S CONGR È European Atherosclerosis Society (Athènes, 26-29 mai 1999) G. Luc * U n workshop complet et plusieurs autres communications ont analysé différents aspects du syndrome métabolique. Reaven a rappelé que la capacité de métaboliser le glucose sous la dépendance de l’insuline varie d’un facteur 10 parmi les sujets en bonne santé. Cela fut confirmé par Ferranini, qui a coordonné une étude impliquant vingt centres européens ayant inclus environ 1 200 sujets non diabétiques. La moitié de cette variation résulte de différences concernant le surpoids, la sédentarité, le tabagisme qui tous augmentent la résistance à l’insuline. L’étude de Ferranini a montré que le poids, mais non l’âge, était un facteur important pour la détermination de la sensibilité à l’insuline. Les autres facteurs responsables de la différence interindividuelle sont d’origine génétique. La résistance à l’insuline caractéristique du syndrome métabolique peut être compensée par une surproduction d’insuline par le pancréas. Le sujet peut ainsi rester tolérant au glucose, mais l’hypersécrétion d’insuline, qui apparaît en cas de résistance à l’insuline peut devenir insuffisante, entraînant une intolérance au glucose, voire un diabète non insulinodépendant. L’intolérance au glucose apparaît comme un facteur de risque artériel, et Koehler et coll. ont évalué l’épaisseur de l’intima-média carotidienne (IMT) chez 1 139 sujets. L’IMT augmente significativement de 0,82 mm chez les sujets nor- * Institut Pasteur, Lille. maux à 0,90 mm chez les sujets ayant une intolérance au glucose et 0,95 mm chez les sujets diabétiques. Ainsi, l’IMT, marqueur de l’atteinte artérielle, est déjà anormale chez les sujets ayant une intolérance au glucose. Cette anomalie artérielle est la conséquence des nombreuses anomalies biologiques observées lors d’une résistance à l’insuline. Taskinen rappelle que les sujets ayant une tolérance normale au glucose au prix d’un hyperinsulinisme ont les mêmes anomalies lipidiques qualitatives que les sujets diabétiques. Ces anomalies associent une hypertriglycéridémie, un HDL-cholestérol bas, une prédominance de LDL petites et denses. Cependant, cette dernière anomalie n’apparaît que si les triglycérides ont une concentration supérieure à 1,3-1,5 mmol/l. Les LDL petites et denses dérivent des VLDL de grande taille (VLDL1), dont l’insuline diminue la sécrétion chez les sujets normaux. Mais chez le sujet diabétique, la production de VLDL1 n’est pas diminuée par l’insuline. Ainsi, le foie du diabétique synthétise en période post-prandiale une quantité importante de VLDL1, ce qui entraîne la formation de LDL denses en quantité importante. Si les facteurs d’environnement participent à l’apparition du syndrome métabolique, les facteurs génétiques y jouent un rôle indéniable. Les gènes responsables ne sont pas encore connus. Scott a engagé la recherche de ces gènes. Pour cela, il a étudié les gènes du rat spontanément hypertendu. Ce modèle animal a beaucoup des anomalies métaboliques du syndrome métabolique humain. 89 Deux loci ont été identifiés, l’un sur le chromosome 4, l’autre sur le chromosome 12 du rat. Le gène responsable présent sur le chromosome 4 code pour une protéine membranaire, la CD36. Cette protéine est indécelable dans l’adipocyte du rat hypertendu. Le déficit complet en CD36 chez l’homme est responsable d’une multiplication par 12 du risque d’athérosclérose coronaire et, par un métabolisme complexe, met en jeu le PPARγ qui pourrait ainsi jouer un rôle dans la sensibilité à l’insuline et dans l’apparition du syndrome métabolique. Sur le plan thérapeutique, Reaven note que le risque chez les sujets présentant un syndrome métabolique est élevé, même chez ceux n’ayant pas encore un diabète avéré. Ce risque est lié à l’hypertension, aux anomalies de l’hémostase et aux anomalies lipoprotéiques. Ces dernières comportent une hypertriglycéridémie et un HDL-cholestérol bas. Ces anomalies sont typiquement l’indication d’un traitement par fibrates, mais il n’existe actuellement aucune preuve d’un effet clinique par un tel traitement. Des études sont en cours pour évaluer ces traitements. Les résultats de la première de ces études, DAIS, devraient bientôt être connus. Des études de sous-groupes ont analysé l’effet des statines chez les diabétiques en prévention secondaire. Deux études montrent un effet clinique positif chez les diabétiques hypercholestérolémiques, tandis qu’une troisième ne montre pas d’effet. Enfin, quelques données indiquent que l’hypertriglycéridémie aggrave la résistance à l’insuline. Ainsi, nous manquons actuellement de données sur la conduite à tenir chez un sujet ayant une intolérance au glucose : faut-il débuter par un traitement visant à réduire l’insulinorésistance pour diminuer les triglycérides, ou débuter un hypotriglycéridémiant dans l’espoir d’augmenter la sensibilité à l’insuline ? Un paramètre fréquent du syndrome métabolique est la prédominance de LDL petites et denses. Or, la distribution des LDL en fonction de la densité est fortement influencée par l’activité de la lipase hépatique. Zambon et coll. ont analysé l’effet d’un Le Courrier de l’Arcol (1), n° 2, juin 1999 A C traitement hypolipidémiant sur la distribution des LDL et l’activité de la lipase hépatique au cours de l’étude FATS, étude de régression de l’athérosclérose coronaire par une association d’hypolipidémiants, comparée à un groupe non traité. Cette étude a montré que la modification de l’activité de la lipase hépatique était le paramètre le plus prédictif de l’évolution des lésions d’athérosclérose. Par ailleurs, les modifications de la T U A L I T É distribution des LDL étaient fortement corrélées à ceux de la lipase hépatique. Cependant, il a été observé que les sujets ayant d’emblée une prédominance de LDL légères, comme les sujets présentant une hypercholestérolémie familiale, n’ont pas de modification de la distribution des LDL alors que la lipase hépatique est modifiée par le traitement et que cela n’entraîne aucun effet clinique significatif. Le contrai- re est observé chez les sujets ayant une prédominance de LDL denses, comme chez ceux ayant une hyperlipidémie familiale combinée, dont le traitement hypolipidémiant entraîne une diminution de la lipase hépatique, redistribue les LDL vers les densités légères et s’associe à une régression significative de l’athérosclérose. ■ s s u u o o v v s s z z e e u u o o n n n n o o v v b b o Abon Abonnez-vous A n A z z e z nez-Avobus n vous e e Abonnez-vous n n o o b b A A ✁ n n À découper ou à photocopier Tarif 1999/Le Courrier de l’Arcol/Trimestriel Merci d’écrire nom et adresse en lettres majuscules ❏ Collectivité ................................................................................. à l’attention de .............................................................................. ❏ Particulier ou étudiant Dr, M., Mme, Mlle ........................................................................... 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