formation. La formation en ligne qui peut toucher simultanément et en direct tous les professeurs de l’académie, permet aux équipes pédagogiques, de recevoir une information académique, de conduire un travail de réflexion au sein des établissements, de mutualiser des questions et des réponses à l’échelle de l’académie. Les professeurs utilisateurs ne sauraient désormais être distingués par des critères de sexe ou d'âge, même si les professeurs stagiaires semblent se montrer plus inventifs encore que leurs aînés dans la mise en œuvre de situation d'apprentissage requérant l'utilisation d'un outil TICE. De plus, la crainte des enseignants d'être dépassés par des élèves plus à l'aise qu'eux-mêmes dans le maniement des outils informatiques tendrait à disparaître. Des éléments recueillis lors des entretiens qui suivent les observations des pratiques déployées attestent des objectifs assignés par les enseignants à l'usage des TICE. Ils en attendent le développement de l'autonomie des élèves, le renforcement de leur motivation, ils espèrent les confronter à des ressources nouvelles, conforter leurs apprentissages, contribuer au développement de leur esprit critique. Lorsque la salle de classe est équipée d'un vidéoprojecteur ou d'un tableau blanc interactif les professeurs en font désormais un usage systématique devant les élèves. L’apport de ces technologies est déterminant pour la présentation aux élèves de documents vidéo et iconographiques et pour l’accès à des ressources disponibles sur internet. Le vidéoprojecteur est, en effet, un outil d'exposition de documents issus de sites divers (les systèmes En espagnol - 24 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection d'information géographique sont très fréquemment sollicités, tout particulièrement Google earth), qui viennent en complémentarité plus qu'en substitution du manuel en usage dans la classe. Il est utilisé comme support de cours, pour illustrer le discours du professeur, pour proposer des exercices d'application (dont les élèves disposent souvent d'une version papier), ou présenter sous forme graphique (schémas, croquis), un concept géographique ou une argumentation historique. Il est à noter que l'usage du vidéoprojecteur comme celui du TBI s’observe aussi bien en histoire qu’en géographie et s’avère particulièrement pertinent en histoire des arts ou lors d’études de cas en géographie, également lors de l’analyse de séquences de films historiques. Le vidéoprojecteur tend ainsi à remplacer le tableau noir, qui permet de sauvegarder, sous les yeux des élèves, pendant toute la séance, le plan du cours, des éléments de vocabulaire et de définition et facilite la réalisation rapide de croquis ou schémas en réponse aux besoins des élèves. Seuls les professeurs les plus expérimentés dans l’utilisation du TBI savent donner à cet outil le caractère spontané de l’écriture au tableau. L’utilisation du visualiseur se développe aussi dans les établissements qui en sont équipés. Cet outil s’avère d’un maniement tout à la fois simple et intuitif, permettant au professeur d’utiliser sans difficulté sa documentation livresque. Il est peu fréquent en inspection, d'assister à une leçon menée en salle informatique ou au centre de documentation et d'orientation (CDI), ce qui ne veut pas dire que les professeurs d'histoire-géographie n'y conduisent pas leurs élèves. Quand c'est le cas, on observe de bonnes séances de recherches documentaires, notamment en éducation civique, juridique et sociale (ECJS). L’utilisation des TICE en totale autonomie se développe, que ce soit en recherche documentaire ou pour la réalisation d’un dossier. La qualité de l'équipement de l'établissement est donc déterminante pour offrir à tous les élèves un accès égal aux ressources en ligne et aux logiciels qu'ils peuvent être amenés à utiliser. Néanmoins, les observations de pratiques de classe montrent des élèves plus fréquemment spectateurs qu'acteurs de l'utilisation des TICE. Quand ils sont directement impliqués, les séances sont organisées autour de l'activité des élèves, qui, souvent regroupés en binômes, cherchent et croisent des informations, engagés qu'ils sont dans une situation d'apprentissage qui développe l'autonomie et la prise de risque. L'usage des TICE par les élèves eux-mêmes peut, au lycée, dépasser le cadre de la classe. Les espaces numériques de travail (ENT) sont utilisés comme moyen de communiquer avec le professeur qui les alimente d'indications diverses (compléments au cours, références bibliographiques, etc.). La difficulté intrinsèque de mesurer, toutes choses égales par ailleurs, les effets d'une modalité d'apprentissage sur les acquis d'un élève ne permet pas de se prononcer sur les bénéfices cognitifs de l'utilisation des TIC en classe. L'avis recueillis des professeurs utilisateurs est que les TICE affecteraient plus leurs conditions d'enseignement que les modalités d'apprentissage des élèves. Les bénéfices de l'utilisation des TICE en classe seraient plutôt d'ordre comportemental (stimulation de l'appétence à apprendre, encouragement à la prise de décision autonome, satisfaction devant la réalisation d'un travail «propre» qui peut être partagé...), les élèves étant sensibles à l'aspect ludique que revêtent souvent les situations d'apprentissage construites autour de l'utilisation des TIC. Vincent BORELLA, Catherine REGNIER IA-IPR d’histoire géographie En histoire géographie - 25 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection En italien L’enseignement des langues vivantes mobilise les ressources technologiques depuis de nombreuses années. L’arrivée des TICE n’a donc pas bouleversé les pratiques dans les classes d’italien, mais elle les a progressivement orientées vers la culture orale. L’informatique et surtout le réseau internet ont redynamisé l’enseignement de la discipline : comme tous les groupes minoritaires, les professeurs d’italien ont perçu les avantages de la proximité que procure le réseau. Ils ont su exploiter pour leurs élèves l’immédiateté de la communication propre à l’outil et la « fenêtre ouverte » sur l’Italie et sa culture, en temps réel, que représente Internet. Si l’informatisation des tâches administratives a fortement incité les professeurs, y compris les plus réticents, à utiliser les TICE, la mise en activité des élèves par ces mêmes TICE est une des problématiques de la réflexion disciplinaire. Les observations conduites dans les classes de lycée font apparaître un déficit d’équipement lié à la priorité donnée à d’autres disciplines, mais aussi à la gestion des infrastructures. En effet, les professeurs sont amenés très souvent à changer de salle et ces dernières ne sont pas toujours équipées pour l’enseignement des langues vivantes. Le matériel vidéo est très souvent utilisé car l’exploitation de l’extrait filmique est un support courant en classe d’italien. Lorsqu’ils disposent de matériels innovants, les professeurs d’italien essaient de les intégrer dans leurs pratiques. Souvent les TICE deviennent des outils de « remédiation » qui permettent à l’enseignant de transposer, dans un contexte de classe un peu différent, une approche des supports maîtrisée. L’innovation pédagogique, à partir des TICE, est plus fréquente chez les jeunes enseignants. Elle est parfois favorisée par la complexité des supports utilisés : par exemple, un travail sur l’opéra qui exploite à la fois le son, l’image et le texte. Quelques professeurs travaillent dans ce sens et utilisent le Tableau Blanc Interactif. Le réseau est exploité comme un fonds documentaire : les élèves sont incités ponctuellement à y rechercher des informations qui seront présentées en classe. Un travail de comparaison et d’analyse critique est très souvent proposé à cette occasion. Perspectives Les TICE sont souvent présents dans les classes d’italien et intégrés aux pratiques. C’est toutefois à partir des possibilités qu’offre l’outil que les démarches évoluent ; les professeurs d’italien sont donc incités à utiliser les nouvelles technologies pour leur spécificité. Carmelina BOI - IA-IPR d’italien En italien - 26 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection En lettres et histoiregéographie en lycée professionnel Utilisation dans les classes L'utilisation des TIC s'est généralisée avec la Rénovation de la Voie Professionnelle : - - en classe de CAP en raison de la nature de l'évaluation des élèves : l'épreuve d'écriture longue en français encourage la finalisation de la production écrite au moyen du traitement de texte et l'épreuve orale d'histoire-géographie repose sur la constitution d'un dossier documentaire pour lequel l'usage d'Internet est quasi indispensable ; - - en classe de baccalauréat professionnel, la mise en œuvre des nouveaux programmes a favorisé et accéléré l'usage des TIC. Le recours aux TIC est devenu systématique pour la recherche documentaire des élèves dans le cadre des dispositifs codisciplinaires, transdisciplinaires : activités de projet, Histoire des Arts, accompagnement personnalisé, Éducation au Développement Durable. Le lien fort entre le renouvellement des enseignements et des pratiques et l'utilisation des TIC est ainsi clairement démontré. En cours de français, le téléviseur associé à une caméra, le lecteur DVD ou le magnétoscope sont utilisés pour l'apprentissage de l'oral et les activités liées au théâtre avec parfois une production de DVD (séances observées en Bacpro et en BEP). Les enseignants de lettres recourent à des applications plus variées pour des activités de création de diaporamas, blogs, ... Ces pratiques méritent d'être développées. L'utilisation des œuvres filmiques est encouragée dans les formations du Plan Académique. L'usage de l'ordinateur associé à un vidéoprojecteur se développe même si cette pratique demeure marginale. Il en est de même pour le tableau interactif. Utilisation par les enseignants Le renouvellement des problématiques, des démarches et des pratiques en histoire-géographie et en lettres rend obligatoire l'accès à des ressources en ligne de plus en plus nombreuses (la plupart de la documentation officielle étant par ailleurs totalement dématérialisée). Leur utilisation est demandée par les corps d'inspections. La présentation des cours est presque toujours réalisée au moyen de l'informatique. Les TICE sont systématiquement utilisées par l'équipe des formateurs en lettres et en histoiregéographie : l'usage de l'ordinateur portable associé au vidéoprojecteur est régulier, y compris par les stagiaires (ainsi que l'usage des clés USB pour les échanges de données). En lettres-histoire en lycée professionnel - 27 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection Pilotage et accompagnement des enseignants Les PLP Lettres-Histoire-Géographie de l'académie ont à leur disposition deux sites académiques qui les concernent plus directement : Lettres-Histoire-Géographie en Lycée professionnel, (rénové de façon à permettre une utilisation interactive) et ECJS en Lycée professionnel. Ce sont les pages « ressources » qui sont les plus fréquentées. Une liste de diffusion a été mise en place depuis plusieurs années et est utilisée de façon privilégiée pour transmettre les informations aux professeurs (en dehors des visites dans les établissements). Les offres de formation du plan académique ont toutes un volet TIC et ont ainsi encouragé leur développement auprès des enseignants. Conclusion L'usage des TIC progresse, de façon inéluctable en raison du renouvellement des enseignements et aussi de la nécessité d'apporter aux élèves des pratiques motivantes et renouvelées. La mise en œuvre de la réforme de la voie professionnelle avec en particulier les nouveaux programmes de baccalauréat professionnel en trois ans conduit à une accélération de cette évolution. Le développement, réel, des TIC est encore relativement réservé à un usage en « back office », même si leur utilisation au sein de la classe se développe nettement. C'est bien dans le cadre de la classe qu'il convient de concentrer les encouragements et l'accompagnement des pratiques liées aux TICE. La réflexion doit porter notamment sur la nature de la pratique, afin de ne pas limiter l'usage de ces technologies à un simple changement d'outil, et pour aller véritablement vers une pédagogie innovante au service d'un meilleur apprentissage des élèves. Marie-Anne KARM et Patrick PIQUE IEN-EG Lettres-Histoire-Géographie En lettres Fréquence des observations Depuis 2009, l'usage des TICE observé au cours des inspections des professeurs de lettres a quelque peu évolué par rapport aux observations faites pour la période 2007 à 2009. Leur fréquence approche désormais 10% des cours observés. On distinguera cependant le cours de français au