Fiche n° 3 La diversité des collections é en 1950, le musée des marionnettes du monde s’est progressivement doté d’une collection très variée et unique en France : • plus de 2000 marionnettes ; • près d’un millier d’éléments de décors, castelets, costumes, ou affiches ; • et enfin, plusieurs milliers de pièces documentaires, programmes, manuscrits, répertoires imprimés… N Outre ces marionnettes, le musée est riche d’une documentation de plusieurs milliers de pièces : • Divers ensembles de théâtres complets, comme le castelet des Buttes-Chaumont (Paris) ou le théâtre forain Pitou, dont la collecte systématique a été effectuée par les équipes ethnographiques du musée national des Arts et Traditions Populaires… le théâtre Anatole des Buttes-Chaumont, 1944, Inv. 52.304.4 public enfantin du Théâtre Anatole des Buttes-Chaumont, 1944, Inv. 52.304.4 …mais aussi des affiches, programmes, répertoires, imprimés (comme ceux du Chat Noir), ou encore les premiers recueils manuscrits des pièces de Guignol par Vuillerme-Dunand et Durafour. Pour en savoir plus sur la diversité de la collection, il est possible de consulter la base de données informatique au centre de documentation du musée (réouverture courant 2010). affiche tchèque d’un spectacle de Jan Malik, 20e s., SN. Vuillerme-Dunand et son Guignol, vers 1870 Inv. 1983.1 crédits photos : © musées Gadagne / X. Schwebel, R.Agustin - © ATP - © James press agency @ LE POINT SUR… Les collections marionnettes La genèse d’une collection Dès son ouverture dans l’hôtel de Gadagne, en 1921, le musée d’histoire de Lyon présente des marionnettes : le Gnafron de Louis Josserand et le Guignol de VuillermeDunand, respectivement gendre et successeur du théâtre de Laurent Mourguet, créateur de Guignol. En 1946, une mission d'inspection générale amène Georges-Henri Rivière, conservateur du musée national des Arts et Traditions Populaires, à exposer son projet de création de musées spécialisés en province. La renommée et le caractère emblématique de Guignol imposent comme évidente la localisation d’un musée de marionnettes au musée d’histoire de Lyon. Aux marionnettes déjà présentes sont donc venues s'ajouter des dons, parmi lesquels les trois marionnettes de Laurent Mourguet, créateur de Guignol, ainsi que des dépôts de musées nationaux : le musée de l'Homme et celui des Arts et Traditions Populaires. Zoom sur la collection Dor, une des plus célèbres au monde Avocat spécialiste du droit maritime, Léopold Dor est originaire de Provence. Son intérêt pour les crèches provençales l'amène à l'univers de la marionnette. Entre 1927 et 1930, il rassemble une très importante collection comprenant à la fois des marionnettes, une remarquable iconographie, des manuscrits inédits et une bibliothèque renfermant de précieux ouvrages. En 1939, il présente sa collection au musée Galliera à Paris lors de l’exposition La marionnette en France et à l’étranger. Après la guerre, des contacts sont pris avec Gadagne par l’intermédiaire de GeorgesHenri Rivière. Léopold Dor décide de donner ses marionnettes au musée national des Arts et Traditions Populaires et précise qu’une grande partie devra être déposée à Gadagne. Entre 1954 et 1956, l'iconographie Léopold Dor vers 1940, Fonds personnel L. Dor puis l'ensemble des marionnettes, décors, et accessoires entrent par dépôt au musée Gadagne (soit 1911 pièces, dont 600 marionnettes). Puis en 1961, c’est toute la bibliothèque (1500 ouvrages) qui vient les rejoindre par legs au musée. I marionnettes du monde LE POINT SUR… Les collections marionnettes Julien Barbier et sa troupe, dernière représentation de La Naissance, 1928 (fonds Dor) marionnettes tchèques des ateliers Münzberg, vers 1928, Inv. D ATP 56.1.1035,1036,1046 et 1047 publicité des ateliers Münzberg, vers 1928 (fonds Dor) Seigneur et Pantalone, marionnettes vénitiennes, début 18e s., Inv. D ATP 56.1.957 et 950 • L’ensemble le plus ancien et le plus de Julien Barbier, un Cabotan d'Amiens (41 pièces). Seul le héros, Lafleur, est une copie, Julien Barbier ayant tenu à garder sa marionnette principale, avec laquelle il souhaitait être inhumé ! à la tête en plâtre moulé, destinées aux théâtres amateurs familiaux. Léopold Dor les a achetées à Prague en 1928 aux ateliers Münzberg, qui étaient alors réputés pour fabriquer en série des marionnettes dessinées par le grand peintre Ales. Elles sont appelées marionnettes “Alsovky”. • Des jeux de marionnettes javanaises