collège, du cours en lycée où dans ce dernier cas, les usages demeurent plus rares. Notre propos sépare ce qui peut être observé en classe, de la tenue du cahier de textes numérique qui tient dans une large mesure à l'impulsion donnée dans les établissements. Quels usages se laissent percevoir ? Il demeure difficile de pouvoir parler d'un usage quotidien des TICE principalement pour une raison qui tient à l'accès au matériel souhaité. En effet, si l'utilisation d'une salle informatique reste une démarche spécifique, nécessitant réservation du lieu et anticipation de la séance, la nécessité de devoir déplacer un matériel fragile comme un vidéoprojecteur décourage certains professeurs d'y avoir recours aussi souvent qu'ils le souhaiteraient. La présence d'un ordinateur fixe très simple mais relié à un vidéoprojecteur faciliterait l'utilisation de celui-ci, notamment en évitant au professeur d'avoir à transporter régulièrement un ordinateur portable, lequel est généralement le sien. Certains professeurs de français en collège disposent d'un TBI dans « leur » salle, ce qui ne permet pas forcément à leurs En lettres-histoire en lycée professionnel - 28 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection autres collègues de la discipline d'y avoir accès. Entre celui qui dit « ne plus pouvoir se passer de son TBI », touché qu'il est par un bien étrange phénomène sur lequel il gagnerait à s'interroger, et le professeur qui n'envisage en aucune façon que la projection d'un document avec cet outil puisse faciliter le travail de classe, il semble que s'installe à nouveau une rupture entre des professeurs « experts dans la manipulation technique » et des professeurs sans doute trop éloignés d'usages certes modestes, mais intéressants en termes de plus-value pédagogique. En fait, la situation d'inspection n'est pas la plus propice à l'observation des usages car le matériel, loin d'être toujours entièrement fiable, ajoute à l'anxiété des professeurs tenus de prévoir une solution de rechange, une activité de remplacement, ce qui n'est pas sans engendrer un temps de travail supplémentaire pour eux. Sans doute faudrait-il aussi que les usages s'accompagnent de davantage de réflexion critique chez certains professeurs : est-il indispensable de laisser le TBI allumé pendant toute la durée de la séance alors qu'il ne sert réellement que pendant quelques minutes ? Comment établir une complémentarité utile aux élèves, entre ce qui est projeté par TBI ou vidéoprojecteur, et l'ancien tableau blanc velleda, toujours bel et bien fixé dans la salle, mais qui ne semble plus présenter d'intérêt même en tant que support pour un brouillon ? La disposition de certaines salles mériterait également que les professeurs s'y attardent : est-il raisonnable de projeter un document devant un effectif de trente élèves alors que ceux du fond ne peuvent lire les dernières lignes du texte ? Si TBI et tableau blanc velleda ne peuvent cohabiter l'un à côté de l'autre par manque de place, quelle disposition pourrait être la plus pertinente afin d'éviter aux élèves de se contorsionner pour regarder l'un ou l'autre ? Enfin, l'utilisation des outils telle qu'elle se laisse observer interroge nécessairement sur le sens qui est donné à la mise en activité des élèves. Pour exemple, on observe encore trop de situations où un élève va au TBI pour écrire sa réponse sans que le professeur ne songe à la faire justifier ou à en faire soigner la formulation, voire la calligraphie. L'effet motivant lié à cet objet que les élèves appellent le « crayon magique » (pour le stylet) semble être considéré comme suffisant alors que certaines exigences pédagogiques gagneraient à être plus nettement réaffirmées. En somme, si le déploiement des outils semble inciter les professeurs à les utiliser plus fréquemment, surtout en dehors de la situation d'inspection, il reste que dans certains cas, de mauvaises habitudes semblent déjà se mettre en place et que le retour à quelques questions fondamentales (quels sont les objectifs visés ? Quelle est la plus-value pour les élèves d'avoir à réaliser cette tâche avec telle technologie plutôt qu'avec tel outil plus classique ? Etc.) mériterait d'être mené. Ces quelques remarques ne diminuent en rien l'intérêt et la pertinence d'autres usages observés. Outre l'amélioration des documents et de leur présentation, déjà signalée dans le précédent document des IAIPR de Lettres, les nouveaux outils permettent d'insérer de façon souple un document vidéo ou un enregistrement sonore, de lancer rapidement une recherche sur internet ou de surligner à l'attention de tous un passage dans un texte. Certaines traces écrites aussi sont devenues plus aisées à recopier car elles sont élaborées sous une forme dactylographiée devant la classe. Ces usages laissent apparaître peu de changements au regard de ceux qui ont été évoqués dans le précédent document que l'on peut rappeler : « Les productions que l’on a pu observer en séance ou grâce aux résultats présents dans les classeurs sont les suivantes, cette liste n’étant pas exhaustive : l’utilisation de logiciels de lecture ou d’écriture ; l’exploitation du traitement de texte dans la rédaction d’un texte long (le conte ou la nouvelle au collège par exemple) ; le recours à la messagerie électronique dans une séquence sur le genre épistolaire et la correspondance ; la mise en forme de textes lors de la constitution d’un recueil ou d’un journal (semaine de la presse) ; le maniement du correcteur orthographique ; la présentation d’un document iconographique avec un vidéoprojecteur ; l’élaboration d’une trace écrite collective sur un TBI ». Ces usages sont probants, satisfaisants et directement liés aux contenus de nos programmes. Ils s'affranchissent de toute technicité excessive et peuvent être proposés à des professeurs moins experts en ce domaine. Le cahier de textes numérique Le remplissage de ce document ne manque pas de soulever certaines interrogations, comme si au moment du passage du papier au numérique, certains professeurs semblaient avoir perdu leurs bonnes pratiques concernant la tenue du cahier de textes. Les informations mentionnées En lettres - 29 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection sont parfois très sommaires. Certains professeurs qui réussissaient auparavant à remplir le document papier pendant la séance, n'y parviennent plus du fait que, même avec un ordinateur dans la salle de classe, l'attention et l'énergie mobilisées pour le remplissage ne peuvent absolument pas être équivalents. C'est une démarche particulière que d'avoir à se connecter pour consigner des informations dans le cahier de textes. Qui plus est, la lenteur d'accès dans le cas de certaines applications peut décourager de consigner toutes les informations utiles, et le maniement de certaines fonctionnalités est souvent plus complexe qu'en ayant simplement recours à des stylos différents. A l'inverse, certains professeurs semblent confondre le cahier de textes et leur carnet de bord personnel. La possibilité qui leur est offerte d'insérer des pièces jointes incite certains à alourdir le document global et complexifie fortement la tâche de lecture. L'entretien qui vient après l'observation de la séance peut aider à repréciser les attentes concernant la présentation, l'explicitation des liens entre les séquences ou des objectifs, la pertinence des documents... Il reste que l'outil lui-même doit encore évoluer afin de gagner en souplesse et faciliter des aller-retour plus aisés à l'intérieur de la progression pédagogique, tant pour celui qui remplit le document que pour le lecteur. Augustin GUILLOT, Dominique PIERREL Martine SIMON et Véronique ZAERCHER-KECK IA-IPR de Lettres En mathématiques L'utilisation des outils numériques par les professeurs et les élèves en cours de mathématiques continue à progresser dans les classes. Elle répond à un objectif affirmé dans tous les programmes de lycée. Les compétences acquises dans l'utilisation du tableur sont évaluées au baccalauréat, en série L depuis la session 2000, en série STG depuis 2007, en série ST2S depuis 2009. Dans ces classes, les professeurs proposent régulièrement des séances en salle informatique. Les outils logiciels facilitent notamment le traitement de l'information chiffrée, les calculs statistiques et la pratique de la simulation. Les programmes de lycée ménagent une part importante à l’enseignement de l’algorithmique. Ces programmes sont entrés en vigueur en classe de seconde à la rentrée 2009. De nombreux enseignants se sont investis dans la découverte de logiciels de programmation : Algobox, Python, Scilab. L’utilisation des TICE est plus que jamais une part importante de l’activité mathématique telle qu’elle est préconisée dans les programmes de lycée. Les actions menées autour de la mise en place de la spécialité ISN (Informatique et Sciences du numérique) en terminale S pour la rentrée 2012 montrent également que certains enseignants sont très motivés par une intégration importante de l’informatique dans les programmes d’enseignement comme outil, mais aussi comme objet d’étude. En BTS également, la place de l’informatique augmente avec l’apparition d’épreuves sur ordinateurs dans certaines spécialités. On trouve encore des enseignants rétifs à l’utilisation des TICE, ils deviennent toutefois minoritaires au lycée. L'expérimentation d'une épreuve pratique de mathématiques au baccalauréat S en 2007-2008 a permis à de nombreux enseignants de découvrir l’intérêt En lettres - 30 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection d’épreuves d’un nouveau type, intégrant l’usage de logiciels comme outils d’aide à la conjecture. Cette expérimentation n’a pas abouti à la mise en place d’une épreuve au baccalauréat et de nombreux enseignants en expriment le regret. La généralisation progressive de l’utilisation de l’environnement numérique de travail PLACE dans l’académie et la généralisation de vidéoprojecteurs ou de tableaux interactifs amènent aussi de plus en plus de professeurs à se familiariser avec l’environnement numérique et à en découvrir les potentialités pédagogiques. 1. Les usages observés Utilisation en classe De plus en plus de salles sont équipées de vidéoprojecteurs ou de tableaux interactifs. Dans leur grande majorité, les professeurs qui bénéficient de cet équipement l’utilisent volontiers. Le vidéoprojecteur, en effet, leur permet d’enrichir leur manière d’enseigner sans la remettre en cause fondamentalement : le professeur friand de situations problèmes exploitera un logiciel de simulation pour susciter l’émergence de conjectures, le professeur attaché à une pratique plus transmissive exploitera un diaporama pour présenter son cours. La plupart du temps, le vidéoprojecteur et l’ordinateur connecté sont maniés par le professeur. Il est assez rare de voir un élève « passer au clavier », alors que cette pratique est courante pour un rétroprojecteur. Lorsque la classe est équipée d’un tableau interactif, en revanche, celui-ci est partagé entre les enseignants et les élèves. Monsieur L. demande aux élèves de chercher les limites d’une fonction rationnelle aux bornes de son ensemble de définition, à partir d’une étude à la calculatrice. La représentation graphique est également affichée sur le tableau interactif. Il s’agit ensuite de démontrer les résultats conjecturés. Les élèves travaillent quelques minutes en autonomie, puis le professeur anime la synthèse. La notion d’asymptote oblique est progressivement dégagée grâce à l’utilisation du logiciel GeoGebra sur le tableau interactif. L’activité proposée sur Geospace a permis de clarifier la représentation des courbes de niveaux grâce à des animations bien choisies. Utilisation en salle d'informatique Les salles informatiques sont utilisées par une grande majorité d’enseignants. Les professeurs déclarant ne jamais y conduire de classes sont très rares. De plus en plus de salles sont équipées de vidéoprojecteurs ou de tableaux interactifs. Un effet de ce progrès est une fréquentation moins systématique des salles informatiques. Auparavant, si un professeur souhaitait montrer quelque chose à l’aide d’un logiciel, il n’avait pas d’autre choix que de programmer une séance en salle informatique. Il en résultait une organisation coûteuse en temps (une heure pour une présentation qui ne demande que quelques minutes au vidéoprojecteur). La séance a lieu en salle informatique. Les élèves effectuent une activité sous la conduite du professeur. Il s'agit de l'étude de l'évolution d'un loyer, dans le cadre du chapitre sur les suites. Les élèves doivent comparer deux contrats, l'un reposant sur une suite arithmétique, l'autre sur une suite géométrique. La deuxième partie de l'activité se déroule sur tableur ; les élèves se rendent sur les postes. Le professeur circule et apporte des aides individualisées. 2. Les outils utilisés Les logiciels de géométrie Les logiciels de géométrie permettent une approche dynamique de la construction de figures. Dans le cas de la géométrie dans l'espace en particulier, ils sont une source de visualisation et, à ce titre, contribuent à l'apprentissage des notions enseignées. Le logiciel GeoGebra acquiert En mathématiques - sciences-physiques en lycée professionnel - 31 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection progressivement une renommée de « couteau suisse » informatique du professeur de lycée : il est utilisé pour la géométrie plane « traditionnelle », la géométrie analytique, voire le calcul formel. De nombreux enseignants demandent aux élèves de le télécharger pour en disposer lors de travaux à la maison. Le tableur Le tableur permet aux élèves, dans le domaine de la statistique, de gérer des données de grande taille, de les représenter sous forme de courbes ou de diagrammes, et en probabilités de faire des simulations. Il est également volontiers employé par les professeurs en analyse, en particulier pour l’étude des suites numériques. Les logiciels de programmation La mise en place depuis la rentrée 2009, d'activités algorithmiques dans toutes les classes de lycée a provoqué l'utilisation de logiciels de programmation adaptés. Lors de l’introduction de l’algorithmique, plusieurs logiciels étaient soumis au choix des enseignants : Scratch, LARP, Algobox, Scilab, Python, Visual Basic… (Sans évoquer les possibilités offertes par les calculatrices programmables). Le logiciel Algobox a remporté une adhésion quasiment unanime au niveau de la classe de seconde. Certains professeurs préfèrent ensuite (en première S) privilégier un logiciel plus performant et plus compliqué, souvent Python. L’environnement numérique de travail L’implantation de PLACE dans tous les lycées a permis à des enseignants de développer de nouvelles utilisations des TICE avec leurs élèves : cahier de textes, partage de documents, restitution de devoirs, groupes de travail, forum, chat… Ces pratiques sont encore marginales, mais elles se développent. L’ENT est également utilisé dans le cadre des enseignements d’exploration en classe de seconde. En début d'heure monsieur D. vidéo-projette un document déposé sur l'espace numérique de travail Place du lycée. Il présente l'enjeu de la séance : la découverte d'un nouvel outil statistique, la moyenne mobile, ainsi que quelques exemples de son utilisation (réchauffement de la planète, montée des océans). Les élèves passent ensuite sur ordinateur. Ils doivent aller chercher des documents sur l'espace numérique de travail puis exécuter le travail proprement dit : la construction de la moyenne mobile dans un contexte économique, l'étude de la parité du dollar de l'euro. Ils travaillent en autonomie sur tableur. Le professeur circule et se rend disponible. Philippe ALESSANDRONI, Philippe FEVOTTE, Pol LE GALL, Eric PAGOTTO IA-IPR de mathématiques En mathématiques - sciences-physiques en lycée professionnel - 32 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection En mathématique sciences-physiques en lycée professionnel Avec la rénovation de la voie professionnelle, mise en place à la rentrée 2009, l’usage pédagogique des TIC est réaffirmé en fléchant des activités sur l’ensemble des notions disciplinaires. En mathématiques et sciences physiques, les apprentissages, individuels et collectifs, sollicitent naturellement le recours aux ressources numériques, qu'il s'agisse de logiciels, de tableurs ou de recherches documentaires. La formation des élèves et l’intérêt pédagogique des TIC La formation des élèves fait une part importante à l’utilisation d’outils informatiques comme les calculatrices programmables et les logiciels (tableur, grapheur, logiciel de géométrie dynamique et d’Ex.A.O.), permettant ainsi de faire acquérir des capacités liées à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication. L’enseignement des mathématiques et sciences physiques permet de faire utiliser les T.I.C. afin d’expérimenter, de conjecturer ou d’émettre des hypothèses, de vérifier des résultats. Les équipements L’équipement en matériel informatique est en évolution constante dans les établissements (TBI, vidéoprojecteur, ordinateurs dans chaque salle,…) mais reste dans certains endroits encore insuffisant. Les établissements font souvent le choix d’une répartition des postes informatiques en les dédiant davantage aux disciplines professionnelles qu’aux disciplines d’enseignement général. Depuis l’année 2007, nous observons un engagement des équipes vers une pratique plus régulière de l’usage informatique, en utilisant l’équipement d’une salle dédiée de six postes informatiques complets (ordinateur, interface, capteurs) sur l’ensemble des lycées dispensant une formation industrielle. Cependant, les équipes font maintenant remonter les besoins en maintenance et remplacement de ces postes ExAO. De plus, depuis la rentrée 2009, les effectifs des classes augmentent : les installations actuelles ne permettent plus de travailler sur poste individuel et nécessitent une nouvelle organisation pédagogique en classe encore non stabilisée. Dès lors, la capacité d’accueil et l’équipement des salles ne sont plus adaptés actuellement à cette nouvelle situation. Les formes actuelles d’équipements informatiques sont souvent globalement à repenser d’autant que l’accès à une salle informatique est difficile à gérer pédagogiquement et techniquement. Dans la plupart des établissements, l’installation d’une salle informatique commune à l’ensemble des disciplines est effective. Bien que ce type d’investissement constitue un progrès notable, on peut regretter la lourdeur de la gestion du planning de cette salle, freinant l’intégration des TIC dans la classe. Une utilisation régulière, « spontanée » et interactive des TIC impliquerait la mise à disposition dans chaque salle d’un ou plusieurs postes En mathématiques - sciences-physiques en lycée professionnel - 33 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection informatiques, ce qui n’est pas encore le cas puisque les enseignants doivent réserver à l’avance une salle pour pouvoir programmer une séance avec support TIC. Les séances dispensées en classe entière ne permettent pas toujours de placer les élèves dans les meilleures conditions de réussite lorsque les postes informatiques font défaut. La dotation de 2007 en postes et supports ExAO prévoyait l’équipement d’une salle dédiée de six postes complets. Actuellement, cette dotation permet au mieux l’utilisation d’un poste pour trois élèves, au pire pour cinq. Ce qui ne favorise pas une appropriation et une utilisation régulière de ces outils au sein de la classe. Au-delà des problèmes de moyen, le niveau d’équipement des établissements est souvent lié au niveau d’implication tant des enseignants que des chefs d’établissements. Etat des lieux Cet état des lieux est réalisé à partir des observations de classe durant les deux années scolaires qui se sont écoulées. Plus de la moitié des observations de classe se déroulent avec usage par les élèves des TIC. Les usages se répartissent comme suit : - vidéoprojecteur : 36% - calculatrice graphique et émulateur (ou émulateur en projet) : 10,5% ; - ExAO en salle spécialisée : 11% ; - TBI : 17,5 % ; - salle banalisée avec postes informatiques : 7,5 % ; - classe mobile : 3%. La généralisation de l’ENT PLACE facilite la gestion des absences et l’utilisation du cahier de textes numérique. Les enseignants en sont satisfaits. Nous commençons à observer des usages en vue du travail avec leurs élèves, notamment dans le cadre du travail personnel. Nous avons pu constater également une forte augmentation d’installations de vidéoprojecteurs reliés à un ordinateur fixe, ainsi qu’une demande croissante depuis trois ans d’équipement en Tableau Blanc Interactif. L’outil apparaît aux enseignants comme un véritable facilitateur de la manipulation de matériel de construction de figures ou de schémas, ainsi que d’utilisation du tableur. Choix des équipements par les enseignants Suivant le niveau d’appropriation du matériel en fonction des équipes, nous observons dans les établissements des projets d’équipement divers : à défaut de salle facilement accessible, les enseignants se tournent vers la solution d’achat groupé de calculatrices graphiques avec une table de vidéoprojection ou logiciel de simulation. Face aux difficultés rencontrées par les enseignants lors de la réservation d’une salle multimédia commune, certains proposent des investissements de type « classes mobiles » pour introduire l’outil informatique dans la classe. Lorsqu’ils sont utilisés par les élèves, ceux-ci y trouvent intérêt et motivation. On commence à observer ces pratiques qui vont tendre à se généraliser. Les enseignants utilisent parallèlement pour animer ces séances un tableau blanc numérique interactif. Usages en classe L’utilisation d’un tableur, d’un grapheur, d’un logiciel de géométrie dynamique et d’une calculatrice graphique facilite l’apprentissage des concepts et la résolution des problèmes. Elle favorise les débats, facilite l’émission d’une conjecture et le contrôle de sa vraisemblance. Leur utilisation par les élèves est un volet important de leur formation. Dans ce contexte, l’enseignement des mathématiques et des sciences physiques contribue à la validation du Brevet Informatique et Internet (B2I). En mathématiques - sciences-physiques en lycée professionnel - 34 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection L’intégration pédagogique des TIC est en nette évolution, accompagnée par une réflexion sur la plus-value qu’elles peuvent apporter dans l’acquisition des compétences visées en mathématiques et sciences physiques. Son caractère obligatoire dans la formation des élèves y contribue. Les nouvelles modalités de certification ont accéléré son développement en classe. Proposer des activités utilisant les TIC pour simuler, expérimenter, émettre une conjecture ou vérifier la vraisemblance d'une conjecture émise est encore un des objectifs majeurs pour les années suivantes. Les supports des leçons sont très majoritairement des documents soignés réalisés à l’aide de traitement de texte. En inspection, nous rencontrons de plus en plus de situations d’apprentissage mettant en œuvre l’utilisation du vidéoprojecteur ainsi que le tableau blanc interactif. Les enseignants ont également recours aux logiciels de géométrie dynamique, ainsi qu’au tableur-grapheur pour animer la séance de façon efficace. La mise en place de situations d’apprentissage faisant appel à l’investigation, impulsée par les nouveaux programmes, est de plus en plus fréquemment observée en classe. Pour présenter la situation déclenchante nécessaire à l’apprentissage d’un nouveau concept, les enseignants utilisent souvent une vidéo ayant pour support une activité professionnelle ou issue de la vie courante. La pratique de l’Expérimentation Assistée par Ordinateur s’est réellement développée depuis la mise en place des nouvelles modalités de certification depuis 2007. Les enseignants se sont bien approprié l’outil. Supports Les logiciels utilisés par les élèves sont divers : tableur, Graphmatica, Mathenpoche, Geoplan, Google sketchup, etc. Ils utilisent aussi des logiciels libres du type : Geonext, GeoGebra, Graphmatica, Sine Qua Non, DMaths et Dsciences. Ceux-ci facilitent la réalisation de figures en géométrie ou la construction de schémas. Les tableurs trouvent d’ailleurs toute leur utilité dans de nombreux chapitres de mathématiques tels que l’étude de séries statistiques, les probabilités, les suites de nombres…ou encore dans l’exploitation des résultats d’une expérimentation en sciences physiques. Les élèves utilisent fréquemment Mathenpoche lors de séances de remédiation ou d’exercices réalisés en autonomie. Perspectives d’évolution L’utilisation quotidienne des TICE en lycée professionnel a modifié profondément la relation de l’élève à sa formation. Celui-ci, lorsqu’il manquait parfois d’appétence pour les matières scientifiques, a retrouvé motivation et intérêt pour les mathématiques et les sciences physiques. Avec la mise en place des nouveaux programmes, les professeurs citent la plus-value de l’utilisation des TIC : aider les élèves en difficulté, accroître la motivation à apprendre, apprendre aux élèves à devenir autonomes. Outre la question de la maintenance des équipements mis en place en 2007-2008, se pose encore la question de la mise à disposition de postes informatiques individuels en nombre suffisant pour assurer à TOUS les élèves les conditions de la réussite. Christine FERRARI et Laurence MARCUCCI IEN-EG de mathématiques – Sciences Physiques En mathématiques - sciences-physiques en lycée professionnel - 35 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection En philosophie L'usage des TICE en philosophie est encore très limité. C'est pour partie un problème de génération. A) Sur 280 inspections effectuées personnellement j'ai constaté 10 cas d'usage pendant un cours. Les conclusions qu'on peut en tirer ne sont pas substantiellement différentes de celles tirées dans mon précédent rapport. On peut toujours très utilement distinguer deux types d'usage. 