wayang-kulit (75 pièces) et wayang-golek (50 pièces), les premières ayant été fabriquées en 1850 pour le fils cadet du prince régnant de Soerakarta, Pangeran Haipati Ario Mangkoenagoro IV. wayang kulit de Java, vers 1850 Inv. D ATP 56.1.1404 ^ • Le jeu complet de marionnettes à tringles • 20 petites marionnettes tchèques à tringle, ^ Concernant les marionnettes elles-mêmes, divers pays et diverses techniques sont représentés. Parmi ces pièces, on peut citer : précieux de la collection, composé d’une quarantaine de marionnettes vénitiennes à tringle et fils, vestiges d’un théâtre de palais (fin 17e – début 18e s). Hautes de 70 cm, elles sont vêtues de riches costumes de l’époque. Leurs têtes sont en bois peint ou en terre cuite. D’autres marionnettes de cette période, beaucoup plus petites (30 cm) et où la tringle était remplacée par un fil de laiton, appartenaient sans doute à un théâtre d’amateurs. • De nombreuses marionnettes à gaine lyonnaises achetées par Léopold Dor, viennent compléter les collections déjà présentes au musée. Ce sont, d’une part, des poupées sculptées par Frédéric Josserand pour le théâtre Mourguet du quai St-Antoine et, d’autre part, toutes celles qui restaient au théâtre du passage de l’Argue lors de sa fermeture en 1927. Trois pièces sont particulièrement importantes : un Génie et une vieille femme ayant appartenu à Louis Josserand, gendre de Mourguet, et une Madelon, œuvre de Laurent Josserand, petitfils de Mourguet. • Enfin, la plus célèbre pièce de la collection Dor, la fameuse Old Mother Shipton. De l’époque de la Reine Anne (vers 1700), c’est la plus ancienne marionnette anglaise connue. Faite de bois sculpté, elle possède un mécanisme qui lui permettait de fumer la pipe sur scène. Elle passa de la troupe des Middleton à celle de Clunn Lewis, le dernier puppet showman, (marionnettiste ambulant) d’Angleterre. Le musée possède une trentaine de ses marionnettes à fils et des accessoires tels que sa malle et six cahiers retraçant sa carrière très populaire. danseuse, marionnette de la troupe de Clunn Lewis, Inv. D ATP 56.1.1057 Mrs. Clunn Lewis et Old Mother Shipton fumant la pipe, (fonds Dor) Lafleur, vers 1928, Inv. D ATP 56.1.770.1 I marionnettes du monde LE POINT SUR… Les collections marionnettes Julien Barbier et sa troupe, dernière représentation de La Naissance, 1928 (fonds Dor) marionnettes tchèques des ateliers Münzberg, vers 1928, Inv. D ATP 56.1.1035,1036,1046 et 1047 publicité des ateliers Münzberg, vers 1928 (fonds Dor) Seigneur et Pantalone, marionnettes vénitiennes, début 18e s., Inv. D ATP 56.1.957 et 950 • L’ensemble le plus ancien et le plus de Julien Barbier, un Cabotan d'Amiens (41 pièces). Seul le héros, Lafleur, est une copie, Julien Barbier ayant tenu à garder sa marionnette principale, avec laquelle il souhaitait être inhumé ! à la tête en plâtre moulé, destinées aux théâtres amateurs familiaux. Léopold Dor les a achetées à Prague en 1928 aux ateliers Münzberg, qui étaient alors réputés pour fabriquer en série des marionnettes dessinées par le grand peintre Ales. Elles sont appelées marionnettes “Alsovky”. • Des jeux de marionnettes javanaises wayang-kulit (75 pièces) et wayang-golek (50 pièces), les premières ayant été fabriquées en 1850 pour le fils cadet du prince régnant de Soerakarta, Pangeran Haipati Ario Mangkoenagoro IV. wayang kulit de Java, vers 1850 Inv. D ATP 56.1.1404 ^ • Le jeu complet de marionnettes à tringles • 20 petites marionnettes tchèques à tringle, ^ Concernant les marionnettes elles-mêmes, divers pays et diverses techniques sont représentés. Parmi ces pièces, on peut citer : précieux de la collection, composé d’une quarantaine de marionnettes vénitiennes à tringle et fils, vestiges d’un théâtre de palais (fin 17e – début 18e s). Hautes de 70 cm, elles sont vêtues de riches costumes de l’époque. Leurs têtes sont en bois peint ou en terre cuite. D’autres marionnettes de cette période, beaucoup plus petites (30 cm) et où la tringle était remplacée par un fil de laiton, appartenaient sans doute à un théâtre d’amateurs. • De nombreuses marionnettes à gaine lyonnaises achetées par Léopold Dor, viennent compléter les collections déjà présentes au musée. Ce sont, d’une part, des poupées sculptées par Frédéric Josserand pour le théâtre Mourguet du quai St-Antoine et, d’autre part, toutes celles qui restaient au théâtre du passage de l’Argue lors de sa fermeture en 1927. Trois pièces sont particulièrement