1° Un usage assez efficace mais en quelque sorte latéral soit de présentation de documents soit de visualisation de plans de cours ou de tableaux synthétiques. D'une part en effet un cours d'esthétique peut s'appuyer très utilement sur la projection de reproductions d'œuvre d'art ; (j'ai vu tout un cours consacré à une analyse assez fine des œuvres d'un peintre contemporain Pignon-Ernest ; confrontation entre des tableaux et des esquisses ou encore avec d'œuvres d'autres peintres). On peut imaginer des projections similaires concernant des expérimentations ou des modèles théoriques pour un cours sur la science (j'ai vu seulement des schématisations concernant des expériences en psychologie de la perception – des illusions d'optique en particulier - ou en approche cognitiviste des états de conscience ou de connaissance). D'autre part n'importe quel cours peut être utilement accompagné d'un plan vidéoprojeté, d'une présentation des titres des parties ou sous-parties du cours ainsi que par moment - mais pas constamment - par la présentation du texte de telle ou telle citation significative. (Je l'ai vu assez bien fait par une stagiaire de qualité d'emblée très douée pédagogiquement). On peut penser encore à la schématisation d'une idée, d'un raisonnement, d'une analyse ou d'une synthèse grâce à quoi un professeur peut trouver un moyen de visualisation d'idées souvent abstraites facilitant leur compréhension et leur mémorisation ; les professeurs le font encore généralement à la main au tableau et souvent fort bien, ils pourraient le faire avec un vidéoprojecteur. 2° Un usage à mon avis très discutable en ceci qu'il devient central et en quelque sorte continu : le diaporama qui assure la continuité de tout le cours, qui synthétise toutes les idées et qui scande toute la progression de l'enseignement. Toutes les pratiques de ce genre dont j'ai été le témoin ont viré plus ou moins au désastre. Je soulignerai ici quatre défauts qui à la vérité se recoupent partiellement. a) On peut craindre ici le remplacement d'un effort de méditation en train de se déployer peu à peu et toujours exposé à des rebondissements non prévisibles en fonction de la réaction des élèves (en quoi consiste un véritable cours de philosophie qui transmet moins des connaissances qu'une disposition spécifique à produire une interrogation et à inventer des renversements de perspective) par l'expérience d'une normalisation externe de la réflexion sous forme d'imposition d'un cadrage programmé et figé de la pensée. Le déroulement par étapes visuels d'un parcours philosophique complètement préétabli correspond à un cours généralement assez moyen réduisant considérablement pour l'élève la liberté de réaction critique. b) La présentation par PowerPoint permet de sélectionner et de présenter les points essentiels à retenir d'une communication. Mais un professeur, de philosophie n'a pas pour tâche En philosophie - 36 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection fondamentale et encore moins exclusive de transmettre des informations, il doit apprendre aux élèves à s'interroger et souvent à déconstruire les assertions de l'opinion commune. En conséquence de quoi, le PowerPoint, utilisé maladroitement fausse, - par sa forme l'enseignement de la philosophie en faisant croire que cette discipline a pour but de fournir une liste de réponses toutes faites alors qu'il s'agit en fait de prédisposer l'esprit des élèves par élaborer par eux-mêmes des questions et à assumer parfois comme très fécond des moments de non-réponse. c) Le PowerPoint continu permet souvent de densifier abusivement le nombre d'indications données ; comme il n'y a plus de limitation par la lenteur d'assimilation des questions et des idées par les élèves … on va souvent vers le cours trop dense et trop instantané en informations trop diverses ... bref un cours inassimilable. Je reste persuadé que la professeur a toujours raison de limiter le plus possible le nombre de perspectives à prendre en compte et surtout a tout intérêt à reprendre plusieurs fois la formulation d'une pensée pour faciliter son assimilation progressive et pour bien montrer que le travail de la pensée se trouve précisément dans la pensée qui se cherche : la philosophie est plus dans le travail de production d'une idée que dans l'idée elle-même. d) Enfin les images projetées ont le pouvoir de capter l'attention sur tel ou tel aspect des choses présentées. Mais ce pouvoir heureux peut avoir un côté pervers voire dangereux pour toute entreprise d'initiation à la philosophie. L'esprit fasciné par l'image (tout comme on peut l'être par de belles formules de rhétorique) risque fort d'avoir son attention polarisée au point de n'avoir comme souci que celui de mémoriser le plus possible d'indications données par l'image afin ne pas perdre une miette de l'information délivrée ... alors qu'on demande à l'apprenti philosophe de savoir se distancier de toute information. Que la verbalisation - dans le discours proféré du professeur ou dans la prise de notes qui conduit souvent à une reverbalisation par l'élève lui-même - soit le véhicule ou plutôt le vecteur privilégié de la réflexion philosophique, ce n'est pas un hasard ; la prise en charge discursive de tout réel évoqué permet une mise à distance et une possibilité d'investigation critique (entendre par là investigation appréciative et discriminante) qui ne peuvent se produire en aucun cas ailleurs ; il faut donc qu'il y ait des moments sans images ou avec quelques images qui n'ont qu'une fonction d'accompagnement, faute de quoi l'exercice de réflexion est rendu à la base impossible. Le mot logos signifie à la fois discours et raison, c'est structurel pour toute pratique philosophique. B) En dehors des cours, en revanche, certains collègues usent d'internet dans leurs relations avec les élèves. Je mentionnerai ici au moins 2 autres collègues qui étaient d'ailleurs parfaitement capables d'user d'un vidéoprojecteur pendant leur cours, mais qui ont préféré délibérément s'affranchir d'une telle mobilisation et qui ont opté en revanche pour ce type très particulier de pratique. Là encore il y a deux types d'usage. 1° Un usage très efficace : la transmission d'informations concernant l'organisation du travail ou le travail lui-même (des textes pour un sujet ou encore des corrigés intégralement ou très largement rédigés). Mais il faut faire attention à ne pas bombarder les élèves avec une documentation trop fournie qui soulage la conscience du professeur mais qui rend impossible toute assimilation par l'élève … et qui décourage de surcroît toute tentative de pensée personnelle. 2° Un usage très intéressant et probablement fécond pédagogiquement mais qui est pratiquement problématique : la création d'un espace de discussion dirigée (avec l'espace d'échanges dans PLACE). Le professeur créateur et administrateur du groupe qui correspond à l'une de ses classes peut répondre aux questions individuelles des élèves concernant le cours ou bien un exercice de dissertation ou d'explication de textes ; et cette réponse dans un espace commun peut être utile à tous. Ce genre d'espace échappe à la critique pleinement justifié du «forum libre» (où le règne En philosophie - 37 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection de l'opinion est encouragé voire consacré au détriment de la réflexion) et constitue une sorte de «forum guidé» où intervient à chaque échange la parole rectrice du professeur ayant pour fonction d'orienter ou de stimuler la réflexion. Mais je n'ai constaté le fonctionnement de ce genre d'espace de discussion qu'avec des classes de faible effectif et dans des lycées de taille démographique réduite. C'est tout au moins mon expérience actuelle sur la base des professeurs que j'ai inspectés ; mon jugement sera donc peut-être modifié à terme. On peut comprendre qu'une telle pratique ne se déploie pas considérablement. En effet, d'une part, l'affaissement de la culture générale et les difficultés à rédiger se sont amplifiés à un point tel (cf. rapport Descoings ; affaissement que je constate non sur le mode de la déploration inefficace mais sur le mode de la combativité réaliste) qu'on peut vraiment se demander si un professeur consciencieux pourrait faire face à la demande des élèves si elle se déployait complètement ; en particulier, les élèves étant de moins en moins habitués à faire des dissertations avant la classe terminale tout le travail de formation repose uniquement sur les épaules du professeur de philosophie qui doit faire en un an pour tous ce que l'on faisait en trois ans pour un public sélectionné. Et d'autre part en philosophie le professeur débutant (et même un professeur confirmé de plus en plus conscient des limites de son savoir) ne sait que très peu de choses par rapport au programme qu'il a à enseigner ; il doit donc défricher constamment des domaines entiers de connaissance et surtout des formes entières d'interrogation qu'il ne connaissait pas du tout auparavant avant de produire pour luimême autant que pour les élèves un espace original d'intelligibilité. L'indispensable invention des médiations pédagogiques efficaces ne peut venir qu'après et même si elle doit absolument prendre beaucoup de temps (au moins le tiers du temps de préparation d'un cours), elle ne peut mobiliser la totalité du temps disponible de l'enseignant. En d'autres termes un professeur qui ne ferait plus aucune lecture philosophique nouvelle a toutes les chances de ne pas être un bon professeur. Une discipline technique (pas uniquement scientifique au demeurant ; par exemple les langues vivantes) requiert certes une fois acquise un entretien, mais elle peut être considérée comme structurellement acquise de façon définitive à un moment donné : on peut dès lors se consacrer entièrement à la médiation pédagogique... Pas en philosophie ; sans une revitalisation et une croissance permanentes du contenu, la pédagogie s'assèche : comment voulez-vous former quelqu'un à la curiosité si vous ne l'êtes plus activement vous-même ? Cette exigence spécifique d'auto formation permanente là prend un temps considérable. Donc problème très important de disponibilité pour l'animation d'un espace de discussion. Disons pour être réaliste, que si de tels espaces étaient un jour développés, il ne pourrait avoir pour objet que des tâches très délimitées de conseils ponctuels pour tel ou tel devoir ou exercice à faire pour les élèves. C) Je veux faire maintenant deux remarques sur des problèmes particuliers. 1° L'usage d'internet chez les élèves a malheureusement un effet pervers en ce qui concerne la pratique de la dissertation au point que certains collègues répugnent à donner des travaux à faire à la maison et font donc tout faire sur table en classe (ce qui pose – entre autres - un problème de temps...) ; ( on ne peut sans doute pas - à mon avis - abandonner tout travail à la maison) .Cette technique moderne qui rend par ailleurs des services considérables y compris aux intellectuels, facilite de façon désastreuse la procédure du copier/coller dont usaient les élèves auparavant ; la tentation devient maintenant presque irrésistible. Il faut en philosophie comme en toute matière authentiquement dissertative se lancer – solitaire - dans un travail d'écriture qui seul rend possible l'avènement des idées. C'est dans ce travail et uniquement en lui que se produit l'aventure d'une réflexion personnelle et d'une innovation intellectuelle (même si elle est élémentaire) .Ici il ne faut surtout pas chercher si peu que ce soit à correspondre à un état d'esprit collectif dominant ou même à se définir par rapport à lui ! Le philosophe s'est toujours retiré pour réfléchir ; il doit – semble-t-il – de nos jours s'éloigner à un moment d'internet comme univers de la communication dense et rapide En philosophie - 38 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection s'il veut commencer à penser par lui-même (sauf l'usage du traitement de texte si c'est ainsi qu'il a l'habitude d'écrire). Faire l'expérience de l'écriture réflexive c'est faire l'expérience d'une activité qui s'auto-norme et qui ne correspond en rien aux exercices codifiés ordinaires et donc à telle ou telle interactivité réglée. On peut noter une stratégie d'évitement de ce problème : la dissertation associée à un corpus rigide de deux ou trois textes mis à la disposition des élèves par le professeur. Bien sûr, il s'agit d'une modalité particulière et déformante pour cet exercice, mais si les élèves sont contraints de ne pouvoir utiliser comme référence que l'un ou l'autre (ou la totalité) des textes sélectionnées et bien sûr aucun autre, cela rend impossible l'utilisation de corrigés tout faits. Si l'on veut à tout prix une interactivité réglée, on peut imaginer tel ou tel type d'exercice. Peutêtre faudrait-il par exemple pratiquer des ateliers d'écriture sur des questions philosophiques très simples ? Mais la rivalité et la rapidité inhérentes à un tel jeu ne tuerontelles pas l'authentique originalité et l'exigence d'une lente maturation ? Alors... atelier d'écriture à production différée dans le temps et à « publication » limitée aux seules contributions gratifiantes pour leurs auteurs et instructives pour le groupe d'échanges… et donc passant par la médiation du professeur- sélectionneur et lui-même éventuel contributeur ?... Pour le moment je ne vois vraiment aucune solution internet indiscutable. Cependant les petits groupes de l'accompagnement personnalisé permettront peut-être de le faire sur place… sans forcément user d'internet. J'indique simplement que la philosophie et les matières dissertatives rencontrent une difficulté spécifique que ne rencontrent pas les matières techniques aussi dignes qu'elles au demeurant. 2° En ce qui concerne la lecture détaillée d'un texte en classe, opération qui peut prendre facilement une heure, je reste – pour l'heure - très réservé en ce qui concerne l'usage d'un vidéoprojecteur, même si le professeur peut surligner ou faire des adjonctions. Il me semble indispensable que les élèves puissent travailler avec leur propre texte sous les yeux (sous forme de photocopie généralement). Un texte se travaille bien, le crayon à la main pour soi-même faire des découpes (recherche de l'établissement d'un plan) pour souligner (repérage des termes clés) pour flécher (mise en rapport de certains termes) etc...Et il faut en plus pouvoir conserver ce texte ainsi travaillé. Il faudrait que tous les élèves disposent pour leur usage personnel, y compris chez eux, d'un appareil où l'on peut afficher un texte, travailler dessus et conserver toutes les traces. Ces appareils existent, mais mes exigences d'usage et de possession ne me semblent pas actuellement compatibles avec une quelconque réalisation pratique. D) Autres usages Il y a enfin bien sûr possibilité d'échanger entre collègues et aussi éventuellement avec l'inspecteur. On y évoque surtout des problèmes professionnels mais on peut y échanger des informations bibliographiques ou des documents pour les cours. Pour l'expérimentation de l'enseignement de la philosophie avant la classe terminale, nous échangeons entre collègues et entre expérimentateurs par une liste de correspondance internet avec «répondre à tous». L'académie dispose d'un site philosophie fort bien tenu qui en matière d'informations bibliographiques et de livres disponibles en ligne est l'un des plus complets de France. J'ai en outre créé l'an passé sur ce site avec la collaboration - très momentanée - d'une collègue compétente et disponible, un tout début de lieu de stockage d'informations vidéo d'accompagnement concernant a) la pensée de certains auteurs b) des documents pédagogiques (histoire des sciences en particulier....mais je vise une extension vers l'histoire de l'art). Le plus souvent le stockage est tout à fait indirect et se contente de mentionner des «lien» qui peuvent être exploitées en classe directement. Sans doute faudra-t-il organiser un travail de regroupement des documentations afin de mutualiser ou de repérer certaines ressources En philosophie - 39 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection disponibles. Tout dépendra largement ici de la bonne volonté des collègues. La réalisation de cette vidéothèque spéciale à usage exclusivement partiel et latéral est pour le moment très réduite. Dominique TYVAERT IA-IPR de philosophie En sciences physiques et chimiques fondamentales et appliquées Depuis plus de vingt ans, l’outil informatique est utilisé par les enseignants de sciences physiques aussi bien dans le domaine de la bureautique, que celui de la P.A.O. (présentation assistée par ordinateur). C’est surtout l’EXAO (Expérimentation assistée par ordinateur) qui a contribué à l’équipement des laboratoires et salles de travaux pratiques de sciences physiques en matériel informatique. Dans le cadre de la formation continue, les actions proposées intègrent chaque fois que cela se justifie, les apports des TICE. Utilisation des outils informatiques dans les domaines de la communication. Communication à destination des élèves La totalité des enseignants inspectés utilisent un traitement de texte pour produire des documents pédagogiques de grande qualité. Dans plus de 90 % des classes, nous avons observé l’utilisation de présentations assistées par ordinateur. Même si toutes les séquences pédagogiques ne se prêtent pas à l’utilisation de ces présentations, c’est un domaine dans lequel des progrès considérables ont été réalisés. Cependant l’acquisition du matériel nécessaire par l’établissement est un préalable. De plus en plus fréquemment, les enseignants créent des sites à destination de leurs élèves. Certains sont hébergés par le site du lycée. Les autres utilisent les espaces proposés par les fournisseurs d’accès privés. Un nombre croissant de professeurs utilisent les outils de communication et de partage mis à disposition à travers les E.N.T. des établissements. Ils utilisent les fonctionnalités de l’ENT PLACE avec leurs élèves. Communication inter-enseignante Les listes de diffusion mises en place au niveau national ou académique (telle que la liste de diffusion académique des responsables de laboratoire) sont régulièrement fréquentées. L’utilisation de la messagerie électronique pour la communication des enseignants entre eux ou entre les enseignants et le corps d’inspection est devenue usuelle. Le site disciplinaire académique consacré aux sciences physiques est très riche et très consulté, ce qui en fait un outil de communication et d’échange efficace. En philosophie - 40 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection Activités pédagogiques utilisant l’outil informatique En lycée général. L’introduction de l'usage des TICE dans les programmes et la présence de sujets comportant des acquisitions de données ou l’utilisation d’un tableur dans l’évaluation des capacités expérimentales en terminale S a poussé les enseignants vers une utilisation systématique des TICE à tous les niveaux de leur enseignement. De plus, au cours des dix dernières années, les plans EXAO tripartite (Etablissement, Rectorat, Région) avaient permis l’acquisition d’interfaces, mais il conviendrait maintenant de renouveler les interfaces dans de nombreux établissements en raison de l’évolution des ordinateurs (disparition du port « série » au profit du port « usb »). La poursuite des actions de renouvellement des ordinateurs par le Conseil Régional (« plan 70/30 ») est indispensable pour permettre le remplacement des machines obsolètes et le développement de l’usage des webcams et de la vidéo. Dans les filières technologiques À chaque fois que les programmes l'exigent, l'outil informatique est utilisé par les enseignants sans difficulté particulière. Ces derniers ont un bagage parfois très conséquent dans les domaines de l’informatique. Exemples d’usages en lycée Le vidéoprojecteur remplace le téléviseur et permet de projeter l'écran de l'ordinateur ; on peut ainsi montrer : - des vidéogrammes et des DVD qu'on pourra mettre en « pause » pour légender certaines images sur le tableau blanc ou en utilisant le T.B.I. ; - des animations venant de l’Internet ou de logiciels ; - des documents distribués aux élèves pour les commenter ou en faire la correction ; - des gestes techniques comme ceux pratiqués lors des manipulations de chimie ; - des manipulations ou expériences réalisées sur la paillasse du professeur et visualisées grâce à une webcam ; - des travaux d'élèves ; - des photographies, des pages du manuel ; - des tracés, courbes et autres graphiques qui se construisent en temps réel à partir de l'EXAO... Les ordinateurs sont utilisés par exemple pour : - faire des recherches sur le web ; - utiliser des didacticiels ; - utiliser l'EXAO ; - utiliser des logiciels de simulation ; - utiliser des logiciels pour le traitement et la modélisation de données expérimentales et imprimer les résultats de l’exploitation des données ; - utiliser des bases de données puis traiter les valeurs extraites ; - utiliser des logiciels pour visualiser des modèles moléculaires en 3D en chimie ; - réaliser des comptes rendus après expérimentation ; En sciences physiques et chimiques fondamentales et appliquées - 41 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection - traiter des images (schématisation du réel, légendes…) ; - consulter des fiches d’aide méthodologique et des fiches techniques ; - mutualiser des productions, permettre un travail collaboratif entre groupes d’élèves (par exemple lors d’une démarche d’investigation ou dans le cadre d’un travail par projets : TPE, MPS…) - gérer des cahiers de suivi ou des carnets de bord (TPE, accompagnement personnalisé, enseignements d’exploration) (élèves et professeurs) ; - s’auto-évaluer, suivre ses résultats (élèves) ; - communiquer avec les membres de la communauté éducative. Les appareils photographiques numériques sont utilisés : - dans le cadre des nouveaux programmes de physique- chimie des classes de premières S ou STL ; - pour photographier des expériences et pour utiliser les images obtenues dans les documents supports de présentation écrite ou orale des résultats d’une démarche expérimentale (par exemple, dans le cadre des enseignements d’exploration ou des TPE). Les progrès attendus De façon générale, l’utilisation du vidéoprojecteur est devenue usuelle, même si des efforts restent à faire au niveau des filières technologiques. Il n’en est pas de même pour les « tableaux blancs interactifs » (T.B.I.) dont l’usage commence à se répandre. Les retards constatés dans certains établissements sont principalement liés : - à des équipements parfois insuffisants ou vieillissants ; à des salles informatiques éloignées des salles de sciences, ce qui ne permet pas de combiner travail expérimental et utilisation de l’outil informatique, - à l’impossibilité de se connecter au réseau de l’établissement depuis la salle de sciences physiques afin, par exemple, d’effectuer des recherches documentaires sur internet. Marguerite OUVRARD, Marie-Alice TROSSAT, Thierry LEVEQUE IA-IPR de Sciences Physiques En sciences physiques et chimiques fondamentales et appliquées - 42 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection En sciences biologiques et sciences sociales appliquées en lycée professionnel Les enseignants du secteur des sciences biologiques et sciences sociales appliquées, P.L.P. B.S.E. (biotechnologies santé environnement), PLP S.T.M.S. (sciences et techniques médicosociales) et PLP Coiffure et Esthétique cosmétique ou Prothèse dentaire, utilisent majoritairement l’outil informatique, logiciels de bureautique, pour l’élaboration des séquences pédagogiques, des supports d’activités à destination des élèves et pour la construction des traces écrites remises aux élèves. Depuis la parution de l’arrêté du 12 mai 2010, définissant les dix compétences à acquérir par les professeurs pour l’exercice de leur métier, la place des TICE a été affirmée dans les équipes pédagogiques et ainsi la compétence 8 « maitriser les technologies de l’information et de la communication » est prise en compte lors de l’entretien d’inspection. En ce qui concerne l’utilisation des techniques informatiques lors des séances d’apprentissage son utilisation s’élève donc maintenant à plus de 75% dans la voie initiale sous statut scolaire. On s’aperçoit que les enseignants intègrent systématiquement l’utilisation des TICE dans leurs pratiques et pour certains cela devient indispensable tant pour la gestion administrative, la mise en œuvre des séances pédagogiques que pour l’évaluation et le suivi de leurs élèves. Les séquences vidéo sont de plus en plus utilisées tant pour l’enseignement des savoirs associés que pour travailler les techniques professionnelles. L’utilisation d’un tableau interactif se développe depuis deux ans surtout. Après