importantes : un Génie et une vieille femme ayant appartenu à Louis Josserand, gendre de Mourguet, et une Madelon, œuvre de Laurent Josserand, petitfils de Mourguet. • Enfin, la plus célèbre pièce de la collection Dor, la fameuse Old Mother Shipton. De l’époque de la Reine Anne (vers 1700), c’est la plus ancienne marionnette anglaise connue. Faite de bois sculpté, elle possède un mécanisme qui lui permettait de fumer la pipe sur scène. Elle passa de la troupe des Middleton à celle de Clunn Lewis, le dernier puppet showman, (marionnettiste ambulant) d’Angleterre. Le musée possède une trentaine de ses marionnettes à fils et des accessoires tels que sa malle et six cahiers retraçant sa carrière très populaire. danseuse, marionnette de la troupe de Clunn Lewis, Inv. D ATP 56.1.1057 Mrs. Clunn Lewis et Old Mother Shipton fumant la pipe, (fonds Dor) Lafleur, vers 1928, Inv. D ATP 56.1.770.1 I marionnettes du monde Fiche n° 3 La diversité des collections é en 1950, le musée des marionnettes du monde s’est progressivement doté d’une collection très variée et unique en France : • plus de 2000 marionnettes ; • près d’un millier d’éléments de décors, castelets, costumes, ou affiches ; • et enfin, plusieurs milliers de pièces documentaires, programmes, manuscrits, répertoires imprimés… N Outre ces marionnettes, le musée est riche d’une documentation de plusieurs milliers de pièces : • Divers ensembles de théâtres complets, comme le castelet des Buttes-Chaumont (Paris) ou le théâtre forain Pitou, dont la collecte systématique a été effectuée par les équipes ethnographiques du musée national des Arts et Traditions Populaires… le théâtre Anatole des Buttes-Chaumont, 1944, Inv. 52.304.4 public enfantin du Théâtre Anatole des Buttes-Chaumont, 1944, Inv. 52.304.4 …mais aussi des affiches, programmes, répertoires, imprimés (comme ceux du Chat Noir), ou encore les premiers recueils manuscrits des pièces de Guignol par Vuillerme-Dunand et Durafour. Pour en savoir plus sur la diversité de la collection, il est possible de consulter la base de données informatique au centre de documentation du musée (réouverture courant 2010). affiche tchèque d’un spectacle de Jan Malik, 20e s., SN. Vuillerme-Dunand et son Guignol, vers 1870 Inv. 1983.1 crédits photos : © musées Gadagne / X. Schwebel, R.Agustin - © ATP - © James press agency @ LE POINT SUR… Les collections marionnettes La genèse d’une collection Dès son ouverture dans l’hôtel de Gadagne, en 1921, le musée d’histoire de Lyon présente des marionnettes : le Gnafron de Louis Josserand et le Guignol de VuillermeDunand, respectivement gendre et successeur du théâtre de Laurent Mourguet, créateur de Guignol. En 1946, une mission d'inspection générale amène Georges-Henri Rivière, conservateur du musée national des Arts et Traditions Populaires, à exposer son projet de création de musées spécialisés en province. La renommée et le caractère emblématique de Guignol imposent comme évidente la localisation d’un musée de marionnettes au musée d’histoire de Lyon. Aux marionnettes déjà présentes sont donc venues s'ajouter des dons, parmi lesquels les trois marionnettes de Laurent Mourguet, créateur de Guignol, ainsi que des dépôts de musées nationaux : le musée de l'Homme et celui des Arts et Traditions Populaires. Zoom sur la collection Dor, une des plus célèbres au monde Avocat spécialiste du droit maritime, Léopold Dor est originaire de Provence. Son intérêt pour les crèches provençales l'amène à l'univers de la marionnette. Entre 1927 et 1930, il rassemble une très importante collection comprenant à la fois des marionnettes, une remarquable iconographie, des manuscrits inédits et une bibliothèque renfermant de précieux ouvrages. En 1939, il présente sa collection au musée Galliera à Paris lors de l’exposition La marionnette en France et à l’étranger. Après la guerre, des contacts sont pris avec Gadagne par l’intermédiaire de GeorgesHenri Rivière. Léopold Dor décide de donner ses marionnettes au musée national des Arts et Traditions Populaires et précise qu’une grande partie devra être déposée à Gadagne. Entre 1954 et 1956, l'iconographie Léopold Dor vers 1940, Fonds personnel L. Dor puis l'ensemble des marionnettes, décors, et accessoires entrent par dépôt au musée Gadagne (soit 1911 pièces, dont 600 marionnettes). Puis en 1961, c’est toute la bibliothèque (1500 ouvrages) qui vient les rejoindre par legs au musée. I marionnettes du monde