des débuts difficiles, où l’outil n’était utilisé que comme support de projection, ses potentialités sont de plus en plus exploitées et les élèves se montrent plus habiles dans son maniement. L’installation de vidéoprojecteurs dans les salles de classe a facilité la pratique et permet de proposer aux élèves des outils visuels qui facilitent la compréhension des contenus scientifiques et techniques par les élèves majoritairement visuels. Certains établissements dotés d’un vidéoprojecteur et d’un micro-ordinateur portable dans chacune des salles de classe à généraliser l’utilisation des TICE et permis aux enseignants, pour certains, de se familiariser et pour d’autres, d’innover dans leurs pratiques pédagogiques de manière significative. La rénovation de la voie professionnelle a permis de développer les TICE dans le secteur SBSSA et de les rendre indispensables dans la formation professionnelle. Le bac professionnel Accompagnement, soins et services à la personne par exemple, mentionne systématiquement En sciences physiques et chimiques fondamentales et appliquées - 43 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection dans les moyens et ressources du référentiel d’activités professionnel les outils informatiques et logiciels adaptés. L’utilisation du caméscope pour visualiser la réalisation de techniques professionnelles et travailler l’autoévaluation est en progression. Certains l’utilisent pour travailler le « savoirêtre » ou « les attitudes » et plus particulièrement pour développer les techniques de communication orale. Les PLP intervenant en SEGPA ont tendance à utiliser fréquemment l’outil informatique dans le cadre d’activités relevant des champs pré professionnels. L’ordinateur est alternativement outil d’apprentissage et objet de connaissances. Les observations et recherches sont ciblées sur la découverte des métiers du champ professionnel. Les modalités d’évaluation (contrôle en cours de formation) sur l’ensemble des diplômes du secteur SBSSA exigent que chaque élève rédige au moins un dossier dans le cadre des épreuves professionnelles. La majorité des élèves de CAP et de Bac professionnel sont alors amenés à utiliser les logiciels de bureautique, de même que dans le cadre de l’évaluation de Prévention Santé Environnement. L’évolution des publics dont la durée de concentration est courte, est telle, que l’utilisation des TICE est une des solutions qui permet de répondre aux attentes des jeunes en matière de supports pédagogiques et de diversification des méthodes d’apprentissage. Elles peuvent devenir un excellent outil pour mettre en œuvre une pédagogie différentiée ainsi que les activités d’accompagnement personnalisé et leur suivi. L’obstacle à la généralisation de la pratique est encore trop souvent matériel. Les enseignants l’utilisent presque systématiquement mais les élèves, compte tenu du nombre de postes disponibles dans un même espace, n’ont pas encore la possibilité de bénéficier pleinement des outils. L’outil informatique a été avant tout utilisé comme support pédagogique supplémentaire dans le cadre de stratégies peu innovantes, il devient progressivement un véritable outil pédagogique, base de méthodes pédagogiques innovantes au service de la professionnalisation des élèves. Fabienne MERRIAUX et Anne-Marie MESSE IEN SBSSA En sciences économiques et sociales Pour la majorité des professeurs de la discipline, lorsque les équipements le permettent, l’usage des technologies de l’information et de la communication est aujourd’hui devenu une pratique habituelle et les TICE font partie des supports et outils couramment utilisés. Des freins de En sciences physiques et chimiques fondamentales et appliquées - 44 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection différentes natures existent cependant, qui empêchent la généralisation de cet usage des TICE dans les pratiques des enseignants de la discipline. Ces freins sont essentiellement liés : - à des équipements encore insuffisants et des difficultés d’accès à des salles équipées en raison notamment de priorités accordées à d’autres disciplines ; - à des effectifs incompatibles avec l’utilisation de l’outil informatique en classe lorsqu’il n’est pas prévu de groupes à effectif réduit, ce qui est particulièrement le cas en enseignement d’exploration en seconde alors que, de par sa nature même, cet enseignement nécessiterait d’y recourir amplement et régulièrement ; - beaucoup plus rarement, mais cela mérite malgré tout d’être signalé, à une certaine forme de rejet chez quelques professeurs qui ne perçoivent pas l’intérêt de l’utilisation en classe de ces technologies. Les utilisations en classe Il convient de distinguer deux aspects : l’utilisation des TICE par le professeur d’une part, l’intégration des TICE à l’organisation du travail des élèves et leur utilisation par les élèves eux-mêmes d’autre part. En ce qui concerne l’utilisation des TICE par les professeurs, les salles de classe étant de plus en plus fréquemment équipées d’un vidéoprojecteur, celui-ci est très fréquemment utilisé et a supplanté, quasiment partout, le rétroprojecteur. A la condition qu’il ne devienne pas une fin en soi mais soit considéré comme un outil au service de l’enseignement, ce qui est généralement le cas, le vidéoprojecteur peut apporter une réelle plus-value à la mise en œuvre pédagogique d’une séquence d’enseignement et faciliter les apprentissages. Les demandes de formation montrent par ailleurs que les professeurs éprouvent un réel intérêt pour le tableau blanc interactif et l’état actuel de la réflexion laisse augurer d’une utilisation intelligente et réfléchie lorsque ce support sera généralisé et maîtrisé. Il faudra toutefois veiller, là encore et comme pour l’utilisation du vidéoprojecteur, à ce que l’outil ne supplante pas la réflexion et ne nuise pas à l’interactivité entre le professeur et la classe, autrement dit à ce que les séquences pédagogiques ne soient pas centrées sur l’outil plutôt que sur les élèves. En ce qui concerne l’utilisation des TICE par les élèves eux-mêmes, elle est certainement celle qui contribue le plus largement à la formation des élèves car elle permet à la fois la diversification des pratiques pédagogiques, l’individualisation des apprentissages, le développement de l’autonomie. Malgré cela, elle reste celle dont le développement est le plus incertain car elle est fortement conditionnée par les conditions matérielles (existence ou non de groupes à effectif réduit, accès ou non à des salles équipées). En sciences économiques et sociales, les principaux usages consistent, pour les élèves, à : réaliser des recherches documentaires ou rechercher des informations permettant de répondre à des questions posées par le professeur ou à une problématique qu’ils ont eux-mêmes formulée ; consulter des sites d’entreprises et d’organismes divers pour illustrer le cours ; utiliser logiciels, « cours en ligne », exercices divers figurant sur le site académique ou les sites d’autres académies ; réaliser des activités de recherche et traitement d’informations statistiques, notamment à partir du site de l’Insee ou d’activités proposées sur Eduscol. Au cours des séances consacrées aux travaux personnels encadrés, le recours aux TICE par les élèves eux-mêmes est tout à fait généralisé et considéré comme absolument indispensable. Il en est de même pour la préparation des débats en E.C.J.S. Dans les deux cas, il s’agit surtout, pour les élèves, de rechercher des informations. Les professeurs semblent avoir tiré profit de En sciences économiques et sociales- 45 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection l’expérience et perçoivent aujourd’hui la nécessité d’encadrer les élèves et de leur apprendre à utiliser l’internet. Cependant, la réflexion sur les sources des informations (légitimité, fiabilité, crédibilité, etc.) mérite encore d’être développée et approfondie. Les utilisations en dehors de la classe Au-delà de la mise en ligne des cahiers de textes, les espaces numériques de travail sont de plus en plus fréquemment utilisés. Les professeurs n’hésitent plus à y déposer les cours, les devoirs et leurs corrections, ainsi que divers documents. La création de salles à accès réservé leur permet de sélectionner les destinataires : élèves, parents, collègues de la discipline, chef d’établissement, etc. Dans quelques cas, les élèves mettent en ligne leurs travaux et les échanges avec le professeur s’effectuent, hors de la classe, sous forme numérique. Grâce aux possibilités offertes par les salles e-lorraine, les élèves peuvent être amenés à effectuer des travaux de recherche en amont du cours, travaux réutilisés par le professeur pour construire le cours de façon collective, opérer des typologies, ancrer la réflexion abstraite dans la réalité économique et sociale (à titre d’exemples : recherches sur des sites d’entreprises, d’administrations publiques, d’institutions politiques). Bien entendu, la communication de l’inspection pédagogique régionale en direction des professeurs utilise très largement le canal informatique. De la même façon, le recours aux TIC est généralisé pour ce qui est des usages personnels, de la préparation des cours, de la communication des professeurs entre eux. Les procédures mises en place dans le cadre de l’harmonisation des corrections des épreuves du baccalauréat prennent également appui sur l’outil informatique. Anne-Marie DREISZKER IA-IPR de SES En sciences et techniques industrielles (STI) en lycée technologique Les sciences et techniques industrielles couvrent un champ disciplinaire très large. Les professeurs intervenant dans les secteurs de la mécanique, de l’électricité et de la construction civile n’envisagent plus, aujourd’hui, de travailler sans outils numériques. Cependant, les utilisations repérées sont variables d’un domaine à l’autre en fonction : - des outils mis à disposition ; - des pratiques professionnelles propres à chaque filière ; En sciences économiques et sociales- 46 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection - de la forme (écrites, pratiques) des épreuves d’examen. Toutefois, il est intéressant d’établir une typologie des usages repérés au cours des inspections dans les classes de l’académie pour élaborer un constat et envisager des perspectives d’évolution. La visualisation La mise en œuvre des logiciels - modeleurs volumiques - permet d’illustrer la structure et la composition de systèmes industriels simples et complexes, ou d’expliquer le fonctionnement d’éléments inaccessibles par démontage. L’analyse et la recherche de solutions techniques L’utilisation de modeleurs volumiques permet aux élèves et étudiants d’être confrontés réellement à des problématiques techniques de conception en s'affranchissant (dans un premier temps) des contraintes normatives de la représentation technique. On trouve ces pratiques essentiellement dans le secteur de la construction mécanique. L’acquisition et le traitement de données Les outils logiciels présents sur des systèmes industriels ou sur des machines de mesure en laboratoire permettent de mettre en évidence des comportements mécaniques, thermiques, électriques ou acoustiques réels. Les informations relevées sous forme numérique peuvent être utilisées pour modéliser ce comportement réel ou au contraire pour valider une hypothèse retenue lors de l’étude d’un objet technique ou d’un système. La simulation De nombreux produits permettent d’opérer des simulations sur des fonctions parfois complexes. Ainsi, si l’on prend l’exemple de l’électronique, les classes de l’académie ont pu mettre en évidence le fonctionnement de parties d’un satellite de communication par étude et décomposition en fonctions élémentaires puis par simulation du comportement des circuits étudiés. Il en va de même pour l’étude de parties mécaniques où les déformations et les contraintes sont obtenues à l’aide de logiciels spécialisés permettant d’appliquer sur le modèle géométrique défini (sur modeleur) les actions mécaniques sollicitant le système étudié. Les bases documentaires Sous forme de produits ou de contenus multimédia elles permettent : - d'illustrer le contexte de réalisation ou de production d’un bien ou d’un ouvrage (vidéo d’entreprises, visites virtuelles…) ; - d'accéder à des bases de données de connaissances (encyclopédies générales ou spécialisées) ; - de choisir des composants techniques (catalogues constructeurs sur CD ou en ligne) ; - d'accéder à des bases de données réglementaires ou normatives. Outils de communication En dehors des usages classiques d’utilisation de la bureautique, on peut noter une utilisation spécifique des outils numériques de communication techniques dans les domaines suivants : - recherche de stage ; - présentation de rapport d’activités en milieu professionnel ; - développement des mini projets en classe de 2nde ou de projets pluritechniques en Sciences de l’ingénieur ; En sciences et techniques industrielles en lycée technologique - 47 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection - mise en œuvre de thèmes d’étude industriels lors de l’épreuve professionnelle de synthèse de tous les BTS. Constat et perspectives d’évolution de l’usage des TICE Deux évolutions majeures vont intervenir dès la rentrée 2011 en STI2D : 1. la réforme des baccalauréats S-SI et STI2D induit un usage beaucoup plus important des TICE dans les démarches pédagogiques, notamment en ce qui concerne : - la CAO volumique mécanique et construction, - le langage SysML de description des systèmes, - la simulation de diagrammes d’états sur modèle virtuel 3D, de modèles multi physiques, de réseaux, de métiers, associés aux modèles CAO ; - le codage de l’information vers différentes cibles ; - l’acquisition de données et mesures, - l’Interfaçage homme-machine de pilotage des systèmes réels et virtuels ; 2. le développement du contrôle en cours de formation en BTS. : permet désormais d’évaluer la maitrise des principaux logiciels utilisés en formation au niveau de l’examen. Laurent BRAULT, Bernard LEHALLE et Eric SEUILLOT IA-IPR de STI En sciences et techniques industrielles (STI) en lycée professionnel La généralisation de l’outil informatique et l’émergence de logiciels professionnels ont profondément modifié les compétences nécessaires à l’exercice des différents métiers des sciences et techniques industrielles. Dans ce contexte, les enseignants ont banalisé l’usage des TICE en mettant en œuvre les outils de communication, de construction et de visualisation avec lesquelles les générations montantes sont naturellement familiarisées. On peut distinguer les outils dits « communs » d’animation et de communications des outils professionnels propres à chaque métier ou filières. En premier lieu, on classera dans les outils communs l’ordinateur désormais en réseau et en liaison avec internet, le vidéoprojecteur et de plus en plus, le tableau blanc interactif. En sciences et techniques industrielles en lycée technologique - 48 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection Aujourd’hui tous les enseignants ont acquis la maîtrise des suites de bureautique (traitement de texte, tableurs et diaporamas) leur permettant de dynamiser les séquences pédagogiques. 1) Extrait du début d’un rapport d’inspection d’un professeur stagiaire peinture et revêtements: L’objectif affiché est d’apprendre à représenter un schéma de construction à l’aide d’une vue en plan. La leçon prend appui sur le dossier d’étude d’une structure à réaliser en travaux pratiques à l’atelier. Les élèves doivent convertir les mesures de la structure pour la représenter à l’échelle 1/25. L’enseignante fait le lien avec les cours de technologie. Un diaporama montre le montage de l’ossature et des plaques de plaque. Les documents conçus sont de très bonne qualité. Les outils de communication sont utilisés avec compétence et intelligence. 2) Extrait du début d’un rapport d’inspection d’un professeur stagiaire peinture - revêtements avec des bac pro Aménagement Finition du Bâtiment : Les documents donnés sont informatisés, le professeur a utilisé divers logiciels de type suite bureautique, un progiciel de dessin en 3D et de tracés de plans, et le vidéo projecteur avec aisance et pertinence. 3) Extrait du début d’un rapport d’inspection d’un professeur avec des bac pro technicien en chaudronnerie industrielle : Lors de l’observation d’un cours de construction en lien avec les travaux pratiques le professeur situe la problématique professionnelle, à savoir la construction du nouvel élément à assembler sur le cyclone, dont la base est une ellipse. L’objectif affiché est d’apprendre à tracer cette ellipse, avec un logiciel et le valider. L’utilisation d’un diaporama a permis à l’enseignant de concrétiser la représentation et d’aborder les notions mathématiques nécessaires au tracé sur modeleur volumique. 4) Extrait du début d’un rapport d’inspection d’un professeur avec des bac pro maintenance des équipements industriels : La séance observée aujourd’hui est une séance de synthèse ayant pour objet les centres de distributeurs hydrauliques, suite à une séance de TP sur table hydraulique. La situation proposée est relative à une modification du circuit. Le professeur a proposé des travaux permettant de découvrir le fonctionnement de distributeurs de différents types et de valider l’un d’eux pour une fonction donnée. Les élèves sont menés à définir les circuits en pression et la présence de mouvement relatifs des actionneurs sous l’effet de ces pressions. Lors de la séance, le professeur s’appuie sur les acquis engendrés par les TP. Pour assurer le lien entre les activités d’atelier et la restitution en synthèse, il utilise un tableau blanc interactif, et met en œuvre des logiciels professionnels de schématisation. 5) Extrait d’un rapport d’inspection de PLP Génie chimique avec des BAC pro industries de procédés : Le plan de formation de la classe est en accès libre sur internet, les élèves s’y référent pour situer leurs acquis ou pour anticiper la préparation des supports travaillés. En second lieu, l’émergence et le développement des logiciels de modélisation, tout d’abord propre aux professeurs de construction mécanique ou de construction génie civil, ont permis maintenant à l’ensemble des professeurs de spécialité une utilisation courante. La modélisation d’un élément, d’un mobilier, d’un bâtiment ou d’un système permet de visualiser, d’animer, de pousser l’investigation, de concevoir le montage, le fonctionnement et de valider mécaniquement et fonctionnellement des propositions parfois avant même toute réalisation. Ces pratiques deviennent quotidiennes au sein de la classe. En sciences et techniques industrielles en lycée professionnel - 49 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection Extrait d’un rapport d’inspection en classe de BAC PRO Maintenance des Véhicules Automobiles en construction mécanique : La séance observée aujourd’hui est une séance de travaux pratiques autour du centre d’intérêt « les solutions constructives ». Elle débute par un lancement de cycle de TP. Le professeur a préparé à cet effet un diaporama présentant aux élèves les solutions constructives permettant d’assurer une liaison Pivot. Les élèves sont dirigés vers leur poste informatique afin de réaliser un TP dont le support didactique est une direction assistée de Laguna. Sa modélisation sur support informatique permet d’observer et de comprendre son fonctionnement en rendant certaines pièces transparentes. Cet objet technique est présent dans les ateliers et fera l’objet de travaux pratiques. Extrait d’un rapport d’inspection d’un professeur de construction avec des bac pro électrotechnique, énergie et équipements communicants : Lors d’une séance de travaux pratiques en dessin de construction, le centre d’intérêt est la transmission du mouvement. L’objectif affiché est d’identifier les différents éléments de la chaîne cinématique de variation de vitesse dans le but de définir et de calculer un rapport de réduction et une vitesse de sortie de système. L’étude de l’élément « réducteur » s’appuie sur un dossier technique à compléter, un système en vue globale et éclatée animés par le logiciel de représentation volumique et de simulation ainsi que les systèmes en réel à disposition des élèves. Ces derniers sont visiblement habitués à travailler en binôme selon cette méthode qui mélange l’investigation, la recherche et la réflexion. Les résultats sont discutés, argumentés et expérimentés au sein du binôme. En troisième lieu, au cœur même des métiers, les logiciels professionnels de réalisation, ou d’aide à la réalisation (simulation / validation de process…) sont entrés dans les classes et deviennent d’une utilité et d’une utilisation maintenant incontestées. Pour la filière productique, on observe régulièrement la mise en œuvre de logiciels de fabrication permettant de produire les documents connexes (gammes de fabrication, programmes…) de simuler les programmes afin de les vérifier avant réalisation … Extrait d’un rapport d’inspection en BAC PRO Technicien d’Usinage : Les centres d’intérêts visés sont relatifs à la Fabrication Assistée par Ordinateur (FAO) et à la mise en œuvre d’une Machine Outil à Commande Numérique. Le groupe d’élève en FAO est conduit à mettre en œuvre le logiciel pour éditer un programme et créer les contrats de phase. Le TP proposé est relatif à la réalisation d’une bague intermédiaire de transmission. Dans le cadre de la mise en œuvre de la chaîne numérique, à l’issue de ce travail, les données sont transmises à la machine pour réalisation de la pièce. Pour les métiers de la mode, la dextérité auparavant reconnue comme compétence indispensable est remplacée avantageusement par l’outil informatique. Les élèves sont plus rapidement placées en situation professionnelle, pour gagner en autonomie et méthodologie. Extrait d’un rapport en BAC PRO métiers de la mode : Lors d’une séance de construction de patron, l’objectif affiché est de modifier un patron de base pour obtenir un nouveau modèle. La nouvelle connaissance est de calculer la valeur de la croisure et de la parementure par rapport au diamètre d‘un bouton. L’étude prend appui sur la transformation d’un chemisier de base avec le logiciel de Conception Assisté par Ordinateur. L’enseignante donne les informations strictement nécessaires, à savoir les contraintes de calcul de l’obtention de la valeur demandée. Puis, à partir d’un document ressources et du vidéo En sciences et techniques industrielles en lycée professionnel - 50 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection projecteur, le professeur effectue la démonstration de tracé de l’enforme d’encolure et de création de la croisure et parementure. Pour la filière électronique, Extrait d’un rapport en classe de BAC PRO Systèmes Electronique Numériques La séance porte sur la présentation d'un réseau informatique. A partir d'un support vidéo projetable composé d’animations dynamiques, l’enseignant dresse un exemple réel de structure d'un réseau. L’exploitation d’un logiciel professionnel démontre les possibilités et les contraintes des connexions. Le professeur est félicité pour son travail permettant de simplifier les explications et d’améliorer la compréhension par notamment la présentation de vues animées. Pour la filière Automobile, Extrait d’un rapport en classe de BAC PRO maintenance de véhicules option véhicules particuliers : Le véhicule est pré câblé (boite à panne) pour permettre un branchement rapide des connexions reliées aux différents appareils de mesure. Les résultats des mesures sont visualisés sur un écran par l’intermédiaire d’un vidéo projecteur. Ce dernier est relié à une valise informatique de diagnostic associée à un oscilloscope et à un ordinateur portable pour la projection d’un diaporama explicatif. Conclusion Devant la richesse des observations, les filières n’ont pas pu être totalement présentées dans les extraits de rapports d’inspection. Cependant elles présentent des similitudes au niveau des pratiques pédagogiques et didactiques. Le monde industriel étant en constante évolution, nos formations sont amenées à évoluer parallèlement pour rester au plus prés de la réalité. Philippe ALBERT, Michel BONTE, Didier ESSELIN, Daniel GLAISER, André GUERY, Dominique PERETTI, Romuald TOMASINI IEN-ET STI En sciences et techniques médico-sociales Les professeurs de Sciences et Techniques Médico-Sociales, et de Biotechnologies SantéEnvironnement utilisent régulièrement les TICE, voire quotidiennement dans certains enseignements (en BTS ESF, BTS SP3S). Cet usage correspond à des enjeux de formation importants puisque de nouvelles applications des technologies numériques se développent dans le champ de la santé, de la formation et de l'action sociale. Les futurs salariés de ces milieux En sciences et techniques industrielles en lycée professionnel - 51 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection professionnels doivent non seulement pouvoir les maitriser mais savoir les utiliser avec éthique et déontologie, dans le respect des patients et autres usagers. La manière dont les enseignants utilisent pédagogiquement ces technologies permet : - d'enrichir les cours, notamment en mettant en place des « passerelles virtuelles » entre l'extérieur (le champ professionnel, les institutions, les structures étudiées...) et la classe ; - de donner aux élèves les réflexes intellectuels nécessaires à un usage fiable et citoyen d'internet ; - d'acquérir des compétences ; - de développer un mode d'accès pérenne à la connaissance qui peut s'inscrire dans l'éducation tout au long de la vie. Les principaux avantages observés sont un accès illimité à l'information, un transfert facile de l'information et une interactivité entre utilisateurs (entre élèves, entre élèves et professeurs, entre professeurs). Les limites fréquentes concernent : - le matériel : obsolescence, accès limité ou inégal selon les lycées, maintenance ; - la taille du groupe classe ; - l'humain : l'enseignant se trouve souvent confronté à des difficultés matérielles qu'il ne maitrise pas. Les professeurs ne sont pas formés à la maintenance. Et ils sont très demandeurs de formation TICE, sur le matériel mis à leur disposition. Exemples d'utilisation dans l'enseignement d'exploration « santé-social » - recherche d'informations sur internet ; - utilisation de différents logiciels … selon les groupes et pistes de travail dégagées par les élèves ; - traitement de texte pour l’élaboration du compte rendu de la séance ; - utilisation du vidéoprojecteur pour la projection de documentaires ; - support d’évaluation type questionnaire (fichier groupe classe accessible aux élèves) ; - envoi de messages électroniques dans le cadre de recherches ou de mise en place d’actions ; - utilisation de PLACE : pour mettre à disposition des documents de travail ou collecter un travail demandé, et tenue du cahier de textes électronique par les élèves. Exemples d'utilisation dans l'enseignement de STSS en ST2S - recherche d'information sur le Web (TD/TP/AI) ; - consultations de documents professionnels pour analyse (exemple : étude). ; - utilisation de différents logiciels : tableur/grapheur, diaporama, traitement de texte, sphinx. ; - élaboration de différents supports : support de communication, rédaction d’un rapport d’étude. ; - utilisation du vidéoprojecteur pour projeter des documents d’actualités, correspondant à des situations locales, afin d’illustrer les données et informations transmises en cours. ; - utilisation de PLACE : tenue du cahier de textes électronique. Exemples d'utilisation dans les modules du BTS SP3S - recherche d'information sur le Web ; En sciences et techniques industrielles en lycée professionnel - 52 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection - utilisation de sphinx, pour la démarche d'enquête par questionnaire ; - analyse d'entretiens enregistrés sur informatique pour le recueil d'information par entretien ; - prise de contacts avec des professionnels par courriel à partir d'un site Internet pour la réalisation de dossiers documentaires ; - utilisation de différents logiciels : tableur/grapheur, diaporama, traitement de texte, publication assistée par ordinateur (pour réaliser des dépliants) et du vidéoprojecteur pour présenter le résultat des recherches, des corrections ; - utilisation de PLACE avec les étudiants : création d’un groupe de travail pour partager et transmettre des documents (consultables chez eux), et lors des TP/TD pour éviter les photocopies. Ils peuvent aussi déposer des documents afin que le professeur puisse les consulter et les corriger. Exemples d'utilisation dans les modules du BTS ESF ou du DECESF - travail sur le libellé des adresses mail des étudiants (sur C.V. de recherche d'emploi), sur le savoir-être (obligation de s'excuser par mail en cas d'absence...) ; - travaux pratiques à visée éducative, les consignes sont envoyées par courriel en amont de la séance de travail, puis les étudiants utilisent un ordinateur au cours du TP (recherche en ligne d'informations), puis envoient le compte-rendu de leurs travaux par courriel ; - les travaux d'étudiants (mémoire, dossier de pratiques professionnelles..) font des allersretours par courriels entre étudiants et/ou entre professeur référent et étudiants ; - les étudiants s'abonnent à des newsletters sélectionnées par les équipes pédagogiques, pour apprendre à établir des veilles techniques, juridiques, etc. ; - certains professeurs envoient par courriel le plan du chapitre des cours, avec des liens vers les documents à télécharger : textes, audio, vidéo. Puis le travail en séance de cours se fait à partir des documents téléchargés ; - les étudiants envoient les C.R. ou synthèse de tout travail (visite, action, conférence...) à la classe et à un ou deux professeurs coordonnateurs (soit par courriel, soit dans un espace pour la classe). Exemples d'utilisation dans les équipes pédagogiques - communication à distance par message électronique (adresse académique) sur la préparation commune de séances ou d’évaluations ; - fichiers « classe » pour utiliser des ressources communes ; - des « espaces de travail collaboratif » entre enseignants sont régulièrement utilisés, soit à l'intérieur d'un lycée, soit en inter-académique (professeurs de BTS ESF). Les objectifs prioritaires sont la mutualisation des informations et l'échange sur la pédagogie ; - des réunions par internet permettent de faire le point sur l’avancée des progressions de cours. Conclusion En sciences et techniques industrielles en lycée professionnel - 53 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection L'environnement numérique de travail augure de nouvelles démarches pédagogiques, plus collaboratives, plus innovantes. Il permet de concevoir un enseignement en « réseau », proche de certaines pratiques professionnelles, et fait évoluer non seulement les rapports à la classe et à l'élève, mais aussi ceux entre pairs. Il permet une plus grande adaptation à l'individu et à l'actualité. Christiane Pallez et Marie-Christine Parriat-Sivré IA-IPR de STMS et BSE En sciences de la vie et de la Terre (SVT) Bilan quantitatif Nous établissons chaque année un bilan des séances d’enseignement au cours desquelles l’outil informatique a été utilisé par le professeur et/ou les élèves en présence d’un inspecteur. Sachant que ces visites d’inspection ne sont pas programmées spécifiquement pour observer des TICE, on peut considérer que ces données reflètent l’usage effectif des TICE dans les classes et qu’elles constituent un indicateur fiable de la diffusion de ces technologies dans l’enseignement des SVT. Années Lycée 02/03 28% 03/04 44% 04/05 64% 05/06 74% 06/07 66% 08/09 63% 10/11 90% On constate : - une augmentation régulière de l’utilisation des TICE en classe de SVT au lycée (+53% en 8 ans d’observations) ; - une utilisation forte dans les lycées car les équipements y sont anciens et développés mais aussi sans doute du fait de la nécessité de préparer les élèves à l’épreuve d’évaluation des capacités expérimentales qui comporte souvent des outils numériques. Les SVT sont donc une discipline très utilisatrice des TICE. Voici quelques précisions sur les usages constatés. Qui utilise les TICE en SVT ? Le tableau ci-dessous présente un suivi sur les dernières années : (en % d’inspections) ; 2007 2009 2011 P* P&E** *** P* P&E** *** P* P&E** *** lycée 6 60 34 26 72 15 17 70 7 * usage des TICE uniquement par le professeur ** usage des TICE par les élèves, guidés par leur professeur En sciences et techniques industrielles en lycée professionnel - 54 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection *** Personne n’utilise les TICE Leur nombre de séances sans recours aux TICE diminue régulièrement. La mise en œuvre des TICE par les élèves au lycée est très importante. Il faut préciser que les séances observées en lycée sont majoritairement des séances en groupes restreint au cours desquels les élèves travaillent pour partie en autonomie. Pendant les séances en classe entière, le professeur de lycée est en général seul à utiliser les TICE. En sciences de la vie et de la Terre - 55 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection Maîtrise des TICE par les enseignants de SVT ? Les enseignants de SVT inspectés maîtrisent en général très bien les TICE. Seuls 4,5% d’entre eux en 2009 et 1,4% en 2011 ont une maîtrise insuffisante de ces outils. Usages des TICE en SVT Les professeurs utilisent presque tous les TICE pour préparer leurs cours (ressources documentaires) et concevoir les documents à destination des élèves (traitements de textes, PAO). En classe, ils utilisent les TICE pour illustrer leurs propos, afficher leur plan… Les élèves utilisent des outils TICE très diversifiés, adaptés au thème abordé : ExAO, didacticiels, bases de données (dédiées comme Anagène, sites en ligne, encyclopédies), outils de communication pour la réalisation de documents numériques (à partir d'un traitement de texte, d'un tableur), outils d’acquisition et de traitement d’images… On commence depuis 2 ans à observer des utilisations de TBI, dans les établissements équipés (3,4% des inspections en 2011) par les enseignants et les élèves Avec la généralisation des ENT, de plus en plus d’usages des espaces partagés, des forums ou des messageries à des fins pédagogiques sont constatés entre les enseignants et leurs élèves. La communication entre l’inspection et les enseignants se fait par les listes de diffusion et via l’ENT PLACE en lycée. La plupart des enseignants utilisent correctement ces outils même si certains ne consultent pas régulièrement leurs messages professionnels et se retrouvent avec des boites de messagerie pleines donc inutilisables. En lycée, l’harmonisation des notations de baccalauréat utilise des outils numériques sécurisés. Seule une petite fraction des professeurs est réfractaire à ce genre de pratiques. Le passage au cahier de textes numérique se fait progressivement. Les rapports d’inspection Dans tous les rapports d’inspection, nous veillons à faire référence aux usages des TICE par les enseignants pour souligner des réussites, donner des conseils ou des pistes de réflexion, souligner des difficultés matérielles, et parfois mettre l’accent sur un manque d’implication du professeur dans les TICE. Bilan qualitatif Les professeurs, quel que soit leur niveau de formation et quelle que soit leur génération, cherchent à intégrer les technologies numériques dans leur enseignement. La lecture des cahiers de textes des classes, comme celle des cahiers des élèves, atteste d’un usage régulier des TICE tout à fait en cohérence avec ce qui est observé en situation de classe lors des inspections. Depuis le dernier bilan (janvier 2008), de réels progrès ont été constatés dans l’utilisation des TIC par les enseignants pour illustrer leur cours, présenter les supports, leur plan …à l’aide d’une PAO et d’un vidéoprojecteur. On note que de plus en plus de professeurs réalisent des créations originales de documents qu’ils utilisent en classe. Beaucoup veillent à ce que ce ne soit pas pour simplement illustrer, « faire joli », mais au contraire pour faciliter le travail et l’implication des élèves. Des marges de progrès demeurent pour ce qui concerne : - le rapport complexe entre professeur/élèves/ordinateur : le professeur a tendance à utiliser l’ordinateur pour prendre sa place (donner les consignes par exemple). Mais il parvient encore difficilement à mettre les élèves en réelle autonomie intellectuelle face à ces outils. La réflexion pédagogique doit porter sur le statut des « outils » fournis aux élèves, pour parvenir à distinguer ceux qui relèvent de la technique (et qui doivent être fournis aux élèves), et ceux qui guident la démarche qui doivent être allégés pour permettre aux élèves de construire leur propre raisonnement ; En sciences de la vie et de la Terre - 56 Observation des usages numériques en lycée par les corps d’inspection - l’utilisation des fonctionnalités apportées par les réseaux numériques et les ENT en termes d’échanges et de communication entre élèves et professeurs : une réflexion de fond doit se poursuivre notamment pour optimiser l’utilisation de ces outils dans le cadre des enseignements (enseignements d’exploration, TPE, …) et des dispositifs tels que l’accompagnement personnalisé. La généralisation de l’ENT PLACE et l’accompagnement des enseignants piloté par la Mission TICE devrait permettre de progresser à l’avenir ; - l’usage des logiciels de PAO pour accompagner le déroulement du cours : cet usage se généralise en lien avec l’augmentation de la présence des vidéoprojecteurs dans les salles mais il enferme encore souvent le professeur dans un cadre préconstruit, limitant l’interactivité avec les élèves. Des outils moins « rigides » gagneraient à être utilisés plus souvent (logiciels de cartes mentales par exemple) ; - l’usage des TBI : ses fonctionnalités sont souvent sous-utilisées, limitées à celles d’un simple écran blanc. Un effort de formation doit être fait dans ce domaine. Roger CHALOT, Marianne WOJCIK et Pascal FAURE IA-IPR de SVT En sciences de la vie et de la Terre - 57